L’Espagne, l’un des pays membres de l’Union européenne les plus critiques envers Israël, devrait accorder un statut officiel à l’État palestinien au cours du semestre en cours, a annoncé le Premier ministre Pedro Sánchez mardi 2 avril lors d’une visite en Jordanie.
Selon ses déclarations informelles à des journalistes espagnols, le dirigeant socialiste estime que « nous devons penser sérieusement » à franchir ce cap diplomatique d’ici l’été. Madrid soutiendra également la demande palestinienne d’adhésion en tant qu’État membre à part entière des Nations Unies, statut actuellement « observateur » depuis 2012.
Cette annonce accélère le calendrier initialement prévu par Sánchez, qui avait évoqué un vote au Parlement espagnol d’ici 2027. Elle fait suite à une déclaration conjointe du 22 mars avec ses homologues irlandais, maltais et slovène, se disant « prêts à reconnaître la Palestine ».
Si elle se concrétise, l’Espagne rejoindrait les 139 pays dont 13 en Europe ayant déjà reconnu officiellement l’État palestinien, parmi lesquels 9 membres de l’UE comme la Suède. La France, elle, accueille une « mission » palestinienne sans statut d’ambassade.
Pour Sánchez, la solution au conflit israélo-palestinien passe par la reconnaissance de deux États. Son gouvernement de coalition de gauche compte parmi les voix les plus critiques envers Israël au sein de l’UE depuis le début du conflit avec le Hamas en octobre dernier.
Ces prises de position ont provoqué en novembre 2023 une grave crise diplomatique avec Israël, qui avait rappelé son ambassadrice à Madrid après des déclarations du Premier ministre espagnol dénonçant les « meurtres aveugles de civils innocents » à Gaza. Les relations restent tendues malgré le retour de la diplomate.
La Rédaction