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mercredi 22 octobre 2025
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Résultats de la présidentielle : Que s’est-il réellement passé ?

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Dans sa session tenue ce samedi 15 septembre, le Parti des travailleurs (PT), présidé par Mme Louisa Hanoune, a analysé minutieusement le scrutin du 7 septembre et les résultats qui ont sont sortis. Le bureau politique du PT n’a pas mâché ses mots et n’est pas allé avec le dos de la cuillère dans ses reproches contre le régime. Nous vous publions ici l’intégralité du communiqué sanctionnant la réunion du PT :

À l’issue de sa session tenue ce samedi 15 septembre que le parti des travailleurs a décidé de consacrer exclusivement à l’appréciation de la situation politique nationale ouverte après l’annonce des résultats préliminaires des présidentielles du 7 septembre, et après avoir prolongé la discussion suite à l’annonce par la Cour constitutionnelle des résultats définitifs, le Bureau politique déclare :

Ce scrutin et ses développements à savoir les résultats préliminaires et les résultats définitifs traduisent l’accélération d’une crise profonde de régime qui impacte l’État national.

Et cette crise s’était déjà exprimée dès le début de la campagne de collecte des parrainages pour les dossiers de candidatures et dont l’exclusion de notre candidate était une expression violente, sans oublier les cafouillages qui ont marqué le traitement des dossiers de candidatures.

Selon les chiffres définitifs proclamés par la Cour constitutionnelle, est enregistrée une augmentation exponentielle des scores des trois candidats, que ni la raison, ni la réalité de ce qui s’est passé le 7 septembre, ni même les recours des candidats ne peuvent expliquer.

Due s’est-il donc réellement passé ?

Ainsi, le taux de participation, selon les résultats définitifs, a augmenté de 100%. Le candidat du FFS qui réclamait 133 000 voix supplémentaires s’est vu gratifié de plus de 450 000 voix multipliant par 4 ses résultats, le candidat du MSP qui revendiquait autour de 150 000 voix supplémentaires a lui, été gratifié de plus de 725 000 voix supplémentaires, multipliant également son score par 4.

Quant au président qui n’avait pas introduit de recours, son score a été augmenté d’environ deux millions 600 mille voix.

Faut-il rappeler que concernant les résultats préliminaires annoncés par l’ANIE, les 3 candidats donc, le vainqueur compris, se sont insurgés à travers un communiqué commun, dans un fait inédit, contre les chiffres et le déroulement de l’opération de vote et que le FFS et le MSP ont dénoncé, y compris, les pressions sur les encadreurs des centres et bureaux de vote pour gonfler le taux de participation et ont évoqué même le bourrage des urnes.

Ce qui signifie que même le taux de 23% de participation et les 5,6 millions de votants annoncés par l’ANIE a été gonflé.

Jamais, depuis l’avènement du multipartisme dans notre pays, une telle modification ahurissante n’a été enregistrée dans les résultats définitifs des scrutins, suite à l’introduction de recours.

Chaque algérienne et chaque algérien, apprécieront ces développements, ce qu’ils font déjà massivement sur les réseaux sociaux, d’autant que le 7 septembre, les citoyennes et citoyens étaient des témoins vivants du rejet massif du scrutin que même les médias nationaux n’ont pu camoufler tant c’était sans précédent.

Pour notre part, nous affirmons que les résultats définitifs, loin de résorber la crise ouverte, ne font que l’exacerber car :

1-      L’ANIE pouvait-elle prendre la liberté d’inventer « un taux moyen de participation » de 48% démenti par le nombre de votants qu’elle a annoncé elle-même ?

2-      Les résultats définitifs surprenants annoncés par la Cour constitutionnelle donnent un taux de participation de 46% donc 54% d’abstention auquel s’ajoutent 1 million 700 000 bulletins nuls ce qui équivaut à environ 8% et qui traduisent également une démarcation des programmes des trois candidats.

Par conséquent, les résultats définitifs confirment à leur tour que par l’abstention et le vote nul, une grande majorité de plus de 61% du corps électoral a désavoué le scrutin dans son ensemble.

Et les résultats définitifs, de ce fait, ne résolvent point la question centrale de la légitimité, fondement de tout mandat électif obtenu par les urnes, dans un scrutin libre, et donc inattaquable consacrant la souveraineté populaire.

Plus fondamentalement, le taux d’abstention qu’il soit de près de 77% tel que annoncé par les chiffres de l’ANIE ou de 54% tel que annoncé par la Cour constitutionnelle auxquels s’ajoutent les plus de 1 million 700 mille bulletins nuls est porteur du message qui s’est exprimé, massivement et en toute conscience par la majorité le 7 septembre.

Depuis l’annonce des résultats préliminaires par l’ANIE, un tir groupé est concentré par les candidats, leurs partis et représentants contre cette instance appelant, y compris, à des poursuites judiciaires.

L’ANIE n’a d’indépendant que le nom

N’est-ce pas cette même ANIE qui organise les scrutins depuis sa création en septembre 2019 ? Et jamais les résultats qu’elle a, à chaque fois, annoncés n’ont provoqué une telle levée de boucliers y compris au sein des institutions. Alors pourquoi cette fois-ci ?

