Soixante-huit personnes ont été placées en détention provisoire dans le cadre de l’affaire de « vente et achat de parrainages d’élus » en faveur de prétendants à la candidature pour la présidentielle anticipée prévue le 7 septembre prochain.
Trois candidats potentiels ont été entendus par le juge d’instruction du pôle économique et financier. Selon un communiqué du parquet, ces candidats ont été placés sous contrôle judiciaire, sans que leurs noms ne soient révélés. Toutefois, selon le quotidien arabophone Echourouk , il s’agit de Saida Naghza, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), Belkacem Sahli, secrétaire général de l’Alliance Nationale Républicaine (ANR), et le docteur Abdelhakim Hammadi. Les trois avaient été écartées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), qui n’a retenu que trois candidats, dont le président actuel Abdelmadjid Tebboune. Leurs recours ont également été rejetés par la Cour constitutionnelle, qui a validé les candidats sélectionnés par l’ANIE. Saida Naghza et Belkacem Sahli avaient contesté les résultats de l’ANIE lors de conférences de presse, critiquant le système numérique « défaillant » mis en place par l’instance pour la collecte des signatures et parrainages.
Au total, soixante-dix-sept personnes ont comparu devant le parquet et le juge d’instruction les 3 et 4 août derniers, selon le parquet du Pôle pénal national économique et financier. Elles sont poursuivies pour « octroi d’un indu privilège, trafic d’influence, offre ou promesse de dons en numéraire en vue d’obtenir ou de tenter d’obtenir des voix d’électeurs, abus de fonction, obtention de dons en numéraire ou de promesses de voix électorales, et escroquerie », selon le communiqué.
À l’issue de cette première comparution, soixante-huit personnes ont été placées sous mandat de dépôt, trois autres sous contrôle judiciaire, et six ont été libérées.