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vendredi 9 mai 2025
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De Moscou à Paris, en passant par Bamako : l’Afrique sous-traitée

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Sahel terrorisme

Dans l’arène géopolitique mondiale, l’Afrique du Sahel et du Maghreb est devenue un terrain de jeu où les grandes puissances, extérieures aux préoccupations locales, manœuvrent à leurs propres fins.

La souveraineté régionale y est souvent mise à mal, subordonnée à des intérêts bien plus vastes, souvent invisibles, mais d’une brutalité certaine. Au milieu de cette imbroglio stratégique, l’Algérie s’impose comme un acteur clé, mais paradoxalement souvent pris dans un jeu qu’elle n’a pas entièrement choisi.

Un jeu de pouvoirs et de contre-pouvoirs : l’Algérie entre gendarme et spectateur

L’Algérie, gendarme de la région, a longtemps cultivé une position ambivalente entre sa volonté de préserver sa souveraineté et son rôle de médiateur dans les crises régionales. Son histoire, marquée par les cicatrices de la guerre civile des années 1990, lui a donné une place centrale dans la gestion des menaces sécuritaires du Sahel, notamment celles liées au djihadisme. L’armée algérienne, formée et aguerrie par des décennies de lutte contre des groupes terroristes, est à la pointe de la guerre contre les insurgés du Sahara et du Sahel.

Mais cette position de force n’est pas sans paradoxe. Bien qu’elle s’oppose fermement à toute ingérence extérieure, comme l’illustre son opposition à l’intervention militaire de la France au Mali, elle se retrouve néanmoins prise dans les filets de puissances extérieures, souvent prêtes à contourner ses frontières.

Un Sahel sous-traité : de la souveraineté sacrifiée à l’ingérence à tout-va

Le Sahel, autrefois perçu comme un espace quasi inaccessible aux puissances mondiales, est aujourd’hui un laboratoire géopolitique. À la faveur de l’instabilité croissante, les grandes puissances, en quête d’influence et de ressources, ont imposé leur présence, transformant cette région en un champ de bataille de proxy où chaque acteur défend ses propres intérêts, souvent au détriment des populations locales.

Paris, longtemps considéré comme le protecteur historique du Sahel, se heurte aujourd’hui à une défiance croissante, non seulement de la part des gouvernements régionaux mais aussi de la population, en raison de son rôle ambigu dans la gestion des crises et de la prolongation de la présence militaire française à travers l’opération Barkhane.

Face à cette résistance, Moscou a profité de la vacuité laissée par les puissances occidentales pour renforcer son influence, principalement par le biais de son groupe de mercenaires Wagner, qui opère sans entraves dans des pays comme le Mali. Le Sahel est devenu un terrain de lutte idéologique et stratégique où la France, les États-Unis et la Russie s’affrontent pour la primauté géopolitique, tout en sous-traitant la guerre à des forces locales. Ces pays, du Mali au Niger, deviennent alors les pions de puissances étrangères, forcées de se plier aux jeux d’influence plutôt que de défendre des projets de souveraineté nationale.

L’Algérie : entre indépendance et diplomatie pragmatique

Dans ce contexte, l’Algérie joue un rôle délicat. Son histoire, son engagement dans la guerre contre le terrorisme et ses capacités militaires lui confèrent une légitimité régionale. Elle est perçue comme une alternative à l’interventionnisme occidental. Pourtant, son indépendance affichée est mise à mal par les tensions diplomatiques qui la lient au Maroc, principal rival géopolitique, notamment sur la question du Sahara Occidental. Cette question continue de diviser l’Algérie et le Maroc, d’autant plus que le Polisario, soutenu par l’Algérie, revendique l’indépendance de ce territoire, alors que le Maroc considère le Sahara Occidental comme faisant partie intégrante de son territoire.

Cette rivalité régionale a des répercussions sur l’ensemble du Sahel et de l’Afrique du Nord, car elle façonne les alliances et détermine, en grande partie, les relations avec les puissances extérieures. Par exemple, l’Algérie a soutenu le Mali face à l’intervention française en 2013, et a continué à exercer une pression sur la Libye dans le cadre de ses efforts pour éviter toute ingérence extérieure, malgré le rôle crucial de puissances comme la France, les États-Unis, et plus récemment la Turquie, qui y ont tous des intérêts stratégiques.

Ainsi, même si l’Algérie se positionne en défenseur de la souveraineté régionale, elle doit jongler avec des réalités géopolitiques contradictoires : l’exploitation des ressources naturelles par les puissances extérieures, les problèmes sécuritaires transnationaux (terrorisme, trafic d’armes), et ses relations conflictuelles avec son voisin marocain.

L’incident du drone malien : un signal de tensions sous-jacentes

Un incident récent a mis en lumière les tensions géopolitiques croissantes dans la région et la fragilité des frontières. L’armée algérienne a abattu un drone malien sur la frontière algéro-malienne. Ce drone, de fabrication turque, est un symbole des nouvelles alliances dans le Sahel. En effet, la Turquie s’est imposée comme un acteur influent en Afrique ces dernières années, fournissant des armements et des équipements militaires à des pays comme le Mali, tout en élargissant son réseau d’influence à travers la Libye et d’autres pays du Sahel.

