Le colonel Ouamrane avait animé à l’ONU une conférence de presse, il répondit à la question du journaliste sur le modèle que suivra l’Algérie après son indépendance « ce sera un système qui ne ressemble ni à l’occident ni à l’orient » et il avait raison. La solution aux aspirations d’un peuple exponentiel comme le peuple Algérien ne pouvait et ne peut être qu’exceptionnelle.
Le peuple demande que le système parte. Ce préalable sera tôt ou tard atteint et nous devons penser à l’après, rapidement. Toute tergiversation donnera l’occasion au vide de s’installer. Le système avait lancé l’idée d’une consultation nationale qui sera souveraine pour préparer l’après système !
Cette consultation sera entachée de non-représentativité si elle n’emmenait pas du peuple, de tout le peuple, pas seulement les personnalités choisies par le nouveau gouvernement, ni les activistes sur les réseaux sociaux, ni même les personnalités « invitées » aux plateaux télé. Seules les voix de tout le peuple algérien pourront donner une légitimité à ceux qui vont écrire les bases de la deuxième république. Ni l’État, ni l’opposition, ni même une partie de l’élite ne doit confisquer la voix du peuple, et la conférence nationale n’a pas les moyens de le faire.
Le peuple doit choisir ses représentants
Une assemblée constituante doit être élue par le peuple. Il existe autant de façons de la former que de situations qui amènent à une constituante. Rien n’empêche sa mise en place si elle répond aux demandes du peuple, si elle est la volonté du peuple.
Des élections qui peuvent intervenir rapidement (la machine de préparation étant déjà en branle, ou une autre machine peut être mise place en s’inspirant de nos voisins tunisiens) pour préparer des élections à l’image des élections législatives. Chaque wilaya doit élire ses représentants ou tout algérien, sans condition aucune sauf peut-être un diplôme universitaire dans la poche, pourra se présenter. Nous ne pouvons plus accepter un parlement de Hafaafete, d’hommes d’affaires et de Bagara.
L’élection de l’assemblée constituante doit faire émerger la crème de la société algérienne qui tracera les grandes lignes de la nouvelle République, une République par le peuple, qui ne pourra être que pour le Peuple.
Ce grand Peuple choisira ses représentants en toute démocratie, d’une manière qui ne rassemblera ni au modèle occidental ni au modèle oriental. Revoir les lois organiques dont la loi sur les élections et bien évidemment la constitution est la feuille de route de cette élite. Une constitution qui doit à mon humble avis ressembler plus à la constitution Américaine avec 27 amendements qu’à la constitution de 2016 (218 articles) qui a été banalisée en regroupant des articles relevant d’un simple décret exécutif.
Cette élite aura la lourde responsabilité de se présenter à cette élection, et tout le peuple, toutes les voix auront l’obligation d’aller voter pour choisir ceux qui vont dessiner l’Algérie de demain ; Une Algérie libre, juste et ouverte sur le monde et sur les aspirations de ses enfants.
Faute de temps, on ne pourra réinventer une autre machine électorale que celle existante, et nous n’avons pas d’autre choix que de laisser le système en place l’organiser. Cette perspective fera douter plus d’un de l’efficacité de ma proposition, mais ceux-là ne connaissent peut-être pas la jeune génération 2.0.
Une révolution 2.0
Facebook a beaucoup contribué dans cette effervescence populaire, même s’il contribue aussi à la propagation de fake news et de propagande. Les nouvelles technologies et les jeunes compétences nationales (d’ici et d’ailleurs) peuvent contribuer afin de garantir que les élections de l’assemblée constituante se passent en toute transparence.
Une application qui permettra en temps réel de surveiller le bureau de vote en alimentant une base de données du taux de participation en temps réel.
L’application doit être publique ou tout un chacun peut avoir l’information à l’instant T. Au dépouillement chaque représentant du peuple saisira via l’application les résultats du PV en plus de la photo qu’il va charger dans le système (double check). Ainsi, et avec ce système d’information en temps réel les chances de fraude tendront vers zéro.
Certes, une armada de nos meilleurs développeurs et ingénieurs en sécurité doivent développer ce système en parallèle à la préparation des élections. Si ce système est mis en place, aucune partie, ne pourra douter de la légitimité de l’assemblée constituante ainsi élue.
Cette proposition est soumise à la critique et l’enrichissement de tous. Aujourd’hui, nous avons le devoir devant l’histoire et devant ce peuple de faire émerger par les propositions et le dialogue la meilleure solution pour notre Algérie.
Une république démocratique ne peut naître que via un processus démocratique, toute désignation quelles que soient son origine et sa composante, souffrira tôt ou tard d’illégitimité.
Source Maghreb Émergent
Lotfi Ramdani, Citoyen algérien