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vendredi 14 mars 2025
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Tizi-Ouzou : Lancement du concours « La ville la plus propre »

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Un concours sur “La ville la plus propre” sera lancé à travers la wilaya de Tizi-Ouzou, a annoncé lundi le wali, Abdelhakim Chater lors d’une cérémonie de remise de prix aux cinq communes participantes à la première édition du prix national “Ville verte” organisée au siège de la wilaya.

M. Chater a souligné la nécessité pour la wilaya de “s’intégrer dans la stratégie nationale de développement écologique”, indiquant à ce propos, “qu’après le concours de la Ville verte, organisé au niveau national, et le concours Rabah Aissat du village le plus propre, organisé par l’Assemblée populaire de wilaya, nous allons lancer celui de la ville la plus propre”.

Une compétition qui va être lancée avant la prochaine Journée mondiale de l’environnement qui coïncide avec le 05 juin de chaque année.

Cela va permettre, a-t-il souligné de “créer un esprit de compétition entre les différentes villes et localités et participera, inévitablement, à l’amélioration du cadre de vie des citoyens, à la création de richesses et d’emplois”.

En outre, le responsable de l’exécutif local a déploré le nombre “réduit” de communes de la wilaya ayant pris part au concours de “La ville verte”, 05 communes sur les 67 que compte la wilaya, appelant les autres communes à “en faire de même”.

Il sera d’ailleurs, a-t-il indiqué, “inclus, désormais, un barème écologique dans l’inscription aux plans communaux de développement (PCD) et au fonds de garantie des collectivités locale (FGCL)” pour, a-t-il ajouté, “inciter les autres communes à se mettre de la partie”.

Cinq communes ayant pris part à la première édition du prix national de la “Ville verte”, lancée par le Ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables, dont la commune d’Azazga, Yakouren, Ifigha, Tizi Rached et Tizi Ghenif, ont été honorées pour leur participation lors de cette cérémonie.

 

Source : huffpostmaghreb.com

Le Royaume-Uni aurait refusé d’accueillir Asia Bibi par crainte de «troubles» islamistes

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Offrir l’asile à Asia Bibi, chrétienne menacée de mort au Pakistan pour des accusations de blasphème ? Très peu pour le Royaume-Uni, à en croire l’Association britannique des chrétiens pakistanais. Le pays craindrait des «troubles» islamistes.

Asia Bibi, chrétienne pakistanaise mère de cinq enfants, qui a passé huit ans dans les couloirs de la mort pour blasphème dans son pays avant d’être acquittée et libérée, ne serait pas la bienvenue Outre-Manche. C’est ce qu’a fait savoir l’Association britannique des chrétiens pakistanais au quotidien britannique The Telegraph.

e Royaume-Uni n’a pas offert «d’asile automatique», alors que «plusieurs pays se sont proposés», a ainsi expliqué le militant Wilson Chowdhry, membre de l’association, estimant que la famille ne viendrait certainement pas au Royaume-Uni. Selon lui, c’est par peur de «troubles potentiels provoqués dans le pays» que les autorités britanniques auraient pris cette décision.

En cause notamment, la présence dans les îles britanniques d’une communauté musulmane pakistanaise conséquente dont les membres les plus radicaux verraient d’un mauvais œil l’asile ainsi accordé à Asia Bibi et pourraient commettre des actions violentes sur le sol britannique. Wilson Chowdhry explique en outre que le Royaume-Uni redouterait des attaques de «terroristes islamistes» contre ses ambassades et ses ressortissants à l’étranger.

Des milliers d’islamistes réclament sa pendaison

Selon The Telegraph, le député conservateur Damian Green, ancien membre du gouvernement du Premier ministre Theresa May, a écrit au gouvernement avec 19 autres parlementaires afin de signifier qu’il serait «inacceptable» de ne pas accorder l’hospitalité à Asia Bibi, condamnée à mort en 2010 au Pakistan pour blasphème, à la suite d’une dispute avec une musulmane au sujet d’un verre d’eau. «Il est important que tous les pays cherchent à faire respecter l’Etat de droit et accordent la sécurité et la protection des droits de tous les citoyens, peu importe leur foi ou leurs croyances», a répondu, laconique, le ministère de l’Intérieur britannique aux sollicitations The Telegraph après avoir salué «les assurances du gouvernement du Pakistan de préserver la sécurité d’Asia Bibi et de sa famille».

De nombreux politiques français ont réclamé que la France donne refuge à Asia Bibi. Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a fait savoir le 9 novembre que la France était «prête» à accueillir Asia Bibi et qu’elle souhaitait «obtenir son exfiltration et sa libération effective». Elle est toujours menacée de mort au Pakistan, et des milliers d’islamistes ont manifesté leur mécontentement et réclamé sa pendaison après son acquittement le 31 octobre. Face aux menaces qui le visaient, l’avocat de la Pakistanaise chrétienne s’est même dit contraint de fuir son pays. Le mari d’Asia Bibi a réclamé le 3 novembre l’asile pour sa famille aux Etats-Unis, au Royaume-Uni ou au Canada.

