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samedi 5 juillet 2025
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Ce que l’on sait de l’attentat à Strasbourg

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À minuit, l’assaillant Chérif C. est toujours en fuite après avoir ouvert le feu près du marché de Noël, faisant 2 morts, une personne en état de mort cérébrale et 12 blessés.

La traque se poursuit. Au total, plus de 700 membres des forces de sécurité sont aux trousses de l’assaillant. La Suisse, située à 130 kilomètres au sud de Strasbourg, a également renforcé son dispositif à la frontière. Le gouvernement a placé la France en « urgence attentat ». Près de 420 policiers sont mobilisés – sécurité publique, CRS, PJ, Raid, Raid Bièvres, BRI, Sdat et police scientifique. Un appel à témoins a été lancé par les forces de l’ordre. Mais, à minuit mercredi soir, il n’avait toujours pas été retrouvé.

Les autorités ont pensé un moment qu’il pouvait avoir passé la frontière et s’être réfugié à Kehl, juste de l’autre côté du Rhin : « La coopération excellente avec les autorités allemandes nous a permis d’agir. Le site où nous pensions qu’il avait pu se loger a été immédiatement quadrillé par les forces de l’ordre allemandes et il n’était, hélas, pas sur ce site-là », a relevé Christophe Castaner.

« À 19 h 47, il est apparu au 10, rue des Orfèvres, en plein cœur de Strasbourg et du marché de Noël », a expliqué le ministre de l’Intérieur devant l’Assemblée nationale. L’assaillant ouvre alors le feu sur des passants avec un pistolet automatique dans cette artère commerçante située à quelques dizaines de mètres de la cathédrale de Strasbourg et près du traditionnel marché de Noël. Le suspect est rapidement identifié, il s’agit de Chérif C., un homme de 29 ans né à Strasbourg, bien connu de la police. Il a « semé la terreur […] sur trois points de la ville », selon les mots de Christophe Castaner.

Il évolue ensuite rapidement dans ce quartier piéton de l’hypercentre, empruntant successivement plusieurs rues et ruelles. « Pendant ce périple, trois personnes, des citoyens, ont tenté de l’interpeller. L’une d’elles a été blessée à coups de couteau », a raconté le ministre, parlant de « héros ». De nombreuses personnes fuient le centre-ville à la hâte, tandis que des témoins entendent l’assaillant crier « Allah Akbar ».

Sur son chemin, il croise quatre militaires de l’opération Sentinelle, alertés par les tirs. L’homme fait feu dans leur direction, la patrouille riposte et le blesse à un bras, mais il parvient à s’échapper. « Les militaires de la force Sentinelle ont fait usage de leurs armes pour tenter d’intercepter l’assaillant. Entre 20 h 20 et 21 heures, il s’est confronté par deux fois à nos forces de sécurité avec systématiquement des échanges de tirs », a-t-il développé.

Dans sa course meurtrière, l’homme tue trois personnes et en blesse treize autres, dont huit gravement. « Certains ont eu une balle dans la tête », a également indiqué Roland Ries, sur BFM TV. Selon le maire de la capitale alsacienne, les victimes sont principalement des hommes, dont un touriste d’origine thaïlandaise. Chérif C. s’engouffre dans un taxi et quitte la « Grande-Île » (le centre historique) peu après 20 heures. Le chauffeur de taxi, indemne, dira aux policiers que le suspect est blessé. L’état-major des armées a par ailleurs indiqué qu’un soldat Sentinelle avait été blessé légèrement à la main par le ricochet d’un tir de l’assaillant. Les victimes ont « entre 20 et 65 ans », ce sont « des personnes en bonne santé, qui se promenaient », a noté le professeur Pascal Bilbault, responsable du Samu et des urgences à Strasbourg.

Très fréquenté, le site du marché de Noël est sous étroite surveillance dans le contexte de menace djihadiste élevée, d’autant que le site avait fait l’objet d’un projet d’attentat en décembre 2000. « On a entendu plusieurs coups de feu, trois peut-être, et on a vu plusieurs personnes courir. L’une d’elles est tombée, je ne sais pas si c’est parce qu’elle a trébuché ou parce qu’elle a été touchée. Les gens du bar ont crié ferme, ferme, et le bar a été fermé », a raconté un témoin joint par l’Agence France-Presse et confiné dans son appartement.

Selon le récit d’une source proche du dossier, Chérif C. a été déposé en taxi dans le quartier du Neudorf, au sud de la ville. Entendu comme témoin, le chauffeur de taxi a indiqué que l’homme lui avait demandé de le conduire dans ce quartier, sans donner d’adresse précise. L’individu, pour justifier ses blessures, a évoqué son passage à l’acte auprès du chauffeur. Aux alentours de 20 h 20, il est aperçu marchant dans la rue de Saint-Dié, toujours dans le quartier de Neudorf. Il y rencontre des policiers qui lui intiment l’ordre de s’arrêter. Chérif C. tire dans leur direction et prend de nouveau la fuite. Mais des policiers retrouvent sa trace et les échanges de tirs reprennent. Encore une fois, il réussit à échapper aux forces de l’ordre et s’évanouit dans la nature.

