Ou quand la « révolution du sourire » fait face à « l’incendie national » !
Le 30 Aout 2019,a été célébrée dans l’anonymat la journée internationale des victimes de disparitions forcées. Ce jour du 29septembre 2019,est le 14 ème anniversaire de la promulgation de la charte pour la réconciliation nationale. Y-a-t-il quelque chose de changé depuis pour les familles des concernés par ces causes pour lesquelles ils luttent sans relâche depuis des décennies?
Malheureusement, force est de constater que la vie ordinaire des Algériens ordinaires, les sinistrés pour la survie des leurs, les familles victimes de la tragédie nationale( victimes du terrorisme et les familles de disparus) et leurs combats quotidiens pour la vérité et la justice, leurs souffrances morales et physiques sont reléguées au plus bas des préoccupations des détenteurs du pouvoir absolu dans le pays.
Malgré plus de 7 mois d’une révolution pacifique saluée de par le monde, le peuple est toujours exclu du débat ! De restrictions en restrictions, de manipulations en diversions, de répressions multiples aux arrestations, l’écrasante majorité du «bas pays » étouffe. La passerelle qui devait être entretenue entre gouvernants et gouvernés s’est davantage fragilisée et « l’incendie national » risque de prendre à n’importe quel moment et n’importe quel endroit du pays même si l’on sait que le pouvoir maitrise tout ,sauf l’imprévisible.
Et cet imprévisible n’est autre que l’ignorance et le mépris affiché envers la majorité des Algériennes et Algériens en dissidence contre le système depuis le 22 février 2019 et sa volonté criminelle à imposer ses solutions suicidaires, comme cette opération « coup de force »d’imposer un scrutin présidentiel pour le 12 décembre 2019 contre la volonté populaire !
Les indicateurs d’une crise aiguë au sein du système sont là ! Les ingrédients d’une guerre ouverte entre décideurs et exécutants sont là également ! Les plates-bandes des uns sont piétinées par les autres.
A quoi obéit ce mouvement dans l’immobilisme ? Qui fait quoi ?Qui est qui ? Ya-t-il répartition des rôles ? Quel type de changement contrôlé nous prépare-t-on au sein de l’état-major de l’armée?
Et le peuple Algérien, cette majorité qui fait l’Algérie, aura-t-il son mot à dire pour exprimer son vœu de changement ? Au rythme où vont les événements depuis l’enclenchement de la révolution du sourire, l’espoir du changement du système est encore permis, mais les détenteurs actuels des clés de la république, les militaires pour ne pas les nommer, s’entêtent toujours à reporter cette exigence historique à une date ultérieure.
Et les familles des disparus, comme d’ailleurs toutes les victimes du terrorisme et leurs familles, pourraient-elles , un jour espérer faire leur deuil, une fois que la vérité soit connue et que justice soit rendue ? Peut-être un jour…..lorsque le « hirak » aboutira …
L’histoire, cette impitoyable horloge qui ne s’arrête jamais finira tôt ou tard par rattraper tous les usurpateurs qui par leur démarche belliqueuse préfèrent sauver le régime au lieu de sauver l’Algérie et les Algériens .
Je terminerais par cette citation à méditer ;Ce qu’écrivait le grand écrivain universaliste Mouloud MAAMERI dans une de ses œuvres il y a de cela des années : « Quand trop de sécheresse brule les cœurs, quand la faim tord trop d’entrailles, quand on verse trop de larmes, quand on bâillonne trop de rêves, c’est comme quand on ajoute bois sur bois sur un bucher. A la fin, il suffit d’un bout de bois d’un esclave pour faire dans le ciel de Dieu et dans le cœur des Hommes le plus énorme incendie »
Par Dr AMOKRANE Lakhdar, Premier secrétaire de « jil jadid »