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dimanche 23 février 2025
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Le RCD accuse : le ministre de la Santé a soigné sa femme en France

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Pendant que des Algériens meurent dans des hôpitaux publics pour des maladies banales, le ministre de la Santé s’est envolé vers la France pour faire accoucher sa femme. C’est du moins ce qu’accuse le président du RCD, Mohcine Belabbas, qui note que la majorité des hauts responsables de l’Etat se soignent à l’étranger notamment en France.

« A de rares exceptions près, aujourd’hui plus aucun responsable officiel ne se soigne dans le pays. Il y a même ceux qui optent pour l’Europe pour un simple accouchement ; le ministre de la santé lui-même donne le parfait exemple en envoyant sa femme en France pour un tel acte banal », a indiqué le président du RCD lors de l’ouverture vendredi d’une session du Conseil national de son parti tenue à Alger.

Cette chance n’est pas donnée aux autres Algériens, rappelle le président du parti politique qui décrit des hôpitaux publics comme des mouroirs. « Toute la détresse des populations est illustrée par des hôpitaux-mouroir. Manque de lits, absence d’hygiène, malades entassés dans les structures d’urgences, pannes récurrentes du matériel et pénuries de médicaments, conditions de travail effroyables, le tout dans une indifférence ascendante à mesure que s’élèvent les échelons de la hiérarchie des responsabilités », a-t-il indiqué.

L’opposant politique a également fustigé le manque d’hygiène dans nos villes. « La multiplication des sites insalubres dans nos villes est un fait visible et les odeurs nauséabondes étouffent l’atmosphère jusque dans les maisons: égouts à ciel ouvert dont la réparation s’éternise, y compris dans des quartiers de la capitale, eaux stagnantes, décharges publiques dans les périphéries, CET mal gérés… Ces endroits constituent des gîtes larvaires de moustiques et facteurs de propagation de virus et bactéries », a-t-il dénoncé enfin.

ALGERIEPART.COM

Maroc: le cas Lamjarred relance le débat sur les violences contre les femmes

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Adulé dans son pays natal malgré trois inculpations pour viol en France, le chanteur Saad Lamjarred focalise, après « l’affaire Khadija », le débat sur les violences envers les femmes au Maroc.

Une campagne pour bannir ses titres des ondes marocaines, avec les hashtags #masaktach (je ne me tais pas) et #LamjarredOut, a dominé cette semaine les réseaux sociaux, avec un écho viral mais un succès mitigé.

« Le cas de Saad Lamjarred est un symbole qui réunit tout ce que l’on peut qualifier de culture du viol et de l’impunité », explique à l’AFP Laila Slassi, une des initiatrices du mouvement #masaktach.

Visé par trois plaintes, la pop-star de 33 ans qui cumule plus d’un milliard de vues sur YouTube a été inculpée pour viol par la justice française en octobre 2016, en avril 2017 puis à nouveau fin août, ce qui lui a valu de retourner en détention provisoire après plusieurs mois de contrôle judiciaire.

Son immense popularité n’en a visiblement guère pâti: la sortie de ses derniers tubes a été saluée par des médias marocains, ses titres tournaient en boucle sur les radios encore récemment et en août, il figurait en bonne place dans un clip d’artistes diffusé pour l’anniversaire du roi Mohammed VI – qui a participé à ses frais d’avocats.

Ses fans restent persuadés que le chanteur est victime d’un complot et/ou que ses présumées victimes cherchent à tirer profit de sa notoriété.

– « Présomption d’innocence » –

« Il est célèbre, beau gosse, on le soutient… c’est un cas emblématique de la sympathie que soulève l’agresseur dans une société où l’on trouve toujours des excuses aux hommes », décrypte la sociologue Sanaa El Aji, jointe par l’AFP.

Mais pour Laila Slassi, « la célébrité suppose l’exemplarité et c’est la responsabilité des médias de ne pas promouvoir un homme accusé de violences sexuelles ».

Le chanteur marocain Saad Lamjarred (C) escorté par deux policiers dans un tribunal d’Aix-en-Provence, le 18 septembre 2018 / © AFP / Boris HORVAT

 

Sous pression, la radio musicale publique « Radio 2M » a fait savoir par tweet officiel « qu’elle ne fait plus la promotion de Saad Lamjarred depuis que l’affaire est aux mains de la justice ».