Un lourd passé judiciaire

C’est « un homme très défavorablement connu pour des faits de droit commun pour lesquels il a fait l’objet de condamnations en France et en Allemagne et pour lesquels il a purgé ses peines », a indiqué Christophe Castaner. Selon une source proche de l’enquête, le fuyard a été fiché S en 2016, l’abréviation pour « Sûreté de l’État », par les services antiterroristes. Il avait été signalé par la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) lors d’un passage en prison, où il s’était fait remarquer pour des violences et pour son prosélytisme religieux, d’après la même source. « Il a fait plusieurs séjours en prison et c’est à l’occasion de ces séjours en prison qu’a été détectée une radicalisation, mais, dans la pratique religieuse, jamais de signe de passage à l’acte », a précisé le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez.

Avant l’attaque du mardi 11 décembre, le fuyard était déjà recherché, mais dans une affaire distincte, un vol à main armée, selon une source proche du dossier, tandis qu’une autre source a évoqué une enquête pour une tentative d’homicide. Le matin même, une opération des gendarmes a eu lieu à son domicile qui a été perquisitionné, mais les enquêteurs n’ont pas retrouvé la trace de cet homme, alors introuvable.

Se sachant recherché, le suspect a-t-il basculé dans un périple meurtrier et pourquoi ? Si ses motivations précises restent à établir, le parquet antiterroriste a estimé les indices suffisants pour ouvrir une enquête pour « assassinats et tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste ». Le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, qui a succédé mi-novembre à François Molins, devait s’exprimer ce mercredi 12 décembre, a indiqué Christophe Castaner.

La police nationale a diffusé un appel à témoins pour retrouver l’auteur présumé de l’attentat du marché de Noël de Strasbourg, Chérif Chekatt, activement recherché. « Individu dangereux, surtout n’intervenez pas vous-même », met en garde la police nationale sur son compte Twitter, décrivant un individu de 1,80 m, de « corpulence normale », et appelant toute personne en possession « d’informations permettant de le localiser » à composer le 197.

Une traque et d’importants moyens

D’importants moyens sont déployés pour la traque du tireur en fuite. Sur le terrain, « 350 personnes » sont mobilisées, dont une centaine de membres du personnel de la police judiciaire appuyés par deux hélicoptères, les brigades de recherches et d’intervention (BRI) de la PJ parisienne et le Raid, mais aussi des soldats de Sentinelle, a détaillé le ministre. Des moyens supplémentaires doivent être dépêchés sur Strasbourg qui fera l’objet d’un « quadrillage renforcé ». Le ministre a annoncé par ailleurs un « contrôle renforcé aux frontières » dans le cadre de l’élévation du plan Vigipirate désormais porté au niveau « urgence attentat ».

Cette mesure comprend « la mise en place de contrôles renforcés aux frontières, et des contrôles renforcés sur l’ensemble des marchés de Noël en France pour éviter le risque de mimétisme », a-t-il poursuivi. « Il y aura aussi en complément une mobilisation plus forte encore du dispositif sentinelle sur l’ensemble du territoire. » Dans la soirée, le chef de l’État a exprimé sur Twitter la solidarité de la « nation tout entière » après avoir présidé à Beauvau une réunion de crise interministérielle en présence du Premier ministre Édouard Philippe.

« On a eu la boule au ventre en partant (travailler ce matin à Strasbourg) parce qu’on fait le centre-ville. On ne sait pas comment ça va se passer », s’inquiétait Cathia, livreuse habitant à Erstein, au sud de Strasbourg, présente dans une des rues ensanglantées la veille. À quelques pas de là, place Kléber, au pied de l’emblématique sapin de Noël resté illuminé toute la nuit, les employés municipaux salaient le sol gelé tandis que quelques policiers armés étaient présents dans le centre de la ville ainsi que plusieurs équipes de télévision. Étudiant en médecine, Antoine, 20 ans, avait « du mal à croire que c’est arrivé ici ». « On n’arrive pas à coller l’idée d’une telle violence à côté de lieux qu’on fréquente tous les jours. On a du mal à imaginer l’après, car on n’a jamais vécu ça. C’est une première fois à Strasbourg, une ville assez paisible. »

Le marché de Noël restera fermé mercredi et jeudi, les drapeaux mis en berne et les spectacles annulés. Les écoles, collèges et lycées seront ouverts pour les élèves ne pouvant pas être gardés par leurs parents. Le traditionnel marché de Noël de Strasbourg avait fait l’objet d’un projet d’attentat en décembre 2000. Il est protégé en permanence par un important dispositif de surveillance. Environ 260 policiers nationaux sont notamment mobilisés. En décembre 2016, le marché de Noël de Berlin avait été visé par un attentat au camion-bélier revendiqué par le groupe État islamique, qui avait fait douze morts.

Source : Le Point.fr

 

Marée humaine à Béjaïa en soutien à Cevital

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A peine 24H après la “marche des libertés”, organisée en soutien au blogueur Merzoug Touati, des milliers de personnes se sont à nouveaux rassemblés ce mardi 11 décembre 2018 à Béjaïa. Cette fois-ci pour soutenir le chef du groupe Cevital, Issad Rebrab, dont les projets dans la wilaya, tous comme ceux d’autres opérateurs économiques, sont bloqués selon les organisateurs.

Des centaines de milliers de personnes, selon les organisateurs, ont répondu à l’appel du Comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements économiques de marcher pour dénoncer l”es blocages que subissent les projets d’investissement du groupe Cevital”.

La marche a débuté du siège du groupe, situé près du port de Béjaïa, et s’est dirigée vers le siège de la wilaya, où se sont rassemblés les participants.

Selon Maghreb Emergent, des députés du RCD, le président de la JSK (Jeunesse Sportive de Kabylie), Chérif Mellal, le député du Front Moustakbel Khaled Tazaghart et des cadres de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH) ont pris part à cette seconde marche.

