Voix-Med fait son entrée dans la sphère des médias en ligne. Son lancement a lieu ce 1er février. Initiée par un collectif associatif épris de culture et de liberté de ton, cette chaîne de radio et télévision web se veut un espace ouvert sur la Méditerranée et la culture amazighe dans toute sa richesse.
Véritable plateforme d’échanges et de débats, Voix Med propose des programmes variés : émissions musicales, documentaires, interviews d’artistes, mais aussi des débats stimulants sur les enjeux sociaux, culturels et politiques actuels.
Voix Med se veut une tribune privilégiée à la culture amazighe, dans toute sa diversité et ses expressions.
À travers ses contenus, Voix Med espère contribuer à la promotion et la préservation de la dimension amazighe, tout en encourageant un dialogue ouvert avec toutes les autres cultures. En offrant une alternative moderne et dynamique, Voix Med entend servir de passerelle et connecter les générations entre elles mais aussi unir les expressions autour de valeurs de diversité, de respect et de développement.
Rejoignez Voix Med et participez à ce voyage culturel unique ! Vous serez les bienvenus.
Ancienne opposante emblématique au régime de Zine-el-Abidine Ben Ali, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) durant la période postrévolutionnaire chargée de mettre en place un processus de justice transitionnelle, personnalité reconnue en Tunisie et à l’international, Sihem Ben Sedrine est arbitrairement incarcérée depuis le 1er août 2024, sans aucun motif sérieux d’inculpation.
Devant la rapide détérioration de son état de santé, les autorités l’ont transférée le 25 janvier à l’hôpital de la Rabta, en service de réanimation. Toute visite, y compris de son époux et de ses enfants, lui est toutefois interdite, et le pouvoir continue de s’acharner contre elle. En effet, le 28 janvier, un juge d’instruction du pôle économique et financier a décidé de prolonger sa détention sans même l’en informer.
Aujourd’hui, Sihem Ben Sedrine est en danger. Nous, les amis de la Tunisie épris de justice et de liberté, tenons à lui manifester publiquement notre solidarité et notre soutien en réclamant aux autorités tunisiennes sa libération sans délai.
PREMIERS SIGNATAIRES
Daniel Aarão Reis, professeur à l’Université fédérale Fluminense, Niteroi, Rio de Janeiro, Brésil
Ahmed Abbès, mathématicien, directeur de recherche au CNRS, Paris
Fouad Abdelmoumni, porte-parole de l’Instance marocaine de soutien aux détenus politiques (HIMAM), Maroc
Ziad Abdetaweb, militant des droits humains, Egypte
Gilbert Achcar, professeur émérite, SOAS, Université de Londres
Hakim Mohammed Addad, chargé de projet
Lahouari Addi, sociologue, Algérie
Alyssa Ahrabare, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF)
Omar Ahrachene, universitaire, Maroc
Khadija Aïnani, militante des droits humains, membre du bureau d’Euromed Rights
Nadia Leïla Aïssaoui, sociologie, militante féministe, France
Najib Akesbi, universitaire, Maroc
Sanhadja Akhrouf, militante associative et féministe, Paris
Walid Alasmar, président d’honneur d’Euromed Rights
Ali Alaspli, Director Libya Crimes Watch
Camilla Albanese, Fondazione Pangea ETS
Zahra Ali,universitaire, Rutgers University, USA
Tewfik Allal, militant associatif, Paris
Ignacio Álvarez-Ossorio Alvariño, Catedrático de Estudios Árabes e Islámicos de la UCM Codirector del UCM-Grupo de investigacion complutense sobre el Maghreb et Oriente Medi
Abdelhamid Amine, ancien président de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)
Ghanima Ammour, poétesse, Algérie
Samia Ammour, militante féministe, Algérie
Salah Aoufi, retraité
Maryse Artiguelong, vice-présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Zouheir Asdor, président de l’institution « Oyoune » pour les droits humains, Maroc
Boualam Azahoum, militant de l’immigration marocaine en France
Mohand Aziri, journaliste, Algérie
Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris
Yamina Baïr, journaliste, Algérie
Viviane Baladi, directrice de recherche au CNRS, retraitée
Brigitte Bardet-Allal, retraitée de l’enseignement, France
Malika Baraka, membre du PADA (Pour une Alternative démocratique en Algérie)
Ahmed Barnoussi, président de Transparency Maroc
Alain Baron, syndicaliste télécoms à la retraite
Rachida Baroudi, groupe « Marocaines contre la détention politique »
Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et président d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, Genève
Akram Belkaïd, journaliste
Abdelilah Benabdeslam, coordinateur du collectif marocain des instances des droits humains, Maroc
Amar Benamar, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée, France
Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger
Sophie Ben Hamida, magistrate, membre du Syndicat de la magistrature, France
Nour-Eddine Benissad, ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH)
Monia Ben Jemia, féministe, présidente d’Euromed Rights
Zaineb Ben Lagha, universitaire, maître de conférences, France
Saïd Benmerad, expert indépendant, Algérie
Naïma Benouakrim, féministe marocaine et défenseure des droits humains, Maroc
Ali Bensaad, géographe, Aix-en-Provence
Mahdi Berrached, journaliste, Algérie
Roland Biache, militant associatif et des droits de l’Homme, France
Lionel Blackman, avocat, Director Uniting Lawyers for Human Rights around the World, Royaume-Uni
Omar Bouraba, président de l’association Liberté Algérie
William Bourdon, avocat au barreau de Paris
Rabia Bouzidi, défenseure des droits humains, Maroc
Ali Brahimi, juriste, ancien parlementaire, Algérie
Rony Brauman, médecin, essayiste, ancien président de Médecins sans frontières
Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris Sonja Brentjes, historienne des sciences, retraitée Robert Bret, ancien sénateur (Bouches-du-Rhône)Anne Briam, citoyenne, France Françoise Brié, présidente de WWVIF, France
Rachida Broudi, groupe des « Marocaines contre la détention politique », Maroc
Michel Broué, mathématicien, professeur émérite, Université Paris-Cité et Institut universitaire de France
Jean-Marc Bruneel, adhérent EELV-Les Ecologistes, France
Jacqueline Charretier, adhérent de la Ligue des droits de l’Homme, France
Kacem Chebab, Forum marocain vérité et justice (FMVJ)
Alice Cherki, psychanalyste, France
Philippe Chesneau, militant écologiste humaniste, France
Kaddour Chouicha, militant pour les droits de l’Homme et syndicaliste SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires), Algérie
Sofiane Chouiter, président du centre Justitia pour la protection des droits humains en Algérie, Montréal, Canada
Thérèse Clerc, Maison des femmes, France
Guy Cochennec, militant de la société civile alternative, France
Laurence Cohen, sénatrice (2011-2023), France
Philippe Corcuff, professeur de science politique à Sciences Po Lyon
Monica Corrado, militante des droits humains (LDH), France
Patrice Coulon, militant des droits humains, France
Ahmed Dahmani, universitaire retraité, Algérie
Leyla Dakhli, chercheuse en histoire, Berlin
Jocelyne Dakhlia, historienne, anthropologue, EHESS, France
Kuhu Das, India Disability & Gender Rights Activists, Feminists, Inde
Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’Université Paris-Cité
Lubna Dawany, avocate, présidente de l’Institut Sisterhood is Global, Amman, Jordanie
Brigitte de Jurquet, sympathisante de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France
Stéphane Delorme, Union juive française pour la paix (UJFP), coordination Île-de-France
Xavier Demerliac, adhérent des Ecologistes, compositeur et musicien
Monique Dental, présidente fondatrice du réseau féministe « Ruptures »
Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Belgique
Karima Dirèche, universitaire
Saïd Djaafer, journaliste, Algérie
Nacer Djabi, sociologue, Algérie
Yahia Djafri, enseignant à la retraite, Paris
Chafia Djemame, militante associative, Algérie
Nadir Djermoune, universitaire, architecte/urbaniste, Algérie
Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie de l’Université Paris-VIII Vincennes
Bernard Dreano, président du Centre d’études et d’intiatives de solidarité internationale (CEDETIM), France
Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)
Nassera Dutour, présidente de la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED), Algérie
Guillaume Duval, journaliste, France
Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, Iran
Dominique Eddé, écrivaine, Liban
Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine
Hakima Elalaoui, défenseure des droits humains, Maroc
