C’était prévisible, mais beaucoup espéraient encore que la situation puisse évoluer, compte tenu de la volonté affichée par le locataire d’El Mouradia d’engager un dialogue national.
La demande de libération conditionnelle d’Ihsane El Kadi a été rejetée. La commission en charge de l’étude des dossiers de libération conditionnelle de la prison d’El Harrach, présidée par le juge d’application des peines de la cour d’Alger, a décidé ce jeudi de refuser la requête du journaliste et directeur des deux médias dissous, Maghreb Émergent et Radio M.
En détention depuis le 29 décembre 2022, Ihsane El Kadi remplissait pourtant toutes les conditions requises pour bénéficier d’une libération conditionnelle. Néanmoins, la commission a simplement rejeté sa demande. L’administration pénitentiaire, qui confirme que le dossier de M. El Kadi est irréprochable, n’a avancé aucun motif justifiant cette décision de refus. Dès lors, il est légitime de se demander quelles étaient les raisons ayant poussé ladite commission à s’opposer à la libération de ce journaliste algérien, qui semble tant déranger le régime. La réponse est pourtant claire : ce sont les mêmes raisons qui ont conduit les officiers du Centre Principal des Opérations (CPO) de la sécurité intérieure à venir l’arrêter en pleine nuit à son domicile de Zemmouri (Boumerdes) ; ce sont encore ces mêmes raisons qui ont poussé le juge de première instance à le condamner lourdement, puis le juge de la cour d’appel à alourdir encore la peine ; et enfin, ce sont les mêmes raisons qui ont mené les magistrats de la Cour suprême à rejeter son pourvoi en cassation dans un délai record.
Il s’agit toujours de la même raison : le téléphone a sonné ! Ihsane El Kadi, par ses analyses et chroniques, a dérangé le tandem Tebboune-Changriha. Aujourd’hui, il paie le prix fort de son engagement en faveur de la liberté de la presse et de la démocratie.