Agricultrice, mère de cinq enfants, Asia Bibi avait eu, lors d’une journée aux champs, une dispute concernant un verre d’eau qu’une musulmane lui aurait interdit de boire. L’accusant d’avoir souillé un puits, cette dernière avait traité Asia Bibi de «chrétienne immonde» avant de lui demander de se convertir. «Je ne vais pas me convertir», aurait répondu Asia Bibi, avant d’ajouter : «Je crois en ma religion et en Jésus-Christ, qui est mort sur la croix pour les péchés de l’humanité. Qu’a fait votre prophète Mahomet pour sauver l’humanité ? Et pourquoi est-ce que ce devrait être à moi de me convertir, et pas à vous ?» Quelques jours plus tard, Asia Bibi avait été accusée de blasphème, avant d’être condamnée à la peine capitale.

Source : RT France

Les voix des élus se marchandent pour les sénatoriales.

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Les partis en concurrence, particulièrement ceux qui se positionnent relativement bien dans les sondages et dans l’opinion publique, se sont investis dans la quête des élus pour les rallier à leur cause pour les futures élections sénatoriales de décembre 2018, ou dans bien des cas les voix des élus se marchandent. Chacun arbore ses couleurs et ses hommes pour s’investir au mieux dans la campagne électorale de proximité qui d’ores et déjà s’annonce assez serrée pour les sénatoriales et promet d’aller crescendo. Comme l’est d’ailleurs celle des critiques qui voient d’un mauvais œil ce mariage que certains vont jusqu’à qualifier «d’incestueux» entre la politique et l’argent. Partant de l’adage connu voulant que la fin justifie les moyens, les récalcitrants à ce rapprochement, jugé insolent et porteur de mauvais signes traduisant l’opportunisme sans vergogne du paysage politique actuel, ne se s’embarrassent pas pour dénoncer ce type de stratégie.

À cela, une raison particulièrement inhérente à la venue «massive» et «surprenante» de l’argent dans le monde de la politique. Ils voient une évidence caractérisée par la paupérisation élitaire au niveau des effectifs des partis et donc des cadres qui y adhérent et pouvant les représenter aux législatives.

Ceci en plus du constat que la logique révolutionnaire a été mise au grenier pour être remplacée par une autre «exagérément pragmatique et plus opportuniste.» Il est universellement admis que le pragmatisme, étant le fondement même de la politique, requiert incontestablement des moyens concrets pour pouvoir s’affirmer et permettre à ceux qui en font leur moteur d’action.

La somme de tout cela génère le pouvoir et conditionne l’autorité. L’argent en est à ce titre le moyen par excellence. Il s’agit d’un couple aux intérêts mutuels certains, vivant loin du charme pacifique de l’amour pour ne se côtoyer que dans la contingence de la passion et de la convoitise, manifestement, à quelques exceptions près, servile.

 

Slimane ALEM

 

« Démoctature », nouveau livre de Mokrane Naït Larbi

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Mokrane Aït Larbi

Acteur et observateur

 

« Démoctature », le titre du livre de Maître Mokrane Aït Larbi, renvoie à notre régime politique ou coexistent des éléments formels, des mécanismes juridiques d’un système démocratique et des pratiques qui vont à contre- courant ou vident de tout son sens la souveraineté populaire. Or, sans le respect de celle-ci, du pluralisme politique et culturel, l’interdiction du recours à la violence, l’instauration d’un État de droit restera une chimère. Il y a comme un hiatus entre le pays légal et le pays réel.

Acteur puis observateur de la scène politique, l’avocat qui se présente comme « militant de la démocratie, des libertés publiques, de Tamazight et de la justice sociale » évoque les événements qui ont marqué l’Algérie depuis l’avènement du pluralisme politique, en 1988. Pour lui «l’explosion d’octobre 88   n’est pas spontanée, mais révèle des luttes au sein du sérail ». Sur les législatives, présidentielles qui ont suivi, l’arrivée de Bouteflika, en 1999, le « Printemps noir », le départ de Boumaza du Conseil de la nation, l’auteur livre des faits peu connus.  Responsable au RCD dont il fut en février 1989 l’un des quatre fondateurs, il assure, contrairement à ce qui est distillé que le parti n’est pas né dans « les laboratoires du système ». Par contre, il évoque des interférences à partir de l’été 1991 des personnalités, citant Ghozali, Touati ou Belkaid dans son orientation. « Il n’était pas de notre intérêt de soutenir un clan contre un autre et j’étais attaché à l’indépendance de notre décision », écrit-il.  Il explique aussi son départ par « une gestion financière opaque et des décisions qui se prenaient en dehors de son conseil national ».

Il s’étalera aussi sur sa désignation au titre du tiers présidentiel au Conseil de la nation. Il décrypte son fonctionnement peu autonome, la logique clientéliste dont il est une vitrine et les raisons qui l’ont conduit à démissionner en mai 2001. Il révèle aussi qu’il a été approché pour diriger la campagne de Bouteflika, en 1999 et livre le contenu de rencontres avec notamment Larbi Belkheir ou Liamine Zeroual.

