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samedi 9 août 2025
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Algérie : Matricide ou retour de conquête ?

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En Algérie, d’aucuns pensent que le pire est encore à venir. Comment leur donner tort quand on constate l’état de délabrement auquel est arrivé notre pays ? Un désordre culturel, économique,  social et juridique fait pendant au despotisme, la violence, la corruption, l’opportunisme, l’incivisme, le racisme et le racket, dans l’impunité totale et le sentiment général que tout est normal.

Dans ce pays où le droit et la loi empruntent des voies parallèles qui ne se rencontrent jamais, le devoir citoyen  et l’engagement patriotique deviennent objets de raillerie quand ils ne sont pas simplement combattus et réprimés. Il y a Certes, un drapeau national brandi ostensiblement à toutes les occasions, mais qu’en  est-il vraiment dans le fond ? Le nationalisme assourdissant, n’est-il pas en train de dissoudre dans les eaux troubles d’un reniement sournois, les derniers bastions patriotiques ?

Des décennies de conditionnement par les moyens d’une arabisation et d’une islamisation  abêtissantes et belliqueuses ont fini par produire des algériens qui se gargarisent de faux savoirs et de fausses valeurs, cherchant leurs modèles dans le panthéon obscur de l’Arabie bédouine.  Ils se saoulent à l’eau « bénite » d’un désert noire de pétrole et se pensent forts, intelligents, libres, heureux, et de surcroît titulaires pour le paradis.

Les islamistes sont partout,  ils investissent les institutions, les espaces publics et même  nos foyers. Ils pénètrent le corps de la société par tous ses pores avec la bénédiction des faiseurs de lois et de la force qui les inspire.  L’impunité leur est assurée. Alors, rien ne les arrête pour décerveler, contraindre et terroriser une population qui leur est livrée pieds et poings liés par un pouvoir que le moindre sentiment patriotique n’anime.

Point de lois pour mettre fin à leurs agissements néfastes ! Point de droits aux victimes pour s’en défendre !

Les hôpitaux manquent, l’équipement médical fait défaut, mais les mosquées poussent comme des champignons, elles  diffusent de leurs minarets insolents des prêches incendiaires, contre la vie, les libertés, les loisirs, la beauté et  les non musulmans. On y embrigade par milliers des adultes infantilisés, des femmes soumises et des enfants innocents. Dans ces temples où la parole insulte la sagesse, on  prétend guider les fidèles sur « le bon chemin », mais tout le monde observe qu’on en sort pervers, hypocrites, mercantiles, haineux voire criminels.

Leurs hauts parleurs inutiles et tonitruants  matraquent sans cesse les esprits libres restés hors de leurs enceintes,  avec une nuisance sonore qui ne respecte ni le sommeil du bébé, ni le repos du travailleur, ni la tranquillité du malade. Leurs harangues sont inaudibles à l’extérieur et personne n’est assez fou pour chercher dans ces conditions à en saisir la teneur.  Mais qu’importe ! Le but essentiel, n’est-il pas d’affirmer et de réaffirmer une domination absolue sur les consciences ? Comme un burin, on enfonce constamment le dogme exclusif dans les têtes, lesquelles par la force des choses, finissent par s’incliner et se vider de toute substance susceptible de les relever.  C’est ainsi qu’on perpétue la bêtise depuis des siècles. Goebbels n’a rien inventé.

Les  insoumis qui échappent à leur emprise,  eux, sont injuriés, menacés, épiés et souvent traqués puis  arrêtés au nom de la loi pour avoir été surpris dans leur intimité en train de manger au mois de Ramadhan, en possession d’un livre professant une autre confession,  ou simplement pour avoir exprimé une opinion qui ne convient pas aux gourous du pays. Parfois, au nom d’Allah, ils reçoivent une balle dans la tête pour éteindre la lumière qui en émane.

Ces  constructions effrénées aux coûts faramineux,  s’érigent sur les deniers de l’Etat, associés aux fortunes mal acquises des riches  malandrins que le système politique engendre à profusion. L’honorabilité se vend et s’achète  sur le marché de la bigoterie comme une vulgaire denrée. Tout le monde y fait ses emplettes sans remord ni pudeur.  Les jeunes femmes portent le hidjab pour trouver un mari sans se soucier de ce qui les attend. Etre vues par tous les déphasés de leur temps, comme des filles de « bonnes mœurs » vaut bien le guêpier dans lequel elles se jettent. Les hommes s’accoutrent  d’un habit moyenâgeux pour fuir leur siècle dont ils apprécient pourtant le bon gîte, la bonne pitance et les joujoux de luxe. Il est vrai que pour eux, la modernité n’est qu’un moyen de consommation matérielle et non un levier d’émancipation. Des enfants encore immaculés, de plus en plus nombreux, sont impitoyablement traînés par la main et conduits pour un avenir déjà sur le retour. On leur apprend à mourir mais non à vivre.

Il n’y a plus un seul lieu où la mosquée ne s’impose,  on en voit sur les routes, dans les institutions, à l’intérieur et à  l’entrée des écoles, dans les stations de services, dans les parcs etc.  A ce rythme, ils finiront par nous les imposer dans nos maisons.

« Les gens  s’assènent des coups de haches sur la tête  sans s’en rendre compte », cette expression populaire, résume bien la profondeur de l’aliénation d’un peuple qui perd tous ses repères.

Le danger islamiste ne réside pas seulement dans son action armée, mais aussi et surtout dans la violence qu’il exerce sur les consciences et les libertés.  Le pouvoir le sait et s’en délecte. De vieux militants sur la touche et des opposants de façade qui se bousculent au portillon des dépendances du Palais, veulent nous faire  croire que ce danger est désormais écarté. Les uns capitulent, les autres composent. Les premiers veulent fixer toute l’attention publique sur leur passé, attendant des hommages souvent immérités.  Ils font diversion. Les seconds, tels des détrousseurs de cadavres, redoublent de combines afin de tirer quelque profit de cette effroyable situation.

