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mardi 15 juillet 2025
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L’islamisme contre le soufisme

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  –  Les attaques contre Djabelkhir en tant qu’adepte de l’islam soufi maghrébin par l’islamisme ne sont pas nouvelles. Le soufisme vient du mot arabe tassawuf, c’est-à-dire « initiation » ou démarche spirituelle, incarné en Algérie par des soufis comme Sidi Boumediene et ses disciples. Saint patron de la ville de Tlemcen même s’il n’y a pas vécu, Sidi Boumediene est l’un des maîtres de l’islam soufi en Algérie du XIIe siècle, son mausolée est devenu un lieu de pèlerinage pour les Tlemcéniens et bien au-delà. Sidi Boumediene, à l’instar de tous les fondateurs de l’islam soufi, mystique et confrérique en Afrique du nord, comme Sidi Ahmed Tidjani (Tidjaniya), Sidi Abderahmane (Rahmaniya), appelé aussi Bouqobrine (le saint au deux tombeaux), la cheykhiya des Ouled Sid Cheikh à El Biadh, la qadiriya de l’émir Abdelkader… sont les continuateurs de cet islam né dès l’aube de l’islam grâce, notamment à El Haladj, Ibn Roumi, Ibn Elarabi… (du IXe au XIIe siècle), puis structuré en tariqas (confréries) à partir du XIe siècle. 

Les adeptes de ce courant, rassemblés dans des zaouïas, pratiquent des séances de récitation (dhikr), des cercles de prière, des chants (sama’a) et des danses, comme les derviches tourneurs, afin d’accéder à un état supérieur et de cheminer vers Dieu. Le soufisme, réputé pour sa pratique tolérante de l’islam, est traditionnellement opposé aux courants littéralistes, c’est-à-dire au salafisme et au wahhabisme… Seuls le soufisme et le kharidjisme (sécessionnistes) admettent que l’islam est une spiritualité. 

Fort d’une grande capacité d’adaptation, l’islam soufi s’acclimate à tous les contextes, à tous les temps et espaces parce qu’il ne prétend pas régir la vie sociale des gens, s’abstient de toute fonction normative et s’attache entièrement à la spiritualité. Contrairement à l’islam salafiste, littéraliste obsédé par un mode de vie et de pensée remontant aux salafs (les quatre califes Al- rashidun, bien guidés 632-661), l’islam soufi est un islam du for intérieur, il n’est porté ni sur la visibilité ni sur la violence, sauf pour lutter contre la colonisation.

Aujourd’hui, sous les coups de boutoir de l’islamisme, qu’il soit frériste, salafiste ou wahhabite, l’islam soufi confrérique au Maghreb marque le pas. Les ulama que l’on qualifie à tort de « réformistes », de Djamel Eddine Al Afghani à Mohamed Abduh en passant par Rachid Ridha, Sayyid Qutb jusqu’à Ben Badis, ont combattu l’islam mystique, soufi et confrérique ainsi que les défenseurs d’un islam spirituel. 

Mansour Al-Hallaj, un persan mystique soufi du IXe et Xe siècle, a été condamné à mort et exécuté en 922. Les mausolées des saints soufis sont parfois profanés y compris celui de Sidi Boumediene vandalisé dans les années 1990 par des salafistes, mais restauré depuis. El Qaida à Tombouktou au Mali a saccagé en 2012 les mausolées et tombeaux des saints soufis auxquels les populations sont très attachées. En s’attaquant à ces lieux culturels, c’est l’identité culturelle et historique du Mali qu’ils voulaient anéantir. Cet acte ignoble a été qualifié par la Cour pénale internationale (CPI) de crime contre l’humanité en condamnant le djihadiste Ahmad al Faqi al Mahdi en septembre 2015 à neuf ans de prison. Ces traces d’un passé culturel et cultuel brillant sont insupportables pour les islamistes radicaux. L’attentat terroriste du 24 novembre 2017 qui a visé la mosquée Al-Rawdah au nord Sinaï en Égypte, un édifice animé par des soufis, a fait 305 morts. Le commandant Massoud opposant à l’occupation soviétique de l’Afghanistan, était un poète et un mystique soufi. Et parce qu’il était soufi, il a été assassiné par un attentat-suicide commandité par Ben Laden le 9 septembre 2001 dans la province de Takhâr en Afghanistan. 

Depuis des décennies, voire des siècles les symboles et lieux saints de différentes confréries soufies, du Pakistan à l’Égypte en passant par l’Algérie, le Mali… sont la cible des islamistes et djihadistes qui pensent que l’islam est « un » et doit être prêché, vécu et appliqué de la même façon en terre d’islam et même en dar el harb (territoires non-musulmans ou littéralement territoires de la guerre). Ce qui est une vue de l’esprit puisque l’islam au singulier est tout simplement une abstraction, il n’a existé ni aujourd’hui ni à la naissance de l’islam, il était ab initio pluriel : sunnite, kharidjite (dissident), shî’ite, islam asiatique imprégné de pratiques bouddhiste et d’hindouiste, islam mystique, soufi et confrérique au Maghreb et en Afrique subsaharienne, un islam ibadhite au sultanat d’Oman, au Mzab (Algérie), Djerba (Tunisie), Djebel Nefoussa (Libye) et à Zanzibar (Tanzanie)… L’islam dans les Balkans est fortement marqué par l’islam soufi des derviches, dont le maître spirituel est Hadj Bektachi, un courant religieux plus proche de l’hétérodoxie que de l’orthodoxie de l’islam. L’on est en présence d’un islam syncrétique, c’est-à-dire que la conversion à l’islam des populations des Balkans aux XIVe et XVe siècles s’était accompagnée de la récupération partielle des sédiments cultuels antérieurs à l’islamisation. Les Bosniaques, population musulmane, fêtent toujours le Saint-Jean. Lorsque l’on interroge un Bosniaque sur sa religion, il répond souvent « Je suis musulman par la Sainte Vierge ». 

L’islam soufi bénéficie d’une grande profondeur historique et anthropologique, il est de nature inoffensive, ce n’est pas un islam de conquête parce qu’il est chargé de culture locale, il est enraciné dans les traditions, les croyances antérieures à l’islam et les pratiques mystiques. A l’inverse, l’islam salafiste qui voyage un peu partout dans le monde, est un islam léger, sans culture et sans anthropologie, car il est réduit à une fonction normative largement inadaptée.

Par Tahar Khalfoune

Protégeons nos femmes ! Défendons nos reines ! Basta !

