La ministre française de la Culture Rachida Dati a qualifié d’« historique » sa visite lundi 17 février dans le territoire non autonome et disputé du Sahara occidental, estimant qu’elle « démontre que le présent et l’avenir de cette région s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Provocation ou raison d’Etat ? Rachida Dati, ministre de la Culture française, a fait une visite sur le territoire du Sahara occidental. « C’est un moment symbolique, historique et un engagement écrit : Le présent et l’avenir de cette région sont sous souveraineté marocaine et c’est incontestable », a déclaré Rachida Dati, à la presse, en utilisant la terminologie employée par le Maroc pour désigner ce territoire au statut non défini à l’ONU, peu après son arrivée à Laâyoune, la ville la plus importante du Sahara occidental, pour lancer un centre culturel français.
Le Sahara occidental, vaste zone désertique, est contrôlée à environ 80% par le Maroc, mais revendiquée depuis 50 ans par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l’Algérie.
Fin juillet, le président français Emmanuel Macron a apporté un soutien appuyé à un plan d’autonomie du territoire « sous souveraineté marocaine » proposé par Rabat, rompant avec la position traditionnelle française favorable au processus de l’ONU, et provoquant une grave crise avec Alger.
Un référendum d’autodétermination a été prévu par l’ONU lors de la signature d’un cessez-le-feu en 1991, mais ne s’est jamais concrétisé. En octobre dernier, une résolution du Conseil de sécurité, soutenue par 12 des 15 membres, a appelé à une solution « réaliste et mutuellement acceptable » au Sahara occidental.
Lors d’une visite fin octobre au Maroc, Emmanuel Macron a promis l’engagement « diplomatique » de la France pour pousser la solution marocaine sur le Sahara occidental à l’ONU et au sein de l’Union européenne.
Selon Rachida Dati, l’antenne de l’Alliance française prochainement installée à Laâyoune sera « une ouverture sur le monde, sur la France, avec des activités culturelles, notamment dans l’apprentissage de la langue, avec des échanges d’artistes, avec des parcours éducatifs ».
« Nous souhaitons que cette Alliance française devienne un lieu phare dans notre coopération France et Maroc », a dit la ministre, en évoquant un « aspect symbolique » et son « attachement » personnel au Maroc dont est originaire son père.
En compagnie de son homologue marocain Mehdi Bensaïd, Rachida Dati s’est aussi rendue à Dakhla, à 500 km au sud de Laâyoune, pour donner le coup d’envoi à une annexe de l’Institut supérieur des métiers du cinéma ISMAC.
Selon un communiqué du ministère de la Culture marocain, la visite des deux responsables « revêt une dimension politique après la reconnaissance par la France de la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud ».
Avec RFI/AFP