Le livre ne se veut pas strictement autobiographique. Il est surtout une lecture attentive et critique de l’arsenal juridique et réglementaire qui a structuré le champ politique durant ces trente dernières années. Il passe au crible les lois sur les partis, les élections, la réconciliation et les libertés publiques. Il aligne aussi de nombreuses propositions pour une sorte de refondation politique pour sortir d’une crise qui perdure par la faute « d’un pouvoir qui se reproduit à l’infini et une opposition peu crédible ou factice ». Mais comment sortir de l’impasse sans être dans l’un ni de l’autre ? Le défi à relever conclut l’auteur est dans « une intifada citoyenne et pacifique ».

  • « Democtature » 315 pages Éditions Koukou 800 DA

Rachid Hamoudi 

 

Qui veut saboter la tournée d’Idir en Algérie ?

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Le géant de la chanson kabyle Idir, qui a pu transporter la mélodie et la voix de nos ancêtres au-delà des mers et des océans notamment avec la chanson « A vava inouva », cet artiste qui a fait chanter le chanteur de tous les temps Charles Aznavour en langue kabyle ainsi que Maxime le forestier, a voulu retrouver son public en Algérie après une grande absence.

C’est en collaboration avec la maison d’édition IZEM et l’Office National des Droits d’Auteurs (ONDA) qu’il devrait se produire sur scène au complexe sportif Mohamed Boudiaf à Alger les 4 et 5 juillet 2018 à l’occasion de la fête berbère Yennayer 2968.

Mais d’après la lettre adressée par M. Djermane Belaïd, le gérant des éditions IZEM au président Bouteflika, l’ONDA n’a pas respecté la convention tripartite (IDIR/ éditions IZEM/ ONDA) conclue le 24 octobre 2017.

Voici un extrait de cette lettre :

« Cette convention prévoit en son article 4 que « Conjointement Monsieur Djermane Belaid (Gérant des éditions IZEM) se propose et s’engage irrévocablement à :

Déclarer les catalogues numéros 230 et 231 de l’artiste IDIR à un million d’exemplaires de chaque numéro.

L’ONDA s’engageait en vertu de l’article 5 de la convention à :

1) – Prendre en charge les frais de transport, de séjour et les cachets des musiciens et techniciens engagés par Mr CHERIET El Hamid (IDIR).

2)-Avancer une grande partie de ses droits (80%), sous forme d’avance à Mr CHERIET El Hamid. Cette avance sera puisée et déterminée à partir des autorisations de pressage souscrites par Djermane Belaïd gérant des éditions IZEM au profit de Mr CHERIET El Hamid conformément à son engagement visé à l’article 4 de la convention.

En respect avec mes engagements, j’ai souscrit comme convenu les autorisations de pressage du répertoire d’IDIR, auprès de l’agence ONDA d’Ouled Fayet, à l’effet de permettre à l’ONDA de lui accorder l’avance sur droits convenus.

Malheureusement, l’ONDA n’a pas tenu ses engagements prévus dans la convention.

Par ailleurs, l’ONDA a procédé à l’occasion à la production d’un coffret de CD de l’artiste IDIR comportant ses œuvres faisant partie intégrante du catalogue de ma maison d’édition, alors que l’ONDA n’a pas  la qualité d’éditeur pour le faire et devait, si elle avait à le faire exceptionnellement, demander l’autorisation à la maison d’éditions IZEM PRO et conclure une convention avec cette dernière dans laquelle les conditions de cette édition seraient définies.

Cette pratique qui bafoue les règles élémentaires de protection des droits d’auteur et droits voisins prévue par les articles 84 et suivants de l’ordonnance n°03-05 du 19 juillet 2003 relatives aux droits d’auteur et droits voisins régissant le contrat d’édition; et qui est censé être l’organisme qui veille à la préservation et la protection des droits de tous les titulaires de l’édition des œuvres de l’esprit n’honore pas cet organisme. » Fin de citation.

Nous espérons que ces deux récitals prévus pour le mois de juillet ne seront pas avortés et qu’Idir retrouve son public qui l’attend avec impatience.

La rédaction

 

 

La démocratie et l’économie productive en Algérie : héritage et débats en cours

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De la nécessaire double transition vers la démocratie et l’économie productive en Algérie : héritage et débats en cours

En Algérie, depuis les événements d’octobre 1988, le thème de la transition démocratique domine le discours politique de l’opposition, et même celui du régime en place. Après plusieurs tentatives avortées, ce thème refait surface, notamment suite aux dits « printemps arabes» inaugurés par la révolution du jasmin en Tunisie. Il est d’ailleurs significatif que la plupart des forces d’opposition revendiquent même à travers leur dénomination la transition démocratique (voir le CNTLD)[1]. Cependant, il est à remarquer que quelque chose de fondamental échappe à la plupart des politics algériens ; le lien étroit entre la transition politique et la transition économique dans ce pays. En ce sens, ils ignorent que la transition vers une démocratie ne peut se réaliser sans une transition économique et cette dernière est bloquée justement pour des raisons fondamentalement politiques.