La position de Hit Radio, la station musicale la plus écoutée au Maroc, est moins tranchée: son patron Younes Boumehdi a annoncé que ses chansons ne seraient plus diffusées « le temps que les esprits se calment ». Un sondage mené à l’antenne a montré qu’une large majorité des auditeurs voulaient entendre leur idole.

 

Ultra-célèbre dans le monde arabe, le chanteur « est toujours dans le top du baromètre Youtube, pour beaucoup de ses fans il restera une icône, même s’il est condamné », assure M. Boumehdi.

L’affaire a suscité « beaucoup d’émotion parce que Saad Lamjarred a une image d’homme moderne et porte un message nouveau, disruptif », a-t-il dit à l’AFP.

Tous ne partagent pas ce point de vue.

« Les paroles de ses chansons glorifient la domination du mâle dans le couple (…) et la soumission de la femme », s’insurge Mehdi Alami, un chef d’entreprise, dans une tribune de presse abondamment reprise sur les médias sociaux.

Il est « en quelque sorte la quintessence du clinquant, du +beldoche+, du mauvais goût, de la sous-culture de notre pays », critique-t-il.

Pour sa part, la radio Chada FM a fait savoir qu’elle ne déprogrammerait pas Saad Lamjarred « tant qu’il n’aura pas été jugé, au nom de la présomption d’innocence ».

– « Première coupable » –

Photo prise le 21 août 2018 de l’adolescente Khadija, dont le visage est flouté, dans le village de Oulad Ayad, dans la région de Beni Mellal, au Maroc / © AFP / STRINGER

« Ca revient à décrédibiliser la parole des femmes », fulmine Betty Lachgar, une militante féministe très remontée contre la « culture patriarcale » et la « misogynie » de ses compatriotes.

Fin août, cette quadragénaire a passé 48 heures en garde à vue dans un commissariat de Rabat où elle insistait pour déposer plainte contre des jeunes l’ayant menacée devant chez elle, une démarche qui lui a valu des poursuites pour « état d’ébriété ».

 

 

Comme Betty Lachgar, beaucoup comparent la campagne #masaktach au mouvement mondial #metoo⁠ contre le harcèlement sexuel. Mais au Maroc, « la majorité ne s’inscrit pas dans cette ligne: ce sont les harceleurs qui sont vus comme des victimes », nuance Sanaa El Aji.

Selon Laila Slassi, le mouvement #masaktach « puise avant tout ses racines dans l’affaire Khadija ».

En août dernier, cette adolescente de 17 ans a suscité autant de compassion que de dénigrement dans le pays après avoir accusé de viol collectif des hommes de son village.

Ses agresseurs présumés sont pourtant passés aux aveux, reconnaissant notamment l’avoir séquestrée et violée, selon ses avocats.

« Mais pour beaucoup, elle reste la première coupable », s’indigne Laila Slassi.

AFP

Décès du professeur Brahim Brahimi, fondateur de l’Ecole supérieure de journalisme

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ALGER- Le Professeur Ahmed  Brahimi, fondateur et premier directeur de l’Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l’information (ENSJSI) est décédé samedi , apprend-t-on auprès de ses proches.

Plus connu sous le nom de Brahim Brahimi, le  défunt est l’auteur de plusieurs ouvrages:  « le Pouvoir, la presse et les intellectuels en Algérie », « le Pouvoir, la presse et les droits de l’homme en Algérie » parus aux Editions l’Harmattan ».

APS

Au moins huit militaires tués dans un attentat dans le sud-ouest de l’Iran

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Téhéran – Au moins huit militaires ont été tués samedi dans le sud-ouest de l’Iran dans une attaque menée par un commando armé, accusé d’être lié à un groupe séparatiste arabe, selon des médias iraniens.

L’attaque, qui a eu lieu vers 09 h 00 (05 h 30 GMT) selon l’agence semi-officielle Isna, a été menée à Ahvaz, la capitale de la province du Khouzestan, peuplée majoritairement d’Arabes.

Le nombre exact de victimes n’était pas immédiatement clair.

