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dimanche 19 mai 2024
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Erdogan et la crise de l’oignon

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Alors que le prix du légume a augmenté de 543 % en un an, la colère monte sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce nouveau symbole de l’inflation qui ronge le pays et sa mauvaise gestion gouvernementale.

TURQUIE « Les Français ont leurs “gilets jaunes”, nous avons nos sacs d’oignons », ironise un blogueur stambouliote. En Turquie, le quadruplement – en un an – du prix du légume, nouveau symbole de l’inflation qui mine le pays, fait des vagues. Selon l’Institut turc des statistiques, le prix de l’oignon a augmenté de 543 % d’octobre 2017 à octobre 2018. Et depuis le début de l’année, le prix du kilo a été multiplié par quatre pour atteindre jusqu’à 10 livres turques (soit 1,65 euro). Mais au pays d’Erdogan, où les rassemblements sont régulièrement interdits et réprimés, c’est sur la Toile, et non dans la rue, que la colère se manifeste : contre les prix qui flambent, mais aussi contre la gestion gouvernementale de cette nouvelle crise.

« Wanted, dead or alive » (« Recherché, mort ou vivant ») ironise un citoyen turc sur son compte Twitter, en publiant la photo d’un oignon. Humour à l’appui, il passe en dérision les réactions du pouvoir, qu’il juge décalées, à la flambée des prix : il y a quelques jours, le ministre de l’Économie et des Finances, et gendre du président turc, Berat Albayrak a dépêché des inspecteurs dans les entrepôts agricoles pour y saisir les stocks d’oignons, en les accusant d’entretenir une pénurie à l’origine de l’inflation. « Nous n’autoriserons pas les stockages », a-t-il prévenu lors d’une récente allocution. Et quand les cultivateurs expliquent que ce ne sont pas les stocks, mais une mauvaise récolte saisonnière due à un virus qui est à l’origine d’une offre inférieure à la demande, Recep Tayyip Erdogan leur répond : « Ils disent qu’une maladie a ruiné la récolte. Allons bon ! Vous l’avez gâchée. Vous l’avez rendue malade ! »

Réélu en juin dernier, le chef de l’État turc fait depuis quelques mois face à sa première crise économique majeure. Propulsé en quinze ans du poste de maire d’Istanbul à celui de président, en passant par celui de premier ministre, Erdogan doit en partie son ascension à l’essor de son pays. Pendant des années, la spirale d’investissements, de développement de gros projets d’infrastructure – ponts, aéroports, autoroutes -, et de crédits à la consommation a boosté l’économie et doublé le PIB.

Le récent dévissage de la livre turque, renforcé par la crise diplomatique avec les États-Unis, a mis fin à l’ère des « Erdoganomics ». Peu enclin à relever, malgré l’insistance des experts financiers, les taux d’intérêt, et faute de solution à court terme, le pouvoir préfère étouffer la grogne plutôt que de tenter d’y répondre. Les manifestations sont réprimées. La presse indépendante, de plus en plus muselée. La dissidence surveillée de près. Demeure la Toile, théâtre d’une défiance silencieuse qui a fait de l’humour son arme de contestation.

« Ne faites pas pleurer l’oignon », blague ainsi Kemal Kiliçdaroglu, le leader du CHP, principale mouvance de l’opposition, sur la page de son compte Twitter. « Erdogan a décrété que l’oignon était une organisation terroriste », surenchérit Meral Aksener, la responsable du parti d’opposition Iyi. « Libérez les oignons ! », ironise pour sa part l’économiste Alaattin Aktas, en réaction aux raids menés par les inspecteurs. Encouragé par cette fronde virtuelle, chaque internaute y va de sa petite phrase. « On avait l’habitude de lire des articles sur des caches d’armes ou d’héroïne. Maintenant, ce sont des légumes qui sont démasqués », avance l’un d’eux. Cette mobilisation autour de l’oignon est également l’occasion de passer en dérision la censure. Sur son compte Twitter, un autre internaute a ainsi repris à son compte la photo – largement relayée dans la presse – d’un stock de 30 tonnes d’oignons saisis dans la ville de Mardin, et s’est amusé à rayer chaque filet de légumes au marqueur noir. « Comme les oignons sont jeunes, on doit protéger leur identité », dit sa légende sous forme de blague.

Delphine Minoui

Correspondante à Istanbul

Source : Le Figaro

Boudjima : conférence débat sur le 11 décembre 1960

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Matoub Lounes chantait : « l’œil ne supporte plus le drapeau pour lequel les femmes sont devenues veuves ». C’est douloureux, mais c’est ainsi.

Ce drapeau, symbole de l’indépendance de l’Algérie, a été arrachée au prix du sang, des larmes, de la misère et de la souffrance, même si aujourd’hui les jeunes ne supportent plus qu’on leur parle de cette glorieuse révolution, car c’est au nom de la légitimité historique et de cette mémorable insurrection que le pouvoir en place a dérobé l’indépendance au peuple martyrisé.

Un certain 11 décembre 1960, après la bataille d’Alger et le démantèlement des cellules du FLN, la population algéroise est sortie dans la rue, ce drapeau à la main, signe de soutien des révolutionnaires et le choix de l’indépendance. Ces manifestations prennent vite l’allure d’un soulèvement populaire contre le colonialisme et la population affrontera directement les forces de l’ordre et les parachutistes.

