Voix-Med fait son entrée dans la sphère des médias en ligne. Son lancement a lieu ce 1er février. Initiée par un collectif associatif épris de culture et de liberté de ton, cette chaîne de radio et télévision web se veut un espace ouvert sur la Méditerranée et la culture amazighe dans toute sa richesse.
Véritable plateforme d’échanges et de débats, Voix Med propose des programmes variés : émissions musicales, documentaires, interviews d’artistes, mais aussi des débats stimulants sur les enjeux sociaux, culturels et politiques actuels.
Voix Med se veut une tribune privilégiée à la culture amazighe, dans toute sa diversité et ses expressions.
À travers ses contenus, Voix Med espère contribuer à la promotion et la préservation de la dimension amazighe, tout en encourageant un dialogue ouvert avec toutes les autres cultures. En offrant une alternative moderne et dynamique, Voix Med entend servir de passerelle et connecter les générations entre elles mais aussi unir les expressions autour de valeurs de diversité, de respect et de développement.
Rejoignez Voix Med et participez à ce voyage culturel unique ! Vous serez les bienvenus.
Ancienne opposante emblématique au régime de Zine-el-Abidine Ben Ali, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) durant la période postrévolutionnaire chargée de mettre en place un processus de justice transitionnelle, personnalité reconnue en Tunisie et à l’international, Sihem Ben Sedrine est arbitrairement incarcérée depuis le 1er août 2024, sans aucun motif sérieux d’inculpation.
Devant la rapide détérioration de son état de santé, les autorités l’ont transférée le 25 janvier à l’hôpital de la Rabta, en service de réanimation. Toute visite, y compris de son époux et de ses enfants, lui est toutefois interdite, et le pouvoir continue de s’acharner contre elle. En effet, le 28 janvier, un juge d’instruction du pôle économique et financier a décidé de prolonger sa détention sans même l’en informer.
Aujourd’hui, Sihem Ben Sedrine est en danger. Nous, les amis de la Tunisie épris de justice et de liberté, tenons à lui manifester publiquement notre solidarité et notre soutien en réclamant aux autorités tunisiennes sa libération sans délai.
PREMIERS SIGNATAIRES
Daniel Aarão Reis, professeur à l’Université fédérale Fluminense, Niteroi, Rio de Janeiro, Brésil
Ahmed Abbès, mathématicien, directeur de recherche au CNRS, Paris
Fouad Abdelmoumni, porte-parole de l’Instance marocaine de soutien aux détenus politiques (HIMAM), Maroc
Ziad Abdetaweb, militant des droits humains, Egypte
Gilbert Achcar, professeur émérite, SOAS, Université de Londres
Hakim Mohammed Addad, chargé de projet
Lahouari Addi, sociologue, Algérie
Alyssa Ahrabare, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF)
Omar Ahrachene, universitaire, Maroc
Khadija Aïnani, militante des droits humains, membre du bureau d’Euromed Rights
Nadia Leïla Aïssaoui, sociologie, militante féministe, France
Najib Akesbi, universitaire, Maroc
Sanhadja Akhrouf, militante associative et féministe, Paris
Walid Alasmar, président d’honneur d’Euromed Rights
Ali Alaspli, Director Libya Crimes Watch
Camilla Albanese, Fondazione Pangea ETS
Zahra Ali,universitaire, Rutgers University, USA
Tewfik Allal, militant associatif, Paris
Ignacio Álvarez-Ossorio Alvariño, Catedrático de Estudios Árabes e Islámicos de la UCM Codirector del UCM-Grupo de investigacion complutense sobre el Maghreb et Oriente Medi
Abdelhamid Amine, ancien président de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)
Ghanima Ammour, poétesse, Algérie
Samia Ammour, militante féministe, Algérie
Salah Aoufi, retraité
Maryse Artiguelong, vice-présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Zouheir Asdor, président de l’institution « Oyoune » pour les droits humains, Maroc
Boualam Azahoum, militant de l’immigration marocaine en France
Mohand Aziri, journaliste, Algérie
Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris
Yamina Baïr, journaliste, Algérie
Viviane Baladi, directrice de recherche au CNRS, retraitée
Brigitte Bardet-Allal, retraitée de l’enseignement, France
Malika Baraka, membre du PADA (Pour une Alternative démocratique en Algérie)
Ahmed Barnoussi, président de Transparency Maroc
Alain Baron, syndicaliste télécoms à la retraite
Rachida Baroudi, groupe « Marocaines contre la détention politique »
Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et président d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, Genève
Akram Belkaïd, journaliste
Abdelilah Benabdeslam, coordinateur du collectif marocain des instances des droits humains, Maroc
Amar Benamar, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée, France
Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Sophie Ben Hamida, magistrate, membre du Syndicat de la magistrature, France
Nour-Eddine Benissad, ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH)
Monia Ben Jemia, féministe, présidente d’Euromed Rights
Zaineb Ben Lagha, universitaire, maître de conférences, France
Saïd Benmerad, expert indépendant, Algérie
Naïma Benouakrim, féministe marocaine et défenseure des droits humains, Maroc
Ali Bensaad, géographe, Aix-en-Provence
Mahdi Berrached, journaliste, Algérie
Roland Biache, militant associatif et des droits de l’Homme, France
Lionel Blackman, avocat, Director Uniting Lawyers for Human Rights around the World, Royaume-Uni
Omar Bouraba, président de l’association Liberté Algérie
William Bourdon, avocat au barreau de Paris
Rabia Bouzidi, défenseure des droits humains, Maroc
Ali Brahimi, juriste, ancien parlementaire, Algérie
Rony Brauman, médecin, essayiste, ancien président de Médecins sans frontières
Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris Sonja Brentjes, historienne des sciences, retraitée Robert Bret, ancien sénateur (Bouches-du-Rhône)Anne Briam, citoyenne, France Françoise Brié, présidente de WWVIF, France
Rachida Broudi, groupe des « Marocaines contre la détention politique », Maroc
Michel Broué, mathématicien, professeur émérite, Université Paris-Cité et Institut universitaire de France
Jean-Marc Bruneel, adhérent EELV-Les Ecologistes, France
Jacqueline Charretier, adhérent de la Ligue des droits de l’Homme, France
Kacem Chebab, Forum marocain vérité et justice (FMVJ)
Alice Cherki, psychanalyste, France
Philippe Chesneau, militant écologiste humaniste, France
Kaddour Chouicha, militant pour les droits de l’Homme et syndicaliste SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires), Algérie
Sofiane Chouiter, président du centre Justitia pour la protection des droits humains en Algérie, Montréal, Canada
Thérèse Clerc, Maison des femmes, France
Guy Cochennec, militant de la société civile alternative, France
Laurence Cohen, sénatrice (2011-2023), France
Philippe Corcuff, professeur de science politique à Sciences Po Lyon
Monica Corrado, militante des droits humains (LDH), France
Patrice Coulon, militant des droits humains, France
Ahmed Dahmani, universitaire retraité, Algérie
Leyla Dakhli, chercheuse en histoire, Berlin
Jocelyne Dakhlia, historienne, anthropologue, EHESS, France
Kuhu Das, India Disability & Gender Rights Activists, Feminists, Inde
Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’Université Paris-Cité
Lubna Dawany, avocate, présidente de l’Institut Sisterhood is Global, Amman, Jordanie
Brigitte de Jurquet, sympathisante de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France
Stéphane Delorme, Union juive française pour la paix (UJFP), coordination Île-de-France
Xavier Demerliac, adhérent des Ecologistes, compositeur et musicien
Monique Dental, présidente fondatrice du réseau féministe « Ruptures »
Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Belgique
Karima Dirèche, universitaire
Saïd Djaafer, journaliste, Algérie
Nacer Djabi, sociologue, Algérie
Yahia Djafri, enseignant à la retraite, Paris
Chafia Djemame, militante associative, Algérie
Nadir Djermoune, universitaire, architecte/urbaniste, Algérie
Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie de l’Université Paris-VIII Vincennes
Bernard Dreano, président du Centre d’études et d’intiatives de solidarité internationale (CEDETIM), France
Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Nassera Dutour, présidente de la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED), Algérie
Guillaume Duval, journaliste, France
Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, Iran
Dominique Eddé, écrivaine, Liban
Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine
Hakima Elalaoui, défenseure des droits humains, Maroc
Khaled Elbakari, militant des droits humains, Maroc
Ali El Baz, militant associatif, France /Maroc
Latifa El Bouhsini, universitaire et féministe, Maroc
Belaïd Elbousky, président du Centre des droits humains en Amérique du Nord
Moataz El Fegiery, President of the Egyptian Human Rights Forum, Egypte
Ahmed Elhaij, ancien président de l’Association marocaine des droits Humains
Abderrazzak El Hannouchi, défenseur des droits humains, Maroc
Boukind Elhassan, médecin, président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Nacer El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Boubaker El Jamaï, universitaire, Maroc
Elmiloudi Elkabir,membre du bureau de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)
Ihsane El Kadi, journaliste, Algérie
Tin Hinan El Kadi, universitaire, Algérie
Suzanne El Kenz, retraitée
Abdelkrim Elmanouzi, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des Rachid Elmanouzi, président de l’Association des parents et amis des disparus au Maroc
victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Ali Elmoussaoui, de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Didier Epsztajn, animateur du blog « Entre les lignes, entre les mots », France
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement (DAL), France
Giulia Fabbiano, anthropologue, Aix-en-Provence
Mireille Fanon Mendes France, porte-parole de la Fondation Frantz-Fanon, France
Ahmed Farag, AITAS, Egypte
Patrick Farbiaz, membre de la Fondation Copernic, France
Raouf Farrah, chercheur et militant, Algérie
Didier Fassin, professeur, Institute for Advanced Study, Princeton
Jacques Fath, spécialiste des relations internationales, France
