Le commissaire du Salon international du livre d’Alger (Sila), Hamidou Messaoudi, a annoncé, mardi, que son organisme n’a pas prévu d’inviter le romancier francophone Kamel Daoud à la prochaine édition de cette manifestation culturelle, sans en donner aucune explication.
Ses livres ne seront pas interdits au Sila mais lui n’aura pas droit de cité alors que plusieurs écrivains algériens d’expression arabe ou française seront à l’honneur cette années, parmi lesquels le commissaire du Sila cite notamment Rachid Boudjedra, Wacini Laâredj, Amine Zaoui et Merzak Baktache. La présence de Boudjedra paraît en soi un message clair à l’adresse de Kamel Daoud, sévèrement critiqué par l’auteur de L’Escargot entêté dans un pamphlet paru en 2017 (Les Contrebandiers de l’histoire, éditions Franz Fanon), en rappelant ses connexions passées avec le Groupe islamique armé (GIA)et en l’accusant de faire partie d’un vaste réseau d’intellectuels algériens et français œuvrant sans relâche pour la falsification de l’Histoire de l’Algérie et pour sa déstabilisation.
Daoud a, pour rappel, menacé Boudjedra de le poursuivre en justice pour diffamation mais aucune suite n’a été donnée à l’affaire, à ce jour. Il avait, à un moment, exigé de son détracteur de retirer le passage controversé du livre pour renoncer à sa plainte.
Hamidou Messaoudi, qui s’exprimait au forum hebdomadaire du quotidien arabophone Echaab, a révélé qu’une vingtaine de maisons d’édition, sur un total de 970, ont été interdites de participation à ce salon du livre pour non-respect des conditions de participation. Là encore, le commissaire n’a fourni aucune précision sur les noms des éditions touchées par cette mesure qui, à vrai dire, n’est pas nouvelle, ni sur les motifs exacts de l’interdiction, même si l’on sait que le commissariat du Sila reste très scrupuleux sur certains thèmes, comme l’apologie de l’extrémisme, du terrorisme et du racisme.
R. M.
Source , TSA .