« Huit ou neuf militaires ont été tués dans l’attaque et vingt autres ont été blessés. Les blessés sont dans un état critique », rapporte Isna en citant le vice-gouverneur de la province du Khouzestan, Ali-Hossein Hosseinzadeh. Ahvaz est la capitale de cette province.

« Les terroristes étaient quatre. Deux ont été tués, et les deux autres arrêtés », selon M. Hosseinzadeh, qui n’a pas précisé si les militaires tués étaient membres de l’armée ou des Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique.

Plusieurs médias iraniens indiquent que les assaillants étaient vêtus de treillis militaires.

Plus tôt, l’agence officielle Irna avait aussi parlé de « plusieurs civils » tués, « sans que l’on sache leur nombre exact ».

Selon Isna, l’attentat a été imputé a un groupe séparatiste arabe.

« Ceux qui ont ouvert le feu sur les gens et les forces armées sont liés au mouvement al-Ahvazieh », a déclaré Ramezan Sharif, porte-parole des Gardiens de la Révolution cité par Isna.

« Ils sont nourris par l’Arabie saoudite, et ils ont essayé de faire de l’ombre à la puissance des forces armées », iraniennes, a-t-il ajouté.

L’attentat a eu lieu alors que l’Iran marque la Journée nationale des forces armées, qui commémore chaque 22 septembre le déclenchement, par Bagdad de la guerre Iran-Irak (1980-1988) et la résistance de la « défense sacrée » iranienne lors de cette « guerre imposée », selon la phraséologie officielle.

Le Khouzestan a été une des régions irakiennes les plus touchées par les combats pendant la guerre Iran-Irak. Saddam Hussein escomptait que ses soldats y seraient accueillis en libérateurs par la population arabe, mais celle-ci se montra dans l’ensemble fidèle à l’Iran.

Le 20 juillet 2018, au moins 10 membres des Gardiens de la révolution ont été tués dans une attaque menée par des insurgés contre l’une de leurs bases dans le village de Dari, situé dans le district de Marivan, dans le nord-ouest du Kurdistan iranien.

Le 7 juin 2017, des hommes armés et des kamikazes avaient attaqué le Parlement et le mausolée de l’imam Khomeiny à Téhéran, faisant 17 morts et des dizaines de blessés, les premières attaques revendiquées par le groupe Etat islamique (EI) en Iran.

AFP

Les leaders politiques

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Vous dites leaders politiques ?

Les derniers événements ayant secoué certains partis politiques sont une preuve évidente.

Quand les leaders politiques affichent leurs divergences politiques pour plaire aux tenants du pouvoir cela au fond de moi-même me révolte.

L’effacement des divergences intellectuelles au profit des querelles de leadership devient si voyant que la crédibilité du personnel politique frôle le néant.

La déliquescence qui frappe ces leaders depuis l’arrivée de Bouteflika, en 1999, au pouvoir est l’exemple emblématique de ces luttes de personnes aux ego surdimensionnés. Car presque rien ne sépare les leaders, du point de vue programmatique.

Ils gouverneraient tous à peu près de la même façon, d’autant que les contraintes internationales, économiques et budgétaires ne laissent pas beaucoup de latitude. Il s’agit donc purement et simplement de s’affirmer comme dirigeant au détriment de quelques autres ou de placer des pions pour pouvoir le faire dans le futur.

Les citoyens ne se font plus aucune illusion à ce sujet et seules quelques dizaines de milliers de militants ressemblant à des membres d’un fan-club expriment leur adhésion. Celle-ci est d’ailleurs émotionnelle plus que rationnelle : on croit en une personne, pas à un programme.

 Slimane Alem

Iran: 20 blessés dans l’attentat contre un défilé militaire

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Vingt personnes au moins, dont une femme et un enfant, ont été blessées dans l’attentat ayant visé samedi matin un défilé militaire à Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran, selon un premier bilan de l’agence officielle iranienne Irna.

Selon l’agence Fars, l’attaque a été menée par deux hommes armés ayant ouvert le feu sur la foule. Les assaillants ont ensuite essayé de tirer sur la tribune officielle mais ont été neutralisés par les forces de l’ordre, indique Fars, laissant entendre que les deux hommes ont été blessés.

