Voix-Med fait son entrée dans la sphère des médias en ligne. Son lancement a lieu ce 1er février. Initiée par un collectif associatif épris de culture et de liberté de ton, cette chaîne de radio et télévision web se veut un espace ouvert sur la Méditerranée et la culture amazighe dans toute sa richesse.
Véritable plateforme d’échanges et de débats, Voix Med propose des programmes variés : émissions musicales, documentaires, interviews d’artistes, mais aussi des débats stimulants sur les enjeux sociaux, culturels et politiques actuels.
Voix Med se veut une tribune privilégiée à la culture amazighe, dans toute sa diversité et ses expressions.
À travers ses contenus, Voix Med espère contribuer à la promotion et la préservation de la dimension amazighe, tout en encourageant un dialogue ouvert avec toutes les autres cultures. En offrant une alternative moderne et dynamique, Voix Med entend servir de passerelle et connecter les générations entre elles mais aussi unir les expressions autour de valeurs de diversité, de respect et de développement.
Rejoignez Voix Med et participez à ce voyage culturel unique ! Vous serez les bienvenus.
Ancienne opposante emblématique au régime de Zine-el-Abidine Ben Ali, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) durant la période postrévolutionnaire chargée de mettre en place un processus de justice transitionnelle, personnalité reconnue en Tunisie et à l’international, Sihem Ben Sedrine est arbitrairement incarcérée depuis le 1er août 2024, sans aucun motif sérieux d’inculpation.
Devant la rapide détérioration de son état de santé, les autorités l’ont transférée le 25 janvier à l’hôpital de la Rabta, en service de réanimation. Toute visite, y compris de son époux et de ses enfants, lui est toutefois interdite, et le pouvoir continue de s’acharner contre elle. En effet, le 28 janvier, un juge d’instruction du pôle économique et financier a décidé de prolonger sa détention sans même l’en informer.
Aujourd’hui, Sihem Ben Sedrine est en danger. Nous, les amis de la Tunisie épris de justice et de liberté, tenons à lui manifester publiquement notre solidarité et notre soutien en réclamant aux autorités tunisiennes sa libération sans délai.
PREMIERS SIGNATAIRES
Daniel Aarão Reis, professeur à l’Université fédérale Fluminense, Niteroi, Rio de Janeiro, Brésil
Ahmed Abbès, mathématicien, directeur de recherche au CNRS, Paris
Fouad Abdelmoumni, porte-parole de l’Instance marocaine de soutien aux détenus politiques (HIMAM), Maroc
Ziad Abdetaweb, militant des droits humains, Egypte
Gilbert Achcar, professeur émérite, SOAS, Université de Londres
Hakim Mohammed Addad, chargé de projet
Lahouari Addi, sociologue, Algérie
Alyssa Ahrabare, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF)
Omar Ahrachene, universitaire, Maroc
Khadija Aïnani, militante des droits humains, membre du bureau d’Euromed Rights
Nadia Leïla Aïssaoui, sociologie, militante féministe, France
Najib Akesbi, universitaire, Maroc
Sanhadja Akhrouf, militante associative et féministe, Paris
Walid Alasmar, président d’honneur d’Euromed Rights
Ali Alaspli, Director Libya Crimes Watch
Camilla Albanese, Fondazione Pangea ETS
Zahra Ali,universitaire, Rutgers University, USA
Tewfik Allal, militant associatif, Paris
Ignacio Álvarez-Ossorio Alvariño, Catedrático de Estudios Árabes e Islámicos de la UCM Codirector del UCM-Grupo de investigacion complutense sobre el Maghreb et Oriente Medi
Abdelhamid Amine, ancien président de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)
Ghanima Ammour, poétesse, Algérie
Samia Ammour, militante féministe, Algérie
Salah Aoufi, retraité
Maryse Artiguelong, vice-présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Zouheir Asdor, président de l’institution « Oyoune » pour les droits humains, Maroc
Boualam Azahoum, militant de l’immigration marocaine en France
Mohand Aziri, journaliste, Algérie
Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris
Yamina Baïr, journaliste, Algérie
Viviane Baladi, directrice de recherche au CNRS, retraitée
Brigitte Bardet-Allal, retraitée de l’enseignement, France
Malika Baraka, membre du PADA (Pour une Alternative démocratique en Algérie)
Ahmed Barnoussi, président de Transparency Maroc
Alain Baron, syndicaliste télécoms à la retraite
Rachida Baroudi, groupe « Marocaines contre la détention politique »
Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et président d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, Genève
Akram Belkaïd, journaliste
Abdelilah Benabdeslam, coordinateur du collectif marocain des instances des droits humains, Maroc
Amar Benamar, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée, France
Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Sophie Ben Hamida, magistrate, membre du Syndicat de la magistrature, France
Nour-Eddine Benissad, ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH)
Monia Ben Jemia, féministe, présidente d’Euromed Rights
Zaineb Ben Lagha, universitaire, maître de conférences, France
Saïd Benmerad, expert indépendant, Algérie
Naïma Benouakrim, féministe marocaine et défenseure des droits humains, Maroc
Ali Bensaad, géographe, Aix-en-Provence
Mahdi Berrached, journaliste, Algérie
Roland Biache, militant associatif et des droits de l’Homme, France
Lionel Blackman, avocat, Director Uniting Lawyers for Human Rights around the World, Royaume-Uni
Omar Bouraba, président de l’association Liberté Algérie
William Bourdon, avocat au barreau de Paris
Rabia Bouzidi, défenseure des droits humains, Maroc
Ali Brahimi, juriste, ancien parlementaire, Algérie
Rony Brauman, médecin, essayiste, ancien président de Médecins sans frontières
Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris Sonja Brentjes, historienne des sciences, retraitée Robert Bret, ancien sénateur (Bouches-du-Rhône)Anne Briam, citoyenne, France Françoise Brié, présidente de WWVIF, France
Rachida Broudi, groupe des « Marocaines contre la détention politique », Maroc
Michel Broué, mathématicien, professeur émérite, Université Paris-Cité et Institut universitaire de France
Jean-Marc Bruneel, adhérent EELV-Les Ecologistes, France
Jacqueline Charretier, adhérent de la Ligue des droits de l’Homme, France
Kacem Chebab, Forum marocain vérité et justice (FMVJ)
Alice Cherki, psychanalyste, France
Philippe Chesneau, militant écologiste humaniste, France
Kaddour Chouicha, militant pour les droits de l’Homme et syndicaliste SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires), Algérie
Sofiane Chouiter, président du centre Justitia pour la protection des droits humains en Algérie, Montréal, Canada
Thérèse Clerc, Maison des femmes, France
Guy Cochennec, militant de la société civile alternative, France
Laurence Cohen, sénatrice (2011-2023), France
Philippe Corcuff, professeur de science politique à Sciences Po Lyon
Monica Corrado, militante des droits humains (LDH), France
Patrice Coulon, militant des droits humains, France
Ahmed Dahmani, universitaire retraité, Algérie
Leyla Dakhli, chercheuse en histoire, Berlin
Jocelyne Dakhlia, historienne, anthropologue, EHESS, France
Kuhu Das, India Disability & Gender Rights Activists, Feminists, Inde
Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’Université Paris-Cité
Lubna Dawany, avocate, présidente de l’Institut Sisterhood is Global, Amman, Jordanie
Brigitte de Jurquet, sympathisante de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France
Stéphane Delorme, Union juive française pour la paix (UJFP), coordination Île-de-France
Xavier Demerliac, adhérent des Ecologistes, compositeur et musicien
Monique Dental, présidente fondatrice du réseau féministe « Ruptures »
Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Belgique
Karima Dirèche, universitaire
Saïd Djaafer, journaliste, Algérie
Nacer Djabi, sociologue, Algérie
Yahia Djafri, enseignant à la retraite, Paris
Chafia Djemame, militante associative, Algérie
Nadir Djermoune, universitaire, architecte/urbaniste, Algérie
Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie de l’Université Paris-VIII Vincennes
Bernard Dreano, président du Centre d’études et d’intiatives de solidarité internationale (CEDETIM), France
Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Nassera Dutour, présidente de la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED), Algérie
Guillaume Duval, journaliste, France
Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, Iran
Dominique Eddé, écrivaine, Liban
Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine
Hakima Elalaoui, défenseure des droits humains, Maroc
Khaled Elbakari, militant des droits humains, Maroc
Ali El Baz, militant associatif, France /Maroc
Latifa El Bouhsini, universitaire et féministe, Maroc
Belaïd Elbousky, président du Centre des droits humains en Amérique du Nord
Moataz El Fegiery, President of the Egyptian Human Rights Forum, Egypte
