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samedi 27 juillet 2024
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Présidentielle/Algérie : « Non aux mascarades électorales sous la dictature ! » (Déclaration)

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Algerians chant slogans and wave national flags during a protest rally against ailing President Abdelaziz Bouteflika's bid for a fifth term in power, in the capital Algiers on March 1, 2019. - The demonstrations came a week after tens of thousands of people rallied in the North African state against 82-year-old Bouteflika's decision to stand in the April 18 election. (Photo by RYAD KRAMDI / AFP)

Déclaration ouverte

L’Algérie d’aujourd’hui traverse une situation plus critique qu’avant, avec des perspectives, à court et à moyen termes, encore plus complexes et plus périlleuses.

En effet, le régime a fait rater au pays l’opportunité historique d’un changement démocratique pacifique offerte par la révolution populaire pacifique du 22 février 2019. De plus, la politique du tout- sécuritaire continue de fouler aux pieds la volonté du peuple en imposant par la répression et l’autoritarisme une nouvelle situation de statu quo et d’impasse. « Le scrutin présidentiel du 12 décembre 2019, marqué par l’intronisation d’un autre « chef d’État sur mesure », a consacré l’illégitimité du pouvoir tout en plongeant l’Algérie dans une ère de non-gouvernance, d’illusions, d’improvisation et d’absurdité.

Près de cinq années plus tard, le haut commandement des forces armées, pouvoir réel, et sa façade civile, en situation de survie, se met en quête de son « salut » au détriment de toute la Nation, reproduisant ses « péchés capitaux et clonant ce qu’il y a de pire en lui.

Il a anéanti les abécédaires de la politique, fermé l’espace public, confisqué les libertés fondamentales, individuelles et collectives, et, plus grave encore, légalisé la répression et les arrestations politiques. Il a avorté l’émergence d’une société civile indépendante et banni les différents contre-pouvoirs, qu’il s’agisse de partis, de syndicats véritables ou de médias libres tout en bloquant les mécanismes de contrôle et d’accountability. En outre, il a détruit tous les canaux de dialogue, de médiation, de négociation et de résolution des conflits, en fabriquant à chaque fois, ex nihilo, des ennemis intérieurs imaginaires pour raisons d’opinions divergentes et/ou d’opposition affichée.

Dès l’abord, le régime a promptement montré son hostilité contre la révolution populaire pacifique malgré ce qu’elle a ostensiblement et immédiatement accompli : Unité nationale fortifiée, espoir ravivé et culture de citoyenneté cristallisée dans la diversité, le vivre-ensemble, la tolérance et la construction collective. Et de surcroît, il fait de ses valeurs partagées et de ses acteurs engagés une grande cible pour sa diabolisation et sa vengeance.

Par la peur, le désespoir et la corruption, il tente de démanteler ce qui reste des jalons de l’édification nationale visant à réaliser le rêve de l’État démocratique et social qui, bien évidemment, mettent en danger les intérêts de ses nébuleuses et clans ayant fait main basse sur les richesses du pays au point d’en faire une propriété privée.

Toutes ces pannes structurelles ont empêché l’Algérie, ce pays-continent, de décoller et l’ont placé en bas de classement mondial dans la majorité des domaines.

Aux niveaux régional et international, en l’absence de visions pragmatiques, le régime a isolé l’Algérie sur les plans diplomatique, économique et géo-sécuritaire, réduisant ainsi sa politique étrangère à de slogans creux présentant le pays comme victime de conspirations extérieures et de menaces permanentes. Et même ce rôle qu’il cherche à jouer à l’échelle internationale, onusienne particulièrement, à propos du génocide et crimes contre l’humanité perpétrés par Israël contre le peuple palestinien à Gaza, il l’a interdit au peuple algérien en l’empêchant de manifester sa solidarité comme il le faisait, hebdomadairement, lors de ses marches pacifiques sur l’ensemble du territoire.

Face à cette obstination rejetant toutes solutions radicales et tangibles et face à cette imposture conditionnant tout « changement politique sérieux » par de miséreux et parodiques cycles électoralistes aux résultats tranchés au préalable, il nous incombe à toutes et à tous, de tracer aujourd’hui d’autres perspectives pour faire front commun contre  » l’incertitude et l’inconnu » qui attendent inéluctablement l’Algérie et son peuple.

Un autre fiasco à venir,la mascarade du scrutin présidentiel du 7 septembre 2024, sera ,sans aucun doute, plus désastreuse que les précédentes. Non parce que ce scrutin ne sera qu’une simple auto-validation du pouvoir en place par son vieil clientélisme mis-à-jour mais aussi parce qu’il approfondira les fractures et divisera le peuple selon un agenda visant à perpétuer, vaille que vaille,un régime sans légitimité ni crédibilité encore moins un projet.

