29.9 C
Alger
jeudi 19 juin 2025
Accueil Blog Page 10

Un document français révèle les vérités sur la torture en Algérie

0
Documents secrets

Le site internet français «Mediapart» a révélé, hier dimanche, que la torture infligée au peuple algérien durant la Guerre de libération nationale avait été généralisée sur la base d’une instruction classée «très secrète» émanant du général criminel Raoul Salan, adressée à tous les officiers supérieurs de l’armée française d’extermination.

L’enquête intitulée «Guerre d’Algérie : ordres militaires pour généraliser la torture» s’appuie sur un document d’archive daté du 11 mars 1957, et indique que «la torture a été ordonnée par le commandement militaire français en Algérie avec l’accord de l’autorité politique».

Le média a ajouté qu’«après l’avoir expérimentée (la torture-ndlr) à Alger en 1957, les généraux ont recommandé sa généralisation».

L’auteur de l’enquête, Fabrice Riceputi, a clairement et explicitement mentionné le nom du général Raoul Salan, en tant qu’auteur de l’instruction dont le sujet était «l’interrogatoire des suspects».

Le journaliste a ajouté que cette note justifiait le recours à la torture par «les expériences récentes menées dans certaines régions, qui ont mis en évidence les bénéfices pouvant être tirés, notamment dans les villes, grâce à des interrogatoires poussés et immédiatement exploités».

Des ordres oraux pour éviter toute trace

Le document indique qu’en vertu de la «note contraignante», les chefs des divisions militaires, des corps et des services des régions du Sud ont exécuté les ordres dans toute l’Algérie et l’ont fait «oralement», avec des instructions pour «ne pas diffuser cet ordre personnel par écrit sous quelque forme que ce soit».

L’auteur de l’enquête a affirmé que «c’est le cas pour de nombreuses instructions du général Salan, mais cette instruction en particulier était difficile à dévoiler».

Il a évoqué un «camouflage linguistique minutieux», expliquant que la note incluait, en plus de l’interrogatoire des «suspects», la méthode d’interrogatoire.

L’enquête a également mentionné que les mots «avaient été choisis avec soin pour éviter des accusations infamantes et des poursuites judiciaires si le cadre politique venait à changer».

Ainsi, selon le journaliste de Mediapart, il fallait mener des interrogatoires «aussi durs et intenses que possible», car il s’agissait de causer une douleur extrême au suspect pour briser sa résistance à parler, rappelant que l’armée française utilisait ces méthodes depuis la guerre d’Indochine, avec des dispositifs de chocs électriques ainsi que la simulation de noyade.

Après Salan, le tortionnaire Massu passe à l’action

L’enquête a révélé que le 10 mars 1957, à la veille de la publication de cette instruction par Salan, le général Massu avait émis une autre note sur le même sujet, adressée à la 10e division de parachutistes qu’il commandait en Algérie.

Quelques jours plus tard (23 mars 1957-ndlr), ce fut au tour du général Allard, commandant du corps militaire à Alger, de suivre les ordres de Massu et Salan concernant la généralisation des méthodes utilisées à Alger.

Les opérations de «disparition temporaire et soudaine de certains habitants par sélection aléatoire ou identification comme suspects pour les interroger» ont été documentées, considérant que «tout Algérien pouvait être exploité» pour sa connaissance potentielle des activités des moudjahidines, s’il n’était pas lui-même impliqué.

Le gouvernement socialiste de Guy Mollet a généralisé la torture

L’enquête a reconnu que la responsabilité française était «établie» dans la pratique de la torture, et que cette pratique était «autorisée par l’autorité politique représentée par le gouvernement socialiste de Guy Mollet, c’est-à-dire par la République française elle-même».

Dans ce contexte, l’auteur de l’enquête a évoqué la «loi sur les pouvoirs spéciaux» adoptée à une large majorité en mars 1956, qui accordait aux militaires «le pouvoir exorbitant de classer toute personne comme +suspecte+, de la détenir et de l’interroger à leur guise».