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Après les condoléances, un solution doit être urgemment trouvée. Il ne suffit pas de pleurer à chaque féminicide en attendant le prochain.Tinhinane Laceb a été tuée durant la nuit du mardi 26 au mercredi 27 janvier par son mari. La journaliste de la TV 4 Tamazight de la télévision algérienne a laissé deux petites filles derrière elle. Tout le monde autour de Tinhinane connaissait sa souffrance. Du milieu familial, au milieu professionnel en passant par ses amis, les témoignages sont ahurissants. Tous savaient, personne n’a rien fait.Nous nous rappelons également de Chaïma,19 ans, brûlée vive par son harceleur. La jeune fille a été enlevée, violée avant d’être aspergée d’essence et carbonisée par son bourreau. Son corps a été retrouvé le 3 octobre par les services de la Sûreté, dans une station-service désaffectée de Thénia, près de Boumerdes. L’assassin de Chaïma la harcelait depuis 4 ans. Une plainte même a été déposée par la famille contre le voyou qui a rendu infernale la vie de l’adolescente. La plainte n’a pas été suivie d’effet et ce qui devait arriver arriva.Jusqu’à quand ?Les cas de Tinhinane et de Chaïma ne sont pas isolés. Des dizaines de femmes meurent chaque année en Algérie sous les coups du mari, du père, du frère ou même du copain ou du fiancé ! Le phénomène touche la planète entière mais dans un pays laxiste comme l’Algérie, c’est l’hécatombe.L’absence de loi protectrice, le code de « la famille » et l’islamisme qui range la société ont fait que la femme devienne victime expiatoire d’une société schizophrène ou « l’homme » se permet tout et la femme est interdite de tout.La société kabyle, loin d’être idéale, condamne le féminicide et le conjoint qui violente sa femme est tout simplement considéré comme un sous-homme. « Maci d argaz » disent les Kabyles.AKAL s’incline devant la mémoire de Tinhinane, de chaïma ainsi que devant celle de toutes les femmes qui subissent les affres d’une société malade, endoctrinée par une religiosité morbide et une école terroriste.Seules une justice indépendante, une police au service du citoyen et de la citoyenne et une école moderne qui apprennent l’égalité et la parité aux enfants peuvent mettre fin à ce génocide. C’est dans cette ligne directrice que s’inscrit AKAL : la dotatation de la Kabylie d’institutions émanant de sa propre Histoire et s’inspirant de ses propres valeurs, valeurs d’égalité et de respect.Tinhinane, n’était-elle pas une reine chez les Amazighes ?

Pour AKAL La Secrétaire nationale à la condition féminine et à la culture Fetta At Ucaalal

Tizi-Ouzou, le 31/01/2021


À tous ceux qui croient beaucoup mais pensent peu

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Par Mokrane Gacem

Pour avoir émis un avis favorable à l’érection d’une statue dédiée à Shashnaq au centre de la ville de Tizi-Ouzou et pour avoir interpellé certains démocrates progressistes à plus de retenue sur leur promptitude à lancer des anathèmes à l’endroit de ceux qu’ils sont sensés défendre selon leur supposés principes, Je reçois de la part de quelques personnes une salve de clichés qui relèvent d’une psychopathologie et d’une aliénation apparemment incurable. Je réponds à l’une d’elles en m’adressant aussi à ses complices, ses parrains et à tous ceux qui croient beaucoup mais pensent peu en espérant qu’ils me liront jusqu’au dernier mot. C’est très utile pour eux.

Une dame visiblement très inspirée m’a traité de séparatiste, de rétrograde et d’être sous l’emprise de l’influence de la France. Un délire !

Madame, Vous avez déplacé le débat sur un terrain que je n’ai jamais investi et dans lequel je ne vous suivrai pas. Il est malsain. Ni vos invectives, ni vos calomnies ne pourront m’y engager.

Hostile d’une façon épidermique à toute forme de racisme, j’ai toujours combattu cette puanteur en tout lieu, en tout temps (Vous en faut-il des preuves ?). Vos propos sont inacceptables et dévoilent plus sur le trouble de votre personnalité qu’ils ne m’entachent.

Mon billet ne visait ni à diviser les algériens ni à stigmatiser une communauté quelconque.

J’ai évoqué des personnages historiques (Shashnaq, Okba, Abdelkader) que je me refuse de voir comme des représentants de quelque communauté que ce soit. À vous lire on peut penser le contraire vous concernant. Nous divergeons déjà radicalement sur ce point.

Je me suis bien gardé de parler du personnage historique de Shashnaq car il s’agit en l’occurrence, d’une STATUE. J’ai souligné l’intérêt de cette statue dans son caractère PÉDAGOGIQUE qui peut contribuer un tant soit peu à fissurer le carcan idéologique RÉACTIONNAIRE (était-il besoin de le qualifier ?) dans lequel on a enfermé le domaine officiel de la statuaire nationale.  

Au-delà, j’ai vu en celle-ci une manière de capter l’attention du citoyen lambda sur la profondeur historique et l’étendue territoriale occupée par le peuple amazigh auquel vous et moi nous appartenons. Quoi de plus légitime ? Cette statue ne heurte aucune communauté, elle ne dérange que les gendarmes de la pensée et, c’est tant mieux !  Les islamistes et les panarabistes ne sont pas à leur première levée de boucliers dès que l’art et l’histoire les bousculent dans leur imposture et dès que le caractère amazigh du peuple algérien se manifeste sous quelque forme que ce soit.  Le racisme constitue la substance essentielle et indécrottable de leurs doctrines.  Tous les algériens en phase avec l’histoire et la culture de leur pays se doivent de revendiquer fièrement cette statue. Elle ne les agresse pas, elle les magnifie. 

L’identité, la langue, la culture et l’histoire amazigh ne souffrent-t-elles pas d’ostracisme de la part de la France et des pouvoirs en place en Afrique du nord ?  Ouvrez vos yeux et vous verrez toute la puissance perverse qu’ils déploient à l’unisson dans le déni d’un peuple qui a survécu à 2000 ans de domination. Est-ce un hasard ? un malentendu ? Cogitez là-dessus, je fais confiance à votre sens de la justice et à votre conscience de démocrate progressiste pour y trouver les bonnes réponses.                                    