Guillemette Fessy, militante écologiste, France
Francesca Filippi, Pangea ETS, Italie
Christine Flori, citoyenne, Toulon (Var)
Sophie Fontenelle, membre de Varois pour la paix et la justice en Méditerranée
Dominique Fougeyrollas, sociologue, France
Souad Frikech, militante des droits humains, Paris
Vincent Geisser, chercheur au CNRS, président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales (CIEMI), France
Pierre George, altermondialiste, retraité, France
Jérôme Gleizes, vice-président du groupe Les écologistes au Conseil de Paris, conseiller de Paris du 20e arrondissement, président de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris
Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS, France
Luz Gómez García, Catedrática de Estudios Árabes, Universidad Autónoma de Madrid
Alain Gresh, journaliste
Ali Guenoun, historien, Paris
Michelle Guerci, militante féministe antiraciste, France
Abdellah Hammoudi, professeur émérite, Princeton University
Ayachi Hmida, journaliste et auteur, Algérie
Abdenour Haouati, retraité, Algérie
Michael Harris, professeur de mathématiques, Columbia University
Hend Hassassi,coordinatrice du projet Tae’thir, Réseau Euromed France (REF)
Mohamed Hennad, universitaire, Algérie
Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po
Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie, Algérie
Helena Hirata, directrice de recherche émérite au CNRS, France
Ali Ihaddadene, enseignant, Canada
Mohammed Iouanoughene, journaliste, Algérie
Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris
Abdelhak Kass, président du Forum vérité et justice, Maroc
Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris
Myriam Kendsi, artiste peintre, Algérie
Omar Kezouit, militant de la cause sociale et populaire, éco-socialiste, Paris
Assaf Kfoury, Mathematician and Professor of Computer Science, Boston University
Tahar Khalfoune, juriste, Lyon
Rashid Khalidi, historien, professeur à l’Université Columbia, New York Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains, Algérie
Azadeh Kian, professeure de sociologie, université Paris-Cité
Hosni Kitouni, auteur, Algérie
Sihem Kouras, enseignante-chercheure, Algérie
Driss Ksikes, écrivain, Maroc
Abdellatif Laâbi, poète écrivain
Souad Labbize, autrice
Najia Labrim, de l’Association marocaines des femmes progressistes
Lazhari Labter, écrivain, Algérie
Kamel Lahbib, militant associatif, Maroc
Annie Lahmer, conseillère générale IDF, France
Jaafar Lakhdari, entrepreneur, Algérie
Simona Lanzoni, vice-présidente de Head of Fondazione Pangea ETS, Italie
Nicole Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS
Samir Larabi, journaliste, Algérie
Michèle Leclerc-Olive, présidente du CORENS, IRIS-CNRS-EHESS
Philippe Le Clerre, co-secrétaire de la commission Paix et désarmement EELV, France
Gilles Lemaire, écologiste, France
Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP
Beatrice Lestic, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Michael Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS, France
Iris Luarasi, Counselling Line for Women and Girls
Gérard Maarek, urbaniste, retraité, France
Donald J. McLachlan (Joel Beinin), Professor of History and Professor of Middle East
Latifa Madani, journaliste, France
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger
Pour le chef de l’État rwandais Paul Kagame, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains « tordent la réalité », « lancent des attaques délibérées » et « mentent ». Le président rwandais a haussé le ton face aux remarques de l’Afrique du Sud au sujet de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, où le groupe armé M23 et leurs alliés des forces rwandaises ont pris position dans de nombreux quartiers de la ville de Goma.
Des remarques fortes de Paul Kagame, prononcées mercredi 29 janvier, après un sommet virtuel de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), organisé par le président kényan William Ruto depuis le Caire. Le président congolais Félix Tshisekedi n’y a pas participé.
Le chef de l’État rwandais a eu des mots particulièrement durs vis-à-vis du président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains, accusés de « tordre la réalité », « de lancer des attaques délibérées »et même de« mentir ».
Les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont beau se parler deux fois au téléphone depuis le début de la semaine, les relations diplomatiques entre le Rwanda et l’Afrique du Sud semblent toujours aussi tendues.
Dans un tweet publié mercredi soir, Cyril Ramaphosa est notamment revenu sur la mort de 13 soldats sud-africains membres de la force régional d’Afrique australe (SAMIRDC) en RDC. Il attribue leur mort « à une escalade de la violence entre le groupe rebelle M23 et la milice des forces de défense rwandaises, engagées contre l’armée congolaise (FARDC) ».
La terminologie a exaspéré Paul Kagame : « Les forces de défenses rwandaises ne sont pas une milice, c’est une armée », a-t-il répondu sur X. Et de poursuivre : « Ce n’est pas le M23 qui a tué ces soldats sud-africains, mais les FARDC », nommant les forces.
Les forces sous mandat de la Sadec « n’ont pas leur place » en RDC
Le chef de l’État rwandais estime pour sa part que la force régionale d’Afrique Australe qui a été déployée fin 2023 pour appuyer l’armée congolaise dans l’est de la RDC ne peut pas être considérée comme « une force de maintien de la paix ». Selon lui, sa présence constitue « une menace » pour le Rwanda.
La SAMIDRC « n’est pas une force de maintien de la paix, et n’a pas sa place dans cette situation », a martelé M. Kagame dans un message publié sur X. « Elle a été autorisée par la Sadec en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda », a-t-il ajouté.
Paul Kagame a démenti que Pretoria l’ait à cette occasion averti que de nouveaux affrontements dans la région seraient considérés comme une « déclaration de guerre », comme l’ont rapporté plusieurs médias. Mais il a prévenu : « si l’Afrique du Sud préfère la confrontation », le Rwanda peut réagir « à tout moment » en prenant en compte ce « contexte ».
Le président Cyril Ramaphosa avait déjà assuré que « la présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC n’est pas une déclaration de guerre contre quelque pays que ce soit ».
La Sadec annonce un sommet extraordinaire vendredi
La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadec) se réunira vendredi dans la capitale zimbabwéenne Harare pour un sommet extraordinaire sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi son secrétaire général.
Cette « réunion extraordinaire » vise à « discuter des questions relatives à l’est de la RDC », dont la situation est « préoccupante » après la prise ces derniers jours de Goma, principale ville de la région, par le groupe armé antigouvernemental M23 et les forces rwandaises, a indiqué Elias Magosi.
Peu de détails ont filtré jusque-là sur l’agenda de ce sommet. Le secrétaire exécutif de l’organisation, le Botswanais Elias Magosi est resté évasif, même s’il a admis que l’avenir de la mission de la force d’Afrique Australe (SAMIDRC) ferait l’objet de « délibérations ».
Plusieurs des soldats étrangers, d’Afrique du Sud et du Malawi, tués dans le Nord-Kivu la semaine passée, faisaient partie de la SAMIDRC stationnée près de Goma. Selon la presse sud-africaine, les événements des derniers jours pourraient précipiter un retrait de ces soldats, dont la situation actuelle reste floue.
Dans l’est de la RDC, les activités commencent à reprendre à Goma, alors que le M23 a pris position dans la plupart des quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu.
Sur la route principale Katindo-Ndosho, dans l’ouest de Goma, on pouvait voir ce jeudi des centaines d’habitants marcher. Des motos étaient également de sortie, plus nombreuses que la veille. Des bus de transport en commun aussi dans lesquels montent des passagers. Sur cet axe, quelques rares commerçants ont ouvert leurs boutiques. L’activité a aussi repris à la Grande Barrière. On pouvait voir aujourd’hui davantage de mouvements de voyageurs dans ce poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.
Dans le centre-ville de Goma, en revanche, les magasins et les banques sont restés fermés. En début d’après-midi, l’électricité est revenue dans quelques quartiers de la ville. L’eau et l’internet, eux, restent toujours rares.
Dans les rues de la capitale provinciale, les traces du conflit sont encore visibles. Des cartouches jonchent le sol à côté d’effets militaires, des vêtements et des véhicules abandonnés sur place. Des éléments du M23 sont visibles par petits groupes sur des ronds-points. Le groupe armé ont pris position dans la plupart des quartiers de la ville. Et ce jeudi, le M23 a par ailleurs tenu sa première conférence de presse dans un grand hôtel de Goma. Le groupe armé soutenu par le Rwanda a réaffirmé ses objectifs.
Par une requête, enregistrée le 31 juillet 2024, devant le Tribunal administratif de Paris (6ème Section – 1ère Chambre), M. NJ demande au tribunal d’annuler la décision du préfet de police de Paris portant refus implicite de sa demande d’admission exceptionnelle au séjour; et à titre principal, d’enjoindre au préfet de police de Paris de lui délivrer un titre de séjour mention « salarié » dans un délai d’un mois à partir du jugement à intervenir, sous astreinte de 200 euros par jour de retard.
M. NJ soutient que la décision est insuffisamment motivée, méconnait les dispositions de l’article L.435-1 du code de de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, ainsi que les stipulations de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, En dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée le 7 novembre 2024, le préfet de police n’a produit aucune observation en défense avant la clôture de l’instruction.
M. NJ, ressortissant haïtien né le 13 décembre 1990, est entré en France le 14 juillet 2014, selon ses déclarations. Le 16 février 2023, il a sollicité un titre de séjour sur le fondement des dispositions de l’article L 435-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
Par la présente requête, M. NJ demande l’annulation de la décision implicite de rejet de titre de séjour prise par le préfet de police.