Ahmed Elhaij, ancien président de l’Association marocaine des droits Humains
Abderrazzak El Hannouchi, défenseur des droits humains, Maroc
Boukind Elhassan, médecin, président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Nacer El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Boubaker El Jamaï, universitaire, Maroc
Elmiloudi Elkabir,membre du bureau de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)
Ihsane El Kadi, journaliste, Algérie
Tin Hinan El Kadi, universitaire, Algérie
Suzanne El Kenz, retraitée
Abdelkrim Elmanouzi, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des Rachid Elmanouzi, président de l’Association des parents et amis des disparus au Maroc
victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Ali Elmoussaoui, de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Didier Epsztajn, animateur du blog « Entre les lignes, entre les mots », France
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement (DAL), France
Giulia Fabbiano, anthropologue, Aix-en-Provence
Mireille Fanon Mendes France, porte-parole de la Fondation Frantz-Fanon, France
Ahmed Farag, AITAS, Egypte
Patrick Farbiaz, membre de la Fondation Copernic, France
Raouf Farrah, chercheur et militant, Algérie
Didier Fassin, professeur, Institute for Advanced Study, Princeton
Jacques Fath, spécialiste des relations internationales, France
Guillemette Fessy, militante écologiste, France
Francesca Filippi, Pangea ETS, Italie
Christine Flori, citoyenne, Toulon (Var)
Sophie Fontenelle, membre de Varois pour la paix et la justice en Méditerranée
Dominique Fougeyrollas, sociologue, France
Souad Frikech, militante des droits humains, Paris
Vincent Geisser, chercheur au CNRS, président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales (CIEMI), France
Pierre George, altermondialiste, retraité, France
Jérôme Gleizes, vice-président du groupe Les écologistes au Conseil de Paris, conseiller de Paris du 20e arrondissement, président de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris
Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS, France
Luz Gómez García, Catedrática de Estudios Árabes, Universidad Autónoma de Madrid
Alain Gresh, journaliste
Ali Guenoun, historien, Paris
Michelle Guerci, militante féministe antiraciste, France
Abdellah Hammoudi, professeur émérite, Princeton University
Ayachi Hmida, journaliste et auteur, Algérie
Abdenour Haouati, retraité, Algérie
Michael Harris, professeur de mathématiques, Columbia University
Hend Hassassi,coordinatrice du projet Tae’thir, Réseau Euromed France (REF)
Mohamed Hennad, universitaire, Algérie
Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po
Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie, Algérie
Helena Hirata, directrice de recherche émérite au CNRS, France
Ali Ihaddadene, enseignant, Canada
Mohammed Iouanoughene, journaliste, Algérie
Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris
Abdelhak Kass, président du Forum vérité et justice, Maroc
Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris
Myriam Kendsi, artiste peintre, Algérie
Omar Kezouit, militant de la cause sociale et populaire, éco-socialiste, Paris
Assaf Kfoury, Mathematician and Professor of Computer Science, Boston University
Tahar Khalfoune, juriste, Lyon
Rashid Khalidi, historien, professeur à l’Université Columbia, New York Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains, Algérie
Azadeh Kian, professeure de sociologie, université Paris-Cité
Hosni Kitouni, auteur, Algérie
Sihem Kouras, enseignante-chercheure, Algérie
Driss Ksikes, écrivain, Maroc
Abdellatif Laâbi, poète écrivain
Souad Labbize, autrice
Najia Labrim, de l’Association marocaines des femmes progressistes
Lazhari Labter, écrivain, Algérie
Kamel Lahbib, militant associatif, Maroc
Annie Lahmer, conseillère générale IDF, France
Jaafar Lakhdari, entrepreneur, Algérie
Simona Lanzoni, vice-présidente de Head of Fondazione Pangea ETS, Italie
Nicole Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS
Samir Larabi, journaliste, Algérie
Michèle Leclerc-Olive, présidente du CORENS, IRIS-CNRS-EHESS
Philippe Le Clerre, co-secrétaire de la commission Paix et désarmement EELV, France
Gilles Lemaire, écologiste, France
Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP
Beatrice Lestic, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Michael Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS, France
Iris Luarasi, Counselling Line for Women and Girls
Gérard Maarek, urbaniste, retraité, France
Donald J. McLachlan (Joel Beinin), Professor of History and Professor of Middle East
Latifa Madani, journaliste, France
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger
Pour le chef de l’État rwandais Paul Kagame, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains « tordent la réalité », « lancent des attaques délibérées » et « mentent ». Le président rwandais a haussé le ton face aux remarques de l’Afrique du Sud au sujet de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, où le groupe armé M23 et leurs alliés des forces rwandaises ont pris position dans de nombreux quartiers de la ville de Goma.
Des remarques fortes de Paul Kagame, prononcées mercredi 29 janvier, après un sommet virtuel de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), organisé par le président kényan William Ruto depuis le Caire. Le président congolais Félix Tshisekedi n’y a pas participé.
Le chef de l’État rwandais a eu des mots particulièrement durs vis-à-vis du président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains, accusés de « tordre la réalité », « de lancer des attaques délibérées »et même de« mentir ».
Les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont beau se parler deux fois au téléphone depuis le début de la semaine, les relations diplomatiques entre le Rwanda et l’Afrique du Sud semblent toujours aussi tendues.
Dans un tweet publié mercredi soir, Cyril Ramaphosa est notamment revenu sur la mort de 13 soldats sud-africains membres de la force régional d’Afrique australe (SAMIRDC) en RDC. Il attribue leur mort « à une escalade de la violence entre le groupe rebelle M23 et la milice des forces de défense rwandaises, engagées contre l’armée congolaise (FARDC) ».
La terminologie a exaspéré Paul Kagame : « Les forces de défenses rwandaises ne sont pas une milice, c’est une armée », a-t-il répondu sur X. Et de poursuivre : « Ce n’est pas le M23 qui a tué ces soldats sud-africains, mais les FARDC », nommant les forces.
Les forces sous mandat de la Sadec « n’ont pas leur place » en RDC
Le chef de l’État rwandais estime pour sa part que la force régionale d’Afrique Australe qui a été déployée fin 2023 pour appuyer l’armée congolaise dans l’est de la RDC ne peut pas être considérée comme « une force de maintien de la paix ». Selon lui, sa présence constitue « une menace » pour le Rwanda.
La SAMIDRC « n’est pas une force de maintien de la paix, et n’a pas sa place dans cette situation », a martelé M. Kagame dans un message publié sur X. « Elle a été autorisée par la Sadec en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda », a-t-il ajouté.
Paul Kagame a démenti que Pretoria l’ait à cette occasion averti que de nouveaux affrontements dans la région seraient considérés comme une « déclaration de guerre », comme l’ont rapporté plusieurs médias. Mais il a prévenu : « si l’Afrique du Sud préfère la confrontation », le Rwanda peut réagir « à tout moment » en prenant en compte ce « contexte ».
Le président Cyril Ramaphosa avait déjà assuré que « la présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC n’est pas une déclaration de guerre contre quelque pays que ce soit ».
La Sadec annonce un sommet extraordinaire vendredi
La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadec) se réunira vendredi dans la capitale zimbabwéenne Harare pour un sommet extraordinaire sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi son secrétaire général.
Cette « réunion extraordinaire » vise à « discuter des questions relatives à l’est de la RDC », dont la situation est « préoccupante » après la prise ces derniers jours de Goma, principale ville de la région, par le groupe armé antigouvernemental M23 et les forces rwandaises, a indiqué Elias Magosi.
Peu de détails ont filtré jusque-là sur l’agenda de ce sommet. Le secrétaire exécutif de l’organisation, le Botswanais Elias Magosi est resté évasif, même s’il a admis que l’avenir de la mission de la force d’Afrique Australe (SAMIDRC) ferait l’objet de « délibérations ».
Plusieurs des soldats étrangers, d’Afrique du Sud et du Malawi, tués dans le Nord-Kivu la semaine passée, faisaient partie de la SAMIDRC stationnée près de Goma. Selon la presse sud-africaine, les événements des derniers jours pourraient précipiter un retrait de ces soldats, dont la situation actuelle reste floue.
