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jeudi 15 mai 2025
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Voix-Med, un nouveau média libre est né

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Voix Med

Voix-Med fait son entrée dans la sphère des médias en ligne. Son lancement a lieu ce 1er février. Initiée par un collectif associatif épris de culture et de liberté de ton, cette chaîne de radio et télévision web se veut un espace ouvert sur la Méditerranée et la culture amazighe dans toute sa richesse.

Véritable plateforme d’échanges et de débats, Voix Med propose des programmes variés : émissions musicales, documentaires, interviews d’artistes, mais aussi des débats stimulants sur les enjeux sociaux, culturels et politiques actuels.

Voix Med se veut une tribune privilégiée à la culture amazighe, dans toute sa diversité et ses expressions.

À travers ses contenus, Voix Med espère contribuer à la promotion et la préservation de la dimension amazighe, tout en encourageant un dialogue ouvert avec toutes les autres cultures. En offrant une alternative moderne et dynamique, Voix Med entend servir de passerelle et connecter les générations entre elles mais aussi unir les expressions autour de valeurs de diversité, de respect et de développement.

Rejoignez Voix Med et participez à ce voyage culturel unique ! Vous serez les bienvenus.

La militante tunisienne des droits humains Sihem Ben Sedrine est en danger !

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Sihem Ben Sedrine

Ancienne opposante emblématique au régime de Zine-el-Abidine Ben Ali, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) durant la période postrévolutionnaire chargée de mettre en place un processus de justice transitionnelle, personnalité reconnue en Tunisie et à l’international, Sihem Ben Sedrine est arbitrairement incarcérée depuis le 1er août 2024, sans aucun motif sérieux d’inculpation.

Devant la rapide détérioration de son état de santé, les autorités l’ont transférée le 25 janvier à l’hôpital de la Rabta, en service de réanimation. Toute visite, y compris de son époux et de ses enfants, lui est toutefois interdite, et le pouvoir continue de s’acharner contre elle. En effet, le 28 janvier, un juge d’instruction du pôle économique et financier a décidé de prolonger sa détention sans même l’en informer.

Aujourd’hui, Sihem Ben Sedrine est en danger. Nous, les amis de la Tunisie épris de justice et de liberté, tenons à lui manifester publiquement notre solidarité et notre soutien en réclamant aux autorités tunisiennes sa libération sans délai.

PREMIERS SIGNATAIRES

Daniel Aarão Reis, professeur à l’Université fédérale Fluminense, Niteroi, Rio de Janeiro, Brésil 

Ahmed Abbès, mathématicien, directeur de recherche au CNRS, Paris

Fouad Abdelmoumni, porte-parole de l’Instance marocaine de soutien aux détenus politiques (HIMAM), Maroc

Adel Abderezak, enseignant universitaire retraité, Algérie

Ziad Abdetaweb, militant des droits humains, Egypte

Gilbert Achcar, professeur émérite, SOAS, Université de Londres

Hakim Mohammed Addad, chargé de projet

Lahouari Addi, sociologue, Algérie

Alyssa Ahrabare, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF) 

Omar Ahrachene, universitaire, Maroc

Khadija Aïnani, militante des droits humains, membre du bureau d’Euromed Rights

Nadia Leïla Aïssaoui, sociologie, militante féministe, France

Najib Akesbi, universitaire, Maroc

Sanhadja Akhrouf, militante associative et féministe, Paris

Walid Alasmar, président d’honneur d’Euromed Rights

Ali Alaspli, Director Libya Crimes Watch

Camilla Albanese, Fondazione Pangea ETS

Zahra Ali, universitaire, Rutgers University, USA 

Tewfik Allal, militant associatif, Paris

Ignacio Álvarez-Ossorio Alvariño, Catedrático de Estudios Árabes e Islámicos de la UCM Codirector del UCM-Grupo de investigacion complutense sobre el Maghreb et Oriente Medi

Abdelhamid Amine, ancien président de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)

Ghanima Ammour, poétesse, Algérie

Samia Ammour, militante féministe, Algérie

Salah Aoufi, retraité

Maryse Artiguelong, vice-présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Zouheir Asdor, président de l’institution « Oyoune » pour les droits humains, Maroc

Boualam Azahoum, militant de l’immigration marocaine en France

Mohand Aziri, journaliste, Algérie

Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris

Yamina Baïr, journaliste, Algérie

Viviane Baladi, directrice de recherche au CNRS, retraitée

Brigitte Bardet-Allal, retraitée de l’enseignement, France

Malika Baraka, membre du PADA (Pour une Alternative démocratique en Algérie) 

Ahmed Barnoussi, président de Transparency Maroc

Alain Baron, syndicaliste télécoms à la retraite

Rachida Baroudi, groupe « Marocaines contre la détention politique »

Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et président d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, Genève

Akram Belkaïd, journaliste

Abdelilah Benabdeslam, coordinateur du collectif marocain des instances des droits humains, Maroc

Amar Benamar, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée, France  

Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger

Sophie Ben Hamida, magistrate, membre du Syndicat de la magistrature, France

Nour-Eddine Benissad, ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH)

Monia Ben Jemia, féministe, présidente d’Euromed Rights

Zaineb Ben Lagha, universitaire, maître de conférences, France

Saïd Benmerad, expert indépendant, Algérie

Naïma Benouakrim, féministe marocaine et défenseure des droits humains, Maroc

Ali Bensaad, géographe, Aix-en-Provence

Mahdi Berrached, journaliste, Algérie

Roland Biache, militant associatif et des droits de l’Homme, France  

Lionel Blackman, avocat, Director Uniting Lawyers for Human Rights around the World, Royaume-Uni

Rafaella Bolini, vice-présidente de ARCI, Italie

Rasmus Alenius Boserup, directeur d’Euromed Rights, Danemark  

Mostefa Bouchachi, avocat et ancien président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH)

Adel Boucherguine, président du comité de sauvegarde de la LADDH, France

Danièle Bouchoule, association « Elles aussi », France

Fatma Boufenik, maîtresse de conférences, militante féministe, Algérie

Alima Boumediene Thiery, avocate, porte-parole de l’association « Femmes plurielles » 

Omar Bouraba, président de l’association Liberté Algérie

William Bourdon, avocat au barreau de Paris

Rabia Bouzidi, défenseure des droits humains, Maroc

Ali Brahimi, juriste, ancien parlementaire, Algérie

Rony Brauman, médecin, essayiste, ancien président de Médecins sans frontières

Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris Sonja Brentjes, historienne des sciences, retraitée Robert Bret, ancien sénateur (Bouches-du-Rhône)Anne Briam, citoyenne, France Françoise Brié, présidente de WWVIF, France  

Rachida Broudi, groupe des « Marocaines contre la détention politique », Maroc

Michel Broué, mathématicien, professeur émérite, Université Paris-Cité et Institut universitaire de France

Ben Brower, historien, Université du Texas à Austin

Jean-Marc Bruneel, adhérent EELV-Les Ecologistes, France

Jacqueline Charretier, adhérent de la Ligue des droits de l’Homme, France

Kacem Chebab, Forum marocain vérité et justice (FMVJ)

Alice Cherki, psychanalyste, France

Philippe Chesneau, militant écologiste humaniste, France

Kaddour Chouicha, militant pour les droits de l’Homme et syndicaliste SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires), Algérie

Sofiane Chouiter, président du centre Justitia pour la protection des droits humains en Algérie, Montréal, Canada

Thérèse Clerc, Maison des femmes, France

Guy Cochennec, militant de la société civile alternative, France

Laurence Cohen, sénatrice (2011-2023), France 

Philippe Corcuff, professeur de science politique à Sciences Po Lyon

Monica Corrado, militante des droits humains (LDH), France

Patrice Coulon, militant des droits humains, France

Ahmed Dahmani, universitaire retraité, Algérie

Leyla Dakhli, chercheuse en histoire, Berlin

Jocelyne Dakhlia, historienne, anthropologue, EHESS, France

Kuhu Das, India Disability & Gender Rights Activists, Feminists, Inde

Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’Université Paris-Cité

Lubna Dawany, avocate, présidente de l’Institut Sisterhood is Global, Amman, Jordanie

Brigitte de Jurquet, sympathisante de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France

Stéphane Delorme, Union juive française pour la paix (UJFP), coordination Île-de-France

Xavier Demerliac, adhérent des Ecologistes, compositeur et musicien

Monique Dental, présidente fondatrice du réseau féministe « Ruptures »

Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Belgique

Karima Dirèche, universitaire

Saïd Djaafer, journaliste, Algérie

Nacer Djabi, sociologue, Algérie

Yahia Djafri, enseignant à la retraite, Paris

Chafia Djemame, militante associative, Algérie

Nadir Djermoune, universitaire, architecte/urbaniste, Algérie

Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie de l’Université Paris-VIII Vincennes

Bernard Dreano, président du Centre d’études et d’intiatives de solidarité internationale (CEDETIM), France

Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Nassera Dutour, présidente de la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED), Algérie

Guillaume Duval, journaliste, France

Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, Iran

Dominique Eddé, écrivaine, Liban

Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine

Hakima Elalaoui, défenseure des droits humains, Maroc 

Khaled Elbakari, militant des droits humains, Maroc

Ali El Baz, militant associatif, France /Maroc

Latifa El Bouhsini, universitaire et féministe, Maroc 

Belaïd Elbousky, président du Centre des droits humains en Amérique du Nord

Moataz El Fegiery, President of the Egyptian Human Rights Forum, Egypte

Ahmed Elhaij, ancien président de l’Association marocaine des droits Humains

Abderrazzak El Hannouchi, défenseur des droits humains, Maroc

Boukind Elhassan, médecin, président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Nacer El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)

Boubaker El Jamaï, universitaire, Maroc

Elmiloudi Elkabir, membre du bureau de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)

Ihsane El Kadi, journaliste, Algérie

Tin Hinan El Kadi, universitaire, Algérie

Suzanne El Kenz, retraitée

Abdelkrim Elmanouzi, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des Rachid Elmanouzi, président de l’Association des parents et amis des disparus au Maroc

victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Ali Elmoussaoui, de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Didier Epsztajn, animateur du blog « Entre les lignes, entre les mots », France

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement (DAL), France

Giulia Fabbiano, anthropologue, Aix-en-Provence

Mireille Fanon Mendes France, porte-parole de la Fondation Frantz-Fanon, France 

Ahmed Farag, AITAS, Egypte  

Patrick Farbiaz, membre de la Fondation Copernic, France

Raouf Farrah, chercheur et militant, Algérie

Didier Fassin, professeur, Institute for Advanced Study, Princeton

Jacques Fath, spécialiste des relations internationales, France

Guillemette Fessy, militante écologiste, France

Francesca Filippi, Pangea ETS, Italie

Christine Flori, citoyenne, Toulon (Var)

Sophie Fontenelle, membre de Varois pour la paix et la justice en Méditerranée 

Dominique Fougeyrollas, sociologue, France

Souad Frikech, militante des droits humains, Paris

Vincent Geisser, chercheur au CNRS, président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales (CIEMI), France

Pierre George, altermondialiste, retraité, France

Jérôme Gleizes, vice-président du groupe Les écologistes au Conseil de Paris, conseiller de Paris du 20e arrondissement, président de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris

Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS, France

Luz Gómez García, Catedrática de Estudios Árabes, Universidad Autónoma de Madrid 

Alain Gresh, journaliste

Ali Guenoun, historien, Paris

Michelle Guerci, militante féministe antiraciste, France

Abdellah Hammoudi, professeur émérite, Princeton University

Ayachi Hmida, journaliste et auteur, Algérie

Abdenour Haouati, retraité, Algérie

Michael Harris, professeur de mathématiques, Columbia University

Hend Hassassi, coordinatrice du projet Tae’thir, Réseau Euromed France (REF)

Mohamed Hennad, universitaire, Algérie

Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po

Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie, Algérie

Helena Hirata, directrice de recherche émérite au CNRS, France

Ali Ihaddadene, enseignant, Canada 

Mohammed Iouanoughene, journaliste, Algérie

Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris

Abdelhak Kass, président du Forum vérité et justice, Maroc

Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris

Myriam Kendsi, artiste peintre, Algérie

Omar Kezouit, militant de la cause sociale et populaire, éco-socialiste, Paris

Assaf Kfoury, Mathematician and Professor of Computer Science, Boston University  

Tahar Khalfoune, juriste, Lyon

Rashid Khalidi, historien, professeur à l’Université Columbia, New York
Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains, Algérie

Azadeh Kian, professeure de sociologie, université Paris-Cité

Hosni Kitouni, auteur, Algérie

Sihem Kouras, enseignante-chercheure, Algérie

Driss Ksikes, écrivain, Maroc

Abdellatif Laâbi, poète écrivain

Souad Labbize, autrice

Najia Labrim, de l’Association marocaines des femmes progressistes

Lazhari Labter, écrivain, Algérie

Kamel Lahbib, militant associatif, Maroc

Annie Lahmer, conseillère générale IDF, France

Jaafar Lakhdari, entrepreneur, Algérie

Simona Lanzoni, vice-présidente de Head of Fondazione Pangea ETS, Italie 

Nicole Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS

Samir Larabi, journaliste, Algérie 

Michèle Leclerc-Olive, présidente du CORENS, IRIS-CNRS-EHESS

‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌Philippe Le Clerre, co-secrétaire de la commission Paix et désarmement EELV, France

Gilles Lemaire, écologiste, France

Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP

Beatrice Lestic, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) 

Michael Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS, France

Iris Luarasi, Counselling Line for Women and Girls

Gérard Maarek, urbaniste, retraité, France 

Donald J. McLachlan (Joel Beinin), Professor of History and Professor of Middle East

Latifa Madani, journaliste, France  

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger

Ziad Majed, professeur universitaire, France/Liban

Gilles Manceron, historien, France

Marc Mangenot, économiste, militant associatif, France

Firoze Manji, Daraja Press, Kenya

Anne Marchand, sociologue, université Sorbonne-Paris Nord

Fadoua Maroub, présidente de l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme

Catherine Marquet, éditrice, France

Pascale Martin, ancienne députée, France 

Nadia Marzouki, professeure Sciences Po, Paris

Gustave Massiah, économiste, France

History, Emeritus, Stanford University

Marc Mercier, président d’honneur du Réseau Euromed France

Henri Merme, commission internationale Ensemble !