Sur les conclusions à fin d’annulation :
D’une part, aux termes de l’article. R. 432-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Le silence gardé par l’administration sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet ». L’article R. 432-2 de ce code énonce que : « La décision implicite mentionnée à l’article R*432-1 naît au terme d’un délai de quatre mois ». D’autre part, aux termes de l’article L. 232-4 du code des relations entre le public et l’administration : « Une décision implicite intervenue dans les cas où la décision explicite aurait dû être motivée n’est pas illégale du seul fait qu’elle n’est pas assortie de cette motivation. Toutefois, à la demande de l’intéressé, formulée dans les délais du recours contentieux, les motifs de toute décision implicite de rejet devront lui être communiqués dans le mois suivant cette demande. Dans ce cas, le délai du recours contentieux contre ladite décision est prorogé jusqu’à l’expiration de deux mois suivant le jour où les motifs lui auront été communiqués ».
Il est constant que le requérant a sollicité son admission exceptionnelle au séjour auprès du préfet de police par une demande enregistrée le 16 février 2023. Du silence gardé par le préfet de police pendant quatre mois est née une décision implicite de rejet le 16 juin 2023, pour laquelle le requérant a sollicité la communication des motifs par une lettre du 23 juillet 2024, reçue le 25 juillet 2024, qui est demeurée sans réponse. Dans ces circonstances, le moyen tiré du défaut de motivation doit être accueilli.
Il résulte de ce qui précède que le requérant est fondé à demander l’annulation de la décision par laquelle le préfet de police a refusé de lui délivrer un titre de séjour, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens de la requête.
La décision par laquelle le préfet de police de Paris a implicitement rejeté la demande de titre de séjour de M. NJ est annulée.
Il a été enjoint au préfet de police de Paris, ou tout préfet territorialement compétent, de procéder au réexamen de la demande de M. NJ dans un délai de trois mois à compter de la notification du présent jugement et de lui délivrer dans l’attente de ce réexamen une autorisation provisoire de séjour.
Me Fayçal Megherbi, avocat
Référence : Jugement du 20 décembre 2024 de la 6ème Section – 1ère Chambre du tribunal administratif de Paris n°2420823/6-1
Le tribunal criminel de deuxième instance près de la cour d’Alger a condamné Mohand Saïd Attaf à 4 ans de prison. Condamnée à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, Wissem Sefouane quitte la prison ce lundi 18 décembre 2023.
Malheureusement, ce n’est pas le cas pour son co-accusé, Mohand Said Attaf, qui a vu sa peine réduite à 04 ans de prison ferme et à une amende. Wissem Sefouane (24 ans) a écopé, quant à elle, de 03 ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Il est à noter que le parquet a requis 15 ans de prison ferme à l’encontre des deux accusés. Mohand Said Attaf est également poursuivi dans un dossier criminel.
Les détenus d’opinion, Wissem Sefouane et Mohand Saïd Attaf, ont été condamnés le 8 mai dernier, par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, wilaya d’Alger, respectivement à 3 ans de prison ferme et à 7 ans de prison ferme.
Là aussi, le parquet avait requis 15 ans de prison pour chacun des détenus.
Le procès de la détenue d’opinion Wissem Sefouane est programmé pour le 08 mai 2023 devant le tribunal criminel de première instance de Dar El Beidha, wilaya d’Alger.
La plaidoirie dans le dossier de la détenue d’opinion, Wissem Sifouane, devant la chambre d’accusation près la cour d’Alger ( Ruisseau), a eu lieu mercredi 30 décembre 2022. Il a été procédé à la fin d’octobre 2022 au transfèrment de la détenue d’opinion, Wissem Sefouane, de la prison de Bouira vers celle de Koléa, wilaya de Tipaza.
Wissem Sifouane (24 ans) a été placée sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bouira le 17 janvier 2022 .
Elle est placé en détention à la prison de Saïd Abid (Bouira).
Pour rappel, Wissem Sifouane a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie nationale de Bechloul depuis son arrestation mercredi 12 janvier 2022 avec perquisition au domicile familial par des éléments de la gendarmerie nationale.
On le sait, les tyrans ont toujours des amis. Tout le monde ou presque cherche leur compagnie, du moins jusqu’à leur chute. Ce qui n’est pas le cas des victimes de l’arbitraire.
Les anciens détenus d’opinion en Algérie en savent quelque chose. Ils vivent, certes avec dignité, mais comme des parias. Ils sont considérés comme infréquentables. La peur de représailles du pouvoir y est pour l’essentiel. Mais rien ne dure, autrement les Pharaons auraient toujours régné et la dictature de Pinochet ou Franco continuerait encore à torturer, tuer…
Certes gouverner avec tyrannie est facile car le dictateur ou tyran s’affranchit du devoir de convaincre les oppositions, voire les voix dissidentes. Tout cela nous ramène évidemment à la situation de notre pays. Depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir le 12 décembre 2019 par le général Ahmed Gaïd Salah, les mécanismes de la démocratie ont été systématiquement démantelés. Un ordre arbitraire sans commune mesure est mis en place au mépris des lois de la république. Avec des milliers d’Algériens passés par la case prison pour leurs opinions, les interdictions de toute expression libre dans les médias, la suspension de journaux, la dissolution d’ONG de droits de l’homme et d’associations de la société civile, Abdelmadjid Tebboune ne peut se prévaloir d’être un démocrate. Encore moins de bâtisseur, quand on voit la situation économique dans laquelle macère le pays.
En cela, Tebboune bénéficie de soutiens au sein indéniable de l’état-major de l’armée et de l’Etat profond. Une évidence en Algérie : un candidat comme Tebboune sans assise populaire, sans parti, sans appareil politique, n’a aucune chance d’arriver au pouvoir dans une présidentielle libre et démocratique. Mais on est en Algérie, où les présidents sont le fait de l’Etat profond. Alors convoquer le peuple et sa légitimité comme se flatte de le répéter c’est se moquer de l’intelligence du peuple.
A une année de la présidentielle, une question s’impose : va-t-on assister à un simulacre d’élection encore une fois et de fait compromettre de nouvelles générations d’Algériens ?
Israël observe samedi 16 décembre un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu.
Le Hamas a fait état de « combats acharnés » dans le secteur de Jabaliya et de frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses à Khan Younès.
Israël observe samedi un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza assiégée. Les victimes ont été tuées au cours d’opérations dans un quartier de la ville de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, dès l’annonce de l’armée, regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’État d’Israël dans le deuil ».
Des familles d’otages israéliens et des sympathisants ont défilé vendredi soir avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Chaque jour, un otage meurt », pouvait-on lire sur une affiche alors qu’un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang. Un nouveau rassemblement est prévu samedi à Tel-Aviv.
David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, aurait rencontré vendredi soir le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche du dossier. La rencontre était prévue en Europe et devait porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages.
Le journaliste d’Al Jazeera, Samer Abou Daqa, tué vendredi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, selon la chaîne qatarie, a été enterré ce samedi 16 décembre à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien. Sa dépouille, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé « presse » et son casque, a été transporté à travers la foule à Khan Younès, avant d’être enterré dans un trou creusé par des confrères.
Huit palestiniens ont été arrêtés à Naplouse, en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne a lancé une nouvelle opération, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. La violence s’est intensifiée dans ce territoire occupé après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza de la guerre à Gaza.
Environ 18 800 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas. Près de 51 000 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 70 % des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Plus de 1 200 Israéliens ont été tués.
Simultanément avec Lakome.2 (Maroc), Maghreb Emergent et Mediapart (France), nous, publions ce texte collectif qui s’inquiète de l’état des libertés démocratiques dans l’ensemble du Grand Maghreb.
Signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités maghrébines, il en appelle aux forces intellectuelles, associatives et politiques afin de manifester leur « solidarité avec tous les détenus d’opinion, les réprimés et les marginalisés de la région ». Parmi les signataires : – d’Algérie, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, détenu d’opinion, des responsables d’organisations dissoutes (Rassemblement action Jeunesse-RAJ, Ligue algérienne de défense des droits de l’homme-LADDH) ou suspendues (Parti socialiste des travailleurs-PST) ; – du Maroc, l’historien Maati Monjib, en liberté surveillée et interdit de sortie du territoire, des proches des journalistes détenus Omar Radi et Souleymane Raïssouni, et de Nacer Zefzafi, condamné à vingt ans de prison ; – de Tunisie, Cheïma Issa et Jawher Ben Mbark, membres du Front national du salut, poursuivis pour leurs opinions. Le communique :
Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.
Au-delà de l’analyse des répercussions de la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’Etat marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant(e)s associatif(ve)s, syndicalistes et politiques, intellectuel(le)s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :
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– redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples » qui revendique la liberté, l’égalité, la justice, la pluralité et la démocratie ;
– unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenus, les réprimés, les marginalisés : déclarations, séminaires, réunions et manifestations… ;
– dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région.