Dans l’est de la RDC, les activités commencent à reprendre à Goma, alors que le M23 a pris position dans la plupart des quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu.
Sur la route principale Katindo-Ndosho, dans l’ouest de Goma, on pouvait voir ce jeudi des centaines d’habitants marcher. Des motos étaient également de sortie, plus nombreuses que la veille. Des bus de transport en commun aussi dans lesquels montent des passagers. Sur cet axe, quelques rares commerçants ont ouvert leurs boutiques. L’activité a aussi repris à la Grande Barrière. On pouvait voir aujourd’hui davantage de mouvements de voyageurs dans ce poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.
Dans le centre-ville de Goma, en revanche, les magasins et les banques sont restés fermés. En début d’après-midi, l’électricité est revenue dans quelques quartiers de la ville. L’eau et l’internet, eux, restent toujours rares.
Dans les rues de la capitale provinciale, les traces du conflit sont encore visibles. Des cartouches jonchent le sol à côté d’effets militaires, des vêtements et des véhicules abandonnés sur place. Des éléments du M23 sont visibles par petits groupes sur des ronds-points. Le groupe armé ont pris position dans la plupart des quartiers de la ville. Et ce jeudi, le M23 a par ailleurs tenu sa première conférence de presse dans un grand hôtel de Goma. Le groupe armé soutenu par le Rwanda a réaffirmé ses objectifs.
Par une requête, enregistrée le 31 juillet 2024, devant le Tribunal administratif de Paris (6ème Section – 1ère Chambre), M. NJ demande au tribunal d’annuler la décision du préfet de police de Paris portant refus implicite de sa demande d’admission exceptionnelle au séjour; et à titre principal, d’enjoindre au préfet de police de Paris de lui délivrer un titre de séjour mention « salarié » dans un délai d’un mois à partir du jugement à intervenir, sous astreinte de 200 euros par jour de retard.
M. NJ soutient que la décision est insuffisamment motivée, méconnait les dispositions de l’article L.435-1 du code de de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, ainsi que les stipulations de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, En dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée le 7 novembre 2024, le préfet de police n’a produit aucune observation en défense avant la clôture de l’instruction.
M. NJ, ressortissant haïtien né le 13 décembre 1990, est entré en France le 14 juillet 2014, selon ses déclarations. Le 16 février 2023, il a sollicité un titre de séjour sur le fondement des dispositions de l’article L 435-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
Par la présente requête, M. NJ demande l’annulation de la décision implicite de rejet de titre de séjour prise par le préfet de police.
Sur les conclusions à fin d’annulation :
D’une part, aux termes de l’article. R. 432-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Le silence gardé par l’administration sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet ». L’article R. 432-2 de ce code énonce que : « La décision implicite mentionnée à l’article R*432-1 naît au terme d’un délai de quatre mois ». D’autre part, aux termes de l’article L. 232-4 du code des relations entre le public et l’administration : « Une décision implicite intervenue dans les cas où la décision explicite aurait dû être motivée n’est pas illégale du seul fait qu’elle n’est pas assortie de cette motivation. Toutefois, à la demande de l’intéressé, formulée dans les délais du recours contentieux, les motifs de toute décision implicite de rejet devront lui être communiqués dans le mois suivant cette demande. Dans ce cas, le délai du recours contentieux contre ladite décision est prorogé jusqu’à l’expiration de deux mois suivant le jour où les motifs lui auront été communiqués ».
Il est constant que le requérant a sollicité son admission exceptionnelle au séjour auprès du préfet de police par une demande enregistrée le 16 février 2023. Du silence gardé par le préfet de police pendant quatre mois est née une décision implicite de rejet le 16 juin 2023, pour laquelle le requérant a sollicité la communication des motifs par une lettre du 23 juillet 2024, reçue le 25 juillet 2024, qui est demeurée sans réponse. Dans ces circonstances, le moyen tiré du défaut de motivation doit être accueilli.
Il résulte de ce qui précède que le requérant est fondé à demander l’annulation de la décision par laquelle le préfet de police a refusé de lui délivrer un titre de séjour, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens de la requête.
La décision par laquelle le préfet de police de Paris a implicitement rejeté la demande de titre de séjour de M. NJ est annulée.
Il a été enjoint au préfet de police de Paris, ou tout préfet territorialement compétent, de procéder au réexamen de la demande de M. NJ dans un délai de trois mois à compter de la notification du présent jugement et de lui délivrer dans l’attente de ce réexamen une autorisation provisoire de séjour.
Me Fayçal Megherbi, avocat
Référence : Jugement du 20 décembre 2024 de la 6ème Section – 1ère Chambre du tribunal administratif de Paris n°2420823/6-1
Le tribunal criminel de deuxième instance près de la cour d’Alger a condamné Mohand Saïd Attaf à 4 ans de prison. Condamnée à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, Wissem Sefouane quitte la prison ce lundi 18 décembre 2023.
Malheureusement, ce n’est pas le cas pour son co-accusé, Mohand Said Attaf, qui a vu sa peine réduite à 04 ans de prison ferme et à une amende. Wissem Sefouane (24 ans) a écopé, quant à elle, de 03 ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Il est à noter que le parquet a requis 15 ans de prison ferme à l’encontre des deux accusés. Mohand Said Attaf est également poursuivi dans un dossier criminel.
Les détenus d’opinion, Wissem Sefouane et Mohand Saïd Attaf, ont été condamnés le 8 mai dernier, par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, wilaya d’Alger, respectivement à 3 ans de prison ferme et à 7 ans de prison ferme.
Là aussi, le parquet avait requis 15 ans de prison pour chacun des détenus.
Le procès de la détenue d’opinion Wissem Sefouane est programmé pour le 08 mai 2023 devant le tribunal criminel de première instance de Dar El Beidha, wilaya d’Alger.
La plaidoirie dans le dossier de la détenue d’opinion, Wissem Sifouane, devant la chambre d’accusation près la cour d’Alger ( Ruisseau), a eu lieu mercredi 30 décembre 2022. Il a été procédé à la fin d’octobre 2022 au transfèrment de la détenue d’opinion, Wissem Sefouane, de la prison de Bouira vers celle de Koléa, wilaya de Tipaza.
Wissem Sifouane (24 ans) a été placée sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bouira le 17 janvier 2022 .
Elle est placé en détention à la prison de Saïd Abid (Bouira).
Pour rappel, Wissem Sifouane a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie nationale de Bechloul depuis son arrestation mercredi 12 janvier 2022 avec perquisition au domicile familial par des éléments de la gendarmerie nationale.
On le sait, les tyrans ont toujours des amis. Tout le monde ou presque cherche leur compagnie, du moins jusqu’à leur chute. Ce qui n’est pas le cas des victimes de l’arbitraire.
Les anciens détenus d’opinion en Algérie en savent quelque chose. Ils vivent, certes avec dignité, mais comme des parias. Ils sont considérés comme infréquentables. La peur de représailles du pouvoir y est pour l’essentiel. Mais rien ne dure, autrement les Pharaons auraient toujours régné et la dictature de Pinochet ou Franco continuerait encore à torturer, tuer…
Certes gouverner avec tyrannie est facile car le dictateur ou tyran s’affranchit du devoir de convaincre les oppositions, voire les voix dissidentes. Tout cela nous ramène évidemment à la situation de notre pays. Depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir le 12 décembre 2019 par le général Ahmed Gaïd Salah, les mécanismes de la démocratie ont été systématiquement démantelés. Un ordre arbitraire sans commune mesure est mis en place au mépris des lois de la république. Avec des milliers d’Algériens passés par la case prison pour leurs opinions, les interdictions de toute expression libre dans les médias, la suspension de journaux, la dissolution d’ONG de droits de l’homme et d’associations de la société civile, Abdelmadjid Tebboune ne peut se prévaloir d’être un démocrate. Encore moins de bâtisseur, quand on voit la situation économique dans laquelle macère le pays.
En cela, Tebboune bénéficie de soutiens au sein indéniable de l’état-major de l’armée et de l’Etat profond. Une évidence en Algérie : un candidat comme Tebboune sans assise populaire, sans parti, sans appareil politique, n’a aucune chance d’arriver au pouvoir dans une présidentielle libre et démocratique. Mais on est en Algérie, où les présidents sont le fait de l’Etat profond. Alors convoquer le peuple et sa légitimité comme se flatte de le répéter c’est se moquer de l’intelligence du peuple.