Daniel Mermet, journaliste à Là-bas si j’y suis

Umit Metin, coordinateur de l’association ACORTurquie, France

Nadia Meziane, animatrice de la revue « Lignes de crêtes », France

Hassan Moali, journaliste, Algérie

Viventa Monge Garcia, presidenta del Forum de politica féminista, Espagne

Maati Monjib, historien, Maroc

Claudine Monteil, Femmes Monde, France

Florence Montreynaud, historienne, association Encore féministes !, France

Patrick Mony, militant associatif, France

Aziz Mouats, auteur, Algérie

Mohamed Moubaraki, président d’honneur de Migration Santé, Maroc

Abdellah Mouseddad, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons

Chantal Mouttet, citoyenne Le Pradet (Var, France)

Naïk M’Sili, directrice culturelle, Maroc

Mohamed Nechanch, ancien président de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH)

Olivier Neveux, universitaire, France 

Laura Nuño Gómez, Presidenta de la Red Feminista de Derecho Constitucional y Profesora de Derecho Constitucional, Espagne

Naïma Ouahli, ancienne vice-présidente de l’AMDH et membre de sa commission consultative, Maroc

Hacen Ouali, journaliste, Algérie

Brahim Ouchelh, secrétaire général de l’Association de parents et amis de disparus au Maroc (APADAM)

Akli Ourad, ingénieur, Algérie

Aline Pailler journaliste, France

Hervé Paris, Altercarto

Evelyne Perrin, économiste, France  

Yves Pillant, consultant, France

Aïssa Rahmoune secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Roshdi Rashed, directeur de recherches émérite au CNRS

Vincent Rebérioux, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, France

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (suspendu provisoirement d’activité), Algérie

Kahina Redjala, militante associative, Algérie

Rahim Rezigat, militant associatif, France

Aziz Rhali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)

Denis Richard, militant des droits humains (LDH), France

Thibault Ritchy, porte-parole de Pour une écologie populaire et sociale (PEPS), France

Gérrard Rodriguez, cadre supérieur de santé à la retraite, bénévole à la Cimade, France 

Marguerite Rollinde, militante des droits humains, France

Joël Roman, philosophe, Paris

Bouchra Rouissi, avocate et défenseure des droits humains, Maroc

Christian Rubechi, militant des droits humains (LDH), France

Khadija Ryadi, Prix ONU des droits de l’Homme et présidente de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH), Maroc

Lana Sadeq, présidente de Forum Palestine Citoyenneté

Mohammed Sadkou, avocat, Maroc

Malik Salemkour, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France

Mounir Satouri, député européen Les Écologistes, France

François Sauteray, co-président du MRAP, France

Paola Scalcione,  Zona club Matera, Teacher 

Marc Schade-Poulsen, chercheur invité, Université de Roskilde

Joan W. Scott, professeure émérite, Institute for Advanced Study, Princeton, New Jersey 

Ali Sedjari, professeur des universités, Rabat, Maroc

Sid Ahmed Semiane, auteur et réalisateur, Algérie

Guillaume Sibertin-Blanc, professeur de philosophie, université Paris-VIII, Saint-Denis

Catherine Simon, journaliste

Dominique Sopo, président de SOS Racisme, France

Hamouda Soubhi, président du Forum marocain des alternatives Sud (FMAS), Maroc

Saïd Sougty, président de l’Association de défense des Droits de l’Homme Au Maroc (ASDHOM)

Sara Soujar, defenseure des droits humains, Maroc

Krupa Sriram, Sampark, Inde

Simone Susskind, fondatrice de Actions in the Mediterranean, ancienne sénatrice fédérale et députée bruxelloise, Belgique

Taoufiq Tahani, universitaire, France

Bilquis Tahira, Shirakat-Partnership for Development, Pakistan 

Abdellah Taïa, écrivain, Maroc

Hocine Tandjaoui, écrivain

Saïd Tbel, membre du BC de l’AMDH chargé des relations internationales, Maroc

Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France

Yassine Temlali, chercheur, Algérie

Benoît Teste, secrétaire national de la Fédération syndicale unitaire (FSU), France

Magaly Thill, consultante et experte genre, France 

Jean-Pierre Thorn, cinéaste, France

Enzo Traverso, historien

Dominique Tricaud, avocat

Christian Tutin, professeur émérite, Université de Paris-Est Créteil

Eleni Varikas, professeure émérite de science politiques à l’Université de Paris

Marie-Christine Vergiat, ancienne députée européenne, LDH

Patrice Vermeren, professeur émérite des universités, Université Paris-VIII

Claudine Vidal, sociologue, directrice de recherche émérite au CNRS

Bernard Wallon, consultant, France

Olivia Zémor, militante politique, coordinatrice de l’association Euro-Palestine, France

Abdallah Zniber, militant associatif de l’immigration

Valentine Zuber, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études (PSL)

RDC : la tension diplomatique monte et le Rwanda accuse l’Afrique du Sud de «mentir»

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Armement récupéré

Pour le chef de l’État rwandais Paul Kagame, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains « tordent la réalité », « lancent des attaques délibérées » et « mentent ». Le président rwandais a haussé le ton face aux remarques de l’Afrique du Sud au sujet de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, où le groupe armé M23 et leurs alliés des forces rwandaises ont pris position dans de nombreux quartiers de la ville de Goma.

Des remarques fortes de Paul Kagame, prononcées mercredi 29 janvier, après un sommet virtuel de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), organisé par le président kényan William Ruto depuis le Caire. Le président congolais Félix Tshisekedi n’y a pas participé.

Le chef de l’État rwandais a eu des mots particulièrement durs vis-à-vis du président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains, accusés de « tordre la réalité »« de lancer des attaques délibérées »et même de« mentir ».

Les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont beau se parler deux fois au téléphone depuis le début de la semaine, les relations diplomatiques entre le Rwanda et l’Afrique du Sud semblent toujours aussi tendues.

Dans un tweet publié mercredi soir, Cyril Ramaphosa est notamment revenu sur la mort de 13 soldats sud-africains membres de la force régional d’Afrique australe (SAMIRDC) en RDC. Il attribue leur mort « à une escalade de la violence entre le groupe rebelle M23 et la milice des forces de défense rwandaises, engagées contre l’armée congolaise (FARDC) ».

La terminologie a exaspéré Paul Kagame : « Les forces de défenses rwandaises ne sont pas une milice, c’est une armée », a-t-il répondu sur X. Et de poursuivre : « Ce n’est pas le M23 qui a tué ces soldats sud-africains, mais les FARDC », nommant les forces.

Les forces sous mandat de la Sadec « n’ont pas leur place » en RDC

Le chef de l’État rwandais estime pour sa part que la force régionale d’Afrique Australe qui a été déployée fin 2023 pour appuyer l’armée congolaise dans l’est de la RDC ne peut pas être considérée comme « une force de maintien de la paix ». Selon lui, sa présence constitue « une menace » pour le Rwanda.

La SAMIDRC « n’est pas une force de maintien de la paix, et n’a pas sa place dans cette situation », a martelé M. Kagame dans un message publié sur X. « Elle a été autorisée par la Sadec en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda », a-t-il ajouté.

Paul Kagame a démenti que Pretoria l’ait à cette occasion averti que de nouveaux affrontements dans la région seraient considérés comme une « déclaration de guerre », comme l’ont rapporté plusieurs médias. Mais il a prévenu : « si l’Afrique du Sud préfère la confrontation », le Rwanda peut réagir « à tout moment » en prenant en compte ce « contexte ».

Le président Cyril Ramaphosa avait déjà assuré que « la présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC n’est pas une déclaration de guerre contre quelque pays que ce soit ».

La Sadec annonce un sommet extraordinaire vendredi

La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadec) se réunira vendredi dans la capitale zimbabwéenne Harare pour un sommet extraordinaire sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi son secrétaire général.

Cette « réunion extraordinaire » vise à « discuter des questions relatives à l’est de la RDC », dont la situation est « préoccupante » après la prise ces derniers jours de Goma, principale ville de la région, par le groupe armé antigouvernemental M23 et les forces rwandaises, a indiqué Elias Magosi.

Peu de détails ont filtré jusque-là sur l’agenda de ce sommet. Le secrétaire exécutif de l’organisation, le Botswanais Elias Magosi est resté évasif, même s’il a admis que l’avenir de la mission de la force d’Afrique Australe (SAMIDRC) ferait l’objet de « délibérations ».

Plusieurs des soldats étrangers, d’Afrique du Sud et du Malawi, tués dans le Nord-Kivu la semaine passée, faisaient partie de la SAMIDRC stationnée près de Goma. Selon la presse sud-africaine, les événements des derniers jours pourraient précipiter un retrait de ces soldats, dont la situation actuelle reste floue. 

Dans l’est de la RDC, les activités commencent à reprendre à Goma, alors que le M23 a pris position dans la plupart des quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu.

Sur la route principale Katindo-Ndosho, dans l’ouest de Goma, on pouvait voir ce jeudi des centaines d’habitants marcher. Des motos étaient également de sortie, plus nombreuses que la veille. Des bus de transport en commun aussi dans lesquels montent des passagers. Sur cet axe, quelques rares commerçants ont ouvert leurs boutiques. L’activité a aussi repris à la Grande Barrière. On pouvait voir aujourd’hui davantage de mouvements de voyageurs dans ce poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.

Dans le centre-ville de Goma, en revanche, les magasins et les banques sont restés fermés. En début d’après-midi, l’électricité est revenue dans quelques quartiers de la ville. L’eau et l’internet, eux, restent toujours rares. 

Dans les rues de la capitale provinciale, les traces du conflit sont encore visibles. Des cartouches jonchent le sol à côté d’effets militaires, des vêtements et des véhicules abandonnés sur place. Des éléments du M23 sont visibles par petits groupes sur des ronds-points. Le groupe armé ont pris position dans la plupart des quartiers de la ville. Et ce jeudi, le M23 a par ailleurs tenu sa première conférence de presse dans un grand hôtel de Goma. Le groupe armé soutenu par le Rwanda a réaffirmé ses objectifs.

Avec RFI

Le tribunal administratif de Paris ordonne le réexamen de la demande de titre de séjour

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Tribunal administratif

Par une requête, enregistrée le 31 juillet 2024, devant le Tribunal administratif de Paris (6ème Section – 1ère Chambre), M. NJ demande au tribunal d’annuler la décision du préfet de police de Paris portant refus implicite de sa demande d’admission exceptionnelle au séjour; et à titre principal, d’enjoindre au préfet de police de Paris de lui délivrer un titre de séjour mention « salarié » dans un délai d’un mois à partir du jugement à intervenir, sous astreinte de 200 euros par jour de retard.

M. NJ soutient que la décision est insuffisamment motivée, méconnait les dispositions de l’article L.435-1 du code de de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, ainsi que les stipulations de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, En dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée le 7 novembre 2024, le préfet de police n’a produit aucune observation en défense avant la clôture de l’instruction.

M. NJ, ressortissant haïtien né le 13 décembre 1990, est entré en France le 14 juillet 2014, selon ses déclarations. Le 16 février 2023, il a sollicité un titre de séjour sur le fondement des dispositions de l’article L 435-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

Par la présente requête, M. NJ demande l’annulation de la décision implicite de rejet de titre de séjour prise par le préfet de police.

Sur les conclusions à fin d’annulation :

D’une part, aux termes de l’article. R. 432-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Le silence gardé par l’administration sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet ». L’article R. 432-2 de ce code énonce que : « La décision implicite mentionnée à l’article R*432-1 naît au terme d’un délai de quatre mois ». D’autre part, aux termes de l’article L. 232-4 du code des relations entre le public et l’administration : « Une décision implicite intervenue dans les cas où la décision explicite aurait dû être motivée n’est pas illégale du seul fait qu’elle n’est pas assortie de cette motivation. Toutefois, à la demande de l’intéressé, formulée dans les délais du recours contentieux, les motifs de toute décision implicite de rejet devront lui être communiqués dans le mois suivant cette demande. Dans ce cas, le délai du recours contentieux contre ladite décision est prorogé jusqu’à l’expiration de deux mois suivant le jour où les motifs lui auront été communiqués ». 

Il est constant que le requérant a sollicité son admission exceptionnelle au séjour auprès du préfet de police par une demande enregistrée le 16 février 2023. Du silence gardé par le préfet de police pendant quatre mois est née une décision implicite de rejet le 16 juin 2023, pour laquelle le requérant a sollicité la communication des motifs par une lettre du 23 juillet 2024, reçue le 25 juillet 2024, qui est demeurée sans réponse. Dans ces circonstances, le moyen tiré du défaut de motivation doit être accueilli.

Il résulte de ce qui précède que le requérant est fondé à demander l’annulation de la décision par laquelle le préfet de police a refusé de lui délivrer un titre de séjour, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens de la requête.

La décision par laquelle le préfet de police de Paris a implicitement rejeté la demande de titre de séjour de M. NJ est annulée.

Il a été enjoint au préfet de police de Paris, ou tout préfet territorialement compétent, de procéder au réexamen de la demande de M. NJ dans un délai de trois mois à compter de la notification du présent jugement et de lui délivrer dans l’attente de ce réexamen une autorisation provisoire de séjour.

