COMMUNIQUÉ |
Non à l’acharnement contre Rachid Nekkaz
Arrêté et placé en détention provisoire depuis le 4 décembre 2019 à la prison de Koléa près d’Alger, le militant Rachid Nekkaz vient d’être transféré, dans des conditions inhumaines dans une prison au fin fond du désert, à Lebyodh Sidi Chikh, à 756 km d’Alger.,
Son éloignement du lieu de résidence de sa famille et du lieu de la juridiction territorialement compétente (Alger) à statuer sur son cas, avant même qu’il soit jugé, constitue une atteinte grave aux droits du justiciable : l’administration s’est substituée à la justice en le condamnant à l’éloignement, mesure administrative arbitraire qui le prive de facto non seulement du droit à la défense, mais aussi du droit à des soins appropriés.
Poursuivi pour « incitation à porter des armes contre des représentants de l’État », « incitation à attroupement non armé » et « publication Facebook pouvant porter atteinte à l’intérêt national », Rachid Nekkaz n’a pas été jugé depuis son arrestation. Son mandat de dépôt a été prolongé injustement et sa dernière demande de mise en liberté provisoire rejetée, le 20 janvier par la chambre d’accusation près la cour d’Alger.
Atteint d’un début de cancer de la prostate, Rachid Nekkaz risque une mort certaine étant donné les conditions de son incarcération arbitraire, la maladie et la grève de faim de 29 jours qu’il compte lancer à partir du 19 février 2021, date anniversaire du déclenchement du Hirak, pour dit-il “sauver et changer l’Algérie”. Et, selon sa lettre de prison, Rachid Nekkaz a été transféré menotter dans un fourgon glacial tout au long de son déplacement qui a duré plus de 9 heures et escorté par 8 (huit) véhicules 4X4 de la gendarmerie à la prison de El Abiodh Sidi Cheikh pour être placé en isolement total avec une cour de 2m/2m et des conditions d’incarcération difficiles, voire inhumaines.
L’acharnement contre Rachid Nekkaz n’est pas sans rappeler le triste sort réservé par l’administration pénitentiaire au journaliste Mohamed Tamalt et le médecin Kamel-Eddine Fekhar, tous deux morts en prison.
Sinon, comment expliquer son éloignement à 800 km au sud-ouest d’Alger en le jetant au cachot loin de toute privant sa famille et sa défense de toute information sur son état de santé et ses conditions carcérales.,
Sa détention provisoire prolongée et son éloignement injustifié constituent une atteinte grave au droit international en ce qui concerne, notamment le traitement des prisonniers.
Riposte internationale rappelle qu’aucune organisation internationale de défense des droits humains n’est autorisée à se rendre en Algérie pour s’enquérir de l’état délabré des prisons où sont détenus plus de 90 activistes du hirak pour délit d’opinion, alors que l’Algérie a ratifié la charte des droits des détenus.
Cette escalade dans la répression du hirak
L’arbitraire contre Rachid Nekkaz et les autres détenus d’opinion confirme bien la gestion répressive du hirak qui, depuis bientôt deux ans, n’a cessé d’exiger pacifiquement un changement démocratique et un État de droit.
Le régime d’Alger assumera seul devant l’Histoire et l’opinion nationale internationale si un malheur arrive au détenu politique Rachid Nekkaz qui a dénoncé le blanchiment de l’argent public dans l’immobilier parisien par les dirigeants algériens.
Par la répression des animateurs du hirak, le régime entend museler le peuple algérien décidé à s’émanciper de la domination interne de près de six décennies par un pouvoir politique autoritaire et liberticide et une gestion économique en dépit du bon sens qui a entraîné l’exil des milliers d’Algériens et la dilapidation des richesses du sol et de son sous-sol du pays.
A Paris le 01/02/202
Pour le Bureau fédéral
Le président
Ali Ait Djoudi