A une année de la présidentielle, une question s’impose : va-t-on assister à un simulacre d’élection encore une fois et de fait compromettre de nouvelles générations d’Algériens ?
Israël observe samedi 16 décembre un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu.
Le Hamas a fait état de « combats acharnés » dans le secteur de Jabaliya et de frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses à Khan Younès.
Israël observe samedi un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza assiégée. Les victimes ont été tuées au cours d’opérations dans un quartier de la ville de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, dès l’annonce de l’armée, regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’État d’Israël dans le deuil ».
Des familles d’otages israéliens et des sympathisants ont défilé vendredi soir avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Chaque jour, un otage meurt », pouvait-on lire sur une affiche alors qu’un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang. Un nouveau rassemblement est prévu samedi à Tel-Aviv.
David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, aurait rencontré vendredi soir le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche du dossier. La rencontre était prévue en Europe et devait porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages.
Le journaliste d’Al Jazeera, Samer Abou Daqa, tué vendredi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, selon la chaîne qatarie, a été enterré ce samedi 16 décembre à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien. Sa dépouille, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé « presse » et son casque, a été transporté à travers la foule à Khan Younès, avant d’être enterré dans un trou creusé par des confrères.
Huit palestiniens ont été arrêtés à Naplouse, en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne a lancé une nouvelle opération, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. La violence s’est intensifiée dans ce territoire occupé après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza de la guerre à Gaza.
Environ 18 800 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas. Près de 51 000 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 70 % des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Plus de 1 200 Israéliens ont été tués.
Simultanément avec Lakome.2 (Maroc), Maghreb Emergent et Mediapart (France), nous, publions ce texte collectif qui s’inquiète de l’état des libertés démocratiques dans l’ensemble du Grand Maghreb.
Signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités maghrébines, il en appelle aux forces intellectuelles, associatives et politiques afin de manifester leur « solidarité avec tous les détenus d’opinion, les réprimés et les marginalisés de la région ». Parmi les signataires : – d’Algérie, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, détenu d’opinion, des responsables d’organisations dissoutes (Rassemblement action Jeunesse-RAJ, Ligue algérienne de défense des droits de l’homme-LADDH) ou suspendues (Parti socialiste des travailleurs-PST) ; – du Maroc, l’historien Maati Monjib, en liberté surveillée et interdit de sortie du territoire, des proches des journalistes détenus Omar Radi et Souleymane Raïssouni, et de Nacer Zefzafi, condamné à vingt ans de prison ; – de Tunisie, Cheïma Issa et Jawher Ben Mbark, membres du Front national du salut, poursuivis pour leurs opinions. Le communique :
Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.
Au-delà de l’analyse des répercussions de la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’Etat marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant(e)s associatif(ve)s, syndicalistes et politiques, intellectuel(le)s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :
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– redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples » qui revendique la liberté, l’égalité, la justice, la pluralité et la démocratie ;
– unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenus, les réprimés, les marginalisés : déclarations, séminaires, réunions et manifestations… ;
– dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région.
Contact : Maghreblibertes@gmail.com
Les premiers signataires
Fouad Abdelmoumni, économiste [MAROC]
Hichem Abdessamad, historien [TUNISIE]
Chafik Abdi, journaliste [ALGÉRIE]
Hakim Addad, militant politique [ALGÉRIE]
Lahouari Addi, sociologue [ALGÉRIE]
Abderazak Adel, universitaire [ALGÉRIE]
Fatna Afid, militante syndicaliste [MAROC]
Hassan Aglagal, militant des droits humains, président de l’AMDH Paris/ IDF [MAROC]
Ayad Ahram, défenseur des droits humains [MAROC]
Khadija Aïnani, militante des droits humains [MAROC]
Ali Aït Djoudi, militant associatif, défenseur des droits humains [ALGÉRIE]
Abdelmoumen Khelil, militant des droits humains [ALGÉRIE]
Mohamed Khenissi, président de l’association Nachaz [TUNISIE]
Ramy Khouili, militant associatif et des droits humains [TUNISIE]
Hosni Kitouni, historien [ALGÉRIE]
Anouar Kousri, avocat, ancien vice-président de la LTDH [TUNISIE]
Aziz Krichen, économiste, ancien ministre-conseiller à la présidence de la république [TUNISIE]
Abdellatif Laâbi, écrivain [MAROC]
Souad Labbize, autrice [ALGÉRIE]
Kamel Lahbib, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]
Djaffar Lakhdari, consultant [ALGÉRIE]
Olfa Lamloum, politologue [TUNISIE]
Samir Larabi, doctorant en sociologie [ALGÉRIE]
H’mida Layachi, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]
Hakima Lebbar, psychanalyste, galeriste, militante pour la défense des droits humains [MAROC]
Mohieddine Legha, secrétaire général de la LTDH [TUNISIE]
Adel Ltifi, historien [TUNISIE]
Gérard Maarek, urbaniste [TUNISIE]
Djemaa Maazouzi, professeure et chercheure [ALGÉRIE]
Fatimata M’Baye, avocate au barreau de Mauritanie et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) [MAURITANIE]
Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national [TUNISIE]
Insaf Machta, universitaire [TUNISIE]
Lotfi Madani, consultant, expert en communication [ALGÉRIE]
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la Commission du droit international de l’ONU, ancien juge ad hoc de la Cour internationale de justice [ALGÉRIE]
Mustapha Majdi, acteur associatif [MAROC]
Rachid Maloui, syndicaliste [ALGÉRIE]
Hicham Mansouri, journaliste [MAROC]
Jalel Matri, militant associatif [TUNISIE]
Imed Melliti, sociologue [TUNISIE]
Aziz Mkichri, militant associatif [MAROC]
Khadija Mohsen-Finan, universitaire [TUNISIE]
Maati Monjib, historien [MAROC]
Nabil Montassar, historien, syndicaliste et militant LTDH [TUNISIE]
Abdellatif Mortajine, militant de l’immigration [MAROC]
Mawaheb Mosbah, militante politique [TUNISIE]
Rosa Moussaoui, journaliste [ALGÉRIE]
Bachir Moutik, militant associatif [Sahraoui]
Chérif Msadek, militant associatif [TUNISIE]
Jamel Msallem, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]
Mohamed Nachi, sociologue [TUNISIE]
Hatem Nafti, journaliste essayiste [TUNISIE]
Youssef Thierno Niane, avocat au barreau de Mauritanie et représentant de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) à Nouadhibou [MAURITANIE]
Mamamdou Niang, syndicaliste (CGTM) [MAURITANIE]
Omar Ouali, journaliste [ALGÉRIE]
Meziane Ourad, journaliste [ALGÉRIE]
Driss Radi, père de Omar Radi, journaliste détenu [MAROC]
Lilia Rebaï, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]
Mahmoud Rechidi, militant politique, ex-SG du Parti socialiste des travailleurs (suspendu et réprimé) [ALGÉRIE]
Aziz Rhali, pharmacien, président de l’AMDH [MAROC]
Khadija Ryadi, défenseure des droits humains, lauréate du rix de l’ONU pour les droits de l’Homme [MAROC]
Messaoud Romdhani, militant des droits humains [TUNISIE]
Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat et défenseur de détenus d’opinion, d’activistes de mouvements sociaux et des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et de l’historien Maati Monjib [MAROC]
Fathia Saïdi, sociologue, enseignante chercheure à l’ISSH [TUNISIE]
Youssef Raissouni, proche de Souleymane Raissouni, journaliste détenu [MAROC]
Salhi, militant de droits humains [TUNISIE]
Saïd Salhi, défenseur des droits humains (vice-président de la LADDH, réprimée et dissoute) [ALGÉRIE]
Mamdou-Moctar Sarr, secrétaire exécutif du FONADH [MAURITANIE]
Jamila Sayouri, avocate, militante pour les droits humains [MAROC]
Youssef Seddik, écrivain philosophe [TUNISIE]
Sid Ahmed Semiane, auteur [ALGÉRIE]
Abderrahim Sioui, militant associatif [MAROC]
Tahar Si Serir, militant associatif [ALGÉRIE]
Hichem Skik, universitaire, militant politique [TUNISIE]
RIPOSTE INTERNATIONALE condamne avec la plus grande fermeté l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste EL KADI IHSANE depuis février 2019 et qui tend à se banaliser du fait de sa chronicité .RIPOSTE INTERNATIONALE dénonce les procédés en totale violations des dispositions réglementaires et des traités internationaux régulièrement ratifiés. Les éléments en notre possession largement corroborés par l’entourage du journaliste, nous confirment la volonté de normaliser les derniers remparts du journalisme indépendant. RIPOSTE INTERNATIONALE se réserve le droit de saisir l’opinion et les institutions internationales sur ces incessantes attaques à l’encontre du droit fondamental de la liberté d’expression à la base aussi de la pratique libre du journalisme et son corollaire à savoir le droit à la libre l’information.RIPOSTE INTERNATIONALE témoigne de sa solidarité à l’égard du journaliste IHSANEEL KADI ; de sa famille et de la famille journalistique qui continue à honorer les valeurs d’une pratique empreinte d’éthique. RIPOSTE INTERNATIONALE exige la cessation de ces harcèlement à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ainsi que la cessation des procès spectacle et la libération inconditionnelle des détenus d’opinion et détenus politiques .RIPOSTE INTERNATIONALE prend à témoin la communauté internationale sur la dérive autoritaire des autorités algériennes étouffant toute possibilité de divergence .