Le site «Mediapart» a conclu en disant qu’«en raison de cette décision politique, le nombre de victimes, sans distinction de sexe, d’âge ou d’origine, a atteint des dizaines de milliers jusqu’en 1962. Cependant, l’État français, sous la direction du général De Gaulle, a publié après les accords d’Évian un décret accordant l’amnistie automatique aux auteurs de ces crimes.»

Radio Algérie Multimédia

Saisie d’une importante quantité de drogue en provenance du Maroc

0
Saisie de kif.

Des détachements combinés de l’Armée nationale populaire (ANP) ont mis en échec, vendredi, lors d’une opération menée dans la 3e Région militaire, une tentative d’introduction d’une quantité importante de drogue provenant des frontières avec le Maroc, permettant de saisir plus de 25 quintaux de kif traité, indique samedi un communiqué du ministère de la Défense nationale.

«Dans le cadre de la lutte contre la criminalité organisée et en continuité des efforts soutenus visant à contrecarrer le fléau du narcotrafic dans notre pays, des détachements combinés de l’Armée nationale populaire ont mis en échec, hier, vendredi 14 mars 2025, lors d’une opération menée sur le territoire de la troisième Région militaire, une tentative d’introduction d’une quantité importante de drogue provenant des frontières avec le Maroc, permettant de saisir 25 quintaux et 10 kilogrammes de kif traité, ainsi qu’un véhicule tout-terrain», note la même source.

«Cette opération de qualité confirme, une nouvelle fois, la grande vigilance et la ferme détermination des forces de l’ANP mobilisées le long des frontières, à lutter contre la criminalité organisée et de préserver la stabilité et la sécurité du pays», ajoute le communiqué.

APS

Franco-Algériens : citoyens d’un pays qui n’existe pas

0
Drapeaux Algérie France

Ils sont Français sur le papier, Algériens par héritage, mais partout étrangers au regard. Trop Français pour Alger, trop Algériens pour Paris, les Franco-Algériens vivent dans un entre-deux permanent, citoyens d’un pays imaginaire que ni la France ni l’Algérie ne veulent vraiment reconnaître. Leur véritable patrie ? Une Méditerranée qui relie autant qu’elle sépare, un no man’s land liquide où ils se sentent enfin chez eux, loin des visas, des humiliations et des contrôles au faciès.

D’un côté, la France, terre de droits et d’égalité — du moins en théorie. Dans les faits, elle distribue les cartes d’identité avec une main et multiplie les assignations à résidence symboliques avec l’autre. On vous dira que vous êtes Français, mais on vous demandera d’où vous venez vraiment. On vous parlera de méritocratie, mais votre nom sur un CV déclenchera des silences gênés. On vous rappellera la grandeur de la République, mais on réduira l’accès aux visas pour vos parents restés au pays. L’intégration ? Un jeu de dupes où l’on vous fait comprendre qu’être Français ne signifie pas être considéré comme tel.

Et puis il y a l’Algérie, cette autre rive qui suscite à la fois nostalgie et désillusion. On y revient en quête d’appartenance, mais on y est accueilli avec distance. « Ah, tu es Français ? », dit-on, sur un ton oscillant entre curiosité et reproche. La patrie d’origine vous regarde avec un mélange d’admiration pour cette France fantasmée et de défiance pour ce que vous incarnez. Là-bas aussi, vous êtes d’ailleurs.

Alors où exister ? Dans un bateau entre Marseille et Alger, dans un avion où l’on oublie un instant les douanes et les regards soupçonneux. Dans ces instants suspendus, les Franco-Algériens ne sont ni des immigrés, ni des étrangers, ni des citoyens de seconde zone. Ils sont eux-mêmes. Une population sans pays, un peuple flottant entre deux nations qui, après tant d’histoire commune, n’ont jamais su comment les accueillir pleinement.

Et pourtant, ces indésirables des deux rives incarnent mieux que quiconque ce lien indéfectible entre la France et l’Algérie. Ils sont la preuve vivante qu’au-delà des passeports et des politiques migratoires, il existe une mémoire, une culture, une histoire commune que l’on tente d’oublier mais qui persiste, têtue, entre les vagues de la Méditerranée.