Contact : Maghreblibertes@gmail.com
Les premiers signataires
Fouad Abdelmoumni, économiste [MAROC]
Hichem Abdessamad, historien [TUNISIE]
Chafik Abdi, journaliste [ALGÉRIE]
Hakim Addad, militant politique [ALGÉRIE]
Lahouari Addi, sociologue [ALGÉRIE]
Abderazak Adel, universitaire [ALGÉRIE]
Fatna Afid, militante syndicaliste [MAROC]
Hassan Aglagal, militant des droits humains, président de l’AMDH Paris/ IDF [MAROC]
Ayad Ahram, défenseur des droits humains [MAROC]
Khadija Aïnani, militante des droits humains [MAROC]
Ali Aït Djoudi, militant associatif, défenseur des droits humains [ALGÉRIE]
Abdelmoumen Khelil, militant des droits humains [ALGÉRIE]
Mohamed Khenissi, président de l’association Nachaz [TUNISIE]
Ramy Khouili, militant associatif et des droits humains [TUNISIE]
Hosni Kitouni, historien [ALGÉRIE]
Anouar Kousri, avocat, ancien vice-président de la LTDH [TUNISIE]
Aziz Krichen, économiste, ancien ministre-conseiller à la présidence de la république [TUNISIE]
Abdellatif Laâbi, écrivain [MAROC]
Souad Labbize, autrice [ALGÉRIE]
Kamel Lahbib, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]
Djaffar Lakhdari, consultant [ALGÉRIE]
Olfa Lamloum, politologue [TUNISIE]
Samir Larabi, doctorant en sociologie [ALGÉRIE]
H’mida Layachi, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]
Hakima Lebbar, psychanalyste, galeriste, militante pour la défense des droits humains [MAROC]
Mohieddine Legha, secrétaire général de la LTDH [TUNISIE]
Adel Ltifi, historien [TUNISIE]
Gérard Maarek, urbaniste [TUNISIE]
Djemaa Maazouzi, professeure et chercheure [ALGÉRIE]
Fatimata M’Baye, avocate au barreau de Mauritanie et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) [MAURITANIE]
Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national [TUNISIE]
Insaf Machta, universitaire [TUNISIE]
Lotfi Madani, consultant, expert en communication [ALGÉRIE]
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la Commission du droit international de l’ONU, ancien juge ad hoc de la Cour internationale de justice [ALGÉRIE]
Mustapha Majdi, acteur associatif [MAROC]
Rachid Maloui, syndicaliste [ALGÉRIE]
Hicham Mansouri, journaliste [MAROC]
Jalel Matri, militant associatif [TUNISIE]
Imed Melliti, sociologue [TUNISIE]
Aziz Mkichri, militant associatif [MAROC]
Khadija Mohsen-Finan, universitaire [TUNISIE]
Maati Monjib, historien [MAROC]
Nabil Montassar, historien, syndicaliste et militant LTDH [TUNISIE]
Abdellatif Mortajine, militant de l’immigration [MAROC]
Mawaheb Mosbah, militante politique [TUNISIE]
Rosa Moussaoui, journaliste [ALGÉRIE]
Bachir Moutik, militant associatif [Sahraoui]
Chérif Msadek, militant associatif [TUNISIE]
Jamel Msallem, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]
Mohamed Nachi, sociologue [TUNISIE]
Hatem Nafti, journaliste essayiste [TUNISIE]
Youssef Thierno Niane, avocat au barreau de Mauritanie et représentant de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) à Nouadhibou [MAURITANIE]
Mamamdou Niang, syndicaliste (CGTM) [MAURITANIE]
Omar Ouali, journaliste [ALGÉRIE]
Meziane Ourad, journaliste [ALGÉRIE]
Driss Radi, père de Omar Radi, journaliste détenu [MAROC]
Lilia Rebaï, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]
Mahmoud Rechidi, militant politique, ex-SG du Parti socialiste des travailleurs (suspendu et réprimé) [ALGÉRIE]
Aziz Rhali, pharmacien, président de l’AMDH [MAROC]
Khadija Ryadi, défenseure des droits humains, lauréate du rix de l’ONU pour les droits de l’Homme [MAROC]
Messaoud Romdhani, militant des droits humains [TUNISIE]
Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat et défenseur de détenus d’opinion, d’activistes de mouvements sociaux et des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et de l’historien Maati Monjib [MAROC]
Fathia Saïdi, sociologue, enseignante chercheure à l’ISSH [TUNISIE]
Youssef Raissouni, proche de Souleymane Raissouni, journaliste détenu [MAROC]
Salhi, militant de droits humains [TUNISIE]
Saïd Salhi, défenseur des droits humains (vice-président de la LADDH, réprimée et dissoute) [ALGÉRIE]
Mamdou-Moctar Sarr, secrétaire exécutif du FONADH [MAURITANIE]
Jamila Sayouri, avocate, militante pour les droits humains [MAROC]
Youssef Seddik, écrivain philosophe [TUNISIE]
Sid Ahmed Semiane, auteur [ALGÉRIE]
Abderrahim Sioui, militant associatif [MAROC]
Tahar Si Serir, militant associatif [ALGÉRIE]
Hichem Skik, universitaire, militant politique [TUNISIE]
RIPOSTE INTERNATIONALE condamne avec la plus grande fermeté l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste EL KADI IHSANE depuis février 2019 et qui tend à se banaliser du fait de sa chronicité .RIPOSTE INTERNATIONALE dénonce les procédés en totale violations des dispositions réglementaires et des traités internationaux régulièrement ratifiés. Les éléments en notre possession largement corroborés par l’entourage du journaliste, nous confirment la volonté de normaliser les derniers remparts du journalisme indépendant. RIPOSTE INTERNATIONALE se réserve le droit de saisir l’opinion et les institutions internationales sur ces incessantes attaques à l’encontre du droit fondamental de la liberté d’expression à la base aussi de la pratique libre du journalisme et son corollaire à savoir le droit à la libre l’information.RIPOSTE INTERNATIONALE témoigne de sa solidarité à l’égard du journaliste IHSANEEL KADI ; de sa famille et de la famille journalistique qui continue à honorer les valeurs d’une pratique empreinte d’éthique. RIPOSTE INTERNATIONALE exige la cessation de ces harcèlement à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ainsi que la cessation des procès spectacle et la libération inconditionnelle des détenus d’opinion et détenus politiques .RIPOSTE INTERNATIONALE prend à témoin la communauté internationale sur la dérive autoritaire des autorités algériennes étouffant toute possibilité de divergence .
Il est fascinant – et pathétique à la fois – de voir avec quelle facilité certains s’acharnent à insulter la Kabylie. Nourris d’idéologies arabo-baathistes d’un autre âge, prisonniers d’une vision médiévale et poussiéreuse de la société, ils ne savent exister qu’en cultivant la haine. Amazighophobie, kabylophobie, jalousie maladive : voilà leurs armes. Mais qu’ils ne s’y trompent pas, ils ne font que jouer le jeu du pouvoir qui les engraisse. Car le but est clair : diviser les Algériens pour mieux régner.
Et pour cela, quoi de plus pratique que d’attaquer la Kabylie ?
On nous traite de « zouaves », on nous traite de « harkis ». Quelle ironie ! Quelle absurdité ! Ceux qui aujourd’hui crachent ces insultes devraient peut-être ouvrir un livre d’histoire avant d’ouvrir la bouche. Car la vérité est simple et brutale : jamais la Kabylie n’a trahi. Jamais elle n’a faibli. Bien au contraire, elle a été le cœur battant de la lutte de Libération.
C’est de Kabylie qu’est partie une grande part de l’ossature de la Révolution. Trois wilayates historiques – la 4, la 5 et la 6 – ont vu le jour grâce à elle. C’est elle qui les a structurées. C’est elle qui les a équipées, humainement, militairement et logistiquement. Sans la Kabylie, elles n’auraient jamais existé.
Et c’est encore en Kabylie que s’est tenue l’une des étapes les plus décisives de notre histoire : le Congrès de la Soummam, en août 1956.
Dans une vallée reculée des montagnes de Béjaïa, sous la menace permanente des avions français, des hommes se sont réunis pour donner une colonne vertébrale politique et institutionnelle à la Révolution. Ils savaient que la lutte armée, seule, ne suffisait pas. Ils savaient que pour libérer et bâtir une Nation, il fallait une vision claire, un projet solide.
La plateforme de la Soummam a affirmé deux principes cardinaux :
La primauté du politique sur le militaire. Car une révolution ne devait pas être confisquée par les armes ni par les chefs de guerre, mais guidée par une vision nationale.
La primauté de l’intérieur sur l’extérieur. Car l’Algérie devait se construire par ses enfants, sur son sol, et non être dirigée par des appareils éloignés, coupés du terrain.
À travers ces choix, la Soummam portait l’ambition d’une Algérie républicaine, démocratique et moderne. Une Algérie où l’organisation primerait sur l’improvisation, où la légitimité naîtrait de la population et non de la force brute. La plateforme envisageait une Nation rationnelle, libérée des tribus, des clans et des dogmes, prête à rejoindre le concert des nations avec dignité.
Autour de cette table, des figures majeures ont marqué l’histoire :
Abane Ramdane, le stratège politique, l’homme qui a donné une vision claire à la Révolution et qui a cru, jusqu’à son dernier souffle, à la supériorité des idées sur la force brute.
Krim Belkacem, « le Lion des djebels », issu de Tizi Ouzou, qui fut l’un des artisans les plus déterminés de l’indépendance et qui porta la voix de l’Algérie jusque dans les négociations d’Évian.
Amirouche Aït Hamouda, commandant de la Wilaya III, incarnation de l’austérité et du courage, celui qui a fait trembler l’armée coloniale et qui, par son sacrifice, reste une figure mythique de la lutte.
Et bien d’autres : Ouamrane, Zighout Youcef, Ben M’hidi… tous réunis par un même souffle, une même ambition : libérer l’Algérie et lui donner un avenir digne.
Oui, la Soummam aurait pu porter l’Algérie au sommet.
Mais la Soummam a été trahie. Ses principes ont été reniés. Très vite, les militaires ont imposé leur loi, les clans ont pris le dessus, et l’Algérie a été livrée à des luttes intestines qui continuent encore aujourd’hui. Ceux qui aboient contre la Kabylie sont les héritiers directs de ceux qui ont enterré la Soummam. Ils ont préféré le pouvoir absolu à l’idéal national, la rente à la République, la division à l’unité.