C’est sur cette journée historique du 11 décembre 1960, que M. Akli Drouaz animera une conférence-débat qui sera suivie de la projection du film « Arrac n tegrawla » (Les enfants de la révolution).

Cette rencontre aura lieu vendredi 14 décembre 2018 à 14 h à la bibliothèque communale de Boudjima

La rédaction 

 

 

Dr. Lakhdar Amokrane : « Les libertés en Algérie sont toujours sous scellées »

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Par Dr Lakhdar Amokrane, Premier Secrétaire JIL JADID

 

70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme ;

En Algérie, les libertés encore et toujours sous scellés.

Le 10 décembre 2018, le monde entier célèbre le 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Une déclaration, devenue de nos jours la pierre angulaire du droit international. Depuis des années, les discours relatifs aux Droits de l’Homme ont connu une inflation vertigineuse dans les sociétés occidentales, mais aussi, et avec un cynisme indécent dans les contrées dictatoriales, autoritaires, comme l’Algérie ! Une sorte de consensus paradoxal en matière des droits de l’homme entre les démocraties et les dictatures !

En Algérie, depuis l’indépendance confisquée en 1962, le pouvoir de fait n’a jamais accepté que son peuple puisse prétendre appartenir à l’Humanité, car il considérait le peuple algérien comme faisant partie d’une sous Humanité juste bonne à la domination. La même démarche a été reproduite par le pouvoir Bouteflika en bafouant et confisquant les droits et libertés du peuple algérien. À l’ère Bouteflika, les années se suivent et s’empirent en la matière, faisant du pays une grande prison à ciel ouvert. Dans la réalité de tous les jours, le système n’admet pas qu’il y ait   des droits inhérents à la dignité de la personne humaine, et que ces droits fondamentaux ne peuvent en aucun cas être déniés aux Algériennes et Algériens pour quelque prétexte que ce soit.

Bien entendu, l’occident fait mine de ne rien voir de tout ça. Le prétexte invoqué à chaque fois était la non-ingérence et le respect des indépendances des états !  Quel cynisme ! Et le régime algérien n’a pas tardé à appliquer à la lettre ce raisonnement qu’on pourrait qualifier de schizophrénique.

Ainsi, et sous prétexte de contrôler les associations religieuses, il promulgue la loi 12-06 liberticide pour mieux museler les associations autonomes et favoriser celles qui font allégeance.

Au nom de la stabilité, le pouvoir utilise chaque jour ses « forces de répression » elles-mêmes surexploitées et continue de réprimer toutes les contestations citoyennes, en emprisonnant les journalistes indépendants, les blogueurs, les artistes et autres militants associatifs, après avoir tenté pernicieusement de contrôler les réseaux sociaux subversifs, d’étouffer les journaux récalcitrants ou carrément en fermant les médias gênants …

Le système méprisant toujours son peuple lui distille des molécules de liberté à des doses homéopathiques et tente le grand écart entre l’universalité et l’introversion, la modernité et l’archaïsme, la démocratie et l’autoritarisme, le progrès et l’inertie ! Chaque attentat dans une contrée donnée (Paris, Londres ou autres capitales du monde), chaque incursion terroriste déjouée par les services de sécurité ou l’ANP, sont l’occasion propice offerte au clan présidentiel, pour se permettre, avec son habileté manipulatrice de continuer à mettre en place le processus d’étouffement des sujets algériens.

Aujourd’hui, le système Bouteflika, s’acharne à souiller et à empêcher l’idée des Droits de l’Homme de s’enraciner dans la société en faisant imploser toute association indépendante, parti opposant ou autres contradicteurs, libres dans la réflexion et la décision qui refusent le diktat ou qui apparaissent comme un grain de sable capable de gripper la machine répressive du clan présidentiel et supplétif.

En ce jour anniversaire, les Algériens, savent que le combat pour le respect de leur histoire, de leur civilisation, de leur identité et leur culture ne peut aboutir que s’il est mené en synergie par des citoyens libres et éclairés et des dirigeants convaincus de la primauté des valeurs humaines admises universellement. Les Algériens savent aussi qu’aujourd’hui plus que jamais est venu le temps du changement dans le cadre d’une transition politique apaisée, pour amorcer la promotion et le respect des droits fondamentaux de la personne humaine.

Les citoyens ne croient surtout pas à l’ère de la globalisation que les Droits de l’Homme triompheront en Algérie sous le régime Bouteflika finissant. Ils ne se réjouissent pas non plus de la mondialisation, tel qu’elle est conçue et vécue, car convaincus qu’elle ne fera que creuser les inégalités entre le nord et le sud et au profit des plus nantis. Regardons et analysons bien ce qui se passe actuellement en France berceau des Droits de l’Homme et ailleurs en Europe !

Le peuple algérien sait pertinemment qu’il se doit de lutter pour conquérir ses droits : le droit à une vie décente, l’accès à la liberté d’expression et de conscience, l’accès à l’éducation, à la santé…ceci ne peut se réaliser qu’avec l’avènement d’un nouveau système démocratique qui amorcerait le redressement matériel et le progrès moral par le progrès humain et le développement économique.