Alors, que faire ? Continuer à les regarder comme des anomalies, ou accepter enfin cette double appartenance, cette identité hybride qui refuse de choisir un camp ? Peut-être qu’un jour, la France et l’Algérie comprendront qu’elles ne sont pas seulement liées par des traités et des tensions diplomatiques, mais par des hommes et des femmes qui, entre deux rives, cherchent simplement un endroit où être chez eux.

Mais en attendant ce jour, les Franco-Algériens continueront de naviguer entre deux mondes, de jongler avec des passeports et des regards méfiants, d’élever leurs enfants dans une langue et d’aimer dans une autre. Ils continueront de prouver que leur existence ne dépend ni des visas, ni des décisions politiques, ni des frontières tracées à l’encre froide de l’Histoire. Ils sont les citoyens d’un pays qui n’existe pas… et pourtant, ils existent.

« Les nations construisent des murs, mais l’histoire construit des ponts »

Dr A. Boumezrag

« Hypocrisie diplomatique » : quand l’APS pointe les biens immobiliers français en Algérie  

0
Consulat de France à Alger

L’extrême droite française, toujours en quête de boucs émissaires, a trouvé un nouveau cheval de bataille : accuser l’Algérie de profiter de prétendues aides françaises et de ne pas respecter les accords signés entre les deux pays. Bruno Retailleau, figure emblématique de cette frange politique, n’a pas hésité à relayer cette rhétorique aussi fausse qu’invraisemblable, omettant d’évoquer un fait essentiel: si un pays tire un véritable profit des relations bilatérales, c’est bien la France.

La semaine dernière, le ministère des Affaires étrangères algérien a convoqué Stéphane Romatet l’ambassadeur de France en Algérie pour mettre sur la table un dossier trop longtemps ignoré par Paris : celui des biens immobiliers mis à la disposition de la France par l’Algérie. Un dossier qui révèle un traitement pour le moins asymétrique entre les deux pays.

Au total, 61 biens immobiliers sont occupés par la France sur le sol algérien, moyennant des loyers ridiculement bas. Parmi ces biens, le siège de l’ambassade de France en Algérie s’étend sur une vaste superficie de 14 hectares (140.000 mètres carrés) sur les hauteurs d’Alger, avec un loyer si insignifiant qu’il ne couvrirait même pas le prix d’une modeste chambre de bonne à Paris. Quant à la résidence de l’ambassadeur de France, connue sous le nom «les Oliviers», elle s’étale sur 4 hectares (40.000 mètres carrés) et est louée au franc symbolique, sur la base d’un prix de bail inchangé depuis 1962 jusqu’en août 2023. Une largesse que la France n’a jamais daigné accorder à l’Algérie sur son propre territoire !

Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. De nombreux accords bilatéraux permettent à la France de bénéficier d’avantages considérables en Algérie. L’exemple le plus criant est l’accord de 1968, qui régit le statut des Algériens en France et qui leur accorde un régime migratoire dérogatoire par rapport aux autres nationalités. Paris ne cesse de dénoncer cet accord, mais oublie de mentionner les bénéfices qu’il en tire, notamment la main-d’œuvre algérienne qui a largement contribué à la reconstruction et à l’essor économique de la France. De son côté, l’Algérie ne bénéficie d’aucun privilège comparable en France.

Un autre exemple frappant est l’accord de 1994, qui régule divers aspects de la coopération entre les deux pays, notamment en matière de commerce et d’investissements. Dans les faits, ces accords ont surtout permis aux entreprises françaises d’obtenir des conditions très favorables pour opérer en Algérie, tout en limitant les opportunités inverses pour les entreprises algériennes en France. Encore une fois, l’avantage est unilatéral et profite avant tout à l’économie française.

Mais si Paris souhaite ouvrir le débat sur la réciprocité et le respect des engagements signés, alors parlons-en ! Nous verrons bien qui, de l’Algérie ou de la France, a le plus profité de ces traités et lequel des deux pays ne respecte pas les accords passés.

L’heure n’est plus à l’hypocrisie. Il est temps que la vérité soit mise en lumière et que cessent les discours fallacieux destinés à manipuler l’opinion publique. L’Algérie n’a jamais été le profiteur de cette relation, c’est bien la France qui, depuis des décennies, a su tirer parti de chaque accord à son avantage. Et si elle veut aujourd’hui réclamer des comptes, elle devra d’abord rendre des comptes elle-même.