Khaled Elbakari, militant des droits humains, Maroc
Ali El Baz, militant associatif, France /Maroc
Latifa El Bouhsini, universitaire et féministe, Maroc
Belaïd Elbousky, président du Centre des droits humains en Amérique du Nord
Moataz El Fegiery, President of the Egyptian Human Rights Forum, Egypte
Ahmed Elhaij, ancien président de l’Association marocaine des droits Humains
Abderrazzak El Hannouchi, défenseur des droits humains, Maroc
Boukind Elhassan, médecin, président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Nacer El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)
Boubaker El Jamaï, universitaire, Maroc
Elmiloudi Elkabir,membre du bureau de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)
Ihsane El Kadi, journaliste, Algérie
Tin Hinan El Kadi, universitaire, Algérie
Suzanne El Kenz, retraitée
Abdelkrim Elmanouzi, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des Rachid Elmanouzi, président de l’Association des parents et amis des disparus au Maroc
victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Ali Elmoussaoui, de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc
Didier Epsztajn, animateur du blog « Entre les lignes, entre les mots », France
Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement (DAL), France
Giulia Fabbiano, anthropologue, Aix-en-Provence
Mireille Fanon Mendes France, porte-parole de la Fondation Frantz-Fanon, France
Ahmed Farag, AITAS, Egypte
Patrick Farbiaz, membre de la Fondation Copernic, France
Raouf Farrah, chercheur et militant, Algérie
Didier Fassin, professeur, Institute for Advanced Study, Princeton
Jacques Fath, spécialiste des relations internationales, France
Guillemette Fessy, militante écologiste, France
Francesca Filippi, Pangea ETS, Italie
Christine Flori, citoyenne, Toulon (Var)
Sophie Fontenelle, membre de Varois pour la paix et la justice en Méditerranée
Dominique Fougeyrollas, sociologue, France
Souad Frikech, militante des droits humains, Paris
Vincent Geisser, chercheur au CNRS, président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales (CIEMI), France
Pierre George, altermondialiste, retraité, France
Jérôme Gleizes, vice-président du groupe Les écologistes au Conseil de Paris, conseiller de Paris du 20e arrondissement, président de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris
Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS, France
Luz Gómez García, Catedrática de Estudios Árabes, Universidad Autónoma de Madrid
Alain Gresh, journaliste
Ali Guenoun, historien, Paris
Michelle Guerci, militante féministe antiraciste, France
Abdellah Hammoudi, professeur émérite, Princeton University
Ayachi Hmida, journaliste et auteur, Algérie
Abdenour Haouati, retraité, Algérie
Michael Harris, professeur de mathématiques, Columbia University
Hend Hassassi,coordinatrice du projet Tae’thir, Réseau Euromed France (REF)
Mohamed Hennad, universitaire, Algérie
Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po
Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie, Algérie
Helena Hirata, directrice de recherche émérite au CNRS, France
Ali Ihaddadene, enseignant, Canada
Mohammed Iouanoughene, journaliste, Algérie
Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris
Abdelhak Kass, président du Forum vérité et justice, Maroc
Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris
Myriam Kendsi, artiste peintre, Algérie
Omar Kezouit, militant de la cause sociale et populaire, éco-socialiste, Paris
Assaf Kfoury, Mathematician and Professor of Computer Science, Boston University
Tahar Khalfoune, juriste, Lyon
Rashid Khalidi, historien, professeur à l’Université Columbia, New York Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains, Algérie
Azadeh Kian, professeure de sociologie, université Paris-Cité
Hosni Kitouni, auteur, Algérie
Sihem Kouras, enseignante-chercheure, Algérie
Driss Ksikes, écrivain, Maroc
Abdellatif Laâbi, poète écrivain
Souad Labbize, autrice
Najia Labrim, de l’Association marocaines des femmes progressistes
Lazhari Labter, écrivain, Algérie
Kamel Lahbib, militant associatif, Maroc
Annie Lahmer, conseillère générale IDF, France
Jaafar Lakhdari, entrepreneur, Algérie
Simona Lanzoni, vice-présidente de Head of Fondazione Pangea ETS, Italie
Nicole Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS
Samir Larabi, journaliste, Algérie
Michèle Leclerc-Olive, présidente du CORENS, IRIS-CNRS-EHESS
Philippe Le Clerre, co-secrétaire de la commission Paix et désarmement EELV, France
Gilles Lemaire, écologiste, France
Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP
Beatrice Lestic, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT)
Michael Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS, France
Iris Luarasi, Counselling Line for Women and Girls
Gérard Maarek, urbaniste, retraité, France
Donald J. McLachlan (Joel Beinin), Professor of History and Professor of Middle East
Latifa Madani, journaliste, France
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger
Pour le chef de l’État rwandais Paul Kagame, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains « tordent la réalité », « lancent des attaques délibérées » et « mentent ». Le président rwandais a haussé le ton face aux remarques de l’Afrique du Sud au sujet de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, où le groupe armé M23 et leurs alliés des forces rwandaises ont pris position dans de nombreux quartiers de la ville de Goma.
Des remarques fortes de Paul Kagame, prononcées mercredi 29 janvier, après un sommet virtuel de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), organisé par le président kényan William Ruto depuis le Caire. Le président congolais Félix Tshisekedi n’y a pas participé.
Le chef de l’État rwandais a eu des mots particulièrement durs vis-à-vis du président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains, accusés de « tordre la réalité », « de lancer des attaques délibérées »et même de« mentir ».
Les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont beau se parler deux fois au téléphone depuis le début de la semaine, les relations diplomatiques entre le Rwanda et l’Afrique du Sud semblent toujours aussi tendues.
Dans un tweet publié mercredi soir, Cyril Ramaphosa est notamment revenu sur la mort de 13 soldats sud-africains membres de la force régional d’Afrique australe (SAMIRDC) en RDC. Il attribue leur mort « à une escalade de la violence entre le groupe rebelle M23 et la milice des forces de défense rwandaises, engagées contre l’armée congolaise (FARDC) ».
La terminologie a exaspéré Paul Kagame : « Les forces de défenses rwandaises ne sont pas une milice, c’est une armée », a-t-il répondu sur X. Et de poursuivre : « Ce n’est pas le M23 qui a tué ces soldats sud-africains, mais les FARDC », nommant les forces.
Les forces sous mandat de la Sadec « n’ont pas leur place » en RDC
Le chef de l’État rwandais estime pour sa part que la force régionale d’Afrique Australe qui a été déployée fin 2023 pour appuyer l’armée congolaise dans l’est de la RDC ne peut pas être considérée comme « une force de maintien de la paix ». Selon lui, sa présence constitue « une menace » pour le Rwanda.
La SAMIDRC « n’est pas une force de maintien de la paix, et n’a pas sa place dans cette situation », a martelé M. Kagame dans un message publié sur X. « Elle a été autorisée par la Sadec en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda », a-t-il ajouté.
Paul Kagame a démenti que Pretoria l’ait à cette occasion averti que de nouveaux affrontements dans la région seraient considérés comme une « déclaration de guerre », comme l’ont rapporté plusieurs médias. Mais il a prévenu : « si l’Afrique du Sud préfère la confrontation », le Rwanda peut réagir « à tout moment » en prenant en compte ce « contexte ».
Le président Cyril Ramaphosa avait déjà assuré que « la présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC n’est pas une déclaration de guerre contre quelque pays que ce soit ».
La Sadec annonce un sommet extraordinaire vendredi
La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadec) se réunira vendredi dans la capitale zimbabwéenne Harare pour un sommet extraordinaire sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi son secrétaire général.
Cette « réunion extraordinaire » vise à « discuter des questions relatives à l’est de la RDC », dont la situation est « préoccupante » après la prise ces derniers jours de Goma, principale ville de la région, par le groupe armé antigouvernemental M23 et les forces rwandaises, a indiqué Elias Magosi.