Il est, donc, clair que notre responsabilité historique ne se limite pas à un rejet absolu de cette énième mascarade électorale mais exige impérativement de nous la construction d’un rapport de force populaire pacifique et alternatif pour sauvegarder notre entité collective;peuple et patrie. Et ce dans le cadre de nos droits et libertés tels garantis par la constitution et l’ensemble des pactes et conventions internationaux que l’Algérie a ratifiés depuis des décennies.

Notre présent cri commun puise son esprit et ses références dans la révolution populaire pacifique et reste totalement fidèle à ses objectifs légitimes. Notre résistance démocratique, quant à elle, est par essence plurielle, inclusive, trans-idéologique et imperméable au sectarisme et esprit partisan étroit. Ce que nous considérons, à juste titre, comme un acquis national à traduire,ensemble, en projet d’une transition démocratique constituante, protégé par le peuple, son unique source de légitimité et collectivement porté par toutes les forces vives de la société ayant foi en l’État de droit et oeuvrant pour la mise en place d’institutions démocratiques légitimes, authentiques et ouvertes sur le monde.

Nous, signataires de cette déclaration politique ouverte, animés par nos convictions et nos luttes, nous nous mettons au service de la volonté du peuple et des objectifs de sa révolution pacifique. Nous ne sommes qu’un maillon dans la chaîne de toutes les luttes nationales pour la libération du pays et la liberté du peuple.

Par conséquent, le despotisme sous toutes formes ne peut être une fatalité devant laquelle nous abdiquerons comme nous refusons catégoriquement ce « présumé destin  » que le régime veut imposer ad vitam aeternam à l’Algérie et aux algériens .

Il est de notre devoir, aujourd’hui plus que jamais, de clamer vigoureusement et d’une seule voix : Non aux mascarades électorales sous la dictature !… Oui à une démocratie véritable et à la souveraineté populaire !

Signataires :

Ali Laskri

Mohamed Hennad

Fetta Sadat

Abdellah Heboul

Karim Tabbou

Said Boudour

Wassila Benlatreche

Mohcine Belabbes

Toufik Belala

Said Zahi

Fodil Boumala

Alger, le 20 juillet 2024

Annaba : les activistes Larbi Bouhsane et Aziz Boustata sous contrôle judiciaire

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Les deux activistes Larbi Bouhsane et Aziz Boustata ont été placés, le 18 juillet, sous contrôle judiciaire.

Les deux activistes ont été arrêtés séparément, le 14 juillet dernier, et maintenus en garde à vue pendant quatre jours. Leurs domiciles ont également été perquisitionnés.

Ils ont été déférés, le 18 juillet devant le parquet et le juge d’instruction près le tribunal d’Annaba. Ce dernier a décidé de les libérer et de les placer sous contrôle judiciaire.

Tribunal criminel : le détenu d’opinion Samir Kherrouche écope de trois ans de prison

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Le tribunal criminel de Dar El Beidha à Alger a condamné, le 18 juillet 2024, le détenu d’opinion Samir Kherrouche à trois ans de prison ferme ainsi qu’à une amende.

Le parquet avait requis contre lui une peine de vingt ans de réclusion criminelle.

Samir Kherrouche est en détention depuis le 10 juillet 2023. Il a été jugé en même temps que deux autres personnes, Tahar Fareh et Kamel Allik, qui ont comparu en liberté.

Oran : le détenu d’opinion Mustapha Radjouh écope de deux ans de prison  

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Le tribunal d’Essania, à Oran, a condamné, le 17 juillet, le détenu d’opinion Mustapha Radjouh à deux ans de prison ferme et une amende de 200 000 dinars.

Mustapha Radjouh est en détention depuis fin mars 2024. Il est accusé de  » propagation de discours de haine » par le biais des moyens de communication et d’information informatiques et électroniques. Cette accusation est en lien avec ses publications sur Facebook.

Le 6 juin dernier, la Cour d’appel a augmenté sa peine, dans une autre affaire, à quatre ans de prison ferme, alors qu’il avait écopé de dix mois en première instance.

Présidentielle anticipée : Assoul, Naghza, Tebboune et treize autres candidats ont déposé leurs dossiers

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Seize prétendants à la candidature à la présidentielle anticipée du 7 septembre 2024 ont déposé leur dossier au siège de l’Autorité indépendant des élections (ANIE), jeudi 18 juillet.