La comparaison que j’ai faite avec les statues d’Okba et d’Abdelkader vous ont choqué ?  Je n’y peux rien. Nous ne partageons pas la même opinion sur ces deux personnages et probablement bien d’autres encore. Vous vous en revendiquez ? Tant mieux pour vous, cela ne me dérange nullement. Cependant je suis prêt à changer mon opinion sur Okba si vous arriviez à me convaincre de la différence qu’il y a entre ce général omeyyad et le général Bugeaud. Ne sont-ils pas venus tous les deux avec sabres et canons pour piller, massacrer, réduire en esclavage sous prétexte de le civiliser, ce pays qui est le vôtre ?  À quelle idée PATRIOTIQUE répond l’élévation de son imposante statue à Biskra ? J’aimerai le savoir. Et, de quel crime contre l’Algérie accuse-t-on Aksil (Koceilah) pour le proscrire du panthéon national et des manuels scolaires ? N’était-il pas un patriote qui défendait son pays, votre pays ? Que signifie cette discrimination ?  Feindrez-vous d’ignorer une telle ignominie ? Un démocrate progressiste, ne doit-il pas dénoncer cette injustice ne serait-ce que pour les principes dont il se réclame ? Je vous laisse cogitez sur ces questions, je fais confiance à votre sens de la justice et à votre conscience de démocrate progressiste pour y trouver les bonnes réponses.

Quant à Abdelkader dont je n’ai jamais nié l’identité amazigh comme vous le sous-entendez par mauvaise foi. Il a certes combattu le colonialisme jusqu’en 1847, c’est tout à son honneur. Toutefois, relevons qu’il fut inspiré non pas par des idéaux de liberté partagés par tous les algériens, mais par des appétits bien moins glorieux. C’était ainsi à cette époque, il n’était pas le seul, j’en conviens. Je ne fais pas observer cette nuance pour blâmer, mais pour dire que l’hagiographie est toujours trompeuse. Un militant démocrate progressiste se doit d’interroger sans cesse l’histoire, à fortiori quand elle se cristallise en une doxa officielle, car dans ce cas, son but n’est pas de dire la vérité mais de servir d’instrument de domination. Elle procède par la falsification et le mensonge, c’est pourquoi elle ne doit jamais échapper à notre examen.  Elle doit demeurer pour nous un terrain de recherches et de réflexions constantes au lieu de s’en gaver jusqu’à perdre tout sens du discernement. Travaillons plutôt à nous en émanciper, pour cela, rien ne doit être taboué quand il s’agit d’explorer notre passé. Tout doit passer au crible de la critique même quand il s’agit des “saints“ et des “prophètes“. Aucune personnalité historique, quelle que soit sa grandeur ne doit être sacralisée. La sacralisation est une borne qui rend les gens bornés. Un Etat qui fixe un récit national avec arrogance, en usant de la censure, de la répression et du bourrage de crânes n’a pas pour dessein de diriger un pays, un peuple, mais pour surveiller un enclos à bétail.

Revenons à Abdelkader, n’est-il pas un peu (c’est un euphémisme) controversé par ses faits et discours à l’endroit du peuple algérien dont il ne voulait plus soutenir les combats contre l’empire colonial français qu’il encensait par ailleurs dès qu’il a bénéficié des largesses de Napoléon III ? N’a-t-il pas dénoncé les insurrections de son peuple contre cet empire ? N’a-t-il pas renié son propre fils pour son engagement dans le soulèvement de Constantine ? n’a-t-il pas été pensionné jusqu’à sa mort et sa descendance jusqu’en 1979 par La France ? N’a-t-il pas eu un monument dédié à sa personne en 1949 par le gouverneur Naegelen, de sinistre mémoire ?  N’a-t-il pas été couvert de médailles par la France coloniale au moment où tout le peuple algérien tentait de survivre à l’exploitation et aux massacres ? N’a-t-il pas eu une rue baptisée à son nom au centre de Paris dans le 5e arrondissement en 2006 ? A votre avis, Pourquoi a-t-il bénéficié de tous ces égards de la part de la France officielle ? L’historiographie française le présente comme un grand humaniste et un grand penseur et il se trouve des algériens qui répètent comme des perroquets ces allégations abusives et s’enflamment d’un orgueil mal placé. Certains le font par reflexe tribal et régionaliste qui atteste du retard de formation de leur conscience nationale, d’autres le font par cet esprit de colonisé qui incline leurs têtes devant la parole du maître. Enfin, il y a ceux qui veulent condamner l’Algérie ad vitam aeternam à se chercher dans des référents religieux en lui fermant tout accès à des visions rationnelles, sécularisées et modernes. 

Sa qualité d’“ humaniste “ dont la France et le monde occidental l’ont bonifié repose exclusivement sur l’égocentrisme de ces derniers et renvoie à deux faits, certes méritants, mais pas au point de le hisser à cette pensée universelle. Il a en effet appelé à ne pas maltraiter ses prisonniers français et protégé les chrétiens de Syrie en 1860, mais cela ne l’a pas empêché de massacrer des tribus algériennes et de condamner les insurgés de son pays qui se sont élevés contre l’empire colonial. Ces derniers ne comptaient pas dans “ l’humanisme d’Abdelkader “ ni dans celui des historiographes occidentaux. Quant à sa pensée, Abdelkader n’était rien d’autre qu’un mystique de l’islam comme il y en avait pléthore à son époque en Algérie. Il n’en était ni le meilleur, ni le plus grand.  En faire un humaniste par ses lectures de Platon, d’Aristote et du coran est aussi ridicule qu’arbitraire. L’humanisme est né d’une pensée subversive contre l’ordre et la culture religieuse. Il fut porté par des philosophes dont le système de pensée est bien moins conforme à la métaphysique d’Aristote ou à l’idéalisme de Platon et encore moins au corpus du coran. “L’humanisme“ d’Abdelkader est une supercherie !

Sur tous ces faits, n’est-il pas abusif de lui donner cette place de choix dans l’histoire de la nation au détriment de ceux qui sont morts pour elle ou exilés à vie dans d’abominables conditions ? La France nous a choisi notre héros national et le pouvoir algérien s’est chargé de perpétuer ce choix dans les esprits, par tous les moyens et sans discussion. Par ignorance, par paresse intellectuelle ou par calcul, le mouvement national et le FLN d’après-guerre n’ont fait que reprendre l’historiographie coloniale.  Boumediene a porté Abdelkader au firmament moins pour son « héroïsme » que pour des raisons sectaires. Son fameux et perfide slogan « Un seul héros, le peuple » n’avait d’autre visée que d’amoindrir la grandeur des héros du mouvement national, lesquels pouvaient faire de l’ombre à lui et ses comparses qui n’ont jamais été des héros.  