Peu de détails ont filtré jusque-là sur l’agenda de ce sommet. Le secrétaire exécutif de l’organisation, le Botswanais Elias Magosi est resté évasif, même s’il a admis que l’avenir de la mission de la force d’Afrique Australe (SAMIDRC) ferait l’objet de « délibérations ».
Plusieurs des soldats étrangers, d’Afrique du Sud et du Malawi, tués dans le Nord-Kivu la semaine passée, faisaient partie de la SAMIDRC stationnée près de Goma. Selon la presse sud-africaine, les événements des derniers jours pourraient précipiter un retrait de ces soldats, dont la situation actuelle reste floue.
Dans l’est de la RDC, les activités commencent à reprendre à Goma, alors que le M23 a pris position dans la plupart des quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu.
Sur la route principale Katindo-Ndosho, dans l’ouest de Goma, on pouvait voir ce jeudi des centaines d’habitants marcher. Des motos étaient également de sortie, plus nombreuses que la veille. Des bus de transport en commun aussi dans lesquels montent des passagers. Sur cet axe, quelques rares commerçants ont ouvert leurs boutiques. L’activité a aussi repris à la Grande Barrière. On pouvait voir aujourd’hui davantage de mouvements de voyageurs dans ce poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.
Dans le centre-ville de Goma, en revanche, les magasins et les banques sont restés fermés. En début d’après-midi, l’électricité est revenue dans quelques quartiers de la ville. L’eau et l’internet, eux, restent toujours rares.
Dans les rues de la capitale provinciale, les traces du conflit sont encore visibles. Des cartouches jonchent le sol à côté d’effets militaires, des vêtements et des véhicules abandonnés sur place. Des éléments du M23 sont visibles par petits groupes sur des ronds-points. Le groupe armé ont pris position dans la plupart des quartiers de la ville. Et ce jeudi, le M23 a par ailleurs tenu sa première conférence de presse dans un grand hôtel de Goma. Le groupe armé soutenu par le Rwanda a réaffirmé ses objectifs.
Par une requête, enregistrée le 31 juillet 2024, devant le Tribunal administratif de Paris (6ème Section – 1ère Chambre), M. NJ demande au tribunal d’annuler la décision du préfet de police de Paris portant refus implicite de sa demande d’admission exceptionnelle au séjour; et à titre principal, d’enjoindre au préfet de police de Paris de lui délivrer un titre de séjour mention « salarié » dans un délai d’un mois à partir du jugement à intervenir, sous astreinte de 200 euros par jour de retard.
M. NJ soutient que la décision est insuffisamment motivée, méconnait les dispositions de l’article L.435-1 du code de de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, ainsi que les stipulations de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, En dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée le 7 novembre 2024, le préfet de police n’a produit aucune observation en défense avant la clôture de l’instruction.
M. NJ, ressortissant haïtien né le 13 décembre 1990, est entré en France le 14 juillet 2014, selon ses déclarations. Le 16 février 2023, il a sollicité un titre de séjour sur le fondement des dispositions de l’article L 435-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.
Par la présente requête, M. NJ demande l’annulation de la décision implicite de rejet de titre de séjour prise par le préfet de police.
Sur les conclusions à fin d’annulation :
D’une part, aux termes de l’article. R. 432-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Le silence gardé par l’administration sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet ». L’article R. 432-2 de ce code énonce que : « La décision implicite mentionnée à l’article R*432-1 naît au terme d’un délai de quatre mois ». D’autre part, aux termes de l’article L. 232-4 du code des relations entre le public et l’administration : « Une décision implicite intervenue dans les cas où la décision explicite aurait dû être motivée n’est pas illégale du seul fait qu’elle n’est pas assortie de cette motivation. Toutefois, à la demande de l’intéressé, formulée dans les délais du recours contentieux, les motifs de toute décision implicite de rejet devront lui être communiqués dans le mois suivant cette demande. Dans ce cas, le délai du recours contentieux contre ladite décision est prorogé jusqu’à l’expiration de deux mois suivant le jour où les motifs lui auront été communiqués ».
Il est constant que le requérant a sollicité son admission exceptionnelle au séjour auprès du préfet de police par une demande enregistrée le 16 février 2023. Du silence gardé par le préfet de police pendant quatre mois est née une décision implicite de rejet le 16 juin 2023, pour laquelle le requérant a sollicité la communication des motifs par une lettre du 23 juillet 2024, reçue le 25 juillet 2024, qui est demeurée sans réponse. Dans ces circonstances, le moyen tiré du défaut de motivation doit être accueilli.
Il résulte de ce qui précède que le requérant est fondé à demander l’annulation de la décision par laquelle le préfet de police a refusé de lui délivrer un titre de séjour, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens de la requête.
La décision par laquelle le préfet de police de Paris a implicitement rejeté la demande de titre de séjour de M. NJ est annulée.
Il a été enjoint au préfet de police de Paris, ou tout préfet territorialement compétent, de procéder au réexamen de la demande de M. NJ dans un délai de trois mois à compter de la notification du présent jugement et de lui délivrer dans l’attente de ce réexamen une autorisation provisoire de séjour.
Me Fayçal Megherbi, avocat
Référence : Jugement du 20 décembre 2024 de la 6ème Section – 1ère Chambre du tribunal administratif de Paris n°2420823/6-1
Le tribunal criminel de deuxième instance près de la cour d’Alger a condamné Mohand Saïd Attaf à 4 ans de prison. Condamnée à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, Wissem Sefouane quitte la prison ce lundi 18 décembre 2023.
Malheureusement, ce n’est pas le cas pour son co-accusé, Mohand Said Attaf, qui a vu sa peine réduite à 04 ans de prison ferme et à une amende. Wissem Sefouane (24 ans) a écopé, quant à elle, de 03 ans de prison, dont 18 mois avec sursis.
Il est à noter que le parquet a requis 15 ans de prison ferme à l’encontre des deux accusés. Mohand Said Attaf est également poursuivi dans un dossier criminel.
Les détenus d’opinion, Wissem Sefouane et Mohand Saïd Attaf, ont été condamnés le 8 mai dernier, par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, wilaya d’Alger, respectivement à 3 ans de prison ferme et à 7 ans de prison ferme.
Là aussi, le parquet avait requis 15 ans de prison pour chacun des détenus.
Le procès de la détenue d’opinion Wissem Sefouane est programmé pour le 08 mai 2023 devant le tribunal criminel de première instance de Dar El Beidha, wilaya d’Alger.
La plaidoirie dans le dossier de la détenue d’opinion, Wissem Sifouane, devant la chambre d’accusation près la cour d’Alger ( Ruisseau), a eu lieu mercredi 30 décembre 2022. Il a été procédé à la fin d’octobre 2022 au transfèrment de la détenue d’opinion, Wissem Sefouane, de la prison de Bouira vers celle de Koléa, wilaya de Tipaza.
Wissem Sifouane (24 ans) a été placée sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bouira le 17 janvier 2022 .
Elle est placé en détention à la prison de Saïd Abid (Bouira).
Pour rappel, Wissem Sifouane a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie nationale de Bechloul depuis son arrestation mercredi 12 janvier 2022 avec perquisition au domicile familial par des éléments de la gendarmerie nationale.
On le sait, les tyrans ont toujours des amis. Tout le monde ou presque cherche leur compagnie, du moins jusqu’à leur chute. Ce qui n’est pas le cas des victimes de l’arbitraire.
Les anciens détenus d’opinion en Algérie en savent quelque chose. Ils vivent, certes avec dignité, mais comme des parias. Ils sont considérés comme infréquentables. La peur de représailles du pouvoir y est pour l’essentiel. Mais rien ne dure, autrement les Pharaons auraient toujours régné et la dictature de Pinochet ou Franco continuerait encore à torturer, tuer…
Certes gouverner avec tyrannie est facile car le dictateur ou tyran s’affranchit du devoir de convaincre les oppositions, voire les voix dissidentes. Tout cela nous ramène évidemment à la situation de notre pays. Depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir le 12 décembre 2019 par le général Ahmed Gaïd Salah, les mécanismes de la démocratie ont été systématiquement démantelés. Un ordre arbitraire sans commune mesure est mis en place au mépris des lois de la république. Avec des milliers d’Algériens passés par la case prison pour leurs opinions, les interdictions de toute expression libre dans les médias, la suspension de journaux, la dissolution d’ONG de droits de l’homme et d’associations de la société civile, Abdelmadjid Tebboune ne peut se prévaloir d’être un démocrate. Encore moins de bâtisseur, quand on voit la situation économique dans laquelle macère le pays.