AFP 

Tunisie : le syndicat « UGTT » appelle à deux grèves générales

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L’union générale tunisienne du travail « UGTT » a appelé à deux grèves. La première le 24 octobre 2018, dans le secteur industriel et la seconde le 22 novembre 2018, dans le secteur de la fonction publique

Le secrétaire général de ce syndicat M. Nourdine Taboubi a qualifié ces deux grèves d’historiques.

À rappeler que la dernière grève générale qui a paralysé le pays a été lancée par l’union générale tunisienne du travail, remonte au 7 avril 2013, suite à l’assassinat du syndicaliste de gauche Choukri Belaïd.

Nourdine Taboubi a déclaré que les raisons de ces grèves sont la situation dont est plongé le pays suite à l’inflation et la hausse des prix qui sont devenus insupportables au peuple et ce gouvernement qui refuse de réformer les entreprises déficitaires en préférant viser le secteur public qui est en bonne santé.

Le secrétaire général a ajouté qu’une conférence de presse sera tenue en début de semaine pour expliquer les raisons de cette décision qui sera suivie de rassemblements populaires pour expliquer aux travailleurs et aux syndicats la situation dans laquelle est plongé le pays.

Enfin, le syndicat général tunisien du travail demande le départ du gouvernement actuel et son chef Youcef Chahid qui ont échoué dans leur mission de redressement de la situation économique du pays et l’amélioration de la situation sociale des travailleurs.

La rédaction

 

 

Turquie : Le dernier quotidien qui osait critiquer Erdogan a perdu ses plumes

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Après de nombreux procès et un changement de direction, Cumhuriyet, l’un des derniers quotidiens à oser critiquer Erdogan a perdu ses plumes les plus aiguisées.

Cet étendard de la presse indépendante en Turquie vient de tomber.

 

Les uns après les autres, ils ont démissionné en plantant à contrecœur un dernier clou dans le cercueil de la presse indépendante turque. Aydin Engin, Kadri Gürsel, Erdem Gül ou encore Ozgür Mumcu, le fils d’un ancien monument du journal, assassiné dans les années 1990… Début septembre une trentaine de journalistes de Cumhuriyet ont quitté en une semaine le dernier grand quotidien libéral du pays à l’issue d’un changement radical de direction et du licenciement de certains confrères. Une peine doublement kafkaïenne : tout juste remis, pour certains, de leur incarcération pour « soutien au terrorisme », ils se retrouvent au chômage pour avoir défendu une Turquie démocratique et plurielle. « Un symbole s’effondre », souffle l’un d’eux. Il a choisi le calme discret d’un café du quartier historique Pera, autre- fois prisé par Agatha Christie, pour partager sa « colère » – à condition que son nom ne soit pas men- tionné. Le matin même, il a annoncé son départ sur Twitter. «Je ne peux rester une minute de plus dans ce journal !», glisse-t-il, sourcils froncés, en accusant la nouvelle équipe dirigeante d’avoir lâchement cédé aux pressions du pouvoir islamo-nationaliste.

Les médias n’ont jamais fait bon ménage avec Erdogan. Encore moins Cumhuriyet République » en turc). Fondé en 1924, le quotidien laïc, pur produit de l’héritage d’Atatürk, était l’une des dernières voix critiquant les dérives autoritaires du président turc. En 2015, Cumhuriyet s’était déjà retrouvé dans le collimateur d’Erdogan pour un scoop sur la livraison d’armes turques à des combattants islamistes syriens. Il en coûta des peines de prison à deux de ses journalistes, dont l’ex-rédacteur en chef, Can Dündar, aujourd’hui exilé en Allemagne.