Des étudiants et des travailleurs du groupe ont également fait partie des protestataires.

La ville de Béjaïa a effectivement été le théâtre hier d’une autre marche pour les libertés, pour soutenir le blogueur Merzoug Touati et dénoncer la répression des mouvements sociaux. Cette semaine, une rencontre organisée par la LADDH sur les droits de l’Homme a été interdire par le wali.

Selon le comité de soutien au groupe Cevital, des équipements industriels, destinés à un projet d’usine de trituration de graines oléagineuses du  groupe Cevital, sont “systématiquement refoulés depuis mars 2017 par le Président-directeur général de l’Entreprise portuaire de Bejaia”.

Le Comité, qui qualifiait ce blocage de “crime économique flagrant”, de “dépassement de prérogative”, de “sabotage absurde”  et “d’abus de pouvoir”,  ce projet promet la création de 1.000 emplois directs et 100.000 emplois indirects dans le secteur agricole.

HuffPost Algérie

Adlène Mellah une nouvelle fois à la prison d’El-Harrach

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Le journaliste et directeur du média électronique Dzaïrpresse, Adlène Mellah, a été incarcéré une nouvelle fois à la prison d’El-Harrach. Il a été placé ce mardi sous mandat de dépôt lors de sa présentation devant le procureur de la République près du tribunal de Bab El-Oued. 

Les autorités publiques l’accusent d’avoir participé à un rassemblement non-autorisé le 9 décembre dernier à Alger-centre. Son photographe, Abdelaziz Laadjel, a été, en revanche, relaxé en compagnie d’un troisième manifestant qui a été arrêté également le samedi dernier. Notons enfin que le journaliste Adlène Mellah sera jugé le 18 décembre prochain par le tribunal de Bab El Oued. Ses avocats et ses proches espèrent sa libération ce jour-là.

Pour rappel, Adlène Mellah a fait partie de la vague des journalistes qui ont été interpellés et incarcérés à la prison d’El-Harrach le 25 octobre dernier en compagnie d’Abdou Semmar et Merouane Boudiab, les journalistes d’Algérie Part. Ces journalistes ont été remis en liberté à la suite d’un énorme mouvement de mobilisation en faveur de la liberté d’expression et du respect de l’indépendance des journalistes.

https://youtu.be/fobp1yvV3fk

Source : Algérie Part

Tizi Ouzou: 40 maisons d’édition présentes au salon Djurdjura du livre

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TIZI-OUZOU – Une quarantaine de maisons d’édition et une soixantaine d’écrivains animent la 11ème édition du salon Djurdjura du livre dont le coup d’envoi a été donné lundi par le wali de Tizi Ouzou, Abdelhakim Chater.

Abritée par la bibliothèque principale de lecture publique, cette manifestation, dédiée cette année au moudjahid Salah Mekacher, présent sur place, et organisée à la mémoire du défunt moudjahid et ancien journaliste Zahir Iheddaden, se distingue par la diversité, aussi bien par les thématiques que par la nature des supports et des langues d’écriture des ouvrages exposés.

Des livres pour tous les âges en langues arabe, amazighe et française sur des supports, en braille et en audio pour les non voyants ont été présentés par les participants à ce salon qui coïncide cette année avec le 58ème anniversaire des manifestations du 11 décembre 1960 et qui est placé sous le slogan « l’écriture pour l’histoire ».

Dans son allocution d’ouverture, la directrice de wilaya de la culture, Nabila Goumeziane, a souligné que cette 11ème édition qui rentre dans le cadre de l’année de l’amazighité décrétée par l’Etat, avant d’annoncer le lancement du concours d’écriture en tamazight pour le prix « Ungal », initié pour promouvoir et valoriser la culture et encourager la production littéraire dans cette deuxième langue nationale et officielle.

Outre ce concours qui encourage notamment la production romanesque, cette nouvelle édition du Salon Djurdjura du livre a été marquée par le lancement d’un autre concours sur le patrimoine historique intitulé « Lieux et Mémoire » destiné aux élèves « afin de les sensibiliser sur l’importance de connaître l’Histoire de leur pays et de découvrir les valeureux hommes et femmes qui ont écrit l’histoire nationale de leur sang », a ajouté Mme Goumeziane.

Le wali de Tizi-Ouzou, qui a donné le coup d’envoi officiel du la 11ème édition du Salon, a rappelé, dans une déclaration à la presse, l’importance de cette manifestation culturelle qui a pour but d' »encourager la lecture à l’ère ou le numérique gagne de plus en plus d’espace en grignotant sur celui du livre. »

Un riche programme a été concocté par la direction de la culture, organisatrice de l’évènement, qui se poursuivra jusqu’au 15 de ce mois de décembre. Des conférences-débats sur les publications en langue amazighe, le rôle de la publication dans la préservation de l’Histoire, des témoignages sur les parcours de Salah Mekacher et Zahir Ihedadden, des projections de films documentaires, des ateliers d’écriture et des représentations théâtrales, sont au programme du Salon.

Parallèlement aux activités prévues au niveau de la Bibliothèque principale de lecture publique, d’autres établissements culturels abriteront les activités du Salon Djurdjura dont la maison de la culture Mouloud Mammeri et son annexe à Azazga, le centre culturel Matoub Lounes d’Ain El Hammam et des bibliothèques et salles de lectures de la wilaya.