À première vue cela apparait comme une quadrature du cercle, mais loin s’en faut. Il suffit de faire le lien entre les deux transitions et travailler pour la construction d’un rapport de force exigeant à la fois et au même temps leur instauration. Rappelons que le gouvernement réformateur de Mouloud HAMROUCHE, a eu l’intelligence de comprendre ce lien.  Simultanément aux réformes économiques, il avait entamé des réformes politiques, car il avait compris qu’aucune transition ne pouvait réussir sans l’autre, malheureusement cette expérience unique dans l’histoire de l’Algérie indépendante a été avortée, nous y reviendrons dans les pages qui suivent.

Cette réflexion se veut un éclairage des liens entre les transitions vers la démocratie et l’économie productive en Algérie. Il s’agit dans un premiers temps de rappeler l’essentiel du débat théorique concernant la transition des pays à parti unique et à économie planifiée, dont fait partie l’Algérie. Ensuite, nous nous étalons sur les expériences algériennes avortées. Enfin nous tenterons d’expliquer cet échec recommencé pour démontrer en filigrane la nécessité d’une double transition, économique et politique. Autrement dit, l’une ne peut réussir sans l’autre.

 

  • De la double transition vers la démocratie et le marché ; de la thérapie du choc au gradualisme, et de l’importance de la dimension institutionnelle du changement.

Après avoir été confrontée aux problématiques du sous-développement, les sciences sociales, en général, se sont penchées, notamment depuis le début des années 1990, sur les problématiques de la transition vers la démocratie et l’économie de marché. Nous avons  assisté en effet, depuis la chute du mur de Berlin et l’effondrement de l’URSS, à la multiplication de travaux de recherche concernant les processus de transition en Europe de l’Est et dans les pays anciennement « socialistes » en général.

Essentiellement dominé par les experts des institutions internationales, le champ académique s’intéressant aux pays en transition a été investi, ces dernières années, par une autre catégorie de chercheurs dont les travaux ont pour dominateur commun le refus du modèle standard de la transition tel que préconisé par les partisans du consensus de Washington. Ces chercheurs sont qualifiés de gradualistes. Le débat entre ces deux tendances s’articule autour de trois questions centrales : le rythme des réformes, leur agencement séquentiel et, enfin, le rôle des institutions dans la réussite de la transition.

I.1 Le rythme des réformes

Tandis que les partisans de la thérapie de choc prônent l’idée d’une nécessaire transformation rapide des structures économiques et politiques des systèmes centralement planifiés, les « gradualistes » défendent l’hypothèse du temps long. Pour les premiers, il faut stabiliser rapidement, libéraliser aussitôt et privatiser sans attendre. Pour les seconds, il est important de procéder graduellement en mesurant pour chaque étape les coûts sociaux et les risques politiques.

Pour les partisans du démantèlement radical et immédiat des systèmes centralement planifiés, la thérapie de choc est une nécessité stratégique en raison de nombreux avantages qu’elle recèle. Elle permet l’irréversibilité du processus de transition, l’adaptation rapide et simultanée des acteurs politiques et économiques aux nouvelles règles de jeu et enfin une réduction des coûts de la transition.

Inversement, pour les gradualistes, le changement brutal est porteur de plusieurs périls. En sous-estimant l’héritage du passé dans la détermination du comportement des agents économiques et politiques, le radicalisme que prône la thérapie de choc risque de compromettre la transition et, par conséquent, cette dernière devient plus risquée politiquement et plus coûteuse socialement.

I.2 L’agencement séquentiel des réformes

Le rythme de la mise en œuvre des réformes n’est pas l’unique différence entre les deux tendances suscitées. L’enchaînement des mesures réformatrices l’est aussi. Les gradualistes privilégient la démarche progressive distinguant entre l’urgence de la gestion de la crise et la construction d’un nouveau système sur les décombres de l’ancien.

Pour les gradualistes, il n’est nullement utile de détruire brutalement les structures de l’ancien système avant la mise en place progressive de l’environnement économico-institutionnel permettant au nouveau système de s’établir. Cette conviction a conduit les gradualistes vers une prise en compte de l’importance des institutions en période de transition. À titre d’exemple, si l’ouverture économique a eu lieu sans une justice indépendante, cela donnerait naissance à une économie de prédation au profit des personnels occupant des positions importantes au sein des appareils l’État. Ceux-ci en usant des institutions telles que la douane, l’administration des impôts, les domaines, etc… peuvent se donner à une entreprise de bradage et de pillage à grande échèle au nom de l’ouverture économique. C’est ce qui s’était passé durant la période Eltsine en Russie, et aussi durant les périodes de Chadli, Zeroual et Bouteflika en Algérie à des degrés moindres, pour les deux premiers.

I.3 Le rôle des institutions en période de transition

Longtemps négligé, le rôle des institutions dans les périodes de transition prend une place de plus en plus importante dans les analyses consacrées à cette question de transition. Les « dérives », constatées dans la conduite des réformes dans de nombreux pays à l’image de la Russie, ont conduit plusieurs chercheurs à poser la problématique du rôle de l’Etat en période de transition. Parmi les plus célèbres travaux consacrés à la question de l’importance des institutions, on cite ceux de Joseph Stiglitz[2]. Ce dernier, se consacre depuis plusieurs années, à l’analyse de l’impact de la mondialisation sur les pays en développement. Il développe dans son célèbre ouvrage « La grande désillusion », une analyse critique sévère de ce que l’on appelle le consensus de Washington auquel il reproche, entre autre, sa négligence du rôle économique et politique des institutions en période de transition.