Cet incident, bien que mineur dans l’absolu, est révélateur de l’intensification de la concurrence pour le contrôle stratégique du Sahel. Le fait que le drone soit turc et qu’il ait été abattu par l’armée algérienne montre que la région est désormais un terrain où les puissances extérieures se battent non seulement pour le contrôle des ressources naturelles, mais aussi pour l’influence politique.

Ce drone malien, malgré son statut d’incident technique, a aussi provoqué un bruit médiatique disproportionné, alimenté par des spéculations sur les raisons de l’intervention algérienne, les relations tendues avec le Mali et la présence grandissante des acteurs étrangers. Le bruit artificiel autour de cet incident ne fait qu’illustrer la fragilité géopolitique de la région et la façon dont les intérêts externes influencent les politiques locales.

Conclusion : un Sahel à l’intersection des intérêts mondiaux

Ainsi, à travers l’Algérie, le Sahel et l’Afrique du Nord, nous assistons à une multiplication des acteurs et à une reconfiguration géopolitique d’un territoire sous-traité à des puissances extérieures. Si l’Algérie, en tant que gendarme de la région, se veut un acteur de souveraineté, la réalité de la situation est que l’Afrique se retrouve prise dans un engrenage géopolitique mondial où les puissances extérieures imposent leurs intérêts à coups de contrats militaires, de diplomatie secrète et de mercenaires privés.

Le Sahel devient ainsi le théâtre d’une guerre silencieuse, où les grands acteurs de la géopolitique s’affrontent par intermédiaires, manipulant les frontières, les régimes et les populations comme des pions dans un jeu dont les véritables enjeux se jouent bien plus loin, souvent au-delà des yeux du monde.

« La souveraineté ne se demande pas, elle se défend, parfois dans le silence des armes. » Un vieux diplomate africain, entre deux coups d’État

Dr A. Boumezrag

Mali : le journaliste Alfousseini Togo arrêté

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Alfousseini Togo

Au Mali, Alfousseini Togo, directeur de publication du journal Canard de la Venise, a été arrêté et placé sous mandat de dépôt mercredi 9 avril par le pôle judiciaire anti-cybercriminalité, à Bamako.

Après la parution le 8 avril d’un article intitulé « la bourde du ministre Mamoudou Kassogué », en charge de la Justice dans le gouvernement malien de transition, il sera jugé le 12 juin prochain. Les organisations de journalistes du pays s’insurgent.

Ses déboires judiciaires semblent lui donner raison. Dans son article paru dans l’édition du mardi 8 avril de l’hebdomadaire, Alfousseini Togo commente des propos tenus le 20 mars dernier par le ministre de la Justice. Selon Mamoudou Kassogué, l’indice de confiance des Maliens dans la justice de leur pays est passé de 30 % à 72 % en 2024. Une déclaration qui n’avait pas manqué de faire réagir.

Les Maliens savent s’ils se reconnaissent ou non dans ces chiffres. En tout état de cause, dans son article, le journaliste écrit que ce sondage n’est « pas fiable » et dépeint un système souvent corrompu ou au service du pouvoir, a fortiori en cette période de Transition. « Sous Mamoudou Kassogué, les hommes ont-ils des droits ?, interroge le directeur de publication du Canard de la Venise, combien sont-ils en prison depuis des années, sans procès ? Combien de leaders politiques et d’opinion sont-ils en exil ? »

Atteinte au crédit de l’État

Depuis mercredi 9 avril, Alfousseini Togo est accusé d’« atteinte au crédit de l’État », « injures » et « diffamation » par le pôle judiciaire anti-cybercriminalité. Ce dernier est lui-même épinglé dans l’article pour ses « faux délibérés » rendus par « certains juges incompétents, corrompus et aux ordres des chefs », ce qui risque de ne pas lui attirer la bienveillance du tribunal.

Ces dernières années, de nombreuses personnalités politiques ou de la société civile ont été condamnées à des peines de prison ferme par ce pôle spécialisé – et par d’autres tribunaux – ou attendent d’être jugés. Cela après avoir exprimé des opinions dissonantes, ce que les organisations de défense des droits humains dénoncent régulièrement. On peut citer les cas de Ras Bath, Rose vie chère, Clément Dembélé, Étienne Fakaba Sissoko, Seydina Touré… la liste est longue.

Dans un communiqué publié jeudi, l’Union nationale des jeunes éditeurs de presse du Mali (Unajep), dont Alfousseini Togo est membre, « regrette » que le journaliste soit emprisonné « en raison de ses opinions » et pour des motifs sans liens avec le droit de la presse. « Il se porte bien et affiche un moral d’acier », assure cependant le président de l’Unajep, Albadia Dicko, qui lui a rendu visite ce matin à la Maison centrale d’arrêt de Bamako.

La Maison de la presse, organisation faîtière qui rassemble toutes les associations de journalistes du pays, est également mobilisée. L’un de ses dirigeants déplore lui aussi le rôle du pôle anti-cybercriminalité dans les affaires concernant des journalistes. Quant aux propos contenus dans l’article sur l’état de la justice malienne, « ce qui est dit par le journaliste, commente sobrement cette source, est ressenti quotidiennement par le citoyen ordinaire ».

