Trouver les mots qu’il faut pour qualifier l’état de l’environnement en Algérie est un exercice difficile. Les Algériens doivent, au quotidien, se frayer un chemin entre les amas d’ordures et composer avec des épidémies d’une autre époque.
Régulièrement présente dans toutes les discussions, la question de la collecte et du traitement des ordures ménagères et des déchets industriels demeure une source d’inquiétudes pour les Algériens. La récente épidémie de choléra, qui marque la fin des vacances, n’est qu’une alerte sur la gravité de la situation et l’urgence d’une solution.
Le constat est plus qu’alarmant. C’est un véritable désastre écologique qui est en cours en gestation à travers tout le pays. En effet, aucune parcelle, aucun espace, y compris ceux censés être des lieux de détente de villégiature, n’échappent à l’invasion des déchets de toutes natures et origines. Les sacs et bouteilles en plastiques, les emballages de tout genre (verre, carton, métaux…) et les eaux usées enveniment le quotidien des algériens et rendent l’air irrespirable.
Les décharges sauvages se multiplient à travers les villes et les campagnes du pays, n’épargnant aucun espace, y compris les lieux dits de tourisme ou de détente. La situation est d’autant plus inquiétante qu’elle doit faire face à l’indifférence des uns et l’irresponsabilité des autres. Tout le monde s’accorde à dire que cela ne peut et ne doit durer, car les conséquences risquent d’être désastreuses pour la santé publique et pour l’environnement.
Cependant, face à la gravité du diagnostic et à l’urgence d’une réaction, force est de constater que c’est plutôt l’indifférence et du citoyen et l’incurie des responsables qui prévalent. La collecte des déchets se fait de manière occasionnelle, laissant s’entasser des milliers de tonnes de déchets aux abords des routes et des trottoirs. Quant à l’industrie du recyclage, elle est totalement absente du programme économique du gouvernement.
Abandonné par les pouvoirs publics et malmené par les citoyens, le pays s’écroule progressivement et irréversiblement sous le poids des déchets. Un abondant des territoires qui met en péril l’homme et l’environnement, alors qu’on assiste, au niveau mondial, à un regain de dynamisme et une reprise en main du combat pour la protection de la planète.
Par Hakim Taibi