En cela, Tebboune bénéficie de soutiens au sein indéniable de l’état-major de l’armée et de l’Etat profond. Une évidence en Algérie : un candidat comme Tebboune sans assise populaire, sans parti, sans appareil politique, n’a aucune chance d’arriver au pouvoir dans une présidentielle libre et démocratique. Mais on est en Algérie, où les présidents sont le fait de l’Etat profond. Alors convoquer le peuple et sa légitimité comme se flatte de le répéter c’est se moquer de l’intelligence du peuple.
A une année de la présidentielle, une question s’impose : va-t-on assister à un simulacre d’élection encore une fois et de fait compromettre de nouvelles générations d’Algériens ?
Israël observe samedi 16 décembre un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu.
Le Hamas a fait état de « combats acharnés » dans le secteur de Jabaliya et de frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses à Khan Younès.
Israël observe samedi un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza assiégée. Les victimes ont été tuées au cours d’opérations dans un quartier de la ville de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, dès l’annonce de l’armée, regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’État d’Israël dans le deuil ».
Des familles d’otages israéliens et des sympathisants ont défilé vendredi soir avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Chaque jour, un otage meurt », pouvait-on lire sur une affiche alors qu’un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang. Un nouveau rassemblement est prévu samedi à Tel-Aviv.
David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, aurait rencontré vendredi soir le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche du dossier. La rencontre était prévue en Europe et devait porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages.
Le journaliste d’Al Jazeera, Samer Abou Daqa, tué vendredi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, selon la chaîne qatarie, a été enterré ce samedi 16 décembre à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien. Sa dépouille, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé « presse » et son casque, a été transporté à travers la foule à Khan Younès, avant d’être enterré dans un trou creusé par des confrères.
Huit palestiniens ont été arrêtés à Naplouse, en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne a lancé une nouvelle opération, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. La violence s’est intensifiée dans ce territoire occupé après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza de la guerre à Gaza.
Environ 18 800 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas. Près de 51 000 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 70 % des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Plus de 1 200 Israéliens ont été tués.
Simultanément avec Lakome.2 (Maroc), Maghreb Emergent et Mediapart (France), nous, publions ce texte collectif qui s’inquiète de l’état des libertés démocratiques dans l’ensemble du Grand Maghreb.
Signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités maghrébines, il en appelle aux forces intellectuelles, associatives et politiques afin de manifester leur « solidarité avec tous les détenus d’opinion, les réprimés et les marginalisés de la région ». Parmi les signataires : – d’Algérie, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, détenu d’opinion, des responsables d’organisations dissoutes (Rassemblement action Jeunesse-RAJ, Ligue algérienne de défense des droits de l’homme-LADDH) ou suspendues (Parti socialiste des travailleurs-PST) ; – du Maroc, l’historien Maati Monjib, en liberté surveillée et interdit de sortie du territoire, des proches des journalistes détenus Omar Radi et Souleymane Raïssouni, et de Nacer Zefzafi, condamné à vingt ans de prison ; – de Tunisie, Cheïma Issa et Jawher Ben Mbark, membres du Front national du salut, poursuivis pour leurs opinions. Le communique :
Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.
Au-delà de l’analyse des répercussions de la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’Etat marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant(e)s associatif(ve)s, syndicalistes et politiques, intellectuel(le)s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :
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– redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples » qui revendique la liberté, l’égalité, la justice, la pluralité et la démocratie ;
– unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenus, les réprimés, les marginalisés : déclarations, séminaires, réunions et manifestations… ;
– dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région.
Contact : Maghreblibertes@gmail.com
Les premiers signataires
Fouad Abdelmoumni, économiste [MAROC]
Hichem Abdessamad, historien [TUNISIE]
Chafik Abdi, journaliste [ALGÉRIE]
Hakim Addad, militant politique [ALGÉRIE]
Lahouari Addi, sociologue [ALGÉRIE]
Abderazak Adel, universitaire [ALGÉRIE]
Fatna Afid, militante syndicaliste [MAROC]
Hassan Aglagal, militant des droits humains, président de l’AMDH Paris/ IDF [MAROC]
Ayad Ahram, défenseur des droits humains [MAROC]
Khadija Aïnani, militante des droits humains [MAROC]
Ali Aït Djoudi, militant associatif, défenseur des droits humains [ALGÉRIE]
Abdelmoumen Khelil, militant des droits humains [ALGÉRIE]
Mohamed Khenissi, président de l’association Nachaz [TUNISIE]
Ramy Khouili, militant associatif et des droits humains [TUNISIE]
Hosni Kitouni, historien [ALGÉRIE]
Anouar Kousri, avocat, ancien vice-président de la LTDH [TUNISIE]
Aziz Krichen, économiste, ancien ministre-conseiller à la présidence de la république [TUNISIE]
Abdellatif Laâbi, écrivain [MAROC]
Souad Labbize, autrice [ALGÉRIE]
Kamel Lahbib, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]
Djaffar Lakhdari, consultant [ALGÉRIE]
Olfa Lamloum, politologue [TUNISIE]
Samir Larabi, doctorant en sociologie [ALGÉRIE]
H’mida Layachi, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]
Hakima Lebbar, psychanalyste, galeriste, militante pour la défense des droits humains [MAROC]
Mohieddine Legha, secrétaire général de la LTDH [TUNISIE]
Adel Ltifi, historien [TUNISIE]
Gérard Maarek, urbaniste [TUNISIE]
Djemaa Maazouzi, professeure et chercheure [ALGÉRIE]
Fatimata M’Baye, avocate au barreau de Mauritanie et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) [MAURITANIE]
Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national [TUNISIE]
Insaf Machta, universitaire [TUNISIE]
Lotfi Madani, consultant, expert en communication [ALGÉRIE]
Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la Commission du droit international de l’ONU, ancien juge ad hoc de la Cour internationale de justice [ALGÉRIE]
Mustapha Majdi, acteur associatif [MAROC]
Rachid Maloui, syndicaliste [ALGÉRIE]
Hicham Mansouri, journaliste [MAROC]
Jalel Matri, militant associatif [TUNISIE]
Imed Melliti, sociologue [TUNISIE]
Aziz Mkichri, militant associatif [MAROC]
Khadija Mohsen-Finan, universitaire [TUNISIE]
Maati Monjib, historien [MAROC]
Nabil Montassar, historien, syndicaliste et militant LTDH [TUNISIE]
Abdellatif Mortajine, militant de l’immigration [MAROC]
Mawaheb Mosbah, militante politique [TUNISIE]
Rosa Moussaoui, journaliste [ALGÉRIE]
Bachir Moutik, militant associatif [Sahraoui]
Chérif Msadek, militant associatif [TUNISIE]
Jamel Msallem, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]
Mohamed Nachi, sociologue [TUNISIE]
Hatem Nafti, journaliste essayiste [TUNISIE]
Youssef Thierno Niane, avocat au barreau de Mauritanie et représentant de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) à Nouadhibou [MAURITANIE]
Mamamdou Niang, syndicaliste (CGTM) [MAURITANIE]
Omar Ouali, journaliste [ALGÉRIE]
Meziane Ourad, journaliste [ALGÉRIE]
Driss Radi, père de Omar Radi, journaliste détenu [MAROC]
Lilia Rebaï, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]
Mahmoud Rechidi, militant politique, ex-SG du Parti socialiste des travailleurs (suspendu et réprimé) [ALGÉRIE]