C’est cette problématique des Droits de l’Homme et de la Démocratie qui est l’enjeu politique fondamental, mais aussi le principal objet de la manipulation dans la recomposition du champ politique en cours de préparation dans les laboratoires du régime, pour préparer la succession souhaitée. C’est la bataille de l’heure dont l’issue est encore incertaine, et l’Algérie ne pourrait être une « exception culturelle ».

Les questions de l’universalité de la sauvegarde des libertés et des droits fondamentaux, inscrites dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, les 2 pactes internationaux des D.H, la convention de Genève que l’Algérie a ratifié doivent être rappelées aux autorités algériennes, avec fermeté et détermination chaque jour et tous les jours. La société toute entière ne doit plus céder devant les intimidations, les chantages, les faits accomplis et les diktats du régime et ses lobbies, et doit prendre le taureau par les cornes pour s’opposer pacifiquement à l’embargo mis en place contre les libertés.

Dr Lakhdar AMOKRANE

Premier Secrétaire JIL JADID

 

Marche pour la libération de Marzouk Touati

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La presse muselée, les libertés individuelles et collectives restreintes, le droit de manifester pacifiquement est bafoué … l’Algérie est devenue une prison à ciel ouvert pour les journalistes, les blogueurs et les simples citoyens. Des jeunes Algériens arrêtés et condamnés à de lourdes peines en dépit des cris des défenseurs des droits de l’homme en Algérie et un peu partout dans le monde et les sonnettes d’alarme tirées pas les différentes ONG sur le non-respect des décideurs algériens des différentes conventions signées sur le respect des droits de l’homme et la liberté de la presse, le pouvoir en place reste muet et continue dans sa politique de répression.

Parmi les victimes de cette répression, le jeune blogueur Marzouk Touati, condamné à 7 ans de prison ferme pour un article sur Facebook.

En solidarité avec ce jeune de Bougie, le comité de solidarité constituée spécialement pour lui qui a appelé à une marche aujourd’hui, 10 décembre à Bejaïa, a publié le communiqué ci-dessous appelant à sa libération et à la libération de tous les détenus d’opinion.

Ali Aït Djoudi

 

Comité pour la libération de Merzouk Touati

COMMUNIQUÉ

A deux jours de la marche des libertés prévue pour le lundi 10 décembre 2018 à 11h 00 de la maison de la culture Taous Amrouche à la place de la liberté d’expression Saïd MEKBEL, le comité réuni aujourd’hui appelle toutes les citoyennes et tous les citoyens, encore une fois, à la mobilisation et à l’implication totales pour la réussite de cette manifestation PACIFIQUE dont les SEULS mots d’ordre seront :

1- la libération de notre frère blogueur Merzouk Touati, injustement condamné à 7 ans de prison fermes et incarcéré depuis 23 mois.

2- la libération de tous les autres détenus d’opinion, victimes de l’injustice.

Le comité pour la libération de Merzouk Touati invite tous les participants à cette marche au respect strict des directives et des mots d’ordre pour faire de cette journée mondiale des droits de l’homme, une tribune pour porter haut et fort le cri de détresse de tous les détenus d’opinion et pour que chacun de nous tous ; puisse exercer ses libertés d’expression et d’opinion sans risque de se voir jeté dans les geôles de la République.

– Marchons pour libérer Merzouk Touati.

– Marchons pour libérer tous les détenus comme lui.

– Marchons pour notre liberté d’expression.

– Marchons pour notre dignité et nos valeurs.

Soyons responsables,

Soyons mobilisés,

Soyons solidaires,

Bgayet le 8 décembre 2018

Le comité pour la libération de Merzouk Touati

 

Ne rêvez pas, pas de soins gratuits en France pour les algériens

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« Les soins ne sont pas gratuits pour les Algériens »: les précisions de l’ambassade de France.

Les soins en France ne sont pas (et ne seront pas) gratuits pour les Algériens. L’ambassade de France à Alger a jugé utile de le préciser, expliquant, dans un communiqué de presse, les dispositions du protocole annexe à la convention générale sur la sécurité sociale, relatif aux soins de santé programmés et dispensés en France aux ressortissants algériens, ratifié par décret du Président Abdelaziz Bouteflika le 17 novembre dernier.

Dans son communiqué, l’ambassade de France en Algérie a expliqué que ce protocole, qui établit un cadre administratif unifié et fiable pour l’organisation et la prise en charge par la CNAS algérienne des soins prodigués en France à des Algériens, “ne concerne que les soins qui ne peuvent pas être dispensés en Algérie”.

La même source a expliqué que les soins doivent faire l’objet d’une demande  préalable d’autorisation de prise en charge par la CNAS, “qui procède à une évaluation financière préalable des soins programmés par les patients algériens dans des établissements français”.

L’ambassade a expliqué que les Algériens, munis d’une “attestation de droits aux soins programmés”, pourront ensuite bénéficier de l’accès aux prestations en nature de l’assurance maladie française.

La représentation diplomatique poursuit que les patients algériens qui ne bénéficient pas d’une autorisation préalable de la CNAS doivent payer la totalité des frais occasionnés.

Le même communiqué explique que ce protocole devrait permettre de réduire le nombre de patients algériens qui vont se faire soigner en France dans
le cadre de démarches purement personnelles. “Ces démarches individuelles génèrent une dette “privée” qui avoisine 25 millions d’euros et des problèmes de recouvrement”, poursuit-on.

