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PANIQUE ET RÉPRESSION Algérie: le régime ruine sans relâche le pays

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FrankfurterRundSchau 11.01.2021 de Martin Gehlen.
o Le coronavirus a été détecté pour la première fois en Algérie en février 2020.
o Le gouvernement a interdit aux gens de se rassembler et les manifestations se sont arrêtés
Alger – « Révolution du sourire » est ce qu’ils ont appelé leur révolte – le plus long soulèvement populaire pacifique dans le monde arabe à ce jour. Pendant 13 mois – de février 2019 à mars 2020 – des centaines de milliers de personnes ont défié le régime algérien tous les vendredis et ont appelé à une réforme fondamentale du système étatique lorsque le président Abdelaziz Bouteflika a voulu briguer un cinquième mandat.
60 ans après l’indépendance, l’Algérie en a assez de sa nomenclature corrompue, d’élections et de répression falsifiées, de bureaucratie paralysante et d’incompétence de l’État. Rien ne pouvait arrêter la population exaspérée, ni la pluie ni la chaleur, ni les répressions policières, ni les campagnes de diffamation, ni le harcèlement des autorités judiciaires et emprisonnements et ce jusqu’à l’apparition du virus corona.
Le coronavirus met fin aux manifestations en Algérie
La première personne infectée a été signalée en Algérie le 25 février 2020, et la dernière fois que le mouvement Hirak était dans les rues le 13 mars, lors de sa manifestation du vendredi numéro 56. Depuis lors, les rassemblements publics sont interdits. La rébellion est en grande partie restée silencieuse, également parce que l’opposition n’est pas parvenue à s’entendre sur une direction commune et sur un programme de réforme concret. « Nous n’avons pas réussi à définir ce que nous défendons », a critiqué le député critique du régime Mohcine Belabbas.

Manifestations en Algérie: les anciennes figures du régime reprennent le dessus
Les anciennes figures du régime, en revanche, reprennent le dessus, même si le président Abdelmadjid Tebboune a récemment disparu des lieux pendant deux mois à cause d’une maladie Covid 19. L’homme de 75 ans est un patient à haut risque en tant que grand fumeur. Ce n’est qu’à la fin du mois de décembre qu’il est revenu de Berlin, où il avait été soigné à l’hôpital de la Charité – Universitätsmedizin Berlin. Il a suivi le référendum constitutionnel du 1er novembre de son lit de malade. Et encore une fois, les gens ont rejeté le vote: selon les informations des statistiques électorales notoirement embellies de
l’Algérie, les trois quarts des personnes ayant le droit de vote sont restées chez elles. Néanmoins, Tebboune, qui est arrivé à la tête de l’État en décembre 2019 avec un résultat tout aussi douteux, a immédiatement mis en vigueur la Loi fondamentale modifiée. Il semble plus déterminé que jamais à vouloir enfin faire taire les manifestants.
Manifestations en Algérie: des militants devant les tribunaux
À cette fin, le gouvernement a récemment publié un décret, qui mettra les réseaux sociaux à l’écart et sanctionnera leur prétendue «diffusion de rumeurs, de fausses nouvelles et de fausses vidéos». Pendant des mois, des militants et des journalistes ont été traînés en masse devant les tribunaux. Selon le «Comité national pour la libération des prisonniers», 90 personnes impliquées dans le Hirak sont actuellement derrière les barreaux, dont Khaled Drareni, co-fondateur du journal Internet bloqué « Casbah Tribune » – condamné à deux ans de prison pour « incitation à un rassemblement non armé » et « mise en danger de l’unité nationale ». Le jeune homme de 25 ans vient de recevoir trois ans de plus pour «insulte au président».

La crise permanente de l’Algérie, en revanche, reste non résolue. Depuis des décennies, des groupes d’hommes d’affaires, de politiciens, d’agents des services secrets et de généraux partagent entre eux la richesse des matières premières de leur pays. Beaucoup ont des monopoles d’importation et, en raison des leurs importantes marges bénéficiaires, empêchent l’Algérie de mettre en place ses propres installations de production et de créer ainsi des emplois pour des jeunes, sans perspectives. Les fausses et excessives factures pour les produits étrangers sont une autre stratégie des oligarches pour siphonner les devises de la banque centrale.
Manifestations en Algérie: la récession et les bas prix du pétrole pèsent sur l’économie
En raison de la récession économique, du corona et de la baisse des prix du pétrole, les réserves de change en dollars provenant des exportations du pétrole et du gaz pourraient être épuisées d’ici la fin de l’année 2021, ce qui fait déjà exploser le taux du marché noir du dinar domestique. Paniqué, le président Tebboune a proposé de réduire de moitié les dépenses publiques. Cependant, comme l’appareil bureaucratique totalement surdimensionné ne peut être réduit aussi rapidement, les coupes ont frappé les investissements publics urgents dans le logement et les infrastructures. Seuls les militaires, sous les ordres du général Saïd Chengriha, 75 ans, restent surdimensionnés, comme toujours.
Manifestations

Manifestations en Algérie: l’humeur des gens reste mauvaise
L’humeur de la population est donc épuisée et désespérée, ce qui a déclenché une ruée sans précédent de remorqueurs vers l’Europe en 2020. Plus, de 11000 migrants algériens ont fui vers l’Espagne au cours
des douze derniers mois, trois fois plus qu’en 2019, plus que jamais. Au moins 230 se sont noyés en haute mer, et 8 000 ont été interceptés et arrêtés par les garde-côtes, selon le ministère algérien de la Défense. «Nous, citoyens, en avons assez de toutes les promesses», s’est plaint le propriétaire d’un petit magasin de vêtements dans le quartier de Belouizdad à Alger, où Albert Camus, prix Nobel de littérature, a grandi. «Nous ne pouvons attendre aucune réforme de la vieille garde. Et donc l’Algérie est toujours à la recherche de la démocratie.
(Martin Gehlen – FrankfurterRundSchau)
Comprendre l’Algérie
Si proche et pourtant si loin: l’Algérie est plutôt méditerranéenne – et ainsi l’Europe pourrait le comprendre. Mais que ce soit l’Islam ou la France ou la boutique en libre-service de vieux hommes au coeur froid – l’Algérie, si proche en fait, nous est restée étrangère. Il est bon que l’essentiel de ce qui se fait en France aujourd’hui soit de rapprocher l’Algérie du monde. En France, la complexité est mieux véhiculée par la bande dessinée – «la bande dessinée». Jacques Ferrandez, né à Alger, a présenté l’illustration valable et sensible de la «période française» avec ses dix «Carnets d’Orient». Quiconque se détourne de tant d’images – puis de son «Alger La Noire», un thriller policier errant dans la non-période entre le régime colonial et l’indépendance en 1962.
Dans le comique «Azrayen» sur la kabylie du duo Lax et Giroud: un petit épisode de la guerre de libération dans les montagnes magiques de Kabylie se transforme en une épopée mélancolique.
Le cinéaste franco-algérien Rachid Bouchareb de Paris se met au travail dans «Indigènes» (allemand: «Days of Fame») et «Hors-La-Loi», où il développe la politisation, la résistance et la mort de jeunes Algériens entre 1943 et 1961 . Le semi-documentaire classique de Gillo Pontecorvo «La bataille d’Alger» appartient de toute façon à tous les foyers.
Oh, Camus? Le héros tragique de la tragédie algérienne ne doit pas être oublié. Lis? Non, regardez mieux: Viggo Mortensen dans David Delhoffens «Den Menschen so far». Mortensen n’a jamais été plus grand que dans ce film après « The Guest » de Camus.
Et ne pas oublier: Yasmina Khadra, l’ex-officier algérien émigré, qui dénonce la tragédie de l’Algérie moderne entre kleptocratie et islamisme dans des romans policiers hautement littéraires. Il écrit toujours sur l’Europe et l’Islam et tout.

Riposte internationale dénonce et condamne la répression du pouvoir algérien

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Déclaration

La nouvelle année 2021 s’ouvre en Algérie sur la répression dont le bilan est des plus lourds.

Après un an de mobilisation citoyenne massive et pacifique et un an de crise sanitaire, le régime n’a ménagé aucun effort, pandémie aidant, pour étouffer la contestation citoyenne par le verrouillage des médias publics et privés y compris la presse électronique, l’instrumentalisation sans précédent de la justice et l’emprisonnement de plus de 90 personnes pour des faits liés au Hirak.

Une trentaine de jeunes militants ont fait l’objet récemment d’une assignation devant le tribunal de Bejaia, accusés « d’attroupement non armé ». Walid Kechida, un jeune dessinateur de Constantine, vient d’être condamné à 3 ans de prison ferme.