Aziz Rhali, pharmacien, président de l’AMDH [MAROC]
Khadija Ryadi, défenseure des droits humains, lauréate du rix de l’ONU pour les droits de l’Homme [MAROC]
Messaoud Romdhani, militant des droits humains [TUNISIE]
Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat et défenseur de détenus d’opinion, d’activistes de mouvements sociaux et des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et de l’historien Maati Monjib [MAROC]
Fathia Saïdi, sociologue, enseignante chercheure à l’ISSH [TUNISIE]
Youssef Raissouni, proche de Souleymane Raissouni, journaliste détenu [MAROC]
Salhi, militant de droits humains [TUNISIE]
Saïd Salhi, défenseur des droits humains (vice-président de la LADDH, réprimée et dissoute) [ALGÉRIE]
Mamdou-Moctar Sarr, secrétaire exécutif du FONADH [MAURITANIE]
Jamila Sayouri, avocate, militante pour les droits humains [MAROC]
Youssef Seddik, écrivain philosophe [TUNISIE]
Sid Ahmed Semiane, auteur [ALGÉRIE]
Abderrahim Sioui, militant associatif [MAROC]
Tahar Si Serir, militant associatif [ALGÉRIE]
Hichem Skik, universitaire, militant politique [TUNISIE]
RIPOSTE INTERNATIONALE condamne avec la plus grande fermeté l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste EL KADI IHSANE depuis février 2019 et qui tend à se banaliser du fait de sa chronicité .RIPOSTE INTERNATIONALE dénonce les procédés en totale violations des dispositions réglementaires et des traités internationaux régulièrement ratifiés. Les éléments en notre possession largement corroborés par l’entourage du journaliste, nous confirment la volonté de normaliser les derniers remparts du journalisme indépendant. RIPOSTE INTERNATIONALE se réserve le droit de saisir l’opinion et les institutions internationales sur ces incessantes attaques à l’encontre du droit fondamental de la liberté d’expression à la base aussi de la pratique libre du journalisme et son corollaire à savoir le droit à la libre l’information.RIPOSTE INTERNATIONALE témoigne de sa solidarité à l’égard du journaliste IHSANEEL KADI ; de sa famille et de la famille journalistique qui continue à honorer les valeurs d’une pratique empreinte d’éthique. RIPOSTE INTERNATIONALE exige la cessation de ces harcèlement à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ainsi que la cessation des procès spectacle et la libération inconditionnelle des détenus d’opinion et détenus politiques .RIPOSTE INTERNATIONALE prend à témoin la communauté internationale sur la dérive autoritaire des autorités algériennes étouffant toute possibilité de divergence .
En détention depuis le 19 janvier 2023 Chérif Mellal observe une grève de la faim illimitée depuis le 03 mars 2025. Il est à son 23e jour dans l’indifférence des autorités.
Une condamnation à une peine de 4 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi Mhamed en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025, écrit Me Sadat dans son post quotidien.
Des militants algériens et organisations appellent à rendre hommage à Hocine Zehouane, samedi 29 mars 2025, de 13h à 17h à la salle Jean Jaurès – Bourse du Travail de Paris, rue du Château d’Eau.
Nous rendons hommage à Hocine Zahouane, militant des droits humains, figure de la lutte pour la justice et la liberté, décédé récemment.
À l’initiative d’organisations et de collectifs de la diaspora, cet hommage saluera l’engagement d’un homme de principes. De la lutte pour l’indépendance de l’Algérie aux luttes contemporaines, il a porté les valeurs de justice sociale et de défense des droits fondamentaux.
Ancien président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme, il incarna une résistance éthique face à la répression. Fidèle à ses convictions, démocratiques et ancrées dans la gauche révolutionnaire, il choisit toujours la parole libre et le refus de la compromission.
Dans les années noires, il dénonça la violence de l’islamisme comme celle de l’État. Il fut l’une des rares voix à défendre les disparus et les opprimés, croyant en une Algérie libre, solidaire et débarrassée du joug militaro-politique.
Hocine Zahouane nous laisse un héritage moral, un engagement humaniste et le souvenir d’un militant exemplaire. Il nous rappelle que les combats justes méritent d’être menés, même dans le silence.
Nous saluons l’homme et les valeurs qu’il a défendues : droits humains, société civile libre, vérité et solidarité.
Rejoignez-nous pour cet hommage le samedi 29 mars 2025, de 13h à 17h, à la salle Jean Jaurès de la Bourse du Travail de Paris.
Ensemble, nous évoquerons ses combats et son legs : rester debout face à l’oppression, croire en la capacité des peuples à se relever.
Hossam Shabat, journaliste de 23 ans travaillant pour Al Jazeera Mubasher, a été tué le 24 mars 2025, dans le nord de la bande de Gaza lors d’une frappe israélienne. Selon des témoins, son véhicule, clairement identifié par le logo de la chaîne, a été ciblé par un tir de drone dans la zone orientale de Beit Lahia.
L’armée israélienne a revendiqué l’attaque, affirmant que Hossam Shabat était un « tireur d’élite » du bataillon de Beit Hanoun du mouvement islamiste palestinien Hamas. Ces accusations avaient déjà été formulées par Israël en octobre 2024, ce que le journaliste avait fermement démenti, dénonçant une tentative de justifier son éventuel assassinat. Le même jour, Mohamed Mansour, employé de la chaîne Palestine Today affiliée au Jihad islamique, a également été tué dans une frappe distincte à Khan Younès, au sud de la bande de Gaza.
Depuis le début du conflit en octobre 2023, la bande de Gaza est devenue l’un des endroits les plus dangereux pour les journalistes. Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé la frappe ciblée contre Hossam Shabat, rappelant que l’armée israélienne est responsable de la mort de près de 200 journalistes en 15 mois, dont au moins 43 dans l’exercice de leur métier.
Ces pertes soulèvent des questions pressantes concernant la protection des journalistes en zones de conflit et le respect de la liberté de la presse. Les violations répétées des conventions protégeant les journalistes en temps de guerre par l’armée israélienne soulèvent des interrogations quant à ses agissements, qui bafouent le droit international et le droit fondamental à l’information. Ces principes sont les piliers essentiels de toute société qui se considère démocratique.
Les Algériens manifestaient en France tous les dimanches pour un changement en Alérie
Ah, la relation franco-algérienne… Un feuilleton à rebondissements où se mêlent nostalgie coloniale, amours contrariées et disputes interminables sur la garde des souvenirs. Un couple séparé depuis plus de soixante ans, mais qui n’arrive pas à couper le cordon. Et au milieu de cette guerre froide sentimentale, il y a eux : les Franco-Algériens.
Trop Algériens pour la France, trop Français pour l’Algérie. Un pied sur chaque rive, mais jamais totalement à la dérive.
Depuis des décennies, on leur sert les mêmes rengaines. En France, certains les somment de « choisir leur camp », comme si avoir une double culture relevait d’un crime de haute trahison. En Algérie, ils sont souvent perçus comme des cousins encombrants, bons à rapatrier leurs économies pour investir dans du ciment et des olives, mais dont l’avis sur la politique du pays serait dispensable.
La mémoire, sujet hautement inflammable, n’arrange rien. Entre Paris et Alger, on se renvoie les archives comme une patate chaude. Faut-il reconnaître, condamner, demander pardon, ou simplement faire semblant d’oublier ? Chaque président y va de son petit geste symbolique, avant que le dossier ne retourne au placard en attendant la prochaine crise diplomatique.
En 2017, Emmanuel Macron qualifiait la colonisation de « crime contre l’humanité », provoquant un tollé en France mais un écho favorable en Algérie. En 2022, il engageait un travail de mémoire sans « repentance » avec l’historien Benjamin Stora. Pendant ce temps, Alger continue d’exiger des excuses officielles et des réparations, tandis qu’en France, certains politiques jugent qu’il faut « tourner la page ».