APS

Burkina Faso : massacres de civils et exactions contre les Peuls

0
Le capitaine Traoré
Le chef de la junte militaire, le capitaine Traoré.

La situation sécuritaire au Burkina Faso continue de se détériorer, avec une recrudescence alarmante des violences contre les civils. Les derniers événements survenus dans la région de Solenzo, dans l’ouest du pays, ont choqué la communauté internationale et suscité de vives inquiétudes quant au respect des droits humains dans le pays.

Le massacre de Solenzo

Le régime du capitaine Traoré s’enfonce dans un cycle infernal de violence et de répression de civils. Entre le 10 et le 11 mars 2025, un massacre d’une ampleur considérable a été perpétré dans les environs de Solenzo, dans la province de Banwa. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont révélé des scènes d’une violence extrême, montrant des dizaines de corps sans vie, principalement des femmes, des enfants et des personnes âgées, gisant au sol, pieds et mains liés.

Selon les témoignages recueillis, les victimes seraient en majorité des membres de la communauté peule, accusés de collusion avec les groupes djihadistes qui sévissent dans la région2. Les auteurs présumés de ces atrocités seraient des militaires du 18e Bataillon d’intervention rapide (BiR) et des membres des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), une milice civile soutenue par l’État.

Réactions et demandes d’enquête

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a rapidement réagi en appelant la junte militaire au pouvoir à mener une enquête approfondie sur ces événements. HRW a identifié au moins 58 victimes sur les images diffusées, tout en soulignant que le bilan réel pourrait être bien plus lourd.

Ilaria Allegrozzi, chercheure spécialiste du Sahel à HRW, a dénoncé « l’absence systématique de responsabilité » des forces pro-gouvernementales et exigé des sanctions contre les auteurs de ces exactions.

Violence généralisée

Ce massacre s’inscrit dans un contexte de violence généralisée qui frappe le Burkina Faso depuis plusieurs années. Depuis 2015, le pays est en proie à des attaques djihadistes qui ont fait plus de 26 000 morts, dont la moitié depuis le coup d’État de septembre 20223.

Les groupes armés islamistes, notamment le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), ont également commis de nombreuses atrocités contre les civils. En août 2024, une attaque attribuée au GSIM dans la région du Centre-Nord avait fait au moins 133 morts parmi des civils1.

Réponse controversée des autorités

Face à ces accusations, le gouvernement burkinabè a rejeté en bloc les allégations de massacre, qualifiant les images diffusées de « manipulation visant à discréditer les forces combattantes ». Le Premier ministre Jean-Emmanuel Ouédraogo a affirmé que des opérations militaires majeures étaient en cours pour lutter contre les groupes djihadistes dans la région3.

Cette réponse des autorités soulève des inquiétudes quant à la volonté du gouvernement d’enquêter de manière impartiale sur ces allégations de crimes graves.

Les massacres de civils au Burkina Faso, qu’ils soient perpétrés par des groupes armés ou par des forces gouvernementales, témoignent de l’escalade dramatique de la violence dans le pays. La communauté internationale appelle à une enquête transparente et à des mesures concrètes pour protéger les populations civiles, prises en étau entre les différents acteurs du conflit. L’impunité qui semble prévaloir pour les crimes commis par toutes les parties ne fait qu’alimenter le cycle de la violence, menaçant davantage la stabilité déjà précaire de la région sahélienne.

La rédaction

La médiocrité comme stratégie : chronique d’un naufrage annoncé

0
Conseil de sécurité algérien

Il fut un temps où la gouvernance était l’art de faire prospérer un pays, d’encourager le talent et de récompenser la compétence. Mais pourquoi s’embarrasser de telles subtilités quand on peut imposer un modèle bien plus confortable : celui de la médiocrité érigée en stratégie d’État ? De Paris à Alger, la formule a fait ses preuves : moins vous êtes capable, plus vous montez en grade. L’incompétence n’est plus un handicap, mais un passe-droit.