Des militants en Kabylie sont convoqués devant la justice pour avoir organisé en 2016 un rassemblement à Bejaia en soutien au regretté détenu politique le médecin Kamel Eddine Fekhar, assassiné par la suite en prison.

La répression n’épargne plus personne y compris des syndicalistes et des journalistes.

A l’intérieur des prisons des détenus, pour faire valoir leurs droits et dénoncer les injustices qu’ils subissent, n’ont d’autres choix que de recourir à des grèves de la faim.

Fatima Boudouda kidnappée le 7 Janvier 2020, a rejoint deux autres femmes en prison. Les trois militantes (Fatima Ben Douda de Guelma, Namia Abdelkader de Tipaza et Dalila Touat de Mostaganem), arbitrairement arrêtées, croupissent actuellement à la prison de Koléa.

Une étudiante a été séquestrée et violentée au sein même du consulat algérien de Créteil 17 décembre 2020 pour avoir sollicité une aide sociale à la suite de la dégradation de sa situation sociale. L’affaire est entre les mains de la justice.

Dans la nouvelle Algérie de Abdelmadjid Tebboune, la police, gendarmerie et la justice sont instrumentalisées, comme au temps de Bouteflika pour mater l’opposition et réprimer les citoyens. En contrepartie, des généraux arrêtés et condamnés pour « complot contre l’État » sont libérés et acquittés par la justice militaire. Or ces officiers supérieurs de l’armée sont responsables de la crise politique que vit le pays depuis au moins 30 ans puisqu’un général, poursuivi en Suisse pour crime contre l’humanité, a été ministre de la défense pendant la décennie noire et que l’autre était chef des services de renseignements (DRS).

En l’absence du président désigné par le haut commandement de l’armée, la constitution révisée est adoptée par un simulacre de référendum constitutionnel le 01/11/2020. Pendant que la pandémie du covid 19 continue à faire des ravages dans le pays, les autorités procèdent à des rafles contre les militants et les acteurs de la société civile. Au lieu de chercher une sortie de crise et d’instaurer un climat d’apaisement, le régime, fidèle à ses pratiques dictatoriales, préfère le pourrissement ouvrant la voie dangereusement à un risque de dérive violente de la crise.

Riposte Internationale alerte l’opinion internationale de la grave dégradation de la situation des droits et libertés en Algérie, notamment depuis le référendum constitutionnel du 1er novembre dernier que les Algériens ont boycotté massivement. Nous appelons les organismes internationaux à faire pression sur les autorités algériennes pour qu’elles libèrent tous les détenus du hirak et qu’elles mettent en œuvre les conditions d’une transition politique tant réclamée par les citoyens depuis deux ans.

Paris, le 11 janvier 2021

Pour le Bureau Fédéral

Ali AIT DJOUDI

Président

بـــــــــــــــيـــــــــان

عام كامل من النضال السلمي الذي أبهر العالم وعام من الوباء الفتاك بقي النظام القمعي هو، هو، بل تطور إلى الأسوأ، إذ دس على الضمير وتجرد مما بقي فيه من الإنسانية، حيث إستغل الداء والوباء وحتى الهلاك في محاولة خنق وقطع أنفاس ثورة شعبه وذلك بتكميم الأفواه وغلق كل وسائل الإعلام السمعية والمرئية والمكتوبة وحتى الإلكترونية مستعملا في قمعه المحاكم المسيرة بالهاتف والمستجابة بالسمع والطاعة برمي في الزنازين المظلمة بأكثر من 90 مناضلا وحقوقيا ومواطنا بسيطا بتهم ذات صلة بالحراك الشعبي.

حوالي ثلاثين من الشبان المناضلين قد تم استدعائهم مؤخرا من طرف محكمة بجاية بتهمة التجمع الغير مسلح. وفي قسنطينة حكم على الرسام الشاب وليد كشيدة بـ 3 سنوات سجنا نافذة ظلما وتعسفا.

إن إلصاق التهم، فن يتحكم فيه النظام إلى أبعد الحدود، فيخرجه من العدم ومن الأعوام الفارطة الفانية، ففي منطقة القبائل تم استدعاء مجموعة من المناضلين بتهمة مناصرة المرحوم كمال الدين فخار سنة 2016 لما كان هذا الأخير في السجن قبل أن يتم إغتياله وهو أسير.

القمع لا يستثني أحدا حتى النقابيين والصحافيين.

لم يبقى لمعتقلي الرأي داخل السجون سوى الإضراب عن الطعام للتنديد بالظلم المسلط عليهم والمطالبة بحقوقهم الأساسية ولكن أمام النظام الأصم تبقى هذه الإستغاثة صرخة في واد.  

حتى النساء لم يفلتن من قمع النظام العسكري، فيوم 07 جانفي 2020، تم إختطاف فاطمة بودوكو ملتحقة بثلاث مناضلات مسجونات قبلها وهن: فاطمة بن دودة من قلمة ونعيمة عبد القادر من تيبازة ودليلة توات من مستغانم اللواتي يقبعن حاليا في سجن القليعة.

إن ظلم وحقرة النظام المستبد تمكنا من عبور البحر، ففي القنصلية الجزائرية بكرتاي (Créteil) في فرنسا، طالبة جزائرية تقدمت لتطلب مساعدة لحالتها المزرية ولتشتكي غبنها واهمة بأن هناك من يمد لها يد العون فعوض التكفل بمشاكلها تم إحتجازها وتعنيفها داخل حرمة مؤسسة وطنها. إن القضية حاليا بين يدي العدالة.

في الجزائر الجديدة لعبد المجيد تبون أصبح الدرك الوطني والشرطة والعدالة وسيلة تهديد وعقاب لكل مواطن معارض كما كان الحال أو أكثر من عهد بوتفليقة. أما الجنرالات المتهمة بالخيانة والمؤامرة والمحكوم عليها بأحكام ثقيلة تم تبرأتها في يوم واحد وأصبحوا أحرارا طلقاء.

ولا يخفى على أحد أن هؤلاء الضباط هم من تسببوا في خراب الوطن وإدخال الجزائر في أزمات متعددة وهذا طيلة الثلاثين سنة الأخيرة. ومن بينهم جنرال متابع في سويسرا في جريمة ضد الإنسانية وهو من كان وزيرا للدفاع الوطني في العشرية السوداء، والجنرال الثاني كان على رأس المخابرات المعروف « برب الجزائر ».

في غياب الرئيس المعين من طرف القيادة العسكرية تم تغيير الدستور المرفوض شعبيا يوم 01 نوفمبر 2020. وفي الوقت الذي كانت فيه جائحة كرونة تحصد الأرواح وترمي بالمواطنين على أسرة المستشفيات الشبيهة بالمقابر التي لا تشبه في شيء مستشفيات ألمانيا حيث يتداو سي تبون. في هذه الظروف المأسوية كانت السلطات القمعية تقوم بمداهمة المناضلين والناشطين للزج بهم في السجون عوض البحث عن مخرج لما يهدد البلاد والعباد. إن نظام العسكر التعسفي الذي بقي وفيا لتصرفاتها القمعية الديكتاتورية فضل الهروب إلى الامام تاركا الوضعية تتعفن أكثر فأكثر، فليشهد التاريخ أن هذا النظام فتح الباب واسعا لجميع الإنزلاقات والعنف التي يمكن أن تأدي بالوطن إلى ما لا يحمد عقباه.

إن منظمة التصدي الدولي تنذر وتنبه الرأي العام العالمي بأن الوضعية في غاية الخطورة، وحالة الوطن في تدهور مستمر فالحريات وحقوق الإنسان تغتصب يوميا وهي في تراجع مستمر منذ الإستفتاء عن الدستور المرفوض من الشعب يوم 01 نوفمبر 2020

إن منظمة التصدي الدولي تطلب بكل إلحاح من جميع المنظمات الدولية للضغط على السلطات الجزائرية لإطلاق سراح كل معتقلي الرأي وتهيئة الظروف اللازمة للمرحلة الإنتقالية التي يطالب بها الشعب منذ عامين كاملين.