En Égypte, les élections législatives se déroulent dans un climat de tension et de restrictions à l’expression démocratique libre. Les autorités continuent d’entraver les mobilisations indépendantes, de réprimer les dissidences pacifiques et d’écarter les voix critiques de la vie publique, empêchant ainsi toute véritable compétition électorale. Le scrutin est largement perçu non pas comme un choix démocratique offert aux citoyens, mais comme un moyen de renforcer le régime du président Abdel Fattah al-Sissi.
Les organisations signataires de ce communiqué appellent à la réouverture du champ public en Égypte : au rétablissement de la liberté de réunion, d’expression, d’association et des médias, toutes indispensables à l’instauration d’un climat électoral crédible. Elles exigent que les autorités cessent les représailles contre l’opposition, libèrent les prisonniers d’opinion qui n’ont fait que revendiquer leurs droits fondamentaux et permettent à tous les partis et individus de participer au processus électoral sans crainte d’arrestation ni d’entrave.
Depuis plusieurs années, et particulièrement sous le régime actuel, la Chambre des députés ne joue plus le rôle d’instance de représentation ni de contrôle du pouvoir exécutif. Elle entérine les décisions du régime en place, adopte des lois sans véritable débat ni transparence, tandis que l’opposition est affaiblie, les organisations civiques marginalisées et les médias alignés sur les agences de sécurité. Cette parade électorale sert principalement à légitimer un pouvoir déjà hypercentralisé, notamment afin de faciliter l’endettement international, les grands projets menés par l’armée et d’éventuelles modifications constitutionnelles susceptibles de prolonger encore le mandat présidentiel.
Signataires
Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
Egyptian Front for Human Rights (EFHR)
EgyptWide for Human Rights
Egyptian Human Rights Forum
Egyptian Commission for Rights and Freedoms (ECRF)
20 organisations internationales, régionales et nationales de défense des droits humains appellent et exigent des autorités algériennes, dans un communiqué conjoint, l’abandon de toutes les charges et la libération immédiate du poète et prisonnier d’opinion « Mohamed Tadjadit » et de ses 12 co-accusés menacés d’une peine à perpétuité lors de l’audience du 30 novembre.
Le poète Mohamed Tadjadit, surnommé “le poète du Hirak”, ainsi qu’une douzaine d’autres militants algériens, sont actuellement poursuivis pour des accusations graves telles que « terrorisme » et « complot contre l’État », des infractions passibles de la peine de mort. Pourtant, ce sont leur militantisme pacifique et leur engagement en faveur des droits humains, à travers la poésie et leur participation au mouvement citoyen Hirak, qui ont motivé ces poursuites.
Depuis la démission d’Abdelaziz Bouteflika, Tadjadit a subi plusieurs arrestations liées à ses activités artistiques et son engagement pour la démocratie. Gracié en novembre 2024, il a de nouveau été arrêté deux mois plus tard et condamné à cinq ans d’emprisonnement, peine ensuite réduite à un an en appel. Ce parcours exemplifie la répression systématique infligée par les autorités algériennes aux voix dissidentes, en contradiction avec leurs obligations internationales en matière de droits humains.
Reconnu au niveau international, finaliste du prix Index on Censorship pour la liberté d’expression, Mohamed Tadjadit incarne la lutte pour la liberté artistique et la démocratie. Organisations telles qu’Amnesty International, PEN International, FIDH, Freemuse, et EuroMed Rights demandent aujourd’hui sa libération immédiate, l’annulation des charges retenues contre lui et la fin de la criminalisation de la poésie et du militantisme pacifique en Algérie.
Signataires:
Riposte Internationale
Index on Censorship
Freemuse
Justitia Center for the Legal Protection of Human Rights in Algeria
Cairo Institute for Human Rights Studies (CIHRS)
MENA Rights Group
Liberté Algérie
Shoaa For Human Rights
La Confédération Syndicale des Forces Productives (COSYFOP)
International Federation for Human Rights (FIDH)
PEN America
ARC – Artists at Risk Connection
EuroMed Rights
Amnesty International
PEN International
Adala For All association (AFA)
La Fondation pour la promotion des droits
Comité des Familles des Disparus en Algérie (CFDA)
Comité de Sauvegarde de la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme (CS- LADDH)
Il est des refus qui valent des victoires, et des silences qui font trembler les grandes capitales.
Le refus de l’Algérie de participer au vote de la résolution 2797 du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental n’est pas un simple geste diplomatique : c’est une déclaration de souveraineté, un acte politique réfléchi qui a mis à nu les limites d’un système international devenu prisonnier de ses propres compromis.
Contrairement à l’abstention, souvent perçue comme une posture neutre, le refus de voter est un message fort : l’Algérie ne cautionnera pas une résolution biaisée, ambiguë, qui prétend concilier le droit et la force, mais finit toujours par servir les intérêts des puissants, en particulier Washington et Paris, architectes du statu quo.
Un texte creux, au service des équilibres
Adoptée sous le chapitre VI de la Charte des Nations unies, la résolution 2797 n’a aucune valeur contraignante.
Elle évite soigneusement toute référence au référendum d’autodétermination, pourtant au cœur du dossier, et préfère parler de “solutions réalistes” — une formule diplomatique qui renvoie implicitement au plan d’autonomie marocain, sans jamais l’imposer comme solution définitive.
C’est là tout l’art du flou politique : faire semblant d’avancer tout en piétinant le droit.
En refusant de participer à ce vote, l’Algérie a refusé d’endosser cette hypocrisie internationale.
Elle a montré que le véritable courage diplomatique consiste parfois à se taire face au mensonge plutôt que de se prêter à une mascarade de consensus.
Ce refus a bousculé les calculs des États-Unis, contrarié les ambitions françaises, et surtout retiré au Maroc l’illusion d’un triomphe diplomatique.
Le Makhzen dans la confusion
Comme à son habitude, le Makhzen s’est empressé de vendre à son opinion publique une “victoire historique”.
Ses médias ont célébré un succès imaginaire, prétendant que le Conseil de sécurité venait de confirmer la “souveraineté marocaine” sur le Sahara occidental.
Mais la réalité est tout autre : le texte ne reconnaît aucune souveraineté, ni ne valide le plan d’autonomie comme unique solution.
Il se contente de maintenir le flou, de prolonger le conflit, et de laisser la porte ouverte à toutes les interprétations.
Le discours du roi Mohammed VI, prononcé après l’adoption de la résolution, a trahi un certain malaise.
Sous des formules religieuses et un ton solennel, on a perçu la crainte d’un pouvoir en perte de confiance, conscient que la propagande ne suffira pas à masquer les crises sociales, la cherté de la vie et l’usure d’un régime qui cherche à compenser son vide politique par des victoires diplomatiques imaginaires.
L’Algérie, actrice et non spectatrice
Face à cette agitation, l’Algérie a opté pour la hauteur.
En refusant de voter, elle a refusé de servir de figurante dans un théâtre où les dés sont pipés d’avance.
Elle a réaffirmé que toute solution au conflit du Sahara occidental doit passer par le respect du droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination — un principe que nul artifice diplomatique ne peut effacer.
Ce refus algérien n’est pas un blocage du processus onusien, comme certains voudraient le faire croire.
C’est une correction nécessaire : une manière de rappeler que la légalité internationale n’est pas un menu à la carte.