Là où l’on attendrait des visionnaires, on trouve des gestionnaires de crise dont la seule stratégie est d’éteindre les incendies qu’ils ont eux-mêmes allumés. En France, la bureaucratie atteint des sommets d’absurdité : des armées de technocrates pondent des réformes que personne ne comprend, pendant que le petit entrepreneur se noie dans la paperasse. L’État réglemente tout, sauf l’efficacité. En Algérie, la lourdeur administrative n’est pas un bug, mais une fonctionnalité : elle sert à entretenir un réseau de privilégiés où chaque signature se monnaie et chaque accès se négocie.

Dans ces pays où l’on parle de « réformes » comme d’un mantra, la réalité est plus simple : il s’agit de gérer le déclin, pas de l’arrêter. En France, on confie l’éducation à des bureaucrates qui n’ont jamais mis les pieds dans une classe. En Algérie, les universités produisent des diplômés que le marché du travail refuse, tandis que les postes clés sont réservés à ceux qui ont le bon nom de famille ou le bon carnet d’adresses.

Pourquoi miser sur l’intelligence collective quand on peut préférer la répartition du butin ? La corruption n’est plus un dérèglement du système, elle en est la colonne vertébrale. En France, elle est subtile, enrobée dans des conflits d’intérêts et des pantouflages bien huilés. En Algérie, elle est brute, massive, et parfois grotesque : des milliards de dollars envolés, des scandales à répétition, et un peuple qui regarde, lassé, l’interminable farce des arrestations-spectacles qui ne mènent à rien.

Le résultat est prévisible : les meilleurs partent. Les cerveaux fuient, l’énergie créatrice se dissout dans l’exil. En France, les entrepreneurs s’exilent à Londres, en Suisse ou à Dubaï. En Algérie, la jeunesse prend la mer, à ses risques et périls, pour échapper à un horizon bouché.

On ne peut pas réparer un système qui repose sur sa propre défaillance. Tant que la médiocrité restera une stratégie payante, elle continuera d’être le carburant de nos institutions. Le problème n’est pas que l’avenir soit incertain, c’est qu’il soit entre les mains de ceux qui n’ont aucun intérêt à le préparer.

Ceux qui osent dénoncer ce système sont soit marginalisés, soit diabolisés. En France, on les traite de populistes, d’extrémistes ou d’irresponsables. En Algérie, ils sont qualifiés de traîtres ou d’agents de l’étranger. La critique est perçue comme une menace existentielle pour un ordre établi qui ne sait survivre qu’en neutralisant toute alternative.

Va-t-on vers une révolte du bon sens ? Un jour viendra où ce modèle ne pourra plus tenir. Le mépris du mérite, la gabegie et l’aveuglement institutionnalisé finiront par provoquer une rupture. Peut-être que, lorsque les derniers rouages rouillés de cette machine s’effondreront, un sursaut s’opérera. En attendant, les incompétents continuent de gouverner, les corrompus s’enrichissent, et les citoyens, eux, subissent.

Une fatalité érigée en modèle ? Reste à savoir combien de temps encore les peuples accepteront de voir leur destin entre les mains de ceux qui n’ont ni vision ni scrupules. Mais peut-être avons-nous tort de nous inquiéter. Après tout, dans un monde où la médiocrité est une garantie de survie politique, l’échec n’est plus une catastrophe, mais une tradition bien ancrée.

« On reconnaît un État en déclin au fait qu’il récompense ceux qui le plombent et décourage ceux qui pourraient le sauver. »

Dr A. Boumezrag

Rassemblement le 19 mars devant le consulat d’Algérie à Paris pour la libération des détenus

0
Marche pour libérer les détenus

Le 19 mars, date historique du cessez-le-feu marquant la fin de la colonisation française, est célébrée cette année dans un contexte particulièrement troublé. L’Algérie et la France, qui ont signé les accords d’Évian, sont aujourd’hui engagées dans une guerre diplomatique sans précédent.

Jamais l’histoire mal digérée entre les deux pays n’a été autant instrumentalisée, jamais autant d’algérophobie ne s’est exprimée d’un côté, et jamais, de l’autre, l’Algérie n’a autant dilapidé la grandeur de son capital symbolique révolutionnaire entre les mains de ceux qui se sont imposés comme ses représentants officiels.