Mais tourner la page sans la lire, est-ce vraiment possible ? La guerre d’Algérie reste un traumatisme collectif. La loi française de 2005 sur « le rôle positif de la colonisation » avait déjà montré combien ce passé était encore douloureux. De son côté, l’Algérie maintient un récit national où la France occupe le rôle du grand méchant, quitte à occulter ses propres blessures post-indépendance,
Et pourtant, les Franco-Algériens ne se contentent pas de regarder passer l’histoire. Ils entreprennent, créent, innovent. Ils sont écrivains, artistes, entrepreneurs, footballeurs, naviguant entre deux cultures sans sombrer dans les eaux troubles du ressentiment. Ils sont la preuve vivante qu’on peut avoir une identité plurielle sans être schizophrène.
Dans l’économie, des figures comme Issad Rebrab, fondateur de Cevital et grand investisseur en France, montrent que les liens économiques restent forts. Le numérique, la tech et l’entrepreneuriat social voient émerger de nombreuses initiatives franco-algériennes, prouvant que l’avenir ne se résume pas aux querelles du passé.
Dans le sport, des joueurs comme Zinedine Zidane, Karim Benzema ou Riyad Mahrez incarnent cette double appartenance, adulés des deux côtés de la Méditerranée, bien que régulièrement instrumentalisés par les débats identitaires en France.
Dans la culture, des écrivains comme Kaouther Adimi et Kamel Daoud racontent des histoires qui réconcilient les imaginaires. La musique, du raï modernisé par DJ Snake aux collaborations entre rappeurs des deux pays, est un autre pont invisible mais puissant.
Si la diplomatie est à la dérive, la réalité finit toujours par rattrapper ces expatriés. Pendant ce temps, les gouvernements, eux, continuent leur tango diplomatique, un pas en avant, deux pas en arrière. La France menace de revoir l’accord de 1968 sur les visas ? L’Algérie réplique en suspendant un contrat commercial. L’Hexagone demande plus de coopération en matière de lutte contre l’immigration clandestine ? Alger répond par une leçon de souveraineté. Et ainsi va le bal.
En 2021, une crise éclate lorsque Macron remet en cause l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation. Alger rappelle son ambassadeur. En 2024, nouvelle crise sur les visas et la coopération sécuritaire. Rien de nouveau sous le soleil méditerranéen.
Mais si l’histoire officielle patine, l’histoire vécue, elle, avance. Parce qu’au-delà des discours enflammés et des surenchères nationalistes, il y a une réalité incontournable : la France et l’Algérie ne peuvent pas faire semblant de s’ignorer. Les liens humains, économiques, culturels sont trop profonds pour qu’un coup de menton politique suffise à les briser.
Alors oui, les Franco-Algériens restent entre deux rives, souvent tiraillés, parfois instrumentalisés. Mais ils avancent, eux. Ils ne sont pas à la dérive. Ils sont peut-être même l’avenir d’une relation franco-algérienne enfin adulte, loin des postures figées et des querelles d’ego.
En attendant, le vieux couple franco-algérien continue de se chamailler… mais, au fond, qui pourrait croire qu’ils cesseront un jour de s’aimer ? Comme le disait Frantz Fanon :
« Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. »
En détention depuis le 19 janvier 2023, Chérif Mellal observe une grève de la faim depuis le 3 mars 2025, rapporte Me Fetta Sadat.
L’ancien président de la JSK a choisi la solution la plus risquée et périlleuse pour sa santé avant de réclamer justice et sa libération. Cela fait 20 jours qu’il est en grève de la faim.
« Une condamnation à une peine de 04 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed (Alger) en date du 23 octobre 2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025 » écrit Me Fetta Sadat dans son communiqué quotidien sur les réseaux sociaux.
C’est un signe d’apaisement dans les tensions entre Alger et Paris, et c’est le président algérien Abdelmadjid Tebboune qui a fait le premier pas en déclarant : « mon unique point de repère, c’est le président Macron », une déclaration faite durant une longue interview accordée à la télévision nationale algérienne, le samedi 22 mars.
Les autorités françaises ont salué cette volonté du président algérien de renouer des liens.
Respecter les canaux officiels : à savoir des échanges directs entre présidents et sinon déléguer uniquement aux ministres des Affaires étrangères. Si Abdelmadjid Tebboune a tendu la main, propose à Paris de sortir de la crise diplomatique en cours, c’est en respectant les codes que le chef de l’État algérien souhaite le faire.
« Je dirais trois mots pour ne pas tomber dans ce brouhaha, ce capharnaüm politique là-bas. Nous, on garde comme point de repère, et l’unique point de repère, pour moi, c’est le président Macron. Nous travaillons ensemble. Il y a eu, c’est vrai, un moment d’incompréhension, mais il reste le Président de la République française. Tous les problèmesdoivent se régler avec lui ou avec la personne qu’il délègue, à juste titre, dans ses prérogatives, à savoir le ministre des Affaires étrangères. Ces deux États indépendants – une puissance européenne, une puissance africaine – les deux présidents travaillent ensemble, c’est tout. Tout le reste ne nous concerne pas », a déclaré le président algérien.
Sans le citer, Abdelmadjid Tebboune vise directement le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau. Ce dimanche 23 mars, en expliquant qu’il n’y a aucune tension entre les ministres sur l’Algérie, et qu’il y a une vision commune partagée avec Emmanuel Macron, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a salué la déclaration du président algérien.
« Vous ne pouvez pas trouver de solution avec l’Algérie si vous ne parlez pas à l’Algérie. Il faut donc sortir de cette affaire par le dialogue. Moi, j’ai entendu que le président Tebboune avait fait un petit signe vis-à-vis d’Emmanuel Macron. C’est très bien. Voilà une façon de renouer le dialogue et d’échanger sur les sujets qui sont les sujets sensibles entre les deux présidents. C’est un bon signal », a déclaré, pour sa part, la porte-parole du gouvernement français.
Recherche commune de l’apaisement, reste que les conflits entre Alger et Paris sont multiples, complexes et que cette crise diplomatique est jugée comme la plus grave, depuis l’indépendance de l’Algérie, par de nombreux observateurs.
« Des enjeux communs imposent aux deux pays de dépasser les tensions »
Joint par RFI, Brahim Oumansour, chercheur à l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques, le respect mutuel entre les deux pays et le retour à des canaux diplomatiques de haut niveau sont essentiels.
« Il y a un signe, en tout cas, d’ouverture vers le dialogue et un appel, surtout, à discuter, à traiter cette crise que je considère la plus grave entre les deux pays via les canaux diplomatiques. Je crois que c’est cela, peut-être, la condition qui a été fixée par le président algérien pour éviter le pire, éviter une rupture qui n’est pas souhaitable des deux côtés de la Méditerranée, dans un environnement très instable et marqué par des tensions entre Alger et Rabat, l’instabilité au Sahel et il y a aussi des enjeux sécuritaires au niveau de la Méditerranée, trafic de drogue, terrorisme… Tous ces enjeux communs imposent, aux deux pays, de maintenir une coopération, de dépasser les tensions. Tous ces différents sujets imposent bien évidemment à ces deux États de poursuivre le dialogue avec le respect mutuel. »
Dans la grande loterie du pouvoir, les peuples oscillent entre deux extrêmes : d’un côté, la dictature du verbe, où la démagogie et la tromperie tiennent lieu de gouvernance ; de l’autre, le verbe de la démocratie, qui promet mais peine à tenir. Entre ces deux régimes, l’un bavard mais manipulateur, l’autre libre mais souvent impuissant, difficile de dire lequel est le plus désespérant.
La dictature du verbe : tromper pour mieux régner
L’histoire regorge d’exemples où le langage politique a servi à masquer la réalité. En France, comme ailleurs, les gouvernants maîtrisent l’art du discours, faisant croire à des réformes là où il n’y a que de la poudre aux yeux.
En 1981, François Mitterrand promettait une rupture avec le capitalisme, avant d’opérer un virage libéral en 1983. Plus récemment, Emmanuel Macron, chantre du « en même temps », jongle entre promesses de concertation et décisions unilatérales, comme l’a illustré la réforme des retraites de 2023, imposée malgré un rejet populaire massif.
Cette dictature du verbe ne se limite pas aux promesses non tenues. Elle se niche aussi dans la gestion des crises : après chaque émeute, attentat ou scandale, les gouvernants enchaînent les éléments de langage, les consultations et les commissions… avant que tout ne retombe dans l’oubli. La parole publique devient un écran de fumée où l’essentiel est d’occuper l’espace médiatique plutôt que d’agir.