Des menaces quotidiennes

Le véritable couperet tombe après le putsch raté du 15 juillet 2016. Des milliers de personnes sont arrêtées et des dizaines de journaux fermés. Quatre mois plus tard, douze collaborateurs de Cumhuriyet sont placés en garde à vue. Ils sont accusés de collusion avec le mouvement du prédicateur Fethullah Gülen, le cerveau présumé du coup d’État, et ennemi numéro un d’Erdogan. Pis, on leur reproche, aussi, leur « sou- tien » aux séparatistes kurdes du PKK et à un groupuscule d’extrême gauche. « Pendant des années, j’ai tenté de transcrire ce que nous vivons dans ce pays sous forme de caricatures, aujourd’hui il me semble que je suis entré dans l’une d’elles », ironise le dessinateur vedette, Musa Kart, lors de son arrestation. La tragi- comédie ne fait que commencer. Confinés pour la plupart à l’isolement, les reporters attendent neuf mois derrière les barreaux avant d’être convoqués à la barre, en juillet 2017. À chaque audience, sa dose de surréalisme – et ses « acteurs », malgré eux, d’un grand théâtre de l’absurde. En tête d’affiche, le célèbre reporter Ahmet Sik, incarcéré, ironie de l’histoire, en 2011, pour un livre d’enquête dénonçant la même confrérie Gülen (alors alliée d’Erdogan), qu’il est aujourd’hui accusé de soutenir. Ou encore l’édito- rialiste Kadri Gürsel, épinglé pour avoir reçu, sans y répondre, des textos issus d’une messagerie güleniste. Les traits tirés, les journalistes inculpés refusent de se laisser démonter. Dans la petite cour d’assises du tribunal de Çaglayan, imposante bâtisse de verre et de béton au cœur d’Istanbul, ils citent Camus et Tocqueville face à des juges « aux ordres du pouvoir » – selon l’expression d’un avocat de la défense. Ils sont nombreux, comme lui, à se relayer des mois durant pour soutenir « le dernier étendard du journalisme d’investigation ». Parfois, les audiences sont délocalisées dans la prison de Silivri, où séjournent les accusés. « Une façon de nous décourager », souffle Damla Alatay, une autre avocate. En vain : avec ses confrères du barreau d’Istanbul, elle a toujours été au rendez-vous, affrétant des bus, mobilisant la presse internationale et jouant des coudes pour faciliter l’accès du procès aux représentants du Pen Club et des associations de défense des droits de l’homme. Au terme d’un procès- fleuve, les accusés sont finalement libérés au compte-gouttes, entre l’automne 2017 et le printemps 2018. Mais sous conditions : interdits de sortie du territoire turc, ils risquent entre deux et sept ans et demi de pri- son, selon une condamnation prononcée le 25 avril. Quant au journal, il se retrouve pris au piège d’un chantage à peine déguisé : profitant de querelles in- ternes entre la vieille garde kémaliste et une équipe plus libérale et progressiste à la tête de Cumhuriyet de- puis 2013, la justice réclame la tenue, dans un futur proche, d’une élection du nouveau directoire.

Ces derniers mois, la torpeur de l’été en avait presque fait oublier les vieux contentieux. Dans l’en- ceinte ultraprotégée du journal – un dispositif sécuritaire hérité d’une autre « épreuve », celle des menaces de mort liées à la publication, en 2015, d’une caricature de Mahomet parue dans Charlie Hebdo -, chacun avait retrouvé son bureau, ses cigarettes et son crayon de reporter bien aiguisé. « Les insultes et les menaces sont notre lot quotidien. Mais je suis fière de travailler dans le dernier journal qui refuse de s’autocensurer. Je ne suis pas une journaliste d’opposition. Je suis une journaliste indépendante : si le gouvernement est accusé de corruption, je dois relayer l’information, pas parce que je suis contre Erdogan, mais parce que ça fait partie de l’actualité. Tout comme je me dois de donner la parole à toutes les franges de la société : les femmes, les homosexuels, les minorités kurdes… », nous avait confié, le 25 juillet, la journaliste Nazan Özcan, lors d’une visite à Cumhuriyet. De bureau en bureau, l’humour masquait les petites angoisses, chacun y allant de sa blague sur les « risques du métier », à cause d’un tweet, d’une photo ou tout simplement d’un mot de trop. « Notre cas le plus absurde ? Celui d’un employé de la cafétéria qui a échoué une semaine en prison pour “insulte au président”, après avoir dit un peu trop fort qu’il ne servirait pas Erdogan s’il se présentait à la rédaction », nous avait raconté Tora Pekin, l’un des avocats du journal.