 La France, a-t-elle jamais abandonné son désir de dépersonnaliser les algériens ? On dit que pour se soumettre un peuple, il faut le dépouiller de sa langue, de sa culture et de son histoire. N’est-ce pas ce que fait la France, de concert avec le pouvoir algérien à ce jour ?  Derrières leurs querelles de façade, leurs politiques se superposent harmonieusement pour faire des algériens des étrangers à leur histoire et à leur pays. Cela participe de la volonté de faire croire que notre pays n’est pas peuplé d’autochtones mais d’étrangers, ce qui induit que nul n’aurait le droit et la légitimité de le revendiquer. Le calcul est simple : cette terre n’a pas de propriétaires, elle est donc légalement colonisable. Toutes ces questions et ces réflexions ne sont visiblement pas les vôtres, elles sont miennes. Le débat est ouvert. Ni vos invectives, ni vos calomnies ne pourront le fermer.

 « França oua3raa » comme vous dites, je vous le confirme “França oua3raa “. Il convient d’adresser cette allusion à vous-même. Elle se prête parfaitement à votre cas, je vous la retourne donc en espérant qu’elle vous fera réfléchir et vous fera prendre conscience que “França“ n’est pas là ou on vous l’a fait croire mais bel et bien dans votre tête, profondément enracinée. Elle vous travaille en profondeur et sans relâche contre l’amazighité depuis deux siècles et vous ne vous en rendez même pas compte. Pourquoi à votre avis, la France officielle s’obstine-t-elle à nous consigner dans l’identité arabe sachant qu’elle n’ignore rien de l’histoire et de la culture de notre pays ? Pourquoi a-t-elle, dès les premières années de la colonisation, ouvert ses “bureaux arabes“ et ses écoles d’arabe ?  Pourquoi s’est-elle acharnée à arabiser notre patrimoine toponymique et patronymique là où il ne l’était pas ? Pourquoi se refuse-t-elle d’introduire le tamazight dans son système éducatif alors qu’elle y promeut la langue arabe ? À quels intérêts répondent ces politiques menées depuis le début de la colonisation à nos jours ? Réfléchissez…Réfléchissez…

Vous me claironnez au visage « Je suis une algérienne ! ». Quelle révélation !   Mais à qui vous vous adressez ? A un martien ? Vous rendez-vous compte de la stupidité d’une telle affirmation quand vous l’envoyez avec une insolence ridicule à vos compatriotes qui n’ont nul besoin de prouver leur algérianité pétrie dans l’histoire et la fureur de la guerre. Si cette terre d’Algérie pouvait parler, elle vous rendrait moins bavarde et moins sûre de vous. Ne vous méprenez pas, vous n’êtes pas plus algérienne que ceux que vous visez par cette sottise. Retenez-vous avant de dire n’importe quoi. Vous risquez de vous étouffer dans vos préjugés made-in “ França“ ou “baâth“, c’est du pareil au même.

Avec le même aplomb, vous me lancez cette formule attrape-nigaud “Je suis berbère, arabe, turque et française ». Formule en effet jolie et généreuse, si seulement elle avait une réalité. Etes-vous sûre d’être aussi fragmentée ? Ne se cache-t-il pas derrière cette rhétorique un petit calcul idéologique visant à minimiser le substrat culturel amazigh qui définit l’identité des algériens ? Apprenez à être honnête avec vous-même au lieu de vous nourrir avec ces gadgets qui ont fait leur temps. Rappelez-vous que le colonialisme a tenté cette équation auprès des algériens, mais à l’époque ils ne se sont pas laissés avoir. Ils avaient très tôt su déceler derrière ce “cosmopolitisme“ étriqué le venin de la domination coloniale et la volonté de les écarter de l’histoire. L’Algérie n’est pas un melting-pot madame, elle est amazigh quel que soit l’acharnement qu’on y met pour nier cette réalité. Vous pensez, vous mangez, vous respirez, vous ressentez amazigh et vous vivez sur une terre amazigh. Quel que soit l’épaisseur du voile qu’on a mis sur votre cerveau et le prisme déformant qu’on a installé entre votre regard et votre identité, vous êtes amazigh. Vous n’êtes ni saoudienne, ni turque, ni française. Vous êtes sous l’emprise d’un fantasme !

Derrière sa séduisante apparence, Le melting-pot est une notion inventée par les américains pour camoufler le génocide des indiens et envoyer ces derniers dans la trappe de l’oubli. Votre formule ne vise pas moins que de réserver le même sort à vos compatriotes amazighs. Par ailleurs, Le melting-pot n’a pas une identité multiple comme on vous le fait penser, il en a une, exclusive, ça s’appelle : le Capital ! Une progressiste comme vous ne doit pas l’ignorer, encore moins s’en inspirer.

Vous prétendez être le produit de l’histoire, mais à vous lire, on comprend plutôt que vous êtes le produit d’une propagande distillée dans la pensée d’une partie des algériens depuis fort longtemps. Celle-ci fait des ravages dans la cohésion nationale comme le souhaitaient ses concepteurs. Aujourd’hui, de nombreux algériens ne savent plus qui ils sont, leur esprit est fertile à toutes les influences extérieures hostiles à leur pays et à leur peuple. Ces dernières, ont fait d’eux des étrangers voire des ennemis à leur propre pays.  Voyez les résultats : Une société en décomposition, sans repère et qui s’en prend à sa propre chair, Une économie tournée vers des intérêts de prédation, un système éducatif sans rapport avec la culture algérienne et loin des valeurs universelles. On mutile l’Algérie de ce qu’elle a de meilleur au nom de l’idéologie arabo-musulmane, mercantile et rétrograde. Et, vous osez chercher les coupables ailleurs, là où se concentre tout le potentiel patriotique qui fait rempart à la destruction du pays. Réveillez-vous madame !