Le verbe de la démocratie : liberté d’expression ou impuissance politique ?
Si en France la parole est omniprésente, elle est loin d’être toujours efficace. Le verbe de la démocratie, censé incarner la liberté et le débat, se heurte souvent à des logiques de blocage institutionnel. Le Parlement débat, la société civile s’exprime, les intellectuels argumentent… mais au final, ce sont souvent les lobbys, la technocratie et les contraintes économiques qui tranchent.
Prenons l’exemple du mouvement des Gilets jaunes en 2018-2019. Jamais un mouvement social n’a autant fait parler, jamais les médias n’ont autant relayé de débats sur la démocratie directe, la fiscalité ou la fracture territoriale… et pourtant, les revendications de fond (pouvoir d’achat, justice sociale) ont été noyées dans un flot de réponses dilatoires.
Dans d’autres démocraties, le verbe peine aussi à traduire la volonté populaire en action. Aux États-Unis, où l’on vante le débat public, le Congrès est régulièrement paralysé par les oppositions partisanes, rendant toute réforme structurelle quasi impossible. En Europe, l’Union européenne est souvent critiquée pour sa bureaucratie excessive et son incapacité à trancher rapidement sur des crises majeures, comme celle des migrants ou du climat.
Deux faces d’une même illusion ?Finalement, entre la dictature du verbe et le verbe de la démocratie, que choisir ? D’un côté, un régime où la parole est libre mais pervertie par la manipulation et l’inaction ; de l’autre, un régime où la parole est interdite et où toute tentative de contestation est matée sans scrupules. L’un anesthésie par l’excès de discours, l’autre par la répression brutale.
L’histoire a montré que les deux systèmes, dans leurs excès, peuvent conduire à des impasses. Trop de discours sans action nourrit la défiance et l’abstentionnisme, trop d’autoritarisme suscite les révoltes. Que ce soit par le langage ou par la censure, le pouvoir a toujours cherché à modeler la réalité à son avantage.
Comme le disait George Orwell : « Le langage politique est conçu pour donner aux mensonges des airs de vérité, au meurtre un aspect respectable, et au vent une apparence de solidité. » Que ce vent soit celui du verbe trompeur ou du silence imposé, il finit toujours par emporter ceux qui y croyaient encore.
Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a affirmé que l’Algérie avait réalisé de grands progrès en matière de sécurité alimentaire et hydrique, grâce à l’augmentation de la production agricole, notamment dans les cultures stratégiques, parallèlement à la mise en œuvre d’un programme ambitieux pour la réalisation d’usines de dessalement de l’eau de mer, l’interconnexion des barrages et l’exploitation de la nappe phréatique.
Lors de son entrevue périodique avec les médias, diffusée samedi soir sur les chaînes de télévision et de radio nationales, le président de la République a précisé que l’Algérie atteindra l’autosuffisance dans plusieurs produits, notamment le blé dur où, a-t-il dit, «l’autosuffisance sera totale en 2025».
Après avoir salué les «grands progrès» réalisés par l’Algérie dans le domaine agricole et la réduction de sa dépendance vis-à-vis de l’étranger, il a mis en avant le rôle des agriculteurs et des investisseurs algériens qui, «accomplissent aujourd’hui des miracles» dans différentes filières à travers plusieurs régions du pays, comme en témoigne la qualité de la production nationale.
«La production agricole nationale est désormais demandée», en termes de quantité et de qualité, a fait savoir le président de la République, ajoutant que les pouvoirs publics comptaient également atteindre l’autosuffisance dans la filière laitière «d’ici deux ans», grâce à un grand projet d’investissement à Adrar en partenariat avec des investisseurs qataris pour l’élevage bovin et la production de produits laitiers.
Au sujet de l’élevage, le président de la République a souligné la nécessité d’adopter «une stratégie globale». On s’est entendu avec l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) pour «trouver une solution définitive aux problèmes enregistrés» dans cette filière.
Parmi les solutions appliquées, l’autorisation d’importation de bétail de pays africains comme le Mali et le Niger dans le cadre du troc, a précisé le président de la République, soulignant que les pouvoirs publics mettront en place des «lois strictes» pour réprimer toutes les pratiques visant à porter atteinte à la richesse animale et à la sécurité alimentaire, notamment le phénomène de l’abattage d’agnelles.
L’éleveur doit faire prévaloir l’intérêt du pays, a-t-il insisté, soutenant qu’»on ne peut pas vendre un mouton à 17 millions de centimes» alors que l’Algérie recèle une grande richesse animale, notamment les moutons.
Le président de la République a, par ailleurs, salué le progrès réalisés en matière d’exportation grâce à la qualité du produit local, notamment l’exportation des produits agricoles, et ce, suite à «la débureaucratisation du secteur agricole et au recours à des techniques agricoles avancées grâce aux efforts des agriculteurs».
Le président de la République a en outre rappelé les efforts de l’Etat pour lutter contre la spéculation et réprimer les spéculateurs en appliquant des sanctions sévères, allant jusqu’à 30 ans de prison. La spéculation est une «pratique héritée d’une époque révolue», mais «aujourd’hui, la plupart des jeunes sont loin de ces comportements», s’est-il réjoui.
Dans le secteur de l’eau, le président de la République a affirmé qu’outre les projets visant à renforcer la sécurité hydrique, notamment à travers les stations de dessalement de l’eau de mer, il a été procédé récemment au lancement de projets de transfert d’eau entre les barrages ayant un excédent et ceux enregistrant un déficit, parallèlement à l’exploitation des eaux souterraines.
Les relations entre l’Algérie et l’Italie fondées sur l’efficacité
Par ailleurs, le président de la République a indiqué que l’économie nationale devrait connaître un essor significatif avec l’entrée en production de plus de 11.000 projets d’investissement, faisant état de la récente autorisation de l’importation des pièces de rechange automobiles dans «des limites raisonnables».
Il a salué l’orientation de nombreux opérateurs vers la production locale, contribuant ainsi à la création d’emplois et de valeur ajoutée. A une question sur l’exploitation de l’uranium, le président de la République a souligné que l’Algérie procède actuellement à «l’enrichissement de l’uranium à hauteur de 3 à 5 % à des fins civiles, particulièrement dans le secteur médical, avec la possibilité de l’exporter ultérieurement», ajoutant que les réserves de l’Algérie «ne sont pas comme celles du Niger et nous demeurons ouverts à des partenaires étrangers sérieux».
Il a réitéré, dans ce cadre, la détermination de l’Algérie à développer la valeur ajoutée en matière d’hydrocarbures, à travers le développement des activités de raffinage au niveau local, parallèlement à l’arrêt de l’importation de l’essence depuis 2022, une mesure qui sera également appliquée au gasoil en 2026.
A une question sur le projet du gazoduc transsaharien et la place de l’Algérie sur l’échiquier énergétique international, le président de la République a affirmé l’ambition de l’Algérie de «doubler sa production de gaz naturel dans les cinq prochaines années», soulignant que l’Algérie est devenue «un fournisseur très fiable», notamment pour le marché européen.
Et d’ajouter que les efforts sont en cours en vue de réaliser un «troisième gazoduc entre l’Algérie et l’Italie vers l’Allemagne, pour exporter l’hydrogène et l’électricité conventionnelle et non conventionnelle», insistant sur l’importance de diversifier la production nationale d’hydrocarbures, tout en rappelant la profondeur et la qualité des relations historiques entre l’Algérie et l’Italie, lesquelles se démarquent par leur «l’efficacité».
Il a, à cet égard, salué les investissements italiens en Algérie, notamment dans le domaine du montage automobile, qui va permettre de passer à une véritable industrie basée sur l’augmentation du taux d’intégration nationale, outre l’investissement dans le domaine agricole, annonçant l’ouverture prochaine, par le Plan Enrico Mattei, ami de la révolution algérienne, de son siège en Algérie.
