17.9 C
Alger
mardi 3 décembre 2024
A la unePrésidentielle du 7 septembre : Une « mise en scène électorale visant à empêcher l’expression du libre choix »

Présidentielle du 7 septembre : Une « mise en scène électorale visant à empêcher l’expression du libre choix »

L’organisation non gouvernementale Riposte internationale a réagi ce dimanche 22 septembre à la réélection d’Abdelmadjid Tebboune pour un second mandat ainsi qu’à toutes les irrégularités qui ont entaché le scrutin du 7 septembre les proclamations des résultats préliminaires et définitifs respectivement par l’ANIE et la Cour Constitutionnelle.

Estimant que l’élection présidentielle a été organisée par l’administration d’un « régime autocratique » dans un contexte de « répression frappant des centaines de militants, de des espaces médiatiques et politiques, s’inscrit dans la longue tradition des mises en scène électorale visant à empêcher l’expression du libre choix des Algériens », l’ONG qualifie la victoire digne d’un scrutin à la brejnévienne.

Pour Riposte internationale, les chiffres officiels de la victoire « à la brejnévienne » de Tebboune serait loin de refléter la réalité du terrain, puisque le taux de participation à la présidentielle ne « ne dépasserait pas, selon plusieurs sources, 10 % » et interprète ce très faible taux de participation comme une confirmation de la désaffection persistante de l’électorat. « Cette baisse constante de participation des Algériens à la vie politique, plus structurelle que conjoncturelle, se confirme au fur à mesure que les scrutins s’enchainent, et ce depuis, notamment l’élection du 12 décembre 2019 », précise la même ONG, avant de faire une analyse des différents scrutins organisés par le pouvoir depuis 2019. « Fragilisé par un déficit chronique de légitimité démocratique, les dirigeants n’ont pas cessé d’organiser des consultations électorales, mais qui s’apparentent davantage à des mises en scène qu’à de véritables scrutins devant traduire les choix réels des citoyens. Les différents scrutins présidentiels organisés jusque-là participent d’une démocratie procédurale qui empêche toute alternance politique par l’élection », détaille la déclaration de l’organisation présidée par Ali Ait Djoudi.

« L’autoritarisme, la gestion répressive et administrative de la société, les irrégularités
entachant régulièrement les déférents scrutins, l’incurie et l’incompétence des dirigeants, la corruption généralisée et encouragée… sont autant de facteurs qui ont fini par transformer définitivement la séparation en divorce entre les Algériens et leurs dirigeants dans l’ensemble des régions du pays y compris la diaspora. À l’instar des précédents scrutins, cette élection n’est et ne sera d’aucune utilité politique ; elle servira simplement à donner l’illusion d’un fonctionnement démocratique des institutions et en l’occurrence l’institution présidentielle, alors que la réalité du pouvoir lui échappe, elle est détenue ab initio par la hiérarchie militaire », lit-on également sur la même déclaration, qui rappelle en outre certains principes de base sur le droit de vote ainsi que l’absence des conditions nécessaires à cela.

La solution à ces abus serait selon la même ONG, une « transition politique authentique portée principalement par le Hirak et la jeunesse est une exigence pressante et qui doit émerger d’un dialogue inclusif réunissant toutes les forces représentatives de la société ».

L’aspiration à une véritable transition politique

Riposte internationale pose, par ailleurs, certaines conditions sine qua non à la concrétisation d’une telle solution. Il s’agit selon l’appelle de l’ONG de « la libération immédiate de tous les détenus politiques et d’opinion et la cessation de toutes les poursuites judiciaires contre les militants, les journalistes, les syndicalistes … ». « La réhabilitation des prisonniers d’opinion est une condition sine qua non pour qu’une véritable transition politique puisse s’opérer », affirme M. Ait Djoudi, avant de continuer à détailler les prérequis à la résolution durable de la crise algérienne. Il s’agit, selon l’ONG qu’il préside, de rouvrir, en toute urgence, l’espace politique, associatif, syndical, médiatique et social, d’abroger l’article 87 bis du code pénal ainsi que de l’ensemble de l’arsenal législatif répressif et de cesser de bafouer les libertés fondamentales.

Riposte Internationale dénonce le harcèlement systématique des Algériens résidant à
l’étranger par la police aux frontières. « Ces pratiques, qui visent à semer la terreur et à empêcher toute forme d’opposition et d’expression dissidente, doivent cesser sans délai », estime l’ONG, qui préconise des réformes institutionnelles et le respect des droits.

« En ces temps difficiles d’incertitude, de restriction des libertés et d’érosion drastique du pouvoir d’achat, Riposte Internationale réaffirme son soutien aux Algériens et s’engage à poursuivre sa lutte pour une transition démocratique en vue d’un État de droit et d’une société dans laquelle la justice, la liberté et la dignité seront effectivement respectées », conclut la déclaration.

Dans la même catégorie

La panique et le vent de soufre agitent la planète média française

Ce qui aurait pu être une simple plaisanterie entre Français et Belges, deux peuples amis et frères, ne produit...

Exclusion des éditions Koukou du Salon du livre amazigh de Béjaïa : un acte politique dénoncé

Les Éditions Koukou, dirigées par le journaliste Arezki Ait Larbi, ont été exclues du Salon du livre amazigh qui...

Les Brics relèguent l’Algérie au statut de Partenaire

Pour comprendre l'entrée de l'Algérie comme partenaire au BRICS dans le contexte géopolitique actuel, il est essentiel de saisir...

Derniers articles

La panique et le vent de soufre agitent la planète média française

Ce qui aurait pu être une simple plaisanterie entre Français et Belges, deux peuples amis et frères, ne produit...

Exclusion des éditions Koukou du Salon du livre amazigh de Béjaïa : un acte politique dénoncé

Les Éditions Koukou, dirigées par le journaliste Arezki Ait Larbi, ont été exclues du Salon du livre amazigh qui...

Les Brics relèguent l’Algérie au statut de Partenaire

Pour comprendre l'entrée de l'Algérie comme partenaire au BRICS dans le contexte géopolitique actuel, il est essentiel de saisir...

Recherche par tags

Dans la même catégorie