Faut-il rappeler que seulement 23% du corps électoral ont pris part au référendum constitutionnel du 1er novembre 2020 avec seulement 5 millions de votants dont 3 millions 300 000 pour et 1 million 660 000 contre et 637000 bulletins nuls. Que les législatives ont connu un taux de participation de 23% également en 2021 avec 5,6 millions de votants.

Ce taux de participation qui tournait toujours autour de 23% et ce nombre de votants qui traduisent une défiance massive depuis 2019 sont donc devenus la norme qui confirme le fossé abyssal entre les aspirations politiques et sociales de la majorité et les institutions en place et leurs politiques.

Par conséquent, et sans pour autant nous ériger en défenseur de l’ANIE qui nous a démontré son absence d’autorité et donc d’indépendance, concentrer les tirs sur elle, c’est en faire un fusible, pour dédouaner et donc sauver un régime qui s’enfonce dans une crise majeure qu’il a lui-même provoquée.

En effet, après une telle déroute qui reflète une exacerbation de la crise politique, produit d’une lame de fond silencieuse mais houleuse, et après le communiqué commun des trois candidats, on était en droit de s’attendre à une décision hardie à la hauteur de la gravité de la situation, c’est-à-dire une décision de sauvegarde nationale, le processus électoral ayant révélé une fracture sans précédent, qui plonge le pays dans l’incertitude, le transformant en proie facile pour les rapaces étrangers, les fauteurs de guerre et de chaos.

Or, les résultats définitifs tels que proclamés par la Cour constitutionnelle sont venus éloigner cette perspective.

Pourtant, que disent les chiffres officiels par-delà le nombre de voix attribués à chacun des 3 candidats :

–         Une grande majorité du corps électoral n’a pas participé au vote alors qu’il n’y a pas eu d’appels ni de campagnes pour le boycott …

–         Ce message, équivaut à un verdict sans appel et exprime clairement :

1-   Une défiance jusque-là inégalée à l’égard du processus électoral dans son ensemble exprimant une capacité extraordinaire de discernement des enjeux du scrutin de la part de la majorité.

2-   Colère et rejet du statu quo que ce scrutin devrait consacrer et exigence de rupture claire avec l’héritage du système du parti unique, avec toutes les politiques qui ont enfanté la détresse politique et sociale.

3-   Réaffirmation de l’actualité des aspirations politiques portées par des dizaines de millions en 2019 dans un processus politique révolutionnaire en rupture avec le système, ses institutions, ses pratiques, vers la refondation politique institutionnelle… Une grande majorité du corps électoral a donc réaffirmé, au compte de l’immense majorité, par l’abstention massive, les bulletins nuls, son rejet clair du rapt du processus émancipateur opéré en avril 2019, un rapt qui a ouvert la voie aux régressions politiques sans précédent depuis 1989, aggravées par des régressions et des fractures sociales violentes malgré les ressources financières importantes, … un rapt qui a obstrué les horizons en imposant le maintien du statu quo étouffant.

4-   Colère et rejet de la fermeture politique et médiatique sans précédent, des lois liberticides, à commencer par l’article 87 bis du code pénal, la criminalisation de l’action politique, de l’exercice des droits syndicaux, de la libre opinion, de la liberté de presse, du droit de se rassembler et manifester pacifiquement.

5-   Colère et rejet des emprisonnements pour délit d’opinion, de l’injustice, de l’instrumentalisation de la justice.

6-   Colère et rejet de l’interdiction sans précédent et source d’humiliation, de manifester en soutien à la Palestine.

7-   Colère et rejet de l’inflation galopante, de l’effondrement du pouvoir d’achat, des licenciements des travailleurs, de l’exclusion des travailleurs de la production et des services des augmentations de salaires (SNMG), des salaires impayés… etc.

8-   Colère et rejet du chômage endémique et massif, de l’absence de perspectives réelles pour la jeunesse en général, et des diplômés universitaires en particulier, des avancées de la pauvreté.

9-   Colère et rejet de la tragédie de la Harga, qui atteint des proportions de plus en plus épouvantables, qui saigne la nation.

10-        Colère des étudiants et rejet du détricotage de l’université publique, à travers la destruction des enseignements, de la recherche scientifique et des diplômes.

11-        Colère et rejet du massacre du système éducatif.

12-        Colère et rejet massif du marasme mortel dans les hôpitaux publics.

13-        Colère et rejet des discours creux sur la Palestine durant la campagne électorale, alors que partout dans le monde en tête en Europe et aux États unis, le génocide à Ghaza et en Cisjordanie est une question centrale dans les scrutins, imposée par la mobilisation populaire pour stopper la barbarie sans précédent alors que les massacres sont poursuivis par dizaines quotidiennement, que Ghaza est détruite à 80%, que selon l’ONU, cette guerre de terrorisme sioniste a fait des centaines de milliers de victimes directes et indirectes par bombes, famine, soif, rupture de médicaments vitaux et de matériels médicaux que l’entité sioniste empêche de rentrer avec la complicité des régimes arabes. Oui colère car absence d’engagements sérieux de la part des candidats pour agir afin de mettre fin au génocide et pas un mot sur le droit de manifestation, et sur le soutien explicite à la résistance.

