L’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, militante des droits de l’Homme dans son pays, a été condamnée à dix ans de prison et 148 coups de fouet, a annoncé son mari. En France, l’Assemblée nationale lui a rendu hommage mercredi.
Célèbre militante des droits humains, l’avocate iranienne Nasrin Sotoudeh, qui purge une peine de prison de cinq ans de prison en Iran, a été condamnée à dix années d’emprisonnement supplémentaires et 148 coups de fouet. D’après l’époux de l’avocate, joint par France 24, ces peines sévères « visent à intimider les défenseurs des droits humains en Iran ».
Son cas a été mentionné mercredi par les députés français qui lui ont consacré une ovation à l’Assemblée nationale. Le député LREM François Cormier-Bouligeon a lancé lors des questions au gouvernement « un cri de colère » au sujet du sort de cette avocate de 55 ans, lauréate du Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit en 2012, dénonçant sa condamnation au terme d’un procès « inique ». Des députés de tout bord se sont alors levés pour applaudir la militante.
Son mari, Reza Khandan, avait averti la presse de cette nouvelle sentence mardi. Il a précisé qu’elle avait écopé de ces dix années de prison pour « incitation à la débauche ». Son épouse, a-t-il ajouté, est poursuivie pour sept chefs d’accusation pour un total de 33 années de prison, mais « seule la peine [d’emprisonnement] la plus longue s’applique », en l’occurrence celle pour « incitation à la débauche ».
À cela s’ajoute, selon lui, une condamnation à 148 coups de fouet liée notamment au fait que Nasrin Sotoudeh s’était présentée au tribunal par le passé sans le voile islamique, obligatoire pour les femmes dans l’espace public en Iran.
Mardi, Reza Khandan a indiqué que son épouse s’était vu notifier ces nouvelles condamnations en prison. Selon Mohammad Moghimi, l’un de ses avocats, Nasrin Sotoudeh a décidé de ne pas se faire représenter au tribunal, estimant que les conditions d' »un procès équitable » n’étaient pas réunies. Il lui a été demandé de choisir son représentant parmi une liste d’avocats validés par les autorités, ce qu’elle a refusé de faire, a expliqué Reza Khandan à France 24.
L’affaire en cours inclut selon l’époux de l’avocate des poursuites pour « conspiration » et « propagande contre le système » politique de la République islamique, appartenance à une organisation de défense des droits humains interdite, participation à une campagne pour l’abolition progressive de la peine de mort en Iran ou encore « atteinte à l’ordre public ».
L’ONG Amnesty International a qualifié quant à elle « d’injustice scandaleuse » la nouvelle condamnation de Nasrin Sotoudeh, que les autorités iraniennes « punissent pour son action en faveur des droits humains ».
En France, le porte-parole du Quai d’Orsay a rappelé dans un communiqué que Nasrin Sotoudeh avait été associée récemment par le président Emmanuel Macron « au Conseil consultatif pour l’égalité femmes-hommes du G7 ». Paris « réitère son attachement à la liberté d’opinion et d’expression et au droit de chacun à un procès équitable », ajoute le texte, qui « appelle l’Iran à respecter ses engagements internationaux en la matière ».
Source Journal France24
Avec AFP