Dans le système scolaire où l’on devrait investir tous les moyens pour  enseigner le savoir et fournir aux jeunes une éducation épanouie et universelle, on mobilise  toutes les ressources pour engager les élèves et les étudiants dans la voie de l’obscurantisme. Si l’histoire témoigne avec certitude que la période d’avant l’Islam ne fut point celle de «  la djahilia », pour notre part, nous affirmons  sans risque de nous tromper que cette « djahilia » est bien répandue à notre époque par ceux la mêmes qui nous répètent inlassablement qu’avant « la révélation », régnait l’ignorance. Du cycle primaire à la fin du cycle universitaire, l’enseignement officiel  assume la promotion de la médiocrité par l’impéritie de son encadrement islamiste et baathiste. IL alimente les médias, les mosquées et tous les corps de métiers en charge de former ou de protéger le citoyen, d’un éblouissant crétinisme qui fait tache d’huile sur un pays qui a tant sacrifié pour se  sortir des ténèbres de l’ignorance. Si les blessures sont encore grandes ouvertes, leurs cris sont étouffés dans le vacarme d’une dévotion simulée et tapageuse, d’un arabisme prétentieux et criard et d’une curée fiévreuse autour du butin d’un pays qui se meurt. Du moins le croit-on.

La nuisance civique est devenue un sport national,  c’est au degré de sa gravité que le mâle algérien évalue sa virilité. Il insulte, agresse et détruit sans le moindre doute sur la finalité de ses actions. Il sera  grand ! Même l’assassinat est considéré dans certains milieux comme un honorable exploit. Le crime et la destruction sont banalisés. Ils n’indignent plus personne.

On défigure  nature et villes sans que cela dérange ni les pouvoirs publics ni la population.  Des tonnes de déchets polluent notre environnement devenu une poubelle à ciel ouvert. Divers produits en plastique, des tessons de bouteilles, des canettes de soda et de bière sont jetés nonchalamment  sous nos fenêtres, dans nos rues, dans nos parcs, sur nos routes, dans nos champs et au bord de nos plages. Des pots de vin imposent une urbanisation anarchique avec une architecture déprimante qui démultiplie nos stress et nos angoisses.

Pour illustrer ces comportements normalisés, on raconte dans les cercles marginalisés cette anecdote qui n’est pas loin de la réalité d’aujourd’hui : un jour,  un ouvrier agricole est venu se plaindre auprès du FLN pour avoir été bastonné par le colon qui l’a surpris en train de déféquer dans sa vigne. On lui répondit  «  Ne t’inquiète pas trop, quand nous aurons notre indépendance tu pourras déféquer partout en toute liberté !».

L’audace des vils s’affiche partout sans vergogne.

Larbins, Ripoux, Batalguias, parkingueurs-indicateurs, dealers, escrocs, voleurs, politiciens véreux, commerçants malhonnêtes, fonctionnaires vénaux, faux entrepreneurs et trafiquants en tous genres  se pavanent comme des paons avec une arrogance qui n’a d’égale que celle des princes qui les protègent et nous gouvernent.

Rares sont les voix qui s’élèvent contre ces fléaux. La lâcheté  est devenue une règle de conduite pour qui pense que ces maux ne l’atteignent pas. De toutes les  manières, un jour il partira loin, très loin sans jamais se retourner. Pour l’heure, il doit tirer ses marrons du feu en  se mêlant aux loups qui dévorent son pays. La boîte de pandore est ouverte, les mauvais instincts sont libérés. Aucun scrupule, aucune limite,   ne freine les appétits voraces de pouvoir et de fortune. La pagaille nationale autorise tous les excès pourvu que la tranquillité des dirigeants soit assurée.  Le vice trône sur la vertu et se couvre d’orgueil et de gloire.

Le Pouvoir politique  est certainement responsable de cette situation.   mais force nous est d’admettre que celui-ci a réussi à gagner le soutien  d’une bonne partie de la population pour perpétuer son règne calamiteux et dévoyer  la société. Excepté quelques réfractaires noyées dans la multitude, aucune catégorie sociale ne se détache de la moutonnière. Ouvriers, paysans, jeunes, intellectuels, étudiants, cadres, patrons, commerçants,  femmes et militants de tous bords sont pris dans les rets d’une idéologie sournoise qui les entraîne dans de vaines illusions pour mieux les broyer.

Par intérêt ou par inconscience, les forces actives de la société participent à l’œuvre funeste quand ce n’est pas l’inertie de l’indifférence,  cédant toute volonté à la fatalité, qui les rend indubitablement complices de ce désastre. Ils se taisent et laissent voguer la galère qui les embarque avec  leurs progénitures sur les flots de l’enfer obscurantiste.

Ceux qui n’arrivent pas à trouver leur place dans ce monde de jungle,  s’en vont par milliers, parfois au risque de leurs vies, tenter l’aventure dans des contrées lointaines,  pourtant peu hospitalières. Ils emboîtent le pas à ceux qui sucent leur pays, transfèrent ses richesses en Occident ou en Orient et changent de patrie.

La construction d’une nation  nécessite l’intérêt et la mobilisation de ses forces vives  mais, visiblement, peu d’algériens semblent être aujourd’hui en phase avec ce projet.  Il n’y a plus qu’Allah et l’appât de l’appât du gain facile qui captive les passions. L’un sert de paravent à toutes sortes de  manigances, l’autre à préparer une place au soleil sous d’autres cieux.  Il n’est pas aisé de recenser  tous les maux dont souffre l’Algérie.  Ils sont si nombreux et si graves qu’on se surprend parfois à penser que c’est fini,  l’idéologie arabo-musulmane  a eu raison de ce pays, surtout qu’après des décennies de tâtonnements, ses partisans au pouvoir sont  arrivés à lui trouver son modèle économique adéquat : Le bazar et la rapine.  Boumédienne et Chadli ont essayé de l’atteler pour l’un au socialisme et pour l’autre au libéralisme, mais La vision archaïque et despotique qu’elle sous-tend ne peut s’accommoder  avec ces options modernes. Alors, l’emporte l’option du chaos plutôt que de céder sur l’étendard des ténèbres.  On exacerbe le régionalisme, on suscite le racisme arabes/noirs/ amazighs /kabyles pour miner toute cohésion sociale. De grands médias, des écoles et des mosquées sont mis à contribution. Nous y reviendrons.

Mokrane Gacem

Instruction ou éducation à l’école ?

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Le choix entre l’instruction et l’éducation à l’école est un débat difficile et complexe.

Pour les tenants de l’instruction, dont je fais partie, l’école doit transmettre les savoirs universels. Condorcet pour les pédagogues est le premier à avoir pensé l’école de la République à travers ses cinq mémoires sur l’instruction publique.