14-      Colère et rejet d’un discours creux sur la défense de la souveraineté et l’intégrité du pays sans pour autant nommer entre autres l’entité émiratie qui constitue la principale menace au compte de l’entité sioniste.

Alors oui la fuite en avant, l’autisme des autorités ont provoqué un sursaut national sous forme d’une abstention et de votes nuls record.

Et en réalité, de la « compétition » électorale du 7 septembre, c’est la majorité du peuple qui est sortie vainqueur.

Certes nous n’avons pas participé au scrutin, mais nous avons suivi la campagne électorale la plus morose depuis 1997 et en l’absence du peuple, et étudié les programmes électoraux dont la similitude sur des questions essentielles étaient glaçantes.

La majorité pouvait-elle, en effet, soutenir la suppression des transferts sociaux défendue par les 3 candidats alors qu’elle programme un séisme social mortel porteur de risque de dislocation de l’unité nationale ?

Pouvait-elle soutenir la suppression des œuvres universitaires, le désengagement de l’État du secteur public également annoncés ?

Pouvait-elle cautionner le silence total sur le sort des nationalisations et sur d’autres questions cruciales ?

Oui, nous affirmons, pour en avoir débattu avec les citoyens que se sont ces questions centrales mais non exhaustives qui ont poussé une très grande majorité du corps électoral à tourner le dos au scrutin du 7 septembre dans une attitude résistancielle et de défense, en l’absence des libertés d’expression, de presse, de manifestation, de grève confisquées. L’abstention et les votes nuls étant devenus le seul moyen pour la majorité pour s’exprimer.

La vision du PT :

Nous affirmons qu’en l’absence d’issue positive, la crise politique, de régime, d’une gravité sans précédent qui affecte l’État, fragilisé en externe, par un régime isolé en interne.

Et l’avalanche de félicitations extérieures au président élu pour son deuxième mandat, avant même le verdict de la Cour constitutionnelle est-elle sincère et désintéressée ?

Nous avons plus que des doutes, au regard de la situation mondiale marquée par la marche à la généralisation de la guerre.

Et nous rappelons que c’est le peuple qui possède la capacité de se mobiliser, dresser un rempart en défense du pays.

Et maintenant ?

Par-delà le verdict de la Cour constitutionnelle qui, nous le réaffirmons, ne saurait occulter la réalité de la crise, ni modifier l’état d’esprit de la majorité, qui dans un silence assourdissant a brandi un carton rouge réaffirmant son aspiration profonde au changement sur les plans politique, institutionnel, socioéconomique.

Parce que, pour nous, seuls comptent les intérêts de la majorité du peuple, qui sont indissociables des intérêts du pays, nous nous interrogeons :

Le message du 7 septembre a-t-il été entendu et saisi ?

Pour notre part, nous le réaffirmons : la sauvegarde de la nation, de sa souveraineté et de son intégrité exige des mesures d’urgence à la hauteur de la gravité de la situation, pour répondre positivement aux attentes politiques et sociales de l’écrasante majorité du peuple.

Il s’agit pour nous d’ouvrir des perspectives réelles à la nation dans un contexte mondial lourd de dangers pour l’humanité, pour la civilisation humaine pour l’intégrité des peuples et des nations, c’est-à-dire éviter à notre pays des compromissions mortelles et donc renforcer son immunité en rétablissant les liens positifs entre les citoyens et l’État.

Salut aux millions d’algériennes et d’algériens qui ont su et réussi à contourner les obstacles pour exprimer leur colère et leur rejet du statu quo !

Tentative de musèlement de Soulaimane Raissouni : Attaques systématiques contre la liberté de la presse

