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samedi 21 décembre 2024
A la uneEspionnage pour le compte de la France et guerre des clans : L’ex-DGSN Farid Bencheikh écroué

Espionnage pour le compte de la France et guerre des clans : L’ex-DGSN Farid Bencheikh écroué

L’ex-DGSN Farid Zineddine Bencheikh a été présenté ce samedi 28 septembre par-devant le procureur militaire du tribunal de Blida, avant d’être auditionné jusque tard dans la nuit par le juge d’instruction de cette juridiction militaire, qui a décidé de le placé en détention provisoire en attendant l’avancement de l’instruction judiciaire dans une affaire de « connexion » avec des cyberactivistes à l’étranger, ainsi qu’avec un ancien ambassadeur de France en Algérie et un officier (de la DGSE) au sein de l’ambassade de France à Alger.

Suite à une enquête préliminaire confié aux officiers de la direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA), Farid Bencheikh, limogé après la découverte le 28 décembre 2023, à l’aéroport d’Orly en France, d’un Algérien caché dans le train d’atterrissage d’un avion d’Air Algérie, en provenance d’Oran, ne cesse d’être dans l’œil du cyclone. Dès avril 2024, des rumeurs ont commencé à circuler sur son implication dans des affaires d’espionnage pour le compte d’un pays, devenu un véritable ennemi pour l’Algérie, à savoir les Emirat arabes unis. Après son audition en avril, l’ex-DGSN a été remis en liberté. Mais cela ne l’a pas empêché de poursuivre son combat dans le cadre de la féroce guerre des clans qui secoue, depuis des décennies le régime algérien et qui s’est accentuée avec le début du hirak et le coup d’Etat opéré par l’ancien chef d’Etat-major Ahmed Gaïd Salah.

Dans leur guerre des clans, les généraux et hauts responsables algériens utilisent souvent des cyberactivistes établis à l’étranger comme porte-paroles officieux. Un moyen de déstabiliser leurs adversaires des autres clans à travers des révélations et la fuite de certains dossiers sensibles et compromettants.

Tout aurait commencé avec le vol à Paris du smartphone de Saïd Bensdira, un cyberactiviste établi à Londres. Le téléphone volé à Paris, s’est retrouvé sur le bureau du chef de la police. Après son ouverture, celui-ci a découvert des informations sur plusieurs personnalités importantes à la présidence de la République, de l’ANP et autres hauts fonctionnaires de l’Etat.

Des informations en possession de cyberactivistes comme Amir Boukhors, dit Amir DZ ou encore le journaliste et ex-officier des services algériens Hichem Aboud. Farid Bencheikh avait, dans un rapport adressé à la présidence de la République, fait état d’un complot ourdi contre Abdelmadjid Tebboune. Ce n’est après le limogeage du désormais ex-DGSN qu’une enquête menée par les éléments de la DCSA a pu « aboutir », menant à des arrestations parmi les proches collaborateurs de Bencheikh. L’audition de ces derniers n’a pas donner de résultats concluants contre l’ex-DGSN qui avait contrairement à ses collaborateurs été relâché et placé sous contrôle judiciaire. Mais une enquête complémentaire de la DCSA aurait permis, cinq mois après, de remonter à Bencheikh. Il s’agit selon les informations que certains clans de la DCSA ont fait fuité d’une «opération de déstabilisation des institutions de l’Etat, à travers des attaques simultanées et croisées, dirigées contre les plus hauts responsables des services et leurs subordonnés par le biais de relais médias électroniques en Algérie et à l’étranger».

Ainsi, l’ex-architecte de la répression du Hirak et de la répression contre les militants pacifiques se retrouve poursuivi pour des accusations très graves. Il risque également d’être accusé pour «abus de fonction», «trafic d’influence», «atteinte aux institutions de l’Etat» et «connexions avec un ancien ambassadeur de France à Alger et un des chefs d’antenne de la chancellerie».

Cette guerre des clans qui ne cesse de s’intensifier, depuis qu’Ahmed Gaid Salah a ouvert le bal des emprisonnements des généraux, ne fait qu’affaiblir le régime algérien.

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