Me Fayçal Megherbi, avocat

Référence : Jugement du 20 décembre 2024 de la 6ème Section – 1ère Chambre du tribunal administratif de Paris n°2420823/6-1

Wissem Sifouane libre, Mohand Saïd Attaf lourdement condamné

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Wissem Sifouane

Le tribunal criminel de deuxième instance près de la cour d’Alger a condamné Mohand Saïd Attaf à 4 ans de prison. Condamnée à 3 ans de prison, dont 18 mois avec sursis, Wissem Sefouane quitte la prison ce lundi 18 décembre 2023.

Malheureusement, ce n’est pas le cas pour son co-accusé, Mohand Said Attaf, qui a vu sa peine réduite à 04 ans de prison ferme et à une amende.  Wissem Sefouane (24 ans) a écopé, quant à elle, de 03 ans de prison, dont 18 mois avec sursis.

Il est à noter que le parquet a requis 15 ans de prison ferme à l’encontre des deux accusés. Mohand Said Attaf est également poursuivi dans un dossier criminel.

Les détenus d’opinion, Wissem Sefouane et Mohand Saïd Attaf, ont été condamnés le 8 mai dernier, par le tribunal criminel de première instance de Dar El Beida, wilaya d’Alger, respectivement à 3 ans de prison ferme et à 7 ans de prison ferme.

Là aussi, le parquet avait requis 15 ans de prison pour chacun des détenus.

Le procès de la détenue d’opinion Wissem Sefouane est programmé pour le 08 mai 2023 devant le tribunal criminel de première instance de Dar El Beidha, wilaya d’Alger.

La plaidoirie dans le dossier de la détenue d’opinion, Wissem Sifouane, devant la chambre d’accusation près la cour d’Alger ( Ruisseau), a eu lieu mercredi 30 décembre 2022. Il a été procédé à la fin d’octobre 2022 au transfèrment de la détenue d’opinion, Wissem Sefouane, de la prison de Bouira vers celle de Koléa, wilaya de Tipaza.

Wissem Sifouane (24 ans) a été placée sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Bouira le 17 janvier 2022 .

Elle est placé en détention à la prison de Saïd Abid (Bouira).

Pour rappel, Wissem Sifouane a été placée en garde à vue à la brigade de gendarmerie nationale de Bechloul depuis son arrestation mercredi 12 janvier 2022 avec perquisition au domicile familial par des éléments de la gendarmerie nationale.

L.M./Cnld

Les tyrans et la présidentielle !

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Tebboune

On le sait, les tyrans ont toujours des amis. Tout le monde ou presque cherche leur compagnie, du moins jusqu’à leur chute. Ce qui n’est pas le cas des victimes de l’arbitraire.

Les anciens détenus d’opinion en Algérie en savent quelque chose. Ils vivent, certes avec dignité, mais comme des parias. Ils sont considérés comme infréquentables. La peur de représailles du pouvoir y est pour l’essentiel. Mais rien ne dure, autrement les Pharaons auraient toujours régné et la dictature de Pinochet ou Franco continuerait encore à torturer, tuer…

Certes gouverner avec tyrannie est facile car le dictateur ou tyran s’affranchit du devoir de convaincre les oppositions, voire les voix dissidentes. Tout cela nous ramène évidemment à la situation de notre pays. Depuis l’intronisation de Tebboune au pouvoir le 12 décembre 2019 par le général Ahmed Gaïd Salah, les mécanismes de la démocratie ont été systématiquement démantelés. Un ordre arbitraire sans commune mesure est mis en place au mépris des lois de la république. Avec des milliers d’Algériens passés par la case prison pour leurs opinions, les interdictions de toute expression libre dans les médias, la suspension de journaux, la dissolution d’ONG de droits de l’homme et d’associations de la société civile, Abdelmadjid Tebboune ne peut se prévaloir d’être un démocrate. Encore moins de bâtisseur, quand on voit la situation économique dans laquelle macère le pays.

En cela, Tebboune bénéficie de soutiens au sein indéniable de l’état-major de l’armée et de l’Etat profond. Une évidence en Algérie : un candidat comme Tebboune sans assise populaire, sans parti, sans appareil politique, n’a aucune chance d’arriver au pouvoir dans une présidentielle libre et démocratique. Mais on est en Algérie, où les présidents sont le fait de l’Etat profond. Alors convoquer le peuple et sa légitimité comme se flatte de le répéter c’est se moquer de l’intelligence du peuple.

A une année de la présidentielle, une question s’impose : va-t-on assister à un simulacre d’élection encore une fois et de fait compromettre de nouvelles générations d’Algériens ?

Afrique du Nord News

Les otages israéliens tués «par erreur» à Gaza brandissaient un drapeau blanc

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Attaque du 7 octobre

Israël observe samedi 16 décembre un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. 

Le Hamas a fait état de « combats acharnés » dans le secteur de Jabaliya et de frappes aériennes et de tirs d’artillerie intenses à Khan Younès. 

Israël observe samedi un deuil après la mort de trois otages tués « par erreur » par ses soldats dans la bande de Gaza assiégée. Les victimes ont été tuées au cours d’opérations dans un quartier de la ville de Gaza. Selon l’enquête préliminaire sur l’incident, les trois otages brandissaient un drapeau blanc lorsque les troupes ont ouvert le feu, l’un d’entre eux criait à l’aide en hébreu. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a, dès l’annonce de l’armée, regretté « une insupportable tragédie » qui plonge « tout l’État d’Israël dans le deuil ».

Des familles d’otages israéliens et des sympathisants ont défilé vendredi soir avec des photos de captifs devant le ministère israélien de la Défense à Tel-Aviv pour demander un accord immédiat en vue de leur libération. « Chaque jour, un otage meurt », pouvait-on lire sur une affiche alors qu’un drapeau israélien placé dans la rue a été aspergé de peinture rouge évoquant du sang. Un nouveau rassemblement est prévu samedi à Tel-Aviv.

David Barnea, le chef du Mossad, les services secrets extérieurs israéliens, aurait rencontré vendredi soir le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche du dossier. La rencontre était prévue en Europe et devait porter sur une seconde phase de trêve, afin de permettre la libération d’otages.

Le journaliste d’Al Jazeera, Samer Abou Daqa, tué vendredi dans une frappe israélienne dans la bande de Gaza, selon la chaîne qatarie, a été enterré ce samedi 16 décembre à Khan Younès dans le sud du territoire palestinien. Sa dépouille, sur laquelle avaient été posés son gilet pare-balles siglé « presse » et son casque, a été transporté à travers la foule à Khan Younès, avant d’être enterré dans un trou creusé par des confrères.

Huit palestiniens ont été arrêtés à Naplouse, en Cisjordanie occupée, où l’armée israélienne a lancé une nouvelle opération, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. La violence s’est intensifiée dans ce territoire occupé après le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza de la guerre à Gaza.

Environ 18 800 Palestiniens ont été tués dans les frappes israéliennes sur Gaza depuis le 7 octobre, selon le gouvernement du Hamas. Près de 51 000 personnes ont également été blessées. Selon le ministère de la Santé de l’enclave, 70 % des victimes sont des femmes et des jeunes de moins de 18 ans. Plus de 1 200 Israéliens ont été tués.

RFI

Les régimes du Grand Maghreb convergent pour réprimer leurs peuples

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Simultanément avec Lakome.2 (Maroc), Maghreb Emergent et Mediapart (France), nous, publions ce texte collectif qui s’inquiète de l’état des libertés démocratiques dans l’ensemble du Grand Maghreb.

Signé par trente-trois organisations et plus de deux cents personnalités maghrébines, il en appelle aux forces intellectuelles, associatives et politiques afin de manifester leur « solidarité avec tous les détenus d’opinion, les réprimés et les marginalisés de la région ». Parmi les signataires :
– d’Algérie, Ihsane El Kadi, directeur de Radio M et de Maghreb Émergent, détenu d’opinion, des responsables d’organisations dissoutes (Rassemblement action Jeunesse-RAJ, Ligue algérienne de défense des droits de l’homme-LADDH) ou suspendues (Parti socialiste des travailleurs-PST) ;
– du Maroc, l’historien Maati Monjib, en liberté surveillée et interdit de sortie du territoire, des proches des journalistes détenus Omar Radi et Souleymane Raïssouni, et de Nacer Zefzafi, condamné à vingt ans de prison ; – de Tunisie, Cheïma Issa et Jawher Ben Mbark, membres du Front national du salut, poursuivis pour leurs opinions. Le communique :

Il semble que les rêves des peuples de la région se soient évaporés aujourd’hui, après l’espoir suscité par ce qu’on a appelé le « printemps arabe », qui a concerné, à divers degrés, la Tunisie, l’Egypte, la Libye, le Maroc puis, plus tard, l’Algérie, dont le Hirak a réussi non seulement à annuler la reconduction pour un cinquième mandat d’un président malade, épuisé et absent de la scène politique, mais aussi à revendiquer pendant des mois la liberté, la justice, la pluralité et la démocratie.

Au-delà de l’analyse des répercussions de la transition démocratique en Tunisie après le 25 juillet 2021, ou des causes de la guerre civile et de l’ingérence étrangère en Libye, ou des violations croissantes des droits et libertés à la suite des élections algériennes, ou de l’usage par l’Etat marocain de « techniques sournoises » d’un code pénal obsolète et contesté, de campagnes de harcèlement et de diffamation pour réprimer davantage la société civile et les journalistes indépendants, ou encore des atteintes aux libertés en Mauritanie, nous sommes aujourd’hui interpellés, en tant que militant(e)s associatif(ve)s, syndicalistes et politiques, intellectuel(le)s et artistes au sein de l’espace maghrébin et ailleurs, à plus de coordination et de solidarité pour :

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– redynamiser et défendre notre slogan que nous avons porté pendant des décennies, le slogan d’un « Maghreb des peuples » qui revendique la liberté, l’égalité, la justice, la pluralité et la démocratie ;

– unifier nos forces maghrébines, civiles et politiques, pour faire face à l’oppression et pour nous engager, par des actions communes, dans la solidarité avec tous les détenus, les réprimés, les marginalisés : déclarations, séminaires, réunions et manifestations… ;

– dénoncer toutes les agressions et les violations des droits et libertés perpétrées par le pouvoir dans chacun des pays du Maghreb, en les considérant comme une agression à l’encontre de tous les peuples de la région.

Contact : Maghreblibertes@gmail.com

Les premiers signataires

Fouad Abdelmoumni, économiste [MAROC]

Hichem Abdessamad, historien [TUNISIE]

Chafik Abdi, journaliste [ALGÉRIE]

Hakim Addad, militant politique [ALGÉRIE]

Lahouari Addi, sociologue [ALGÉRIE]

Abderazak Adel, universitaire [ALGÉRIE]

Fatna Afid, militante syndicaliste [MAROC]

Hassan Aglagal, militant des droits humains, président de l’AMDH Paris/ IDF [MAROC]

Ayad Ahram, défenseur des droits humains [MAROC]

Khadija Aïnani, militante des droits humains [MAROC]

Ali Aït Djoudi, militant associatif, défenseur des droits humains [ALGÉRIE]

Arezki Aït Larbi, journaliste free lance, éditeur [ALGÉRIE]

Mourad Aït Ouarab, journaliste [ALGÉRIE]

Sanhadja Akhrouf, militante féministe [ALGÉRIE]

Ahmed Akroud, militant des droits humains [TUNISIE]

Zineb Ali-Benali, professeure émérite des universités [ALGÉRIE]

Abdelkérim Allagui, professeur universitaire retraité, militant des droits de l’Homme [TUNISIE]

Mourad Allal, directeur de centre de formation [TUNISIE]

Tewfik Allal, militant associatif [ALGÉRIE]

Abdessalem Amakhtari, militant des droits de l’Homme et de l’immigration [MAROC]

Leïla Amili, militante associative [MAROC]

Ghanima Ammour, poétesse [ALGÉRIE]

Ali Anouzla, journaliste [MAROC]

Ahmed Arehmouch, activiste du mouvement amazigh [MAROC]

Sion Assidon, citoyen [MAROC]

Mehdi Attar-Semlali, militant associatif [MAROC]

Boualem Azahoum, militant associatif de l’immigration maghrébine et militant du hirak du Rif [MAROC]

Nabil Azouz, enseignant, militant pour la démocratie [TUNISIE]

Mehdi Baala, journaliste [ALGÉRIE]

Yamina Baïr, journaliste [ALGÉRIE]

Malika Bakhti, ingénieure d’études [ALGÉRIE]

Mohamed Bazza, militant associatif [MAROC]

Adda Bekkouche, ancien enseignant universitaire, maire-adjoint de Colombes [ALGÉRIE]

Habib Bel Hedi, producteur [TUNISIE]

Bochra Belhaj Hamida, avocate, ancienne députée de l’ARP [TUNISIE]

Fathi Bel Haj Yahya, écrivain [TUNISIE]

Souhayer Belhassen, présidente d’honneur de la FIDH [TUNISIE]

Fayçal Benabdallah, président de la FTCR [TUNISIE]

Faouzi Ben Abderrahman, militant politique indépendant [TUNISIE]

Rabaa Ben Achour, universitaire [TUNISIE]

Sana Ben Achour, juriste, présidente de l’association Beyti [TUNISIE]

Ali Ben Ameur, universitaire, militant des droits humains [TUNISIE]

Bachir Ben Barka, universitaire retraité [MAROC]

Madjid Benchikh, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger [ALGÉRIE]

Mustapha Benfodil, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]

Hechmi Ben Frej, militant associatif [TUNISIE]

Saïda Ben Garrach, avocate au barreau de Tunisie et ancienne conseillère aux droits de l’Homme à la présidence de la république [TUNISIE]

Monia Ben Jemia, juriste [TUNISIE]

Saïd Benmerad, expert en développement local [ALGÉRIE]