L’ONG Reporters sans frontières dénonce dans un communiqué diffusé jeudi soir une « détention abusive » et demande la libération du journaliste. « L’inculpation sur la base de la loi sur la cybercriminalité et le placement sous mandat de dépôt d’Alfousseini Togo sont le dernier marqueur de la répression de la liberté de la presse au Mali », estime le directeur Afrique de RSF Sadibou Marong, dénonçant des charges « disproportionnées et floues ».  

Une conférence de presse des organisations professionnelles de journalistes est prévue ce vendredi après-midi à la Maison de la presse du Mali, à Bamako.

RFI

Les Emirats arabes unis poursuivis par la CIJ pour «complicité de génocide» au Soudan

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Soudan
La guerre a engendré une immense crise humanitaire au Soudan

La Cour internationale de justice examine ce jeudi la plainte du Soudan contre les Émirats arabes unis pour « complicité de génocide » au Darfour. Khartoum demande à la cour de reconnaître le rôle des Émirats et de les contraindre à payer des réparations. Les Émirats arabes unis, eux, qui ont toujours nié soutenir les FSR dénoncent un « coup de communication cynique », et demandent à la CIJ de rejeter cette requête.

Dans une requête déposée le 4 mars, Khartoum accuse les Émirats arabes unis d’apporter un soutien « financier, politique et militaire considérable » aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Un soutien multiforme : « appui financier », « livraisons d’armes », « équipements militaires », et même « formation de mercenaires ».

En 2024, des experts de l’ONU ont jugé « crédibles » les accusations selon lesquelles les Émirats arabes unis auraient acheminé des armes aux paramilitaires soudanais, via l’aéroport tchadien d’Amdjarass. En janvier cette année, des parlementaires américains ont affirmé que ces livraisons se poursuivaient. Et ce, malgré les pressions exercées par les États-Unis, qui menaçaient de bloquer des ventes d’armes vers les Émirats. 

Pour Khartoum, les Émirats auraient ainsi violé la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide.

L’un des points discutés ce jeudi lors des audiences à La Haye sera la compétence de la Cour internationale de justice (CIJ) dans ce dossier, souligne Florence Morice, de la rédaction Afrique de RFI. Car si les Émirats sont bien signataires de la Convention de 1948 sur la prévention du crime de génocide, ils ne reconnaissent pas la compétence de la CIJ pour les juger en vertu de ce traité. Khartoum soutient que cette réserve formulée par les émiratis n’a aucune valeur juridique, car permettre à un État de se soustraire à ses responsabilités en matière de prévention du génocide, reviendrait à vider de sa substance le traité… 

Précisons par ailleurs que les décisions de la CIJ sont juridiquement contraignantes, mais qu’elle n’a pas le pouvoir de les faire appliquer. Elle a, par exemple, ordonné à la Russie de stopper ses opérations militaires en Ukraine quelques semaines seulement après l’invasion, mais sans effet.

RFI

Trump suspend les taxes pour 90 jours, mais les augmente à 125% pour la Chine

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trump

Donald Trump a annoncé, mercredi 9 avril, suspendre pour une durée de 90 jours les droits de douane dits réciproques entrés en vigueur en début de journée visant les importations en provenance de dizaines de pays, dont les principaux partenaires commerciaux des États-Unis.

Dans le même temps, le président américain a dit porter, avec effet immédiat, à 125% les droits de douane contre les produits en provenance de Chine, amplifiant la guerre commerciale entre les deux plus grandes puissances économiques mondiales.

« Du fait du manque de respect de la Chine à l’égard des marchés mondiaux (…), j’augmente les droits de douane sur la Chine à 125% », a écrit Donald Trump sur son réseau Truth Social. Le président américain ajoute par ailleurs que « dans le même temps, du fait de la volonté de plus de 75 pays de négocier », il autorise « une pause de 90 jours et des droits réciproques substantiellement réduits durant cette période, de 10%, également effectifs immédiatement » pour les autres pays.

Le ministre américain des Finances, Scott Bessent, a de nouveau dénoncé la Chine pour justifier d’une nouvelle hausse des droits de douane contre Pékin voulue par Donald Trump. « La Chine est l’économie la plus déséquilibrée de l’histoire moderne et ils sont la principale source des problèmes commerciaux des États-Unis et, en effet, ils sont un problème pour le reste du monde », a déclaré Scott Bessent à la presse devant la Maison Blanche, estimant que les droits de douane américains avaient entraîné l’envoi massif de produits chinois à bas prix vers l’Europe.

La Chine réplique avant cette nouvelle augmentation

Ce revirement intervient en plein tumulte financier dans le monde. La dette américaine elle-même a été chahutée. Les États-Unis avaient commencé il y a quelques heures seulement, à 4 heures TU, à prélever des surtaxes douanières sur les produits de 60 partenaires commerciaux, avec un taux de 20% par exemple sur les produits européens et de 24% sur les marchandises japonaises, et avec un traitement déjà particulièrement brutal de la Chine (104%).

La deuxième puissance mondiale avait répliqué du tac-au-tac, annonçant qu’elle porterait ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non pas à 34% comme initialement prévu, à partir de jeudi 10 avril à 12h01 heure chinoise (04h01 TU). « Nous continuerons à prendre des mesures fermes et vigoureuses pour sauvegarder nos droits et intérêts légitimes », avait prévenu un porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois.

