L’association Jean L’Mouhouv Amrouche organise le samedi 20 octobre à 18h 00 au Château Sans-Souci -36, avenue Lacassagne, 69003 Lyon une conférence sur : Mouloud Mammeri » la solitude dans la quête de vérité ».
Né à Ait Yenni en Haute Kabylie, le 28 décembre 1917, Mouloud Mammeri passe sa prime enfance dans dans une « colline », Taourirt Mimoun, où les valeurs Kabyles sont sauves, l’honneur grand et la dignité préservée. Quelques années plus tard, il quitte Taourirt pour vivre chez son oncle à Rabat. Par la suite, il sera amené à vivre à Alger, Paris. Il connaîtra d’autres pays pendant la guerre 39-45 où, comme de nombreux Algériens, il sera enrôlé. L’action de Mouloud Mammeri est fondée essentiellement sur la quête des origines de son peuple.
Il était étudiant quand avec des amis « il voulait faire sortir la France » mais la mobilisation des jeunes Algériens pendant la seconde guerre mondiale dispersera le groupe. « La Guerre, dit-il, a été une leçon de vie et de patriotisme » En 1947, Mouloud Mammeri militera avec les étudiants nord-africains pour libérer l’Afrique du Nord du joug colonial.Mais c’est pendant la guerre d’Algérie qu’il s’engagera réellement dans la lutte : il intègre le FLN et quittera l’Algérie-parce que recherché par les parachutistes- pour le Maroc en 1957.
On peut donc dire que son action militante pour la libération de son peuple a commencé très tôt. On en trouvera trace d’abord dans ses romans puis dans la recherche scientifique. […] son œuvre littéraire est une grande fresque où se trouve inscrite l’histoire sociale et culturelle de l’Algérie. L’indépendance politique du pays dans laquelle il était partie prenante était loin de lui apporter, tant s’en faut, l’espoir de voir son identité recouvrée. De nouveau confronté à l’occultation de son histoire, de ses racines la lutte plus profonde, plus subtile devient son étendard.
Depuis il s’est résigné à instiller dans l’esprit de ses jeunes élèves le suc de la culture berbère qu’il a goûtée enfant, savourée adolescent … » Tassadit Yacine, Mouloud Mammeri : un symbole in Awal, 1990 Nos deux conférenciers, Hend sadi et Aomer Oulamara, ont été parmi ses premiers élèves et ont , parallèlement à leurs études et travaux scientifiques? produit et écrit en langue berbère conformément à l’enseignement de leur maître. Ils étaient parmi ceux qui l’ont invité en mars 1980 à l’université de Tizi Ouzou pour une conférence sur les poèmes kabyles anciens, conférence interdite par le Pouvoir et qui finit par provoquer les événements à l’origine du Printemps berbère dont les répercussions sont encore d’actualité. L’association Jean El-Mouhoub Amrouche vous remercie de partager et d’honorer ce rendez-vous.
Zahia BOUFASSA