باريس يوم 11 جانفي 2021

  عن المكتب الفيدرالي

الرئيس

     علي أيت جوادي

Communiqué

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Riposte Internationale suit avec inquiétude le procès de neufs militants convoqués à comparaitre demain  31 décembre 2020 devant le juge d’instruction du tribunal de Bejaia.
Les faits reprochés remontent  à 2016, lors d’un rassemblement de soutien à Kamel Eddine Fekhar, militant et médecin mozabite qui sera assassiné plus tard dans les Geôles du pouvoir miltaire Algérien.
Les militants convoqués sont accusés d’appartenance au  MAK. Quatre ans après, les autorités déterre un dossier classé contre des militants pacifiques pour les accuser de  « atteinte à l’intégrité de l’unité nationale ».
Riposte Internationale condamne ces actes ignobles à savoir l’instrumentalisation d’une justice aux ordres. RI appelle à l’arrêt de toute poursuite judiciaire à leur encontre et dénonce tout harcèlement judiciaire ou répressif contre les  militants pacifiques. 
Riposte Internationale s’engage aux côtés de tous les détenus politiques en Algérie.
Pris le 30 décembre 2020
Riposte Internationale

Pour le bureau Fédéral: Ali Ait Djoudi

La LADH réagit à la convocation des militants souverainistes kabyles

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Soutien à Fekhar et Bouhafs : 9 personnes devant le juge à Bejaia

Neuf personnes sont convoquées à comparaitre pour soutien à Kamel Eddine Fekhar et Bouhafs

La section de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme nous a fait parvenir ce communiqué sur l’affaire de neuf personnes appelées à comparaître demain jeudi devant le juge du tribunal de Bejaia.

Neufs personnes sont appelés à comparaitre le 31 décembre 2020 devant le juge d’instruction au tribunal de Bejaia pour des faits qui remontent à 2016.

Ces militants sont accusés d’avoir participé à un rassemblement pour la libération de Kamel Dine Fekhar et Slimane Bouhafs. Ils avaient été interpelés après le rassemblement devant la maison de la culture auditionnés puis relâchés, soupçonnés d’appartenance au MAK.

Cinq ans après, cette affaire ressurgit de nouveau. Ils sont accusés « d’atteinte à l’intégrité de l’unité nationale ».×

La LADDH sera présente au procès en signe de solidarité et appelle à l’arrêt de toute poursuite judiciaire à leur encontre et dénonce cette cabale judiciaire contre des militants pacifiques.

Bejaia le 28.12.2020

L’assassin, l’assassiné et décembre noir

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L’assassin, l’assassiné et décembre noir


Voici une des ironies de l’Histoire, de l’Histoire algérienne évidemment puisqu’il n’y a, à travers toute la planète, que ce pays mystérieux où l’Histoire joue des tours, de mauvais tours.


Poursuivi en 2011 par l’ONG internationale TRIAL, le général algérien Khaled Nezzar a échappé belle, après 2 jours d’audition, à la justice helvétique. L’ex ministre de la défense a été poursuivi pour torture et disparition forcée. Il faut dire que la junte d’Alger a mobilisé les grands moyens pour sauver le soldat Khaled, celui-là même qui a traité Bouteflika, après l’avoir intronisé au fauteuil de président par une fraude massive en 1999, de « moins mauvais candidat ».

En 2012, le TPF (trinunal pénal fédéral) déboute kahled Nezzar et le dossier sera rouvert en 2018 par le MPC (ministère public de la confédération) suisse.
Le sanguinaire Nezzar, les procès, il les connais très bien. En 2002, c’est la justice française qui s’est cassée la figure en laissant le général algérien filer lors de son procès contre Habib Souaidia qui l’a clairement mis en cause dans des assassinats de masse et des atrocités commises pendant la décennie noire. Cette même justice française a condamné en 2010 un autre général, chilien celui-là, en dépit de sa mort en 2006. Il s’agit du criminel Augosto Pinochet.


Lors du procès de 2002, Khaled Nezzar est accusateur ! Il a esté en justice Habib Souaidia, un ex agent des services algériens, qui a publié un pamphlet intitulé La Sale guerre où l’Armée algérienne est accusée de manipulation du terrorisme islamiste et d’exécutions extrajudiciaires. C’est lors de cette confrontation au sein de la 17ème Chambre du tribunal correctionnel de Paris que Hocine Ait Ahmed, disparu le 23 décembre 2015, prononça la fameuse phrase en face du Pinochet algérien  » entre vous et moi, il y a un fleuve de sang ».


En 2019 et suite à la contestation politique générale, les rendements de comptes au sein des clans qui gangrènent le haut commandement de l’Armée ont atteint leur paroxysme, c’est dans ce contexte que Khaled Nezzar, en retraite mais pas en retrait, a été cité dans un « complot ourdi » et condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle par le tribunal militaire de Blida. Le général-major déserteur, après avoir détourné des tonnes de millions de dollars au profit de ses rejetons affairistes, s’est barré en Espagne. Il a traité, son comparse le chef de l’Etat-major Gaid Salah, détenteur du pouvoir après la déchéance de Bouteflika, à travers des tweets (fait inédit dans les moeurs politique du serail algérien) de tête à « pois chiche ».


Gaid Salah est mort le 23 décembre 2019 après avoir intronisé, lui aussi un larbin de son patelin (il faut dire que le trio est d’origine chaouie) et comme un pied de nez à cette justice de son pays, Nezzar retourne en Algérie et « vide » son mandat d’arrêt international (expression utilisée uniquement par la presse algérienne au service de la même junte militaire) en l’absence même du président désigné !


Khaled Nezzar, celui-là même qui a ordonné de tirer sur la foule en octobre 88 et d’instaurer la terreur lors de ces évènements a été également l’architecte du coup d’État contre Chadli Benjedid en 92 après l’arrêt du processus électoral du 26 décembre 1991 remporté par le FIS. Dix ans d’une terrible guerre ont coûté 200 000 morts, 20 000 disparus et un million de déplacés.


Khaled Nezzar est ce que l’Histoire a retenu comme un DAF par excellence. Les DAF (déserteurs de l’Armée française) sont un groupe de sous-officiers algériens incorporés dans l’armée coloniale pendant la guerre de libération. En gros des collaborateurs (harkis) qui ont reçu l’ordre de quitter leurs postes pour « rejoindre » la révolution, pour l’infiltrer à vrai dire, et ainsi préparer la prise du pouvoir avec la complicité des Français qui s’apprêtaient à partir.


Selon Wikipedia :
Les déserteurs de l’armée française, souvent désignés sous l’acronyme : « DAF », sont des groupes de sous-officiers et d’officiers algériens, en majorité des descendants de notables, des caïds et des bachaghas ayant prêté allégeance à la France durant la colonisation de l’Algérie.
Ces officiers ou sous-officiers étaient issus soit des grandes écoles militaires françaises soit d’écoles de formation de sous-officiers soit du rang.


Ils ont déserté l’armée française entre 1956 et 1961, durant la guerre d’Algérie. Ils ont ensuite rejoint par vagues successives les bases de l’Armée de libération nationale (ALN) de l’armée des frontières situées derrière les frontières de Tunisie et du Maroc « .
Le coup était bien orchestré. Après avoir liquidé le cerveau de la révolution Abane Ramdane et que le CNRA a été phagocyté par les militaires de Boussouf, il n’y avait personne pour s’opposer à ces maquisards de la 25ème heure. Abane est liquidé, le MALG est né et le chemin était tout tracé pour que les embusqués de Oujda, à leur tête Boumedienne adossé au DAF, prennent les règnes du pouvoir au lendemain de l’independance.


« Selon la technique conçue par Roger Wybot, ancien agent supérieur du contre-espionnage français au sein du BCRA et l’un des créateurs de la DST, il a joué un rôle capital en infiltrant l’ALN de l’armée des frontières par ces agents recrutés au sein de la promotion, désignée parfois sous l’appellation de « promotion Lacoste », il leur procure un ascendant sur leurs adversaires au sein de l’ALN et les propulse au sommet de la hiérarchie :


« Les hommes que nous glissons dans le dispositif adverse, souvent à des postes subalternes, nous les aidons à conquérir progressivement de l’importance au sein de la rébellion. Nous leur permettons par exemple de passer des armes, de l’argent pour l’ALN. Leurs convois clandestins sont protégés par la DST alors que les transports d’armements d’autres chefs de l’ALN sont saisis. Avec notre accord, et la complicité de l’armée française, nos agents montent également des opérations bidon, de Tunis. Chaque fois, nous organisons tout nous-mêmes pour rendre le coup de main rebelle totalement crédible. Certains de ces agents doubles vont atteindre les plus hauts échelons dans l’état-major FLN/ALN. Il nous est arrivé de manipuler des chefs et des chefs adjoints de wilayas ».