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L’instance marocaine de soutien aux détenus politiques a réagi ce dimanche 15 septembre pour dénoncer les attaques contre le journaliste marocain et ex-détenu d’opinion, Soulaimane Raissouni.
Depuis sa sortie de prison, le journaliste Soulaimane Raissouni subit des campagnes de dénigrement calomnieuses orchestrées par des médias à la solde du pouvoir marocain, lesquels n’ont pas apprécié la décision de grâce royale ayant permis la remise en liberté de l’ex-détenu politique.
« Ces médias, qui suivent des agendas politiques clairs, souhaitent, à travers leurs attaques, faire taire, non seulement la voix critique de Raissouni, mais aussi celles de l’ensemble des journalistes libres et indépendants qui continuent à faire leur travail et à critiquer le système politique du Makhzen », dénonce l’instance marocaine de soutien aux détenus politiques.
Ces campagnes médiatiques, relevant d’une stratégie systématique de harcèlement, révèlent la volonté de faire taire toutes les voix qui osent défendre la liberté d’expression et mettre en lumière les failles du régime marocain.
Les positions courageuses de Soulaimane Raissouni, exprimées dans les médias marocains et internationaux, ont été accueillies par une nouvelle vague de répression médiatique visant à corrompre et défigurer son combat pour la défense des libertés fondamentales.
L’instance marocaine de soutien aux détenus politiques estime que ces attaques ne doivent en aucun cas être considérées comme une divergence d’opinion exprimée dans les médias, car il s’agit bel et bien d’efforts coordonnés pour réprimer une presse libre et indépendante dans le royaume chérifien. En ciblant Soulaimane Raissouni, les commanditaires de cette odieuse campagne de dénigrement tentent de terroriser l’ensemble de la corporation des journalistes, tout en créant un climat de terreur et d’autocensure au sein des médias et des rédactions marocaines.
La dernière « procédure dangereuse et répréhensible » en date a été la censure de l’interview accordée par Soulaimane Raissouni à un média marocain, dans le but de cacher à l’opinion publique la réalité tout en faisant la propagande de la version des autres parties. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé dernièrement avec le communiqué mensonger de l’administration pénitentiaire marocaine concernant la période de détention de M. Raissouni. Quelques jours auparavant, une autre campagne calomnieuse contre le même journaliste avait suivi une interview qu’il avait accordée à un média étranger, ce qui révèle le désir de faire taire la voix discordante du journaliste, quel que soit le canal utilisé pour la porter.
« L’instance marocaine de soutien aux détenus politiques condamne très fermement ces manœuvres et appelle la communauté internationale et la société civile marocaine à la vigilance face aux agressions répétées contre la liberté de la presse au Maroc », lit-on dans le communiqué.
La même instance considère que le militantisme en faveur d’une presse libre et indépendante est, plus que jamais, essentiel pour préserver les valeurs de la démocratie et des droits de l’Homme au Maroc.
L’instance marocaine de soutien aux détenus politiques exhorte à cesser immédiatement les campagnes de harcèlement contre Soulaimane Raissouni et tous les journalistes indépendants. « La liberté d’expression est non négociable », conclut le communiqué.

Actes d’intimidation et de représailles contre des collaborateurs de l’ONU : L’Algérie épinglée

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Dans le rapport annuel du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et rapports du Haut-Commissariat et du Secrétaire général, sanctionnant les points 2 et 5 de l’ordre du jour de la Cinquante-septième session du Conseil des droits de l’homme, le SG de l’ONU, Antonio Guterres, a épinglé, pour « actes d’intimidation et de représailles visant les personnes qui cherchent à coopérer ou ont coopéré avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme », 32 pays, parmi lesquels figure l’Algérie.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres

Dans le résumé du rapport on peut notamment lire « dans le présent rapport, le Secrétaire général décrit les activités menées, les mesures prises et les bonnes pratiques appliquées dans le système des Nations Unies et ailleurs en ce qui concerne la lutte contre les actes d’intimidation et de représailles visant les personnes qui cherchent à coopérer ou ont coopéré avec l’Organisation des Nations Unies (ONU), ses représentants et ses mécanismes dans le domaine des droits de l’homme. Le rapport comprend des observations et des recommandations sur les moyens de combattre les actes d’intimidation et de représailles et de les prévenir, et des informations sur les allégations d’intimidation et de représailles reçues au cours de la période considérée, soit du 1er mai 2023 au 30 avril 2024, ainsi que des renseignements sur la suite donnée aux cas mentionnés dans les rapports précédents ».

Sept Algériens cités

En Algérie sept personnes sont cités. Il s’agit de Mustapha Bendjama, Kaddour Chouicha, Djamila Loukil, Malik Riahi, Ahmed Manseri, Qassim Saeed et Chahrazed Fryawa.

Le journaliste Mustapha Bendjama

Entre le 1er mai 2023 au 30 avril 2024, le régime algérien a persécuté, harcelé et commis des actes d’intimidation et de représailles à l’encontre de cinq militants : Mustapha Bendjama, Malik Riahi, Ahmed Manseri, Qassim Saeed et Chahrazed Fryawa. Alors que Kaddour Chouicha et Djamila Loukil, qui ont subi ces intimidations et représailles une année avant, sont cité au titre de suivi des avancés de leur dossier.

Ainsi, le journaliste Mistapha Bendjama qui est sous le coup d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN) illégale et arbitraire depuis novembre 2019, a été emprisonné pendant plus de 14 mois. Cet emprisonnement qualifié d’arbitraire par les instances de l’ONU est intervenu quelques semaines seulement après la rencontre du journaliste avec le représentant du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Une rencontre qui avait pour but de discuter de la liberté de circulation et de la liberté de la presse en Algérie. Le secrétaire général de l’ONU ont jugé que son emprisonnement, dans d’autres affaires, était en lien avec cette coopération avec l’une des instances de l’ONU, puisqu’au cours des différentes étapes de l’instruction et du procès qui ont conduit à sa condamnation, les enquêteurs, le procureur, le juge d’instruction et les juges de siège ont posé différentes questions en rapport direct avec l’entrevue entre le journaliste et le responsables du Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.