Tout au long de son ouvrage, J. Stiglitz dénonce « le fanatisme du marché » et la double connivence des Institutions Financières Internationales avec les milieux financiers internationaux et les gouvernements, eux même au service des milieux d’affaires de leurs pays au détriment de la majorité de la population. À partir de l’analyse des résultats de plusieurs expériences de transition, il parvient à conclure que la réforme des institutions en périodes de transitions est aussi importante que les mesures libéralisatrices proprement dites. Il affirme en effet que « la crise financière asiatique à été due à l’absence d’une réglementation suffisante du secteur financier ; au capitalisme maffieux russe, à l’incapacité de l’Etat à faire respecter les principes de base d’un ordre légal. La privatisation réalisée dans les pays en transition sans l’infrastructure institutionnelle nécessaire a conduit au pillage des actifs et non à la création de richesses. Dans d’autres pays, les monopoles privatisés, en l’absence de toute réglementation, se sont montrés plus aptes à exploiter les consommateurs que les monopoles d’État »[3].

L’Algérie a connu la même situation dans les années 1990 et 2000 : les privatisations ayant eu lieu durant le Plan d’Ajustement Structurel ne sont synonymes que du bradage du patrimoine public et l’ouverture brutale du marché extérieur avec l’augmentation des prix des hydrocarbures dans les années 2000 n’a fait que remplacer les monopoles de l’Etat par des monopoles privés.

II. Expérience Algérienne : rétrospective

Au milieu des années 1980, deux phénomènes se sont produits simultanément et dont l’impact a été profond sur la société algérienne : la baisse des prix des hydrocarbures et la chute de la valeur du Dollar. En l’espace de quelques mois, une mécanique infernale s’est mise en place ; tandis que la baisse des investissements et des importations – notamment d’équipements – étouffait ce qui reste encore récupérable de l’appareil de production, la planche à billets alimente l’inflation, creusant les déficits tout en érodant le pouvoir d’achat des revenus fixes. Le phénomène de pénuries touche tous les produits et la spéculation bat son plein.

C’est dans ce contexte que le Président Ch. Bendjedid décida de se doter d’un instrument de réflexion économique et installa, sous le patronage de M. Hamrouche, des groupes de travail « techniques »[4] chargés de réfléchir sur les réponses à apporter à la crise économique, dont les effets commençaient à représenter un danger pour la stabilité du pays. 

II .1.  La double transition avortée du gouvernement réformateur. 

Longtemps cachées à l’opinion publique grâce à la rente pétrolière, les contradictions du modèle politico-économique algérien sont brutalement apparues à l’occasion des événements sanglants d’Octobre 1988. Durant plusieurs jours, le pays a vécu dans un climat insurrectionnel généralisé. Un rejet sans appel de tout ce qui pouvait symboliser « l’État ». Ce sont ces événements, en effet, qui ont ouvert la voie large aux réformateurs, pour initier une double transition vers la démocratie et le marché.

Déjà avant d’investir directement le gouvernement, les réformateurs avaient montré leur volonté de changer les règles de jeu du système politico-économique en place. Ils agissaient durant toute la période de K. Merbah comme un gouvernement bis. Ils ont élaboré la Constitution de 1989 consacrant l’ouverture démocratique, tout en préparant les textes de lois visant le passage vers l’économie de marché[5]. Une fois au gouvernement, la démarche des réformateurs s’affine.

De prime abord, il y a lieu de souligner que c’est pour la première fois dans l’Histoire de l’Algérie indépendante qu’un gouvernement associe aux réformes économiques des réformes politiques. Pour les réformateurs, la transition vers le marché ne pouvait, en aucun cas, réussir avec le même ordre politique consacrant l’armée et les services de sécurités au-dessus des institutions politico-administratives. C’est dans ce sens que le multipartisme, la liberté de la presse, le retrait de l’armée du comité central du FLN et la dissolution de la Cour d’État… furent initiés et/ou encouragés.

Ensuite, et sur le plan strictement économique, le gouvernement avait mené une lutte tous azimut pour le démantèlement des mécanismes rentiers du système. Cette dernière peut être lue à travers la soustraction du champ économique des injonctions politico-administratives, la libération du pouvoir monétaire de la tutelle politique à travers la consécration de l’indépendance de la Banque Centrale, la démonopolisation du commerce extérieur[6]. Enfin, l’ouverture sans complexe sur le secteur privé et le capital étranger.

Comme il fallait s’y attendre, des réformes de cette ampleur ne pouvaient ne pas susciter des résistances d’un système qui a de tout temps fonctionné dans l’opacité et le recours systématique à la rente pétrolière pour gérer les conflits politiques.

Résultat : le gouvernement réformateur fut démis de ses fonctions au moment où les réformes économiques et politiques avaient plus que jamais besoin de consolidation.

  1. 2. Du Plan d’Ajustement Structurel au gel de la transition.