Contrairement à ce qui est mis en lumière, les atteintes aux droits fondamentaux en Algérie ne se limitent pas à l’emprisonnement de Boualem Sansal. Des centaines de citoyen.nes sont injustement emprisonnés pour un simple post, un hashtag, un acte de solidarité. La répression ne date pas de quelques semaines : elle broie, depuis des années, des milliers de vies dans une indifférence complice.

Au fil des décennies, la relation algéro-française a périodiquement connu des tensions. La séquence actuelle en est l’une des plus aiguës. Derrière les postures officielles, des jeux occultes expliquent sa nature crisogène.

On évoque des révélations sur les privilèges octroyés aux décideurs algériens, mais dans les faits, peu de choses encore transparaissent. Biens mal acquis, passe-droits, statuts d’exception : la nomenklatura algérienne et ses familles ont plus bénéficié de ce qui relève d’une tactique d’un deal que de la rigueur attendue d’un État de droit.

Alors que de nombreux non ayants-droit proches du régime sont bénéficiaires d’un passeport diplomatique exempt de visa, la liberté de circulation aux frontières n’est plus garantie aux autres citoyens algériens, générant de l’appréhension à chaque voyage. Nombre de militants de l’opposition établis à l’étranger font l’objet de menaces et de chantage pour renoncer à leur activité politique pacifique en échange du respect de leur droit à la liberté de circulation.

En cette date symbolique, nous dénonçons les privilèges scandaleux dont jouit en France l’élite du régime algérien, avec la complaisance traditionnelle des autorités françaises. Nous réaffirmons notre espérance d’une relation claire et apaisée entre l’Algérie et la France : une relation d’État à État, fondée sur la transparence et l’intérêt commun, et non sur des compromissions et des faveurs indues.

Nous appelons à un rassemblement ce 19 mars 2025 devant le consulat d’Algérie à Paris Nation, à 17 h, pour :

  • La libération de tous les détenus d’opinion
  • Le respect de la garantie de la liberté de circulation aux frontières
  • Une transition démocratique et l’instauration d’un État de droit respectueux des libertés 
  • La fin des privilèges honteux et abusifs de la caste au pouvoir et de la gestion par la corruption
  • Une diplomatie légitime, au service du peuple et œuvrant pour ses intérêts
  • Une relation entre l’Algérie et la France apaisée, tournée vers l’avenir sans renier le passé et œuvrant dans l’intérêt mutuel des deux pays

Signataires

Pour une Alternative Démocratique en Algérie – Riposte Internationale – Révolution du Sourire 

Le procès en appel de Mohand Tadjadit reporté

0
Mohamed Tadjadit

La Cour d’Alger – chambre pénale a décidé le renvoi à l’audience du 27 mars 2025 du procès en appel concernant Tadjadit Mohamed dit le poète du hirak, nous apprend Me Sadat.

« L’appel concerne un jugement rendu par le tribunal de Rouiba (cour d’Alger) en date du 20/01/2025 ayant infligé à Tadjadit Mohamed une peine de cinq ans de prison ferme et 200000da d’ amende ferme avec confiscation des objets saisis.

Dans cette procédure Tadjadit Mohamed est poursuivi de pas moins de quatre infractions (délits), à savoir:

-Atteinte à l’intégrité du territoire national

-Exposition à la vue du public des publications ,vidéos et enregistrements sonores de nature à porter atteinte à l’intérêt national

-Incitation à attroupement non armé par l’utilisation des technologies de la communication et de l’ information

-Outrage à corps constitué. (Articles 79,96,100,146 du code pénal).

Liberté pour Tadjadit Mohamed et tous les détenu.es d opinion.

Me Fetta Sadat

Le Mythe de la caverne et la réalité humaine

0
Le mythe de la caverne

Dans le livre VII de « La République », Platon présente l’une des allégories les plus célèbres et les plus profondes de la philosophie occidentale : le Mythe de la Caverne. Cette histoire est non seulement un récit fascinant, mais aussi un outil puissant pour comprendre la théorie de la connaissance et la perception de la réalité, concepts centraux de la pensée platonicienne.