Jour de riposte pour l’Union européenne

Visée depuis mi-mars par des droits de douane américains de 25% sur l’acier et l’aluminium, l’Union européenne a adopté, mercredi 9 avril, ses premières mesures de riposte, contre plus 20 milliards d’euros de marchandises « made in USA » soigneusement sélectionnées : soja, volaille, riz, bois, motos… Elle avait laissé entendre que d’autres mesures devant répondre aux droits américains de 20% imposés sur l’ensemble de ses marchandises pourraient être révélées la semaine prochaine.

L’Union européenne s’était toutefois dite prête à suspendre ses droits de douane « à tout moment » en cas d’accord « juste et équilibré » avec Washington. Une précision apportée avant que le président américain ne fasse marche arrière.

La bourse de New York, qui avait plongé ces derniers jours à cause de la guerre commerciale déclenchée par la Maison Blanche, a immédiatement bondi à l’annonce de cette pause. Le Nasdaq a gagné plus de 10%. Le cours du pétrole, déprimé par les risques de récession, est reparti à la hausse.

RFI

L’Algérie regrette la confirmation de la position américaine sur le conflit au Sahara occidental

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Affaires étrangères

L’Algérie regrette la confirmation par les Etats-Unis de leur position considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme « la seule solution au conflit du Sahara occidental », a indiqué mercredi un communiqué du ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines.

« L’Algérie a pris connaissance de la réaffirmation par le Département d’Etat de la position des Etats-Unis d’Amérique considérant le plan d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine comme la seule solution au conflit du Sahara occidental », a souligné le communiqué.

Le document a ajouté que l’Algérie « regrette la confirmation de cette position de la part d’un membre permanent du Conseil de sécurité dont il est normalement attendu qu’il témoigne d’un respect de la légalité internationale de manière générale et des résolutions du Conseil de sécurité de manière particulière ».

L’Algérie réaffirme, dans ce cadre, que la question du Sahara occidental « relève fondamentalement d’un processus de décolonisation inachevé et d’un droit à l’autodétermination inaccompli. En effet, le Sahara occidental demeure un territoire non-autonome au sens de la Charte des Nations unies et le peuple de ce territoire demeure titulaire du droit de disposer de lui-même tel que consacré par la résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale portant déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », selon le communiqué.

« S’inscrire en dehors de ce cadre ne sert pas la cause du règlement de ce conflit, tout comme il n’altère en rien ses données fondamentales telles que reconnues par l’Organisation des Nations unies et ses principaux organes, dont l’Assemblée générale, le Conseil de sécurité et la Cour internationale de justice », conclut le texte.

Macron, Tebboune et l’art de sourire sans se regarder dans les yeux

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Macron Tebboune
Tebboune et Macron.

Les relations franco-algériennes : une valse diplomatique entre deux géants de l’histoire, ou plutôt, une comédie d’équilibriste où chaque acteur semble jouer à un jeu sans vraiment oser se toucher. Et qui dit « jeu », dit parfois sourires forcés, poignées de main protocolaires et échanges de formules de politesse, là où les regards ne se croisent jamais, comme une danse sans contact, presque artificielle.

Bienvenue dans l’univers de l’art de sourire sans se regarder dans les yeux, un sport parfaitement maîtrisé par Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune.

Macron, fraîchement débarqué dans la présidence française, a promis de tourner la page d’un passé colonial trop encombrant. Il a reconnu, sur fond de délicatesse, que la colonisation française en Algérie a laissé des cicatrices profondes. Mais dans le même souffle, il a soigneusement évité de prononcer le mot « repentance », comme on évite un sujet épineux à un dîner de famille. C’est subtil, c’est moderne, c’est politique, et cela fait sourire tout le monde — sauf peut-être ceux qui attendent une vraie prise de responsabilité.

De l’autre côté, Abdelmadjid Tebboune, président de l’Algérie, joue son propre rôle dans cette pièce de théâtre géopolitique. Son sourire est tout aussi poli, mais tout aussi fuyant. Il reste muet sur la question de la « réconciliation », oscillant entre un respect apparent des attentes des Algériens — qui réclament la reconnaissance de la souffrance passée — et une prudence glaciale vis-à-vis de tout geste qui pourrait ressembler à une concession à la France. Comme si, chaque fois qu’il prononçait « partenariat » ou « coopération », il se sentait obligé de regarder ailleurs, de peur que les ombres du passé ne surgissent de l’obscurité.

Les deux présidents ont bien compris que l’avenir se joue ailleurs que dans les abysses de la mémoire collective. La coopération économique, la lutte contre le terrorisme, l’immigration : voilà les véritables sujets de leur tango diplomatique. Mais il reste cette énigme, cette question sans réponse : pourquoi cette relation doit-elle toujours se faire dans le silence des regards ? Pourquoi ces rencontres de dirigeants finissent-elles souvent par ressembler à une parade, plus qu’à un véritable échange ?

La vérité, c’est que la France et l’Algérie n’ont jamais véritablement digéré l’histoire. Chaque geste, chaque mot prononcé par l’un ou l’autre des présidents est un calcul, une tentative de ne pas franchir la ligne invisible entre respect et réconciliation. Après tout, parler de la guerre d’Algérie, c’est risquer de rouvrir des plaies encore fraîches des deux côtés. On préfère alors s’attaquer aux dossiers « neutres », où les sourires peuvent réellement masquer l’absence de regard. Mais qu’en est-il des jeunes générations ? Ceux qui ne connaissent que des frontières ouvertes mais des mémoires encore fermées ? Qui, eux, attendent plus qu’une poignée de main sans engagement.