Accueillis avec suspicion par les officiers de l’ALN, ces nouveaux déserteurs qui ont rallié tardivement l’ALN en 1960 appelés souvent les « DAF » ont réussi à gravir tous les échelons durant les premières années qui ont suivi l’indépendance de l’Algérie et ont pris progressivement des postes importants dans l’armée en restant dans l’ombre et les plus illustres des représentants des « DAF » les futurs généraux de l’ANP de l’Algérie indépendante, comme Khaled Nezzar, Larbi Belkheir, Mohamed Lamari et Mohammed Touati qui s’affirment peu à peu sous le règne de Chadli Bendjedid.


Une année après la proclamation d’indépendance, c’est la Kabylie entière qui subit les assauts de l’armée des frontières. 463 anciens maquisards sont exécutés sous les ordres du duo Ben Bella-Boumedienne lors de la rébellion du FFS. Nezzar était certainement dans les troupes.


Abane Ramdane est assassiné le 27 décembre 1957 au Maroc. Le déserteur Khaled Nezzar, devenu général-major rentre en Algérie le 11 décembre 2020, dans un avion présidentiel. Abane Ramdane voulait une République démocratique où le politique prime sur le militaire. 64 ans plus tard, les militaires se pavanent dans les couloirs du pouvoir en Algérie. Fin de l’histoire.


Ahviv Mekdam

KHALED NEZZAR DE RETOUR EN ALGÉRIE, QUE SE CACHE DERRIÈRE CET ÉVÉNEMENT ?

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Jeudi 10 Décembre, des Hommes en costume débarquent dans la demeure de Khaled Nezzar aux environs de 20 heures. 
Sofiane Nezzar, son fils resté à Alger, y vit seul depuis que Khaled Nezzar a quitté le pays au début du mois d’avril 2019 sur un vol régulier, et que son fils Lotfi a pris la fuite à bord d’un Yacht en direction de l’Espagne quelques jours avant un procès express qui les condamnera à 20 ans de prison ferme et qui verra les Généraux Mediene, Tartag et le chef de bande Saïd Bouteflika embastillés pour complot contre l’Etat.Une vengeance personnelle concoctée par Gaïd-Salah pour se débarrasser d’anciens « collègues » et « amis » gênants.

Sofiane Nezzar est donc embarqué vers un lieu inconnu. L’alerte est lancé parmi le peu d’amis qui lui restent sur Alger et qui osent encore le fréquenter depuis que ce dernier a diffusé des messages compromettants pour sa famille sur les réseaux sociaux.

Après un week-end tumultueux ou Sofiane Nezzar sera briefé par le DRS, il réapparaîtra vivant heureusement mais sous surveillance dans une résidence militaire des hauteurs d’Alger. Ce Kidnapping programmé de Sofiane Nezzar avait deux objectifs :
– Vider les lieux de la villa de Hydra afin de préparer le retour de Khaled Nezzar dans son campement habituel,- et demander à Sofiane Nezzar de se tenir tranquille en attendant une confrontation avec son père.
Ceci pour l’anecdote et en espérant éviter les drames habituels inhérents aux régimes politiques liberticides où l’injustice et les règlements de compte débouchent souvent sur des conclusions inexpliquées et dramatiques.

Bref !Mais les vraies questions demeurent celle-ci:  Comment et Pourquoi Khaled Nezzar a pu rentrer au pays librement alors qu’une peine de prison prononcée par contumace pèse encore sur sa personne ?
Quelle négociation a eu lieu et avec qui ?
Sa peine de prison et les charges qui pesaient contre lui ont elles été levées par le tribunal militaire de Blida ?
Au moment où le chef d’état désigné par la junte est toujours en convalescence forcée en Allemagne,
au moment où le chef d’Etat Major est hospitalisé à Genève,
au moment où une bonne partie du personnel de la Présidence dont son porte-parole ont disparu,
au moment où les défenseurs les plus zélés de Tebboune se sont soudainement tus sur les réseaux sociaux et où ses « Inconditionnelles » fans, ils et elles se reconnaîtront, sont allés jusqu’à effacer les traces de leurs soutiens,
au moment où des habitués de la Subvention publique du « Monde des Arts » de retourner leur veste retrouvent de la voix pour défendre un clan qui semble retrouver un second souffle,
au moment de la sortie publique de plusieurs voix du Hirak, ex-détenus politiques qui sont réapparus après de longs mois de silence malgré les menaces d’emprisonnement qui pèsent sur eux,
au moment où de nombreux membres de la Issaba sortent de prison ou voient leurs peines sensiblement diminuer,
au moment où des enfant gâtés du Régime avec un pied dans l’opposition et un pied aux Taggarins nous abreuvent d’initiatives politiques aux contours opaques,
il est légitime et impératif que le peuple sache les tenants et les aboutissants des négociations qui ont lieu actuellement entre acteurs politiques désignés de la scène nationales et un clan de l’Armée et pour quels objectifs ?

Il y a fort à parier que le sort du sinistre Zeghmati qu’on donnait comme potentiel successeur est désormais scellé.
Reste à savoir ce que va devenir Tebboune dont l’avenir politique dépendra de son retour en Algérie avant le 31 decembre 2020, date limite avant laquelle il doit promulguer la constitution et signer la loi de finances. 
Dans le cas contraire, l’article 102 et une nouvelle période de transition viendront à la rescousse d’un Régime et d’une junte qui n’ont aucune envie de délivrer le pays à un pouvoir civil, encore moins envie de démocratiser la vie politique.
Une junte dont l’unique ambition demeure la perpétuation du Système avec pour carburant la rente pétrolière et le ralliement d’une partie de la classe politique dite d’opposition radicale pour un scénario récidiviste dont l’aboutissement demeure l’assujettissement de la société à une feuille de route décidé aux Taggarins.

Entre les integristes de Londre, de Genève et de paris à la solde du Qatar et de Erdogan qui veulent récupérer la Hirak et une junte militaire qui ne veut rien lâcher, mais tous deux prêts à toutes les compromissions, une chose est sûre, La Révolution Démocratique est menacée !
À suivre…

Auteur: Sofiane Benyounes, militant politique.

Le boucher du Printemps noir est mort

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Yazid Zerhouni, ministre de l’intérieur de Bouteflika lors des évènements tragiques du Printemps noir 2001, est mort sur son lit d’hôpital militaire à Alger. AKAL s’incline à l’occasion devant la mémoire des 128 martyrs de ces évènements et dont le responsable algérien s’est rendu coupable. Il faut rappeler que le Printemps noir, qui s’est déroulé sur trois ans en Kabylie, a été déclenché par l’assassinat du jeune lycéen Guermah Massinissa dans une brigade de gendarmerie à At Dwala. Le ministre de l’intérieur de la régence d’Alger de l’époque a qualifié le brillant élève de « voyou » sur la télévision algérienne. Déclaration insupportable et provocatrice pour le peuple kabyle qui est descendu dans la rue en masse pour réclamer justice et demander le départ du corps de la gendarmerie algérienne de tout le territoire kabyle. 128 autres citoyens ont été abttus, et des milliers de manifestants ont été handicapés à vie, par des armes de guerre sous les ordres de Yazid Zerhouni et de Ali Benflis qui était chef de gouvernement à l’époque. Depuis cette date, aucun responsable politique ou militaire algérien impliqué dans ce crime d’État n’a été jugé à ce jour et les victimes réclament toujours justice. Benflis et Bouteflika sont toujours vivants et libres. Zerhouni est parti sans être inquiété. Et ce sera probablement la même chose pour les autres. AKAL considère que l’Histoire a jugé le criminel sanguinaire du peuple kabyle en lui réservant sa poubelle tandis que nos martyrs ont rejoint déjà le firmament de l’honneur et de la gloire. Seul un État kabyle jugera les meurtriers et les oppresseurs du peuple kabyle.

Gloire aux martyrs du Printemps noir

Vive la Kabylie libre et fraternelle Ulac smah, ulac

Pour AKAL Le porte-parole Ahviv Mekdam


DÉCLARATION.