En ce 25 juillet passé à Cumhuriyet, l’actualité battait son plein : un pasteur américain, lui aussi arrêté pour « gülenisme », venait d’être placé en résidence sur- veillée et un feu ravageur dévastait la Grèce voisine. Au dernier étage du journal, la salle des conférences de rédaction grouillait de cette effervescence propre à tous les grands quotidiens. Assis au milieu de la grande table, Murat Sabuncu, le rédacteur en chef nouvelle- ment libéré, s’appliquait à appeler un à un ses correspondants, prenant de leurs nouvelles, débattant allégrement les sujets avec son équipe et consultant ses collègues pour choisir la titraille. « À chaque fois que je m’assieds à cette table, mes jambes ne peuvent s’empêcher de trembler », avait-il concédé à l’issue de la réunion. On ne se remet pas si facilement de 17 mois de prison : « Tous les regards sont tournés vers nous. La pression est intense. Elle est politique, mais aussi économique : nombre d’annonceurs refusent de se “griller” en nous achetant des encarts publicitaires. Mais pour rien au monde je n’abandonnerai Cumhuriyet. » 

«Sacrifié sur l’autel de l’opportunisme»

Vendredi 7 septembre, c’est Cumhuriyet qui a fini par l’abandonner. À l’issue du fameux vote interne au conseil d’administration, une nouvelle équipe dirigeante, composée d’anciens responsables du quotidien, est finalement nommée. Dans la foulée, Sabuncu est remercié. « L’heure de m’en aller est venue. L’histoire en dira la raison », écrit-il dans son dernier éditorial. Signe des temps : le texte est rapidement retiré du site Internet du quotidien. Depuis, le journaliste turc décline les demandes d’interviews.

« Nous sommes sous le choc. Les nouveaux dirigeants ont sacrifié le journalisme sur l’autel de l’opportunisme et de la collaboration avec le régime. Ils s’allient avec le diable pour reprendre la main sur Cumhuriyet. Ce qui nous arrive est purement faustien », s’insurge le reporter démissionnaire rencontré au café du quartier Pera. Il pointe du doigt le nouveau directeur, Alev Coskun, connu pour être un tenant de la frange nationaliste du kémalisme. « Pendant notre procès, il n’a eu aucun remords à témoigner contre nous ! », dit-il. Pour lui, cette triste « saga » se vit comme un « deuil », d’autant plus qu’elle suit de quelques mois le rachat de l’ensemble des titres du groupe Dogan (détenteur de CNN Türk et d’un autre quotidien, Hürriyet) par l’entreprise Demirören, proche du pouvoir.

«Le journalisme turc est à l’agonie. Le pouvoir ferme toutes les portes pour asphyxier la presse », observe Erol Onderoglu, le correspondant de RSF en Turquie,

« une des plus grandes prisons au monde pour les journalistes ». Entre la mort des médias indépendants et le contrôle renforcé des autorités, le pouvoir a réussi, selon lui, « à mettre la main sur plus de 80 % de la presse turque ». Quant aux accusations retenues contre les reporters, elles ne cessent de se démultiplier : soutien au terrorisme, atteinte à la sécurité nationale, à la souveraineté du pays… Critiquer l’intervention turque en Syrie ou encore la mauvaise gestion économique du gouvernement est désormais passible de poursuites judiciaires. « Depuis cinq ans, on assiste à une liquidation du journalisme critique au nom du patriotisme », relève Erol Onderoglu. Une reporter de Cumhuriyet résume ainsi la situation : « J’avais pris l’habitude de me résigner, en changeant de journal dès que j’étais censurée ou licenciée. Aujourd’hui, je n’ai plus aucun média dans lequel me réfugier. » ■

 

 

 

Le Figaro

Appel pour la libération des prisonniers du Hirak du Rif – Maroc

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L’assassinat du jeune vendeur de poissons Mohsen Fikri le 28 octobre 2016, broyé par une benne à ordures à Al Hoceima (Nord du Maroc) a mis en lumière l’ampleur des injustices quotidiennes subies par les habitants de cette région marginalisée du Maroc.

Le mouvement social et citoyen qui s’en suivit pour la dignité et la justice sociale a porté pacifiquement un cahier revendicatif social, économique, culturel et environnemental crédible et réalisable.

Face à l’ampleur de ce mouvement citoyen, les autorités marocaines ont tenté le pourrissement du mouvement avant de mettre en branle les méthodes qu’elles savent faire : Au lieu de lancer un dialogue, elles ont lancé des arrestations de plusieurs centaines de jeunes et de moins jeunes, de journalistes et de militants des droits humains, ainsi que le déploiement de l’armée et des corps de police et de gendarmerie dans l’ensemble de la région du Rif.