Et pourtant, malgré l’absence de regards croisés, il existe une forme d’intimité entre ces deux nations, cette danse du non-dit qui est à la fois leur héritage et leur fardeau. Les discours de Macron et de Tebboune sont comme des cartes postales : joliment formulés, soigneusement composés, mais rarement des témoignages de véritable proximité. Un sourire ici, une salutation là, et voilà qu’on feint d’avancer.

Alors, est-ce là l’essence de la politique moderne ? Une danse délicate où l’on sourit sans regarder l’autre, pour éviter les pièges de l’histoire ? Ou bien sommes-nous juste condamnés à un ballet où le temps de l’histoire se refuse à se plier aux exigences de l’instant ?

Les regards ne se croisent pas, mais les enjeux eux, sont bien réels. Et tant que les présidents continuent de sourire sans se regarder dans les yeux, la relation franco-algérienne restera cet art subtil de la politique de l’évitement — un art dont l’Algérie et la France sont devenues des maîtres.

En ce printemps 2025, l’équilibre entre les « uns » et les « autres » dans le cadre des relations franco-algériennes semble être une question plus pertinente que jamais. Les « uns » représentent ceux qui, au nom de la mémoire et du politique, préfèrent des discours de réconciliation qui, parfois, sonnent comme des vœux pieux. Ils sont souvent du côté des anciens dirigeants ou des voix historiques des deux pays, appelant à un dépassement des rancœurs et à une coopération basée sur des principes idéaux, sans véritable confrontation des réalités. Pour eux, « l’avenir » semble se trouver dans des déclarations symboliques, dans des gestes diplomatiques soigneusement orchestrés mais sans consistance réelle. Ils veulent tourner la page, mais sans toucher aux vieilles blessures. Ce sont ceux qui préfèrent l’apparence de la paix plutôt que la douleur de la vérité.

Les « autres », eux, sont les acteurs du changement réel, les bâtisseurs du futur qui ne peuvent se contenter de belles paroles. Ce sont les jeunes générations, tant en France qu’en Algérie, qui exigent une véritable réconciliation, qui n’ont pas la patience des discours enjolivés. Ce sont aussi les dirigeants actuels, comme Macron et Tebboune, qui, tout en avançant sur des questions pragmatiques telles que l’économie, la sécurité et l’immigration, sont contraints de jongler avec un passé qu’ils ne peuvent ni ignorer ni réconcilier de manière satisfaisante. Les défis pour ces derniers sont multiples : construire une relation solide malgré les rancœurs historiques, intégrer les demandes d’une population qui ne se satisfait plus des compromis, tout en faisant face à des enjeux mondiaux et géopolitiques pressants.

Ainsi, dans ce printemps 2025, les « uns » sont ceux qui, dans un optimisme un peu naïf, croient que la réconciliation viendra par des gestes symboliques, par un discours « réparateur » mais sans une confrontation réelle des mémoires. Les « autres » sont ceux qui, sur le terrain, savent que pour construire un avenir commun, il faut d’abord affronter les vérités qui fâchent, balayer les faux-semblants, et surtout se regarder dans les yeux sans détour, sans crainte des conséquences.

Les défis sont bien là : pour les « uns », il s’agit de sortir des illusions d’une réconciliation sans douleur, et pour les « autres », il s’agit de transformer cette confrontation en une construction concrète, sans plus de retard. Ce printemps, c’est un appel au courage pour oser regarder en face ce qui est encore trop souvent esquivé.

« Nous sourions à l’avenir tout en fuyant l’ombre du passé, mais ce sont nos regards qui, finalement, décident du chemin que nous emprunterons. »l

La mort est une lanterne qui nous éclaire sur le chemin de la vie »**qui

Qui ira à Canossa et qui ira à la Mecque ?

Certainement pas les deux ensemble dans la même direction 

Dr A. Boumezrag

Qui gouverne le monde ? L’OTAN se dégonfle, les BRICS gonflent,…

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OTAN
L'OTAN dans l'expectative.

Le monde de 2025 est un terrain de jeu géopolitique de plus en plus instable, où les acteurs se déplacent sans boussole, pris dans un tourbillon d’ambitions contradictoires.

 L’OTAN, autrefois symbole de la force militaire et politique occidentale, semble se dégonfler sous le poids des fractures internes et des contestations extérieures. De l’autre côté, les BRICS voient leur influence croître, bien que cette montée en puissance semble artificielle et fragile. Et au centre de ce tourbillon, l’Afrique, gonflée de promesses et d’attentes, s’enfonce toujours plus dans une logique de dépendance, incapable de transformer ses ressources en véritables leviers d’indépendance. Ce tableau géopolitique nous laisse une question lancinante : qui, en fin de compte, gouverne vraiment le monde ?

L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, fondée sur des principes de solidarité militaire entre les nations européennes et l’Amérique du Nord, s’effrite. Alors qu’elle avait pour mission de contenir les menaces de l’Est au temps de la guerre froide, l’OTAN se retrouve aujourd’hui désorientée dans un monde multipolaire, où les grands enjeux mondiaux ne se résument plus à une simple opposition entre l’Est et l’Ouest.

