En détention depuis le 19 janvier 2023 Chérif Mellal observe une grève de la faim illimitée depuis le 3 mars 2025. Il est à son 26e jour de grève de la faim.
Une condamnation à une peine de 04 ans de prison ferme a été infligée à Cherif Mellal par jugement rendu par le pôle pénal économique et financier sis au tribunal de Sidi Mhamed en date du 23/10/2024, jugement confirmé dans toutes ses dispositions par arrêt rendu par la chambre pénale près la cour d’Alger en date du 25 février 2025″, rappelle courageusement Me Fetta Sadat dans son post quotidien en soutien à ce détenu d’opinion.
L’arbitraire systématique contre les voix dissidentes
L’Algérie connaît une vague de répression sans précédent, ciblant les voix critiques du régime à travers des mesures arbitraires et des condamnations contestées. Cette tendance inquiétante s’illustre par plusieurs cas emblématiques.
Interdictions de voyager et restrictions de mouvement
Depuis 2022, les autorités algériennes ont intensifié leur recours aux interdictions de voyager arbitraires pour museler la dissidence. Ces mesures, souvent imposées sans notification officielle et pour une durée indéterminée, visent des militants, des journalistes et des opposants politiques. Le cas du journaliste Mustapha Bendjama est révélateur : harcelé pour sa couverture du mouvement Hirak, il a été empêché de quitter le pays à plusieurs reprises depuis octobre 2022.
Condamnations controversées
L’affaire de Cherif Mellal, ancien président de la JS Kabylie, illustre la sévérité du système judiciaire algérien. Condamné en appel à 4 ans de prison ferme, Cherif Mellal se bat avec l’énergie du désespoir en menant une grève de la faim pour avoir droit simplement à un procès juste.
Plus alarmante encore est la condamnation de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal à cinq ans de prison. Âgé de 80 ans et atteint d’un cancer, Sansal a été arrêté le 16 novembre 2024 et jugé pour atteinte à la sûreté de l’État, suite à des propos tenus concernant les frontières algéro-marocaines.
Répression généralisée
Ces cas s’inscrivent dans un contexte plus large de répression. Le régime utilise des lois répressives, notamment les dispositions anti-terrorisme, pour étouffer toute forme de dissidence. La réélection controversée d’Abdelmadjid Tebboune en septembre 2024 s’est déroulée dans un climat de musellement des médias et d’absence de véritable débat politique.
L’arbitraire en Algérie ne se limite pas à ces cas médiatisés. De nombreux activistes, journalistes et citoyens ordinaires subissent quotidiennement des restrictions de leurs libertés fondamentales, illustrant une dérive autoritaire préoccupante du régime algérien.
ADN News