L’Assemblée populaire nationale (APN) s’apprête à adopter un nouveau règlement intérieur visant à moraliser le comportement de ses membres. Las des bancs vides lors des séances plénières, le texte prévoit des sanctions contre les députés absentéistes.
Ces « fantômes » se verront privés de postes au sein des commissions permanentes ou de missions à l’étranger s’ils manquent plus d’un tiers des débats durant trois mois. Une restriction qui sonne comme un aveu d’échec quand on connaît le manque d’assiduité décrié de certains élus du peuple.
Quid de l’efficacité d’une telle mesure ? Rien n’indique que les députés sanctionnés se montreront plus zélés par la suite. S’abstenir de siéger semble hélas compatible avec le maintien d’un mandat confortable.
Autre disposition notable : l’ « officialisation » des groupes d’opposition, auxquels le texte octroie un droit de parole mensuel et des prérogatives étendues. Là encore, gageons que les députés contestataires ne se bousculeront pas au portillon de l’hémicycle, où les rangs du pouvoir restent souvent clairsemés.
Plus que de règlements intérieurs pour responsabiliser ses membres, c’est d’une profonde remise en question dont l’Assemblée a besoin pour renouer avec les citoyens.
Kamel AIDOUNE