Il est des hommes qui ne peuvent émerger qu’à travers des postures rigides, des décisions brutales, sans souci des conséquences ni de la finalité. Quand un dirigeant est animé d’une psychopathie doublée de suprématie, et qu’il règne sans partage, les résultats sont souvent désastreux.
Houari Boumediene en fut l’exemple édifiant. Sa décision de raser des centaines de milliers d’hectares de vignes reste dans les mémoires comme un acte irrationnel, imposé au nom d’une prétendue morale islamique.
Ces vignobles n’étaient pas de simples cultures : ils représentaient des siècles de savoir-faire, des variétés reconnues et primées à travers le monde. L’Algérie était alors classée parmi les producteurs des meilleurs vins, ceux qui se vendaient le plus cher sur le marché international.
Les régions de Tlemcen, Mascara, Sidi Bel-Abbès, Médéa, Blida, Skikda, Annaba, El Tarf, et bien d’autres encore, furent privées d’une richesse inestimable. On parla de replantation par des agrumes, mais la plupart des variétés introduites étaient inadaptées. Beaucoup de terres restèrent en friche, réduites au silence, alors qu’elles faisaient jadis la fierté du pays.
Le paradoxe est cruel : aujourd’hui, l’Algérie figure parmi les plus grands consommateurs de vin du monde musulman, mais sans en produire ni en tirer profit. On a sacrifié une économie florissante et des millions de dollars de revenus sur l’autel d’une morale instrumentalisée, qui n’était finalement qu’un prétexte.
De la morale islamique dévoyée à la moralité vitivinicole bafouée, c’est tout un pan du patrimoine agricole et économique algérien qui fut détruit au nom d’un dogme politique.