L’ambassade de France a ainsi jugé utile de rectifier certains articles, ayant mal  interprété le décret de ratification protocole annexe à la convention générale sur la sécurité sociale, relatif aux soins de santé programmés et dispensés en France aux ressortissants algériens.

HuffPost Algérie

Saïd Boutflika et le 5e mandat

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Le frère du président de la république a réussit à diriger l’Algérie  par délégation non écrite depuis 2013. Il est entrain de manquer la dernière marche sur son chemin. La chute risque d’être lourde.

Les signaux se sont accumulés ces dernières semaines qui ouvrent une brèche béante dans l’unanimité affichée  l’été dernier en faveur d’une candidature du président Bouteflika pour un 5e mandat présidentiel en avril prochain. Moad Bouchareb, le nouvel homme fort du FLN, réserve sa réponse sur l’identité du représentant de son parti à la présidentielle, moins d’un mois après que son prédécesseur, Djamel Ould Abbes débarqué depuis, ait  poussé le zèle jusqu’à annoncer officiellement que Abdelaziz Bouteflika avait été choisi pour défendre les couleurs du FLN en avril prochain.

Amar Ghoul le président de TAJ, membre inamovible de la majorité présidentielle, a commis une sortie de route la semaine dernière en appelant à la tenue d’une  « conférence nationale inclusive » sous le patronage certes de Abdelaziz Bouteflika, mais avec cette précision « la conférence nationale serait l’essentiel, l’élection d’avril prochain, le secondaire ». Comprendre bien que l’enjeu de faire réélire le président sortant n’est plus le plus important dans la conjoncture actuelle.

Ce qui a marché depuis 2013 s’est grippé

La dégradation du scénario du 5e mandat est totalement liée à celle de l’état de santé du président. Abdelaziz Bouteflika qui va mal. De plus en plus mal. Il pourrait ne pas pouvoir signer à la fin du mois de décembre la promulgation solennelle de la loi des finances pour 2019. Les jours où son entourage peut encore se réclamer de son autorité pour gérer les affaires de l’Etat et préparer les élections, paraissent de plus en plus comptés.

Un homme, son frère Saïd Bouteflika, gère depuis le 27 avril 2013, date de l’AVC présidentiel, cette situation de délégation de pouvoir non écrite. Il a réussi à maintenir l’autorité du clan depuis le creux de l’été 2013 lorsque le président était encore au plus mal à l’hôpital puis en convalescence à Paris. Il a continué à le faire jusqu’à cet été 2018. Mais la concomitance de l’approche de l’échéance présidentielle d’avril 2019 avec une nouvelle dégradation de l’état de santé de son frère président aurait du l’amener à changer de registre dans l’administration de l’autorité présidentielle.

Faute de l’avoir fait à temps, Saïd Bouteflika a commencé à perdre de son influence les dernières semaines et s’apprête à en perdre davantage dans les prochaines semaines lorsqu’il se précisera probablement que l’ère temporelle de la présidence Bouteflika n’ira pas au delà du terme de son 4e mandat. Sauf à imaginer un blocage institutionnel déclencheur d’une crise politique majeure dans le pays. Saïd Bouteflika aurait il pu, face au déclin physique avéré de son frère,  éviter cette hémorragie du  pouvoir de la maison des Bouteflika qui se profile devant lui ?

Saïd n’a pas osé transgresser l’interdit de Abdelaziz

Le clan Bouteflika aurait pu demeurer décisif et dominant plus longtemps dans la conjoncture politique de ce semestre pré-électorale. Il l’aurait pu à la condition de peser manière décisive sur la désignation du candidat du système au printemps prochain. L’homme qui était en meilleure position pour désigner un successeur au président Bouteflika en avril prochain était encore… Abdelaziz Bouteflika lui même, sans doute jusqu’au printemps dernier avant sa dégradation estivale. Or il n’a jamais voulu travailler sur ce scénario de la succession adoubée.

Abdelaziz Bouteflika a toujours considéré d’une part qu’il lui revenait de droit de rester président à vie et, d’autre part, que d’entrevoir une succession le priverait aussitôt d’exercer cette autorité jusqu’à son dernier souffle de sa vie. Saïd Bouteflika, dont la part de mandant du pouvoir présidentiel n’a fait que grandir, aurait pu transgresser cet interdit de la recherche d’un successeur, depuis que son frère président n’est plus, ces deux derniers mois, en état de participer aux délibérations politiques y compris les plus stratégiques.

Said Bouteflika n’est pas réputé pour sa grande habilité politique. Son frère président est souvent critiqué pour manquer d’une vision d’homme d’Etat et de n’exceller que dans la gestion tactique des situations. Saïd n’accède que très imparfaitement à ce talent. Conséquence chaotique,  il arrive sur les échéances de la fin de l’année  2018, où il faut fixer  le système sur l’identité du défenseur de ses intérêts à l’appel des urnes, sans autre plan que de faire réélire son frère. C’est à dire avec un plan porteur au mieux de paralysie politique au pire de collapsus complet du clan Bouteflika.