Les militants Malik Riahi et Ahmed Manseri

Dans une seconde affaire, Ahmed Manseri a subi des représailles en étant détenu arbitrairement, alors que Malik Riahi, Qassim Saeed et Chahrazed Fryawa ont subi des intimidations à la suite d’un entretien avec Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association. « Des titulaires de mandat au titre des procédures spéciales ont examiné les allégations selon lesquelles Ahmed Manseri aurait été détenu arbitrairement et Malik Riahi, Qasim Saeed et Chahrazad Ben Fryawa auraient fait l’objet d’actes d’intimidation et d’une surveillance à la suite des entretiens qu’ils avaient eus avec le Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et à la liberté d’association durant sa visite officielle en Algérie en septembre 2023 », lit-on dans le même rapport.

« L’annexe II contient des informations sur l’évolution de la situation de Jamila Loukil et de Kaddour Chouicha. Le Gouvernement a répondu à la note verbale qui lui avait été adressée dans le cadre de l’élaboration du présent rapport », poursuit le même rapport qui fait le suivi des procédures entamées en faveur de Kaddour Chouicha et Djamila Louki.

La réponse du régime au cas Chouicha et Loukil battue en brèche

Dans l’annexe II du même rapport, on peut trouver un résumé de la réponse de l’Algérie à propos du cas de Kaddour Chouicha et son épouse Djamila Loukil. « Le 12 août 2023, le Gouvernement a répondu aux titulaires de mandat en notant que M. Chouicha était en attente de jugement et n’était donc pas autorisé à voyager. Le gouvernement a informé que depuis 2021, M. Chouicha et ses coaccusés ont été mis en examen sous les chefs d’accusation liés à la sécurité nationale, ce qui pourrait entraîner une peine de 20 ans d’emprisonnement s’ils sont condamnés (art. 95 bis du Code pénal). Le Gouvernement a également indiqué que recours de M. Chouicha auprès du Conseil d’Etat pour la levée de l’ISTN a été rejeté le 14 juin 2023 », lit-on dans l’annexe II du rapport onusien.

Kaddour Chouicha avec son épouse Djamila Loukil

Mais l’argument du pouvoir algérien est rapidement battu en brèche dans le même le même rapport. En effet, le SG de l’ONU et son équipe ont précisé que « M. Chouicha et ses avocats n’ont pas été formellement informés du rejet de son recours devant le Conseil d’Etat. L’avocat de M. Chouicha n’a pu obtenir la décision que du Tribunal Administratif d’appel le 29 janvier 2024. La décision indique que son appel a été rejeté pour deux motifs : premièrement, le plaignant n’avait pas démontré qu’il avait été empêché de voyager, et deuxièmement, le ministère de l’Intérieur n’avait jamais émis de restriction de voyage contre lui ».

Dans une autre réponse, datée du 17 juillet 2024, les autorités algériennes ont indiqué que « le 3 décembre 2023, la Cour d’assises de première instance d’Alger avait acquitté M. Kaddour Chouicha et son épouse Mme Jamila Loukil de toutes les charges retenues contre eux et qu’aucune ordonnance leur interdisant de voyager hors d’Algérie n’avait été émise ».

I. Khelf

Scandale de la présidentielle : Retour aux anciennes méthodes de fraude électorale

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La Cour Constitutionnelle vient de proclamer la victoire d’Abdelmadjid Tebboune avec 84,30% des 9.461.428 voix exprimées en faveur des trois candidats, soit avec 7.976.291 voix. Suivi d’Abdelali Hassani Chérif avec ses 904.642 voix (9,56%) et enfin Youcef Aouchiche et ses 580.495 électeurs (6,14%). Le nombre de suffrages exprimés est passé de 5.630.196 (23,12%) sur les résultats provisoires annoncés par le président de l’ANIE, à 9.461.428 (38,85%). En rajoutant les 1.764.637 bulletins nuls, on obtient un taux de participation de 46,10%. Un taux très proche de la moyenne des taux de participation des wilayas.

Comment expliquer que le nombre d’électeurs ait double entre le moment de la proclamation des résultats provisoires et l’examen des PV par la cour constitutionnelle ? Serait-il possible que 5,6 millions d’Algériens aient voté entre le 8 et 13 septembre ? Evidement la réponse est non ! Comment peut-on expliquer ce que beaucoup d’Algérien appellent déjà, le « braquage à l’Algérienne », en référence au célèbre film « braquage à l’italienne » ?

Sans surprise, la cour constitutionnelle a décidé de gonfler d’une manière exponentielle les résultats des élections présidentielles du 7 septembre. Après l’échec de la tentative de fraude « intelligente » et moderne qui consister à induire en erreur l’opinion publique nationale, sans réellement donner de fausses informations, le pouvoir est revenu aux anciennes méthodes de fraude électorale.

En effet, après l’échec de Mohamed Chorfi, président de l’autorité nationale indépendante des élections (ANIE), a berner l’opinion publique nationale avec des chiffres biaisés en révélant non pas le taux de participation mais la moyens des taux par wilaya, le pouvoir a décidé d’instrumentaliser la cour constitutionnelle pour revenir aux anciennes méthodes de fraude électorale, notamment à travers la falsification des procès-verbaux des délégations de wilayas de l’ANIE.