La période allant de juin 1991 à mai 1993 a été marquée par une agitation politique sans précédent. C’était une période de tâtonnements. Les décideurs algériens, après avoir choisi S. A. Ghozali pour « réformer les réformes », changèrent de registre et nommèrent aux affaires B. Abdeslam. Ce dernier, connu pour son attachement à l’étatisme tout azimut, tenta de réinstaurer le dirigisme économique. Ainsi, l’Algérie passa, en quelques mois, d’une transition vers la démocratie et le marché à une politique active pour neutraliser les lois du marché ainsi que la remise en cause de l’ensemble des démarches visant à la démocratisation du pays.

. Après plusieurs mois de tergiversations, l’Algérie tomba en cessation de paiement et dut négocier avec le FMI. Elle consentit à rééchelonner sa dette extérieure en contrepartie de la mise en œuvre du Plan d’Ajustement Structurel (PAS).

L’acceptation « forcée » par les autorités algériennes du PAS est intervenue dans un contexte politique, économique et social extrêmement tendu. Réticent à entamer les réformes économiques aux implications politiques « dangereuses », l’État algérien s’est trouvé, pour la première fois de son histoire, dans une situation aussi délicate. Comment sortir de l’impasse de l’asphyxie financière, respecter les conditions du FMI, sans changer le régime politique ? Voici le dilemme auquel était confrontée l’Algérie au milieu des années 1990. En guise de solution, l’État a adopté deux procédés. Le premier consista à promulguer des lois, mais à ne pas les mettre en œuvre. Le second fut l’utilisation de l’arme diplomatique en liant la question des réformes économiques aux questions sécuritaires.

Depuis la fin du Plan d’Ajustement Structurel, l’État algérien a adopté une attitude contradictoire par rapport à la question de la transition. Le discours sur la réforme est officiellement maintenu, mais dans les faits, l’État renoua avec sa conception dirigiste. Résultat : l’économie algérienne connaît une évolution paradoxale.

De ce fait, l’économie algérienne se trouve être prise entre plusieurs tenailles. Nous citerons les plus importantes : d’un côté, elle devient fortement centralisée au plan interne, mais exposée à une concurrence externe exacerbée ; de l’autre, elle dispose de ressources financières importantes – thésaurisées sous forme de réserves de change oisives dans des banques étrangères, mais la production de ses secteurs industriels et agricoles est en régression permanente. Pour schématiser cette situation, on pourrait dire que l’économie algérienne est atteinte du syndrome mercantile mais sans le protectionnisme qui le caractérise. Résultats : un affaiblissement de l’offre locale, des politiques budgétaires et monétaires permissives, une explosion des importations et une dépendance de plus en plus accrue des exportations d’hydrocarbures.

En outre, l’État s’est lancé dans le cadre des plans de relance économique dans une politique ambitieuse d’investissements dans les infrastructures notamment la construction d’autoroutes, de logements, de barrages … Ces plans qui ont coûté des centaines de milliards de dollars sont réalisés essentiellement par des entreprises étrangères. Ce faisant, l’Etat devient un obstacle devant la formation d’un marché national avec une offre locale. Faute d’offre locale, les revenus générés par ces plans, dits de relance, alimentent paradoxalement l’importation dont le volume a explosé depuis les années 2000.

Par ailleurs et en raison de la conjoncture politique nouvelle dans la région de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient, le gouvernement met en place une politique volontariste de distribution de revenus. Des augmentations de salaires allant parfois jusqu’à 100%, avec effet rétroactif  sur quatre années dans la fonction publique, une politique de crédit bonifié pour l’achat de logements et autres activités pour les « jeunes »…Résultats: le développement accéléré de plusieurs phénomènes, tels que l’inflation, l’économie parallèle, le clientélisme et la corruption généralisée sur fond de formation de classe sociale dans la violence, faute d’institutions de régulation appropriées. Actuellement avec la chute importante et durable des prix des hydrocarbures, ces contradictions s’exacerbent et le gouvernement choisi, comme en 1986, la fuite en avant. Les mesures prises dans le cadre de la loi de finance 2015 le prouve amplement. A la place et lieu d’une transition politique et économique le Gouvernement cherche à « rationaliser » ces dépenses en attendant que les prix des hydrocarbures augmentent.

Mourad Ouchichi

Lisez la seconde partie

 

[1] Coordination Nationale pour la Transition Démocratique

 

[2] Prix Nobel d’Economie en 2001, parmi les principaux conseillers économiques de Bill Clinton à partir de 1993ancien Vice-président de la Banque Mondiale de 1997 à 2000.Membre de Council of Economic Advisers (CEA) qui est un comité composé de 3 experts nommés par le Président américain pour conseiller en matière économique les institutions du pouvoir exécutif américain.

[3] J. Stiglitz, La Grande désillusion, .p. 349.

[4]   S. Gouméziane, Le Fils de Novembre. Paris-Méditerranée, 2003,  p. 193

[5] Pour faire accepter la constitution de 1989, M. Hamrouche use d’un véritable coup de force démocratique. Le texte fut ainsi rédigé et publié directement dans la presse gouvernementale en vue d’une adoption par référendum sans passer ni par le FLN -encore parti unique- ni par l’assemblée populaire.

[6]  Voir la Loi sur la Monnaie et de Crédit d’avril 1990.