L’opération de dépôt des dossiers de déclaration de candidature pour la présidentielle anticipée du 7 septembre a pris fin jeudi 18 juillet à minuit. L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) a immédiatement commencé le traitement des formulaires de souscription déposés, selon l’Agence Presse Officielle (APS).

Seize candidats à la candidature à la présidentielle anticipée ont déposé leurs dossiers. Il ‘agit du chef de l’État actuel, Abdelmadjid Tebboune, d’Abdelaali Hassani Cherif du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Youcef Aouchiche du Front des forces socialistes (FFS), Tarek Zeghdoud du parti du Rassemblement algérien (RA), Chaabi Salem, et El Abadi Belabbas.

Également candidates, l’avocate et présidente de l’UCP, Zoubida Assoul, et la présidente de la Confédération Générale des entreprises algérienne (CGEA), Saïda Neghza. Ce sont les seules femmes candidates après le retrait de la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune.

Les autres candidats sont Abdelhakim Hamadi, Raouf Aib, Belkacem Sahli du Groupe stabilité et réforme, Ahmed Gouraya du Front de la jeunesse démocratique pour la citoyenneté, Bouamrioune Slimane, Kamel Hebbal, Amar Chekar et Hichem Baba Ahmed.

Selon la loi organique relative au régime électoral, chaque candidat doit présenter soit une liste comportant au moins 600 signatures individuelles de membres élus d’Assemblées populaires communales, de wilayas ou parlementaires, réparties dans au moins 29 wilayas, soit une liste comportant au moins 50 000 signatures individuelles d’électeurs inscrits sur une liste électorale, également recueillies à travers au moins 29 wilayas. Le nombre minimal de signatures exigées pour chacune des wilayas ne peut être inférieur à 1 200.

L’Autorité indépendante statue sur la validité des candidatures à la présidence de la République par une décision motivée, dans un délai maximal de sept jours, à compter de la date de dépôt de la déclaration de candidature. Elle transmet ses décisions relatives aux candidatures à la Cour constitutionnelle, accompagnées des dossiers des candidats, dans un délai ne dépassant pas vingt-quatre heures après l’annonce de ses décisions.

Une fois leurs dossiers de candidature validés, les candidats commencent à présenter leurs programmes électoraux au cours de la campagne électorale, déclarée ouverte vingt-trois jours avant la date du scrutin et se terminant trois jours avant celui-ci.

Avec APS.

Détenus d’opinion : Lyes Sellidj et Hafidh Mabrouk décrochent le bac en prison

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Les détenus d’opinion, Lyes Sellidj et Hafidh Mabrouk, ont réussi leurs examens de baccalauréat en prison avec mention « bien », avec des moyennes de 12,37 et 12,12.

Lyes Sellidj est incarcéré à la prison d’El Harrache, où il purge actuellement une peine d’un an. C’est sa troisième détention pour des affaires liées à ses opinions et à son activisme pendant le Hirak. Il est prévu qu’il soit libéré en octobre 2024.

Quant à Hafidh Mabrouk, âgé de 28 ans, il est détenu à la prison de Ouargla, où il purge une peine de cinq ans. Son cas est en attente devant la Cour suprême. Selon le CNLD, il a déjà accompli la moitié de sa peine.

Feux de forêt/Bejaia : Une personne placée sous mandat de dépôt

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Deux individus ont été déférés devant le tribunal de Bejaia pour leur présumée implication dans les feux de forêt survenus, le 16 juillet à El Hammam, dans la localité de Boukhlifa à Amizour.

Le juge d’instruction a décidé de placer l’un d’eux sous mandat de dépôt et de placer l’autre sous contrôle judiciaire. Les deux individus, âgés de 60 et 76 ans, ont été arrêtés par les services de la gendarmerie nationale, le 17 juillet. Ils ont été inculpés pour « destruction des biens d’autrui par le feu ».

Cherif Mellal à nouveau en grève de la faim

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L’homme d’affaires et ancien président de le JSK, Cherif Mellal, observe à nouveau une grève de la faim à la prison d’El Harrach, où il est détenu provisoirement depuis dix-huit mois.

« Après une détention provisoire de 18 mois, en désespoir de cause, Cherif Mellal se voit de nouveau contraint de recourir à la grève de la faim et ce, hélas, pour la troisième fois. Cet ultime recours reste l’expression de son farouche combat pour la manifestation de la vérité », a indiqué son avocate Me Fetta Sadat dans un communiqué sur sa page sur Facebook.