Les États-Unis, sous l’impulsion de Trump et d’une politique de repli, ont amorcé une réduction de leur engagement dans l’alliance, ne laissant à l’Europe que la responsabilité de gérer ses propres défis. Le rôle de leadership américain, autrefois central, semble en déclin. La Turquie, membre stratégique de l’OTAN, défie l’alliance en menant des politiques qui lui sont propres, tant en Syrie qu’en Méditerranée, creusant ainsi un fossé avec les autres membres. Quant aux pays européens, leur manque de cohésion, exacerbé par des divergences internes sur des sujets aussi cruciaux que la défense commune ou la gestion des frontières, a affaibli la capacité de l’OTAN à jouer le rôle de bouclier contre les tensions géopolitiques. L’OTAN, autrefois modèle de solidarité, est aujourd’hui une organisation gonflée d’ambitions vaines, qui peine à maintenir son autorité et sa pertinence.

En parallèle, les BRICS se gonflent de nouvelles promesses. Formés pour contrer la domination occidentale, les cinq pays – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud – cherchent à devenir les architectes d’un ordre mondial alternatif, loin des mécanismes hérités de la Seconde Guerre mondiale. L’expansion économique des BRICS, particulièrement celle de la Chine, leur a permis de se poser en alternatives aux institutions financières dominées par le FMI ou la Banque mondiale.

Mais cette montée en puissance est-elle réellement solide ? Les divergences internes des BRICS sont frappantes : entre la volonté de la Chine d’imposer son modèle de développement, les aspirations indiennes à une reconnaissance régionale, et la Russie qui, sous Poutine, poursuit ses objectifs géopolitiques en Asie et en Europe de l’Est, l’unité du groupe est de plus en plus fragilisée. Les BRICS sont une alliance sans véritable cohésion, et leur expansion semble plus être le reflet d’un désir de domination économique et politique que d’une volonté sincère de redéfinir l’équilibre mondial.

Si les BRICS veulent se présenter comme un contre-pouvoir mondial, la réalité est que cette montée en puissance ne repose pas sur des bases solides, mais sur des ambitions concurrentes et des politiques extérieures contradictoires. Leurs sujets d’intérêt communs (comme le développement économique) risquent de se briser sur les conflits internes.

Au cœur de ce grand jeu de pouvoirs, l’Afrique semble prise dans une spirale de dépendance, même si l’on promet au continent un avenir radieux. Gonflée de promesses, d’investissements et de nouvelles infrastructures, l’Afrique demeure néanmoins sous l’influence de puissances étrangères, qui exploitent ses ressources naturelles sans jamais lui permettre de bâtir une véritable indépendance économique et politique.

Ce gonflement artificiel se nourrit des interventions extérieures, qu’elles soient économiques, militaires ou diplomatiques. Les géants économiques, comme la Chine et les puissances occidentales, investissent massivement dans le continent, mais ces investissements se traduisent souvent par des dépendances économiques, plutôt que par un véritable renforcement de la souveraineté des nations africaines. L’Afrique devient ainsi une poupée gonflée de promesses mais toujours soumise aux pressions externes.

Les pays africains, bien qu’en plein développement, n’ont pas encore réussi à prendre le contrôle total de leur destin. L’enjeu est majeur : l’Afrique doit impérativement pouvoir s’affranchir de cette logique où ses ressources et ses opportunités sont toujours dirigées par des acteurs extérieurs. Sans une transformation radicale de son économie et de ses institutions politiques, l’Afrique risque de rester prisonnière de ses apparentes opportunités, incapables de les transformer en puissance véritable. L’Afrique se gonfle, mais elle risque de se dégonfler à nouveau si elle ne parvient pas à se réinventer.

Le monde en 2025 n’est plus celui de l’ordre unipolaire des années 1990, où les États-Unis régnaient sans partage. Nous sommes désormais dans une ère de multipolarité, où l’indépendance des grandes puissances ne suffit plus à structurer le système mondial.

Au contraire, les grandes puissances s’affrontent sur des échelles multiples, qu’elles soient économiques, militaires, ou diplomatiques, et les alliances qui se tissent au sein des BRICS, de l’OTAN, ou ailleurs, semblent plus fragiles qu’elles ne le paraissent.

Le monde n’est plus régi par une simple logique de dominance, mais par une série de jeux d’influence où les lignes sont floues et les rapports de force mouvants. L’instabilité règne, et les petites puissances, comme les pays africains ou ceux de l’Asie du Sud-Est, se retrouvent en marge d’un jeu de pouvoir qu’elles peinent à comprendre. La grande question qui émerge est : quels sont les mécanismes de gouvernance capables de réconcilier toutes ces ambitions, ces fractures, et ces tensions ?

Nous assistons, aujourd’hui, à un effondrement des structures géopolitiques traditionnelles. L’OTAN se dégonfle, les BRICS se gonflent, et l’Afrique s’enfle sans jamais pouvoir se libérer de ses entraves. Les fractures deviennent plus apparentes, les projections d’avenir plus incertaines. L’ordre mondial, tel qu’il est conçu aujourd’hui, ne peut plus fonctionner de manière durable. Il doit être repensé, réajusté, avec une nouvelle architecture de gouvernance mondiale.