Ramdane Achab interdit au café littéraire Akfakou

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Pour faire courber l’échine d’un peuple et faire de lui un troupeau servile et une meute de lèche-bottes afin de s’éterniser sur le trône et écarter tout danger de protestation et de revendication de la justice et des droits citoyens, la seule méthode efficace et de l’abrutir en l’éloignant de toutes les sources du savoir, d’érudition et des lettres.

« La lecture est l’aliment de l’esprit » disait Sénèque, le pouvoir en place est conscient de cela, c’est la raison pour laquelle, il s’est attaqué en premier à l’école et nous voyons le fruit de ce système éducatif que feu Boudiaf a qualifié « d’école sinistrée ». Et pour anéantir ceux qui sont sortis indemnes de cette boucherie qui charcute la la raison, les décideurs tiennent à lui boucher les horizons et lui fermer les yeux en le privant de cet aliment de l’esprit qui est la lecture par la répression en interdisant les cafés littéraires qui peuvent inciter les gens à la lecture, à l’ouverture d’esprit et à la raison.

La dernière victime de cette interdiction est le café littéraire d’Akfadou où devait animer une rencontre l’écrivain et l’éditeur Ramdane Achab.

Ce café littéraire dénonce et condamne énergiquement cette énième atteinte à nos libertés par les autorités par le biais de la déclaration ci-dessous.

La rédaction

 

Café Littéraire d’Akfadou

Déclaration

 

Pour un retour effectif au régime déclaratif

Dans le cadre de ses activités visant la promotion du livre, de la lecture, des auteurs, des espaces de débats, de réflexions et d’échanges libres et autonomes, le café Littéraire d’Akfadou vient de se voir interdire l’accès à la salle de la maison de jeunes de la commune, où devait se tenir une rencontre avec l’enseignant, auteur et éditeur Ramdane Achab.

Cette même salle reste pourtant grande ouverte et sans conditions à toutes les activités folkloriques, festives ou laudatrices du pouvoir.

Le régime liberticide en vigueur dans le pays depuis l’indépendance vient encore de frapper, à travers ses relais locaux, pour museler la parole et la réflexion libres.

Exiger des autorisations soumises au bon vouloir des autorités exécutives pour la tenue d’un café littéraire est le summum des aberrations. Une atteinte insoutenable à la liberté d’expression et de réflexion.

Les évènements d’Aokas de l’été 2017, suite à la répression féroce par les services de sécurité de la conférence que devait tenir le même Ramdane Achab, et la grande mobilisation qui s’en est suivie, couronnée par l’historique marche du livre, ont instauré pour un moment un retour au régime déclaratif pour la tenue des cafés littéraires.

Les autorités reviennent aujourd’hui à Akfadou sur les acquis d’Aokas.

Tout en dénonçant énergiquement cette énième atteinte à nos libertés par les autorités, nous en appelons aux militantes et militants, aux partis politiques, aux associations, à la société civile pour réagir et pour agir face à ce déni d’un droit élémentaire, celui de s’exprimer et d’exprimer des idées dans le cadre d’un café littéraire.

Il y va de notre dignité à tous, il y va de notre liberté à tous, il y va de la liberté.

 

Akfadou, le 10 novembre 2018

Le Café Littéraire d’Akfadou

Le journaliste Saïd Chitour remis en liberté

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Le journaliste Said Chitour a été condamné dimanche par le tribunal de Dar El Beida à seize mois de prison ferme et douze mois de prison avec sursis, a annoncé sa défense, assurée entre autres par maiître Miloud Brahimi. Dans la matinée le procureur avait requis 5 ans de prison ferme.

Le journaliste sera quand même libéré du fait que sa détention préventive couvre la peine prononcée par le tribunal.

Arrêté le 5 juin 2017, le journaliste et fixeur Said Chitour est accusé  d’ “espionnage, remise de documents classés confidentiels à des diplomates étrangers dans le but de nuire à la sûreté nationale”.

 

Par Abbès Zineb

Source : algerie1.com

Maroc : Taoufik Bouachrine condamné à 12 ans de prison

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 Le verdict est tombé. Après plusieurs audiences depuis son arrestation le 23 février, la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca a finalement condamné, vendredi, Taoufik Bouachrine à 12 ans d’emprisonnement et à une amende de 200.000 dirhams.

Avant d’annoncer sa peine, le tribunal a laissé Bouachrine prendre la parole une dernière fois. Le directeur des sites d’actualité Alyaoum24.com et Soltana a alors assuré être “victime d’un procès politique à cause de sa plume”, selon les propos de son avocat, rapportés par l’AFP.

Bouachrine a également été condamné à des indemnisations pour certaines victimes allant de 100.000 à 500.000 dirhams. L’avocat de la partie civile, Mohamed Karout, a cependant déclaré à l’AFP que ces indemnisations n’étaient pas ”à la hauteur des préjudices”.

Le Comité de la vérité et de la Justice sur l’affaire Bouachrine a quant à lui organisé une manifestation devant le parlement contre la décision de la cour d’appel. Les manifestants ont dénoncé l’utilisation du pouvoir judiciaire pour régler des comptes politiques avec les personnes ayant des opinions différentes de celui des autorités ainsi que le manque de liberté d’expression dans la presse, selon Alyaoum24.

