Le temps est à la panique dans le camp des partisans du 5e mandat du président Bouteflika. L’appel à la manifestation, le 22 février prochain, contre la reconduction d’un chef d’État impotent, les fait trembler. Croyant pouvoir reproduire les mêmes scénarios qu’en 2009 et 2014, ils se sont heurtés à un rejet quasi-unanime de leurs discours et de leurs choix.
« IL N’EST PAS NÉCESSAIRE DE MARCHER »
Le directeur de campagne du chef de l’Etat, Abdelmalek Sellal a, lui aussi, mis en garde contre le recours à la rue. « Nous acceptons les opinions différentes. Chacun peut exprimer son opinion, mais de manière pacifique. Il n’y a aucun problème. Il n’est pas nécessaire de marcher », a-t-il lancé, avant d’ajouter : « Il faut qu’un jour nous puissions arriver à discuter entre nous ».
Ces menaces et ce discours seront-t-ils entendu par les opposants au 5e mandat ? La réaction de la rue est imprévisible. C’est la grande inconnue, dans la situation actuelle. Ce qui s’est passé hier à Khenchela, la mobilisation de Kherrata (Bejaia) et les manifestations d’Oran, de Belabbas, de Chlef, de Bordj Bou Arreridj et Jijel est mauvais présage pour les tenants du pouvoir qui craignent un nouvel octobre 1988.
C’est pourquoi d’ailleurs, des médias publics et « parapublics » sont instruits de mener campagne contre la manifestation du 22 février. Un responsable au ministère de la communication a même appelé, selon des sources, les responsables des journaux financés par l’argent de l’agence nationale d’édition et de publicité (ANEP) leur demandant de dénigrer cet appel à mobilisation contre le 5e mandat.
Melissa NAIT ALI
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