Dans l’enceinte carcérale de la prison de Boussouf à Constantine, la situation des détenus d’opinion originaires des wilayas de Batna et Tebessa frôle le paroxysme.
Cloîtrés depuis plus de trente mois dans un interminable purgatoire de détention provisoire, ces prisonniers de conscience ont érigé la menace d’une grève de la faim comme dernière forme de protestation, indique le Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
Cette décision drastique, à laquelle leurs proches se sont ralliés, illustre l’insoutenable fardeau que représentent leurs conditions de détention pour ces détenus et leurs familles. L’injustice et l’arbitraire prévalent, étouffant toute lueur d’espoir dans cet épouvantable cerbère juridique.
Le cas d’Oussama Dendani, incarcéré dans cette geôle sordide, en est une éloquente illustration. Sa mère, également poursuivie dans ce dossier, est soumise à un contrôle judiciaire draconien depuis octobre 2021. Contrainte de parcourir chaque semaine près de 50 kilomètres depuis Tkout jusqu’au tribunal d’Arris, cette dame éprouvée est désormais dans l’incapacité physique et financière d’honorer cette obligation kafkaïenne.
Face à cette descente aux enfers, la détermination des détenus et de leurs proches à brandir l’arme de la grève de la faim symbolise leur cri de détresse devant l’implacable machine judiciaire. Une lutte désespérée pour que leur voix soit enfin entendue et que leur incarcération arbitraire cesse.
La Rédaction