Le patron de presse a été accusé de traite d’êtres humains, d’exploitation d’une situation de vulnérabilité ou de besoin, de recours à l’abus d’autorité, de fonction ou de pouvoir à des fins d’exploitation sexuelle, de recours à d’autres formes de contrainte à l’encontre de deux personnes en réunion, attentat à la pudeur avec violence, et viol et tentative de viol dont les peines sont prévues dans les articles 448-1, 448-2, 448-3, 485, 486 et 114 du code pénal, rappelle la MAP.

Bouachrine a été poursuivi pour “harcèlement sexuel, recrutement d’individus en vue de la prostitution dont une femme enceinte, usage de moyens qui permettant de photographier, de filmer ou d’enregistrer ces actes dont les peines sont prévues dans les articles 498,499 et 503-1 du code pénal”. Une cinquantaine de “sex-tapes” qui montraient huit victimes avaient été retrouvées dans son bureau. De son côté, Bouachrine avait continué de nier l’authenticité de ces vidéos.

 

Rédaction du HuffPost Maroc

Hela Ouardi : « Mon livre, les derniers jours de Muhammad, a été condamné sans même être lu »

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Professeure de littérature et de civilisation française à l’Institut supérieur des sciences humaines de l’Université de Tunis El Manar, Hela Ouardi s’est lancée dans le monde de la littérature avec son premier ouvrage “Les derniers jours de Muhammad”.

Hela Ouardi , chercheuse tunisienne et auteure, était de passage à Alger pour rencontrer ses lecteurs et dédicacer son livre “Les derniers jours de Muhammad” au salon international du livre d’Alger (SILA). Invitée à cette occasion de la web radio “Radio M”, Hela Ouardi a notamment évoqué son roman et sa diffusion dans le monde arabe.

Professeure de littérature et de civilisation française à l’Institut supérieur des sciences humaines de l’Université de Tunis El Manar, Hela Ouardi s’est lancée dans le monde de la littérature avec son premier ouvrage “Les derniers jours de Muhammad”. Une sorte d’enquête sur la mort mystérieuse du prophète sorti en 2016 déjà aux éditions françaises Albin Michel.

 

Dans son roman Hela Ouardi tente de reconstituer les derniers jours du prophète Mohamed. L’auteure avoue que ce livre était initialement un projet de lecture qui s’est transformée en projet d’écriture.

“C’est d’abord une démarche toute personnelle puisque je voulais pour moi-même acquérir une connaissance autour de l’histoire de l’islam des origines qui est centrée sur la personnalité du prophète. Au fil de mes lectures, je me suis particulièrement intéressée à la dernière période de la vie du prophète là où la question de la succession s’est posée. Je me suis rendu compte que j’avais suffisamment de note pour constituer un livre ” note Hela Ouardi  sur la genèse de son roman.

Deux ans après sa sortie, “Les derniers jours de Muhammad” est édité par les Éditions Koukou en Algérie. L’Algérie devient ainsi, le premier pays arabe à le publier

Une traduction en langue arabe est en cours, précise l’écrivaine. Même si elle se félicite de ces premières initiatives, Hela Ouardi considère que son livre “circule encore mal dans les pays arabes”.

“Je suis très sensible à l’honnêteté scientifique, je ne fais pas dire aux sources ce qu’elles ne disent pas, donc il n’y a pas de grande spéculation de ma part dans le livre” souligne encore le chercheur.

Hela Ouardi  affirme, encore, qu’elle n’a rien inventé et que le récit s’appuie sur des sources de la tradition Sunnite et Chiite, et les Hadith Muslim, Boukhari et Tabari. En dépit de cela, le livre a, tout de même, été interdit au Sénégal et n’est édité dans aucun autre pays arabe.

“Il n’y a pas eu d’hostilité à l’égard de ce livre, bien au contraire. Il est très bien accueilli puisqu’il n’y a pas eu le moindre article contre mon livre. Il y a certainement des écoles historiques qui ne sont pas d’accord avec la méthode narrative et donc ça reste un débat scientifique. J’estime, donc, qu’il a été condamné sans même être lu”, se désole Hela Ouardi.

Concernant la traduction en langue arabe qui est en cours, l’auteure confie qu’elle pourra donner un nouveau souffle à son roman et veille personnellement à la superviser et y contribuer.

“Je considère que le livre lui-même est une traduction puisque les sources sont en arabe, les réserves que j’ai sont purement méthodologiques car le style de narration risque d’être faussé. C’est pourquoi, je tiens à ce qu’on prend notre temps” précise Hela Ouardi.

Malgré les péripéties qu’a connu “Les derniers jours de Muhammad”
Hela Ouardi a annoncé la sortie prochaine de la suite du roman en mars prochain.

Elle promet également qu’elle reviendra en Algérie pour un séjour plus long pour rencontrer ses lecteurs qui sont venus très nombreux pour la vente dédicace au stand des éditions Koukou au salon international du livre d’Alger (Sila).

Latifa Abada

Source : HuffPost Algérie