Les sacrifices, eux, restent indélébiles. Des villages entiers rasés, rayés de la carte par la répression coloniale. Des milliers de veuves, condamnées au silence et au deuil(Ouzellaguen compte 87%de veuves (entre 17et 35 ans) suite aux représailles après le congrès. Des martyrs par dizaines de milliers. La moitié du prix de la guerre payé par une seule région. Dans ma proche famille, 47 martyrs sur 49( âgés entre 16 et 38 ans). Du côté maternel, 17 fils(17/45 ans )tombés, aucun n’est revenu. Qui d’autre peut revendiquer un tel tribut versé au sol de cette patrie ?
Alors oui, continuons ce petit jeu ridicule : qui sont les vrais « zouaves » ? Ceux qui ont versé leur sang pour libérer l’Algérie, ou ceux qui aujourd’hui rampent dans les couloirs du pouvoir, répètent ses insultes et s’accrochent à ses miettes ? Qui sont les « harkis » ? Ceux qui ont résisté au prix de tout, ou ceux qui se vendent encore au régime en échange de quelques faveurs, de quelques strapontins ? La réponse saute aux yeux.
La Kabylie ne cultive pas la division. Elle incarne le sacrifice, la dignité et la fidélité à l’idéal premier de Novembre. Mais l’idéal de Novembre, et plus encore celui de la Soummam, a été confisqué, trahi, piétiné. Au lieu de l’Algérie républicaine et démocratique promise, on a livré aux Algériens une caricature d’État, prisonnier de la rente et des clans.
Malgré tout, malgré les aboiements, malgré les insultes, une vérité demeure : la Kabylie reste un modèle. Un symbole. Une référence. Une fierté nationale. On peut tenter de l’insulter, on peut chercher à l’humilier, on peut réécrire l’histoire à coups de mensonges, mais rien n’efface le sang versé, rien n’efface les sacrifices, rien n’efface la mémoire.
Et au fond, vos insultes, vos accusations, vos aboiements ne sont que des aveux. Vous savez que face à la Kabylie, face à Novembre, face à la Soummam, face à cet héritage de courage et de dignité, vous ne valez rien. Voilà pourquoi vous la détestez : parce qu’elle est votre miroir, et qu’il vous renvoie votre propre lâcheté.
Riposte Internationale exprime sa vive préoccupation à la suite de déclarations publiques attribuées à M. Mustapha Smati, président de la Cour de justice de Béjaïa, affirmant que la peine de mort serait « bientôt rétablie » contre les auteurs de crimes qualifiés d’« extrêmement dangereux », notamment les enlèvements d’enfants et le trafic en milieu scolaire. Selon ces propos, le Président de la République se serait engagé en ce sens lors de l’ouverture de l’année judiciaire 2025-2026. Ces annonces, relayées par la presse, n’ont pas fait l’objet d’une clarification officielle à ce stade.
Rappel juridique et contexteEn Algérie, la peine capitale demeure prévue en droit, dans le code pénal et le code de procédure pénale. Toutefois, le pays observe un moratoire de facto sur les exécutions depuis 1993. Les dernières exécutions connues sont intervenues à la suite de procès liés notamment à l’attentat de l’aéroport d’Alger du 26 août 1992. Depuis, des condamnations à mort continuent d’être prononcées, mais aucune exécution n’a été menée. L’Algérie est ainsi classée « abolitionniste en pratique » par les grandes organisations internationales.
Nos revendications immédiates
Riposte Internationale condamne, sur la forme comme sur le fond, une dérive institutionnelle grave et alarmante.
Dans tout État de droit, l’annonce d’une orientation pénale aussi grave et irréversible relève des autorités compétentes, à savoir la Présidence de la République, le Gouvernement et le Garde des Sceaux, dans le respect de procédures claires. Elle ne peut émaner d’un responsable judiciaire local parlant au nom de l’État.
En l’absence d’une communication officielle, sérieuse et claire, des dérives peuvent survenir et créer un climat d’incertitude qui fragilise la sécurité juridique, l’indépendance de la justice et la confiance des citoyens dans les institutions.Riposte Internationale considère que l’illusion de la dissuasion par l’application de la peine de mort mène à une impasse. Les données comparatives internationales n’apportent aucune preuve robuste que la peine capitale
réduise la criminalité grave. La peine de mort n’empêche pas les crimes, n’élimine pas le risque d’erreurs judiciaires et heurte les principes fondamentaux du droit à la vie.
Riposte Internationale appelle à une clarification officielle urgente par la Présidence de la République et le ministère de la Justice sur la position de l’État concernant la peine de mort, au regard du moratoire en vigueur. Seules les autorités légalement habilitées peuvent annoncer des orientations pénales nationales d’une telle importance.
Riposte Internationale exige un engagement public à ne pas procéder à un rétablissement formel d’une peine certes prévue en droit mais non appliquée depuis 1993, et à respecter les obligations internationales de l’Algérie en matière de droits humains.
Riposte Internationale attend un signe fort de l’État algérien confirmant la poursuite du moratoire qui suspend de facto toute exécution et marquant, dans l’esprit, le renoncement à toute initiative visant à relancer l’application de la peine capitale.
Riposte Internationale exhorte les autorités algériennes à ouvrir un dialogue transparent avec la société civile, les barreaux, les magistrats et les experts indépendants pour toute réforme pénale et judiciaire, dans le respect de l’État de droit.
Riposte Internationale réaffirme avec force que la peine de mort n’est pas la justice. La justice protège la vie humaine, elle ne l’ôte pas. L’ensemble des personnels relevant du ministère de la Justice et la société civile responsable se doivent de refuser de se compromettre avec des pratiques d’un autre âge. Le tribunal doit rester l’arbitre de nos désaccords, un lieu de droit et de raison, loin de toute forme de barbarie.
Il est des héritages qui empoisonnent l’âme d’une nation, des chaînes idéologiques qui entravent sa marche et obscurcissent son destin. Le panarabisme et son corollaire, l’arabo-islamo-baathisme, sont de ceux-là. Pour l’Algérie, cette orientation n’a été ni un choix, ni une fraternité, mais un dogme imposé, une parenthèse historique stérile dont il est urgent de dresser le bilan et de tourner définitivement la page.
La question est brutale, mais essentielle : Qu’avons-nous tiré comme bénéfice concret de cette « oumma arabe » fantasmée ?
En guise de réponse, l’Histoire, cruelle et impartiale, nous tend le miroir de nos dix années de plomb. Face au terrorisme le plus ravageur, dans la fournaise où l’Algérie s’est sacrifiée pour contenir le fléau intégriste, où étaient donc nos « frères » arabes ? Le silence assourdissant des capitales arabes, leur indifférence cynique, leur diplomatie lâche et complice parfois, ont été la seule « solidarité » que nous ayons reçue. Pendant que nos fils mouraient pour une cause qui dépassait nos frontières, l’Algérie était seule, abandonnée, offerte en pâture. Cette trahison n’est pas un détail de l’Histoire, c’est une cicatrice indélébile, un acte de divorce définitif.
Ils nous ont parlé de langue unique, de destin commun, de grandeur passée. En réalité, ils nous ont offert un leurre, un cache-misère pour des décennies de gestion désastreuse. Le panarabisme a été l’alibi parfait pour étouffer nos spécificités, nier la richesse de notre amazighité fondatrice, verrouiller la pensée et justifier un autoritarisme stérile. C’était la « tumeur cancéreuse » qui a métastasé dans les institutions, corrompu l’éducation et embrigadé la culture dans un carcan étranger. C’était le « poison » qui a distillé la honte de soi et le mépris des autres, nous éloignant de notre africanité naturelle et de nos potentialités méditerranéennes.
Le résultat est sans appel : un retard de développement abyssal, une jeunesse en perte de repères, une économie exsangue et une identité schizophrène. Nous avons troqué notre souveraineté contre des slogans creux, et notre honneur contre l’indifférence de ceux que nous appelions frères.
Assez de chimères ! Assez de suivre des voix qui nous mènent dans l’impasse !
Il est temps que le pays soit rendu à ses dignes fils. Il est temps de renouer avec le génie algérien, multiple, fier et indépendant. Il est temps de regarder vers l’Afrique, avec laquelle nous partageons le sang et le sol, et vers le monde, pour y prendre la place qui nous revient de droit.
L’Algérie n’est pas arabe. Elle est algérienne. Elle est amazighe, » arabe » , musulmane(leur version hypocrite), méditerranéenne et africaine. Cette pluralité est notre force, notre patrimoine et notre avenir.
La rupture avec ce panarabisme nocif n’est pas un rejet de l’autre, c’est une reconquête de soi. C’est un impératif de survie et la condition sine qua non de notre renaissance.
Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, a récemment formulé une phrase qui mérite de figurer dans le Panthéon des lamentations postcoloniales : « Les Algériens sont très forts, ils savent humilier les diplomates. »
Ah, l’humiliation… jadis instrument de domination des puissances coloniales, voici qu’elle se retourne contre ses anciens maîtres. Ironie historique ? Non, karma diplomatique. La guerre d’Algérie, officiellement terminée en 1962, n’a pas cessé de résonner dans les couloirs feutrés du Quai d’Orsay. Et voilà que ce qu’on croyait être une relation stabilisée, politiquement et symboliquement, montre des signes de tension persistants.
Derrière la phrase de Driencourt, qui s’apparente davantage à un soupir qu’à une analyse diplomatique, se cache un ressentiment aussi vieux que les luttes pour l’indépendance. Driencourt ne parle ni de visas, ni de coopération bilatérale, ni de questions économiques. Il parle d’un mal plus intime : la vexation nationale. Une Algérie qui se permet de snober la France, de ne pas suivre les signaux de son ancienne tutelle, voire de lui tenir tête ? Une humiliation, bien entendu.