Mise à la retraite de Gaïd Salah, tournant manqué 

Faute d’avoir commencé à envisager puis à négocier un plan B au 5e mandat, Saïd Bouteflika en est réduit à colmater les voies d’eau dans le pouvoir ébréché de la maison Bouteflika.  Illisible politiquement, il agit surtout à l’identique. Faire que le président apparaisse toujours comme le centre du pouvoir. Il veut barrer la route à Ahmed Ouyahia, déjà esquissé comme une relève possible pour incarner « la continuité » des années Bouteflika.

Mais l’Etat profond l’attendait sur un autre test d’autorité. Un vrai.  Le sort du chef d’Etat major Ahmed Gaïd Salah. Son autorité a immensément grandit en 2018 grâce à l’affaire de la Cocaïne découverte à Oran qui lui a donné la possibilité de conduire un blitz pour faire le vide autour de lui. Une attaque éclair pour éliminer son rival Abdelghani Hamel ex-patron de la sureté nationale et protégé des Bouteflika, puis plusieurs généraux de sa génération dont le commandement territorial et opérationnel échappait largement à son autorité.

La mise à la retraite par la présidence de Ahmed Gaïd Salah, et son départ de son poste de chef d’état-major était donc attendu, après cet épisode pour rétablir l’équilibre rompu depuis la mise à la retraite du général Toufik ex patron du DRS. Trop tard. Le chef d’état-major a bien pris conscience aujourd’hui qu’une telle décision peut être contestée pour son caractère suspect, illégitime. Le président n’étant pas en mesure de l’exprimer, elle peut être l’émanation de son seul entourage. C’est la jurisprudence Saïd Bouhadja, qu’a évité d’utiliser Djamel Ould Abbes, mais  l’on devine que le puissant chef état-major capable de brandir sans hésitation : « dites au président de me confirmer ma mise à la retraite lui même ».

Anis Rahmani, marqueur mobile des allégeances

Il est maintenant presque acquis que l’homme pivot de la décision pour la prochaine présidentielle, dans le cas – toujours bon à rappeler- de non irruption de la colère populaire dans l’intervalle, est le général de corps d’armée Ahmed Gaid Salah.  Saïd Bouteflika aurait pu être cet homme s’il avait pris l’initiative de travailler sur un plan B depuis trois mois au moins. Et prendre l’initiative de se séparer en été – dans le feu de l’affaire Cocaïne – du chef État-major pour être en mesure de mettre ce plan de succession à la main en œuvre en étant en meilleure position face à une haute hiérarchie de l’armée remodelée favorablement.

Anis Rahmani, le directeur du groupe Ennahar, fait partie des premiers hommes du système à avoir capté ce moment de bascule ou la présidence perd la main devant les Tagarins. Il a subtilement proposé son allégeance au chef d’Etat major en prenant le risque d’entrée en conflit ouvert avec Bachir Tertag, coordinateur de la sécurité à la présidence de la république et donc au service de la maison Bouteflika.

Ce que le Chef d’état-major  a bien capté en mettant, dans l’affaire des « cyberdissidents » , à son service la gendarmerie nationale, un corps de police judiciaire plus «efficace» en ce moment  dans la répression, que celui de la DSI sous autorité de Bachir Tertag.

Saïd Bouteflika aurait il pu renverser la tendance en briguant lui même la candidature pour la présidence le printemps prochain ? C’est une option faible envisagée épisodiquement par une partie de l’entourage mais qui n’a même pas le franc aval de l’intéressé. Sans compter que le chef d’état-major qui a toujours eu des rapports tendus avec Saïd Bouteflika ne laissera pas se développer un tel scénario. « Il lui barrera personnellement la route »:  le général à la retraite, Hocine Benhadid l’avait clairement pronostiqué dans l’entretien de septembre 2015 à Radio M qui lui avait valu d’être emprisonné pendant 9 mois sur ordre de Ahmed Gaïd Salah.

Le temps joue contre Saïd Bouteflika

Quel aurait pu donc être le plan de Saïd Bouteflika pour préparer une succession à son frère qui soit avantageuse pour les intérêts de la maison Bouteflika et de la clientèle politique et d’affaires qu’elle a cristallisé autour d’elle en 19 ans de pouvoir ? La vérité est que l’on ne peut pas tout à fait accabler le frère du président de manquer d’initiative.

Face au rôle devenu prépondérant de Ahmed Gaïd Salah,  il n’aurait pas pu esquisser une proposition de candidature du système pour succéder à Abdelaziz, son frère président,   sans prendre le risque plus ou moins grand de griller sa carte. Or le temps joue en faveur du chef d’Etat major. Si le président s’avère totalement dans l’incapacité de se présenter aux présidentielles – alitement prolongé sans apparitions publiques – le patron des Tagarins sera en position de décider en homme fort de qui sera le candidat adoubé par le système de pouvoir en place. Il devra certes négocier son choix avec d’autres forces d’influence, notamment les réseaux informels du business, de la politique et de l’armée. Mais dans un rapport de force autrement plus favorable que celui d’aujourd’hui ou le président Bouteflika est encore vivant et théoriquement en fonction.

A l’inverse, le temps joue bien sur contre Saïd Bouteflika. Chaque jour qui passe l’éloigne de la possibilité de faire passer de grandes décisions qui l’aideraient à dessiner en position de force l’issue électorale d’avril 2019.  Il faut bien imaginer qu’une incapacité totalement avérée, par exemple le 31 décembre prochain si le président manquait au cérémonial de la signature de la loi de finance pour 2019, précipiterait la perte d’influence de Saïd Bouteflika. En particulier si aucun plan B de candidature soutenue par le système de pouvoir n’aura été échafaudé d’ici là.