APS

Gilets jaunes : Macron et Edouard Philippe en mission pour éviter un acte V

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L’exécutif va tenter mardi de convaincre que les annonces faites la veille par Emmanuel Macron répondent aux demandes des « gilets jaunes », nombreux à se déclarer déçus et à vouloir poursuivre leur mobilisation.

La parole sera donnée au Premier ministre Edouard Philippe, appelé à détailler devant les députés les mesures rapidement dévoilées par le chef de l’Etat dans son « adresse à la Nation » télévisée.

Le pouvoir attend aussi d’étudier les mouvements de l’opinion, jugés cruciaux pour la poursuite de la crise, en l’absence d’organisation structurée des « gilets jaunes », un mouvement protéiforme et extrêmement décentralisé.

Juste après le discours, de nombreux protestataires ont annoncé leur détermination à poursuivre les blocages, notamment de rond-points, et ont appelé à un « acte V » de la mobilisation, samedi dans toute la France.

L’Etat cherche à prévenir de nouveaux graves débordements, comme celles des deux derniers week-ends, et Emmanuel Macron a averti que les « violences inadmissibles (…) ne bénéficieront d’aucune indulgence ».

Devant l’Assemblée nationale, Edouard Philippe devrait fixer les contours des principales mesures sociales énumérées par le chef de l’Etat: augmentation de 100 euros des salaires au niveau du Smic, exemption de la hausse de la CSG pour les retraités gagnant moins de 2.000 euros par mois ou heures sup payées « sans impôts ni charges ».

De nombreuses inconnues demeurent sur leur mise en application: qui est concerné ? A partir de quand ? Avec quels financements ?

« C’est le rôle du président de la République de fixer un cap et c’est le rôle du gouvernement de le mettre en oeuvre », a expliqué lundi soir Olivier Dussopt, le secrétaire d’Etat auprès du ministre des Comptes publics.

De son côté, Emmanuel Macron recevra mardi après-midi des représentants du secteur bancaire puis le lendemain après-midi les grandes entreprises, pour leur demander de « participer à l’effort collectif » sans doute à travers des mesures fiscales.

Les mesures dévoilées lundi coûteront « entre 8 et 10 milliards, nous sommes en train de le préciser, de voir aussi comment nous allons le financer », a ajouté M. Dussopt sur BFMTV.

 « Clé sous la porte » –

« Beaucoup d’annonces semblent objectivement bricolées », a commenté Philippe Moreau-Chevrolet, expert en communication politique. « Après 4 semaines de combat, les +gilets jaunes+ se sont installés dans le paysage politique. Peut-être durablement. Ce retard dans la réaction est une faute politique majeure ».

Ce discours de 13 minutes, prononcé à l’Elysée, était présenté comme décisif pour le président, sur sa capacité à relancer son quinquennat en surmontant la crise politique la plus grave depuis son arrivée au pouvoir.

Il a visiblement voulu donner des gages sociaux sans effrayer le monde économique, alors que la crise va faire perdre 0,1 point de croissance à la France au 4e trimestre, selon le ministre de l’Economie Bruno Le Maire. La Banque de France a ramené à 0,2% contre 0,4% précédemment, sa prévision de croissance pour le dernier trimestre.

D’où des annonces qui ne pèsent ni sur les plus fortunés ni sur les entreprises. La mesure phare, la hausse pour les salariés au Smic, sera financée par une prime d’activité versée par l’Etat.

C’est également l’Etat qui paiera l’exonération de la hausse de CSG pour les retraites inférieures à 2000 euros et la défiscalisation des heures supplémentaires. Quand à la prime de fin d’année, les entreprises sont appelées à la verser mais sur une base volontaire.

Les première réactions syndicales étaient d’ailleurs très critiques. Pour la CGT, Emmanuel Macron « n’a rien compris de la colère qui s’exprime ». L’UNSA a regretté que rien ne soit prévu pour les fonctionnaires, souvent proches du Smic. Le patron de la CFDT, Laurent Berger, avait souhaité plus tôt dans la journée une prime « obligatoire ».

Chez les « gilets jaunes », pour beaucoup très déçus par les 100 euros promis aux smicards, l’accueil était mitigé, avec des dissensions qui semblaient se renforcer entre les modérés et les radicaux.

Parmi les premiers, la Bretonne Jacline Mouraud a appelé lundi soir à « une trêve » en saluant « des avancées, une porte ouverte » du pouvoir. « On a une économie qui s’effondre, des commerçants prêts à mettre la clé sous la porte, on ne peut pas se rendre responsables d’une multitude de dépôts de bilan », a-t-elle plaidé.

Mais sur de nombreux points de rassemblement, comme à Aubagne (Bouches-du-Rhone) ou au Puy-en-Velay, les « gilets jaunes » se sont déclarés « insatisfaits » du discours d’Emmanuel Macron. « On va continuer à se battre, on n’est pas prêt de partir », a assuré l’un de leurs représentants.

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a également apporté son soutien à un acte V de la mobilisation samedi.

AFP

Nobel : Nadia Murad réclame la protection des Yazidis

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Dans son discours de remerciements pour le prix Nobel de la paix reçu lundi, la Yazidie Nadia Murad a plaidé pour que les victimes du groupe État islamique bénéficient d’une « protection nationale ».

 

En recevant le Nobel de la paix lundi, la Yazidie Nadia Murad, elle-même ex-esclave du groupe État islamique (EI), a imploré la communauté internationale de protéger son peuple et d’œuvrer à la libération des milliers de femmes et enfants toujours aux mains des djihadistes.

