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samedi 27 juillet 2024
ActualitéLettre ouverte à Monsieur le président français

Lettre ouverte à Monsieur le président français

La France dans le cadre de l’UE et à l’occasion de la commémoration du 75e anniversaire de la charte des Nations unies, dans son action du régime mondial de sanctions de l’UE en matière de droits de l’homme, reste déterminée à respecter, protéger et garantir les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit, qui jouent un rôle essentiel pour assurer la paix et une sécurité durable, en tant que pierres angulaires de son action extérieure.

A contrario et à la surprise générale, le 22 mars 2021 le Président de la République française, après adoption par l’Assemblée nationale et le Sénat français, promulgue la loi no 2021-302 et a autorisé l’approbation de la convention d’extradition entre la France et l’Algérie, qui sera exécutée comme loi de l’État. Cette situation profite aux autorités algériennes qui ont lancé des mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de citoyens algériens établis à l’étranger.

Ces mandats d’arrêt internationaux ciblent les activistes politiques de la diaspora algérienne, et ont pour but de réprimer les grandes manifestations des citoyens algériens contre le régime en place. L’action de la justice algérienne survient au moment où le Hirak mobilise à nouveau des milliers d’Algériens chaque semaine dans les rues contre le régime, tandis que le président Abdelmadjid Tebboune, sourd aux appels de millions d’Algériens, a convoqué des élections législatives le 12 juin prochain.

Ces élections législatives, déjà compromises et truquées par le système comme à son habitude sont boycottées par un grand nombre de partis d’opposition, car elles se veulent encore une fois une insulte au peuple algérien qui les rejette massivement lors des marches quotidiennes. 

Riposte internationale (RI) dénonce avec force la convention d’extradition entre la France et l’Algérie et la complicité réciproque entre l’État français avec les autorités algériennes.

Riposte internationale dénonce ce soutien et cette duplicité avérés des positions de la France avec l’Algérie, ainsi que la double posture de l’État français n’ayant jamais accompagné le Hirak algérien en lutte depuis 2 ans pour recouvrir une vraie démocratie et un état de droit. L’État français reste comme à son habitude en soutien au pouvoir algérien, feignant l’apaisement et la pression judiciaire sur des militants politiques, journalistes, syndicalistes et des citoyens pleinement engagés dans le mouvement révolutionnaire, ainsi que le verrouillage médiatique des deux côtes de la rive méditerranéenne.

Riposte internationale considère que la convention d’extradition, fait suite à des mandats d’arrêt internationaux lancés par la justice algérienne contre des activistes politiques pour motifs « atteinte à l’unité nationale, ou atteinte aux intérêts de l’État », comme une grave atteinte sur les valeurs en matière de droits de l’homme, de respect de la dignité humaine, de liberté, d’égalité et de solidarité et aux droits les plus élémentaires des Algériens résidants sur le territoire français. Cette convention d’extradition non seulement met en lumière le silence de la France vis-à-vis des exactions du pouvoir algérien contre les activistes politiques algériens, mais aussi son indifférence quant aux violations des droits humains les plus élémentaires, aux tortures et aux violences sexuelles répétées par le pouvoir algérien.

Ce pouvoir, que l’État français soutient, faisant fi des valeurs humaines défendues par la France prend une tournure dramatique avec le début d’un nouveau cycle de répression ou non seulement le régime algérien humilie ses citoyens vivant à l’étranger leur imposant un visa d’entrée dans leur pays qu’après contrôle par les services du ministère de l’Intérieur et des Affaires étrangères, mais aussi, pour enfoncer et faire taire la diaspora algérienne établie à l’étranger. Le régime algérien a honteusement inauguré le projet de loi portant sur la déchéance de nationalité et ceci combiné avec l’extradition de tout citoyen contestataire résidant à l’étranger.

Riposte internationale rappelle l’absence d’un cadre démocratique, et d’une justice autonome en Algérie, ce qui entache gravement le déroulement des instructions menées à charge, dont les verdicts prononcés sont souvent l’atteinte à la sécurité de l’état et l’unité nationale, et prennent une dimension politique, comme étant une réponse aux légitimes aspirations citoyennes réaffirmées depuis le 21 février 2021.

Riposte internationale rappelle au gouvernement français, au regard des droits humains, qu’il est « impératif » d’interpeller le régime algérien sur les violations des droits humains pour que ces exactions fassent :

« l’objet d’une enquête indépendante, pour identifier les responsables 

« sur la détérioration de la situation des droits humains en Algérie »,

 Les humiliations répétées du droit à la liberté d’expression au pays 

et appelé à mettre fin aux violations massives des droits de l’Homme ». 

Elle (RI) rappelle à la France, qu’au lieu de mettre en place une convention d’extradition des activistes algériens de la diaspora, qu’il est impératif de rappeler au pouvoir algérien de respecter ses engagements internationaux et les valeurs qui constituent la base des partenariats entre elle et l’Union européenne.

Riposte internationale exprime son inquiétude quant à une éventuelle extradition des Algériens résidant en France renforçant la répression du droit à la liberté d’expression en Algérie, et dénonce les violations des droits de l’homme et les atteintes à ces droits et à y mettre immédiatement fin, en promouvant la justice. 

Riposte internationale ne peut rester indifférente aux violations répétées des droits élémentaires des Algériens, aux valeurs humaines que vous défendez et cette situation prend une tournure dramatique. Nous sommes convaincus que votre engagement clair et sans réserve pour le respect des droits humains fera sans doute reculer cette menace et contraindra le régime à reculer comme l’a fait le HCDH à Genève dans sa presse release : « We are very concerned about the deteriorating human rights situation in Algeria and the continued and increasing crackdown on members of the pro-democracy Hirak mouvement… ».

Riposte internationale témoigne de sa solidarité pleine et entière à l’ensemble des citoyens, militants politiques ou syndicalistes, journalistes et citoyens ayant exprimé des opinions pour une sortie de crise en Algérie et qui font l’objet d’intimidations ou d’acharnements judiciaires, avec en plus la mise en place de l’extradition en collaboration avec l’État français.

Riposte internationale dénonce fermement non seulement l’approbation de la convention d’extradition, dans le seul but est de briser la mobilisation remarquable de la diaspora algérienne, en soutien au Hirak. Cette escalade dans la répression et le bâillonnement des Algériens y compris ceux résidents à l’étranger révèle au grand jour les desseins d’une junte militaire qui resserre jour après jour son emprise sur notre société pour réprimer toute voix d’appel à un État de droit, au risque d’une explosion de colère induisant un embrasement de tout le pays, voire au-delà des frontières.

Paris, le 6 avril 2021

Riposte internationale

Pour le Bureau fédéral 

     Ali Aït Djoudi

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