À l’époque, on parlait bien d’instruction et non d’éducation, cette dernière revenant aux familles. Certes, l’école transmettait aussi des valeurs, mais celles-ci passaient par l’histoire, la littérature, les textes. Et c’est en cela qu’elles étaient émancipatrices puisqu’elles étaient le fruit d’un savoir.

Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, cet équilibre a été bouleversé. Les savoirs ont peu à peu été abandonnés au profit de ce que nous appelons le «savoir-être». Dans le socle commun de connaissances et de compétences définies par l’Éducation nationale, les grands textes officiels du savoir sont mis sur le même plan que certaines «compétences» qui relèvent de l’éducation des familles, tels que «le savoir-vivre ensemble» ou «le savoir respecter autrui». La polémique autour de la théorie du genre, bien qu’elle ait été instrumentalisée par certains extrémistes, illustre la propension de l’école à vouloir concurrencer la vision du monde transmise aux enfants par leurs parents.

Il me paraît plus urgent d’apprendre aux élèves à lire, écrire et compter et s’ouvrir sur les langues du savoir.  Il faut miser beaucoup plus sur l’intelligence pour élever les esprits. C’est par là que passe le combat pour l’émancipation et non par la politique obscurantiste.  Ce combat pour s’émanciper de la tutelle des traditions, de l’obscurantisme est de mené de manière originale parfois ou par tâtonnements tout en essayant d’échanger et de tirer profit des expériences pédagogiques à travers le diagnostic sectoriel de son système éducatif, avec pour objectif principal d’identifier et de relever les défis majeurs qui se posaient au système. Les résultats de ce diagnostic doivent être utilisés pour définir un certain nombre de réformes dans le secteur, ayant comme objectif d’engager le système éducatif du pays sur la voie d’un développement harmonieux et équitable, favorisant l’accès à une éducation inclusive et de qualité pour tous les enfants, et une croissance économique soutenable et profitable à tous.

La décennie noire a cependant engendré des dégâts considérables, un retard important dans le processus de mise en œuvre des différentes réformes alors définies. Depuis le retour à la stabilité, le pays à travers la nouvelle ministre Mme Benghebrit, s’est de nouveau engagé dans d’ambitieuses réformes éducatives, ayant de fortes implications stratégiques et financières. Dans ce contexte, la conduite d’un nouveau diagnostic sectoriel de l’éducation nationale est particulièrement opportune, et indispensable pour disposer d’une analyse fine de l’état d’avancement des réformes engagées sur la base du diagnostic précédent, et identifier les besoins émergents.

 

Slimane Alem

 

Le procès de la militante du Hirak, Nawal Benaissa, a été reporté

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Amnesty International appelle à mettre fin aux poursuites contre celle qui a manifesté aux côtés de Zefzafi.

JUSTICE – Son procès qui devait avoir lieu le 18 octobre à la Cour d’appel d’Al Hoceima a été reporté au 20 novembre. La militante du Hirak Nawal Benaissa devra donc attendre quelques jours de plus avant de connaître son verdict.

“Quand Nasser Zefzafi et d’autres militants ont commencé à se rassembler et à créer le mouvement Hirak, j’ai ressenti le besoin de faire entendre ma voix. J’ai quitté ma cuisine pour descendre dans la rue afin de demander que les droits universels soient respectés”, a raconté, à Amnesty International, la militante qui a protesté aux côtés de Nasser Zafzafi, leader du mouvement du Rif. Ce dernier a écopé, le 26 juin, de 20 ans de prison ferme.

“En tant que mère inquiète pour l’avenir de mes quatre enfants, j’ai vraiment compris les raisons qui ont poussé ces jeunes hommes et jeunes femmes à protester et à demander des conditions de vie décentes et plus de justice sociale”, a déclaré Benaissa à l’ONG internationale pour la défense des doits de l’Homme.

Qualifiée par plusieurs médias marocains et internationaux comme la relève de Zefzafi, la Rifaine de 37 ans avait quant à elle été condamnée, le 15 février 2018, à 10 ans prison et une amende de 500 dirhams pour “participation à une manifestation non autorisée”, “insulte aux agents de la force publique”, et “incitation à commettre des infractions pénales”. Malgré ses quatre arrestations entre juin et septembre 2017, Benaissa est pourtant restée en état de liberté en attendant son nouveau procès.

Nawa Benaissa avec Nasser Zefzafi

Très active, depuis le début du mouvement, sur sa page Facebook, supprimée à la demande des autorités, où elle comptait plus de 80.000 abonnés, Benaissa avait d’abord été poursuivie pour incitation à la protestation pour ses déclarations publiées sur le réseau social entre juin et août 2017.

Libération immédiate

Le 17 octobre, Amnesty International a appelé à abandonner toutes les poursuites contre cette “défenseure des droits humains”. Pour l’organisation, Nawal est une “manifestante pacifique” qui a été victime “d’actes d’intimidation et de manœuvres de harcèlement répétés”.

“La condamnation de Nawal Benaissa a clairement pour but de la réduire au silence et de criminaliser son militantisme et son rôle au sein du mouvement Hirak. Les autorités doivent annuler sa déclaration de culpabilité et sa condamnation, et abandonner immédiatement les poursuites lancées contre elle”, a déclaré dans un communiqué, Heba Morayef, directrice régionale pour le Moyen-orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

L’organisation a également appelé, par la même occasion, à la libération de tous les manifestants, défenseurs de droits humains, militants et journalistes non violents incarcérés “uniquement pour avoir exercé leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique”.

Par ailleurs, l’ONG invitera le 29 novembre des milliers de ses membres et sympathisants dans le monde, afin “d’agir en faveur de Nawal Benaissa” lors de la campagne annuelle d’Amnesty, ”Écrire pour les droits”. Les sympathisants seront invités à prendre part à de grandes sessions d’écritures de lettres mais aussi à signer des pétitions pour libérer les détenus politiques, poster des tweets et envoyer des courriels adressées notamment aux détenus politiques.

