Le mouvement Mouwatana poursuit ses actions sur le terrain afin de fédérer un maximum de citoyens contre le cinquième mandat. La prochaine étape est prévue samedi à la place de la République, à Paris. Ce rassemblement est soutenu par des organisations politiques et associatives de la communauté algérienne à l’étranger. La majorité d’entre elles est affiliée aux partis des personnalités nationales qui ont créé l’Instance de coordination du mouvement d’opposition Mouwatana, à l’instar de l’antenne de Nida El-Watan en France, formation politique de l’ancien ministre délégué au Trésor public Ali Benouari, de l’Union pour le changement et le progrès présidée par Zoubida Assoul, le bureau à Paris du parti Jil Djadjid de Djilali Soufiane, le Front des forces vives et le Forum démocratique. Les initiateurs de Mouwatana et leurs représentations à l’étranger annoncent ainsi la naissance d’un collectif de la communauté algérienne pour dénoncer, lit-on dans un communiqué rendu public hier, “la volonté du régime d’imposer sa reconduction par un cinquième mandat et sensibiliser l’opinion publique internationale et les dirigeants étrangers à la nécessité d’accompagner les mouvements de démocratisation et non de couvrir et d’appuyer des régimes despotiques dont la gouvernance et la prédation finiront par provoquer une déflagration en Algérie qui ne manquera pas d’avoir de graves conséquences sur les pays de la rive européenne de la Méditerranée”. Ce collectif estime que le pays vit “une crise politique majeure démultipliée par une situation économique, sociale et désormais sanitaire chaotique”. Et d’ajouter : “Ce régime, fondé sur la force, la corruption, le népotisme, le régionalisme et la spoliation des moyens de la nation, est devenu une menace pour la pérennité de l’État et la stabilité l’Algérie.”
Les signataires de ce communiqué appellent à “l’urgence du départ du régime, de manière pacifique mais résolue pour l’instauration d’un état de droit en Algérie”.
Le rassemblement de Paris est le troisième initié par Mouwatana après celui d’Alger et de Constantine, tous deux empêchés par les forces de l’ordre. Samedi, le mouvement prévoit aussi d’effectuer une sortie de proximité au centre-ville de Béjaïa. Le mouvement se fixe comme objectif de parvenir à une transition politique pacifique, estimant que le départ réclamé de l’actuel président de la République “ne signifie pas à lui seul un changement de système de gouvernance”. C’est pourquoi, insistent ses leaders, il est crucial de mener des réformes politique et institutionnelles de grande ampleur dont l’élaboration d’un projet de Constitution modèle et un plan de sortie de crise avec un échéancier. Le mouvement Mouwatana affirme que l’empêchement des manifestations en Algérie démontre “encore une fois la nature répressive et attentatoire aux libertés constitutionnelles du régime”.
Nissa H.
Selon le journal Liberté