Dès que l’ensemble des Algériens avait débusqué la supercherie de Chorfi, le régime représenté par Tebboune, avec l’aide des deux candidats-lièvres n’a pas manqué de préparer un plan B, en falsifiant les PV des délégations wilayales de l’ANIE. Pas besoin de bourrage des urnes, puisque les deux candidats n’allaient pas contester la victoire de Tebboune, mais plutôt le nombre de voix qui allaient leurs être accordées par le pouvoir. Un taux de participation plus élevé est synonyme d’un plus grand nombre de voix pour les trois participants à la présidentielle. Les deux lièvres pourront quant à eux assurer grâce à cette fausse représentativité populaire de leurs partis respectifs, des quotas supplémentaires aux niveaux des assemblées nationales et locales. Du gagnant-gagnant !

Présidentielle : « La mandature de Tebboune a accentué l’isolement du régime »

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Dans un communiqué rendu public ce vendredi 13 septembre, le RCD a estimé que « le rejet populaire massif et historique du scrutin présidentiel du 07 septembre dernier » a révélé que « la mandature de Abdelmadjid Teboune a accentué l’isolement du régime vis-à-vis de toutes les couches sociales du pays, la jeunesse, les classes défavorisées et les agents économiques non clientélisés ». Le parti de Atmane Mazouz s’est, par ailleurs, exprimé sur la chasse aux sorcières et les règlements de comptes qui régissent les relations aux plus hauts sommets de l’Etat, sous couvert de « lutte contre la corruption ». Selon le parti, le peuple a dit son mot : « passez la main pour préserver le pays de l’abime ».

Les cinq ans qui devaient servir à répondre aux aspirations légitimes du Hirak ont été utilisés par le régime pour réprimer, en mode « tout sécuritaire » avec une justice « privatisée ». « L’un se charge de semer la peur et la terreur au sein des populations à tous les niveaux de l’échelle sociale et l’autre à exécuter les désidératas des décideurs », précise ledit communiqué.

Le RCD n’a pas manqué de rappeler le climat de terreur imposé par le pouvoir, notamment à la veille des élections. « Des familles, voire, des régions entières, ont vécu dans l’angoisse devant les descentes  musclées, y compris la veille de l’élection, des services de sécurité pour arrêter à tour de bras des citoyens dont le seul tort est d’avoir exprimé la volonté et le désir de vivre dans leur pays, libres, dans la paix et la sécurité. Tout au long de cette période, l’espoir des victimes d’un retour à la raison est battu en brèche, chaque jour, par les règlements de comptes interminables dans la hiérarchie des gardiens du système politique, faisant même craindre le pire sur la pérennité de l’Etat national », lit-on sur le même communiqué.

S’exprimant sur le désespoir suscité par le système politico-militaire, le RCD estime que « l’affolement des statistiques de la Harga, de plus en plus visible dans les quartiers et les villages, est un indicateur qui ne trompe pas ».

Le RCD blâme le FFS et le MSP

Pour le RCD, il est inadmissible de cautionner et/ou d’être complice de ce scrutin liberticide. Il est également insuffisant de boycotter l’événement, car cela pour être interpréter comme une simple démission civique et politique. La solution serait donc, la dénonciation de ce rendez-vous, ces résultats et tout ce qui s’en suit.

Le parti fondé par Said Saadi n’a pas manqué de blamer les deux lièvres ayant servi à cautionner la victoire de Tebboune, à savoir le FFS et le RCD à travers leurs présidents respectives Youcef Aouchiche et Abdelali Hasani Cherif. Le communiqué est revenu sur la création de l’ANIE par l’ex-chef d’état-major, Ahmed Gaid Salah, dans le but d’effectuer un coup de force contre la volonté populaire à travers des élections massivement rejetées le 12 décembre 2019.

Le parti met en garde sur la possibilité que des « puissances intéressées peuvent trouver profit dans cette fragilité institutionnelle dans une conjoncture de bouleversements internationaux et d’implication de forces militaires étrangères à nos frontières » et appelle ceux qui sont en charge des décisions politiques à régler l’absence de légitimité flagrante de la haute instance de direction constitutionnelle, par un processus pensé et mis en œuvre par les forces patriotiques, à travers un débat national libre.

Se montrant fédérateur, le RCD appelle à l’union de toutes les forces vives de la nation. « Conscient de la gravité du moment, le RCD estime que l’issue positive relève de la mobilisation des forces patriotiques quelles que soient leurs bords politiques dans l’opposition, les syndicats, la société civile en général et à l’intérieur du pouvoir », appelle le RCD. 

« Les premières mesures à prendre dans cette voie sont la libération des prisonniers politiques et d’opinion, l’ouverture du champ politique et médiatique et l’abrogation des lois liberticides », conclut le communiqué du RCD, avant d’annoncer la tenue de l’université d’été du parti, ainsi que d’une conférence de presse à la mi-octobre.