Une alliance tactique avec Toufik en dernier recours ?

Une nouvelle évolution est peut être entrain de se projeter ces dernières semaines qui réduirait de l’ascendant sur la décision qu’est entrain de prendre le chef d’Etat-major. Très réservé sur la poursuite d’une présidence Bouteflika pour les risques systémiques qu’elle comporte  pour l’ensemble du système de pouvoir, le général à la retraite Toufik peut redevenir l’allié qu’il a été de la maison Bouteflika, dans le cas de la recherche d’une solution digne de sortie de l’impasse provoquée par le projet insensé du 5E mandat.

Dans le contexte des deux dernières années, l’agenda de Mohamed Mediene dit Toufik,  est moins occupé par les chicanes à mettre sur la route des Bouteflika que par le projet de prendre une revanche opérationnelle sur son propre rival le général Gaïd Salah artisan en chef de sa déchéance puis de sa chute en septembre 2015. Saïd Bouteflika a encore une chance de retomber sur ses pieds en cas de banqueroute déclarée au tribunal du commerce de son projet de faire réélire son frère président.

Elle consiste à prendre les devants d’une solution politique portant d’abord l’assentiment de la classe politique et en arrière plan de « l’Etat profond » Cette « solution » opératoire ressemble furieusement à la proposition de « conférence nationale » proposée par Amar Ghoul. Elle a porte également l’ADN de la maison DRS, version Toufik, le compagnon de football du président de TAJ.

Pour les raisons déjà évoquées, Saïd Bouteflika ne peut pas s’avancer le premier et suggérer un candidat soutenu par sa maison. Il peut par contre dissimuler sa démarche dans un processus sophistiqué qui passerait d’abord par l’adoption d’un pacte politique commun avec l’opposition ou une partie de l’opposition, avant d’abattre la carte de l’incarnation politique de la conduite de ce pacte. Il a besoin de s’appuyer « sur le réseau » de Toufik et de son « ingénierie » pour réussir une telle opération et espérer résister au véto du chef d’Etat major.

Les jours de Saïd Bouteflika comme régent de la république sont comptés. Son attitude rigide et sans anticipation menace d’en accélérer le compte à rebours. Il ne peut changer la donne et donner un sursis à son rôle qu’au prix de grandes manœuvres stratégiques. Des manœuvres qui supposent un postulat mental. Qu’il accepte que l’ère des Bouteflika se termine en avril prochain.

 Ihsane El Kadi

Source : maghrebemergent.info

Hocine Aït Ahmed, le défenseur des droits de l’homme

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ALGER – Le Premier secrétaire du Front des Forces Socialistes (FFS), Hadj Djilani Mohamed a mis en exergue samedi à Alger le combat permanent de feu Hocine Aït Ahmed en faveur de la défense de la démocratie et des droits de l’homme.

Intervenant lors d’une rencontre au siège du parti à l’occasion de la célébration du 70ème anniversaire de la déclaration universelle des droits de l’homme, M. Hadj Djilani soutenu que « feu Hocine Aït Ahmed est un homme qui a consacré sa vie et son parcours pour la défense de la démocratie et des droits de l’homme ».

S’agissant de l’élection présidentielle, le responsable du FFS a relevé que « c’est le conseil national du parti qui aura à trancher sur cette question », précisant cependant que « le climat politique ne nous laisse pas parler de la présidentielle, mais plutôt des combats politiques sur le terrain notamment des associations dont le FFS partagent les luttes ».

Évoquant la loi de finances 2019, l’orateur a indiqué que celle-ci était une « loi antisociale creusant le fossé entre avec le citoyen », ajoutant que les mesures introduites « sous prétexte de l’austérité ont enflammé le front social et généralisé le mouvement de contestation ».

Pour sa part, le coordinateur de l’Instance présidentielle du FFS, Ali Laskri, a indiqué que « chaque génération devait apporter sa part dans l’édification d’une conscience et d’une identité nationale », relevant qu’ils « sont nombreux ces hommes et ces femmes (…) qui donnent non seulement envie mais la force de lutter encore davantage pour la concrétisation des idéaux de novembre et de la Soummam pour un Etat de droit et de justice sociale ».

Pour M. Laskri, il est essentiel de rappeler aux Algériens, « combien ont été dures les épreuves traversées et combien armés de convictions politiques claires et d’une foi inébranlable dans l’esprit de résistance, des hommes portés par un peuple, un peuple ayant confiance en ses hommes, ont pu vaincre l’abjecte de la barbarie coloniale ».

L’avocat Mustapha Bouchachi a rappelé quant à lui le combat pluriel de feu Hocine Aït Ahmed, notamment en faveur de l’instauration d’un Etat de droit, estimant qu’il était impossible et inconcevable de dissocier entre les droits de l’homme et la démocratie.

APS

Gilets jaunes : Macron démission

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La journaliste Nadia Le Brun revient sur la gestion par le président de la République Emmanuel Macron des tensions croissantes avec les Gilets jaunes.