Ali Bensaad, géographe [ALGÉRIE]

Mohamed Ben Saïd, médecin, militant des droits humains [TUNISIE]

Sihem Bensedrine, présidente de l’association Mémoire et citoyenneté [TUNISIE]

Raja Ben Slama, professeure des universités, psychanalyste [TUNISIE]

Abdou Berrada, journaliste [MAROC]

Hayat Berrada-Bousta, universitaire [MAROC]

Nourredine Bessadi, consultant indépendant [ALGÉRIE]

Sophie Bessis, historienne [TUNISIE]

Mohamed Bhar, artiste chanteur [TUNISIE]

Saïd Bouamama, sociologue, militant associatif [ALGÉRIE]

Mostefa Bouchachi, avocat [ALGÉRIE]

Abderrahmane Bouchène, éditeur [ALGÉRIE]

Larbi Bouguerra, membre de l’académie Beyt El Hikma [TUNISIE]

Hamid Bouhaddouni, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]

Hocine Boukella, musicien [ALGÉRIE]

Alima Boumediene-Thiéry, avocate, parlementaire honoraire [ALGÉRIE]

Mouloud Boumghar, universitaire [ALGÉRIE]

Omar Bouraba, militant associatif [ALGÉRIE]

Ali Brahimi, juriste, militant démocrate [ALGÉRIE]

Nadia Chaabane, ancienne députée de la Constituante [TUNISIE]

Khémaïes Chammari, militant des droits de l’homme, ancien ambassadeur [TUNISIE]

Kacem Chebab, militant du FMVJ et et de la CMODH [MAROC]

Hédi Chenchabi, directeur de centre de formation [TUNISIE]

Henda Chennaoui, militante associative [TUNISIE]

Mouhieddine Cherbib, défenseur de droits humains [TUNISIE]

Khadija Chérif, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]

Altya Chérif-Chammari, avocate, militante féministe [TUNISIE]

Alice Cherki, psychanalyste [ALGÉRIE]

Fatiha Cherribi, mère du journaliste détenu Omar Radi [MAROC]

Yasmina Chouaki, militante féministe [ALGÉRIE]

Larbi Chouikha, universitaire [TUNISIE]

Mohsen Chouikha, universitaire [TUNISIE]

Ahmed Dahmani, universitaire, défenseur des droits de l’Homme [ALGÉRIE]

Karima Dirèche, historienne [ALGÉRIE]

Saïd Djaafar, journaliste [ALGÉRIE]

Abdelnasser Djabi, sociologue [ALGÉRIE]

Yahya Djafari, enseignant retraité [TUNISIE]

Habiba Djahnine, réalisatrice, féministe [ALGÉRIE]

Nadir Djermoune, architecte urbaniste [ALGÉRIE]

Daikha Dridi, journaliste [ALGÉRIE]

Mohsen Dridi, militant associatif de l’immigration [TUNISIE]

Nassera Dutour, présidente du CFDA et et de la FEMED [ALGÉRIE]

Ali El Baz, militant de l’immigration [MAROC]

Nadia El Fani, cinéaste [TUNISIE]

Naceur El Idrissi, président du réseau ATMF [MAROC]

Ihsane El Kadi, journaliste, détenu d’opinion, directeur de Radio M et du journal électronique Maghreb Emergent [ALGÉRIE]

Tin Hinane El Kadi, universitaire [ALGÉRIE]

Driss El Khorchi, militant associatif [MAROC]

Rachid El Manouzi, président APADM [MAROC]

El Kabir El Miloudi, militant des droits humains [MAROC]

Hakim Fékih, activiste [TUNISIE]

Frej Fenniche, ancien haut-fonctionnaire aux Nations unies [TUNISIE]

Wahid Ferchichi, professeur de droit [TUNISIE]

Mohamed-Chérif Ferjani, universitaire [TUNISIE]

Abdelouhab Fersaoui, militant politique (ex-président de RAJ, association dissoute) [ALGÉRIE]

Yosra Frawes, ancienne présidente de l’ATFD [TUNISIE]

Souad Frikech, militante associative et des droits humains [MAROC]

Ahmed Galai, Solidarité laïque Méditerranée [TUNISIE]

Najla Gharbi, universitaire, chercheure [TUNISIE]

Sarra Grira, membre du comité éditorial de « Orient XXI » [TUNISIE]

Saloua Grissa, directrice de l’association Droit à la différence [TUNISIE]

Ali Guenoun, historien [ALGÉRIE]

Selma Hajri, médecin, militante des droits humains [TUNISIE]

Ayachi Hammami, avocat au barreau de Tunisie et ancien ministre des droits de l’Homme [TUNISIE]

Nabila Hamza, sociologue, conseillère municipale [TUNISIE]

Maher Hanine, sociologue, militant associatif et politique [TUNISIE]

Zaki Hannache, défenseur des droits de l’Homme [ALGÉRIE]

Abdennour Haouati, cadre gestionnaire à la retraite [ALGÉRIE]

Mohammed Harbi, historien [ALGÉRIE]

Fouad Hassam, syndicaliste [ALGÉRIE]

Abderrahmane Hedhili, président du FTDES [TUNISIE]

Mohammed Hennad, universitaire [ALGÉRIE]

Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’économie, membre du CEDETIM [ALGÉRIE]

Abdelkérim Hizaoui, universitaire [TUNISIE]

Ouali Ilikoud, universitaire [ALGÉRIE]

Amar Ingrachen, éditeur et journaliste [ALGÉRIE]

Mohamed Iouanoughene, journaliste [ALGÉRIE]

Cheima Issa, membre du Front de salut national [TUNISIE]

Aïcha Jabrane, militante associative [MAROC]

Mohamed Jaite, avocat au barreau de Paris [MAROC]

Abderrahim Jamaï, avocat au barreau de Rabat, ancien bâtonnier, membre du collectif d’avocats en défense des détenus du hirak du Rif [MAROC]

Aboubakr Jamaï, enseignant/journaliste [MAROC]

Kamel Jendoubi, militant des droits humains [TUNISIE]

Abdelkébir Jmaiai, activiste associatif, militant des droits humains [MAROC]

Halima Jouini, féministe, militante de droits humains [TUNISIE]

Aïssa Kadri, sociologue [ALGÉRIE]

Habib Kazdaghli, historien universitaire, ancien doyen de la Faculté de la Manouba [TUNISIE]

Melek Kefif, médecin, militant associatif [TUNISIE]

Myriam Kendsi, artiste peintre [ALGÉRIE]

Tahar Khalfoune, universitaire [ALGÉRIE]

Abdelmoumen Khelil, militant des droits humains [ALGÉRIE]

Mohamed Khenissi, président de l’association Nachaz [TUNISIE]

Ramy Khouili, militant associatif et des droits humains [TUNISIE]

Hosni Kitouni, historien [ALGÉRIE]

Anouar Kousri, avocat, ancien vice-président de la LTDH [TUNISIE]

Aziz Krichen, économiste, ancien ministre-conseiller à la présidence de la république [TUNISIE]

Abdellatif Laâbi, écrivain [MAROC]

Souad Labbize, autrice [ALGÉRIE]

Kamel Lahbib, militant associatif, défenseur des droits humains [MAROC]

Djaffar Lakhdari, consultant [ALGÉRIE]

Olfa Lamloum, politologue [TUNISIE]

Samir Larabi, doctorant en sociologie [ALGÉRIE]

H’mida Layachi, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]

Hakima Lebbar, psychanalyste, galeriste, militante pour la défense  des droits humains [MAROC]

Mohieddine Legha, secrétaire général de la LTDH [TUNISIE]

Adel Ltifi, historien [TUNISIE]

Gérard Maarek, urbaniste [TUNISIE]

Djemaa Maazouzi, professeure et chercheure [ALGÉRIE]

Fatimata M’Baye, avocate au barreau de Mauritanie et présidente de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) [MAURITANIE]

Jawher Ben Mbarek, membre du Front de salut national [TUNISIE]

Insaf Machta, universitaire [TUNISIE]

Lotfi Madani, consultant, expert en communication [ALGÉRIE]

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger, ancien président de la Commission du droit international de l’ONU, ancien juge ad hoc de la Cour internationale de justice [ALGÉRIE]

Mustapha Majdi, acteur associatif [MAROC]

Rachid Maloui, syndicaliste [ALGÉRIE]

Hicham Mansouri, journaliste [MAROC]

Jalel Matri, militant associatif [TUNISIE]

Imed Melliti, sociologue [TUNISIE]

Aziz Mkichri, militant associatif [MAROC]

Khadija Mohsen-Finan, universitaire [TUNISIE]

Maati Monjib, historien [MAROC]

Nabil Montassar, historien, syndicaliste et militant LTDH [TUNISIE]

Abdellatif Mortajine, militant de l’immigration [MAROC]

Mawaheb Mosbah, militante politique [TUNISIE]

Rosa Moussaoui, journaliste [ALGÉRIE]

Bachir Moutik, militant associatif [Sahraoui]

Chérif Msadek, militant associatif [TUNISIE]

Jamel Msallem, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]

Mohamed Nachi, sociologue [TUNISIE]

Hatem Nafti, journaliste essayiste [TUNISIE]

Youssef Thierno Niane, avocat au barreau de Mauritanie et représentant de l’Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH) à Nouadhibou [MAURITANIE]

Mamamdou Niang, syndicaliste (CGTM) [MAURITANIE]

Omar Ouali, journaliste [ALGÉRIE]

Meziane Ourad, journaliste [ALGÉRIE]

Driss Radi, père de Omar Radi, journaliste détenu [MAROC]

Lilia Rebaï, féministe, militante des droits humains [TUNISIE]

Mahmoud Rechidi, militant politique, ex-SG du Parti socialiste des travailleurs (suspendu et réprimé) [ALGÉRIE]

Hamadi Redissi, universitaire, philosophe [TUNISIE]

Kahina Redjala, militante associative [ALGÉRIE]

Aziz Rhali, pharmacien, président de l’AMDH [MAROC]

Khadija Ryadi, défenseure des droits humains, lauréate du rix de l’ONU pour les droits de l’Homme [MAROC]

Messaoud Romdhani, militant des droits humains [TUNISIE]

Mohamed Sadkou, avocat au barreau de Rabat et défenseur de détenus d’opinion, d’activistes de mouvements sociaux et des journalistes Omar Radi et Soulaimane Raissouni, et de l’historien Maati Monjib [MAROC]

Fathia Saïdi, sociologue, enseignante chercheure à l’ISSH [TUNISIE]

Youssef Raissouni, proche de Souleymane Raissouni, journaliste détenu [MAROC]

Salhi, militant de droits humains [TUNISIE]

Saïd Salhi, défenseur des droits humains (vice-président de la LADDH, réprimée et dissoute) [ALGÉRIE]

Mamdou-Moctar Sarr, secrétaire exécutif du FONADH [MAURITANIE]

Jamila Sayouri, avocate, militante pour les droits humains [MAROC]

Youssef Seddik, écrivain philosophe [TUNISIE]

Sid Ahmed Semiane, auteur [ALGÉRIE]

Abderrahim Sioui, militant associatif [MAROC]

Tahar Si Serir, militant associatif [ALGÉRIE]

Hichem Skik, universitaire, militant politique [TUNISIE]

Hamouda Soubhi, militant altermondialiste [TUNISIE]

Saïd Sougty, président de l’ASDHOM [MAROC]

Sami Souihli, médecin, syndicaliste [TUNISIE]

Imad Stitou, journaliste [MAROC]

Taoufiq Tahani, universitaire et militant associatif [MAROC]

Samir Taieb, universitaire, ancien ministre [TUNISIE]

Alaa Talbi, militant associatif [TUNISIE]

Wassyla Tamzali, essayiste, féministe, activiste culturelle [ALGÉRIE]

Hocine Tandjaoui, écrivain [ALGÉRIE]

Atmane Tazaghart, écrivain et journaliste [ALGÉRIE]

Nadia Tazi, philosophe [MAROC]

Yassine Temlali, chercheur, historien [ALGÉRIE]

Fethi Tlili, militant associatif [TUNISIE]

Ridha Tlili, universitaire [TUNISIE]

Mokhtar Trifi, président d’honneur de la LTDH [TUNISIE]

Hamid Arab, directeur du site www.lematindalgerie.com (Algérie)

Françoise Valensi, médecin [TUNISIE]

Ahmed Zefzafi, père de Nacer Zefzafi, détenu d’opinion [MAROC]

Najet Zemmouri, militante des droits humains [TUNISIE]

Abdallah Zniber, militant associatif de l’immigration [MAROC]

Neïla Zoghlami Tlili, présidente de l’ATFD [TUNISIE]

ORGANISATIONS

Agir pour le changement et la démocratie en Algérie (ACDA)

Association Adala Pour un procès équitable [MAROC]

Association de défense des droits de l’Homme au Maroc (ASDHOM)

Association de parents et amis de disparus au Maroc (APADM)

Association des Marocains en France (AMF)

Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)

Association Khamsa Solidaire Ici et Ailleurs [FRANCE]

Association Le droit à la différence [TUNISIE]

Association Le Pont de Genève [SUISSE]

Association Les mains libres [MAROC]

Association mauritanienne des droits de l’Homme (AMDH)

Association Perspectives El Amel Ettounsi

Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD)

Collectif Soumoud [TUNISIE]

Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT)

Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA)

Confédération générale des travailleurs en Mauritanie (CGTM)

Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)

Euro-Mediterraan Centrum Migratie & Ontwikkeling (EMCEMO) [PAYS-BAS]

Euromed-droits

Fédération des Tunisiens citoyens des deux rives (FTCR)

Forum marocain des alternatifs Sud (FMAS)

Forum marocain Vérité et justice (FMVJ)

Forum des organisations nationales des droits humains en Mauritanie (FONADH)

Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES)

Institut Mehdi-Ben Barka – Mémoire vivante

Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH)

Na’oura-Bruxelles

Nachaz-Dissonance [TUNISIE]

Riposte internationale [ALGÉRIE]

SOS Migrants

Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) [ALGÉRIE]

Union des travailleurs immigrés tunisiens (UTIT)

Déclaration

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RIPOSTE INTERNATIONALE condamne avec la plus grande fermeté l’acharnement judiciaire dont fait l’objet le journaliste EL KADI IHSANE depuis février 2019 et qui tend à se banaliser du fait de sa chronicité .RIPOSTE INTERNATIONALE dénonce les procédés en totale violations des dispositions réglementaires et des traités internationaux régulièrement ratifiés. Les éléments en notre possession largement corroborés par l’entourage du journaliste, nous confirment la volonté de normaliser les derniers remparts du journalisme indépendant. RIPOSTE INTERNATIONALE se réserve le droit de saisir l’opinion et les institutions internationales sur ces incessantes attaques à l’encontre du droit fondamental de la liberté d’expression à la base aussi de la pratique libre du journalisme et son corollaire à savoir le droit à la libre l’information.RIPOSTE INTERNATIONALE témoigne de sa solidarité à l’égard du journaliste IHSANEEL KADI ; de sa famille et de la famille journalistique qui continue à honorer les valeurs d’une pratique empreinte d’éthique. RIPOSTE INTERNATIONALE exige la cessation de ces harcèlement à l’encontre des citoyens soucieux de l’avenir de leur pays ainsi que la cessation des procès spectacle et la libération inconditionnelle des détenus d’opinion et détenus politiques .RIPOSTE INTERNATIONALE prend à témoin la communauté internationale sur la dérive autoritaire des autorités algériennes étouffant toute possibilité de divergence .

pour le bureau fédéralele

président ALI AIT DJOUD

Les Algériens sont très forts : ils savent vexer Xavier Driencourt

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Xavier Driencourt chez lui à Paris

Xavier Driencourt, ancien ambassadeur de France à Alger, a récemment formulé une phrase qui mérite de figurer dans le Panthéon des lamentations postcoloniales : « Les Algériens sont très forts, ils savent humilier les diplomates. »

Ah, l’humiliation… jadis instrument de domination des puissances coloniales, voici qu’elle se retourne contre ses anciens maîtres. Ironie historique ? Non, karma diplomatique. La guerre d’Algérie, officiellement terminée en 1962, n’a pas cessé de résonner dans les couloirs feutrés du Quai d’Orsay. Et voilà que ce qu’on croyait être une relation stabilisée, politiquement et symboliquement, montre des signes de tension persistants.

Derrière la phrase de Driencourt, qui s’apparente davantage à un soupir qu’à une analyse diplomatique, se cache un ressentiment aussi vieux que les luttes pour l’indépendance. Driencourt ne parle ni de visas, ni de coopération bilatérale, ni de questions économiques. Il parle d’un mal plus intime : la vexation nationale. Une Algérie qui se permet de snober la France, de ne pas suivre les signaux de son ancienne tutelle, voire de lui tenir tête ? Une humiliation, bien entendu.

Mais alors, de quoi parle-t-on vraiment ? S’agit-il d’une stratégie algérienne bien orchestrée — une « guérilla protocolaire » à la sauce FLN — ou est-ce un syndrome purement français, celui de la dignité piétinée chaque fois qu’un ancien colonisé ose se tenir droit ? Si l’on suit la logique du diplomate meurtri, toute affirmation d’égalité deviendrait une offense. Mais derrière cette blessure se cache une vérité plus complexe.

Loin d’être une tactique algérienne, ce que Driencourt perçoit comme de l’humiliation est peut-être simplement le renversement des rapports de domination symbolique. L’Algérie « sait vexer » parce qu’elle a cessé de jouer le jeu de la subordination. Et pour certains diplomates français, ce simple acte de se tenir droit et de refuser de se soumettre semble plus insupportable qu’un discours de Boumédiène en boucle.

En réalité, ce que Driencourt appelle « humiliation » pourrait bien être, ni plus ni moins, le fait d’avoir été reçu en égal — sans tapis rouge, sans gestes de gratitude forcée. Pour certains, cela représente déjà une défaite symbolique, une perte de contrôle. La vraie humiliation, en somme, est d’être confronté à une Algérie qui n’attend plus de permissions et qui parle avec une affirmation sereine de sa souveraineté.

Les Algériens ne cherchent pas à humilier. Et pourtant, ce n’est pas l’Algérie qui humilie la France. C’est plutôt la mémoire mal digérée de la France qui humilie, à chaque fois qu’elle exige la reconnaissance de sa grandeur passée sans être prête à regarder en face les plaies laissées par sa colonisation. Chaque fois qu’un ancien diplomate confond son ressentiment personnel avec un acte de guerre psychologique, la France se replonge dans ses vieux démons.

Les Algériens ne vexent pas. Ils rappellent que l’époque des « dominés muets » est révolue. Ils exigent d’être entendus. Et si cela vexe encore certains hauts fonctionnaires français, c’est peut-être le signe qu’il est temps de repenser les rapports de force.

Mais pourquoi Xavier Driencourt se sent-il humilié ? Parce que la France n’est plus en position de surplomb. Elle n’est plus l’ancienne puissance mondiale, imposant son ordre à ses anciennes colonies. Au contraire, la France se retrouve, parfois, à devoir écouter, à devoir comprendre les préoccupations des pays qu’elle a longtemps dominés.

Parce que l’Algérie ne demande plus la permission de parler fort. Elle n’a plus besoin de jouer la politesse diplomatique pour faire valoir ses intérêts. Quand un pays ne se plie plus aux règles de courtoisie imposées par ses anciens oppresseurs, cela peut être perçu comme une provocation. Pourtant, c’est simplement l’expression d’une souveraineté retrouvée.

Parce que, enfin, la mémoire coloniale est toujours là, elle n’a pas été digérée. Quand l’Algérie parle de réparations, d’excuses, ou de reconnaissance des tortures infligées pendant la guerre d’Algérie, elle ne fait que demander un examen de conscience, une réécriture des narrations historiques que la France a longtemps conservées sous son contrôle. Et ça, bien sûr, c’est vécu comme une humiliation — mais uniquement pour ceux qui refusent de remettre en question la version officielle de l’Histoire.

Parce que la France ne fait plus peur. Ce n’est plus l’ancienne puissance coloniale qui impose son pouvoir. L’Algérie n’a plus peur de la France. Elle se permet même de remettre en question son passé. Elle ne craint plus ses critiques. Elle se soucie davantage de son propre futur que de la réconciliation imposée par son ancien colonisateur. Cela, pour un pays qui a toujours vu dans ses anciennes colonies des vassaux à contrôler, c’est l’oubli ultime.

L’humiliation n’est peut-être qu’un autre nom pour la perte de centralité.

La France ne domine plus le récit, ne fait plus trembler ses anciennes colonies,

et surtout — sacrilège ultime — elle n’est plus le nombril du monde.

Il serait temps de s’y habituer.

Dr A. Boumezrag

On a colonisé, on s’est planté… et vous, vous avez fait quoi ?

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Armée française surveille des Algériens

On a colonisé, avec des bibles dans les poches et des fusils dans les mains. On est venus « civiliser », traduisez : prendre l’or, briser les peuples, imposer la langue du maître, découper des frontières comme on découpe un steak dans l’assiette du dimanche.

On a construit des chemins de fer qui menaient toujours vers le port, jamais vers l’école. Puis on a planté des drapeaux, on a gravé nos noms sur des statues, on a élevé des monuments aux « grands hommes »… et on a oublié les morts sans sépulture.

Et puis, au fil des décennies, on s’est planté. Spectaculairement. Échec moral, faillite humaine, karma historique. Le siècle a changé, les colonies sont devenues des pays indépendants – sur le papier. On a remis les clés du sous-sol (mais pas les ressources), on a gardé la langue, les contrats, les dettes. On a fait mine de partir mais on a laissé nos banques, nos ONG, nos bases militaires. On a troqué les bottes contre les briefcases. C’est plus discret.

Alors oui, on s’est planté. L’histoire nous jugera. Ou plutôt, elle a déjà commencé à le faire – dans les musées, dans les rues où tombent les statues, dans les manuels qu’on réécrit à la hâte avant que les enfants ne posent trop de questions. On pleure maintenant les blessures qu’on a infligées, on finance quelques bourses, on restitue deux ou trois masques sacrés… emballés dans du papier bulle. De temps en temps, on dit « pardon », mais jamais sur un ton assez fort pour être entendus au fond du Sahel ou des banlieues.

Mais… vous, descendants des colonisés, enfants des oubliés, qu’avez-vous fait ?
Avez-vous simplement hérité du traumatisme ou en avez-vous fait un levier ?
Avez-vous revendiqué vos racines ou laissé la mémoire s’effriter à la lumière bleue des écrans ?
Avez-vous construit des futurs ou répété les échecs postcoloniaux en boucle, comme un vieux disque rayé ?

Parce que l’indépendance sans conscience est un héritage en solde. Et l’autodétermination ne se télécharge pas sur TikTok.

Le vrai danger aujourd’hui, ce n’est plus le colon blanc à casque rond. C’est l’oubli.
L’oubli des luttes, l’oubli de l’humiliation, l’oubli que l’Histoire, si on ne la confronte pas, recommence.
Et dans ce monde globalisé, ubérisé, numérisé, on peut très bien être colonisé par des algorithmes, par des dettes, par des modèles économiques légués par l’ancien maître — mais brandis aujourd’hui par de nouvelles puissances aux visages plus polis.

La planète est un village, dit-on. Mais quel genre de village ? Un où les anciens racontent encore l’histoire sous le baobab, ou un où la jeunesse défile sur Instagram pendant que la mémoire s’évapore comme un tweet mal liké ?

Alors non, cette chronique n’est pas une confession. C’est un miroir.

Regardez bien. On a colonisé, on s’est planté… et vous, vous avez fait quoi ?

Vous avez hérité de terres pillées, de langues fracturées, d’identités bricolées entre deux continents, et pourtant… certains d’entre vous ont relevé la tête. D’autres l’ont baissée pour éviter de regarder le vide qu’on leur a laissé. Et beaucoup se débattent dans une double injonction : être fiers d’un passé volé et performants dans un présent programmé par d’autres.

Vous avez été des statistiques dans les rapports d’ONG, des sujets de thèse dans les universités du Nord, des images dans les clips de sensibilisation. On vous a dit que vous étiez « résilients », ce mot anesthésiant qu’on balance quand on ne veut pas dire « abandonnés ».

Et maintenant que le monde tient dans une poche, que les continents se parlent en visio et que les luttes se mènent par hashtags interposés, que faites-vous de cette mémoire ? Est-elle un carburant ou un fardeau ?
Faites-vous de la décolonisation un projet politique ou un décor Instagram ?
Rêvez-vous d’un avenir en propre ou d’un visa pour ailleurs ?

Mais attention, cette chronique n’est pas un procès. Ni des colonisateurs, ni des colonisés. Elle est un rappel brutal que personne n’échappe à l’Histoire, même en 5G.

Parce qu’en 2025, la colonisation n’est plus qu’un fait historique : c’est une matrice.
Elle a codé les privilèges, les douleurs, les systèmes d’éducation, les flux économiques, les récits officiels.
Elle est dans les algorithmes qui décident quelles vies valent d’être vues, dans les brevets déposés sur des plantes sacrées, dans la monnaie encore imprimée à Paris. Elle est dans les regards soupçonneux à la douane, dans les CV écartés au prénom trop exotique, dans les ONG qui distribuent des moustiquaires sans jamais écouter les rêves.

Et pourtant… il reste une chance.

Une chance d’en faire autre chose. De transformer la mémoire en puissance, la colère en conscience, les cicatrices en cartographie d’avenir. Il faut pour cela du courage, pas seulement pour dénoncer, mais pour créer. Pas seulement pour se souvenir, mais pour bâtir du nouveau.

Ce n’est pas une page à tourner, c’est un livre à réécrire ensemble — dans toutes les langues, avec toutes les mémoires, même les plus inconfortables.

Alors oui, on a colonisé, on s’est planté. Et vous, vous avez fait quoi ?
Ferez-vous mieux ?
Ferez-vous autrement ?
Ferez-vous ensemble ?

Parce qu’au final, comme le disait Mandela, « l’histoire ne nous juge pas sur les épreuves que nous avons subies, mais sur la manière dont nous avons choisi de les surmonter. »

Et ça, c’est une question qui ne se sous-traite pas.

Epilogue ; Alors que l’Histoire tangue entre oublis stratégiques et mémoires blessées, entre statues déboulonnées et récits recomposés, une vérité demeure : on ne peut pas réparer l’avenir sans affronter le passé. La colonisation n’est pas une parenthèse fermée, c’est un fil rouge qui traverse encore nos économies, nos imaginaires, nos frontières et nos silences.
Mais ce fil, chacun peut choisir de le tordre, de le rompre ou d’en faire une corde solide pour relier, pour élever, pour transmettre autrement.

Parce qu’au fond, la véritable décolonisation ne se décrète pas — elle se construit, mot après mot, acte après acte, génération après génération. Elle commence quand on cesse de désigner des coupables pour enfin partager des responsabilités.

« Ils ont tenté de nous enterrer. Ils ne savaient pas que nous étions des graines. »
— Proverbe mexicain

Dr A. Boumezrag

Riposte Internationale rejette le musèlement des voix dissidentes et des médias en Algérie

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Censure de la presse

Riposte Internationale, ONG de défense des droits humains, s’indigne du blocage de son site par le régime algérien et rappelle le sort fait à la presse en Algérie.