Imaginez une caverne sombre où un groupe de prisonniers est enchaîné depuis leur naissance. Ces prisonniers sont retenus de telle manière qu’ils ne peuvent regarder que vers un mur devant eux. Derrière les prisonniers, il y a un feu, et entre le feu et les prisonniers, il y a un chemin surélevé. Le long de ce chemin, des gens passent en portant des objets et des figures de formes diverses qui projettent des ombres sur le mur que les prisonniers peuvent voir. Pour ces prisonniers, ces ombres sont la seule réalité qu’ils connaissent.

Les ombres dans la grotte symbolisent l’ignorance et la perception limitée de ceux qui n’ont pas atteint la vraie connaissance. Ils représentent une réalité déformée et superficielle, une métaphore de la façon dont les apparences et les perceptions peuvent tromper notre compréhension de la vraie nature des choses.

Le mythe prend une tournure significative lorsqu’un des prisonniers est libéré. Au début, ce prisonnier ressent une douleur aiguë et une confusion intense lorsqu’il est exposé à la lumière du feu et, éventuellement, au soleil du monde extérieur. La lumière est aveuglante et le prisonnier peine à comprendre cette nouvelle réalité. Petit à petit, ses yeux s’habituent et il commence à voir le monde tel qu’il est : les couleurs, les formes, l’immensité du ciel et l’éclat du soleil. Ce processus symbolise le chemin vers la connaissance et l’illumination intellectuelle, un voyage ardu et douloureux, mais profondément transformateur.

Le prisonnier libéré se rend compte que les ombres dans la grotte ne sont pas la réalité, mais de simples illusions. Dans son désir de partager cette révélation, il retourne dans la grotte pour libérer les autres. Cependant, à son retour, il rencontre une résistance et est incompris par ceux qui sont encore enchaînés. Pour eux, les ombres restent la seule réalité valable, et la proposition d’une réalité différente est inconcevable et menaçante. Ce retour met en lumière la difficulté de transmettre et d’accepter la vérité dans un monde habitué aux illusions, reflet de la résistance humaine au changement et à l’acceptation de nouvelles vérités.

Le Mythe de la Caverne illustre donc non seulement la théorie épistémologique de Platon, mais aussi sa vision de l’éducation et du rôle du philosophe dans la société. Le philosophe, comme le prisonnier libéré, a la responsabilité de guider les autres vers la lumière de la connaissance, quitte à affronter l’incompréhension et la résistance.

En fin de compte, cette allégorie nous invite à remettre en question notre propre perception de la réalité et à reconnaître l’importance de rechercher la connaissance au-delà des apparences. Cela nous met au défi de briser nos propres chaînes et de sortir de nos grottes personnelles à la recherche d’une compréhension plus profonde et plus vraie du monde.

𝐄𝐬𝐩𝐢𝐨𝐧𝐧𝐚𝐠𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐝𝐢𝐚𝐬𝐩𝐨𝐫𝐚 : 𝐮𝐧𝐞 𝐢𝐥𝐥𝐮𝐬𝐭𝐫𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐝𝐞𝐬 𝐩𝐫𝐚𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞𝐬 𝐝𝐮 𝐫𝐞́𝐠𝐢𝐦𝐞 𝐚𝐥𝐠𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐧

0
Espionnage

L’arrestation d’un fonctionnaire de Bercy pour espionnage au profit de l’Algérie, rapportée par Le Parisien, met en lumière une réalité bien connue des Algériens.

Depuis toujours, Alger traque ses opposants à l’étranger, transformant la diaspora en un terrain d’opérations de ses services de renseignement. Plus qu’une simple affaire d’espionnage, cet événement témoigne d’un État obsédé par le contrôle de ses citoyens, même au-delà de ses frontières.

On aurait pu penser que les services algériens concentreraient leurs efforts sur des domaines stratégiques comme l’intelligence économique ou l’influence diplomatique. Mais non. Encore une fois, 𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒑𝒓𝒊𝒐𝒓𝒊𝒕𝒆́ 𝒆𝒔𝒕 𝒅𝒆 𝒔𝒖𝒓𝒗𝒆𝒊𝒍𝒍𝒆𝒓 𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒑𝒓𝒐𝒑𝒓𝒆𝒔 𝒄𝒊𝒕𝒐𝒚𝒆𝒏𝒔.