J’ai poussé un coup de gueule contre les démocrates progressistes qui ont mis leur patriotisme (que je ne leur dénie pas) à la traîne du national-populisme dominant depuis 1962, (je reviendrai là-dessus) pour les appeler à la réflexion afin qu’ils sortent des vieux sentiers battus sans issue. Etant membre de la famille idéologique de gauche depuis mes premiers pas dans le militantisme, j’ai toujours vécu dans un malaise constant de voir des camarades s’engouffrer aveuglement dans cette erreur stratégique (si tant est qu’il s’agit seulement de stratégie…). Les démocrates libéraux ne sont pas en reste, eux aussi ont suivi la même voie pour des raisons différentes. N’est-ce pas cela qui a mis “l’opposition“ dans l’incapacité de construire une alternative au système qui sévit en Algérie ? Tant que nous continuons à considérer que la configuration politique après la fin de la guerre rentre dans la normalisation d’une évolution naturelle du pays, nous contribuons à créer les conditions de pérennisation du système dans le réel et dans nos têtes. Plus prosaïquement, ni Ben-Bella, ni Boumediene, ni ceux qui ont suivi à la tête de l’Etat à ce jour n’ont été les produits des convulsions socio-économiques de la société mais des “artéfacts“ d’une sphère idéologique exogène au pays et aux remous de la société, portés et maintenus par la force des armes toute nue. Les divers soutiens dont ils ont bénéficié de la part de l’élite politique de l’opposition (droite et gauche) relèvent d’une aliénation collective savamment organisée à travers des discours populistes dont le but était de détourner les consciences de la question fondamentale escamotée dès 1962 : La question nationale.

Quand je parle de national-populisme, je ne désigne pas le nationalisme algérien bien que je n’en partage pas le projet, je précise qu’il s’agit sous ma plume de ce nationalisme rattaché à la mythique nation arabe. D’ailleurs tous les tenants du pouvoir depuis 1962 n’ont cure de l’Algérie, tout ce qu’ils entreprennent rentre dans le projet de cette construction politique du monde arabe où leur pays ne tiendrait qu’une place subsidiaire ou tout au plus un espace provincial dans ce “grand empire“ imaginé par des idéologues orientaux, nostalgiques des conquêtes arabo-musulmanes. 

Ces rêveurs d’empire ont fait des émules parmi certains algériens qui ont gangrené le mouvement national à partir des années 30 par l’action des ulémas et de quelques éléments de la direction du PPA/MTLD.  L’usage de la violence et de la propagande sur fonds d’aides étrangères (Egypte, France, pays du golf) ont porté le noyau dur de ce courant au pouvoir. Tous les moyens médiatiques, éducatifs et coercitifs sont alors mobilisés pour accélérer le processus de dépersonnalisation qui fait sombrer nombre d’algériens dans une psychopathologie du mépris de soi. Beaucoup d’entre eux se cherchent une filiation parmi les conquérants de leur propre pays pourtant précaires et incertains et en adoptent les comportements, les attitudes et les préjugés face à leurs compatriotes. Ils répugnent à assumer leur appartenance au peuple amazigh car tout a été fait pour les déraciner de leur identité sans leur donner un substitut crédible sinon la haine de soi. Et, on s’étonne de voir des algériens dilapider leurs richesses nationales et leurs patrimoines matériels et immatériels avec toute l’insouciance qui caractérise un soudard d’une armée coloniale, des algériens haïr et mépriser d’autres algériens, des algériens tuer d’autres algériens et des algériens changer de patrie sans complexes, sans regrets et sans états d’âme. 

Enfin, pourquoi ai-je apporté mon soutien à ceux qui ont célébré la statue de Shashnaq ?  Eh bien ! d’abord, Parce que cette statue n’implique aucun enjeu qui diviserait les algériens, ensuite parce qu’elle a mis face à face une parole dominante qui veut opprimer et une parole étouffée qui veut se libérer. Entre la levée de boucliers des baâthistes et des islamistes et un peuple qui se donne un symbole pour récupérer son histoire et sa grandeur, le sens du discernement doit s’imposer. Entre le glaive des uns et l’espérance des autres le choix est indiscutable. 

Quant au mythe, est-il besoin de s’étaler sur le sujet dans ces circonstances particulières ? On ne débat pas sur les couleurs d’un étendard en pleine bataille. Et puis après ? Y a-t-il une nation qui n’est pas fondée sur un mythe ? Ne faut-il pas simplement distinguer entre les mythes qui sont créés pour anéantir d’autres nations et les mythes qui font vivre les nations ? Comme il y a des identités meurtrières, il y a aussi des identités libératrices.

Mokrane Gacem

Riposte internationale dénonce l’acharnement que subit Rachid Nekkaz

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+33.6.34.36.62.29
COMMUNIQUÉ

Non à l’acharnement contre Rachid Nekkaz

Arrêté et placé en détention provisoire depuis le 4 décembre 2019 à la prison de Koléa près d’Alger, le militant Rachid Nekkaz vient d’être transféré, dans des conditions inhumaines dans une prison au fin fond du désert, à Lebyodh Sidi Chikh, à 756 km d’Alger.,

Son éloignement du lieu de résidence de sa famille et du lieu de la juridiction territorialement compétente (Alger) à statuer sur son cas, avant même qu’il soit jugé, constitue une atteinte grave aux droits du justiciable : l’administration s’est substituée à la justice en le condamnant à l’éloignement, mesure administrative arbitraire qui le prive de facto non seulement du droit à la défense, mais aussi du droit à des soins appropriés.

Poursuivi pour « incitation à porter des armes contre des représentants de l’État », « incitation à attroupement non armé » et « publication Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national », Rachid Nekkaz n’a pas été jugé depuis son arrestation. Son mandat de dépôt a été prolongé injustement et sa dernière demande de mise en liberté provisoire rejetée, le 20 janvier par la chambre d’accusation près la cour d’Alger.

 Atteint d’un début de cancer de la prostate, Rachid Nekkaz risque une mort certaine étant donné les conditions de son incarcération arbitraire, la maladie et la grève de faim de 29 jours qu’il compte lancer à partir du 19 février 2021, date anniversaire du déclenchement du Hirak, pour dit-il “sauver et changer l’Algérie”. Et, selon sa lettre de prison, Rachid Nekkaz a été transféré menotter dans un fourgon glacial tout au long de son déplacement qui a duré plus de 9 heures et escorté par 8 (huit) véhicules 4X4 de la gendarmerie à la prison de El Abiodh Sidi Cheikh pour être placé en isolement total avec une cour de 2m/2m et des conditions d’incarcération difficiles, voire inhumaines.

L’acharnement contre Rachid Nekkaz n’est pas sans rappeler le triste sort réservé par l’administration pénitentiaire au journaliste Mohamed Tamalt et le médecin Kamel-Eddine Fekhar, tous deux morts en prison.

Sinon, comment expliquer son éloignement à 800 km au sud-ouest d’Alger en le jetant au cachot loin de toute privant sa famille et sa défense de toute information sur son état de santé et ses conditions carcérales.,

Sa détention provisoire prolongée et son éloignement injustifié constituent une atteinte grave au droit international en ce qui concerne, notamment le traitement des prisonniers.