Mais alors, de quoi parle-t-on vraiment ? S’agit-il d’une stratégie algérienne bien orchestrée — une « guérilla protocolaire » à la sauce FLN — ou est-ce un syndrome purement français, celui de la dignité piétinée chaque fois qu’un ancien colonisé ose se tenir droit ? Si l’on suit la logique du diplomate meurtri, toute affirmation d’égalité deviendrait une offense. Mais derrière cette blessure se cache une vérité plus complexe.
Loin d’être une tactique algérienne, ce que Driencourt perçoit comme de l’humiliation est peut-être simplement le renversement des rapports de domination symbolique. L’Algérie « sait vexer » parce qu’elle a cessé de jouer le jeu de la subordination. Et pour certains diplomates français, ce simple acte de se tenir droit et de refuser de se soumettre semble plus insupportable qu’un discours de Boumédiène en boucle.
En réalité, ce que Driencourt appelle « humiliation » pourrait bien être, ni plus ni moins, le fait d’avoir été reçu en égal — sans tapis rouge, sans gestes de gratitude forcée. Pour certains, cela représente déjà une défaite symbolique, une perte de contrôle. La vraie humiliation, en somme, est d’être confronté à une Algérie qui n’attend plus de permissions et qui parle avec une affirmation sereine de sa souveraineté.
Les Algériens ne cherchent pas à humilier. Et pourtant, ce n’est pas l’Algérie qui humilie la France. C’est plutôt la mémoire mal digérée de la France qui humilie, à chaque fois qu’elle exige la reconnaissance de sa grandeur passée sans être prête à regarder en face les plaies laissées par sa colonisation. Chaque fois qu’un ancien diplomate confond son ressentiment personnel avec un acte de guerre psychologique, la France se replonge dans ses vieux démons.
Les Algériens ne vexent pas. Ils rappellent que l’époque des « dominés muets » est révolue. Ils exigent d’être entendus. Et si cela vexe encore certains hauts fonctionnaires français, c’est peut-être le signe qu’il est temps de repenser les rapports de force.
Mais pourquoi Xavier Driencourt se sent-il humilié ? Parce que la France n’est plus en position de surplomb. Elle n’est plus l’ancienne puissance mondiale, imposant son ordre à ses anciennes colonies. Au contraire, la France se retrouve, parfois, à devoir écouter, à devoir comprendre les préoccupations des pays qu’elle a longtemps dominés.
Parce que l’Algérie ne demande plus la permission de parler fort. Elle n’a plus besoin de jouer la politesse diplomatique pour faire valoir ses intérêts. Quand un pays ne se plie plus aux règles de courtoisie imposées par ses anciens oppresseurs, cela peut être perçu comme une provocation. Pourtant, c’est simplement l’expression d’une souveraineté retrouvée.
Parce que, enfin, la mémoire coloniale est toujours là, elle n’a pas été digérée. Quand l’Algérie parle de réparations, d’excuses, ou de reconnaissance des tortures infligées pendant la guerre d’Algérie, elle ne fait que demander un examen de conscience, une réécriture des narrations historiques que la France a longtemps conservées sous son contrôle. Et ça, bien sûr, c’est vécu comme une humiliation — mais uniquement pour ceux qui refusent de remettre en question la version officielle de l’Histoire.
Parce que la France ne fait plus peur. Ce n’est plus l’ancienne puissance coloniale qui impose son pouvoir. L’Algérie n’a plus peur de la France. Elle se permet même de remettre en question son passé. Elle ne craint plus ses critiques. Elle se soucie davantage de son propre futur que de la réconciliation imposée par son ancien colonisateur. Cela, pour un pays qui a toujours vu dans ses anciennes colonies des vassaux à contrôler, c’est l’oubli ultime.
L’humiliation n’est peut-être qu’un autre nom pour la perte de centralité.
La France ne domine plus le récit, ne fait plus trembler ses anciennes colonies,
et surtout — sacrilège ultime — elle n’est plus le nombril du monde.
On a colonisé, avec des bibles dans les poches et des fusils dans les mains. On est venus « civiliser », traduisez : prendre l’or, briser les peuples, imposer la langue du maître, découper des frontières comme on découpe un steak dans l’assiette du dimanche.
On a construit des chemins de fer qui menaient toujours vers le port, jamais vers l’école. Puis on a planté des drapeaux, on a gravé nos noms sur des statues, on a élevé des monuments aux « grands hommes »… et on a oublié les morts sans sépulture.
Et puis, au fil des décennies, on s’est planté. Spectaculairement. Échec moral, faillite humaine, karma historique. Le siècle a changé, les colonies sont devenues des pays indépendants – sur le papier. On a remis les clés du sous-sol (mais pas les ressources), on a gardé la langue, les contrats, les dettes. On a fait mine de partir mais on a laissé nos banques, nos ONG, nos bases militaires. On a troqué les bottes contre les briefcases. C’est plus discret.
Alors oui, on s’est planté. L’histoire nous jugera. Ou plutôt, elle a déjà commencé à le faire – dans les musées, dans les rues où tombent les statues, dans les manuels qu’on réécrit à la hâte avant que les enfants ne posent trop de questions. On pleure maintenant les blessures qu’on a infligées, on finance quelques bourses, on restitue deux ou trois masques sacrés… emballés dans du papier bulle. De temps en temps, on dit « pardon », mais jamais sur un ton assez fort pour être entendus au fond du Sahel ou des banlieues.
Mais… vous, descendants des colonisés, enfants des oubliés, qu’avez-vous fait ? Avez-vous simplement hérité du traumatisme ou en avez-vous fait un levier ? Avez-vous revendiqué vos racines ou laissé la mémoire s’effriter à la lumière bleue des écrans ? Avez-vous construit des futurs ou répété les échecs postcoloniaux en boucle, comme un vieux disque rayé ?
Parce que l’indépendance sans conscience est un héritage en solde. Et l’autodétermination ne se télécharge pas sur TikTok.
Le vrai danger aujourd’hui, ce n’est plus le colon blanc à casque rond. C’est l’oubli. L’oubli des luttes, l’oubli de l’humiliation, l’oubli que l’Histoire, si on ne la confronte pas, recommence. Et dans ce monde globalisé, ubérisé, numérisé, on peut très bien être colonisé par des algorithmes, par des dettes, par des modèles économiques légués par l’ancien maître — mais brandis aujourd’hui par de nouvelles puissances aux visages plus polis.
La planète est un village, dit-on. Mais quel genre de village ? Un où les anciens racontent encore l’histoire sous le baobab, ou un où la jeunesse défile sur Instagram pendant que la mémoire s’évapore comme un tweet mal liké ?
Alors non, cette chronique n’est pas une confession. C’est un miroir.
Regardez bien. On a colonisé, on s’est planté… et vous, vous avez fait quoi ?
Vous avez hérité de terres pillées, de langues fracturées, d’identités bricolées entre deux continents, et pourtant… certains d’entre vous ont relevé la tête. D’autres l’ont baissée pour éviter de regarder le vide qu’on leur a laissé. Et beaucoup se débattent dans une double injonction : être fiers d’un passé volé et performants dans un présent programmé par d’autres.
Vous avez été des statistiques dans les rapports d’ONG, des sujets de thèse dans les universités du Nord, des images dans les clips de sensibilisation. On vous a dit que vous étiez « résilients », ce mot anesthésiant qu’on balance quand on ne veut pas dire « abandonnés ».
Et maintenant que le monde tient dans une poche, que les continents se parlent en visio et que les luttes se mènent par hashtags interposés, que faites-vous de cette mémoire ? Est-elle un carburant ou un fardeau ? Faites-vous de la décolonisation un projet politique ou un décor Instagram ? Rêvez-vous d’un avenir en propre ou d’un visa pour ailleurs ?
Mais attention, cette chronique n’est pas un procès. Ni des colonisateurs, ni des colonisés. Elle est un rappel brutal que personne n’échappe à l’Histoire, même en 5G.
Parce qu’en 2025, la colonisation n’est plus qu’un fait historique : c’est une matrice. Elle a codé les privilèges, les douleurs, les systèmes d’éducation, les flux économiques, les récits officiels. Elle est dans les algorithmes qui décident quelles vies valent d’être vues, dans les brevets déposés sur des plantes sacrées, dans la monnaie encore imprimée à Paris. Elle est dans les regards soupçonneux à la douane, dans les CV écartés au prénom trop exotique, dans les ONG qui distribuent des moustiquaires sans jamais écouter les rêves.
Et pourtant… il reste une chance.
Une chance d’en faire autre chose. De transformer la mémoire en puissance, la colère en conscience, les cicatrices en cartographie d’avenir. Il faut pour cela du courage, pas seulement pour dénoncer, mais pour créer. Pas seulement pour se souvenir, mais pour bâtir du nouveau.
Ce n’est pas une page à tourner, c’est un livre à réécrire ensemble — dans toutes les langues, avec toutes les mémoires, même les plus inconfortables.
Alors oui, on a colonisé, on s’est planté. Et vous, vous avez fait quoi ? Ferez-vous mieux ? Ferez-vous autrement ? Ferez-vous ensemble ?
Parce qu’au final, comme le disait Mandela, « l’histoire ne nous juge pas sur les épreuves que nous avons subies, mais sur la manière dont nous avons choisi de les surmonter. »
Et ça, c’est une question qui ne se sous-traite pas.
Epilogue ; Alors que l’Histoire tangue entre oublis stratégiques et mémoires blessées, entre statues déboulonnées et récits recomposés, une vérité demeure : on ne peut pas réparer l’avenir sans affronter le passé. La colonisation n’est pas une parenthèse fermée, c’est un fil rouge qui traverse encore nos économies, nos imaginaires, nos frontières et nos silences. Mais ce fil, chacun peut choisir de le tordre, de le rompre ou d’en faire une corde solide pour relier, pour élever, pour transmettre autrement.