Une protection internationale nécessaire, selon Nadia Murad. « Si la communauté internationale souhaite vraiment porter assistance aux victimes de ce génocide (…), elle doit leur assurer une protection internationale », a déclaré la jeune femme de 25 ans dans son discours de remerciement prononcé en kurde dans l’Hôtel de ville d’Oslo.

« Il est inconcevable que la conscience des dirigeants de 195 pays ne se soit pas mobilisée pour libérer ces filles », a-t-elle estimé. « S’il s’était agi d’un accord commercial, d’un gisement de pétrole ou d’une cargaison d’armes, gageons qu’aucun effort n’aurait été épargné pour les libérer ».

Une ancienne esclave de Daech. Comme des milliers de femmes yazidies, Nadia Murad a été enlevée, violée, torturée et échangée par les djihadistes après l’offensive de l’EI contre cette communauté kurdophone du nord de l’Irak en 2014. Ayant réussi à s’évader, elle se bat aujourd’hui pour les femmes et les enfants, plus de 3.000 selon elle, toujours aux mains de l’EI. La jeune femme a reçu le Nobel conjointement avec le médecin congolais Denis Mukwege pour « leurs efforts en vue de mettre fin à l’emploi des violences sexuelles en tant qu’arme de guerre ».

Europe 1

Immigration : qu’y a-t-il vraiment dans le pacte de Marrakech

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Le Pacte mondial sur les migrations des Nations unies a été formellement approuvé lundi à Marrakech, devant des représentants de quelque 150 pays réunis en conférence intergouvernementale. Soulignant les « efforts » consentis pour parvenir à ce pacte, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres a exhorté à ne « pas succomber à la peur ou aux faux narratifs » entourant ce pacte, victime d’une campagne massive de désinformation et cible de nombreuses critiques. Mais à quoi va vraiment servir ce texte ?

Qu’y a-t-il vraiment dans ce « pacte » ?

Le « Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières », de son vrai nom, vise à renforcer « la coopération relative aux migrations internationales sous tous leurs aspects ». D’environ 40 pages, le document a été rédigé par des experts de l’ONU suite à la crise migratoire de 2015. À l’époque, la totalité des Etats membres s’étaient mis d’accord pour trouver une réponse coordonnée aux flux de migrants, dont le nombre pourrait exploser à l’avenir à cause du changement climatique.

Le texte contient d’abord quelques déclarations d’intention. « Il est crucial que nous ne nous laissions pas diviser et que nous restions unis face aux difficultés que posent les migrations internationales et aux occasions qu’elles offrent », lit-on par exemple. « Les migrations font partie intégrante de la mondialisation, reliant entre elles les sociétés d’une même région et d’une région à l’autre et faisant de nous tous des pays d’origine, de transit et de destination », affirme encore le document.

«  Nous décidons de créer un mécanisme de renforcement des capacités au sein du système des Nations Unies « 

Le Pacte détaille ensuite 23 objectifs, parmi lesquelles : « lutter contre les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d’origine », organiser les opérations maritimes pour « sauver des vies », « renforcer l’action transnationale face au trafic de migrants », « ne recourir au placement en rétention administrative des migrants qu’en dernier ressort », ou « assurer l’accès des migrants aux services de base ». Le texte se donne comme horizon 2030 pour remplir ces objectifs.

« Nous décidons, en nous inspirant des initiatives existantes, de créer un mécanisme de renforcement des capacités au sein du système des Nations Unies, dont le rôle sera d’appuyer les efforts déployés par les États membres pour mettre en oeuvre le Pacte mondial », lit-on encore quant aux modalités de mise en œuvre, sans plus de détails. Les signataires se prononcent enfin pour la création d’ »une plateforme mondiale de connaissances qui servira de source publique de données en ligne ».

Constitue-t-il une menace pour la souveraineté nationale ?

Le 13 juillet dernier, lors de sa présentation à New York, le texte avait été approuvé par des délégations de l’ensemble des pays membres de l’ONU, à l’exception des Etats-Unis. Mais depuis, neuf pays se sont officiellement retirés de la liste des signataires : Autriche, Australie, Chili, République tchèque, République dominicaine, Hongrie, Lettonie, Pologne et Slovaquie. Ces détracteurs voient ce Pacte comme un encouragement à un flux migratoire incontrôlé. Selon eux, le texte risque d’instaurer une « gouvernance mondiale » de l’immigration, pour reprendre les termes de la Maison blanche.

« Les décisions sur la sécurité des frontières, sur qui est admis à résider légalement ou à obtenir la citoyenneté, figurent parmi les plus importantes décisions souveraines qu’un pays peut prendre », a ainsi fustigé la mission diplomatique américaine à l’ONU dans un communiqué. En France, ce sont les mêmes arguments qui sont repris du côté des opposants, que l’on retrouve surtout dans les rangs de la droite et de l’extrême droite. La porte-parole des Républicains, Lydia Guirous, accuse ainsi, sur Twitter Emmanuel Macron de « trahir les Français » en signant ce pacte, une « menace sur notre souveraineté et notre identité. Chaque peuple a le droit de choisir qui il souhaite accueillir ».