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Depuis 1830, le peuple algérien n’a cessé de réclamer la liberté et de s’insurger contre la soumission et la domination coloniale.
L’histoire de l’Algérie est marquée par des dates décisives et fortes, tout autant que le 8 mai 45, le 1 novembre 1954, le 20 août 1955, 1956, le 11 décembre 1960 fut un tournant décisif dans la lutte du peuple Algérien pour retrouver sa souveraineté.
À quelques jours, de la date à laquelle l’ONU (organisation des nations unies) devait étudier la question algérienne, en assemblée générale, le peuple algérien est sorti manifester massivement d’une façon pacifique et spontanée pour dire clairement  » Non à l’agenda du général de Gaulle  »,  » Non à l’Algérie française  ».
Les Algériennes et les Algériens ont ainsi réitéré leur confiance au Front de Libération Nationale (FLN) et au Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA). Ces événements furent décisifs dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie. Le projet de la troisième voie fut abandonné, de Gaulle se voyait contraint à négocier avec le GPRA et l’Organisation des Nations unies (ONU) à voter, le 19/12/1960, la résolution 1573 (XV) reconnaissant au peuple algérien son droit « à la libre détermination et à l’indépendance ».
Après plusieurs années de luttes et de sacrifices, l’indépendance est enfin arrachée, le 5 juillet 1962. Elle est aussitôt confisquée, par le groupe d’Oujda, en usant de la ruse et de la violence et en s’érigeant en un système dictatorial antinational.
Néanmoins, le peuple algérien ne s’est jamais résigné et a continué à exiger un changement radical de ce système. Depuis, il se bat pour l’instauration d’un Etat de droit, civil et démocratique, pour le respect des droits Humains tel que nos valeureux martyrs l’ont projeté dans la plateforme de la Soummam le 20 août 1956.
De génération en génération, la flamme de la lutte pour une Algérie nouvelle, libre, démocratique et plurielle, n’a cessé d’animer le cœur des Algériennes et Algériens. Leur volonté d’en finir à jamais avec ce système dictatorial n’a jamais faibli. Et en février 2019, ils se soulèvent massivement comme un seul homme d’une manière durable et pacifique pour exiger le départ du régime militaire et l’instauration totale et entière de la souveraineté populaire et sur les instruments de l’Etat ses institutions et les ressources du pays.
Face à la pression populaire, le régime reste figé, il recourt à la répression et aux condamnations arbitraires pour étouffer les voix conscientes et discordantes qui réclament le changement.
Il s’enfonce dans sa logique autoritaire sans tenir compte des revendications légitimes du peuple et opère un réaménagement de façade soldé par la désignation d’un apparatchik du système à la tête de l’Etat au cours d’un simulacre électoral organisé le 12 décembre 2019.
En l’absence de toute légitimité, le régime comme à son habitude, fait appel à la ruse et aux coups de force répétés pour se maintenir au pouvoir et cherche à normaliser la vie publique et politique en orchestrant un autre simulacre le 1er novembre 2020.Il faut rappeler que l’Algérie a ratifié de nombreux traités et conventions internationales relatifs au respect des droits humains, à la liberté d’expression, de la presse, de conscience, d’organisation et de manifestation. Mais le pouvoir continue de piétiner les droits humains et les textes internationaux. Pis encore, il viole les lois qu’il a lui-même promulguées de son propre gré. Aujourd’hui, notre pays s’apprête à fêter la journée internationale des droits de l’homme le 10 décembre dans une ambiance caractérisée par la répression, la restriction des libertés fondamentales, la fermeture des champs politique et médiatique, les harcèlements policiers et judiciaires à l’encontre des journalistes et des militants du processus révolutionnaire condamnés injustement et très souvent à de lourdes peines.
Malgré la répression et les mascarades, et durant presque deux ans de dissidence populaire pacifique et nationale, le peuple reste mobilisé et plus que jamais déterminé à aller au bout de sa révolution et consacrer définitivement la démocratie. La section FFS France-Nord, fidèle au combat démocratique engagé par le peuple algérien,- condamne avec force la répression dont, sont victimes les militants du processus révolutionnaire et réclame l’arrêt de la répression, la libération des détenus politiques et d’opinion, la levée des restrictions à l’exercice politique et à l’organisation de la société et le respect des droits humains,- réaffirme son engagement effectif au sein du Hirak pour le départ complet du système et l’instauration d’un État de droit démocratique et social,- réitère sa détermination à poursuivre la lutte pacifique pour une rupture radicale et définitive avec le système actuel par l’ouverture d’une transition démocratique indépendante du pouvoir et l’élection libre et transparente d’une assemblée nationale constituante souveraine à même de consacrer l’avènement d’une nouvelle République, démocratique, plurielle, égalitaire et sociale.
Paris le 12-12-2020
P/Bureau de section FFS France Nord.

