La chambre correctionnelle de la Cour d’appel de Tunis a confirmé vendredi le jugement rendu en première instance contre le leader d’Ennahdha Rached Ghannouchi et son gendre Rafik Abdessalem dans l’affaire dite de « lobbying ». Cette décision marque une étape clé dans ce dossier controversé lié au financement politique du parti islamiste.
En février dernier, Ghannouchi et Abdessalem avaient écopé de 3 ans de prison ferme, reconnus coupables d’avoir reçu des dons financiers d’une partie étrangère pendant la campagne législative de 2019. Une lourde amende de 1,17 million de dinars avait également été infligée à Ennahdha.
Le ministère public avait fait appel de ce premier jugement. Mais la Cour d’appel a aujourd’hui confirmé les peines prononcées, un revers cinglant pour les deux hommes et leur formation politique.
Cette affaire remonte à 2021 lorsque des investigations ont été ouvertes suite à une plainte de l’homme politique Mohamed Abbou. Ce dernier accusait Ennahdha d’avoir illégalement contracté avec une société américaine de lobbying en vue d’influencer l’opinion durant les législatives.
Un rapport de la Cour des comptes avait ensuite étrillé les comptes du parti, dénonçant des dépenses conséquentes et non réglementaires pendant cette campagne électorale cruciale.
Si Rached Ghannouchi purge déjà une peine de détention, son gendre Rafik Abdessalem reste pour l’heure en fuite. Mais la confirmation en appel des sanctions pèse lourdement sur Ennahdha, éclaboussé par ces soupçons de financement politique illégal.
Au-delà des individus condamnés, c’est la crédibilité du principal parti d’opposition qui est une nouvelle fois entachée. Une épine de plus dans le pied d’Ennahdha, déjà fragilisé sur l’échiquier politique tunisien.
Haythem M.