Les grandes puissances devront nécessairement réduire leurs ambitions conflictuelles et s’engager dans une coopération authentique, en tenant compte des besoins réels des nations les plus vulnérables. Cela passe par une approche plus équilibrée, moins exploitative, où chaque acteur international pourra avoir sa place sans écraser ceux qui l’entourent. Le défi du XXIe siècle réside peut-être dans la reconstruction d’un ordre mondial qui valorise la coopération, non plus comme une option secondaire, mais comme un pilier central de la gouvernance mondiale.

Dr A. Boumezrag

La tension diplomatique s’aggrave entre l’Algérie et le Mali

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Aviation algérienne
L'Algérie ferme son espace aérien au Mali

L’Algérie a réagi, ce lundi, aux accusations du gouvernement malien et à la décision du collège des chefs d’État de la Confédération des États du Sahel, annoncée dimanche soir. Dans un communiqué rendu public, le ministère algérien des Affaires étrangères a affirmé que le « gouvernement algérien a pris connaissance, avec un sentiment de grande consternation, du communiqué du Gouvernement malien de la transition, ainsi que de celui émanant du collège des Chefs d’État de la Confédération des États du Sahel ».

Le Mali et la confédération des États du Sahel ont décidé de rappeler leurs ambassadeurs en Algérie pour consultations, suite à la destruction par l’armée algérienne d’un drone de l’armée malienne. Alger avait parlé d’« un drone de reconnaissance armé détruit à Tinzaouatine », près de la frontière avec le Mali.

Le ministère algérien s’est, ce lundi, attardé longuement sur le contenu du communiqué du gouvernement malien où Bamako accuse l’Algérie « d’avoir détruit son appareil sur le territoire malien » et « de soutenir le terrorisme ».

« Par son communiqué, le Gouvernement de la transition au Mali porte de graves accusations contre l’Algérie », a indiqué le communiqué de la diplomatie algérienne, qualifiant ces accusations d’« allégations mensongères ».

Le ministère algérien a donné sa version au sujet de la destruction du drone malien. Il a précisé que « toutes les données se rapportant à cet incident sont disponibles dans la banque de données du ministère algérien de la Défense nationale, en particulier les images radar qui établissent clairement la violation de l’espace aérien de l’Algérie ».

Selon l’Algérie, « il ne s’agit pas de la première violation par un drone malien de l’espace aérien de l’Algérie, mais bien de la troisième en l’espace de seulement quelques mois. Les deux premières violations sont intervenues respectivement le 27 août 2024 et le 29 décembre 2024. Toutes les données se rapportant à ces violations sont disponibles dans la banque de données du Ministère de la Défense nationale ».

Pour ce qui s’est passé dans la nuit du 31 mars au 01 avril derniers, le gouvernement algérien persiste et signe que « le drone abattu a violé l’espace aérien de l’Algérie à minuit huit minutes sur une distance de 1,6 km ».

« Le drone en question a, dans un premier temps, violé l’espace aérien national, il s’est ensuite éloigné, avant d’y retourner en prenant une trajectoire offensive. Cela a entrainé sa qualification de manœuvres d’hostilité caractérisée. Suite à cette qualification, le Commandement des Forces de Défense Aérienne de l’Algérie a ordonné sa destruction », a expliqué aussi le communiqué.

Ce faisant, l’Algérie, a enchaîné le document, « regrette profondément l’alignement inconsidéré du Niger et du Burkina Faso sur les thèses fallacieuses présentées par le Mali ». « Elle regrette, également, le langage outrancier et injustifié tenu à l’égard de l’Algérie, un langage qu’il condamne et rejette avec une extrême fermeté », a noté la diplomatie algérienne, annonçant sa décision d’appliquer la réciprocité « en rappelant ses ambassadeurs au Mali et au Niger pour consultation et de différer la prise de fonction de son nouvel Ambassadeur au Burkina Faso ».

Dimanche soir, le Collège des chefs d’État de l’Alliance des États du Sahel (AES) a décidé de rappeler pour consultations les ambassadeurs des États membres accrédités en Algérie, considérant « la destruction du drone des Forces armées et de sécurité maliennes, comme étant une agression visant tous les Etats membres de la Confédération ».

Bamako affirme que le drone a été détruit dans l’espace aérien malien. Le Mali s’est retiré avec effet immédiat du Comité d’Etat-Major Conjoint (CEMOC) et décidé de porter plainte, devant les instances internationales, contre l’Algérie.

A. A.

Algérie : forte baisse des condamnations à mort en 2024

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Peine de mort

Le nombre de condamnations à mort en Algérie a fortement baissé en 2024, a indiqué Amnesty International, ce mardi 8 avril, à l’occasion de la publication de son rapport annuel sur la peine de mort dans le monde.

L’organisation a recensé au moins 8 condamnations à mort en 2024 contre au moins 38 en 2023 et 54 en 2022. A la fin de l’année 2024, au moins 262 personnes se trouvaient sous le coup d’une sentence capitale.

« Nous exhortons les autorités à l’inscrire dans la dynamique mondiale en abolissant définitivement la peine de mort », déclare Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.