Ibtissam Ouazzani

Source : huffpostmaghreb.com

Ouyahia ordonne aux ministres et walis d’interdire le port du Niqab

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Dans une instruction datée du premier octobre ,relative  aux « obligations  des fonctionnaires et agents publics en matière de tenue vestimentaire », le Premier ministre  a commencé par informer que « mes services  ont été saisis au sujet des obligations  des fonctionnaires  et agents publics  en matière de tenue vestimentaire , notamment celle relative au port du Niqab »

Dans ce cadre , rappelle t-il. « les fonctionnaires et agents publics doivent, outre les obligations professionnelles auxquelles ils sont soumis, observer les règles et exigences de sécurité et de communication au sein de leur service, qui imposent leur identification physique systématique et permanente notamment sur le leur lieu de travail »,

Et  le Premier ministre d’ajouter dans sa correspondance qu’à ce titre les fonctionnaires et agents publics « sont tenus de s’abstenir de tout acte ou comportement de quelque nature que ce soit, y compris au plan vestimentaire, incompatible avec la nature de leurs fonctions et d’avoir une conduite digne et respectable devant traduire les règles et principes régissant le service public dont notamment la neutralité, la continuité et la transparence »

« Au regard de ce qui précède, écrit encore , le Premier ministre   « j’ai l’honneur  de vous demander de bien vouloir informer l’ensemble  des fonctionnaires et agents publics relevant  de votre tutelle à l’effet de se conformer scrupuleusement aux dispositions  de la présente instruction  et s’abstenir de porter toute tenue vestimentaire  de nature  entraver l’exercice de leur mission de service public, particulièrement le port du NIQAB qui est strictement interdit sur les lieux de travail »

Par Abbès Zineb

Source : algerie1.com

Le 5e mandat de Bouteflika perturbé

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Lancé prématurément plus d’un an avant l’échéance d’avril 2019, le projet de faire élire le président Bouteflika pour un 5e mandat connaît les premiers syndromes de complications. Mais qui en est responsable ?

“Tout le monde au sein du pouvoir politique algérien n’est pas d’accord avec le projet d’un 5e mandat présidentiel de Abdelaziz Bouteflika, et il a peu de chances d’aboutir ”, ce pronostic répété par plusieurs personnalités politiques -parmi lesquels d’anciens chefs de gouvernement et d’anciens ministres- dans les commentaires en off de la situation, paraissait irréaliste il y a encore deux mois au plus fort des ralliements en faveur de la “continuité”  de Bouteflika à la tête de l’Etat.

L’incarcération cette semaine à la prison militaire de Blida de cinq généraux majors, hauts responsables dans l’armée durant de longues années, et la poursuite du blocage à l’assemblée nationale à cause d’un bras de fer institutionnel, sonnent de plus en plus comme les signes avant-coureurs d’une difficulté insondable à mettre tout l’appareil de l’Etat en ordre de marche autour du projet de la reconduction mécanique de Bouteflika comme en avril 2014. Si l’on y regarde de plus près la mise en détention d’une partie de la haute hiérarchie de l’ANP est un événement sans précédent en dehors des situations de coups d’Etat réussis (1965) ou avortés (1967).

Elle est  difficile à coupler avec la seule implication de certains d’entre eux dans le recel du trafic d’influence du principal présumé trafiquant dans l’affaire de la cocaïne saisie à Oran.  La tradition dans ce type d’affaires est rarement de poursuivre judiciairement les suspects d’enrichissement illicites. Les trois cas les plus connus de mise en détention de généraux -Belloucif et Badreddine dans les années Chadli, et le général Hassan en 2015, pour un chef d’accusation différent dans le cas de Hassan-  obéissent à des enjeux conjoncturels précis. La règle est l’impunité dans le milieu. Elle a été largement  démentie dans cette semaine.

Jurisprudence Khelil

Officiellement tout est parti de la saisie par l’armée, le 29 mai dernier, des 701 kilos de cocaïne en rade d’Oran dans un bateau en provenance du Brésil.  L’enquête qui s’en est suivi n’a jamais pu être stoppée pour éviter de toucher de hauts responsables dans les services de sécurité qui avaient des liens avec Kamel Chikhi dit le Boucher, destinataire présumé de la marchandise saisie à Oran. “Nous sommes dans une jurisprudence Chakib Khelil”, explique un ancien officier du DRS.

En 2009, le général Toufik, patron des services prévient le président Bouteflika qu’il existe des faits établis de corruption à grande échelle sur des marchés de services à Sonatrach et que l’enquête pourrait aller jusqu’à la tête du secteur. Le président, devant les faits, est obligé d’accuser le coup et de laisser faire, jusqu’au point de se séparer de son ami ministre de l’énergie qui a préféré se réfugier aux Etats-Unis. La présidence de la république (Said Bouteflika en fondé de pouvoir) et le  chef d’Etat major Ahmed Gaid Salah ont fait de même face aux faits accablants d’Oran. La suite n’était sans doute pas prévue ainsi.

Comme dans le cas Khelil, Abdelaziz Bouteflika est obligé de se séparer du général Hamel  patron de la sûreté nationale et compté comme une carte majeure de protection des intérêts du clan au moment de la succession. Si la charge contre l’ancien patron de la DGSN paraissait être conduite par le chef d’Etat major de l’armée, qui lui vouait une franche inimitié, les autres profils déchus les semaines suivantes, sèment la confusion. Ahmed Gaid Salah paraît avoir perdu la main dans “l’opération main propre” lorsqu’elle touche des généraux amis de longue date comme Said Bey, chef de la 2e région militaire, ou son proche collaborateur le général Boudjemaa Boudouaouer, directeur des finances au ministère de la défense nationale (MDN) ; et à ce titre président de la commission des marchés.

Les dossiers à charge qui ont conduit les cinq généraux au mandat d’arrêt, ont été préparés par des enquêtes de la sécurité de l’armée et endossée par leurs successeurs dans la fonction pour finalement être transmis au procureur près le tribunal militaire de Blida. Si le général Major Ahmed Gaid Salah n’a pas soufflé sur les braises dans cette affaire, il s’est privé d’essayer de les éteindre. Après tout pourquoi s’interposer puisque la bourrasque allait emporter également des hauts officiers que le chef d’Etat major de l’armée ne contrôlait pas comme le général Chentouf chef de la 1er RM, proche de la famille Bouteflika et dont la déchéance lui convenait.