Parce qu’au fond, la véritable décolonisation ne se décrète pas — elle se construit, mot après mot, acte après acte, génération après génération. Elle commence quand on cesse de désigner des coupables pour enfin partager des responsabilités.
« Ils ont tenté de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines. » — Proverbe mexicain
Riposte Internationale, ONG de défense des droits humains, s’indigne du blocage de son site par le régime algérien et rappelle le sort fait à la presse en Algérie.
Dans un contexte marqué par des tensions diplomatiques entre l’Algérie, les pays du Sahel, le Maroc et la France, Riposte Internationale tient à exprimer sa vive préoccupation face à l’érosion continue des libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse et le droit d’accès à l’information. Ces atteintes pèsent lourdement sur l’opinion publique, déjà fragilisée par les restrictions imposées à la liberté d’expression et à la pluralité des voix.
Une chape de plomb s’est abattue sur le monde médiatique en Algérie. Journalistes harcelés, médias indépendants réduits au silence, chantage à la publicité, lois répressives votées dans l’urgence : tout concourt à museler les voix libres et à imposer une vérité officielle, au mépris du droit des citoyens à une information indépendante, pluraliste et fiable.
Alors que le 3 mai dernier, le monde célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse, il est crucial de rappeler que cette liberté n’est pas seulement un pilier de la démocratie : elle est aussi une condition essentielle à l’exercice d’une citoyenneté éclairée. Sans un accès libre, transparent et diversifié à l’information, les citoyens sont privés de leur capacité à comprendre, débattre et participer pleinement à la vie publique.
Riposte Internationale rappelle le prix élevé payé par de nombreuses femmes et hommes pour garantir l’indépendance des médias, ainsi que les sacrifices consentis pour défendre ces valeurs universelles. Fidèle à ses principes fondateurs, notre organisation a toujours été, et reste, résolument engagée dans la défense de la liberté de la presse – en Algérie comme ailleurs.
Nous condamnons avec la plus grande fermeté les attaques répétées contre cette liberté, notamment l’adoption de lois liberticides visant journalistes, militants et organisations indépendantes. À ce titre, nous dénonçons le blocage en Algérie de notre site internet (www.riposteinternationale.org), un acte de censure manifeste qui prive les citoyennes et citoyens algériens d’un accès à une information libre, plurielle et indépendante. Notre site n’est par ailleurs pas le seul média en ligne bloqué par les autorités algériennes.
Nous rejetons fermement toute tentative de museler les voix dissidentes et de verrouiller l’espace informationnel. De telles dérives mettent en péril non seulement la liberté de la presse, mais aussi les fondements mêmes de tout régime démocratique.
Face à cette situation, Riposte Internationale réaffirme son engagement indéfectible en faveur des droits humains, de la liberté de la presse et de la démocratie. Nous poursuivrons sans relâche notre action pour garantir à chaque citoyen, en Algérie et partout dans le monde, un droit fondamental : celui de savoir.
Aussi, nous en appelons aux autorités afin qu’elles se conforment au Pacte International Relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie en 1989, qui garantit la liberté de la presse et d’expression. Car, nous restons convaincus que ce n’est qu’en assurant une liberté d’expression et d’information que le citoyen arrivera à distinguer les enjeux présents et futurs.
Fait à Paris, le 06/05/2025 P/ Riposte Internationale Ali Ait Djoudi
L’ensemble des sociétaires de Riposte Internationale, membres du bureau exécutif, militant.e.s, sympathisant.e.s, tiennent à présenter leurs condoléances les plus attristées à nos camarades sœur et frère Lila et Boukhalfa Ben Mamar, qui viennent de perdre leur chère sœur Zira Ben Mamar.
Nous tenons à leur témoigner ici et maintenant notre profonde affection et soutien dans cette douloureuse épreuve.
Chercheur universitaire, le professeur Abdelhamid Bourayou a consacré une grande partie de son parcours académique à l’étude du patrimoine populaire amazigh.
Spécialisé en patrimoine et en littérature populaire, cet universitaire, aujourd’hui à la retraite, a produit de nombreux ouvrages sur le patrimoine amazigh.
Rencontré à Tizi-Ouzou en marge d’un séminaire national sur le « rôle des enseignants-chercheurs dans la préservation du patrimoine populaire », organisé par le département de langue et littérature arabe où il a enseigné, M. Bourayou s’est confié à l’APS pour évoquer son parcours académique.
Originaire de Constantine, c’est à partir de Tizi-Ouzou qu’il a entamé son parcours d’enseignant universitaire. Sa relation avec la littérature amazighe dans sa variante kabyle a débuté à la fin des années 1970 lorsqu’il a commencé à enseigner au département de langue et littérature arabe du centre universitaire de Tizi-Ouzou (créé en 1977 et promu en université en 1989).
L’enseignement de la littérature populaire a été introduit en 1979 pour les 3e et 4e années et, en sa qualité de pionnier dans ce domaine, il a été chargé d’enseigner ce module qu’il a assuré jusqu’en 1992. C’est durant cette période qu’il a encadré de nombreux travaux de recherche sur la littérature amazighe entre mémoires et thèses, formant ceux qui allaient devenir, par la suite, des enseignants au département de langue et culture amazighes (DLCA) créé en 1990, département dont il a contribué à la création.
« J’ai contribué à la création du DLCA et j’ai y enseigné la littérature populaire en arabe dialectal et, en même temps, j’encadrais les étudiants qui écrivaient leurs thèses (magistère et doctorat) en arabe sur la culture amazighe, notamment sur les contes et les romans, étant le seul habilité à encadrer ces travaux en arabe », a-t-il indiqué.
M. Bourayou fournissait à ses étudiants les outils pédagogiques et les encadrait sur le plan de la méthodologie. « Je leur donnais la méthode et ils travaillaient sur la culture amazighe en collectant la matière dans leurs régions respectives », a-t-il expliqué.
Nombre de ses anciens étudiants qu’il a encadrés au département de langue arabe ou au DLCA, sont aujourd’hui des chercheurs réputés en langue et culture amazighes, à l’instar de Mohamed Djelaoui, Ait Kadi Dahbia, Khaled Aigoune et Nadia Berdous.
M. Bourayou a indiqué que durant son parcours de chercheur en littérature populaire, il s’est intéressé à de nombreux textes du patrimoine amazigh, ajoutant qu’un nombre important de récits collectés par Ait Kadi Dahbia, Zahia Teraha et Khaled Aigoune sont les mêmes qu’on retrouve dans d’autres cultures.
« Je me suis intéressé à ce sujet et j’ai travaillé sur les récits collectés par mes étudiants. Je les ai traduits en arabe et analysés pour ensuite les présenter dans mes cours. Ces contes sont importants, car ils montrent la contribution des amazighs dans l’enrichissement de la littérature universelle », a-t-il souligné.
Il a aussi étudié l’ouvrage Poèmes kabyles anciens de Mouloud Mammeri qu’il présentait dans ses cours.
« J’ai constaté que les textes et les récits véhiculés dans ses poèmes sont les mêmes que ceux que j’avais enregistrés durant mon travail de recherche pour mon Magistère à El Oued. C’est ce qui m’a motivé à introduire cet ouvrage de Mammeri dans mes cours pour expliquer aux étudiants que nous sommes une même société qui a un patrimoine commun, qu’il soit en arabe dialectal ou en Tamazight », a-t-il affirmé.
Ce chercheur considère que l’étude du patrimoine populaire amazigh est une question importante, car elle est une composante du patrimoine national qu’il est nécessaire d’étudier dans ses différentes variantes, de promouvoir et de préserver.
Les Franco-Algériens ? De vrais maîtres dans l’art de changer de costume en fonction des saisons. En hiver, ils sont français – on leur rappelle leur devoir civique, leur carte d’identité, leur existence nationale.
En printemps, ils deviennent algériens, fleurissant sous le poids de la mémoire historique et des attentes des deux côtés de la Méditerranée. Mais dès que l’été arrive, ils se retrouvent à nouveau seuls, nus et abandonnés sous un soleil de plomb. Orphelins toute l’année, sans patrie, sans repère, flottant entre deux nations qui ne les acceptent vraiment nulle part.
Le paradoxe ? La double nationalité. Ou plutôt le piège de la double nationalité. Une promesse de richesse identitaire qui se transforme rapidement en carte de mauvaise conscience. La France vous dit « vous êtes chez vous, mais pas trop », et l’Algérie vous murmure « vous êtes des nés ailleurs, vous n’avez pas oublié, mais vous n’êtes pas d’ici ». Entre ces deux appels du pied, le Franco-Algérien se fait prendre dans une double étreinte qu’il n’a ni demandée ni voulue.
L’hiver, on lui dit que la République est sa mère, qu’elle l’a adopté, qu’il doit respecter les lois, chanter la Marseillaise et manger son pain au chocolat dans les meilleures traditions de l’hexagone. Mais le printemps arrive, et là, l’Algérie refait surface. Le pays de l’origine — ou du moins, de l’ancestralité rêvée. Les gouvernements, les politiques et parfois même les voisins le poussent à porter les couleurs du passé colonial. Mais cette couleur, on le sait, est celle de l’inachevé, des cicatrices et des souvenirs amers.
En 2005, la loi sur la reconnaissance du rôle positif de la colonisation ravive les blessures, une provocation immédiate pour une génération qui n’avait jamais oublié les fantômes de la guerre d’Algérie. Le gouvernement français n’avait alors pas mesuré l’onde de choc : des émeutes dans les banlieues éclatèrent, des jeunes issus de l’immigration, souvent d’origine maghrébine, dénonçaient leur double marginalisation – raciale et sociale. Ils étaient, pour beaucoup, ces Français oubliés, mis de côté par une République qui ne les accueillait pleinement que pour son propre confort.
