APPEL A QUI DE DROIT POUR DES FOUILLES AU CENTRE DE DETENTION PF3 AFIN DE RETROUVER LA TRACE DE HOUCINE EL MANOUZI
En ce 29 octobre 2025, date anniversaire de l’enlèvement de Houcine El Manouzi à Tunis en 1972 et de sa disparition forcée au Maroc jamais élucidée, nous exprimons notre douleur renouvelée mais aussi notre révolte intacte.
Ce 29 octobre ne marque pas seulement 53 années d’absence, d’attente et de silence imposé. Il s’inscrit cette année dans une double violence : celle de la disparition d’un homme – syndicaliste, militant politique pour la démocratie, la justice sociale et de la dignité – et celle de la démolition brutale et illégale de l’immeuble El Manouzi dans l’ancienne médina de Casablanca, lieu symbolique qui portait la mémoire de Houcine et celle de son père, Hadj Ali El Manouzi, patriote et résistant.
La disparition forcée est une violation grave du droit international. La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ratifiée par le Maroc, engage l’État à respecter la mémoire des victimes, à garantir le droit à la vérité, et à lutter contre l’oubli.
Or, en effaçant ce bâtiment sans information préalable ni décision publique transparente, c’est une mémoire militante que l’on cherche à enterrer une seconde fois. C’est une atteinte à la dignité des familles, au droit à la mémoire, et au combat universel pour la justice.
Par ailleurs, 53 ans après, le sort de Houcine El Manouzi demeure inconnu.
Le Comité de suivi du CNDH, censé mettre en œuvre les recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), traine toujours pour l’exploration sérieuse des pistes et témoignages portés par de nouveau par la famille du détenu-disparu lors de la rencontre du 3 novembre 2022 avec la Présidence du CNDH :
- Témoins vivants non entendus ;
- Fouilles dans le centre secret PF3 jamais engagées, alors que ce lieu, selon plusieurs rescapés, serait celui où les corps de disparus ont été enterrés. Un témoignage d’un compagnon de détention de Houcine El Manouzi au Centre PF3, et consigné par le juge d’instruction auprès du Tribunal de Salé lors de son audition le 13 février 2012, dans le cadre de l’instruction de la plainte de la famille El Manouzi, confirme ce fait.
Le Comité des disparitions forcées de l’ONU attend toujours des réponses fiables et vérifiables du gouvernement marocain. C’est en ce termes que ce comité avait clos les travaux de sa 27ème session à Genève le 4 octobre 2024, et qui étaient consacrées à l’étude des doléances des familles et des associations des droits humains et la réponse officielle du gouvernement Maroc.
La restitution de la dépouille de Houcine, si décédé, reste un droit fondamental refusé à sa famille. De même, que la préservation de la mémoire ne peut être un obstacle : elle est la condition d’une réconciliation véritable. Comme la vérité est un droit, pas une concession.
Liberté pour Houcine El Manouzi, vivant ou mort !
Famille El Manouzi – Casablanca, le 29 octobre 2025Contact : amanouzi@gmail.com