Il avait pourtant mouillé le maillot durant la campagne présidentielle. Inconnu au bataillon avant de devenir ministre de l’Economie en 2014, une nomination opportune pour atteindre la plus haute fonction de l’Etat. Afin de parvenir à ce que lui dictait son ambition politique, il avait d’abord acquis un statut de people en vendant à la presse l’image de son couple atypique et puis avait fait miroiter aux Français un nouveau monde merveilleux. Jeune, déterminé, enthousiaste, valeureux, prometteur d’un avenir plein d’espoir pour la République, il avait été médiatiquement adoubé et soutenu par le grand capital.

Mais une fois arrivé à l’Elysée, l’élu avait pris des allures de monarque en gouvernant le peuple à la manière d’un roi sur le Tiers état. Aux très riches, il avait accordé des privilèges et, aux plus pauvres, infligé des taxes. Qu’ont rapporté financièrement à l’Etat les cadeaux fiscaux aux nantis ? Rien, après 18 mois de mandat. Ce qui est regrettable, c’est que l’élu ait mené parallèlement une politique injuste envers les plus modestes. Ajouté à cela, il y a ce que de nombreux Français ont ressenti comme des provocations :  la piscine à Brégançon, la nouvelle vaisselle et les travaux d’aménagement de l’Elysée. Sans revenir sur ses propos déplacés à l’égard de «ceux qui ne sont rien» et ses déplacements à bord du Falcon présidentiel pour faire des sauts de puce. Pas très écologique de la part de celui qui taxe les petits budgets au nom de l’environnement. A l’heure, où le président demande aux citoyens de se serrer la ceinture, il devrait s’appliquer la même ligne de conduire, être exemplaire, irréprochable. Raté ! On pense à Victor Hugo : le plus excellent symbole du peuple, c’est le pavé. On marche dessus jusqu’à ce qu’il vous tombe sur la tête». Tiens donc…

«C’est la faute à Macron»

Parole de Gilet jaune : «Macron, c’est un petit garçon, vous savez ces gamins qui se défilent lorsqu’on les gronde après une bêtise, en répondant : « Ce n’est pas moi, c’est lui ». Facile de dire que si on en est là, c’est à cause des gouvernements précédents. Pourtant, c’est bien Macron qui a pris ses décisions, qui a refusé de nous écouter, d’apporter des solutions concrètes pour notre pouvoir d’achat et qui refuse encore de revoir l’ISF.»

Et c’est là que le bât blesse. «Quand on sème la misère, on récolte la colère», déclare un autre Gilet jaune qui regrette «l’incohérence», «l’inconscience», «la défaillance», «l’obstination malsaine» du président de la République face au désespoir français.

«Je suis normand, poursuit un manifestant et je m’étonne qu’Edouard Philippe, l’ancien maire du Havre, reste au gouvernement. Il devrait claquer la porte comme Hulot et Collomb, pour sortir grandi de cette hécatombe. Parce qu’auprès de Macron, qui le désavoue et l’utilise comme fusible, il passe vraiment pour un guignol», explique un autre.

«Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne», déclarait Jean-Pierre Chevènement, en 1983, alors qu’il était ministre de la Recherche et de l’Industrie sous le gouvernement de Pierre Mauroy. Si le départ d’Edouard Philippe bruisse, pour l’heure, il le dément, en déclarant sa volonté d’accomplir sa mission à la tête du gouvernement. A l’inverse de Gérald Darmanin ou de Bruno Le Maire, anciens élus Les Républicains (LR) comme lui, Edouard Philippe n’a pas adhéré au mouvement en Marche. La raison ? «Je suis un homme de droite, mais je n’ai jamais considéré que la droite avait raison par principe et que la gauche avait tort par principe. Aujourd’hui je suis le chef d’une majorité qui transcende les clivages anciens», avait-il confié, en 2017, au Journal du Dimanche.

Après l’affaire Benalla, les démissions de ministres Nicolas Hulot et Gérard Collomb, la cote de confiance d’Edouard Philippe n’avait pas décroché, à la différence de celle du président de la République. Ce qui avait fait grincer des dents sa garde rapprochée : Emmanuel Macron lui reprochait de ne pas être entré en religion dans la Macronie, de ne pas assez monter au créneau pour protéger Jupiter. Et puis, contrairement aux petits soldats de La République en marche (LREM), il n’avait pas approuvé la nomination de Christophe Castaner au ministère de l’intérieur, dont on a vu l’incompétence lors des dernières manifestations.

Toutefois, à la veille des élections européennes où LREM risque de prendre un retour un bâton, la démission d’Edouard Philippe serait-elle de bon augure pour Emmanuel Macron, qui espère tant de ce scrutin européen, même si, ça risque fortement d’être un naufrage pour son parti ?

Après tout, poussé en première ligne par l’Elysée, Edouard Philippe sert de rempart au président contesté, «qui n’a toujours pas daigné à s’adresser à la nation», comme nous le dit un Gilet jaune. La question demeure : jusqu’à quand le chef du gouvernement supportera-t-il de jouer le fusible, alors qu’il se fait traiter de branleur par Emmanuel Macron, selon le Canard Enchaîné ? «Son allocution lors du G20, en Argentine était désolante et méprisante, se plaint un Gilet jaune : il est irresponsable de ne pas avoir réagi face à la situation catastrophique ni pris la mesure du ras le bol national. Nous devons continuer le combat jusqu’à la dissolution de l’Assemblée». Et l’intéressé de déplorer la manipulation politique et médiatique de l’opinion en faisant régner la peur pour la diviser.

