C’est à Bouira qu’un hommage sera rendu le lundi 18/02/2019, au chanteur de la Révolution algérienne, le regretté Farid Ali, auteur de la célèbre chanson « Ayema sebar ur ttru ».
Au programme : recueillement et dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt au village Ikhlefounène à Bounouh. Pour la journée de samedi, une conférence sur la vie et le parcours de Farid Ali, ayant pour thème “La chanson révolutionnaire” présenté par Dda Boudjema Rabah.
– Un artiste révolutionnaire multidimensionnel.
Farid Ali, de son vrai nom Khelifi Ali est né le 9 janvier 1919, à Ikhelfounen, dans la commune de Bounouh. Après de brèves études chez les Pères blancs où il obtient le CEP, il quittera son village natal pour Alger, en 1935 et y gagnera sa vie à la sueur de son front en tant que cordonnier à la rue Randon.
Dans les années 40, déjà, il fréquentait assidûment les Ali Qadarite, Ahmed Oummeri nommé » bandits d’honneur », mais qui ne faisaient que se rebeller contre le joug français.
En 1940, Farid Ali immigre à Paris. Ses rencontres avec les nationaux lui font découvrir les idées nationalistes auxquelles, il ouvrira son cœur. Encouragé par les différents chefs d’orchestres du moment, tels Mohamed El Kamal ou Mohamed Al Jamoussi et plus tard, Amraoui Missoum. Farid Ali se consacre à la musique. Il participe à deux récitals organisés par Mohand-Saïd Yala à la salle Pleyel (Paris), en compagnie de Mohamed El Kamal, Allaoua Zerrouki, Mohamed Al Jamoussi et les frères cubains Baretto, en 1949 ; il était programmé pour un numéro de claquettes dont lesquelles il était virtuose. À Boulogne, il nouera des amitiés avec les artistes qui venaient interpréter leur vie, chanter leurs amours et nostalgies.
En 1951, suite à un attentat contre un responsable de la radio française, Farid Ali soupçonné sera expulsé de France. De retour au pays natal, il activera au sein du PPA/MTLD, obligé de se déplacer fréquemment, il était obligé de se déguiser comme tous les militants de la légitime révolution. Arrêté par l’armée coloniale, en 1956 à Bounouh, il sera emprisonné à Draâ El Mizan, où il subira les pires tortures. Libéré en 1957, il s’engagea dans la guerre de Libération nationale.
À l’Indépendance, il enregistra quatre titres à la Maison Philips, il continue sa tournée à travers le pays et prend en gérance un restaurant à la rue des Coqs qui se transformera en un relais d’artistes et combattants de la cause nationale.
À l’époque, une attestation de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs, éditeurs et musiciens) était la carte administrative reconnue pour les artistes, mais son casier judiciaire n’étant pas vierge, suite à ses démêlés et à son arrestation par les Français, il sera obligé de demander à Cheikh Nourredine de le parrainer pour bénéficier de cette fameuse carte. Elle lui ouvrira les portes de la Radio d’Alger où il enregistrera plusieurs chansons avec feu Cheikh Nourredine dont Z’har ulac, Miss el ghorba, Anda telidh. …
Admis à l’hôpital de Boghni, le patriote et l’illustre Farid Ali rendra l’âme le 19 octobre 1981, à l’âge de 62 ans. Il est inhumé à Bounouh.
Amirouche Takerboust (Abdellaoui)