L’Algérie refuse les résolutions ambiguës, les formulations creuses et les compromis dictés par les intérêts économiques et militaires des puissants.
Elle défend une logique de droit, pas une logique de rapports de force.
Le courage de dire non
Ce que les observateurs honnêtes reconnaissent aujourd’hui, c’est que la résolution 2797 a perdu toute portée avant même son application.
Le refus algérien de participer au vote a ôté à ce texte sa légitimité morale, le privant de l’apparence de consensus que Washington et Paris espéraient.
Et c’est là que réside la vraie victoire diplomatique d’Alger : celle d’un pays qui ne cède ni à la pression ni à l’illusion.
Pendant que Rabat s’enivre de ses “succès”, l’Algérie agit avec constance, sans triomphalisme.
Elle sait que le temps et le droit finiront par trancher, que le courage de dire non reste la plus haute expression de la souveraineté, et que la dignité d’un État ne se mesure pas au nombre de résolutions votées, mais à la justesse de ses positions.
En refusant de voter sur la résolution 2797, l’Algérie a rappelé au monde que le silence peut être un acte de résistance, et qu’il existe encore des nations capables de dire non — non à l’injustice, non à la manipulation, non à la résignation.
Et dans cette époque de compromissions, ce non-là résonne comme une leçon de dignité diplomatique et politique.
Slogan national, mantra populaire, « Khawa Khawa » — « frères, frères » — s’est imposé comme un symbole d’unité en Algérie.
Mais derrière ces mots censés rassembler, se cache une réalité plus dérangeante : hypocrisie, fractures identitaires et refus d’assumer la pluralité du pays.
Le Khawawisme n’est plus une fraternité, c’est une mise en scène.
Une unité de façade
Depuis 1962, l’Algérie vit avec une fracture profonde, invisible mais réelle.
Un mur sociologique et culturel, érigé sur les mensonges de l’histoire et la manipulation identitaire, continue d’alimenter les divisions internes.
Cette blessure n’a jamais été soignée.
Elle nourrit une haine sourde, un ressentiment entretenu par ceux qui, tout en prêchant la fraternité, refusent de bâtir un véritable État de droit fondé sur la vérité et la justice culturelle.
Le Khawawisme, ce mot devenu slogan, ne traduit plus une solidarité authentique mais une hypocrisie collective.
Il masque le déséquilibre et le déni qui gangrènent la société depuis des décennies.
Tamazight, une langue proclamée mais jamais accueillie
On en revient toujours à la question identitaire.
Tamazight, langue millénaire des racines algériennes, a été proclamée “nationale et officielle”.
Mais dans les faits, elle demeure symbolique, tolérée, jamais intégrée.
La reconnaissance juridique n’a pas entraîné une reconnaissance culturelle.
Et surtout, aucune volonté réelle ne se manifeste dans la majorité arabophone pour l’apprendre, la pratiquer ou la comprendre.
La preuve est aussi simple qu’implacable :
qu’un Kabyle s’installe dans une région arabophone, il parle arabe au bout de quelques mois — par adaptation, respect et sens de la coexistence.
Mais un arabophone, seul ou en famille, vivant en Kabylie pendant vingt ans, ne prononce pas un mot de kabyle.
Pire encore, il entretient un entêtement volontaire, un rejet assumé, parfois même un mépris latent.
Ce refus d’effort n’est pas anodin : il exprime la résistance à reconnaître que l’Algérie est amazighe avant d’être tout autre chose.
Une fraternité sans réciprocité
Quand un “arabe” se joint à un groupe de Kabyles, ces derniers se mettent spontanément à parler arabe.
Non par contrainte, mais par éducation, respect et politesse.
Ce geste, profondément humain, témoigne d’une ouverture sincère.
Mais la réciproque, elle, n’existe pas.
Et une fraternité qui ne va que dans un sens n’en est plus une : c’est une courtoisie unilatérale, un masque social.
Le “Khawa Khawa” est alors réduit à un slogan destiné à calmer les tensions, une formule incantatoire qui cherche à cacher un déséquilibre profond.
La fraternité véritable ne se décrète pas, elle se vit — dans la réciprocité, la curiosité et le respect mutuel.
Dire la vérité pour bâtir l’avenir
L’Algérie ne se construira pas sur le mensonge identitaire.
Elle ne grandira pas tant qu’elle continuera de confondre unité et uniformité.
Un État de droit digne de ce nom ne naîtra que le jour où Tamazight sera pleinement assumée, enseignée, respectée ;
le jour où l’égalité linguistique cessera d’être une revendication pour devenir une évidence.
Ce jour-là, peut-être, le slogan “Khawa Khawa” retrouvera son sens premier.
Mais tant qu’il servira à masquer la hiérarchie culturelle, le refus de l’autre et la peur de la vérité,
il restera ce qu’il est devenu : le symbole d’une fraternité de façade dans un pays qui se cherche encore dans le miroir de son histoire.
Tamazight, dans sa triple dimension — langue, culture et civilisation — demeure bien plus qu’un symbole identitaire. Elle est la mémoire première de notre terre, la racine de notre être collectif, le témoin d’une histoire qui précède toutes les conquêtes et transcende tous les clivages.
Pourtant, depuis l’indépendance, cette richesse, au lieu d’être célébrée comme une composante naturelle de la nation, a souvent été reléguée à la marge, ignorée, voire redoutée. Ce refus de reconnaissance, étalé sur des décennies, a creusé une fracture intérieure, une tension silencieuse dans le cœur même du pays. Car on ne bâtit pas une unité durable sur l’oubli ou l’exclusion. Tamazight, à force d’être ignorée, est devenue une bombe à retardement.
Mais une bombe peut être désamorcée — non pas par la force ni par la peur, mais par la sagesse, le courage et la sincérité politique.
Désamorcer Tamazight, c’est reconnaître son statut, lui rendre sa dignité et lui permettre de vivre pleinement au sein du projet national. Ce n’est pas une faveur à accorder : c’est une dette morale, historique et civilisationnelle.
L’avenir du pays repose sur cette réconciliation. L’Algérie ne pourra réellement avancer que lorsqu’elle acceptera toutes ses identités comme un tout harmonieux. La langue arabe et la langue amazighe ne sont pas des rivales : elles sont les deux ailes d’un même oiseau. L’une puise dans la profondeur spirituelle et historique du monde arabo-musulman, l’autre dans la sève millénaire de l’Afrique du Nord. Ensemble, elles peuvent porter une Algérie fière, lucide et ouverte sur le monde.
Dans cette perspective, il appartient au pouvoir d’assumer pleinement son rôle de bâtisseur d’unité nationale. Le respect de Tamazight dans l’enseignement, les médias et les institutions n’est pas un détail administratif : c’est une condition de paix durable. Car la justice culturelle est la première marche vers la justice sociale et politique.
L’Algérie de demain doit être celle du respect mutuel, du dialogue et de la complémentarité. Une nation forte est une nation qui ne craint pas sa diversité, mais qui en fait sa richesse. La modernité ne se limite pas aux infrastructures : elle commence dans la reconnaissance de toutes les expressions de soi.
Tamazight doit être un lien, pas un fossé. Une lumière, pas une menace.
Elle doit être enseignée, valorisée, intégrée avec la même dignité que les autres langues du pays. C’est à cette condition que nous pourrons refermer les blessures du passé et ouvrir les portes d’un avenir serein, uni et prospère.
L’Algérie a tout pour réussir : un peuple jeune, des ressources immenses, une histoire dense et un patrimoine culturel incomparable. Mais pour que cette réussite soit complète, elle doit d’abord faire la paix avec elle-même.
Et cette paix commence par la reconnaissance pleine et entière de Tamazight — non pas comme une revendication régionale, mais comme un pilier fondateur de la nation algérienne moderne.
Car un pays qui reconnaît toutes ses voix devient une symphonie.
Et c’est cette symphonie-là que nous voulons entendre : celle d’une Algérie réconciliée, fraternelle et digne de son histoire.
Riposte Internationale exprime sa vive préoccupation à la suite du communiqué publié le 28 octobre 2025 par KOUKOU Éditions, relatant une troisième exclusion consécutive du Salon international du livre d’Alger, ainsi qu’un enchaînement de décisions administratives et judiciaires qui, selon l’éditeur, s’appuieraient sur un rapport secret des services de sécurité. La confirmation d’une ordonnance de non-lieu par la Chambre d’accusation aurait empêché la tenue d’un procès public où les pièces et témoignages auraient pu être débattus de manière contradictoire. De précédents incidents rapportés depuis 2016, allant de la mise à l’écart d’ouvrages à des retraits informels en librairie, dessinent un schéma de restrictions qui, s’il était avéré, excède largement la simple gestion du bon ordre d’un salon du livre et relève d’une censure de fait.