C’est le retour des pratiques des années de plomb avec son cortège de répression et de procès préfabriqués. Plusieurs leaders du mouvement ont écopé de 20 ans de prison avec des chefs d’inculpation fallacieux.

Nous associations maghrébines de l’immigration signataires de cet appel, en solidarité avec la population rifaine, ses revendications légitimes et avec l’ensemble des mouvements sociaux et citoyens des autres régions marocaines, appelons à un meeting international pour la libération des prisonniers d’opinion du Hirak du Rif et de tous les prisonniers politiques au Maroc.

Premiers signataires de l’appel : ASDHOMi, AMF, ATMF, CRLDT (Tunisie), ACDA (Algérie), Fédération des comités du Rif en France, IDD, AMDH – France, LDH 

Meeting de solidarité soutenu par la LDH

Mardi 2 octobre de 19H à 22h

Salle Jean Dame

17, rue Léopold Bellan 75002- Paris

Métro Bourse

Info-censure et questions

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L’atmosphère est détendue, le mercure fait sa sieste, la révolte n’est pas pour demain. Depuis une semaine, on assiste à une levée de bouclier de la presse nationale et de ses giratoires à propos d’un film interdit. Ce qui semble être un élan sincère et courageux de nos journalistes me pose tout de même un léger problème.

A-t-on jamais vu, telle levée de bouclier ?

Je ne m’en souviens pas. Si les droits des artistes, le droit à la libre expression, le droit à la création, à la liberté d’opinion peuvent être placés au sommet de la hiérarchie et ce n’est là que légitime attente, la déferlante des défenseurs de la culture semble tout de même poser quelques problèmes.

Je n’ajouterai pas de l’eau au moulin, l’auteur-producteur et réalisateur du film est un ami et c’est peu dire. Au-delà de l’élan de solidarité dont témoigne l’ensemble de la sphère culturelle et artistique du pays, demeure une question.

Nos journalistes découvrent-ils la censure ?

Le ministère en question serait-il plus critiquable que d’autres ?

Serait-il le nouveau symbole de l’ultime censure ?

Que ne s’est-on offusqué de l’interdiction de quotidiens – pour ne citer que le Matin ?

des années durant des artistes, des œuvres et parfois des chefs-d’œuvre, ont été interdits de diffusion, les rares voix qui alors s’élevèrent furent vite et bien fait étouffées. Depuis une semaine toute la planète presse est attachée, scotchée, aux aguets qui ira, dira, contredira ou suggérera de tangibles ou fallacieuses raisons de censure ?

La meute démocratique est enfin lâchée, mais qui pose vraiment la question de la vraie censure ?

Des intellectuels, des partis politiques, des associations, des enseignants, des médecins, muselés, tabassés, enfermés, sans jamais ou très rarement trouver des canaux d’expression. Cette solidarité avec un film important dans l’histoire de notre peuple, à la fois compréhensible, légitime et révélatrice du malaise que vit notre pays, ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Des formes de censures bien plus terribles réduisent au quotidien l’espace de nos libertés, sans que scandale s’ensuive.

Dans le fond, tout est normal tant que cela se passe en dehors de la capitale. Pour avoir connu l’équipe managériale et technique du film, il m’est difficile de ne pas leur témoigner ma solidarité. Ils-elles ont tellement donné pour ce film.

Le réalisateur, ses assistants et les intervenants – scénaristes- et autres ont donné de leurs énergies et de leurs passions. Je n’établis pas là une échelle dans la gamme des censures, de la plus petite à la plus ignoble, mais je pose la question des priorités dont la presse a fait le choix. Au moment où dans le pays sévissent les pires injustices, les voix qui portent s’unissent pour une et même chanson.

C’est à la fois impressionnant ce branle-bas pour le rétablissement des artistes dans leurs droits ; toutefois demeure le traitement global de l’information par la presse, comment peut-on accorder crédit à une telle déferlante ?

Quelque chose dérange, le saura-t-on un jour ?

Peut-être, bien. La colère demeure et restera mauvaise conseillère.

Akli Derwaz