7 morts dans une collision entre un bus et une voiture à Touggourt

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Sept (7) personnes ont trouvé la mort dans un accident de la circulation survenu jeudi matin au niveau de la route nationale (RN-3), sur le territoire de la commune d’El-Hadjira, wilaya de Touggourt, ont rapporté les services de la protection civile (PC). L’accident s’est produit suite à une collision suivie d’un incendie entre un bus de transport des voyageurs, assurant la ligne Guelma/Hassi-Messaoud, et un véhicule touristique, plus précisément au niveau du point kilométrique (PK-50), sur le territoire de la commune d’El-Hadjira, causant la mort de sept personnes (trois femmes, deux hommes et deux enfants), selon un bilan préliminaire, a déclaré à l’APS le chargé de la communication à la direction de la protection civile de Touggourt, Hamza Belarabi. Les opérations de secours et d’évacuation des victimes se poursuivent sur place par les agents de la protection civile, et la gendarmerie nationale (GN), selon la même source.

Hakim Arezki, de survivant du printemps noir à champion paralympique de France

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Depuis la victoire de l’équipe de France face à l’Argentine en finale des Jeux Paralympiques, Hakim Arezki ne cesse de faire parler de lui. Ce défenseur de Cécifoot et médaillé d’or est un rescapé du Printemps Noir de 2001 en Kabylie. « À aucun moment je ne me suis dit que j’allais m’en sortir et que j’allais faire du foot », a-t-il réagi à une question dans l’émission C à vous. Originaire d’Azazga, à Tizi Ouzou, Hakim Arezki était étudiant lorsqu’il a participé aux manifestations du printemps noir de 2001, sévèrement réprimées par les autorités. Les forces de l’ordre de l’époque avaient tiré sur les manifestants à balles réelles, faisant au moins 128 morts, principalement des jeunes. Hakim avait reçu « une balle qui s’était logée dans son crâne et une autre dans la cheville », a-t-il confié à France Culture. Il a été rapatrié en France par son père pour se faire soigner.

Âgé de 41 ans aujourd’hui, ce survivant est désormais médaillé d’or aux Jeux Paralympiques. Hakim est également musicien. Chanter et jouer de la guitare et du piano ont été pour lui une forme de thérapie pour surmonter cette épreuve. Accordeur de piano, Hakim Arezki prépare actuellement son troisième album.

Résultats de la présidentielle : « Le Hirak silencieux a dit son mot »

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Abdelaziz Rahabi a réagi, ce mardi 10 septembre, aux résultats de la mascarade électorale et à la polémique entourant les chiffres révélés par Mohamed Chorfi et ceux souhaités par les candidats, avec à leur tête l’actuel locataire d’El Mouradia, Abdelmadjid Tebboune.
Cette présidentielle anticipée était l’occasion pour Tebboune d’obtenir une légitimité, ou du moins d’en donner l’impression. Mais le taux de participation le plus bas de l’histoire des présidentielles en Algérie, révélé par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections, n’a pas arrangé les affaires d’un chef d’État souffrant du syndrome du président mal élu.

Abdelaziz Rahabi réagit

L’ancien ministre et diplomate, Abdelaziz Rahabi, a une nouvelle fois rompu son silence, ce mardi 10 septembre, pour donner son avis et sa lecture des résultats de la présidentielle. S’exprimant sur la plateforme X, à travers un bref tweet, Rahabi a estimé que « Le Hirak silencieux a, enfin, dit son mot ». Il a ajouté : « Ce que j’ai toujours craint et déploré a fini par se produire : le pays est entré dans une phase de non-gouvernance à cause de la non-satisfaction des revendications principales du Hirak (justice, liberté, lutte contre la corruption) et de la fermeture des champs médiatique et politique. »
En quelques mots, l’ancien ministre, connu pour ses positions pro-Hirak, a résumé la situation et la crise dans laquelle le système se débat.

Résultats de la présidentielle : Djilali pointe l' »échec de la démocratie »

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Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, est sorti de son silence, ce mardi 10 septembre, pour critiquer les résultats de l’élection présidentielle anticipée.

Après un très long silence, depuis la participation malheureuse de son parti aux élections législatives de 2021, Sofiane Djilali est revenu sur la scène politique pour balancer quelques vérités. Dans une déclaration qu’il a signée au nom de son parti, Djilali affirme que « Les élections présidentielles du 7 septembre révèlent avant tout l’échec de la démocratie dans le pays » et que « l’État doit ouvrir une véritable concertation pour réviser en profondeur les principes de fonctionnement du régime politique actuel ».

Le parti a par ailleurs estimé que « l’abstention de 19 millions d’Algériens montre une perte de confiance du peuple envers les institutions politiques, ce qui constitue une menace pour la sécurité de l’État » et que « la démission du peuple du processus politique est le résultat d’une accumulation d’erreurs du régime depuis 1989, tout en notant également l’échec de l’opposition à mobiliser les citoyens ».

« La crise politique est inévitable à terme si l’origine du mal-être de la nation n’est pas traitée. Le Président Tebboune, reconduit pour un deuxième mandat, doit voir dans ce scrutin une manifestation claire des défaillances politiques graves du système de gouvernance », met en garde Jil Jadid. Car selon lui, « la démocratie algérienne est arrivée à une impasse, et le président Tebboune doit aborder la racine de la crise politique à travers de vraies consultations et réformer le système politique ».