DÉCLARATION

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Fidèles aux fondements et aux idéaux du Front des Forces Socialistes, fondé le 29 septembre 1963 contre la confiscation de la révolution par le groupe d’Oujda, les coups d’État et les coups de force contre le GPRA et l’Assemblée nationale constituante et contre l’autoritarisme du Parti unique, militant pour la démocratie, la justice sociale, la liberté et les pluralismes, nous continuerons à défendre avec force et abnégation l’option stratégique d’une rupture radicale avec le régime militaire hérité de l’armée des frontières. Nous ne tolérons aucune compromission !
L’engagement plein et entier des militant-e-s et sympathisant-e-s du FFS aux côtés des Algérien-ne-s dans les quatre coins du pays et partout dans l’immigration, dans le processus révolutionnaire du 22 février 2019- le Hirak- Tagrawla- réaffirme avec force l’attachement de la base militante au changement radical, pacifique et démocratique du système de gouvernance. 
Nous sommes une partie prenante de la révolution du sourire, sans aucun esprit paternaliste. La dissidence nationale en cours a pour finalité le recouvrement de la citoyenneté et de la souveraineté totale du peuple algérien sur les institutions, les richesses et les ressources, la refondation de l’État sur des bases démocratiques, chers souhaits des regrettés Hocine AIT AHMED, Belaid AIT MEDRI, Abdelhafidh YAHA, Hachemi NAIT DJOUDI, Ali MECILI, Medjber MAROUF, Mbarek MAHIOU, Rabah ISSAT et tous les militant-e-s qui ont donné leurs vies pour le combat démocratique en Algérie depuis 1963. 
Nous ne nous inscrivons nullement dans les agendas électoraux du système, ni dans ses schémas de réaménagement de façade et de recomposition clanique visant à normaliser la vie publique, institutionnelle et politique de notre pays. Nous nous démarquons totalement des luttes claniques fratricides au sein de l’appareil du pouvoir et de tous les clans le composant. Nous refusons et rejetons les fausses solutions, les illusions et les faux débats. 
Nous, signataires de cette déclaration, demeurons convaincus que la solution à la crise multidimensionnelle que vit notre pays doit être globale et pérenne, résultat d’un compromis historique, politique et social entre, d’une part, toutes les sensibilités composant le paysage politique algérien et, d’autre part, les véritables détenteurs du pouvoir, en vue de négocier les modalités de leur départ et le transfert des pouvoirs vers les instances de la transition puis vers les représentants légitimes du peuple. 
Le temps et les expériences du passé nous ont appris que les discours et les propositions des décideurs ne sont qu’un trompe-l’œil visant à berner l’opinion publique et l’opposition démocratique dans la perspective de renouveler leur clientèle afin de se maintenir aux commandes du pays contre la volonté populaire. Ayant déjà boycotté et rejeté dans le fond et dans la forme la mascarade présidentielle organisée par le système le 12 décembre 2019, puis le référendum sur la révision constitutionnelle perpétré le 1er novembre 2020, nous continuerons, dans les conditions actuelles, sous ce régime autoritaire, corrompu et répressif, à illégitimer son agenda électoral, à compter des élections législatives prochaines. 
Nous affirmons aussi notre détermination à aller au bout de notre combat, pour en découdre pacifiquement  avec la dictature militaire en place depuis 1962 et consacrer définitivement un État civil, de droit démocratique et social par l’amorce d’une transition véritable accompagnée d’un processus constituant souverain, prélude à l’avènement de la deuxième République.
Vive la révolution du peuple algérien.Algérie le 09 décembre 2020
Liste des premiers signataires :1. Dr Ahmed DJEDDAI, ancien 1er secrétaire national du FFS, (Algérie)2. Nabila SMAIL, Avocate membre du CN du FFS, (Algérie)3. Mohammed Idir YACOUB, Architecte, militant du FFS (France)4. Lounas KACI militant pour Tamazight, militant du FFS (Canada)5. Malek SADALI, militant, ancien député FFS, (Algérie)6. Jugurtha ABBOU, écrivain, membre du CN du FFS, (Algérie)7. Besma CHIKOU enseignante, syndicaliste, militante du FFS, (Algérie)8. Belkacem AMAROUCHE, membre du CN, ancien député FFS (Belgique)9. Hmimi BOUIDER, militant du RAJ, militant du FFS, (Algérie)10. Nourdine BERKAINE, avocat membre du CN du FFS, (Algérie)11. Youcef OUBLLIL, ancien militant 63, (Algérie)12. Cherif MELBOUCI, militant du FFS, (Algérie)13. Nouara GANA militante pour la démocratie, membre du Hirak, (Algérie)14. Rabie AKHRIB, militant de la démocratie, militant du FFS, (Algérie)15. Nourdine AIT YEHYATEN, architecte, militant du FFS (Algérie)16. Boualam MIMOUNI, Architecte, militant du FFS, (Algérie)17. Ramdane TAHANOUST, syndicaliste, militant du FFS, (Algérie)18. Kamel CHAOUCHE, journaliste Écrivain, (France)19. Farid BENBELKACEM, PES à la retraite, militant du FFS (Algérie)20. Mohamed DEKKICHE ancien 63, ancien membre du comité directeur du CN du FFS, (Algérie)21. Youcef SAHLI, avocat, membre du CN du FFS, (Algérie)22. Chouaib ZOGHMAR, Médecin, militant du FFS (Algérie)23. Hocine LARGUET, Dr en sciences politiques, militant du FFS (Algérie)24. Ramdane BOUAFIA, ancien militant 63, (France)25. Imad TEHARBIT, enseignant, militant du FFS (Algérie)26. Mehdi BELGHERBI militant de LADDH, militant du FFS, (Algérie)27. Latif CHIBANE, militant des droits de la personne (Canada)28. Adel BOUCHERGUINE, journaliste, militant du FFS, (France)29. Amirouche KAMOUR, militant du FFS, (Algérie)30. Youcef OUARAB, militant du FFS, (Algérie)31. Chouaib CHEURFA, enseignant, militant du FFS (Algérie)32. Djafaf KHADIR, médecin, militant du FFS, (France) 33. Dr Fayçal ADIB militant démocrate, ancien du FFS, (Algérie)34. Mohammed KAIDI, enseignant, militant pour la démocratie (Suède)35. Hamid CHEBLI, cadre Manager, militant du FFS, (France)36. Toufik GALEZE, militant du FFS, (France)37. Mustapha LÂRICHE, universitaire, militant du FFS (Algérie)38. Arab AZZI, ancien député FFS, (France)39. Smail LAMROUS, ancien cadre du FFS, (Algérie)40. Nadia Mokrani, militante associative, membre du Hirak, (France)41. Hachimi ARAV militant politique, ancien du FFS, (Algérie)42. Lyes GHIDOU, étudiant, militant du FFS, (France)43. Nabil NEDJADI, enseignant, militant du FFS, (Algérie)44. Ferhat AOUAGHZENE, militant du FFS, (France)45. Sonia AIT AHMED journaliste, animatrice radio (USA)46. Mohand Said OULD OULHAD, ex membre du CN du FFS, (Algérie)47. Hand DJAOUK militant démocrate, ancien FFS, (France)48. Youcef NAIT MOUACHE, artiste, (Algérie)49. Kamel MAMAAR, militant des droits humains, militant du FFS (Algérie)50. Salah MOHAMED, membre du CN du FFS, (Algérie)51.  Fatima TEGAOUA, militante politique, (France)52. Ouali OULD MATOUK militant pour la démocratie, ancien du FFS, (Algérie)53. Cherif AL KADHI, enseignant, militant politique, ancien du FFS, (France)54. Arezki OULD OULHADJ militant politique, ancien du FFS, (Algérie)55. Kaci DJEBAR, membre du CN du FFS, (France)56. Boubekeur AIT BENALI, blogueur, (France)57. Lynda TAALBA, enseignante, militante politique, (Algérie)58. Boudjema ATBATA, militant du FFS, (Algérie)59. Saad BELHADDAD, militant du FFS, (Algérie)60. Madjid KADI, ancien maire FFS, (Algérie)61. Hocine GUIDDIR, militant du FFS, (Algérie)62. Mohand CHIKHI, ex membre du comité directeur, ancien membre du CN du FFS, (Algérie)63. Madjid KHETTAR, journaliste militant du FFS (USA),64. Hacene BOUDJEMA, ancien Cadre du FFS, Co-Fondateur du CAMAN (France),65. Akli KHERMANE, militant du FFS, (Algérie)66. Belkacem ZEGHOUD, militant du FFS, (Algérie)67. Salem AIT YOUCEF, Dr en droit, militant politique, (Algérie)68. Mohammed OUAMRANE, enseignant universitaire, militant pour la démocratie, (Algérie)69. Nordine KHEDDOUCI, militant du FFS, (Algérie)70. Mohand TUGROUDJA, militant du FFS, (Algérie)71. Abdelaziz MEKHNECHE, militant du FFS, (Algérie)72. Salah BEN ABDESSELAM, militant du FFS, (Algérie)73. Cherif ALLANE, militant du FFS (Algérie)74. Slimane MOKRANE, militant FFS (Algérie)75. Yacine TAIBI, militant du FFS (Algérie)76.  Sami CHERAT, militant associatif (Algérie)