 Gaid Salah et Said Bouteflika, forces de somme nulle

Si Ahmed Gaid Salah ne paraît pas être l’artisan de cette opération main propre qui l’a affaiblit finalement en montrant l’armée sous son pire visage pour les Algériens, l’initiative et la conduite en revient elle à Saïd Bouteflika au nom de son frère président ? Là également, les doutes sont permis. Jurisprudence Khelil. La présidence a dû laisser se poursuivre l’enquête devant l’opinion nationale et le regard des partenaires, notamment la DEA américaine qui s’est intéressée à l’affaire de la cocaïne d’Oran.

Elle s’est prudemment rangée à chaque fois aux conclusions des enquêteurs en opérant à la destitution des chefs de services de sécurité incriminés dans des prises d’intérêts illicites ou affichant un train de vie suspect. L’accélération des événements avec le passage au mandat de dépôts des cinq généraux incriminés laisse penser que le pilotage de ce dossier a été protégé des éventuelles instructions “contraires” provenant de la “présidence”,  pour finalement suivre dans un délai rapide un chemin procédurier “autonome” entre les services de sécurité de l’armée et la justice militaire.

Les nombreuses personnes interrogées sur les procédures en pareille situation restent toutefois sceptiques sur la capacité de la justice militaire d’instruire des dossiers aussi sensibles sans prendre “conseil ” auprès de la hiérarchie professionnelle (le MDN) ou politique (la présidence).  “Si des instructions pour ne pas aller plus loin dans les investigations ne sont venues ni de l’un ni de l’autre alors la justice militaire va interpréter cela comme un feu vert pour aller au bout”, explique l’ancien officier du DRS.

C’est probablement ce qui s’est passé dans le cours de l’instruction qui a vu les chefs des 1ere, 2e et 4e régions militaires, le commandant en chef de la gendarmerie nationale Nouba Menad et le directeur financier du ministère de la défense finir en détention préventive moins de deux mois après avoir été relevés de leurs fonctions. Pas plus Saïd Bouteflika que Ahmed Gaid Salah n’a été l’acteur constant du pilotage des informations judiciaires qui viennent de provoquer un séisme politique par leur issue spectaculaire. C’est même la neutralisation entre ces deux pôles de pouvoir -à la fois alliés sous Bouteflika et concurrents dans sa succession- qui a rendu possible une enquête aussi rapide et sa rupture avec les modalités traditionnelles.  Personne n’avait de son coté seul assez de pouvoir -et par conséquent assez de volonté -pour la stopper.

Le doute s’est insinué dans les esprits

La lecture de l’affaire des généraux comme une péripétie du désordre au sein du pouvoir politique ce serait arrêté là s’il n’y avait pas dans le même temps la bataille autour de la présidence de l’assemblée nationale. C’est là qu’intervient la théorie de la main invisible.  Une force non identifiée pousse le président de l’APN, Said Bouhadja à résister à son poste face à la majorité parlementaire qui veut le démettre du perchoir. Lui, affirme qu’il s’agit de la présidence de la république qui lui aurait signifié qu’elle n’a jamais demandé qu’il démissionne. En fait, Said Bouhadja est le premier personnage politique à mettre devant ses inconséquences le système de pouvoir présidentiel par procuration. Bouteflika ne peut rien lui dire.

Donc il a décidé que Bouteflika ne veut pas qu’il démissionne de la présidence de l’assemblée. Il peut d’autant plus camper sur une telle position que la constitution ne prévoit pas le mécanisme de sa destitution. Un pouvoir que le législateur a heureusement oublié d’ajouter aux gargantuesques prérogatives présidentielles. Le 30 septembre dernier un émissaire “de la présidence” est allé voir Saïd Bouhadja chez lui pour lui dire de ne pas bouger de son poste. Ce que l’ancien moudjahid de la wilaya II a pris, depuis, au pied de la lettre.  Au point où ce sont les députés de la majorité qui en ont perdu leur sang froid, allant jusqu’à sceller les portes de l’APN ce mardi pour empêcher son président d’y entrer.

Pour Anis Rahmani, le responsable de ce chaos à l’assemblée nationale porte un nom :  Bachir Tertag, le coordinateur des services de sécurité à la présidence de la république n’a pas réussi à résoudre le conflit (comprendre à faire entendre raison au président récalcitrant de l’APN). Bachir Tertag ne serait pas loin -dans le reproche du directeur d’Ennahar- d’être accusé d’infidélité à l’égard du président Bouteflika et de son frère. La montée au créneau contre l’incurie des services de sécurité (Ex DRS), signifie que leur rôle dans la mise en place et le succès du projet du 5e mandat présidentiel devient sujet à caution. Le doute s’est insinué. Et la violence de la réponse de la caserne Antar  (ex DRS) à l’article de ALG24 (Ennahar online en français), montre bien toute l’étendue des dégâts politiques que ce doute provoque en s’insinuant dans les esprits.

Dans la conduite éclaire de l’enquête qui décapite la hiérarchie de l’armée comme dans la résistance au poste de Saïd Bouhadja à l’Assemblée nationale, il y’a un peu comme une main invisible qui suggère que le 5mandat est loin d’être une affaire réglée pour tous. Une main invisible qui, pour Ennahar -qui le déplore- ou pour d’autres acteurs qui s’en réjouissent, a le visage du général Toufik et des anciens officiers de son puissant service en liaison avec des collègues en fonction.

Ils tireraient, selon cette théorie, les ficelles pour faire dérailler le projet d’un mandat de plus pour un président devenu impossible à vendre aux Algériens et au monde. Le désordre apparent serait donc un désordre provoqué. Une sorte de sabotage rampant de l’idée de la continuité Bouteflikienne.  La théorie de “la main invisible” est bien sur une hypothèse qui débute son examen de la réalité.  Elle se vérifiera, ou pas, dans les jours et les semaines qui viennent en fonction de l’évolution du désordre et des résistances inertielles dans les appareils. Elle pèse  de si peu cependant face à ce que peut changer en Algérie un mouvement populaire organisé en faveur du changement.

Ihsane El Kadi

Source : huffpostmaghreb.com

Conférence sur Mouloud Mammeri, la solitude dans la quête de vérité

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L’association Jean L’Mouhouv Amrouche organise le samedi 20 octobre à 18h 00 au Château Sans-Souci -36, avenue Lacassagne, 69003 Lyon une conférence sur : Mouloud Mammeri  » la solitude dans la quête de vérité ».