En plus des pratiques de fichage via les consulats, ils prennent désormais le risque d’opérer en territoire étranger pour obtenir des informations sur des opposants politiques. Une attitude symptomatique d’un régime en perte de légitimité, incapable de tolérer la moindre voix discordante.

Plutôt que de répondre aux revendications sociales et politiques, Alger mise sur la répression et l’espionnage. La diaspora, qui pourrait être un levier de développement, est perçue comme une menace à neutraliser.

𝑪𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒔’𝒊𝒏𝒔𝒄𝒓𝒊𝒕 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒖𝒏𝒆 𝒔𝒕𝒓𝒂𝒕𝒆́𝒈𝒊𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒍𝒂𝒓𝒈𝒆 𝒅𝒆 𝒉𝒂𝒓𝒄𝒆̀𝒍𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒆𝒔 𝒐𝒑𝒑𝒐𝒔𝒂𝒏𝒕𝒔, 𝒆𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒔𝒖𝒓𝒗𝒆𝒊𝒍𝒍𝒂𝒏𝒄𝒆, 𝒊𝒏𝒕𝒊𝒎𝒊𝒅𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒆𝒕 𝒑𝒓𝒆𝒔𝒔𝒊𝒐𝒏𝒔 𝒔𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒖𝒓𝒔 𝒇𝒂𝒎𝒊𝒍𝒍𝒆𝒔 𝒓𝒆𝒔𝒕𝒆́𝒆𝒔 𝒆𝒏 𝑨𝒍𝒈𝒆́𝒓𝒊𝒆.

𝑳’𝒆𝒔𝒑𝒊𝒐𝒏𝒏𝒂𝒈𝒆 𝒔’𝒆́𝒗𝒂𝒍𝒖𝒆 𝒕𝒐𝒖𝒋𝒐𝒖𝒓𝒔 𝒆𝒏 𝒇𝒐𝒏𝒄𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅𝒆𝒔 𝒈𝒂𝒊𝒏𝒔 𝒐𝒃𝒕𝒆𝒏𝒖𝒔. 𝑶𝒓, 𝒊𝒄𝒊, 𝒍’𝒆𝒏𝒋𝒆𝒖 𝒋𝒖𝒔𝒕𝒊𝒇𝒊𝒆-𝒕-𝒊𝒍 𝒍𝒆 𝒓𝒊𝒔𝒒𝒖𝒆 𝒆𝒏𝒄𝒐𝒖𝒓𝒖 ? 𝑪𝒆𝒕𝒕𝒆 𝒂𝒇𝒇𝒂𝒊𝒓𝒆 𝒅𝒆́𝒎𝒐𝒏𝒕𝒓𝒆 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔 𝒅𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒒𝒖𝒆 𝒍𝒂 𝒑𝒓𝒊𝒐𝒓𝒊𝒕𝒆́ 𝒅𝒖 𝒑𝒐𝒖𝒗𝒐𝒊𝒓 𝒂𝒍𝒈𝒆́𝒓𝒊𝒆𝒏 𝒏’𝒆𝒔𝒕 𝒏𝒊 𝒍𝒆 𝒅𝒆́𝒗𝒆𝒍𝒐𝒑𝒑𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒏𝒊 𝒍𝒆 𝒓𝒂𝒚𝒐𝒏𝒏𝒆𝒎𝒆𝒏𝒕 𝒅𝒖 𝒑𝒂𝒚𝒔, 𝒎𝒂𝒊𝒔 𝒍𝒂 𝒑𝒆𝒓𝒑𝒆́𝒕𝒖𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒅’𝒖𝒏 𝒔𝒚𝒔𝒕𝒆̀𝒎𝒆 𝒑𝒂𝒕𝒓𝒊𝒎𝒐𝒏𝒊𝒂𝒍.

Si ses agents avaient visé des secrets industriels ou technologiques, on pourrait parler d’une stratégie d’État. Mais leur cible reste de simples opposants, ce qui illustre parfaitement l’archaïsme d’un régime incapable de se projeter sur d’autres préoccupations que la perpétuation de sa rapine et le maintien de ses privilèges.

Mohand Bakir