AHMED_OUMERI Robin des bois Kabyle 1911-1947

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Le Martyr  Ahmed Oumeri, rebelle et ‘’ bandit d’honneur ‘’ du Djurdjura, comme le désigne le régime colonial,  lâchement assassiné  par l’un de ses meilleurs amis Ali O…dans un traquenard tendu par l’administration coloniale française.En tuant Oumeri devant un plat de couscous, Ali O… avait souillé la plus noble des traditions. ‘‘ Le respect du sel ”. C’est le plus méprisable des crimes. Aucune excuse ne peut justifier un tel acte, car “ le sel est sacré ”.
Ahmed Belaïd de son vrai nom, alias Oumeri, orthographié parfois avec la prononciation kabyle : H’mdh U’meri, est un célèbre hors-la-loi, une sorte de ‘‘ Robin des bois ’’ du Djurdjura, qui a pris le maquis au début des années 1940. D’abord seul dans un premier temps, puis avec d’autres compagnons. Son histoire sujet d’une tradition orale, devenu plus tard un héros justicier hors-la-loi dans la culture populaire de Kabylie. Défenseur avec ses nombreux compagnons des pauvres et des opprimés, clément envers les faibles, mais impitoyable avec ses ennemis. Il détroussait les riches au profit des pauvres. il ridiculisa plusieurs fois l’administration coloniale qui s’est lancé à sa recherche pendant six années (1941-1947). Il fait mieux : il tua définitivement dans le coeur des siens cette peur des gendarmes née au lendemain de la défaite de l’insurrection de Cheikh El Mokrani en 1871, car bientôt, ce furent ces mêmes gendarmes  qui eurent peur de lui. Il constituera un groupe armé dont il fut le chef avec qui il sillonnera les montagnes du Djurdjura et sera à l’origine de plusieurs attaques ciblant la gendarmerie et les colons, Il en tua d’ailleurs quelques-uns et en blessa d’autres, préparant ainsi le lit de la futur insurrection (1er novembre 1954) à laquelle il n’assistera pas. Tué en 1947, la même année où Krim Belkacem a pris le maquis, ce dernier recherché aussi par l’administration coloniale pour le meurtre d’un garde-champêtre. Les historiens évoquent des contacts qui ont été entrepris entre Krim et Oumeri deux semaines avant sa mort pour s’organiser et constituer des cellules clandestines.Sa légende fascinera plus tard les futurs colonels de l’Armée de libération nationale (ALN) de la willaya III (actuelle Kabylie), entre-autre, Amar Ouamrane, Amirouche Aït Hamouda, Mohand Oulhadj, Mohammedi Saïd et beaucoup d’autres.Pour comprendre le caractère rebelle de cet homme et les raisons qu’ils l’ont poussé a rentrer dans la rébellion, qui n’est pas tout à fait un hasard, il faut remonter jusqu’aux années de grandes insurrections menées en Kabylie par Lalla Fadhma N’Soummer (1851) et Cheikh El Mokrani (1871), contre les compagnes de l’armée française qui se sont soldées au profit de la France coloniale, par des grandes expropriations terriennes et par des déportations des résistants dans les bagnes, notamment à Cayenne et en Nouvelle Calédonie.
Ahmed Oumeri, né au coeur des monts du Djurdjura, en 1911 à Aït Djemaa (adhrum n’ Ath Amar), commune de Aït Bouaddou, région des Ouadhias qui a connu ce phénomène de ‘‘ banditisme d’honneur ’’ dans les années 1940 jusqu’au déclenchement de la Révolution de 1954.Issu d’une famille de condition très modeste, déchue et déclassée par le pouvoir colonial en raison de sa résistance à l’occupant français. N’ayant ni terre à labourer ni bête à faire paître et qui avait perdu 7 des siens dans la lutte contre la conquête française. Le village d’Aït Bouaddou d’où il est issu, ses habitants prirent une part active lors des insurrections contre l’armée françaises : en 1851 aux cotés des troupes commandés par la résistante Lalla Fadhma N’Soummer – la population a été poussée à se retrancher dans les hautes montagnes après avoir subi beaucoup de pertes, décimés et expropriés de leurs rares terres fertiles. Après avoir passé beaucoup d’années en montagne dans le froid et la neige, ils ont décidé de descendre vers les plaines pour reprendre des forces et participer à l’insurrection de 1871 sous la conduite de cheikh El Mokrani. Il y a eu beaucoup de morts parmi eux et plusieurs déportations. La famille d’Oumeri avait subi aussi la même chose, sept (7) guerriers des Ath Hammou, ancêtres d’Oumeri furent exécutés par les soldats du général Lerez qui commandait le 5e RTA. Et depuis ce fait d’arme, qu’un adage est né pour traverser les années et les générations dont celle d’Oumeri et parvenir jusqu’à nous :  « W’i bghan ad yissin xellu, adhimuqel s-afrag n Ath-Hemmu », traduction : « celui qui veut reconnaître la signification de l’extermination, qu’il regarde vers les Aït-Hammou »La mémoire collective de la résistance très ancienne : répercussions psychologiques traumatisantes des rudes épreuves de cette période, particulièrement sanglante de notre histoire, sur les populations, se sont donc transmises par la tradition orale de génération en génération. Le petit Ahmed grandit au milieu de cette hostilité constante du milieu social et naturel qui forgera par la suite, son caractère rebelle, son amour de la justice et de liberté, mais surtout son courage hors pair qui le poussa plus tard à prendre le maquis à partir de 1941. Les inégalités et les exactions de l’administration française, appuyée et soutenue par les supplétifs qui travaillaient pour le compte de la France coloniale l’ont révolté. Ahmed Oumeri est un peu dans la continuité de résistance de ses ancêtres.
Il émigra très jeune en France que son père l’a envoyé  pour subvenir aux besoins de la famille. Peu après la seconde guerre mondiale éclate en 1939, la France tombe sous les griffes du nazisme, les algériens sont mobilisés en masse et de force puis expédiés au front, parmi eux le jeune Ahmed Oumeri, il avait 28 ans, il se retrouva à Sedan en 1940, à la frontière franco-belge… Prenant conscience que ce combat contre les allemands qui se déroule loin de chez lui n’était pas le sien et qu’il devrait se faire chez lui, dans son pays contre l’occupant français..il finit par déserter et c’est là que commence sa vie de rebelle.Dans le désordre qui fait suite à la défaite de la France face aux allemands, il échangea sa tenue militaire contre des vêtements civils et prit la direction de Paris en évitant soigneusement la route. À Paris dans le quartier de Barbès il est prit en charge par des émigrés de sa région qu’ils l’ont aidé a regagner son pays. À son arrivé à Alger il se fait arrêter puis emprisonné à la cadence de Belfort à Alger (actuelle prison El Harrach). En janvier 1941 il est parmi les insurgés de la mutinerie qui se solda dans un bain de sang avec des dizaines de morts parmi les mutins. Sa déception fut des plus vives quand, le jour même de la révolte carcérale, Messali Hadj en prison depuis quelques mois appela les mutins au calme… et à se rendre !. Il réussit sa tentative d’évasion quelques mois après et opta aussitôt pour le maquis, il est mis hors-la-loi, il se réfugie dans le bois du Djurdjura et dés lors, il a été recherché. Il choisi un surnom de hors-la-loi : ‘‘ Oumeri ’’ pour ne pas exposer sa famille est ses proches face aux représailles de l’administration coloniale. La légende d’un ‘‘ Robin des bois ’’ du Djurdjura, naquit ainsi.Il a vu les exactions, les maladies et la misère après la Seconde Guerre mondiale….des personnes qui vivent d’herbes et de racines dont la tige de chardon constitue la base de l’alimentation. Un peuple qui assiste impuissant à la mort de ses enfants. Cinq enfants sont morts pour avoir mangé des racines vénéneuses. Des enfants en loques disputer à des chiens le contenu d’une poubelle. Tout ce spectacle de misère l’a révolté, il s’est donc rangé du côté des populations démunies sans s’attaquer directement dans un premier temps à l’administration française, mais aux supplétifs et ses riches serviteurs zélés : les caïds, commis d’Etat qui encaissaient les impôts (thavezth) et aux intérêts de l’administration coloniale. Il rançonne les passagers des autocars en leur demandant de crier « Vive l’indépendance ! », on raconte qu’il laisse toujours un quart de la somme d’argent aux personnes qu’il détroussait pour qu’ils retournent pas chez elles sans argent, mais impitoyable avec  les nantis, enlève aux uns, donne aux autres, les nécessiteux  et les vengeait lorsqu’ils sont persécutés par leurs propres frères agents de l’autorité coloniale. Il est décrit comme hors-la-loi par les autorités françaises et pourchassé comme tel. Peu de temps après il a été rejoint par un autre rebelle qui a fait sa connaissance à Barbès (Paris), son ami Hadj Ali Mohand Ath Rezki, tête brûlée qui deviendra plus tard son fidèle lieutenant…ce dernier purgea en France une peine de un an de prison pour détention illégale d’arme à feu et troubles à l’ordre public dans une salle de cinéma parisienne quand il a vu un film de propagande coloniale de Jean Renoir, ‘‘ Le Bled ’’, réalisé en 1929, montrant des femmes kabyles danser pour les colons, il a pris son pistolet et a tiré sur l’écran !, suscitant une panique générale dans la salle…Cette scène troublante l’a trouvé insupportable. À son retour en Kabylie il rentre aussitôt en contact avec Oumeri et ils décident ensemble de constituer un groupe composé pour la plupart de têtes brulées. Ce groupe s’attaque en 1942 à la maternité des Ouadhias pour prendre des draps, des serviettes et des objets qu’ils ont redistribué aux populations pauvres. Ils ont attaqué le dock de Mechtras où les denrées alimentaires étaient stockées par l’administration coloniale, pour les redistribuer à une population affamée. Ils se sont aussi attaqués à un camion en 1945 pour délester les gros riches de leur argent qui venaient acheter des bovins et le redistribuer à une partie de la population. Un beau matin des gendarmes lui entendirent une embuscade. Prévenu par un berger (un de ses informateurs) Oumeri et son groupe ils les ont