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vendredi 26 juillet 2024
DébatsErdogan joue sur le nationalisme et l’identité religieuse

Erdogan joue sur le nationalisme et l’identité religieuse

Ambitions impériales

Ils sont loin les temps glorieux de Soliman le Magnifique, quand sur l’Empire ottoman le soleil se couchait lentement. Ses terres couraient alors des Balkans au Caucase, du Maghreb à la Corne de l’Afrique. Cette époque conquérante, Recep Tayyip Erdogan rêve pourtant de la faire revivre.

Depuis son palais aux mille pièces, le président turc ne peut se contenter de régner en ses frontières. « Dans la nouvelle ère qui s’annonce, la Turquie s’élèvera au-dessus du niveau des civilisations contemporaines », a promis le reis. Pas moins.

Sa « Nouvelle Turquie » sera une puissance régionale – voire mondiale -, le nouveau pôle du monde sunnite rayonnant jusqu’en Europe et sur les terres d’Afrique. Les musulmans opprimés du monde entier ont désormais un protecteur, Erdogan. Son idéologie joue à la fois sur le nationalisme et l’identité religieuse. Et elle s’exporte.

On connaît le pouvoir de nuisance du président turc sur le théâtre syrien, on sait aussi le chantage qu’il exerce sur l’Europe en jouant sur la vanne migratoire. Mais on a moins conscience du travail politique, idéologique et religieux des réseaux turcs en Europe et en Afrique.

Un des enjeux est de mobiliser les diasporas turques d’Europe au profit de l’AKP, le parti présidentiel. Cela passe par une myriade d’associations qui maillent les pays européens. Et, de plus en plus, par les mosquées, organisées, elles aussi, en réseau. Depuis l’année dernière, c’est un Turc qui préside le Conseil français du culte musulman (CFCM). Et en Allemagne, la Ditib, l’Union turque islamique pour la religion, gère quelque 900 mosquées, soit leur grande majorité.

On connaissait l’activisme politico-religieux saoudien ou celui du Qatar. Celui de la Turquie est en train de prendre le relais.

À la fin des années 1990, Erdogan avait été embastillé pour avoir lu les mots d’un poète nationaliste turc : « Les minarets seront nos baïonnettes, les coupoles nos casques, les mosquées seront nos casernes et les croyants nos soldats. » Aujourd’hui, ces vers semblent devenus un programme.

Par Arnaud de La Grange

Source : LE FIGARO

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