« Nous exhortons les autorités à s’inscrire dans la dynamique mondiale en abolissant définitivement la peine de mort, à l’image des nombreux États qui l’ont déjà reléguée aux pages sombres de l’histoire, reconnaissant son caractère cruel et inhumain. Ce pas décisif serait en cohérence avec la position qu’a adoptée l’Algérie en parrainant, aux côtés de 69 autres pays, la dixième résolution des Nations Unies appelant à un moratoire sur l’application de la peine capitale, adoptée le 17 décembre 2024 par une majorité des États membres. » a déclaré Hassina Oussedik, directrice d’Amnesty International Algérie.

Les exécutions en hausse, les condamnations à mort en baisse

A l’échelle mondiale, le nombre d’exécutions a atteint son plus haut niveau depuis 2015 tandis que le nombre de condamnations à mort a reculé.

Amnesty International a recensé plus de 1 500 exécutions dans 15 pays en 2024.  L’Arabie saoudite, l’Irak et l’Iran, ayant exécuté 1 380 personnes, sont à l’origine de l’augmentation mondiale des exécutions en 2024. La Chine, l’Iran, l’Arabie saoudite, l’Irak et le Yémen sont les pays qui ont exécuté le plus grand nombre de personne.  Plus de 40 % des exécutions recensées en 2024 ont eu lieu illégalement, pour des infractions liées aux stupéfiants

L’organisation a également recensé 2 087 condamnations à mort en 2024, soit une baisse de 14% par rapport à 2023.

Malgré l’augmentation du nombre d’exécutions en 2024, seulement 15 pays ont exécuté des personnes, soit le chiffre le plus bas jamais enregistré, pour la deuxième année consécutive.

113 pays ont aboli totalement la peine de mort

À ce jour, 113 pays ont aboli totalement la peine capitale et 145 l’ont fait en droit ou dans la pratique.

En 2024, le Zimbabwe a promulgué une loi abolissant la peine capitale pour les crimes de droit commun. Pour la première fois, plus des deux tiers de l’ensemble des États membres des Nations unies, dont l’Algérie, ont voté en faveur de la 10e résolution de l’Assemblée générale, qui préconise l’instauration d’un moratoire sur le recours à la peine de mort.

Grâce à la mobilisation de centaines de milliers de personnes à travers le monde, Hakamada Iwao, qui avait passé près de cinq décennies dans le quartier des condamnés à mort au Japon, a été acquitté en septembre 2024. De même, Rocky Myers, un homme noir condamné à mort en Alabama malgré une procédure entachée de graves irrégularités, a vu sa peine commuée en mars 2025.

 « En dépit de la minorité de dirigeants déterminés à instrumentaliser la peine capitale, le vent est en train de tourner. Ce n’est qu’une question de temps avant que le monde soit libéré de l’ombre des potences. » a déclaré Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International.

Réseau 5G, numérisation, wakf au menu du conseil des ministres

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Conseil des ministres

Le président de la République, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, M. Abdelmadjid Tebboune, a présidé, lundi, une réunion du Conseil des ministres consacrée à un projet de loi relatif aux wakfs et à des exposés concernant plusieurs secteurs, indique un communiqué du Conseil des ministres, dont voici la traduction APS :

« Le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, Chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, a présidé, ce jour, une réunion du Conseil des ministres consacrée à un projet de loi relatif aux wakfs et à des exposés portant notamment sur le lancement des réseaux mobiles 5G et les résultats du Recensement général de l’agriculture.

Après présentation, par Monsieur le Premier ministre, des activités du Gouvernement au cours des deux dernières semaines, et suite aux interventions de Messieurs les ministres, Monsieur le président de la République a donné les instructions, directives et orientations suivantes :

Concernant le projet de loi relatif aux wakfs

Après débat et approbation, par le Conseil des ministres, d’un projet de loi relatif aux wakfs, Monsieur le président de la République a ordonné l’adoption des mécanismes de numérisation dans toutes les phases du recensement relatif au secteur des affaires religieuses.

Concernant l’exposé sur l’état d’avancement de la numérisation :

Après avoir écouté un nouvel exposé exhaustif présenté par la Haut-commissaire à la numérisation sur l’état d’avancement du projet de numérisation globale, Monsieur le président a fixé la fin 2025 comme dernier délai pour le recensement total des domaines de l’Etat à travers l’ensemble du territoire national afin de créer une base de données avant l’élaboration de la loi de finances 2026.

Concernant le lancement des réseaux mobiles 5G

Monsieur le président de la République a ordonné un approfondissement global des études relatives à ce type de services mobiles, afin que l’opération soit intégrée et efficace selon tous les critères technologiques et financiers, pour entraîner des effets positifs sur le développement et l’accompagnement du système économique national et offrir aux citoyens les meilleurs services technologiques.

Concernant les résultats du Recensement général de l’agriculture

Monsieur le président a souligné que ce recensement revêt une importance capitale pour une prise de décision optimale, la modernisation du secteur de l’agriculture et le renforcement de son rôle stratégique dans la réalisation de la sécurité alimentaire.

A ce propos, Monsieur le président de la République a enjoint au ministre de l’Agriculture d’approfondir le recensement de l’ensemble de la production agricole nationale, toutes filières confondues, y compris les têtes de bétail par catégorie et leur répartition au niveau national, le taux de progression des périmètres irrigués et le nombre d’arbres fruitiers par variété, notamment les oliviers et les palmiers à travers le territoire national.

Au terme de la réunion du Conseil des ministres, des accords de coopération bilatérale ont été signés ».

APS