Le texte n’est pourtant pas contraignant. Ce n’est ni un traité internationale, ni un texte destiné à être retranscrit en loi. Le Pacte « respecte la souveraineté des États et […] établit un cadre de coopération juridiquement non contraignant », est-il écrit dès les premières lignes du document. « Il ne crée aucun droit de migrer, il ne place aucune obligation sur les Etats », a martelé Louise Arbour, la représentante spéciale de l’ONU pour les migrations. « C’est plus un engagement moral, un idéal à atteindre »¸ décrypte également sur Europe 1 Frédérique Chlous, ethnologue au Muséum d’Histoire Naturelle et co-auteur d’un « Manifeste » de soutien au Pacte. La plupart des associations de défense des droits de l’Homme le trouvent d’ailleurs insuffisant, en vertu de ce caractère non contraignant.

À quoi va-t-il servir s’il n’est pas contraignant ?

Ces arguments ne suffisent pas à calmer l’ardeur des opposants au Pacte. En Belgique, cinq ministres ont même démissionné samedi du gouvernement pour faire connaître leur opposition. « On nous dit que ce texte n’est pas juridiquement contraignant. Mais la réalité, c’est que c’est une première étape. La réalité, c’est qu’une fois signé, l’ONU définira un certain nombre d’objectifs […] Cela va aboutir à supprimer la distinction entre l’immigration légale et l’immigration clandestine », a ainsi développé le porte-parole du Rassemblement national, Nicolas Bay, lundi dans l’Opinion.

Si cette dernière affirmation ne repose sur rien (le texte vise certes l’interdiction des arrestations arbitraires mais il encourage aussi les expulsions légales), ce pacte n’est pas non plus destiné à finir totalement aux oubliettes. Louise Arbour, la représentante de l’ONU, le définit comme un « cadre de travail » à partir duquel les Etats signataires vont pouvoir coopérer. En clair, s’il n’a pas de caractère d’obligatoire, le document va tout de même servir à aiguiller les débats et les réunions concernant l’immigration sur les 12 prochaines années. Il servira « d’aide pour manager les politiques nationales », selon l’expression de Sylvie Guillaume, vice-présidente (PS) du Parlement européen.

Concrètement, le pacte va notamment servir à harmoniser l’échange d’informations entre pays. « C’est le premier objectif de ce texte : avoir des données, comparables, sur plusieurs pays. Aujourd’hui, au Japon, on est migrant à partir d’une semaine de présence dans le pays. Il est impossible de comparer les données avec les autres pays. Avec ce pacte, l’échange des infos doit devenir plus facile », décrypte Frédérique Chlous.

Source : Europe 1

11 décembre 1960 : témoignage d’un enfant de la Casbah

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Manifestations du 11 décembre 1960 : un tournant décisif dans l’histoire de la révolution algérienne.

Les manifestations du 11 décembre 1960 ont été déterminantes pour la suite des événements jusqu’à l’aboutissement des accords d’Évian. Le 11 décembre 1960 n’a pas été l’œuvre d’un laboratoire, mais l’expression de la volonté de tout un peuple qui s’est levé comme un seul homme pour dire NON à la soumission, NON à l’injustice, NON à la dilapidation de ses richesses qui ont duré 132 ans.

C’était un dimanche par un temps glacial. Nous vivions à la casbah d’Alger. Cette citadelle ancestrale qui a vu naître et grandir tant d’artistes, tant de sportifs et tant de révolutionnaires. La sœur Djamila Bouhired doit dans ces douloureux moments se rappeler de son enfance à la Casbah. Ce dimanche-là du 11 décembre 1960, il y avait une atmosphère lourde. Nous connaissions les relations tendues entre nous et les pieds noirs de l’époque coloniale. Le fossé s’étant creusé par ce qui se passait dans les maquis et dans les grandes villes d’Algérie. Alger avait un statut particulier. La bataille d’Alger a laissé une fracture profonde dans nos cœurs. La grève des huit (8) jours et les déportations dans les camps de concentration (1956-1957-1958) ont été horribles dans le cours de l’histoire de la révolution algérienne. Le 11 décembre 1960 est venu montrer au monde entier cette volonté inébranlable du peuple algérien à se libérer du joug colonial.

Tout a commencé à Belcourt (Belouizdad) Rue Julienne, où vers 10 heures, des heurts d’une extrême violence opposent des manifestants musulmans et européens (Pieds Noirs). Des coups de feu sont tirés contre les porteurs de drapeaux algériens. Des slogans sont lancés « VIVE le GPRA », « ABBAS au pouvoir », « LAGAILLARDE au poteau ».

Vers 10 h30, d’autres manifestants algériens portant le drapeau « Vert et Rouge et Blanc frappé du croissant rouge » confectionné à la hâte descendent de « Diar El Mahçoul » (Clos Salembier) vers le Ruisseau (Anassers) et le Hamma, et causent de graves dégâts aux commerces situés sur leur chemin. Une station d’essence est incendiée. Chemin faisant, d’autres foules de manifestants se constituent dans les quartiers voisins, à Diar Es-Saada, Madania et Ravin de la Femme sauvage où un Européen est tué. Des barricades sont dressées. La Radio-Alger diffuse les événements.