La Constitution algérienne consacre la liberté d’expression et d’édition. L’article 54 rappelle que l’activité des publications ne peut être interdite qu’en vertu d’une décision de justice. Ce principe implique un contrôle juridictionnel effectif, l’accès au dossier, la publicité des débats et la possibilité pour les personnes concernées de faire valoir leurs moyens. La hiérarchie des normes impose que toute mesure limitative portée par une autorité administrative ou par un organe placé sous tutelle ministérielle soit prévue par la loi, poursuive un objectif légitime et respecte les exigences de nécessité et de proportionnalité. Les juridictions ont en outre la responsabilité d’assurer la primauté de la Constitution sur toute instruction interne ou document non publié, surtout lorsque celui-ci conditionne l’accès d’un acteur culturel à un espace public de débat.
L’Algérie est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Son article 19 protège la liberté d’expression, y compris la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations et des idées. Le Comité des droits de l’homme, dans son Observation générale n° 34, précise que toute restriction doit être prévue par la loi, poursuivre un but légitime et être strictement nécessaire, et souligne la méfiance à l’égard des limitations fondées sur des motifs vagues ou des pièces non accessibles au public. L’Algérie est également liée par la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Son article 9 garantit le droit de recevoir et de diffuser des informations, ainsi que la libre expression des opinions. La Déclaration de principes sur la liberté d’expression et l’accès à l’information en Afrique, adoptée par la Commission africaine en 2019, rappelle que la censure préalable est incompatible avec un régime démocratique et que les autorités doivent privilégier des procédures transparentes et des voies de recours rapides. Enfin, l’article 15 du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels protège le droit de participer à la vie culturelle, ce qui inclut l’accès non discriminatoire aux espaces de diffusion du livre et des idées.
Lorsque des exclusions sont motivées par des documents non publics, non contradictoirement discutés et non soumis à un contrôle indépendant, la sécurité juridique est compromise. L’absence de motivation claire et accessible empêche toute compréhension des faits reprochés et prive les auteurs et éditeurs de la possibilité d’adapter leur conduite ou de contester utilement la mesure. La répétition d’évictions ciblant un même éditeur actif depuis deux décennies engendre un effet dissuasif sur les professionnels du livre et restreint de manière tangible la pluralité des voix. L’ensemble crée un climat d’incertitude incompatible avec les garanties constitutionnelles, avec l’article 19 du Pacte et avec l’article 9 de la Charte africaine.
Riposte Internationale demande la publication intégrale et sans délai de toute pièce ayant fondé les mesures prises à l’encontre de KOUKOU Éditions, afin de permettre l’exercice effectif des droits de la défense et le contrôle du juge. À défaut d’une décision judiciaire motivée, fondée sur une base légale claire et répondant aux critères de nécessité et de proportionnalité, nous appelons à la levée des exclusions et à la réintégration de l’éditeur dans les salons du livre ainsi qu’au règlement des différends commerciaux ou contractuels selon des procédures régulières. Nous demandons la garantie d’une audience publique au fond, avec accès au dossier, audition des parties et possibilité de constitution de parties civiles pour les auteurs directement affectés.
Nous appelons les autorités compétentes, notamment le ministère de la Culture, les commissariats de salons et les entreprises publiques gestionnaires de librairies, à se doter et à publier des procédures claires d’admission, de refus et de retrait d’ouvrages. Ces procédures doivent s’inscrire dans la loi, indiquer les critères précis, prévoir une notification motivée, offrir un recours rapide et suspensif et respecter les standards internationaux de liberté d’expression. Une formation régulière des responsables concernés au droit de la liberté d’expression et aux obligations internationales de l’Algérie contribuerait à éviter les dérives. Un mécanisme de dialogue permanent avec les éditeurs, auteurs, libraires, syndicats du livre et organisations de défense des droits humains permettrait d’anticiper les tensions et de favoriser la médiation plutôt que l’éviction.
Nous invitons la Présidence de la République, le Gouvernement et le Conseil supérieur de la magistrature à réaffirmer publiquement la primauté de la Constitution et l’interdiction de toute censure de fait, à garantir l’indépendance des juridictions dans l’examen de litiges touchant à la liberté d’expression et à ordonner que les administrations s’abstiennent de se fonder sur des rapports non publiés pour limiter l’accès aux espaces culturels. La vitalité d’un salon du livre se mesure à la diversité des idées qui s’y confrontent pacifiquement et à la confiance que les citoyens accordent à la transparence des décisions publiques.
La liberté d’expression et les droits culturels ne sont pas des concessions accordées au gré des circonstances, ce sont des droits opposables qui protègent la société tout entière. La censure informelle n’apporte ni sérénité ni stabilité. Elle nourrit la défiance, tarit le débat public et affaiblit les institutions chargées de garantir l’État de droit. Riposte Internationale se tient aux côtés des auteurs, des éditeurs, des libraires et des lecteurs pour défendre un espace de discussion ouvert, fondé sur la loi, la raison et la dignité.
APPEL A QUI DE DROIT POUR DES FOUILLES AU CENTRE DE DETENTION PF3 AFIN DE RETROUVER LA TRACE DE HOUCINE EL MANOUZI
En ce 29 octobre 2025, date anniversaire de l’enlèvement de Houcine El Manouzi à Tunis en 1972 et de sa disparition forcée au Maroc jamais élucidée, nous exprimons notre douleur renouvelée mais aussi notre révolte intacte.
Ce 29 octobre ne marque pas seulement 53 années d’absence, d’attente et de silence imposé. Il s’inscrit cette année dans une double violence : celle de la disparition d’un homme – syndicaliste, militant politique pour la démocratie, la justice sociale et de la dignité – et celle de la démolition brutale et illégale de l’immeuble El Manouzi dans l’ancienne médina de Casablanca, lieu symbolique qui portait la mémoire de Houcine et celle de son père, Hadj Ali El Manouzi, patriote et résistant.
La disparition forcée est une violation grave du droit international. La Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées, ratifiée par le Maroc, engage l’État à respecter la mémoire des victimes, à garantir le droit à la vérité, et à lutter contre l’oubli.
Or, en effaçant ce bâtiment sans information préalable ni décision publique transparente, c’est une mémoire militante que l’on cherche à enterrer une seconde fois. C’est une atteinte à la dignité des familles, au droit à la mémoire, et au combat universel pour la justice.
Par ailleurs, 53 ans après, le sort de Houcine El Manouzi demeure inconnu.
Le Comité de suivi du CNDH, censé mettre en œuvre les recommandations de l’Instance Équité et Réconciliation (IER), traine toujours pour l’exploration sérieuse des pistes et témoignages portés par de nouveau par la famille du détenu-disparu lors de la rencontre du 3 novembre 2022 avec la Présidence du CNDH :
Témoins vivants non entendus ;
Fouilles dans le centre secret PF3 jamais engagées, alors que ce lieu, selon plusieurs rescapés, serait celui où les corps de disparus ont été enterrés. Un témoignage d’un compagnon de détention de Houcine El Manouzi au Centre PF3, et consigné par le juge d’instruction auprès du Tribunal de Salé lors de son audition le 13 février 2012, dans le cadre de l’instruction de la plainte de la famille El Manouzi, confirme ce fait.
Le Comité des disparitions forcées de l’ONU attend toujours des réponses fiables et vérifiables du gouvernement marocain. C’est en ce termes que ce comité avait clos les travaux de sa 27ème session à Genève le 4 octobre 2024, et qui étaient consacrées à l’étude des doléances des familles et des associations des droits humains et la réponse officielle du gouvernement Maroc.
La restitution de la dépouille de Houcine, si décédé, reste un droit fondamental refusé à sa famille. De même, que la préservation de la mémoire ne peut être un obstacle : elle est la condition d’une réconciliation véritable. Comme la vérité est un droit, pas une concession.
Liberté pour Houcine El Manouzi, vivant ou mort !