Né à Ait Yenni en Haute Kabylie, le 28 décembre 1917, Mouloud Mammeri passe sa prime enfance dans dans une « colline », Taourirt Mimoun, où les valeurs Kabyles sont sauves, l’honneur grand et la dignité préservée. Quelques années plus tard, il quitte Taourirt pour vivre chez son oncle à Rabat. Par la suite, il sera amené à vivre à Alger, Paris. Il connaîtra d’autres pays pendant la guerre 39-45 où, comme de nombreux Algériens, il sera enrôlé. L’action de Mouloud Mammeri est fondée essentiellement sur la quête des origines de son peuple.

Il était étudiant quand avec des amis « il voulait faire sortir la France » mais la mobilisation des jeunes Algériens pendant la seconde guerre mondiale dispersera le groupe. « La Guerre, dit-il, a été une leçon de vie et de patriotisme » En 1947, Mouloud Mammeri militera avec les étudiants nord-africains pour libérer l’Afrique du Nord du joug colonial.Mais c’est pendant la guerre d’Algérie qu’il s’engagera réellement dans la lutte : il intègre le FLN et quittera l’Algérie-parce que recherché par les parachutistes- pour le Maroc en 1957.

On peut donc dire que son action militante pour la libération de son peuple a commencé très tôt. On en trouvera trace d’abord dans ses romans puis dans la recherche scientifique. […] son œuvre littéraire est une grande fresque où se trouve inscrite l’histoire sociale et culturelle de l’Algérie. L’indépendance politique du pays dans laquelle il était partie prenante était loin de lui apporter, tant s’en faut, l’espoir de voir son identité recouvrée. De nouveau confronté à l’occultation de son histoire, de ses racines la lutte plus profonde, plus subtile devient son étendard.

Depuis il s’est résigné à instiller dans l’esprit de ses jeunes élèves le suc de la culture berbère qu’il a goûtée enfant, savourée adolescent … » Tassadit Yacine, Mouloud Mammeri : un symbole in Awal, 1990 Nos deux conférenciers, Hend sadi et Aomer Oulamara, ont été parmi ses premiers élèves et ont , parallèlement à leurs études et travaux scientifiques? produit et écrit en langue berbère conformément à l’enseignement de leur maître. Ils étaient parmi ceux qui l’ont invité en mars 1980 à l’université de Tizi Ouzou pour une conférence sur les poèmes kabyles anciens, conférence interdite par le Pouvoir et qui finit par provoquer les événements à l’origine du Printemps berbère dont les répercussions sont encore d’actualité. L’association Jean El-Mouhoub Amrouche vous remercie de partager et d’honorer ce rendez-vous.

Zahia BOUFASSA

L’après Bouhadja à l’APN: Le compte à rebours a commencé

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Tout devait se décider hier mercredi quant à l’avenir de Said Bouhadja à l’Assemblée nationale, et autant pour sa présence au perchoir, un peu plus de 20 jours après que les députés de la majorité lui ont retiré leur confiance et voté une motion de défiance.

Les choses semblent s’accélérer à l’APN dont les activités sont bloquées par une fronde des groupes de la majorité parlementaire qui ont demandé à Said Bouhadja de démissionner de son poste. Mardi, devant le refus du président de l’APN de céder à «une action illégale» selon ses déclarations, «à une bande», les députés de la majorité parlementaire (FLN, RND, MPA, TAJ) plus les Indépendants, ont posé une chaîne et «cadenassé» la porte principale d’accès au Parlement pour empêcher Bouhadja de rejoindre son bureau. Cette action s’est poursuivie hier mercredi à l’intérieur de l’Hémicycle pour empêcher le président de l’APN d’entrer et d’accéder à ses services, alors que le bureau de l’assemblée devait se réunir pour se prononcer notamment sur la vacance de la présidence de l’Assemblée et préparer l’après-Bouhajda.

Selon Cheikh Berbera, président du groupe parlementaire du Mouvement Populaire Algérien (MPA), les protestataires «poursuivront» leur action pour exprimer «leur refus de travailler» avec M. Said Bouhadja. Quant à la réunion d’urgence du bureau de l’APN convoquée mardi par les présidents des groupes parlementaires et présidents de commission, il annoncera qu’elle devait se tenir hier mercredi à 14h00 sous la présidence du plus âgé des députés (Hadj El Ayeb).

Touahria Meliani Abdelbaki, président de la commission de l’agriculture, de la pêche et de la protection de l’environnement à l’APN, affirme de son côté que lors de cette réunion le bureau de l’APN examinera certains points se rapportant au fonctionnement de l’Assemblée nationale, en tête desquels l’affaire de M. Bouhadja, et ce, a-t-il dit, «conformément aux dispositions du règlement intérieur de l’assemblée».

Après avoir verrouillé l’accès de l’APN à son président, les protestataires se sont réunis hier mercredi en début d’après-midi pour entamer la dernière étape de la destitution du président de la seconde chambre du Parlement. Cette réunion devait en réalité, selon l’un des protestataires, «constater» la vacance de la présidence de l’APN. «Le bureau de l’Assemblée va se réunir et sera présidé par le plus âgé pour constater la vacance. Ensuite, il va programmer une plénière qui élira un nouveau président», explique la même source.

Le règlement intérieur de l’APN prévoit trois options pour le remplacement du président : décès, démission ou vacance. Concrètement, selon le règlement intérieur, aucune de ces trois dispositions n’est valable pour remplacer Said Bouhadja à la présidence de l’APN, puisqu’il n’est pas démissionnaire, et que la vacance peut-être constatée à partir du moment où il est empêché physiquement de rejoindre son bureau. «Nous avons épluché le règlement intérieur et nous avons constaté qu’il confère au bureau beaucoup de prérogatives, dont la constatation de la vacance de la présidence de l’Assemblée en cas de démission, de décès, d’incapacité ou d’incompatibilité», a indiqué à la presse l’un des chefs de file de la fonde, le député FLN Abdelhamid Si Afif. Celui-ci ajoute que «l’incompatibilité est flagrante : les députés ne veulent plus travailler avec le président. Son parti lui a retiré la couverture politique. Personne ne peut contester cela.»

Le début de la fin pour Bouhadja ?