La détestation française pour l’inégalité atteint son paroxysme. 87% des sondés par l’institut YouGov jugent inéquitable la répartition des richesses. 55% souhaitent la dissolution de l’Assemblée nationale et la moitié d’entre eux, la démission du chef de l’Etat, mais force est de constater que c’est avant tout la personnalité du président de la République qui cristallise le rejet.

Ce n’est pas – pas encore ? – 1789, mais Emmanuel Macron est déjà marqué à la culotte par les sans-culottes en droit de manifester leur révolte.

Nadia Le Brun

Source : RT France

 

Moines de Tibéhirine : des expertises ont ébranlé la version d’Alger

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Un épais rapport d’expertises, versé en mars dernier au dossier instruit par les juges Nathalie Poux et Jean-Marc Héribaut, pourrait remettre en cause la version des autorités algériennes pour expliquer l’assassinat des moines de Tibéhirine.

Des crimes qu’Alger a toujours imputés officiellement au Groupe islamiste armé (GIA). Confortant une « hypothèse à 80 % », qui avait été émise par le juge Trévidic au lendemain d’un premier rapport remis dès juillet 2015, le document certifie notamment que les lésions, constatées au « microscanner » et au « stéréomicroscope » sur chacune des têtes des sept moines, plaident « en faveur d’une décapitation post mortem ».

Les experts privilégient la piste selon laquelle les corps auraient été ensevelis, puis exhumés avant d’être découverts. Ce qui serait de nature à accréditer, sans preuve irréfutable, la piste d’une mise en scène d’une exécution islamiste. Loin de lever toutes les zones d’ombre, ce document est considéré comme une avancée pour les familles.

Source : Le Figaro 

Paris : musées fermés, spectacles et manifestations sportives reportés

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Musées et monuments fermés à Paris, spectacles reportés, rassemblements sportifs décalés… Les manifestations des « gilets jaunes », ainsi que la crainte des casseurs, provoquent des annulations en cascade.

Mercredi soir, le ministre de la Culture, Franck Riester, a réuni au ministère une cinquantaine de patrons de musée et d’institution, tous plus inquiets les uns que les autres à l’idée de voir les casseurs s’en prendre aux monuments. Le précédent samedi – avec le saccage de l’Arc de triomphe, les attaques au musée du Jeu de pripaume et l’arrachage d’une grille aux Tuileries – est dans toutes les têtes. Dans la foulée de la réunion, tous ont annoncé qu’ils resteraient portes closes ce samedi. Que faire d’autre en effet ? Même si ce baisser de rideau collectif peut sembler excessif, « on ne peut pas prendre le risque alors qu’on connaît la menace », a affirmé Franck Riester. De plus, aucun visiteur ne devrait s’aventurer à aller visiter une exposition ce jour-là.

La liste des institutions fermées, notamment à Paris, est donc longue. Comme la tour Eiffel, déjà fermée samedi dernier, mais aussi le Louvre, le Musée d’Orsay, le Grand Palais, le Centre Pompidou, le Musée du quai Branly, le Musée Marmottan, les musées de la ville de Paris, la BNF, la Fondation Louis Vuitton, le Musée Jacquemart-André ou encore la Grande Halle de la Villette. Quant à l’Arc de triomphe, vandalisé le 1er décembre, il restera naturellement fermé.

« Mesures de protection »

Le Centre des monuments nationaux (CMN) compte aussi fermer le Panthéon, la Conciergerie, la Sainte Chapelle, les tours de Notre-Dame ou le Palais Royal. Certains craignaient que la colonne de Juillet, située au milieu de la place de la Bastille – lieu de passage des manifestants – ne devienne une cible de choix. « Des mesures de protection ont été prises », explique-t-on au CMN. Autour de la place de la Bastille, commerces et agences bancaires vont baisser leur rideau. Ils commençaient, vendredi, à poser des panneaux de bois devant leurs vitrines. À Bordeaux, une dizaine d’établissements culturels et de lieux publics, dont le Musée d’Aquitaine, le Jardin botanique et l’Opéra seront fermés.

Côté spectacles, c’est le même mouvement. L’Opéra, le Théâtre Marigny, la Comédie- rançaise, l’Odéon, le Théâtre des Champs-Élysées, le Théâtre du Rond-Point ou la Maison de la Radio ont tous fait savoir que les concerts ou les représentations étaient reportés. Même chose à la Philharmonie, la Salle Pleyel et AccorHotels Arena. Il n’y aura pas non plus le traditionnel Noël des animaux de la SPA à Paris, qui a rassemblé 13 000 personnes l’an dernier, ni de marché de Noël à Avignon. Partout, matchs de foot ou rencontres sportives sont décalés. « Je suis solidaire des fédérations, des ligues, des clubs qui prennent cette décision difficile dans un esprit de responsabilité et dans le sens de l’intérêt général », a déclaré vendredi la ministre des Sports, Roxana Maracineanu.

Seuls les animateurs des marches pour le climat, organisées dans plus de 150 villes en France, ont appelé les citoyens à venir nombreux. « On a peur pour le climat, pas de manifester », ont-ils indiqué.

Claire Bommelaer

Source : Le Figaro