pris à revers « C’est moi que vous cherchez? Je suis bien Oumeri ! » disait-il aux gendarmes. Un agent des gendarmes, un kabyle , parlemente avec le hors-la-loi, Oumeri l’interpella « …chien couchant, arrête de faire du zèle… ». Les gendarmes battirent en retraite, leur embuscade a essuyé un cuisant échec, deux de leurs  coéquipiers sont tombés sous les balles d’Oumeri. On raconte que ce groupe, de plus en plus important, avertissait ces agents de la France (caïds et les commis d’Etat) et les sommait de ne plus recommencer à spolier leurs frères et en cas de récidive ils seront exécutés. Les multiples actions, les gendarmes qu’ils ont désarmés, les bureaux de collecte des impôts braqués, les policiers ridiculisés, la peur change de camp, elle s’installa dans les cœurs des services d’ordre de l’administration coloniale. Les caïds véreux, les exploiteurs du peuple modifièrent leurs habitudes et restèrent constamment sur leur garde. La nuit ils ne dormaient que d’un œil, le jour ils s’éloignent guère du village et circulent toujours accompagnés d’escorte. Oumeri et son groupe juraient au nom de leurs ancêtres et promettaient aux populations que les temps de ‘‘ thamhak’ranith ” (la ‘‘ hogra ” = mépris, injustice, oppression) sont désormais révolus.Le préfet de Tizi Ouzou étant malmené par les histoires d’Oumeri et craignant de voir sa rébellion faire tache d’huile au sein de la population, il saisissait les maires et les brigades dans la région des Ouadhias pour couper le contact entre le groupe d’Oumeri et les populations afin d’éviter de donner des idées libératrices. Ils étaient recherchés par l’administration qui a mobilisé tout le corps de gendarmerie de la région lancée à leurs trousses. L’administration ne s’est pas contenté de la chasse à l’homme et son groupe. On lui collait quelquefois des méfaits qu’il n’a pas commis, elle montait de toutes pièces des scénarios pour le discréditer : Quelqu’un a volé les bœufs de transhumance et ils ont endossé le vol Ahmed Oumeri. Ce dernier a arrêté celui qui l’avait fait et il l’a dénoncé au village. Des personnes ont été détroussées par des individus se revendiquant du groupe d’Oumeri, démasqués et arrêté par ses hommes qui ont révélé leurs identités à leurs victimes. La presse de l’époque acquise à la propagande colonialiste était aussi dernière plusieurs manipulations sur Ahmed Oumeri pour désinformer l’opinion publique. Bien au contraire, pour les petites gens, Oumeri s’acheminait inexorablement vers la légende en dépit des allégations généralement semées par le système en place.
Au sommet de sa popularité de justicier hors-la-loi, il sera approché en janvier 1947 par les futurs leaders de la Révolution qui militaient dans le PPA (Parti du peuple algérien) dont Krim Belkacem qui a déjà pris le maquis et qui voulait le récupérer et l’intégrer dans l’Organisation secrète, (O.S.). Mais Oumeri est un bandit d’honneur qui agit comme un électron libre… toujours en colère contre Messali, cette colère qu’il gardait encore au fond de son cœur de se souvenir de mutinerie de la prison de Belfort (Alger) ravive son refus de se soumettre à aucune autorité émanant d’un leader d’un quelconque parti. Viscéralement anti ‘‘ zaaïmisme ’’ (culte du chef,…de la personnalité), Oumeri n’a jamais adhéré à aucun parti. Cela lui a permis d’agir librement sans se conformer à des idées partisanes et sans être régi par l’éthique d’un combat politique. 
Trahison et assassinat.Oumeri très méfiant, il prenait toutes les précautions pour ne pas se faire prendre et obnubilé par la traîtrise, se redoutait d’être assassiné un jour, avait même demandé à un de ses amis dont il lui fait confiance, Mohand Akli Hamidi d’épouser sa femme au cas où il sera pris. Un complot se tramait déjà depuis un certain temps dans les locaux de l’administration coloniale qui a identifié le véritable nom de ce hors-la-loi en janvier 1947 : aux nom de Ahmed Belaïd, alias Oumeri, du hameau Aït Bouaddou . L’administration qui s’est lancée à sa recherche depuis 6 ans en mobilisant tous les effectifs de la gendarmerie de la région des Ouadhias n’a pas réussi a mettre la main sur lui. L’insaisissable hors-la-loi qui vivait caché dans la foret du Djurdjura…leur donné du fil à retordre. L’autorité coloniale a essayé toutes les combines pour éloigner le peuple du bandit d’honneur et son groupe sans résultat, jusqu’au jour où un commissaire de police a mis la main sur un de ses meilleurs amis, Ali O…Pendant les trois jours qu’il passa au commissariat dans le secret total, en compagnie des inspecteurs et leurs commissaires, ils l’ont travaillé minutieusement pour le ‘‘ retourner ’’ contre son ami Ahmed Oumeri et son lieutenant Hadj Mohand Ali Ath Rezki. Les inspecteur demandent à Ali O… d’inviter un jour les deux hors-la-loi à un banquet nocturne qu’il organisera chez lui. Ali O… accepte le traquenard élaboré par les commissaires de police, tuer Oumeri et son lieutenant Hadj Mohand Ali. Le jour ‘‘J ’’ de la trahison arrive, il les invite dans sa maison dans le hameau d’Iaâzounen, Oumeri (malgré sa méfiance) et son lieutenant  Hadj Mohand Ali se doutent de rien et s’installent en toute confiance dans la maison de leur ami et compagnon d’arme.  Hadj Mohand Ali Ath Rezki très confiant accroche son fusil à un mur mais Oumeri comme il est très méfiant garde toujours son arme sur lui qu’elle ne le quitte jamais. Ali O..revient quelques minutes après avec un grand plat de couscous préparé la veille par la femme de son frère, sous lequel il tenait un revolver balle au canon. Il pousse la porte d’un coup de pied…Ali O… s’approche des deux invités et au moment où il commence à s’incliner pour déposer le plat de couscous, il pressa sur la détente de son arme en direction de Hadj Mohand Ali Ath Rezki, qui fut tué sur le coup. Oumeri malgré cette insoupçonnée trahison, saisit son pistolet semi-automatique et tire sur Ali O… qu’il le rate de plus près… Au coeur de l’action un autre complice de Ali O…surgit de nulle part, muni d’un fusil de chasse fit feu sur Oumeri qui le blesse gravement, prit appui sur le mur, Oumeri retourna son arme contre l’agresseur et lui brisa le bras, Ali O…à la rescousse de son complice blessé, pointe son arme sur Oumeri et vida son chargeur dans sa poitrine, Oumeri succomba à ses blessures, juste avant l’arrivée des policiers et gendarmes qui ont planifié ce guet-apens avec la complicité de Ali O…La maison d’Ali O…fut envahie par la foule, attirée par les détonations. Oumeri avait la main droite sur le couscous, Hadj Mohand Ali Ath Rezki était allongé sur le dos, ses pieds contre le plat de couscous. Les personnes regardèrent la scène en silence, la mine méprisante, elles se retirèrent.En tuant Oumeri devant un plat de couscous, Ali O… avait souillé la plus noble des traditions. ‘‘ Le respect du sel ”. C’est le plus méprisable des crimes. Aucune excuse ne peut justifier un tel acte, car “ le sel est sacré ”.C’est ainsi que fut assassiné Ahmed Belaïd, dit Oumeri, le 17 février 1947, il avait 36 ans. Que Dieu ait son âme.
Ali O…est condamné à mort par les villageois de Aït Bouaddou qui ont désigné le frère de Oumeri pour exécuter la sentence. Ali O… quitte clandestinement le village et se rendit à Tizi-ouzou . Là il se crut en sécurité jusqu’au jour où un de ses proches parents lui apprit l’arrivée imminente du frère d’Oumeri qui s’était lancé à sa poursuite, il gagna, alors, Marseille par bateau y vécut quelques jours, avant de prendre le train pour Paris. Attaché à ses pas le frère d’Oumeri l’a suivi en France. Il ne devait jamais le retrouver.
Ahmed Oumeri laissa une veuve, Djohar n’Ath Saïd et trois orphelines, Fadhma, Dahbia et Ouardia. Mohand Akli Hamidi avait tenu sa promesse en épousant la veuve d’Oumeri avec qui elle n’a pas eu d’enfants mais qui adoptera les trois filles qui fut un véritable père pour elles. Après le décès de son second mari, elle retourna dans la maison d’Oumeri où elle s’éteinte à l’âge de 97 ans en décembre 2014. 
L’administration coloniale qui croyait saper l’esprit de liberté chez les habitants de la région, ce lâche assassinat va vivifier le sentiment nationaliste et d’autres hommes se sont dressés contre la France coloniale 7 ans plus tard, le 1er novembre 1954. Le futur colonel Amirouche rendra hommage à Ahmed Oumeri à l’occasion du 10e anniversaire de sa mort, 17 février 1957 en rassemblant ses hommes dans le maquis
Ahmed Oumeri dans la culture populaire :Sa fin tragique fut chantée par les plus grands noms de la chanson kabyle, entre autres, Lounis Aït Menguellet, Lounès Matoub, Idir, groupe Afous, Mennad, etc…Plusieurs poèmes ont été composés en se basant sur sa légende et surtout sur sa fin tragique pour signifier que la trahison vient toujours là on s’y attend le moins : les amis, la famille et qui démontre qu’elle prend racine dans la confiance. Depuis la nuit des temps, chaque fois que cette terre donne naissance à un grand homme, il s’ensuit inévitablement un autre grand traitre.
Saber Aït Abdallah 
Sources : – Oumeri de Tahar Oussedik – 2005- Rébellions – La résistance des gens ordinaires de Eric Hobsbawm – 1998 – Les fils de la Toussaint, chapitre : “ Germes de la Revolution ” – de Yves Courrière – 1968- Histoire intérieure du FLN de Gilbert Meynier – 2002- La Kabylie et le FLN in Guerre d’Algérie Magazine, de Bessaoud Mohand Arav – 1972Articles archivés sur Ahmed Oumeri et les bandits d’honneur, parus dans plusieurs quotidiens de la presse nationale :- El Watan- Le Soir d’Algérie- Liberté- Dépêche de Kabylie- Quotidien d’Oran- Le Matin – L’ExpressionPresse coloniale : – Le Combat  – Echo d’Alger  – L’Algérie françaiseEt je remercie Da Mohand Ourmdan, 70 ans, vivant en Belgique, originaire de la région des Ouadhias (fief de Ahmed Oumeri) et que je connais depuis 2007, dont il ma raconté beaucoup de détails sur Oumeri.
 Source , Auteur : Saber Aït Abdellah