Après les nombreux appels à la démission, la motion de retrait de confiance, le gel des activités des commissions, le début, peut-être, de la fin de la présence de Bouhadja au perchoir avait commencé lundi dernier lorsque le Bureau politique du FLN a décidé, à l’issue d’une réunion présidée par son secrétaire général, Djamel Ould Abbès, de retirer la couverture politique à Said Bouhadja et de le traduire ensuite en conseil de discipline. Dans la foulée, les chefs de file des groupes parlementaires, les députés FLN, ont annoncé d’organiser mardi un sit-in devant l’entrée du Parlement et d’empêcher son président d’accéder à son bureau. Une manière comme une autre de provoquer une vacance de la présidence du Parlement. La décision est, bien sûr, motivée par le refus de Saïd Bouhadja de quitter la présidence de l’APN, un entêtement que dénonce le SG du FLN, Djamel Ould Abbès ; il s’agit pour lui d’une «insubordination» et d’une attitude «indigne d’un homme d’Etat». En refusant de déposer sa démission, Said Bouhadja, selon Ould Abbès, «défie l’Etat», et donc doit être traduit devant la commission de discipline du parti qui lui a retiré dans la foulée sa couverture politique.

Hier mercredi, une réunion du bureau de l’APN était donc programmée pour constater, dans la foulée du blocage autant de l’accès au Parlement que de ses activités, la vacance de la présidence de l’APN, selon le scénario mis en place par les députés de la majorité parlementaire. Pour eux, il est «impossible de poursuivre le travail avec lui». Les présidents de ces groupes parlementaires avaient remis au président de l’APN une motion de «retrait de confiance» dans laquelle ils ont dénoncé des «dépassements et violations» enregistrés au sein de la chambre, en particulier «la marginalisation éhontée, l’ajournement prémédité de l’adoption du règlement intérieur de l’APN, la marginalisation des membres de la commission des affaires juridiques. Selon des sources au sein de la majorité parlementaire, «tout devrait être réglé d’ici à lundi prochain».

Immoral, honteux, humiliant

Le blocage de l’APN est allé, par ailleurs, jusqu’au report de l’examen du projet de loi de finances 2019, transmis lundi à la commission des finances. «Le transfert doit se faire après la réunion du bureau de l’Assemblée, et ce n’est pas le cas cette fois. La rencontre qu’avait tenu le président avec le bureau n’a pas atteint le quorum», a expliqué Toufik Torche, «le règlement intérieur et le blocage actuel ne permettent pas le traitement du PLF». Il a ajouté que la majorité des membres de la commission des finances boycottent les travaux parlementaires. «Les délais des travaux du PLF sont de 75 jours, dont 45 jours à l’APN et 20 jours au sénat. «Nous avons déjà épuisé 15 jours des délais», ajoute-t-il. Il a également rappelé que le président Bouteflika a les prérogatives de faire passer le PLF2019 par ordonnance si la situation de blocage actuelle se poursuit.

Dans le camp de l’opposition parlementaire, on dénonce des «comportements immoraux» et «illégaux». Le président du MSP, Abderrazak Makri, estime que le blocage de l’APN par les députés de la majorité est «un comportement immoral et illégal», et «une honte pour les députés de la majorité, leurs partis et ceux qui sont derrière eux». «Ces actes ne condamnent pas seulement ceux-là (députés de la majorité) mais dégoûtent également les Algériens de l’action politique et augmentent leur mépris pour le Parlement et les députés», ajoute-t-il. «Ces comportements mettent l’Algérie tout entière dans une situation risible et d’humiliation devant l’opinion publique internationale et aux yeux des autres Etats».

De son côté le président du RCD, Mohcine Belabbas, a dénoncé hier mercredi «un coup d’État» en préparation contre le président de l’Assemblée nationale. «Des députés s’apprêtent à commettre un coup d’État à l’Assemblée nationale sous couvert de l’annonce d’une vacance du poste de président», affirme-t-il .

par Yazid Alilat , le Quotidien d’Oran .

Tunisie – Dernière minute : Le pilote du F5 crashé retrouvé sain et sauf

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Les services de secours de l’armée nationale sont parvenus en un temps record à retrouver le pilote du F 5 qui avait disparu des radars. Il est sain et sauf.

Les recherches continuent en vue de repérer l’épave de l’avion.

A noter que l’accident s’est produit à quelque 170 km au large de Bizerte.

Par la rédaction

« Fleurs aux épines » de Brahim Saci : quelques mots pour réveiller l’amour

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Après avoir écrit et chanté en langue kabyle, Brahim Saci est revenu à ses premiers amours : la poésie de langue française.

Universitaire, enfant de Kabylie, venu s’installer à Paris, à la fin des années 1970, Brahim Saci vient de publier son premier livre, un somptueux recueil de poésie intitulé : « Fleurs aux épines ». Cette ouvrage de 130 pages est sorti récemment aux éditions du Net, basées à Saint-Ouen, dans la région parisienne.

On ne trouvera pas dans ces textes l’immense passion que voue Brahim Saci à son aîné Slimane Azem ; on découvrira surtout une autre facette de l’enfant de Tifrit At Umalek. A travers des poèmes d’amour, d’interrogations et de sagesse, Brahim Saci se raconte, dit le temps qui passe et les blessures qu’il nous inflige ; il trace des pistes pour que nous ne perdions pas, définitivement. C’est un mot de Charles Baudelaire qui est mis en exergue de ce livre : »Soyez béni, mon Dieu, qui donnez la souffrance, comme un divin remède à nos impuretés ».

Paris, carrefour mondial de la culture, est aussi un personnage de ces poésies : « Ô Paris, douce et cruelle ! Tu m’as comblé par tous les vents, jeune tu m’as donné des ailes, je sais aujourd’hui ce qui m’attend, les regrets s’avancent en rampant, pour me faire payer les années folles, je sens déjà le poids des ans, je vois mes espoirs qui s’envolent », écrit Brahim Saci dans un poème intitulé L’Etoile. Il est aussi question de paradis perdu, de naufrage, de cris noyés, d’incertitude mais aussi de lumières. « Soyez-vous mêmes si vous voulez vivre heureux, ne laissez personne briser votre cœur, le pardon est toujours possible sortez du feu, réveillez l’amour qui est en vous, s’effaceront vos peurs, rien n’est jamais acquis, les vautours et autres fossoyeurs, sont à l’affût pour peindre votre ciel de gris, si vous êtes faibles on volera votre bonheur », soutient le poète dans un texte intitulé Protégez votre cœur. « Fleurs aux épines » est également une ode à la liberté, à la soif de vivre, chaque jour, chaque instant. « Ne laissez pas fuir le temps précieux sans le vivre, comme le sable fuyant entre les doigts, de la vie, soyez toujours ivre, ne laissez personne vous imposer son choix ! Soyez toujours libres ! Ne laissez personne entraver vos ailes, fouillez en vous, vous trouverez l’équilibre et l’amour qui vous rapprocheront du ciel », nous dit Brahim Saci dans un poème intitulé le Temps est précieux. Le poète erre, ici et là, tout seul ; il s’épuise à crier, il veut surtout exister dans l’instant éternel, estime Brahim Saci.