Puis vint la réconciliation diplomatique avec l’Algérie dans les années 2000, symbolisée par les visites de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Mais, sous le masque du réconfort, la guerre des mémoires continuait.
L’Algérie, de son côté, évoquait les « 1 500 000 martyrs » de la guerre d’indépendance et les blessures d’un colonialisme qui n’a pas encore été pleinement reconnu par la France. Leurs enfants, nés en France, tiraient des fils invisibles entre les deux pays, traînant le poids d’une histoire qui leur échappait. Entre nostalgie du pays d’origine et désillusion du pays d’adoption, ils étaient condamnés à incarner une mémoire collective qui se déchire.
L’été arrive. Et tout ce qui semblait fragile s’effondre. En 2019, le gouvernement algérien prend des mesures restrictives concernant les visas pour les Algériens résidant en France. Ce fut un choc pour de nombreuses familles franco-algériennes. Une fois encore, les frontières physiques et psychologiques entre les deux rives se fermaient brutalement. Le poids de la frontière invisible, déjà si lourd dans le quotidien des binationaux, s’est intensifié.
Le printemps 2025 résonne comme une énième saison de promesses inachevées. Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie, déjà fragiles, sont devenues un véritable cauchemar administratif pour les binationaux. On ferme des ambassades, on réduit les possibilités de visa, on sépare les familles. Et les enfants nés ici mais nourris par l’autre côté de la Méditerranée ? Ils n’ont jamais été aussi loin de chez eux. Et pourtant, ils n’ont jamais été aussi près de tout perdre.
Ils sont français en hiver, quand le vent du repli souffle fort, algériens au printemps, quand la frénésie des racines les rattrape, et orphelins toute l’année quand tout s’effondre sous leurs pieds. Ils sont le produit d’une histoire qu’on n’a pas su solder, d’un héritage qui les fait tanguer sans les faire tomber. Ils sont cette identité flottante, ce territoire en attente, entre deux rives qu’ils n’ont jamais pleinement conquis.
Le vrai drame, cependant, est que cette condition d’orphelin semble être leur seule véritable appartenance. Ni d’ici, ni de là-bas, mais ailleurs. Toujours ailleurs.
À travers les saisons de la mémoire et de l’identité, les Franco-Algériens s’efforcent de trouver un ancrage, un espace où leurs racines peuvent enfin s’enfoncer. Mais ce qui leur est promis, ce n’est ni la chaleur d’un foyer ni l’accompagnement d’une terre d’accueil. Ce printemps 2025, plus que jamais, la double appartenance ressemble à un jeu cruel où l’on exige d’eux de choisir entre un héritage qu’ils n’ont jamais eu la chance de connaître pleinement et un pays qui les considère toujours comme des étrangers de trop.
L’été, avec ses promesses de réconciliation et de fraternité, ne fait que rappeler la solitude qu’ils ressentent chaque jour. Leur véritable maison, la seule où ils semblent trouver une place, demeure cet orphelinat de la mémoire, un lieu où l’absence de reconnaissance est, paradoxalement, ce qui les définit le mieux.
Dans ce jeu de miroirs identitaires, où l’on jongle avec des loyautés successives, la véritable tragédie des Franco-Algériens réside dans ce vide éternel. L’hiver est celui de l’illusion d’appartenance à une nation qui, à chaque tournant, les remet à leur place. Le printemps, période d’embrasement des racines et des souvenirs, les attire dans un héritage qu’ils n’ont jamais pu pleinement toucher, une terre pleine de promesses non tenues. Puis, l’été arrive, avec son rejet cinglant, et la réalité se fait brutale : orphelins toute l’année, sans terre, sans père, sans refuge, constamment ballottés entre des mémoires qui ne les reconnaissent jamais complètement. Et c’est dans ce vide, ce déracinement permanent, que réside la véritable appartenance de ceux qu’on croyait à jamais divisés. Le seul chez-soi possible est celui de l’absence de chez-soi.
Épilogue : L’absence de chez-soi. Voilà peut-être la seule vérité immuable qui définit le parcours des Franco-Algériens à travers les saisons de l’identité. Un vide dans lequel ils sont condamnés à évoluer, poussés de part et d’autre par des attentes contradictoires. Entre la France, qui leur rappelle sans cesse qu’ils ne sont pas « tout à fait » chez eux, et l’Algérie, qui leur fait sentir qu’ils ne sont plus vraiment des « siens », il reste cet espace flottant.
Cet espace sans ancrage, où l’on navigue, souvent seul, sans boussole ni repères solides, dans une mer de souvenirs inachevés, de promesses non tenues et de silences gouvernementaux. À la fin, qu’importe le pays d’origine, qu’importe la patrie d’adoption. Les Franco-Algériens ne possèdent rien, à part peut-être cette douleur partagée, un vide identitaire dans lequel ils errent, jour après jour, saison après saison.
L’absence de chez-soi n’est pas simplement le manque d’une maison physique. Elle représente cette déchirure intérieure, ce déséquilibre constant, entre des racines qui ne trouvent jamais terre. Elle est cette quête de quelque chose qui ne viendra jamais : une véritable identité, une appartenance pleine et entière.
Peut-être que le seul véritable chez-soi que ces âmes égarées finiront par trouver réside dans cette absence même, dans l’idée qu’il est impossible d’être « complètement » quelque part. Peut-être que c’est cela, finalement, leur seule et unique patrie : l’absence de toute patrie.
Dans l’Algérie d’aujourd’hui, la réussite inquiète plus que l’échec, et la richesse suscite davantage de soupçons que de respect. Un projet de loi sur les procédures pénales, censé — entre autres — combattre la corruption, pourrait bien institutionnaliser l’arbitraire. Et consacrer la rupture entre la loi… et la légitimité.
L’innocence, en Algérie, n’est plus une présomption : c’est une parenthèse. Et cette parenthèse peut se refermer à tout moment, sur décision d’un fonctionnaire, d’un rapport administratif, ou d’une volonté politique. Ce n’est plus la justice qui juge : c’est la présomption qui condamne.
Dernier symptôme de cette dérive : un projet de loi qui légalise l’arbitraire patrimonial. Il autorise le gel, la saisie, voire la spoliation de biens sur la seule base de “fortes présomptions”, sans qu’aucune condamnation judiciaire ne soit requise. Pire encore, il enveloppe cette logique brutale d’un vernis technocratique : “urgence”, “indices sérieux”, “nécessité préventive” — autant de formulations floues, ouvertes à toutes les interprétations… ou à toutes les vengeances.
Les investisseurs, eux, ne se laissent pas distraire par les discours. Ils lisent les textes. Et ce qu’ils y découvrent, c’est un terrain miné : la possibilité d’être dépossédés sans procès, exposés sans défense, ruinés sans recours. Ce n’est pas un État de droit que l’on construit, mais un état de méfiance généralisée, un théâtre de l’arbitraire, où la richesse devient un risque, et l’initiative privée une cible.
Il ne faut donc pas s’étonner si les capitaux prennent le large. Ce texte n’attirera aucun investissement sérieux : il les fera fuir. Il poussera ceux qui ont quelque chose à perdre à sécuriser leur patrimoine ailleurs — dans des comptes étrangers, des holdings offshore, des juridictions où l’État n’est ni prédateur, ni capricieux. La peur n’est pas un moteur économique : c’est un accélérateur d’exil.
Ce projet donne un nouveau sens au succès : toute richesse devient suspecte. La croissance devient un délit, la réussite une preuve. L’administration devient juge et partie, le parquet bras armé, et le juge — lorsqu’il intervient — arrive trop tard, après les gels, les saisies, l’humiliation publique.
Le pouvoir ne veut pas d’un secteur privé fort. Il veut un capital obéissant, apolitique, dépendant. Des fortunes sous contrôle, des entrepreneurs réduits au silence. Mais il oublie une chose essentielle : le capital est mobile. Il fuit l’arbitraire, le chantage et l’opacité. Et quand il part, il ne revient pas.
Ce projet de loi ne combattra pas la corruption. Il l’institutionnalise autrement, en instaurant une culture de la peur et une justice d’exception. Il ne restaurera aucune confiance : il détruira ce qui en reste.
Il ne fera pas revenir l’argent volé. Il fera fuir ce qui restait encore.
Oui, il faut une justice forte. Mais une justice forte n’est ni brutale, ni expéditive, ni opaque. C’est une justice qui respecte les droits, garantit les procédures, et inspire confiance — même à ceux qu’elle poursuit.
Aujourd’hui, ce ne sont pas les délinquants économiques qui tremblent. Ce sont les innocents prospères. Les entrepreneurs honnêtes. Les citoyens prévoyants. Le pouvoir en place rêve d’un “Nouvel État”. Mais on ne construit pas un État moderne avec les outils du soupçon, les méthodes de l’intimidation, et les lois de l’exception permanente.
Il n’est pas trop tard pour retirer ce projet de loi — et pour repartir sur des bases saines. L’Algérie a besoin d’un texte qui ne soit pas un instrument de domination, mais l’émanation d’un débat large, transparent, contradictoire. Pourquoi ne pas ouvrir la voie à des Assises nationales pour un État de droit, où juristes, avocats, magistrats, entrepreneurs, syndicalistes et citoyens pourraient définir ensemble les principes d’une justice crédible, respectueuse des droits, au service de l’intérêt général ? Ce serait un premier pas, non seulement vers la réconciliation entre l’État et la richesse, mais surtout entre la loi et la légitimité.