Après la mobilisation sans précédent du vendredi passé, le pays retient son souffle. Dans tous les esprits, la rupture avec le système est désormais consommée. Il reste juste à la traduire dans les faits. Il faut éviter de se tromper de temporalité.
Le moment est historique. La rue n’exprime plus une colère. Elle porte un idéal, un espoir : celui du changement.
Le renoncement au 5ème mandat est tout au plus une mesure d’apaisement. Il n’est pas la solution. Loin s’en faut. La dynamique populaire aspire à une bien meilleure ambition. Elle exige le départ du système. Elle a les moyens de l’imposer maintenant et sans violence.
Se suffire du départ de Bouteflika c’est donner une opportunité au système de pouvoir ressusciter.
L’option électorale est contraire à l’intérêt du pays. C’est une négation de l’espoir citoyen. Qui peut croire un seul instant à une élection libre et sincère en l’état actuel des institutions et des comportements ?
Une seule issue possible : l’ouverture immédiate d’une période de transition. Les outils et les objectifs de la transition vont être définis d’un commun accord avec l’ensemble des acteurs de la société sur la base des aspirations massivement exprimées par le mouvement populaire.
Toute autre option doit être rejetée avec force. Le sort du pays est en jeu. Les décideurs doivent éviter de puiser dans le réservoir des anciennes manœuvres.
La rue est dans la détermination et la vigilance.
Elle n’acceptera plus jamais qu’on lui vole ses victoires et ses espoirs.
Djamel Zenati