Famille El Manouzi – Casablanca, le 29 octobre 2025Contact : amanouzi@gmail.com
Il m’avait lancé cette phrase avec l’assurance des ignorants :
— Béjaïa ? On dit qu’elle est pleine de femmes de joie.
Je le regardai sans répondre. Le vent marin soufflait entre nous, portant l’odeur du large et du vrai. Puis, calmement, je lui demandai :
— Elles s’exprimaient dans quelle langue, ces femmes dont tu parles ?
Il hésita, puis répondit :
— En arabe, évidemment.
Je souris.
— Alors ce sont vos sœurs, vos filles, pas les nôtres. Ce sont elles qui viennent ici respirer. Béjaïa n’est pas un refuge du vice, mais un abri de vérité d’ambiance de lumière et de respect.
Il voulut répliquer, mais je poursuivis :
— Tu vois, vos villes sont des prisons et vous des bourreaux . Des rues étroites où la morale se vend mieux que le pain. Là-bas, les femmes marchent la tête baissée, leurs rires bâillonnés, leurs rêves condamnés avant même d’avoir pris forme. Alors elles fuient. Certaines quittent leurs foyers, d’autres leurs villages. J’ai vu, de mes yeux, des mineures venues des fins fonds du pays, seules, épuisées, mais décidées à vivre. Elles arrivent à Béjaïa comme on touche le rivage après le naufrage.
Je pris une inspiration.
— Béjaïa, c’est une ville propre. Une ville vivante. Une ville symbole. Elle ne salit personne, elle révèle. Elle ne juge pas, elle accueille. Elle donne à chaque souffle le goût de la liberté, à chaque femme la force d’exister sans permission.
Je marquai une pause, puis ajoutai d’une voix plus grave :
— Ce n’est pas Béjaïa qui est souillée. Ce sont vos regards, vos sermons, vos hypocrisies. Vous avez sali la pureté de vos filles avant qu’elles ne franchissent la route du Nord. Vous les avez chargées de honte pour mieux cacher vos désirs, vos frustrations, vos peurs.
Il baissa les yeux, comme s’il venait d’apercevoir, pour la première fois, sa propre lâcheté.
Je continuai, sans colère, mais avec cette vérité que rien ne peut étouffer :
— Béjaïa ne corrompt personne. Ce sont vos villes, vos traditions figées, vos morales en pierre qui tuent lentement la vie. Vos filles ne fuient pas pour pêcher, elles fuient pour respirer. Elles ne cherchent pas la débauche, mais la délivrance.
Je me tournai vers la mer. Le vent caressait la surface de l’eau, libre, insoumis.
— Béjaïa n’est pas une ville de plaisir, dis-je doucement. C’est une ville de respiration. Et si vos filles y viennent, ce n’est pas pour vendre leur corps, mais pour sauver leur âme.
Le silence tomba. Il n’y avait plus rien à dire.
Devant nous, la mer s’étendait, vaste, pure, indifférente à nos jugements.
Et dans la lumière du couchant, Béjaïa continuait de respirer —
comme un rappel que la liberté, même blessée, ne meurt jamais.
PS/ cet individu est juste un échantillon
Victimes d’une pathologie que nul psy ne saurait soigner.
Des accidents de la nature et des erreurs génétiques
Il est des hommes qui ne peuvent émerger qu’à travers des postures rigides, des décisions brutales, sans souci des conséquences ni de la finalité. Quand un dirigeant est animé d’une psychopathie doublée de suprématie, et qu’il règne sans partage, les résultats sont souvent désastreux.
Houari Boumediene en fut l’exemple édifiant. Sa décision de raser des centaines de milliers d’hectares de vignes reste dans les mémoires comme un acte irrationnel, imposé au nom d’une prétendue morale islamique.
Ces vignobles n’étaient pas de simples cultures : ils représentaient des siècles de savoir-faire, des variétés reconnues et primées à travers le monde. L’Algérie était alors classée parmi les producteurs des meilleurs vins, ceux qui se vendaient le plus cher sur le marché international.
Les régions de Tlemcen, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Médéa, Blida, Skikda, Annaba, El Tarf, et bien d’autres encore, furent privées d’une richesse inestimable. On parla de replantation par des agrumes, mais la plupart des variétés introduites étaient inadaptées. Beaucoup de terres restèrent en friche, réduites au silence, alors qu’elles faisaient jadis la fierté du pays.
Le paradoxe est cruel : aujourd’hui, l’Algérie figure parmi les plus grands consommateurs de vin du monde musulman, mais sans en produire ni en tirer profit. On a sacrifié une économie florissante et des millions de dollars de revenus sur l’autel d’une morale instrumentalisée, qui n’était finalement qu’un prétexte.
De la morale islamique dévoyée à la moralité vitivinicole bafouée, c’est tout un pan du patrimoine agricole et économique algérien qui fut détruit au nom d’un dogme politique.
Situation des Droits humains et répression des libertés en Algérie – 2024
Ce rapport écrit par Riposte Internationale vise à mettre en évidence la grave détérioration des droits humains en Algérie au cours de l’année 2024, avec comme point d’orgue : les élections présidentielles anticipées du 7 septembre 2024.
Celles-ci ont accéléré la banalisation de la répression en Algérie. Les récentes modifications complétant l’ordonnance n°66-156 du 8 juin 1966 portant sur le code pénal, ainsi que sur la loi organique sur l’information n°23-14 du 27 août 2023, confirment ce virage autoritaire. Ces modifications ont été adoptées afin de renforcer le contrôle sur la société civile et restreindre davantage les libertés d’expression, de réunion et de la presse. Le cycle répressif a commencé au printemps 2019. Activistes, journalistes, avocats, universitaires et artistes subissent une surveillance accrue, des détentions arbitraires, des interrogatoires forcés et diverses formes d’intimidation pour le simple fait d’avoir exercé leurs droits fondamentaux.
Jamais l’Algérie n’a été empreinte d’une répression aussi implacable que celle que connaît aujourd’hui les militantes et militants, algériennes et algériens de manière générale. Au cours de l’année 2024, le nombre d’Algériens victimes de détentions et d’arrestations arbitraires n’a cessé d’augmenter. Le nombre de détenus d’opinion actuel se porte à 2151. Les autorités algériennes ont mis en place un véritable de harcèlement judiciaire envers les militants et défenseurs des droits humains, les arrêtant sans parfois respecter le cadre juridique et pénal algérien: absence de présentation d’un mandat de dépôt, absence du droit de recours à un avocat pour les victimes, parfois même arrêtant leurs avocats, interrogatoires forcés, prolongement des détentions provisoires, report systématique des procès, Interdiction de sortir du territoire national (ISTN), recours excessif à l’article 87-bis du code pénal algérien.
Nombreux sont les moyens déployés afin de faire taire toute voix dissidente. L’adoption de deux nouvelles lois est révélatrice de l’intensification de cette répression : l’une sur l’information et l’autre modifiant le code pénal. Ces mesures juridiques, qui s’apparentent à des outils de contrôle politique, restreignent encore davantage les libertés fondamentales des citoyens algériens et entravent l’indépendance des médias. Elles renforcent un cadre législatif déjà largement restrictif instauré depuis l’arrivée au pouvoir du président Abdelmadjid Tebboune à l’issue de la présidentielle de 2019, consolidant les pouvoirs autoritaires du régime.
Ce rapport vise à mettre en valeur les nombreux cas de détenus d’opinion, qu’ils soient journalistes, avocats, écrivains, chanteurs, anciennes figures du soulèvement populaire de 2019, ou simples citoyens algériens.
Dans la première partie de ce rapport, nous rappelons les récentes évolutions des lois sur l’information et les modifications du Code Pénal algérien, qui cristallisent le virage autoritaire adopté par le gouvernement algérien. Cette partie sera aussi l’occasion d’identifier les conséquences réelles de ces modifications sur la population algérienne et de revenir sur le fiasco des élections présidentielles du 7 septembre. Dans une seconde partie, nous tenterons de dresser une liste, non exhaustive, des principaux détenus d’opinions, militants, algériennes et algériens, arrêtés, harcelés ou encore détenus, au cours de l’année 2024. Dans la troisième partie de ce rapport, nous évoquerons plus en détail la région kabyle, systématiquement visée par les autorités algériennes. Enfin, dans la dernière partie de ce rapport, nous reviendrons sur certaines grandes problématiques rencontrées par la société algérienne au cours de l’année 2024, telles que l’augmentation du nombre de harragas algériens, qui illustre le mal être de la société algérienne.