« Fleurs aux épines » est un recueil apaisant, agréable à lire, reposant pour les âmes sensibles qui ont souffert : c’est un livre qui permet au lecteur de prendre du recul sur l’avancée vertigineuse des jours.

Youssef Zirem

« Fleurs d’épines », recueil de poésie de Brahim Saci, publié chez les éditions du Net, octobre 2016

17 octobre 1961 : 57 ème Anniversaire – Vérité et Justice

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Le 17 octobre 1961, des dizaines de milliers d’Algériens manifestaient pacifiquement à Paris contre le couvre-feu discriminatoire qui leur avait été imposé par le Gouvernement de l’époque dont le Premier Ministre Michel Debré hostile à l’indépendance de l’Algérie et le Préfet de Police Maurice Papon sous ses ordres. Ils défendaient leur droit à l’égalité, leur droit à l’indépendance et le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Ce jour-là, et les jours qui suivirent, des milliers de ces manifestants furent arrêtés, emprisonnés, torturés – notamment par la « force de police auxiliaire » – ou, pour nombre d’entre eux, refoulés en Algérie. Des centaines perdirent la vie, victimes d’une violence et d’une brutalité extrêmes des forces de police.

57 ans après, la Vérité est partiellement en marche. Cependant, la France n’a toujours pas reconnu sa responsabilité dans les guerres coloniales qu’elle a menées, – en particulier la Guerre d’Algérie – non plus que dans le cortège de drames et d’horreurs qu’elles ont entraînés, comme ce crime d’Etat que constitue le 17 octobre 1961. Le 17 octobre 2012, le Président de la

République (François Hollande) avait certes fait un premier pas important, en déclarant : « Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes. » Mais le terme de crime n’est pas repris, et la responsabilité, sous entendue, n’est pas clairement définie. Nous demandons une parole claire aux autorités de la République, au moment où certains osent encore aujourd’hui continuer à parler des « bienfaits de la colonisation », à célébrer le putsch des généraux à Alger contre la République, à « honorer » les criminels de l’OAS.

Dans ce domaine, il est donc nécessaire que des mesures significatives soient prises :

  • Que la lumière soit faite sur les soit disant « retours vers leurs douars d’origine » des algériens survivants du 17 octobre envoyés en fait dans des camps de la mort de l’Algérie coloniale.
  • Que la création d’un lieu de mémoire voué à cet évènement, demandée dans la résolution votée par le Sénat en octobre 2012 qui reconnaissait elle aussi ce massacre, soit rapidement mise en œuvre par les autorités de l’Etat, de la Ville de
  • Paris et la Région Ile-de-France.
  • Pour être fidèles à leur mission scientifique, les historiens ont besoin de pouvoir accéder librement aux archives, échapper aux contrôles des pouvoirs ou des groupes de pression et travailler ensemble, avec leurs collègues algériens
  • La vérité doit être dite sur l’organisation criminelle de l’OAS que certains, comme au sein de la droite et extrême droite politique veulent la réhabiliter.

Ce n’est qu’à ce prix que pourra disparaître la séquelle la plus grave de la Guerre d’Algérie, à savoir le racisme, l’islamophobie dont sont victimes aujourd’hui nombre de citoyennes et citoyens, ressortissants d’origine maghrébine ou des anciennes colonies, y compris sous la forme de violences policières récurrentes, parfois meurtrières.

On ne construit pas la démocratie sur des mensonges et des occultations. Après plus d’un demi-siècle, il est temps :

  • Que le Président de la République, au nom de la France, confirme, par un geste symbolique, la reconnaissance et la condamnation de ce crime d’Etat.
  • Comme il vient de le faire pour l’assassinat de Maurice Audin par l’armée française et pour l’existence d’un système de torture généralisé. Cette reconnaissance doit s’étendre aux milliers d’Algériens qui en ont été victimes (voir le site www.100autres.org)
  • Que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité dans l’internement arbitraire, pendant la Guerre d’Algérie, d’Algériens dans des camps.
  • Que la liberté d’accès aux archives soit effective pour tous, historiens et citoyens.
  • Que la recherche historique sur ces questions soit encouragée, dans un cadre franco-algérien, international et indépendant.

A l’occasion de ce 57ème anniversaire, nous exigeons Vérité et Justice.

Rassemblement le 17 Octobre 2018 à 18heures au Pont Saint Michel à PARIS

Signataires

Associations, Organisations Syndicales : 17 octobre contre l’Oubli, 4ACG (Association des Anciens Appelés en Algérie et leurs Amis Contre la Guerre), AFASPA (Association Française d’Amitié et Solidarité avec les Peuples d’Afrique), ANPROMEVO (Association Nationale de Protection de la Mémoire des Victimes de l’OAS), Amis de l’Algérie à Rennes, APCV (Association pour la Promotion de la Culture et du Voyage), ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants), Au Nom de la Mémoire, Association Maurice Audin, Emancipation – Tendance intersyndicale, Comité Vérité et Justice pour Charonne, FARR (Franco-Algériens Républicains Rassemblés), FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s), CAPJPO-EuroPalestine, CEDETIM/IPAM, Fondation Frantz Fanon, Fondation Copernic, Le 93 au Coeur de la République, LDH (Ligue des Droits de l’Homme), Les Amis de Max Marchand – Mouloud Feraoun et leurs Compagnons, Les Oranges, MRAP (Mouvement Contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples), Mouvement de la Paix, SNES-FSU, Solidaires, Sortir du Colonialisme,

Partis Politiques : EELV (Europe Ecologie les Verts), NPA (Nouveau Parti Anticapitaliste), Parti de Gauche, PCF (Parti Communiste Français)