Cherif Mellal a entamé sa grève de la faim le 17 juillet en cours. Il s’agit de la troisième fois qu’il observe depuis qu’il a été placé en détention, le 19 janvier 2023, sur ordre du juge d’instruction près le pôle économique et financier du tribunal de Sidi M’hamed à Ager. Il est accusé de « violation de la législation et de la réglementation relatives aux échanges et aux mouvements de capitaux à destination et en provenance de l’étranger », ainsi que de « blanchiment d’argent provenant des produits du crime ». Son affaire est toujours en cours d’instruction et toutes les demandes de remise en liberté provisoire « ont fait l’objet d’un rejet systématique », selon son avocate.

Arrestations de Bejaia : Mira Moknache et huit personnes sous mandat de dépôt

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Le juge d’instruction près le pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed a décidé de placer l’enseignante universitaire Mira Moknache et huit militants et activistes sous mandat de dépôt. Son avocat, Sofiane Ouali a été remis en liberté provisoire, tandis que six autres militants et activistes ont été placés sous contrôle judiciaire.

En garde à vue au commissariat central de Bejaïa, depuis plusieurs jours, Mira Moknache a été déférée, jeudi 18 juillet, avec son avocat Sofiane Ouali et un groupe de militants et anciens détenus d’opinion, une quinzaine, devant le pôle pénal spécialisé de Sidi M’hamed, à Alger.

Le juge d’instruction a décidé de placer Mira Moknache sous mandat de dépôt, ainsi que les militant et activistes : Rafik Belayel, Khoudir Bouchelaghem, Tahar Achiche, Salem Bouaza, Lounes Ghegad, Ghiles Benkerrou, et Nadir Ferhatene.

L’avocat de Mira Moknache, également membre du collectif de défense des détenus d’opinion, Sofiane Ouali, a été remis en liberté provisoire. Six autres militants et activistes ont été libérés et placés sous contrôle judiciaire. Il s’agit du jeune lanceur d’alerte, Yuva Menguellat, son père Mouloud Menguellat, le militant du RCD, Malek Boudjemaa et son fils Malek Boudjemaa, ainsi que Boudjema Ferhatene et l’ancien détenus d’opinion, Mustapha Akkouche. Ce dernier a quitté la prison fin juin après avoir été acquitté.

Le juge d’instruction a retenu contre eux des chefs d’inculpation criminels en lien avec le « terrorisme » en vertu de l’article 87 bis du code pénal.

هوارية fichée S par les détenteurs de vérité révélée

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(…) هـ  certaines lettres participent du sens même des mots, quand elles ne l’incarnent pas (…)

Houaria. هـ   , ce phonème vecteur du souffle vital, brasse entre le hallal et le haram provoquant une levée de boucliers sans égal! Double coup de  pour le roman HOUARIA de Inaam Bayoudh.

Des critiques de l’œuvre pointent du doigt l’utilisation de termes grossiers en Dardja et poussent la ritique jusqu’à dire que le roman porte atteinte à la ville d’Oran.

Après une première lecture coup de foudre , que j’ai partagé avec quelques amis.e.s, j’ai encore péché par une deuxième lecture du livre defendu ! Une lecture motivée par l’acharnement, aveugle (puisque la plupart des critiques émanent de personnes qui n’ont pas lu tout le roman), et je reste sur mon premier avis que c’est un excellent roman !

Dans toute cette agitation et polémique, il y a, au moins, un sentiment sur lequel tout le monde est d’accord : « le désir ardent » (expression un peu forte, néanmoins très suggestive, et qui convient très bien au contexte, à mon sens) de lire le roman et de connaître les vies et les destins de plusieurs personnages qui habitent dans des quartiers populaires dans la belle WAHRAN. Avec génie, l’autrice a tissé une trame romanesque entre: 

هواري، هدية، هشام، هاشمي، هاجر، هناء، هبة، هاني…. et bien d’autres… Tous les prénoms commencent par la lettre هـ , intrigue qui exalte mes sens! 

Permettez-moi le temps de quelques lignes de vous présenter ce fruit defendu « objet » de tous « les désirs » en ce moment…

C’est une histoire dans laquelle s’entrecroisent les vies et les destins de plusieurs personnages qui habitent dans des quartiers populaires dans la belle WAHRAN. Avec génie, l’autrice a tissé une trame romanesque entre: هواري، هدية، هشام، هاشمي، هاجر، هناء، هبة، هاني….

Au centre de ces personnages se trouve HOUARIA, jeune fille « singuliere ». Cependant, pure, si pure qu’elle a été dotée du don de « voyance » qui caractérise, généralement, les belles âmes sensibles et sincères.

