Dans un geste inattendu, le président tunisien Kaïs Saied a opéré samedi un remaniement partiel de l’équipe gouvernementale conduite par Ahmed Hachani. C’est ce qu’a annoncé un bref communiqué publié dans la soirée par la présidence de la République.
Trois changements de taille ont ainsi été actés. Khaled Nouri a été nommé au poste stratégique de ministre de l’Intérieur, en remplacement de Kamel Fekih. Kamel Maddouri prend quant à lui les rênes du ministère des Affaires sociales, succédant à Malek Ezzahi. Enfin, Sofien Ben Sadok fait son entrée au gouvernement en tant que secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité nationale.
Selon la présidence, les nouveaux membres de l’exécutif ont prêté serment devant le chef de l’État Kaïs Saied, en présence du chef du gouvernement Ahmed Hachani. Aucune précision n’a cependant été fournie quant aux motivations ayant conduit à ce réaménagement ministériel.
Cette redistribution des cartes intervient près d’un an après la nomination surprise d’Ahmed Hachani à la tête du gouvernement, le 2 août 2022. Un changement de premier plan qui avait marqué une nouvelle étape dans le bras de fer engagé par Kaïs Saied contre les institutions issues de la révolution de 2011.
Depuis les mesures d’exception décrétées en juillet 2021, le président tunisien gouverne en effet par la voie des décrets présidentiels, après avoir révoqué le Parlement et remplacé nombre de hauts responsables. Une refonte constitutionnelle entérinée par référendum ainsi que des législatives anticipées ont depuis parachevé son cavalier seul.
Si les coulisses de ce remaniement ministériel restent nimbées de mystère, une chose est sûre : Kaïs Saied continue d’imprimer sa marque sur les institutions tunisiennes, déterminé à les réformer selon sa vision. Un cap qui, malgré les voix discordantes, semble difficilement négociable pour l’instant.
Haythem M.