Riposte internationale rappelle qu’aucune organisation internationale de défense des droits humains n’est autorisée à se rendre en Algérie pour s’enquérir de l’état délabré des prisons où sont détenus plus de 90 activistes du hirak pour délit d’opinion, alors que l’Algérie a ratifié la charte des droits des détenus. 

Cette escalade dans la répression du hirak  

L’arbitraire contre Rachid Nekkaz et les autres détenus d’opinion confirme bien la gestion répressive du hirak qui, depuis bientôt deux ans, n’a cessé d’exiger pacifiquement un changement démocratique et un État de droit.

 Le régime d’Alger assumera seul devant l’Histoire et l’opinion nationale internationale si un malheur arrive au détenu politique Rachid Nekkaz qui a dénoncé le blanchiment de l’argent public dans l’immobilier parisien par les dirigeants algériens.

Par la répression des animateurs du hirak, le régime entend museler le peuple algérien décidé à s’émanciper de la domination interne de près de six décennies par un pouvoir politique autoritaire et liberticide et une gestion économique en dépit du bon sens qui a entraîné l’exil des milliers d’Algériens et la dilapidation des richesses du sol et de son sous-sol du pays.

A Paris le 01/02/202

Pour le Bureau fédéral

Le président

Ali Ait Djoudi

                                                                                                            

Les robes noires face à la tyrannie

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Dans la vie et dans les nobles combats, ce sont continuellement les braves, les valeureux et les nobles hommes est femmes qui gravent leurs noms en lettres d’or dans l’histoire. Cette noble race est toujours minime dans les sociétés et c’est grâce à elle que les droits, les libertés et la dignité sont arrachés des mains des oppresseurs, des dominateurs et des persécuteurs.

Dans l’histoire récente de notre patrie, c’est bien une poignée d’hommes audacieux et vaillants qui ont préparé et déclenché la plus glorieuse révolution du siècle face à la quatrième puissance du monde.

Aujourd’hui, l’histoire se répète. Nous constatons que cette noble race refait surface dans notre révolution pacifique qui est le Hirak. Ces nobles hommes et femmes sont les avocats et les avocates qui font face avec bravoure et héroïsme au pouvoir militaire totalitaire et à sa machine judiciaire qui broie les droits et qui criminalise toute revendication citoyenne pour une vie digne sur leur terre mère.

Certes, que le nombre de ces avocats et avocates ne dépasse pas 150, c’est-à-dire 0,4 % de toute l’armada de plaideurs qui franchissent 47 000 membres sur le territoire national, mais comme disait un érudit :  » C’est la qualité des êtres humains qui importe, et non leur quantité « .

Ces héros et ces héroïnes aux robes noires, méritent qu’on s’incline à toucher le sol devant leur bravoure, leur ténacité en défendant toutes les victimes de la justice du téléphone, ces jeunes femmes et hommes qui payent de leur liberté pour avoir dit : Non au régime militaire qui a offusqué leur indépendance.

Ces avocats et avocates qui défendent bénévolement ces opprimés parcourent des centaines de kilomètres en déduisant leurs frais de déplacement de la subsistance de leurs enfants et de leurs familles pour dire à ces jeunes révolutionnaires : Non, vous n’êtes pas seuls ! Ces femmes et ces hommes aux robes noires qui font honneur à leur métier méritent respect, admiration et considération.
Je vous salue et je mets ma main dans les vôtres dans votre noble combat, jusqu’à la victoire.


Ali Aït Djoudi

Communiqué de presse d’une prison marocaine

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Toute honte bue, voilà ce qu’avait déclaré une administration pénitentiaire du royaume chérifien.


(Source : Page Facebook de Rachid Oufkir)

Rabat le 21/01/2020

Communiqué de presse

Comme à l’accoutumée pour informer et éclairer l’opinion publique, la Délégation Générale de l’Administration Pénitentiaire et de la Réinsertion (DGAPR) déclare ce qui suit :

Vu le comportement contraire à la loi, des détenus incarcérés à la prison locale « Tanger 2 » suite aux événements d’El Hoceima, au lieu d’utiliser le téléphone fixe mis à leur disposition afin de garder contact avec leurs familles et la société, ils exploitent ce moyen de communication pour faire passer des enregistrements, des publications et des messages codés avec leurs familles sous l’ordre d’un père de l’un des prisonniers. Ils ont même osé réclamer des droits qui n’ont aucun lien avec les conditions de leur incarcération et c’est ainsi qu’ils violent les lois et les règles qui régissent les établissements pénitentiaires.

Ils ont refusé de se soumettre aux ordres de l’administration tout en ignorant ses avertissements répétitifs sans le moindre respect aux institutions de l’État. Ils ont même lancé une menace d’entamer une grève générale de la faim.

Vu sa responsabilité sur le maintien de l’ordre et sur la sécurité des résidents et le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour cela, il a été décidé ce qui suit :

Le transfert des détenus cités afin de mettre fin à ces agissements honteux et à ces désobéissances dangereuses.

Les établissements qui les recevront leur permettront de contacter leurs familles afin de connaître le lieu de leur transfert, et cela, dès leur arrivée sur place.

…………………….

son Excellence, Madame Michelle BACHELET Haut-Commissaire aux Droits Humains,

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Votre Excellence,
Aujourd’hui encore une simple citoyenne Madame Dalila Touati vient d’être condamnée à dix-huit mois de prison et une amende de 300.000 DA pour le seul crime d’avoir dénoncé une dictature qui ne cesse d’opprimer le peuple algérien.

Son nom vient s’ajouter à une longue liste de condamnés pour des motifs aussi saugrenus que futiles et en violation des propres lois nationales et de la constitution.
Cette même constitution qui vient de faire l’objet d’une énième révision est aussitôt violée allègrement par une justice surnommée « justice du téléphone « puisqu’elle instruit à partir d’officines occultes du pouvoir les magistrats à prononcer des peines au gré de leurs humeurs. Cela procède tout simplement d’une tentative de bâillonner toute voix qui oserait défier la dictature militaire en place.

Des dizaines de citoyens en détention provisoire illégale attendent dans les prisons de la junte d’être jugés sans que leurs droits consacrés par la constitution ne soient garantis et qui malgré le dévouement d’avocats engagés bénévolement pour leur défense voient l’instruction de leur dossier d’accusation bâclée et en violation flagrant des lois en vigueur et aux conventions et traités internationaux que l’Algérie a pourtant signés.

Tout ceci se déroule au vu et au su de la communauté internationale et plus particulièrement les instances internationales et les Organisations non Gouvernementales attachées au respect des droits humains.