Dans un contexte marqué par des tensions diplomatiques entre l’Algérie, les pays du Sahel, le Maroc et la France, Riposte Internationale tient à exprimer sa vive préoccupation face à l’érosion continue des libertés fondamentales, notamment la liberté de la presse et le droit d’accès à l’information. Ces atteintes pèsent lourdement sur l’opinion publique, déjà fragilisée par les restrictions imposées à la liberté d’expression et à la pluralité des voix.

Une chape de plomb s’est abattue sur le monde médiatique en Algérie. Journalistes harcelés, médias indépendants réduits au silence, chantage à la publicité, lois répressives votées dans l’urgence : tout concourt à museler les voix libres et à imposer une vérité officielle, au mépris du droit des citoyens à une information indépendante, pluraliste et fiable.

Alors que le 3 mai dernier, le monde célébrait la Journée mondiale de la liberté de la presse, il est crucial de rappeler que cette liberté n’est pas seulement un pilier de la démocratie : elle est aussi une condition essentielle à l’exercice d’une citoyenneté éclairée. Sans un accès libre, transparent et diversifié à l’information, les citoyens sont privés de leur capacité à comprendre, débattre et participer pleinement à la vie publique.

Riposte Internationale rappelle le prix élevé payé par de nombreuses femmes et hommes pour garantir l’indépendance des médias, ainsi que les sacrifices consentis pour défendre ces valeurs universelles. Fidèle à ses principes fondateurs, notre organisation a toujours été, et reste, résolument engagée dans la défense de la liberté de la presse – en Algérie comme ailleurs.

Nous condamnons avec la plus grande fermeté les attaques répétées contre cette liberté, notamment l’adoption de lois liberticides visant journalistes, militants et organisations indépendantes. À ce titre, nous dénonçons le blocage en Algérie de notre site internet (www.riposteinternationale.org), un acte de censure manifeste qui prive les citoyennes et citoyens algériens d’un accès à une information libre, plurielle et indépendante. Notre site n’est par ailleurs pas le seul média en ligne bloqué par les autorités algériennes.

Nous rejetons fermement toute tentative de museler les voix dissidentes et de verrouiller l’espace informationnel. De telles dérives mettent en péril non seulement la liberté de la presse, mais aussi les fondements mêmes de tout régime démocratique.

Face à cette situation, Riposte Internationale réaffirme son engagement indéfectible en faveur des droits humains, de la liberté de la presse et de la démocratie. Nous poursuivrons sans relâche notre action pour garantir à chaque citoyen, en Algérie et partout dans le monde, un droit fondamental : celui de savoir.

Aussi, nous en appelons aux autorités afin qu’elles se conforment au Pacte International Relatif aux droits civils et politiques, ratifié par l’Algérie en 1989, qui garantit la liberté de la presse et d’expression. Car, nous restons convaincus que ce n’est qu’en assurant une liberté d’expression et d’information que le citoyen arrivera à distinguer les enjeux présents et futurs.

Fait à Paris, le 06/05/2025
P/ Riposte
Internationale
Ali Ait Djoud
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Riposte Internationale présente ses condoléances à la famille Ben Mamar

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Ben Mamar

L’ensemble des sociétaires de Riposte Internationale, membres du bureau exécutif, militant.e.s, sympathisant.e.s, tiennent à présenter leurs condoléances les plus attristées à nos camarades sœur et frère Lila et Boukhalfa Ben Mamar, qui viennent de perdre leur chère sœur Zira Ben Mamar.

Nous tenons à leur témoigner ici et maintenant notre profonde affection et soutien dans cette douloureuse épreuve.

Qu’elle se repose en paix.

Talwit iy ixef is, ad yazen Rebi svar.

Riposte Internationale

Pour le Bureau Fédéral

Ali Ait Djoudi

Abdelhamid Bourayou, un parcours au service du patrimoine amazigh

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Abdelhamid Bourayou
Abdelhamid Bourayou

Chercheur universitaire, le professeur Abdelhamid Bourayou a consacré une grande partie de son parcours académique à l’étude du patrimoine populaire amazigh.

Spécialisé en patrimoine et en littérature populaire, cet universitaire, aujourd’hui à la retraite, a produit de nombreux ouvrages sur le patrimoine amazigh.

Rencontré à Tizi-Ouzou en marge d’un séminaire national sur le « rôle des enseignants-chercheurs dans la préservation du patrimoine populaire », organisé par le département de langue et littérature arabe où il a enseigné, M. Bourayou s’est confié à l’APS pour évoquer son parcours académique.

Originaire de Constantine, c’est à partir de Tizi-Ouzou qu’il a entamé son parcours d’enseignant universitaire. Sa relation avec la littérature amazighe dans sa variante kabyle a débuté à la fin des années 1970 lorsqu’il a commencé à enseigner au département de langue et littérature arabe du centre universitaire de Tizi-Ouzou (créé en 1977 et promu en université en 1989).

L’enseignement de la littérature populaire a été introduit en 1979 pour les 3e et 4e années et, en sa qualité de pionnier dans ce domaine, il a été chargé d’enseigner ce module qu’il a assuré jusqu’en 1992. C’est durant cette période qu’il a encadré de nombreux travaux de recherche sur la littérature amazighe entre mémoires et thèses, formant ceux qui allaient devenir, par la suite, des enseignants au département de langue et culture amazighes (DLCA) créé en 1990, département dont il a contribué à la création.

« J’ai contribué à la création du DLCA et j’ai y enseigné la littérature populaire en arabe dialectal et, en même temps, j’encadrais les étudiants qui écrivaient leurs thèses (magistère et doctorat) en arabe sur la culture amazighe, notamment sur les contes et les romans, étant le seul habilité à encadrer ces travaux en arabe », a-t-il indiqué.

M. Bourayou fournissait à ses étudiants les outils pédagogiques et les encadrait sur le plan de la méthodologie. « Je leur donnais la méthode et ils travaillaient sur la culture amazighe en collectant la matière dans leurs régions respectives », a-t-il expliqué.

Nombre de ses anciens étudiants qu’il a encadrés au département de langue arabe ou au DLCA, sont aujourd’hui des chercheurs réputés en langue et culture amazighes, à l’instar de Mohamed Djelaoui, Ait Kadi Dahbia, Khaled Aigoune et Nadia Berdous.

M. Bourayou a indiqué que durant son parcours de chercheur en littérature populaire, il s’est intéressé à de nombreux textes du patrimoine amazigh, ajoutant qu’un nombre important de récits collectés par Ait Kadi Dahbia, Zahia Teraha et Khaled Aigoune sont les mêmes qu’on retrouve dans d’autres cultures.

« Je me suis intéressé à ce sujet et j’ai travaillé sur les récits collectés par mes étudiants. Je les ai traduits en arabe et analysés pour ensuite les présenter dans mes cours. Ces contes sont importants, car ils montrent la contribution des amazighs dans l’enrichissement de la littérature universelle », a-t-il souligné.

Il a aussi étudié l’ouvrage Poèmes kabyles anciens de Mouloud Mammeri qu’il présentait dans ses cours.

« J’ai constaté que les textes et les récits véhiculés dans ses poèmes sont les mêmes que ceux que j’avais enregistrés durant mon travail de recherche pour mon Magistère à El Oued. C’est ce qui m’a motivé à introduire cet ouvrage de Mammeri dans mes cours pour expliquer aux étudiants que nous sommes une même société qui a un patrimoine commun, qu’il soit en arabe dialectal ou en Tamazight », a-t-il affirmé.

Ce chercheur considère que l’étude du patrimoine populaire amazigh est une question importante, car elle est une composante du patrimoine national qu’il est nécessaire d’étudier dans ses différentes variantes, de promouvoir et de préserver.

APS

Français en hiver, Algérien au printemps, orphelin toute l’année

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Drapeaux Algérie France

Les Franco-Algériens ? De vrais maîtres dans l’art de changer de costume en fonction des saisons. En hiver, ils sont français – on leur rappelle leur devoir civique, leur carte d’identité, leur existence nationale.

En printemps, ils deviennent algériens, fleurissant sous le poids de la mémoire historique et des attentes des deux côtés de la Méditerranée. Mais dès que l’été arrive, ils se retrouvent à nouveau seuls, nus et abandonnés sous un soleil de plomb. Orphelins toute l’année, sans patrie, sans repère, flottant entre deux nations qui ne les acceptent vraiment nulle part.

Le paradoxe ? La double nationalité. Ou plutôt le piège de la double nationalité. Une promesse de richesse identitaire qui se transforme rapidement en carte de mauvaise conscience. La France vous dit « vous êtes chez vous, mais pas trop », et l’Algérie vous murmure « vous êtes des nés ailleurs, vous n’avez pas oublié, mais vous n’êtes pas d’ici ». Entre ces deux appels du pied, le Franco-Algérien se fait prendre dans une double étreinte qu’il n’a ni demandée ni voulue.

L’hiver, on lui dit que la République est sa mère, qu’elle l’a adopté, qu’il doit respecter les lois, chanter la Marseillaise et manger son pain au chocolat dans les meilleures traditions de l’hexagone. Mais le printemps arrive, et là, l’Algérie refait surface. Le pays de l’origine — ou du moins, de l’ancestralité rêvée. Les gouvernements, les politiques et parfois même les voisins le poussent à porter les couleurs du passé colonial. Mais cette couleur, on le sait, est celle de l’inachevé, des cicatrices et des souvenirs amers.

En 2005, la loi sur la reconnaissance du rôle positif de la colonisation ravive les blessures, une provocation immédiate pour une génération qui n’avait jamais oublié les fantômes de la guerre d’Algérie. Le gouvernement français n’avait alors pas mesuré l’onde de choc : des émeutes dans les banlieues éclatèrent, des jeunes issus de l’immigration, souvent d’origine maghrébine, dénonçaient leur double marginalisation – raciale et sociale. Ils étaient, pour beaucoup, ces Français oubliés, mis de côté par une République qui ne les accueillait pleinement que pour son propre confort.

Puis vint la réconciliation diplomatique avec l’Algérie dans les années 2000, symbolisée par les visites de Nicolas Sarkozy et François Hollande. Mais, sous le masque du réconfort, la guerre des mémoires continuait.

L’Algérie, de son côté, évoquait les « 1 500 000 martyrs » de la guerre d’indépendance et les blessures d’un colonialisme qui n’a pas encore été pleinement reconnu par la France. Leurs enfants, nés en France, tiraient des fils invisibles entre les deux pays, traînant le poids d’une histoire qui leur échappait. Entre nostalgie du pays d’origine et désillusion du pays d’adoption, ils étaient condamnés à incarner une mémoire collective qui se déchire.

L’été arrive. Et tout ce qui semblait fragile s’effondre. En 2019, le gouvernement algérien prend des mesures restrictives concernant les visas pour les Algériens résidant en France. Ce fut un choc pour de nombreuses familles franco-algériennes. Une fois encore, les frontières physiques et psychologiques entre les deux rives se fermaient brutalement. Le poids de la frontière invisible, déjà si lourd dans le quotidien des binationaux, s’est intensifié.

Le printemps 2025 résonne comme une énième saison de promesses inachevées. Les relations diplomatiques entre la France et l’Algérie, déjà fragiles, sont devenues un véritable cauchemar administratif pour les binationaux. On ferme des ambassades, on réduit les possibilités de visa, on sépare les familles. Et les enfants nés ici mais nourris par l’autre côté de la Méditerranée ? Ils n’ont jamais été aussi loin de chez eux. Et pourtant, ils n’ont jamais été aussi près de tout perdre.

Ils sont français en hiver, quand le vent du repli souffle fort, algériens au printemps, quand la frénésie des racines les rattrape, et orphelins toute l’année quand tout s’effondre sous leurs pieds. Ils sont le produit d’une histoire qu’on n’a pas su solder, d’un héritage qui les fait tanguer sans les faire tomber. Ils sont cette identité flottante, ce territoire en attente, entre deux rives qu’ils n’ont jamais pleinement conquis.

Le vrai drame, cependant, est que cette condition d’orphelin semble être leur seule véritable appartenance. Ni d’ici, ni de là-bas, mais ailleurs. Toujours ailleurs.

À travers les saisons de la mémoire et de l’identité, les Franco-Algériens s’efforcent de trouver un ancrage, un espace où leurs racines peuvent enfin s’enfoncer. Mais ce qui leur est promis, ce n’est ni la chaleur d’un foyer ni l’accompagnement d’une terre d’accueil. Ce printemps 2025, plus que jamais, la double appartenance ressemble à un jeu cruel où l’on exige d’eux de choisir entre un héritage qu’ils n’ont jamais eu la chance de connaître pleinement et un pays qui les considère toujours comme des étrangers de trop.

L’été, avec ses promesses de réconciliation et de fraternité, ne fait que rappeler la solitude qu’ils ressentent chaque jour. Leur véritable maison, la seule où ils semblent trouver une place, demeure cet orphelinat de la mémoire, un lieu où l’absence de reconnaissance est, paradoxalement, ce qui les définit le mieux.

Dans ce jeu de miroirs identitaires, où l’on jongle avec des loyautés successives, la véritable tragédie des Franco-Algériens réside dans ce vide éternel. L’hiver est celui de l’illusion d’appartenance à une nation qui, à chaque tournant, les remet à leur place. Le printemps, période d’embrasement des racines et des souvenirs, les attire dans un héritage qu’ils n’ont jamais pu pleinement toucher, une terre pleine de promesses non tenues. Puis, l’été arrive, avec son rejet cinglant, et la réalité se fait brutale : orphelins toute l’année, sans terre, sans père, sans refuge, constamment ballottés entre des mémoires qui ne les reconnaissent jamais complètement. Et c’est dans ce vide, ce déracinement permanent, que réside la véritable appartenance de ceux qu’on croyait à jamais divisés. Le seul chez-soi possible est celui de l’absence de chez-soi.