C’est alors que la Casbah se réveille ! Les habitants de la Citadelle prennent conscience de la situation. Des groupes surtout de jeunes se rassemblent. La colère est visible sur tous les visages. Rues et ruelles sont submergées. Les « youyou » et les slogans fusent. Une effervescence indescriptible. Des quartiers Cinéma Nedjma, Djamaa Lihoud, Soustara, Bab edjedid, Rampe Vallée, le quartier Deuxième (Marengo), on y voit des barricades dressées à l’aide de tables et de chaises, empruntées au propriétaire du café, le défunt Omar Djerboue, dont le père est porté disparu. Des patrouilles de Zouaves et de supplétifs interviennent et prennent position. Des coups de feu d’intimidation sont tirés sans faire de victimes. On apprendra plus tard, qu’à Bab Djedid, il y a eu une fusillade qui a fait plusieurs victimes. Pendant toute la matinée du 11 décembre 1960, les manifestants n’ont cessé de provoquer les soldats français. 15 h 20, c’est la panique générale ! L’armée dépassée par les événements tire sur la population à la Place du Gouvernement (Place des Martyrs) causant plusieurs morts et des dizaines de blessés. Pendant toute la nuit du 11 au 12 décembre, des « youyous » fusent et des slogans sont scandés à travers toutes les terrasses de la Casbah.

Le lendemain, le 12 décembre, lors de l’enterrement des victimes de la veille, la colère était à son paroxysme ! Une seule question ? Leur sacrifice aura-t-il été vain ? La réponse proviendra peut-être de ceux qui gouvernent aujourd’hui !!!

En fin de journée du 12 décembre, Jean MORIN, Délégué général en Algérie, lance un appel au calme. Alger et Oran, dira-t-il à la Radio-Alger, ont connu, aujourd’hui, d’affreux malheurs. Il donne le bilan de la journée. Alger : 61 morts (dont 55 musulmans, 05 Européens pieds-noirs, et 01 officier de la police tué). Oran :04 morts musulmans.

Le bilan sera revu à la hausse à Alger :120 morts, dont 112 musulmans.

Bône (Annaba) prendra le relais, où des légionnaires abattent froidement 06 manifestants musulmans.

Par devoir de vérité, je n’omettrai pas toutes les manifestations qui ont eu lieu à travers tout le territoire national. Avec les mêmes slogans « L’Algérie algérienne et VIVE l’indépendance ».

Retour du Général De Gaulle à Paris, obligé d’écourter d’une journée sa visite qu’il effectuait à Tizi Ouzou, Bougie et Teleghma (Sétif), en raison des graves dangers qui pouvaient survenir à tout moment, étant donné les affrontements fréquents entre les combattants de l’ALN et les troupes françaises.

Le président du GPRA, Ferhat ABBAS a adressé un message de Secours Urgent à Messieurs : Dag Hammarskjold Secrétaire général de l’ONU, Chou en lai Premier ministre chinois, Eisenhower préside des USA, Khrouchtchev président de l’URSS, Mac Milan Premier ministre du Royaume Unie, Nehru Premier ministre de l’Inde et Tito président de la Yougoslavie. Voici, la teneur du message :

« À Alger en particulier 200.000 Algériens sont encerclés dans les quartiers de la Casbah par les troupes françaises qui se livrent à une tuerie générale sur eux. Des événements de la même nature dans d’autres quartiers tels Climat de France et dans les principales villes d’Algérie. Nous vous adressons cet appel pressant, pour vous prier de tout entreprendre pour que cesse immédiatement ce GÉNOCIDE caractérisé du peuple algérien. »

Le Président du GPRA, lance aussi un appel au peuple algérien pour marquer d’abord l’expression de son admiration et demander ensuite : « la bataille que vous venez d’engager a pris une grande ampleur ; le monde entier l’a enregistré comme une éclatante victoire de notre lutte de Libération nationale. Cette bataille doit maintenant prendre fin. Elle n’est pas la dernière, d’autres épreuves nous attendent. Le gouvernement français, malgré la démonstration que vous venez de leur infliger, persiste dans sa politique d’aveuglement. Il se propose d’organiser un prétendu Référendum le 8 janvier prochain, et de vous imposer un statut. Vous serez appelés à faire échec à cette sinistre mascarade. »

Le 30 décembre 1960, le Général De Gaulle, souhaite dans ses vœux de fin d’année, que l’année 1961, soit une année de paix pour l’Algérie, afin que les populations puissent décider librement de leur destin, et qu’ainsi, naisse « l’Algérie Algérienne ». Il demande aussi un « OUI » massif au Référendum pour élargir la porte de la paix et de la raison. Visionnaire averti, le Général DE GAULLE savait que l’indépendance de l’Algérie est inéluctable, car les causes justes finissent toujours par vaincre.

Ayons, à l’occasion de cette commémoration du 11 décembre une pensée à leurs familles qui portent en eux les douleurs de leurs enfants qui ont payé de leur vie le sacrifice suprême. Le sang de nos Martyrs n’a pas été vain. Gloire à nos Martyrs et VIVE L’ALGÉRIE.

 

Par Abdelkader KRIBI, un enfant de la Casbah et témoin actif.

 

Riposte internationale rappelle son attachement à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme

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RIPOSTE INTERNATIONALE

160 Boulevard Voltaire 75011 Paris

Email ; Riposte2018@gmail.com

 

 

Déclaration

Soixante-dix (70) ans ont passé depuis la signature de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Le jour du 10 décembre 1948, à Paris, les états membres des Nations Unies ont adopté les 30 articles de la Déclaration, en s’engageant à ne plus jamais reproduire les atrocités des deux dernières guerres mondiales.

Renforcée par des pactes, protocoles et conventions diverses dans le but de se donner les moyens de chasser toute atteinte au droit de l’humain dans le monde.

Berceau de l’humanité, les populations d’Afrique du nord, subissent encore les affres des systèmes autoritaires qui entretiennent l’illusion du changement là où la réalité criarde est frappée par le seau de continuité dans la répression, les violations des libertés publiques et des droits de l’Homme.

