La rupture est désormais consommée entre Radio France et l’humoriste Guillaume Meurice. Le célèbre chroniqueur a annoncé ce mardi avoir été licencié « pour faute grave » par le groupe public. Une décision radicale justifiée par la présidente Sibyle Veil comme la conséquence d’une « déloyauté répétée » de l’intéressé.
Cette sanction intervient après les vives polémiques suscitées par les propos controversés de Meurice visant le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou fin octobre, qu’il avait qualifié de « sorte de nazi mais sans prépuce ». Suspendu depuis début mai après avoir réitéré cette saillie, l’humoriste avait été épargné par la justice, le parquet de Nanterre classant sans suite les plaintes pour injures antisémites.
Mais pour Sibyle Veil, en répétant ses propos polémiques malgré un avertissement de l’Arcom, le régulateur, Guillaume Meurice a « ignoré la mise en garde » et n’a pas laissé d’autre choix que la rupture de son contrat. « Ni la liberté d’expression, ni l’humour n’ont jamais été menacés » au sein de Radio France, a assuré la dirigeante dans un message au personnel.
La décision n’est pas sans conséquences puisque Aymeric Lompret, complice de Meurice dans Le Grand dimanche soir, a annoncé sur les réseaux sa démission de France Inter, affichant sa solidarité avec le désormais ex-salarié. Le 19 mai, il avait déjà boycotté l’émission pour protester contre sa suspension.
Dans la gauche, le licenciement a fait l’effet d’un séisme. L’écologiste Sandrine Rousseau a dénoncé un « aveu de faiblesse » de la part de Radio France, quand l’Insoumis François Ruffin promettait déjà la réintégration de Meurice comme « première mesure du Front populaire ».
Le cas Guillaume Meurice s’inscrit dans un débat récurrent sur les limites de l’humour et du droit à la critique au sein du service public audiovisuel. La rupture consommée pourrait bien rouvrir ce chantier sensible.