Le phénomène de la corruption une petite contribution pour mieux comprendre ce fléau
La corruption est un phénomène dangereux qui a bousillé la société algérienne. Ses effets touchent toutes les couches sociales, ce qui freine considérablement le développement du pays. Malgré quelques « mesures » pour lutter contre ce phénomène, la corruption persiste au sein de la société. Nous analysons, ainsi, ses causes, conséquences ainsi que les solutions idoines pour y mettre fin.
- I- La persistance de la corruption
Quelle est l’utilité pratique de ces différents moyens de lutte mis en place à grand renfort de publicité ? Peut-on raisonnablement prétendre lutter contre la pauvreté, atteindre les objectifs du millénaire pour le développement et laisser persister la corruption et la délinquance financière ? Le refus de sanctionner1a corruption n’est-il pas aussi une forme de corruption ?
La corruption est un phénomène dangereux qui a bousillé la société. Ses effets touchent toutes les couches sociales, ce qui freine, considérablement, le développement du pays à tous les niveaux. Malgré quelques « mesures » pour lutter contre ce phénomène, la corruption persiste au sein de la société. Les causes de la persistance de la corruption sont nombreuses. Cela va du plus haut sommet de l’État à la société civile. On assiste à l’expansion des réseaux de corruption et de détournement des fonds publics qui vivent indubitablement leur printemps dans l’Algérie d’aujourd’hui.
Les tentatives d’explications : le manque de volonté politique et le laxisme des plus hautes autorités.
L’Algérie est un pays riche, mais il souffre moins que de la mauvaise gestion teintée d’affairisme et de corruption. Une petite minorité de personnes s’est accaparé la majorité des richesses du pays qu’elle gère selon son bon vouloir. Comme d’habitude, entre le discours et la réalité, le fossé reste énorme. La corruption et l’impunité doivent être combattues et sanctionnées avec rigueur. Le refus de sanctionner, le silence devant la corruption appartiennent aussi à l’ordre de la corruption. La société malienne est gangrenée. La pratique de la corruption n’est pas un fait isolé en Algérie, elle tend de plus en plus à se généraliser. Le phénomène est, dit-on aujourd’hui, systématique. Les acteurs de la corruption se rencontrent dans tous les secteurs publics, parapublics et privés. Ils sont présents dans toutes les catégories socioprofessionnelles.
Toutefois, la corruption est plus visible chez les uns que chez les autres. Ainsi, souligne le rapport, la justice, l’éducation, la santé, la politique, les administrations fiscales et économiques, les institutions privées, les institutions financières et d’aide au développement, les services de répression (polices, douanes, gendarmerie, garde, eaux et forêts), les services de contrôle (impôts, affaires économiques inspections, etc.) Malgré ces observations, le constat reste alarmant. Les gîtes de la corruption sont connues des autorités chargées de son éradication. Mais l’action publique contre la corruption ne suit pas les promesses des responsables et pour cause ?
Le concept de gouvernance suggère une idée de rationalité dans la façon de gérer la chose publique, ces actions doivent être soutenues par une organisation plus efficace de l’administration, une culture du sens de l’État et du civisme dans l’application de la loi.
Dissuasive et coercitive ? Comment expliquer et concevoir que la gouvernance actuelle défaille à éradiquer ce phénomène tangible qui est sans doute un frein mortel au développement et au progrès de notre pays ? Quelle est l’utilité pratique de l’existence de la Cour des comptes s’il n’y a pas de volonté politique affichée ? Qu’est-il advenu des différents rapports de cette cour ?
Pourtant, les belles poésies des États généraux sur la corruption et la délinquance financière sont encore présentes dans les esprits. Tous les classements mondiaux de l’organisme non gouvernemental Transparency International donnent un classement peu honorable à l’Algérie quant à son indice de perception de la corruption (IPC). Le pays est toujours placé dans la deuxième moitié du tableau en fonction de la perception du niveau de corruption affectant l’administration publique et la classe politique. Cela interpelle la conscience de tout patriote. Dans une période de corruption, le silence devient synonyme d’une complicité aussi dangereuse et répugnante que la corruption. Si la lutte contre la déprédation et le brigandage des fonctionnaires de l’État n’est pas prise dans l’ordre des priorités, toute lutte contre la pauvreté, le sous-développement serait voué à l’échec.
- Le laxisme des plus hautes autorités
Bon nombre des cadres et des citoyens ordinaires prétendent qu’il est vain de s’époumoner à lutter contre la corruption et invoquent tantôt la fatalité, tantôt la nécessité pour justifier leurs actes répréhensibles. Est-ce une fatalité ?
La lutte contre la corruption est le résultat d’une volonté politique. La corruption n’est pas une fatalité et la preuve a été administrée par le régime socialiste. Les cadres nouvellement aux affaires du pays avaient un idéal soutenu par l’idéologie socialiste et les principes encore vivaces qui ont guidé pour l’accession à l’indépendance, a libéré les instincts des corrupteurs et des corrompus. Sous ce régime militaire, la corruption a persisté et a été érigée en système dont le centre de gravité se trouvait dans l’entourage des hautes autorités du pays. Le régime a fait des milliardaires dans tous les secteurs par la systématisation des 10% dans l’attribution des marchés publics, les exonérations et autres privilèges distribués aux opérateurs économiques avec les retombées qui en découlaient. La révolution du 5 octobre 1988 et l’instauration du multipartisme intégral aurait dû moraliser la vie publique. Mais hélas ! le libéralisme économique a été assimilé par certains opérateurs économiques à une licence à l’enrichissement à outrance et par tous les moyens et même par la corruption. Affirmer et soutenir que la corruption est inhérente à la nature humaine ne tient pas. En témoignent non seulement ses variations selon les époques, mais encore la grande diversité de sa présence selon les latitudes. Dans certaines régions du monde, la corruption demeure exceptionnelle, dans d’autres elle est endémique à cause de l’inaction de l’administration. D’où l’on conclut parfois qu’elle est consubstantielle à certaines civilisations, voire institutionnalisée, en particulier lorsqu’on parle de l’Afrique ou précisément de l’Algérie. Il arrive trop souvent que l’on s’abrite derrière des coutumes locales pour justifier l’inacceptable. Les traditionnels échanges de cadeaux en Afrique ou dans le pacifique ne sauraient servir d’alibi à la pratique des dessous de table : ils se font ouvertement, au su de tous et portent sur des objets de faible valeur. Ce qui compte est le geste, et non le prix. Cette conception de corruption est vécue en Algérie comme un élément de la culture. C’est donc l’homme malien, avec son goût de “posséder” et de “jouir” qui pose problème. L’envie de posséder est telle, qu’à tous les niveaux (du petit mécanicien ou petit apprenti du jusqu’au niveau le plus élevé de l’État), l’homme algérien ne recule devant rien pour amasser des biens.
Samir