Épilogue : L’absence de chez-soi. Voilà peut-être la seule vérité immuable qui définit le parcours des Franco-Algériens à travers les saisons de l’identité. Un vide dans lequel ils sont condamnés à évoluer, poussés de part et d’autre par des attentes contradictoires. Entre la France, qui leur rappelle sans cesse qu’ils ne sont pas « tout à fait » chez eux, et l’Algérie, qui leur fait sentir qu’ils ne sont plus vraiment des « siens », il reste cet espace flottant.

Cet espace sans ancrage, où l’on navigue, souvent seul, sans boussole ni repères solides, dans une mer de souvenirs inachevés, de promesses non tenues et de silences gouvernementaux. À la fin, qu’importe le pays d’origine, qu’importe la patrie d’adoption. Les Franco-Algériens ne possèdent rien, à part peut-être cette douleur partagée, un vide identitaire dans lequel ils errent, jour après jour, saison après saison.

L’absence de chez-soi n’est pas simplement le manque d’une maison physique. Elle représente cette déchirure intérieure, ce déséquilibre constant, entre des racines qui ne trouvent jamais terre. Elle est cette quête de quelque chose qui ne viendra jamais : une véritable identité, une appartenance pleine et entière.

Peut-être que le seul véritable chez-soi que ces âmes égarées finiront par trouver réside dans cette absence même, dans l’idée qu’il est impossible d’être « complètement » quelque part. Peut-être que c’est cela, finalement, leur seule et unique patrie : l’absence de toute patrie.

Dr A. Boumezrag

Entre loi et légitimité : le grand divorce

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Mohcine Belabbas

Dans l’Algérie d’aujourd’hui, la réussite inquiète plus que l’échec, et la richesse suscite davantage de soupçons que de respect. Un projet de loi sur les procédures pénales, censé — entre autres — combattre la corruption, pourrait bien institutionnaliser l’arbitraire. Et consacrer la rupture entre la loi… et la légitimité.

L’innocence, en Algérie, n’est plus une présomption : c’est une parenthèse. Et cette parenthèse peut se refermer à tout moment, sur décision d’un fonctionnaire, d’un rapport administratif, ou d’une volonté politique. Ce n’est plus la justice qui juge : c’est la présomption qui condamne.

Dernier symptôme de cette dérive : un projet de loi qui légalise l’arbitraire patrimonial. Il autorise le gel, la saisie, voire la spoliation de biens sur la seule base de “fortes présomptions”, sans qu’aucune condamnation judiciaire ne soit requise. Pire encore, il enveloppe cette logique brutale d’un vernis technocratique : “urgence”, “indices sérieux”, “nécessité préventive” — autant de formulations floues, ouvertes à toutes les interprétations… ou à toutes les vengeances.

Les investisseurs, eux, ne se laissent pas distraire par les discours. Ils lisent les textes. Et ce qu’ils y découvrent, c’est un terrain miné : la possibilité d’être dépossédés sans procès, exposés sans défense, ruinés sans recours. Ce n’est pas un État de droit que l’on construit, mais un état de méfiance généralisée, un théâtre de l’arbitraire, où la richesse devient un risque, et l’initiative privée une cible.

Il ne faut donc pas s’étonner si les capitaux prennent le large. Ce texte n’attirera aucun investissement sérieux : il les fera fuir. Il poussera ceux qui ont quelque chose à perdre à sécuriser leur patrimoine ailleurs — dans des comptes étrangers, des holdings offshore, des juridictions où l’État n’est ni prédateur, ni capricieux. La peur n’est pas un moteur économique : c’est un accélérateur d’exil.

Ce projet donne un nouveau sens au succès : toute richesse devient suspecte. La croissance devient un délit, la réussite une preuve. L’administration devient juge et partie, le parquet bras armé, et le juge — lorsqu’il intervient — arrive trop tard, après les gels, les saisies, l’humiliation publique.

Le pouvoir ne veut pas d’un secteur privé fort. Il veut un capital obéissant, apolitique, dépendant. Des fortunes sous contrôle, des entrepreneurs réduits au silence. Mais il oublie une chose essentielle : le capital est mobile. Il fuit l’arbitraire, le chantage et l’opacité. Et quand il part, il ne revient pas.

Ce projet de loi ne combattra pas la corruption. Il l’institutionnalise autrement, en instaurant une culture de la peur et une justice d’exception. Il ne restaurera aucune confiance : il détruira ce qui en reste.

Il ne fera pas revenir l’argent volé. Il fera fuir ce qui restait encore.

Oui, il faut une justice forte. Mais une justice forte n’est ni brutale, ni expéditive, ni opaque. C’est une justice qui respecte les droits, garantit les procédures, et inspire confiance — même à ceux qu’elle poursuit.

Aujourd’hui, ce ne sont pas les délinquants économiques qui tremblent. Ce sont les innocents prospères. Les entrepreneurs honnêtes. Les citoyens prévoyants. Le pouvoir en place rêve d’un “Nouvel État”. Mais on ne construit pas un État moderne avec les outils du soupçon, les méthodes de l’intimidation, et les lois de l’exception permanente.

Il n’est pas trop tard pour retirer ce projet de loi — et pour repartir sur des bases saines. L’Algérie a besoin d’un texte qui ne soit pas un instrument de domination, mais l’émanation d’un débat large, transparent, contradictoire. Pourquoi ne pas ouvrir la voie à des Assises nationales pour un État de droit, où juristes, avocats, magistrats, entrepreneurs, syndicalistes et citoyens pourraient définir ensemble les principes d’une justice crédible, respectueuse des droits, au service de l’intérêt général ? Ce serait un premier pas, non seulement vers la réconciliation entre l’État et la richesse, mais surtout entre la loi et la légitimité.

Mohcine Belabbas, ancien président du RCD

Y a-t-il un pilote dans l’avion franco-algérien ?

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Macron Tebboune
Tebboune et Macron.

Avril 2025. Entre Paris et Alger, le ciel semble dégagé, mais l’air reste irrespirable. À première vue, aucun nuage. Pas de clash diplomatique majeur, pas d’incident officiel. Et pourtant, une impression flotte, tenace, lourde : celle d’un avion en vol stationnaire, sans cap défini, sans pilote identifié, et avec un moteur grippé par l’histoire.

La question se pose avec acuité : qui pilote aujourd’hui la relation franco-algérienne ? Qui tient les commandes ? Qui trace une trajectoire ? Qui parle pour qui ? Car si les deux capitales entretiennent les apparences d’un dialogue bilatéral, c’est bien à bord d’un appareil diplomatique brinquebalant, où les annonces s’enchaînent sans suite, les gestes sans courage, et les passagers sans espoir.

Côté français, l’équipage est en transition. Emmanuel Macron, en fin de mandat, navigue en mode pilote automatique. Il avait pourtant tenté de réinventer le lien algéro-français : reconnaissance partielle des crimes coloniaux, accès élargi aux archives, commémorations, rencontres culturelles. Mais le carburant politique lui a manqué. En cette campagne présidentielle 2025, la mémoire n’est plus à l’agenda. Seule l’immigration l’est. Et l’Algérie, comme en 2021, revient dans les discours sous la forme d’un problème, jamais d’un partenaire.

Le 15 mars dernier, l’Assemblée nationale a adopté une proposition de loi réduisant les visas de regroupement familial pour les pays jugés « non-coopérants » en matière de reconduite à la frontière. Sans surprise, l’Algérie est directement visée. Alger a répondu en rappelant son ambassadeur, dénonçant une « provocation néocoloniale ». Dialogue gelé, moteur calé.

Il y a, entre Paris et Alger, une opposition fondamentale dans la gestion du pouvoir. En France, les mots crient plus fort que le silence. Les discours politiques, les déclarations sur l’immigration, les affrontements autour de la mémoire coloniale, sont omniprésents. La politique française, aujourd’hui, se nourrit de l’agitation verbale : entre promesses, dénonciations et récriminations, le mot est devenu une arme, un outil de pouvoir et de communication. Mais derrière cet excès de paroles, la transformation réelle des relations franco-algériennes semble s’essouffler. Car trop de mots, souvent, bouchent l’horizon de l’action concrète.

À l’opposé, en Algérie, le pouvoir s’épanouit dans le silence. La répression des voix dissidentes et la réduction de l’espace public de débat sont des formes de contrôle qui imposent une absence de confrontation réelle sur des sujets sensibles. L’Algérie préfère parfois se taire, jouer la carte de l’indifférence diplomatique, ou répondre par l’évacuation de l’espace de parole. Ce n’est pas un silence de paix, mais un silence politique, lourd de sens et d’inhibitions. La parole est souvent réprimée, et la mémoire collective est verrouillée sous une chape de silence. Ce pouvoir du silence, cette gestion par l’invisibilité, empêche tout dialogue réel, tout affrontement des mémoires.

Le silence d’Alger et les mots assourdissants de Paris rendent donc la relation entre les deux pays presque impossible à décoller. C’est comme si les deux capitales jouaient à l’opposé, chacune dans son rôle, mais aucune ne se décidant à réellement engager une conversation authentique.

Le printemps 2025 est aussi une poudrière électorale. L’extrême droite domine les sondages. Jordan Bardella, en meeting à Marseille, parle de « tourner la page de la repentance » et de « reprendre la main sur l’identité nationale ». Les quartiers populaires, eux, n’ont pas la même lecture de l’histoire.

Début avril, à Argenteuil, la mort d’Amine B., 19 ans, lors d’un contrôle de police, a mis le feu aux poudres. Manifestations, violences, dénonciations d’un racisme systémique : les quartiers où vivent de nombreux enfants de l’immigration post-coloniale sont les thermomètres d’une tension mal contenue. Pour eux, l’histoire franco-algérienne n’est pas une affaire de chancelleries : c’est leur quotidien.

Pendant ce temps, l’Algérie connaît une fuite de sa jeunesse à un rythme effrayant. En 2024, plus de 240 000 Algériens ont tenté l’exil vers l’Europe, souvent au péril de leur vie. Le pays vit sous inflation galopante, pénurie de logements, censure, et manque de perspectives. Les jeunes ne croient plus aux promesses du régime, ni à celles de la France.

« Entre rester pour crever ou partir pour risquer, j’ai choisi l’eau », confie Sofiane, 25 ans, à la veille de son départ depuis Oran.

Et les passagers dans tout ça ? Les passagers de cet avion fantôme, ce sont les Franco-Algériens, les Algériens de France, les binationaux, les gens qui vivent entre deux langues, deux mémoires, deux continents. Ils n’ont pas choisi cet entre-deux, mais c’est là qu’ils habitent.

En avril, un collectif d’artistes a lancé une campagne : « Ni là-bas, ni ici – mais entiers. » Des affiches dans le métro, des vidéos sur les réseaux, des performances silencieuses sur les places publiques.

Ils disent ce que ni la France ni l’Algérie ne veut entendre : que leur identité n’est ni un problème, ni un dilemme. C’est une richesse étouffée par deux États qui refusent de la nommer autrement qu’en creux.

Au fond, c’est peut-être là que tout se joue. Non pas dans les chancelleries, ni dans les micros tendus des conférences de presse, mais dans les silences pleins des passagers. Ceux qu’on n’écoute jamais. Ceux qui ont toujours été là.

Entre les lignes, entre les rives, entre les siècles.Les passagers de tous bords, ce sont les enfants de cette histoire commune, parfois fracassée, toujours niée. Ils ne réclament ni vengeance, ni pitié, ni passe-droit.

Ils réclament simplement qu’on les regarde. Qu’on les entende. Qu’on les considère. Ils sont les héritiers d’une mémoire sans statut, les porteurs d’une langue hybride, les bâtisseurs d’un avenir qui reste suspendu à une question simple :

“Faut-il choisir un camp quand on porte deux terres en soi ?” Alors non, il n’y a peut-être pas de pilote clair dans l’avion franco-algérien.

Mais il y a, en soute, en cabine, sur les ailes même, des femmes et des hommes qui savent exactement où aller. Pas pour fuir le passé, ni l’oublier. Mais pour le transformer en tremplin, pas en prison.

Près deux siècles de malentendus, de tensions et de blessures profondes, la question se pose : est-il possible de reconstruire un dialogue authentique et une relation franco-algérienne fondée sur la compréhension mutuelle et le respect ?

La réponse n’est pas simple, et l’histoire des relations entre la France et l’Algérie nous montre que ce n’est ni une tâche facile ni rapide. Le poids de la colonisation, les traumatismes laissés par la guerre d’indépendance et les mémoires conflictuelles de part et d’autre, forment des barrières solides qui ne se dissipent pas en un clin d’œil. Ces barrières ne sont pas seulement politiques, elles sont culturelles, émotionnelles, identitaires. Elles se manifestent dans les débats, les récits, mais aussi dans les mentalités et les perceptions profondes des deux peuples.

Cependant, il est toujours possible d’aller au-delà des malentendus, à condition que chacun des acteurs accepte de faire un effort sincère. Cela nécessiterait avant tout une écoute authentique et une réflexion partagée, loin des discours simplistes et des positions figées. Cela veut dire que les deux pays devraient accepter de se confronter à leur passé tout en regardant l’avenir. La réconciliation n’est pas une absence de mémoire, mais la reconnaissance de cette mémoire et de ses impacts sur le présent, et la volonté de bâtir un pont pour l’avenir.

La clé réside aussi dans les jeunes générations, qui n’ont pas vécu les mêmes fractures, mais qui portent néanmoins les séquelles invisibles de ces siècles de malentendus. Elles doivent avoir l’opportunité de faire évoluer la conversation, non plus dans la logique de l’affrontement, mais dans celle de la reconstruction.