Ainsi, tout ce petit monde évolue et mène sa vie dans une Algérie aux précipices d’une dérive qui l’entraînera dans une décennie sanguinaire, qu’on qualifiera, plus tard, de « noire ». Engagée sur un fond de sentiments d’amour sincères et purs entre plusieurs personnages (Houaria et Hichem, Hiba et Hani), le paroxysme de cette histoire est, par ailleurs, dramatique: assassinat « sauvage » du jeune Hichem par des extrémistes religieux sous les yeux de Houaria….Je vous en dirai pas plus pour ne pas vus priver du plaisir de lire le roman. 

Toutes les couches qui forment la société sont représentées avec le sens du détail et une description minutieuse, détaillée, précise et réaliste que le lecteur est vite plongé dans l’univers du roman. Les voix des personnages tissent, par touches successives, la trame de ces destins savament entrecoisés par l’auteure, qui recourt à un narrateur omniscient pour combler les quelques digressions existentielles des personnages, et nous plonger dans les vies et existences de ces couches marginalisées ayant subi de plein fouet la décenie noire.

Le recours de l’autrice à des mots et des phrases, d’un registre populaire « vulgaire », introduites lors de dialogues entre les personnages, afin de préserver l’authenticité de la narration et produire la polyphonie, tant attendue, dans ce type de romans,  relève d’un réalisme socio- littéraire novateur pour les novices mais classique pour celles et ceux  qui, par leur lecture de  la littérature arabe comme Son’Allah Ibrahim, Tayeb Salah, Najib Mahfouz, Moudafar Ennouab, Tahar Ouettar, Djillali Khellas et même d’anciens poètes, redécouvrent ce sublime métissage entre les différents registres de la langue arabe: le dialecte algérien dans sa variante de l’ouest et la langue arabe dite « littéraire/littérale », procure au texte un dynamisme et une vivacité dans la narration. Le « dialecte » dont la frontière avec la langue est floue et la définition imprécise, est souvent identifié au discours des couches populaires. En littérature, beaucoup d’écrivains emploient cette langue populaire, en évitant toute censure, ce qui parfois provoque des réactions prévisibles de certaines catégories qui, apparemment, ne lisent pas, voulant imposer leur façon de faire, ignorant un élément fondamentale, la liberté de l’écriture et de l’écrivain. 

Les désignations des différents personnages de chaque chapitre donne à la narration des événements différentes perspectives à partir du point de vue du personnage, tout en laissant libre cours à un récit plus intime et personnel du vécu, des traumas et des angoisses de chaque personnage.

Une narration originale, déroutante et éclatée… . Plaisir qu’on recherche lors des lectures ! La prédation en littérature à saisi un corps, en a expurgé l’âme idéale pour y laisser subsister ce que montrent les évènements brûlés par soit-disant de la vulgaire lumière de mots-maux blessants et banals. Pffff , Fichtre , Diantre !!! Brel chantait superbement  » Au suivant « . Bah ! je vais relire Baudelaire. Aussi bien lire Kafka tout en écoutant en sourdine Frank Zappa.

la narratrice a métamorphosée la matière vivante, la chair animée de Houaria en objet fixe participant d’un sujet mobile ,on constate qu’elle a fonctionné à l’inverse de la procession platonicienne , à partir de la viande d’un corps, de la matérialité d’un visage concret , réel, la démiurge lumineuse produit une idée ,une trace inintelligible, une image immobile , un semblant d’icône presque semblable aux objets du monde kantien soumise à l’épreuve d’un révélateur crus sans jamais être vulgaire. Cette identité / réalisme pourtant répandu chez mants grands auteurs (Choukri, Mahfou et d’autres) semble choquer quelques esprits.

Le roman est un hymne à la gloire d’un grand pan de la société Algérienne, les FEMMES dans tous leurs états d’âmes, et je dis bien tous leurs états et statut : de la femme, comme veut bien la concevoir la société, à la femme diabolique, passant par la femme libre dans ses vies, sentiments et désirs…

Une fresque qui peint le combat et destins des femmes, surtout, هجالات (je déteste ce mot, mais je l’utilise quand même لغاية في نفس يعقوب) (veuves ou divorcees), et Dieu (existe t il ?) sait que ce n’est jamais un combat facile !

Le roman raconte avec réalisme et objectivité, recul et distanciation, et loin d’une prise de position, l’implication et l’hypocrisie de deux courants politiques et idéologiques (islamistes et communistes) dans le désordre et chaos qui ont entraîné les algériens, surtout les populations pauvres des quartiers les plus démunis et défavorisés, dans un bain de sang malheureux et triste. Les dernières pages du roman dégagent de fortes émotions que connaissent bien les algériens qui ont vécu et subi la décennie noire.

Un roman à lire et relire avec excès et sans modération   !

BOUZID AMIROUCHE