Des violations en cascade ne cessent de se produire et le tableau se noirci, de jour en jour, par de multiples atteintes aux libertés d’expression à travers l’acharnement judiciaire contre les porteurs de revendications populaires, contre les journalistes en visant à bâillonner libertés publiques et bafouer les droits fondamentaux des populations.

Riposte internationale, portée par sa volonté de faire cesser ces injustices et œuvrer à instaurer progressivement le plein exercice des droits conférés par la loi et les conventions internationales.

Riposte internationale rappelle son attachement à l’ensemble des conventions internationale allant dans les sens de plus de liberté et d’équité au rejet de toutes formes de discrimination de quelque nature qu’elle soit et assurons toute personne victime d’injustice de notre soutien.

Dans cette optique et en cette date anniversaire, Riposte Internationale en collaboration avec l’association Taferka organise un colloque sur le la situation des droits de l’homme, la situation de la presse et de la liberté d’expression en Afrique du nord.

 

Paris, le 8 décembre 2018

Riposte Internationale

Erdogan et la crise de l’oignon

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Alors que le prix du légume a augmenté de 543 % en un an, la colère monte sur les réseaux sociaux pour dénoncer ce nouveau symbole de l’inflation qui ronge le pays et sa mauvaise gestion gouvernementale.

TURQUIE « Les Français ont leurs “gilets jaunes”, nous avons nos sacs d’oignons », ironise un blogueur stambouliote. En Turquie, le quadruplement – en un an – du prix du légume, nouveau symbole de l’inflation qui mine le pays, fait des vagues. Selon l’Institut turc des statistiques, le prix de l’oignon a augmenté de 543 % d’octobre 2017 à octobre 2018. Et depuis le début de l’année, le prix du kilo a été multiplié par quatre pour atteindre jusqu’à 10 livres turques (soit 1,65 euro). Mais au pays d’Erdogan, où les rassemblements sont régulièrement interdits et réprimés, c’est sur la Toile, et non dans la rue, que la colère se manifeste : contre les prix qui flambent, mais aussi contre la gestion gouvernementale de cette nouvelle crise.

« Wanted, dead or alive » (« Recherché, mort ou vivant ») ironise un citoyen turc sur son compte Twitter, en publiant la photo d’un oignon. Humour à l’appui, il passe en dérision les réactions du pouvoir, qu’il juge décalées, à la flambée des prix : il y a quelques jours, le ministre de l’Économie et des Finances, et gendre du président turc, Berat Albayrak a dépêché des inspecteurs dans les entrepôts agricoles pour y saisir les stocks d’oignons, en les accusant d’entretenir une pénurie à l’origine de l’inflation. « Nous n’autoriserons pas les stockages », a-t-il prévenu lors d’une récente allocution. Et quand les cultivateurs expliquent que ce ne sont pas les stocks, mais une mauvaise récolte saisonnière due à un virus qui est à l’origine d’une offre inférieure à la demande, Recep Tayyip Erdogan leur répond : « Ils disent qu’une maladie a ruiné la récolte. Allons bon ! Vous l’avez gâchée. Vous l’avez rendue malade ! »

Réélu en juin dernier, le chef de l’État turc fait depuis quelques mois face à sa première crise économique majeure. Propulsé en quinze ans du poste de maire d’Istanbul à celui de président, en passant par celui de premier ministre, Erdogan doit en partie son ascension à l’essor de son pays. Pendant des années, la spirale d’investissements, de développement de gros projets d’infrastructure – ponts, aéroports, autoroutes -, et de crédits à la consommation a boosté l’économie et doublé le PIB.

Le récent dévissage de la livre turque, renforcé par la crise diplomatique avec les États-Unis, a mis fin à l’ère des « Erdoganomics ». Peu enclin à relever, malgré l’insistance des experts financiers, les taux d’intérêt, et faute de solution à court terme, le pouvoir préfère étouffer la grogne plutôt que de tenter d’y répondre. Les manifestations sont réprimées. La presse indépendante, de plus en plus muselée. La dissidence surveillée de près. Demeure la Toile, théâtre d’une défiance silencieuse qui a fait de l’humour son arme de contestation.

« Ne faites pas pleurer l’oignon », blague ainsi Kemal Kiliçdaroglu, le leader du CHP, principale mouvance de l’opposition, sur la page de son compte Twitter. « Erdogan a décrété que l’oignon était une organisation terroriste », surenchérit Meral Aksener, la responsable du parti d’opposition Iyi. « Libérez les oignons ! », ironise pour sa part l’économiste Alaattin Aktas, en réaction aux raids menés par les inspecteurs. Encouragé par cette fronde virtuelle, chaque internaute y va de sa petite phrase. « On avait l’habitude de lire des articles sur des caches d’armes ou d’héroïne. Maintenant, ce sont des légumes qui sont démasqués », avance l’un d’eux. Cette mobilisation autour de l’oignon est également l’occasion de passer en dérision la censure. Sur son compte Twitter, un autre internaute a ainsi repris à son compte la photo – largement relayée dans la presse – d’un stock de 30 tonnes d’oignons saisis dans la ville de Mardin, et s’est amusé à rayer chaque filet de légumes au marqueur noir. « Comme les oignons sont jeunes, on doit protéger leur identité », dit sa légende sous forme de blague.

Delphine Minoui

Correspondante à Istanbul

Source : Le Figaro