S’ il est vrai que votre institution s’est prononcée sur quelques cas d’atteintes aux droits humains et a exigé des éclaircissements au pouvoir en place, voire a suggéré des mesures de compensation qui apparemment sont restées sans lendemain, il n’en demeure pas moins que votre propre intervention ainsi que celle de son Excellence le Secrétaire Général de l’ONU serait d’un apport précieux pour rappeler aux autorités algériennes leur responsabilité pleine et entière dans la dégradation de la situation sécuritaire et les glissements vers un autoritarisme ouvertement assumé.

C’est pourquoi nous en appelons à votre sagesse et votre engagement pour les droits humains pour interpeller le pouvoir algérien. En effet Votre Excellence que faudrait-il faire pour que l’on entende notre peuple qui souffre Faudrait-il vous offrir quelques morts de plus pour que vous daigniez jeter un coup d’œil sur les événements dramatiques qui secouent l’Algérie. Quel sens a votre mission si des atteintes flagrantes aux droits humains deviennent quotidiennes, si une chape de plomb s’abat sur tout un peuple.

Que faut-il de plus poignant Mme Bachelet, vous qui avez subi les violences du régime Pinochet, et qui a vu récemment votre propre peuple se soulever pour parachever sa volonté d’émancipation. Que vous faudrait-il pour que vous daigniez ne serait-ce que vous renseigner sur ce qui secoue notre pays depuis bientôt 23 longs mois à travers des marches ou des dizaines de millions de manifestants ont battu le pavé pendant 13 mois sans discontinuer. Ces marches sont suspendues volontairement par les citoyens de façon responsable au vu de la crise sanitaire qui secoue l’Algérie tout autant que le monde entier. Ceci et malgré votre appel ainsi que celui de son Excellence le Secrétaire Général de l’ONU à observer une pause dans les emprisonnements, n’a pas empêché le pouvoir d’accentuer la pression et à multiplier les arrestations et ce en dépit du risque élevé de contamination au COVID.

Que vous faudrait-il Votre Excellence pour réagir quand ces mêmes dizaines de millions de citoyens s’époumonent sans cesse en criant « pouvoir civil et non militaire » « libérez les détenus politiques devenus otages d’un régime honni » « pouvoir assassin » « Algérie libre et démocratique ».

Que vous faudrait-il pour écouter les voix de ces millions d’Algériens qui ne veulent que la liberté et la démocratie dont vous-même êtes une égérie.

Que vous faudrait-il pour nous écouter… Nous sommes désolés de vous dire que dans le cas contraire il s’agirait d’une non-assistance à un peuple en danger et qui ne saurait passer cela sous silence.

Il y a parmi nos membres un haut fonctionnaire des Nations unies en retraite et qui a exercé pendant des dizaines d’années et qui aujourd’hui encore continue à servir comme expert bénévole. Il a toujours eu confiance en vos institutions. Ne le décevez pas….

Pour le bureau Fédéral, Ali Ait Djoudi

LE SYNDROME BADISSIEN

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Observons les détails de cette photo prise lors de la visite à Vgayeth Bejaia de Abdelhamid Ben Badis en 1939. Les accoutrements vestimentaires empruntent aux divers occupants, le turban arabe, le tarbouch turc et la cravate française. Il est vrai que Ben Badis était un intégrationniste zélé, à voir ses publications et ses discours revendiquant la France comme mère patrie. Son association des Oulémas se marginalisait du mouvement indépendantiste Ppa Mtld. Lors de sa visite à Vgayeth Bejaia, il avait stigmatisé le culte des awliya salihine considérant que c’était une ouboudiya haram. Devant une foule rassemblée sur la placette de Sidi Soufi il affirma que la sainte patron de la ville Yemma Gouraya n’avait jamais existé et qu’elle était un mythe pour païens. A ces mots scandaleux, l’assistance lui tourna le dos et évacuât les lieux signifiant à ce Kds originaire de la région qu’il n’était plus le bienvenu.
Comme au temps de leurs ancêtres qui avaient expulsé un certain prédicateur nommé Ibn Toumert, les gens de Vgayeth connus pour leur ouverture d’esprit et leur tolérance ont rejeté le négationniste Ibn Badis.
Auteur: Said Yahia Chérif. SYC

LA PÈGRE ET LA RAPINE OU LE PEUPLE ET LE SOMMEIL.

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La force de ce système c’est  d’entraîner le peuple et de le bourrer de haine face à l’occident qui est le paradis fiscale et le paradis tout court à cette pègre. De faire détester à ce même peuple les langues occidentales ,le français en particulier quand leurs enfants ne connaissent pas un traître mot d’arabe car scolarisés dans les établissements anglais français allemands et autres …jamais l’arabe.
Plus triste et plus horrible c’est l’inconscience du peuple  nourrit avec des miettes et distrait avec un nationalisme et patriotisme teinté de religion  et sa langue…Celle du paradis.
Le décollage et le décrassage ne sont pas pour demain .
Auteur: Bihmane Belattaf

Algérie : le régime ruine sans relâche le pays

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PANIQUE ET RÉPRESSION Algérie : le régime ruine sans relâche le pays

FrankfurterRundSchau 11.01.2021 de Martin Gehlen.

  • Le coronavirus a été détecté pour la première fois en Algérie en février 2020.
  • Le gouvernement a interdit aux gens de se rassembler et les manifestations se sont arrêtés

Alger – « Révolution du sourire » est ce qu’ils ont appelé leur révolte – le plus long soulèvement populaire pacifique dans le monde arabe à ce jour. Pendant 13 mois – de février 2019 à mars 2020 – des centaines de milliers de personnes ont défié le régime algérien tous les vendredis et ont appelé à une réforme fondamentale du système étatique lorsque le président Abdelaziz Bouteflika a voulu briguer un cinquième mandat.

60 ans après l’indépendance, l’Algérie en a assez de sa nomenclature corrompue, d’élections et de répression falsifiées, de bureaucratie paralysante et d’incompétence de l’État. Rien ne pouvait arrêter la population exaspérée, ni la pluie ni la chaleur, ni les répressions policières, ni les campagnes de diffamation, ni le harcèlement des autorités judiciaires et emprisonnements et ce jusqu’à l’apparition du virus corona.