Le début de la solution serait selon, la même source, de « restaurer les libertés, libérer les prisonniers d’opinion, réformer la loi électorale, et reconstruire la confiance entre l’État et les citoyens ».

N’hésitant pas à utiliser les mots qu’il faut, M. Djilali prévient sur les choix qui s’offrent à l’Algérie : « soit bâtir un système politique sain, soit poursuivre dans la dictature et en assumer les conséquences ».

Présidentielle : Un échec programmé et annoncé

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Abdelmadjid Tebboune demeure au palais d’El Mouradia pour cinq années supplémentaires. Ni son manque de légitimité, ni le très faible taux de participation à l’élection ne l’empêcheront d’assumer ses fonctions de chef de l’État, de légiférer par décrets, de nommer les hauts responsables, ou de procéder au remaniement des magistrats, ministres et cadres des services de sécurité, ainsi que d’autres institutions de l’État. Sur la scène internationale, le message semble avoir été bien compris, y compris par les États-Unis et les Émirats arabes unis. Dimanche, le pays de l’Oncle Sam a salué les résultats de la présidentielle en Algérie, ainsi que la victoire écrasante de Tebboune, tout en réaffirmant son intérêt pour les relations bilatérales et son désir de continuer à collaborer avec le président Abdelmadjid Tebboune afin de renforcer ces liens au cours de son second mandat. Cela montre que, malgré le faible taux de participation et le scandale lié aux irrégularités des chiffres et à la manipulation de l’opinion publique, le « gendarme du monde » a cautionné cette réélection. De nombreux chefs d’État ont également adressé leurs félicitations, y compris le président français Emmanuel Macron, mais surtout Mohammed Ben Zayed Al Nahyan, président des Émirats arabes unis, qui, dans une démarche pragmatique de realpolitik, exprime son souhait de rencontrer Tebboune, probablement pour mettre fin à la crise diplomatique entre les deux pays et normaliser leurs relations.

Cependant, cette réélection ne signifie en rien que le scrutin a été une réussite. Loin de là ! Il s’agit d’un échec cuisant, et ce, depuis l’annonce de l’organisation d’une présidentielle anticipée. Pourquoi les décideurs ont-ils choisi d’avancer l’échéance de trois mois ? Personne ne semble avoir de réponse, et les autorités compétentes ont toujours refusé de s’exprimer sur la question. L’organisation de cette élection a donc été menée dans la précipitation, laissant beaucoup à désirer.

Dès le début, les difficultés ont émergé. De nombreux candidats potentiels ont dénoncé les obstacles et dysfonctionnements lors de la collecte des signatures de parrainage. Ni l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), ni l’administration en général, n’étaient préparées pour ce rendez-vous électoral. Beaucoup d’aspirants ont finalement abandonné, tandis que d’autres ont choisi de protester en déposant des dossiers incomplets, remplis de formulaires vierges.

La campagne électorale n’a guère été plus reluisante. Largement ignorée par la population, elle a peiné à attirer les foules lors des rassemblements. Sur les réseaux sociaux, véritables baromètres de la voix du peuple et de ses préoccupations, la campagne était quasiment inexistante. Seules les interventions absurdes et excentriques de Bengrina ont été partagées, commentées, et surtout tournées en dérision.

Les entorses aux règles de la part du président-candidat étaient multiples. Il a préféré utiliser les ressources de l’État — gouvernement, administration et hauts fonctionnaires — pour sa campagne, en leur octroyant des congés spéciaux plutôt que de les relever de leurs fonctions.

Le pire moment a sans doute été celui du scrutin lui-même, marqué par un rejet populaire massif. Ce fut une réponse cinglante à ceux qui affirmaient que Tebboune était le président le plus aimé de l’histoire de l’Algérie. La jeunesse avait donné son verdict bien avant le jour du vote. Lors d’un match au stade d’Oran, des dizaines de milliers de supporters ont scandé d’une seule voix : « Wallah ma nvoti, harraga fi boti » (je ne voterai pas, je partirai harraga dans une embarcation de fortune).

Puis arriva le jour J, le 7 septembre. Le pouvoir a reçu une véritable gifle. Les électeurs ont massivement boycotté ce que beaucoup considèrent comme une « mascarade électorale ». Le taux de participation était encore plus faible que les prévisions les plus pessimistes du système, forçant l’ANIE, dirigée par Chorfi, à recourir à des manœuvres désespérées pour tenter de maquiller cet échec en une prétendue réussite démocratique. Mais les Algériens n’ont pas été dupes face à cette manipulation des chiffres.

Cette énième atteinte à la crédibilité des élections a été aggravée par les revendications des candidats, et même du vainqueur. On aurait pu s’attendre à ce que des candidats battus contestent les résultats, mais voir des concurrents dénoncer une victoire qu’ils jugent malhonnête, tout en réclamant une révision à la hausse du taux de participation, relève du jamais vu !