La Cour internationale de justice examine ce jeudi la plainte du Soudan contre les Émirats arabes unis pour « complicité de génocide » au Darfour. Khartoum demande à la cour de reconnaître le rôle des Émirats et de les contraindre à payer des réparations. Les Émirats arabes unis, eux, qui ont toujours nié soutenir les FSR dénoncent un « coup de communication cynique », et demandent à la CIJ de rejeter cette requête.

Dans une requête déposée le 4 mars, Khartoum accuse les Émirats arabes unis d’apporter un soutien « financier, politique et militaire considérable » aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR). Un soutien multiforme : « appui financier », « livraisons d’armes », « équipements militaires », et même « formation de mercenaires ».

En 2024, des experts de l’ONU ont jugé « crédibles » les accusations selon lesquelles les Émirats arabes unis auraient acheminé des armes aux paramilitaires soudanais, via l’aéroport tchadien d’Amdjarass. En janvier cette année, des parlementaires américains ont affirmé que ces livraisons se poursuivaient. Et ce, malgré les pressions exercées par les États-Unis, qui menaçaient de bloquer des ventes d’armes vers les Émirats. 

Pour Khartoum, les Émirats auraient ainsi violé la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide.

L’un des points discutés ce jeudi lors des audiences à La Haye sera la compétence de la Cour internationale de justice (CIJ) dans ce dossier, souligne Florence Morice, de la rédaction Afrique de RFI. Car si les Émirats sont bien signataires de la Convention de 1948 sur la prévention du crime de génocide, ils ne reconnaissent pas la compétence de la CIJ pour les juger en vertu de ce traité. Khartoum soutient que cette réserve formulée par les émiratis n’a aucune valeur juridique, car permettre à un État de se soustraire à ses responsabilités en matière de prévention du génocide, reviendrait à vider de sa substance le traité… 

Précisons par ailleurs que les décisions de la CIJ sont juridiquement contraignantes, mais qu’elle n’a pas le pouvoir de les faire appliquer. Elle a, par exemple, ordonné à la Russie de stopper ses opérations militaires en Ukraine quelques semaines seulement après l’invasion, mais sans effet.

RFI

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