Mais que cela soit possible, ou non, cela dépend aussi d’un facteur fondamental : la volonté politique. Sans une vraie volonté de part et d’autre de dépasser les conflits et de réinventer une relation saine, on continuera à tourner en rond. C’est dans les gestes concrets (pas seulement dans les discours) qu’un véritable changement pourra s’opérer. Cela implique d’oser l’écoute, même quand les mots sont difficiles, et de ne pas se contenter de symboles mais de poser des actions réelles pour réconcilier les mémoires et les réalités sociales des deux nations.

En conclusion, après deux siècles de malentendu, la réconciliation est possible, mais elle nécessite un effort et une transformation en profondeur de la manière dont les deux pays se perçoivent et se traitent. Il ne s’agit pas de gommer l’histoire ou de tout oublier, mais de commencer à se voir autrement, avec humanité et respect. C’est un processus long, certes, mais pas impossible. Il y a toujours une possibilité d’ouverture, tant qu’on est prêt à changer et à évoluer.

 Dr A Boumezrag

Crise franco-algérienne : une cicatrice qui gratte… et cache une tumeur

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Torturé algérien

Au printemps 2025, les relations franco-algériennes semblent à un tournant, mais sous les discours réconciliateurs et les sourires diplomatiques, une plaie profonde continue de gangrener les deux nations.

Cette plaie n’est pas simplement une blessure superficielle à panser ; elle est gangrenée, et le pronostic vital est désormais prononcé. Dans un monde géopolitique de plus en plus complexe, il est urgent de se poser la question cruciale : faut-il attendre que cette blessure se cicatrise d’elle-même, ou faut-il enfin engager une opération chirurgicale à l’échelle des deux rives de la Méditerranée, loin des sirènes du passé ?

Les pansements du passé ne suffisent plus : la plaie est trop profonde

Le passé colonial et la guerre d’indépendance algérienne, bien que lointains en apparence, restent la gangrène qui empire la relation franco-algérienne. Depuis des années, des gestes ont été faits : des excuses, des reconnaissances symboliques, des discours de réconciliation. Mais ces gestes ressemblent souvent à des pansements sur une plaie qui ne guérit pas, à des réparations superficielles qui évitent la confrontation avec les racines du mal.

Le 15 octobre 2021, un tournant a été franchi lorsque le président français Emmanuel Macron a reconnu officiellement la responsabilité de la France dans les exactions de la guerre d’Algérie. Mais après cette reconnaissance symbolique, qu’a-t-on fait de plus ? Est-ce que la France, mais aussi l’Algérie, ont pris le temps de traiter sérieusement ce passé qui continue de définir leurs relations ?

Le diagnostic : une tumeur en devenir

Sous cette plaie, une tumeur reste latente, prête à se manifester à tout instant. Cette tumeur, c’est la géopolitique actuelle. La relation franco-algérienne est marquée par des divergences profondes sur les enjeux contemporains. La guerre au Sahel, la question de la souveraineté algérienne, les désaccords sur les interventions militaires françaises, la question des réfugiés et de l’immigration sont autant de points de friction.

L’Algérie, qui a toujours vu dans les interventions militaires françaises dans la région un retour néo-colonial déguisé, perçoit d’un mauvais œil les opérations militaires françaises. De son côté, la France ne peut ignorer l’importance stratégique de l’Algérie, notamment pour ses réserves de gaz naturel et en tant que porte d’entrée vers l’Afrique. Mais cette relation reste minée par des méfiances mutuelles et des intérêts contradictoires.

Il y a aussi la question de l’immigration : depuis des années, l’Algérie se sent victime des politiques migratoires françaises. Paris, pour sa part, reproche à l’Algérie de ne pas faire assez pour lutter contre l’immigration illégale.

Le piège du double échec : entre Algérie et France

Mais au-delà de ces enjeux diplomatiques, un autre mal plus profond gangrène la relation franco-algérienne : le désespoir de la jeunesse. Les jeunes générations franco-algériennes, qu’elles soient en Algérie ou en France, se retrouvent dans une impasse où l’absence de perspectives et de solutions concrètes les pousse parfois vers des choix désespérés. En Algérie, le taux de chômage est élevé, la corruption omniprésente, et le système politique verrouillé. En France, beaucoup de jeunes d’origine algérienne, souvent issus de quartiers populaires, se heurtent à la discrimination, à l’isolement, et à un manque d’opportunités réelles.

Ce désespoir prend des formes tragiques. Nombreux sont ceux qui se jettent dans la mer Méditerranée en quête d’une vie meilleure, risquant leur vie dans une traversée périlleuse. D’autres, désemparés, se tournent vers des idéologies extrémistes ou la violence, croyant que cette voie leur offrira une identité ou un sens à leur existence. La France et l’Algérie sont devenues des spectatrices impuissantes de ce désespoir croissant. Les pouvoirs sont déconnectés des besoins réels de leurs populations, et cette fracture s’élargit de jour en jour.

Une déconnexion tragique entre les gouvernements et la jeunesse

Les pouvoirs en place, qu’ils soient à Paris ou à Alger, semblent déconnectés de cette réalité sociale. Les gestes symboliques de réconciliation ne répondent pas aux problèmes quotidiens de la jeunesse. Les réformes économiques et sociales sont insuffisantes, et la question de l’intégration des jeunes d’origine algérienne reste non résolue.

L’Algérie, souvent perçue comme un régime autoritaire, semble incapable de répondre aux attentes de sa jeunesse. La France, quant à elle, se trouve dans une situation délicate où les politiques migratoires sont perçues comme discriminatoires, exacerbant les tensions entre les deux pays. Mais ce n’est pas seulement une question de politique étrangère, c’est une crise sociale et générationnelle qui se joue dans l’indifférence des gouvernements.

Il est clair que les pansements symboliques ne suffisent plus. La plaie est gangrenée, et si l’on attend qu’elle se cicatrise d’elle-même, elle finira par mettre en danger la stabilité des deux nations et même de la région. Il est temps d’agir avec maturité et au-delà des intérêts du passé.

Les deux pays doivent comprendre qu’un véritable changement de paradigme est nécessaire. Les réparations symboliques ne suffisent plus. Une nouvelle diplomatie franco-algérienne, plus réaliste et plus pragmatique, doit émerger, en prenant en compte les enjeux géopolitiques contemporains sans se laisser enfermer dans les schémas du passé. Les deux pays doivent agir ensemble pour guérir cette plaie et surmonter les obstacles qui les séparent, afin de construire une relation fondée sur la coopération et la reconnaissance mutuelle.

Il est urgent d’agir. Une cicatrice qui gratte, certes, mais qui cache une tumeur de plus en plus menaçante. Si la France et l’Algérie veulent vraiment tourner la page, il ne suffira pas de faire de belles promesses et de poser des gestes symboliques. Un engagement sincère et une volonté radicale de changement sont nécessaires. Ce n’est plus une option, mais une nécessité pour éviter que cette plaie ne se transforme en gangrène irréversible.

Derrière les discours officiels et les déclarations diplomatiques se cachent des maux bien plus profonds. Ces fractures historiques et géopolitiques continuent de façonner la relation entre la France et l’Algérie. Les jeunes des deux rives ne peuvent plus attendre. Le temps est venu d’une opération diplomatique qui traite le mal à sa racine, d’une véritable transformation pour éviter de sombrer dans un avenir incertain et dangereux.

Dr A. Boumezrag

Tunisie/Mohamed Boughaleb : l’acharnement chronique d’un régime en dérive

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Mohamed Boughaleb n’est ni le premier, ni le dernier à subir les représailles d’un pouvoir qui a fait de la répression des voix critiques un mode de gouvernance. Journaliste reconnu pour son indépendance de ton, son humour caustique et ses interventions sans concession, il est devenu l’une des figures symboliques de la résistance médiatique face au régime autoritaire de Kaïs Saïed.

Après avoir été condamné à huit mois de prison en 2024 à la suite d’une plainte déposée par une le  ministre  des Affaires religieuses — une affaire montée de toutes pièces sur la base d’une capture d’écran non authentifiée — Mohamed Boughaleb a purgé sa peine. Mais loin d’être acquitté ou réhabilité, il est aussitôt resté la cible d’une nouvelle machination judiciaire.

Dans cette seconde affaire, toujours pendante, il est accusé d’avoir insulté une professeure universitaire sur Facebook, via un post attribué à un compte qui, selon ses avocats, ne lui appartient pas. Aucune expertise numérique n’a été diligentée malgré les demandes de la défense. Aucune vérification sérieuse n’a été faite sur l’origine du post incriminé. Et pourtant, les poursuites ont été maintenues et renvoyées devant une chambre criminelle comme si les faits en question relevaient d’une infraction grave à l’ordre public.

Mohamed Boughaleb est ainsi maintenu dans un état de vulnérabilité permanente, exposé à une condamnation lourde sur la seule base de présomptions infondées — pour avoir, en réalité, persisté à exercer son métier avec courage et sincérité.

Cette pression judiciaire se double d’un épuisement physique. Son état de santé s’est fortement dégradé depuis sa première incarcération : Mohamed Boughaleb souffre de plusieurs affections chroniques dont le diabète, l’hypertension artérielle et des troubles de la prostate. À cela s’ajoutent une dégradation de la vue et de l’audition, des douleurs persistantes et une grande fatigue nerveuse. Bien qu’en liberté, il continue de subir les séquelles d’une détention inhumaine et l’absence de soins adéquats à laquelle il a été confronté. Cet aspect rend d’autant plus inacceptable la poursuite de la procédure à son encontre : il s’agit d’un harcèlement judiciaire d’autant plus cruel qu’il s’exerce sur un homme affaibli, ciblé pour ses idées.

Le décret-loi 2022-54 : un instrument de répression systématique 

Ce harcèlement judiciaire repose sur l’article 24 du décret-loi n°2022-54 sur la cybercriminalité adoptée en septembre 2022. Derrière des formulations floues et alarmistes — lutte contre les « fausses nouvelles », « rumeurs », « propos diffamatoires » — ce texte constitue une arme redoutable contre la liberté d’expression.

Depuis sa promulgation, ce décret-loi a servi à poursuivre arbitrairement des dizaines de journalistes, avocat·es, universitaires, blogueurs, militant·es et opposant·es. Il ne prévoit ni critères clairs de responsabilité numérique, ni mécanismes d’expertise contradictoire. Il inverse la charge de la preuve, criminalise l’opinion et permet au pouvoir de choisir ses cibles.

Dans le cas de Mohamed Boughaleb, ce décret est utilisé pour maintenir la pression, prolonger l’insécurité juridique et dissuader toute tentative de critique publique. La menace d’une peine allant jusqu’à 10 ans de prison pour un contenu non authentifié publié sur un compte dont il nie la possession, illustre le degré d’arbitraire atteint.

Une justice instrumentalisée et une procédure viciée 

L’instruction du dossier de Boughaleb révèle un usage politique de la justice. Le juge d’instruction qui a refusé toute expertise technique a été promu, sans concours ni transparence, au poste de procureur de la République à Zaghouan par simple note de service dans le contexte du gel illégal du Conseil supérieur de la magistrature.

La chambre criminelle chargée du dossier, présidée par Salah Fatnassi, est connue pour traiter d’autres dossiers politiquement sensibles — notamment ceux de l’opposante Abir Moussi — et pour exécuter mécaniquement les instructions du pouvoir. Lors de l’audience du 18 avril 2025, le tribunal n’a pas semblé s’émouvoir de l’absence d’éléments sérieux ni des violations manifestes des droits de la défense. L’affaire a été reportée à mai pour audition de la plaignante.

La procédure elle-même devient un outil de punitio, où le procès n’est plus le lieu du droit mais l’instrument d’une stratégie d’épuisement.

Le CRLDHT exige des autorités tunisiennes de 

  • Mettre un terme immédiat à la procédure judiciaire en cours contre Mohamed Boughaleb, viciée dès l’origine, fondée sur des éléments non authentifiés et entachée de graves violations des garanties procédurales les plus fondamentales.
  • Réhabiliter publiquement Mohamed Boughaleb et garantir sans restriction sa liberté d’exercer en tant que journaliste, sans craintes de représailles.
  • Abroger le décret-loi n°2022-54, ou à défaut en suspendre l’application dans toutes les affaires liées à l’expression d’opinion, dans l’attente d’une réforme alignée sur les standards internationaux en matière de droits humains.
  • Rétablir un Conseil supérieur de la magistrature indépendant, pluraliste et élu, seul habilité à nommer, muter ou sanctionner les magistrats, conformément aux principes de séparation des pouvoirs et d’indépendance de la justice.

Le CRLDHT appelle la société civile, les syndicats de journalisâtes et les organisations professionnelles à 

  • Renforcer les actions de solidarité avec Mohamed Boughaleb à travers des tribunes publiques, campagnes de mobilisation, observatoires citoyens des procès et actions symboliques visibles dans l’espace public.
  • Former un front commun contre l’instrumentalisation du décret-loi 54 en constituant une coalition unifiée pour son abrogation.
  • Inviter les organisations professionnelles (barreaux, syndicats, associations de magistrats et journalistes) à refuser de cautionner des procédures judiciaires politisées qui violent ouvertement le droit à un procès équitable.

Le CRLDHT appelle les partenaires internationaux, les missions diplomatiques et les mécanismes onusiens et africains à 

  • Inclure la situation de Mohamed Boughaleb dans toutes les communications bilatérales et multilatérales avec les autorités tunisiennes, y compris au sein de l’Union européenne, de l’ONU et de l’Union africaine.
  • Conditionner toute coopération institutionnelle ou sectorielle avec la Tunisie au respect effectif des engagements internationaux, notamment en matière de liberté d’expression et d’indépendance de la justice.
  • Mobiliser les mécanismes internationaux de protection, notamment par des interventions urgentes des rapporteurs spéciaux, le dépôt de plaintes collectives devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, ou l’inscription du cas dans les procédures de l’Examen périodique universel (UPR).