La décision du gouvernement de fermer les universités en les mettant en vacances pour une durée de presque un mois, surprend. Universitaires, citoyens et politiciens réagissent à cette mesure, censée, selon eux, contenir les manifestations des étudiants contre le 5e mandat.
Entre ironie et colère, les internautes algériens dénoncent une “provocation” et une “décision arbitraire”, tout en se moquant de cette “tentative désespérée” des autorités.
Les étudiants à l’instar des enseignants, ont décidé de “ne pas prendre ces vacances”. Des appels à une marche, dimanche 10 mars 2019, dans plusieurs universités du pays, se propagent comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux.
Ce samedi, 09 mars 2019, au lendemain de manifestations pacifiques ayants rassemblées des millions d’Algériens contre le 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar, a signé une décision mettant les universités d’office en vacances à partir de demain 10 mars et jusqu’au 04 avril.
Plus surprenant, des étudiants ont appris auprès des agents de sécurité la fermeture de leur résidences universitaires, où sont hébergés les étudiants venant des autres wilayas.
La nouvelle a surpris beaucoup de personnes. Certains avancent qu’il s’agit des “vacances de printemps les plus longues de l’Histoire de l’Algérie”. D’autres, ironisent et déclarent que le ministère des Affaires religieuses “annoncera dans quelques minutes le début du mois de ramadan pour demain”.
Des internautes ne manquent pas de se moquer du gouvernement algérien, estimant que cette décision souligne “la panique” des autorités face aux manifestations contre le 5e mandat. Ils estiment que cette mesure sera “contre-productive” puisque les étudiants “se consacreront aux manifestations”.
Les concernés, étudiants et universitaires, eux, sont également surpris. Néanmoins, beaucoup ont vite décidé de réagir pour exprimer leur refus contre ces vacances. Ils dénoncent une “décision arbitraire”, qui “n’est pas dans les intérêts des étudiants”.
Des enseignants s’engagent ainsi à dispenser leurs cours durant cette période, “voire gratuitement”.
Les étudiants, eux, s’ils sont tous contre cette décision, divergent quant à la manière de protester. Certains appellent à des marches tandis que d’autres appellent à se rendre dans les facultés et d’assister au cours, de manière normale.
A l’université de Bouira, des dizaines d’étudiants se sont déjà rassemblés à l’entrée du rectorat.
Moi, Kamel Abdat, étudiant et enseignant universitaire, je refuse de prendre des vacances et je m’engage à travailler tous les jours, gratuitement,et à donner des cours de littérature,d’Histoire et de théâtre, à tout étudiant qui le désire. Vive les étudiants,vive l’Algérie.
— Kamel ABDAT (@KamelABDAT) 9 mars 2019
Techniquement, les étudiants ont le droit d’accéder à l’université, même durant les vacances de printemps …
eya @H_ed_ia, zkara n9arrou ces deux prochaines semaines, même si l’info se confirme 😂 ?— Zakaria BOUZID (@Zakariabzd) 9 mars 2019
Nzidkoum 7aja : y a un nombre assez important pour ne pas être négligé qui ne voulait pas d’une grève d’une semaine, bezzaf … Bref bravo, vous venez de leur donner une bonne occasion de se joindre à la manif sans avoir peur de laisser les études !
— Zakaria BOUZID (@Zakariabzd) 9 mars 2019