Le président de la République s’est également dit satisfait quant au retour à la normale des relations entre l’Algérie et l’Espagne, notamment sur le plan commercial, «après avoir connu un coup de froid», ajoutant dans ce contexte que l’Algérie importera de ce pays une partie de ses besoins en ovins en prévision de l’Aïd El-Adha».
Il fut un temps où le vieux lion régnait sans partage. Son rugissement s’entendait des rives de la Méditerranée aux dunes du désert. Il traçait des frontières, qui lui faisaient croire était chez lui. Mais les temps ont changé. L’empire s’est effondré, le lion a vieilli, et dans un dernier sursaut d’autorité, il expulse ceux dont il ne veut plus – comme s’il pouvait réécrire l’histoire en griffonnant trois lettres : OQTF.
Mais voilà, ces agneaux qu’il chasse à coup de décrets et de chartes ne sont pas tous prêts à redevenir bergers. Car de l’autre côté de la mer, les jeunes gardiens du troupeau, censés être les frères d’hier, les attendant non pas avec des bras ouverts, mais avec des portes fermées. Ils les refoulent, les abandonnent sur le rivage, leur refusent même le droit de rentrer chez eux. Comme si l’exil devait être une boucle infinie, une errance sans fin entre deux patries qui se renvoient la responsabilité comme un colis envisagé.
L’absurdité est totale. La France expulse au nom du droit, du contrôle migratoire, de la sécurité – à défaut d’admettre qu’elle expulse aussi l’héritage de son propre passé colonial.
Alors, que reste-t-il à ces agneaux égarés ? Ni chez eux ici, ni chez eux là-bas, ils errent entre les aéroports, les zones d’attente, les humiliations bureaucratiques. Ils sont de trop dans une histoire qui ne veut plus les assumer. Ni lions, ni bergers, ils ne sont que l’écho d’un passé que chacun veut oublier sans jamais vraiment y parvenir.
Mais l’Histoire à la mémoire. Et si les lions vieillissent et si les bergers détournent le regard, les agneaux, eux, n’ont pas dit leur dernier mot.
Car ces exilés que l’on refuse d’un côté et que l’on rejette de l’autre ne sont pas des fantômes, mais des êtres de chair et de sang, des âmes en quête d’un foyer, d’une dignité que ni l’ancienne métropole ni les patries d’origine ne veulent leur accorder. Ils n’ont pas choisi d’être nés sous les vestiges d’un empire, pas plus qu’ils n’ont choisi d’être réduits à des chiffres dans les statistiques d’un ministère.
Pourtant, sur leur intime de disparition, de se fondre dans l’oubli, de cesser d’exister administrativement. La France leur assène son « Quittez le territoire », les pays d’origine leur rétorquent un « Nous ne vous reconnaissons pas ». Et les voilà coincés dans une absurdité kafkaïenne où ils ne sont ni assez français pour rester, ni assez algériens pour revenir.
Les OQTF ne sont que la dernière déclinaison d’une vieille rengaine : une relation franco-maghrébine où l’amour vicié du passé se transforme en rejet mutuel. Une danse toxique où l’on feint d’ignorer les liens indélébiles tout en prétendant qu’un tampon sur un passeport peut effacer un siècle d’histoire commune.
Mais l’exil n’a jamais fait disparaître ceux qu’il frappe. Il les transforme, il les forge, il les pousse à réinventer leur place dans un monde qui les refuse. Loin d’être de simples victimes, ces « agneaux égarés » tracent leur propre itinéraire, entre résilience et révolte, entre mémoire et avenir.
Car si les lions rugissent encore et si les bergers détournent la tête, la savane, elle, appartient à ceux qui avancent.
Ainsi, entre expulsions administratives et refoulements hypocrites, les exilés se retrouvent piégés dans une partie d’échecs où ils ne sont ni pions ni rois, mais des pièces que l’on préfère écarter du plateau. Pourtant, à force de vouloir les effacer, c’est un autre récit qui s’écrit, en dehors des frontières et des décrets, dans l’errance mais aussi dans la résistance. Car si les États les rejettent, eux, persistants. Ils présagent en eux des histoires que l’on tente d’entrer, des héritages que l’on refuse d’assumer, et un avenir qui finira, quoi qu’on en dise, par s’imposer.
On peut retarder l’inévitable, mais on ne l’empêche jamais vraiment. À force d’expulsions et de refoulements, les États croient pouvoir contrôler les trajectoires, dicter qui a le droit d’exister ici ou ailleurs. Mais l’histoire l’a prouvée : les frontières administratives ne résistent jamais aux mouvements profonds des peuples.
Ces exilés que l’on rejette aujourd’hui sont les bâtisseurs invisibles de demain. Ils s’installent, s’adaptent, tissent des liens malgré tout. Ni tout à fait d’ici, ni plus vraiment de là-bas, ils présagent en eux un héritage que l’on tente d’effacer, mais qui, bon gré mal gré, finit toujours par s’imposer. Car l’appartenance ne se décrète pas, elle se construit.
Comme l’écrivait Kateb Yacine : « L’exil est une patrie. »
Et peut-être que ce printemps 2025 marque le début d’un monde où les « indésirables » ne demandent plus la permission d’exister.
Cherif Mellal est en détention depuis le 19 janvier 2023. Il observe une grève de la faim depuis le 3 mars 2025. C’est sa 3e grève de la faim depuis qu’il est emprisonné sur la base d’accusations sans fondements.
« Une condamnation à une peine de 04 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi M’hamed en date du 23/10/2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025 », rapporte son avocate Me Sadat dans son post.
Un système répressif sous surveillance
L’Algérie de Tebboune restera le parangon des violations de l’Etat de droit. L’homme dit une chose pour faire son contraire. Malgré les promesses de réformes politiques et de démocratisation, le règne de Tebboune et son alter ego militaire Saïd Chanegriha continue d’être marquée par des violations graves des droits de l’homme. Le pays est régulièrement critiqué par des organisations internationales comme Amnesty International et Human Rights Watch pour son manque de respect des libertés fondamentales, sa répression des opposants politiques, et la persistance d’un système autoritaire contrôlé par une élite politique en place depuis plusieurs décennies.
Le pouvoir algérien est souvent qualifié de dictature, un terme qui renvoie à un régime où les libertés individuelles sont sévèrement restreintes, les partis d’opposition muselés et la société civile réduite au silence. La Constitution, qui prévoit théoriquement un système démocratique, est largement ignorée, et l’État exerce un contrôle étroit sur les médias, les syndicats et l’Internet.
Les arrestations arbitraires, la torture et les détentions prolongées sans jugement sont des pratiques courantes. Les journalistes et les militants des droits de l’homme sont souvent les cibles de cette répression. Des personnalités comme le journaliste Khaled Drareni, emprisonné en 2020 pour avoir couvert les manifestations du Hirak, en sont des exemples flagrants. Le Hirak, ce mouvement de contestation populaire lancé en février 2019, a pourtant fait naître un espoir de changement. Cependant, l’État a répondu par une répression brutale, arrêtant des milliers de manifestants et interdisant les rassemblements publics.
Le régime algérien est également accusé de porter atteinte à la liberté d’expression. L’Algérie figure parmi les pays les plus répressifs pour les journalistes et blogueurs. Les autorités utilisent des lois vagues sur la “sécurité nationale” et la “défense de l’intégrité du territoire” pour censurer les médias et emprisonner toute personne critiquant publiquement le gouvernement.
L’Algérie a signé plusieurs conventions internationales relatives aux droits de l’homme, mais ces engagements sont régulièrement bafoués, avec une impunité presque totale pour les violations commises par les forces de sécurité. L’absence de réformes réelles et d’une indépendance de la justice maintient l’Algérie dans un cercle vicieux de répression, où les droits civiques et politiques sont sacrifiés sur l’autel de la stabilité et de l’hégémonie d’un système politique figé.
Au fil des années, malgré les apparences d’ouverture, l’Algérie demeure un régime autoritaire où la dictature s’est imposée comme une norme. Tant que ce système persistera, les droits fondamentaux des Algériens, notamment le droit à la liberté d’expression, à la manifestation pacifique et à un jugement équitable, resteront en péril.