Le coronavirus met fin aux manifestations en Algérie

La première personne infectée a été signalée en Algérie le 25 février 2020, et la dernière fois que le mouvement Hirak était dans les rues le 13 mars, lors de sa manifestation du vendredi numéro 56. Depuis lors, les rassemblements publics sont interdits. La rébellion est en grande partie restée silencieuse, également parce que l’opposition n’est pas parvenue à s’entendre sur une direction commune et sur un programme de réforme concret. « Nous n’avons pas réussi à définir ce que nous défendons », a critiqué le député critique du régime Mohcine Belabbas.

Manifestations en Algérie : les anciennes figures du régime reprennent le dessus

Les anciennes figures du régime, en revanche, reprennent le dessus, même si le président Abdelmadjid Tebboune a récemment disparu des lieux pendant deux mois à cause d’une maladie Covid 19. L’homme de 75 ans est un patient à haut risque en tant que grand fumeur. Ce n’est qu’à la fin du mois de décembre qu’il est revenu de Berlin, où il avait été soigné à l’hôpital de la Charité – Universitätsmedizin Berlin. Il a suivi le référendum constitutionnel du 1er novembre de son lit de malade. Et encore une fois, les gens ont rejeté le vote : selon les informations des statistiques électorales notoirement embellies de l’Algérie, les trois quarts des personnes ayant le droit de vote sont restées chez elles. Néanmoins, Tebboune, qui est arrivé à la tête de l’État en décembre 2019 avec un résultat tout aussi douteux, a immédiatement mis en vigueur la Loi fondamentale modifiée. Il semble plus déterminé que jamais à vouloir enfin faire taire les manifestants.

Manifestations en Algérie : des militants devant les tribunaux

À cette fin, le gouvernement a récemment publié un décret, qui mettra les réseaux sociaux à l’écart et sanctionnera leur prétendue « diffusion de rumeurs, de fausses nouvelles et de fausses vidéos ». Pendant des mois, des militants et des journalistes ont été traînés en masse devant les tribunaux. Selon le « Comité national pour la libération des prisonniers », 90 personnes impliquées dans le Hirak sont actuellement derrière les barreaux, dont Khaled Drareni, co-fondateur du journal Internet bloqué « Casbah Tribune » – condamné à deux ans de prison pour « incitation à un rassemblement non armé » et « mise en danger de l’unité nationale ». Le jeune homme de 25 ans vient de recevoir trois ans de plus pour « insulte au président ».

La crise permanente de l’Algérie, en revanche, reste non résolue. Depuis des décennies, des groupes d’hommes d’affaires, de politiciens, d’agents des services secrets et de généraux partagent entre eux la richesse des matières premières de leur pays. Beaucoup ont des monopoles d’importation et, en raison des leurs importantes marges bénéficiaires, empêchent l’Algérie de mettre en place ses propres installations de production et de créer ainsi des emplois pour des jeunes, sans perspectives. Les fausses et excessives factures pour les produits étrangers sont une autre stratégie des oligarches pour siphonner les devises de la banque centrale.

Manifestations en Algérie : la récession et les bas prix du pétrole pèsent sur l’économie

En raison de la récession économique, de la corona et de la baisse des prix du pétrole, les réserves de change en dollars provenant des exportations du pétrole et du gaz pourraient être épuisées d’ici la fin de l’année 2021, ce qui fait déjà exploser le taux du marché noir du dinar domestique. Paniqué, le président Tebboune a proposé de réduire de moitié les dépenses publiques. Cependant, comme l’appareil bureaucratique totalement surdimensionné ne peut être réduit aussi rapidement, les coupes ont frappé les investissements publics urgents dans le logement et les infrastructures. Seuls les militaires, sous les ordres du général Saïd Chengriha, 75 ans, restent surdimensionnés, comme toujours.

Manifestations en Algérie : l’humeur des gens reste mauvaise

L’humeur de la population est donc épuisée et désespérée, ce qui a déclenché une ruée sans précédent de remorqueurs vers l’Europe en 2020. Plus, de 11000 migrants algériens ont fui vers l’Espagne au cours des douze derniers mois, trois fois plus qu’en 2019, plus que jamais. Au moins 230 se sont noyés en haute mer, et 8 000 ont été interceptés et arrêtés par les garde-côtes, selon le ministère algérien de la Défense. « Nous, citoyens, en avons assez de toutes les promesses », s’est plaint le propriétaire d’un petit magasin de vêtements dans le quartier de Belouizdad à Alger, où Albert Camus, prix Nobel de littérature, a grandi. « Nous ne pouvons attendre aucune réforme de la vieille garde. Et donc l’Algérie est toujours à la recherche de la démocratie.

(Martin Gehlen – FrankfurterRundSchau)

Traduction de l’allemand vers le français par : Hamid Imensorene

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Comprendre l’Algérie

Si proche et pourtant si loin : l’Algérie est plutôt méditerranéenne – et ainsi l’Europe pourrait le comprendre. Mais que ce soit l’Islam ou la France ou la boutique en libre-service de vieux hommes au cœur froid – l’Algérie, si proche en fait, nous est restée étrangère. Il est bon que l’essentiel de ce qui se fait en France aujourd’hui soit de rapprocher l’Algérie du monde. En France, la complexité est mieux véhiculée par la bande dessinée –

« la bande dessinée». Jacques Ferrandez, né à Alger, a présenté l’illustration valable et sensible de la « période française » avec ses dix « Carnets d’Orient ». Quiconque se détourne de tant d’images – puis de son « Alger La Noire », un thriller policier errant dans la non-période entre le régime colonial et l’indépendance en 1962.

Dans le comique «Azrayen» sur la kabylie du duo Lax et Giroud: un petit épisode de la guerre de libération dans les montagnes magiques de Kabylie se transforme en une épopée mélancolique.

Le cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb de Paris se met au travail dans « Indigènes » (allemand : « Days of Fame ») et « Hors-La-Loi », où il développe la politisation, la résistance et la mort de jeunes Algériens entre 1943 et 1961. Le semi-documentaire classique de Gillo Pontecorvo

« La bataille d’Alger » appartient de toute façon à tous les foyers.

Oh, Camus ? Le héros tragique de la tragédie algérienne ne doit pas être oublié. Lis ? Non, regardez mieux : Viggo Mortensen dans David Delhoffens « Den Menschen so far ». Mortensen n’a jamais été plus grand que dans ce film après « The Guest » de Camus.

Et ne pas oublier : Yasmina Khadra, l’ex-officier algérien émigré, qui dénonce la tragédie de l’Algérie moderne entre kleptocratie et islamisme dans des romans policiers hautement littéraires. Il écrit toujours sur l’Europe et l’Islam et tout.