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jeudi 21 novembre 2024
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Chakib Khelil s’en prend à la France

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L’ancien ministre de l’Énergie et des Mines, Chakib Khelil, s’est attaqué à la France, lors de sa dernière conférence en l’accusant d’être un obstacle pour l’investissement américain et asiatique en Algérie.

Cette intervention est venue en réponse à un participant qui aurait posé une question relative à l’absence d’investisseurs américains en Algérie.

« Les investisseurs que vous évoquez sont contraints de passer par la France pour arriver en Algérie et sont dans l’obligation d’avoir une autorisation et l’approbation du bureau français chargé des affaires d’investissements en Algérie », répond Chakib Khelil.

Et d’ajouter : « On n’oublie pas que le problème de langue fait que nous soyons sous l’emprise des Français ».

Il maintient toujours sa position d’imposer et de promouvoir la langue anglaise en Algérie pour assurer une meilleure gestion économique.

La rédaction 

Verrous et loquets de l’histoire

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En ces temps de disette et de sécheresse idéologique, les intellectuels et les analystes politiques aux positions plutôt inconfortables se fendent de théories complexes. Tout concourt à noyer le citoyen et à brouiller les messages y compris pour les citoyens les plus éveillés.

En évoquant l’adjectif éveillé, je ne considère pour ma part, en aucun cas que sur cet immense territoire, cohabiteraient des dormeurs et des veilleurs, des bourrus et des margines, des brillants et des nazes, des sédentaires malicieux et des bédouins sommeillant, des sous-hommes et des surhommes en latente et douteuse cohabitation. Je crois que sommeille un peuple las des coups bas, violents et insidieux.

Qu’importent mes croyances, le clou de l’Histoire qui rouille et croule sous le poids des exigences de cette dernière risque de ne plus tenir. Il nous rouillera inévitablement entre les doigts et gare aux contaminations. Ce faisant, nos intellectuels déblatèrent sous l’imaginaire arbre à palabre, la Djemaa ayant disparu. Ses membres disloqués se perdent dans des monologues inaudibles.

Je ne comprends rien, je n’aurais rien compris ?

En effet c’est le cas ! J’avais rêvé toutes plumes fendantes ou confondantes de ce pays, rédigent dans un même élan, le même appel, disent ensemble ou individuellement que –YA BASTA- Je ne cite personne, mais je n’oublie personne, non plus. À force d’enfumage nos intellectuels et leurs superproductions de chroniqueurs ou d’analystes, finissent en fumisterie.

Pas de malentendu, j’admire et respecte nos intellectuels, il n’en demeure pas moins que mon respect comme celui de ce peuple a ses limites. Alors, écrivez, dites, parlez ou taisez-vous à jamais ! Ce n’est pas un serment d’autel, encore moins un sermon, mais, nom d’un chien galeux, réveillez-vous !

Akli Drouaz 

La littérature nord-africaine à travers les siècles

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L’histoire culturelle de l’Afrique du Nord ou « Tamazgha » est très complexe et particulière.

L’oralité de la culture nord-africaine très riche, étant une caractéristique assez importante, elle a fait l’objet de plusieurs études. Mais le but de cet article n’est pas de parler de la littérature orale et écrite de l’Afrique du Nord, ou de « culture savante » et « culture vécue », selon les termes employés par M. Mammeri, mais d’aborder celle-ci sous l’angle de la langue d’écriture de cette expression littéraire.

Ce qui interpelle le lecteur lorsqu’il s’intéresse à ce domaine, c’est la problématique de la langue dans l’expression littéraire, culturelle ou de la vie politique. Pour des raisons pratiques, nous nous cantonnerons dans cet article, à aborder uniquement le cas de l’Algérie.

En effet, à travers ses siècles d’histoire, tous les auteurs berbères ont écrit dans la langue de l’envahisseur. Pourquoi ? Pourquoi plusieurs générations d’écrivains et d’intellectuels ont choisi la langue du colonisateur pour s’exprimer dans les domaines religieux (ST Augustin), sociologique et politique (Ibn Khaldoun), littéraire (Apulée), Kateb Yacine et Assia Djebar, etc.

Cette génération d’écrivains et d’intellectuels berbères qui ont traversé les siècles sont connus pour la plupart d’entre nous.

Nous ne citerons que les plus récents et les plus connus : Jean Amrouche, Taos Amrouche, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Assia Djebar, Mohamed Dib et Rachid Mimouni. Tous ont abordé à leur manière la problématique de la langue d’écriture et la question de cette dichotomie entre l’écrit et l’oral.

À titre d’exemple, Kateb Yacine a cessé d’écrire des romans en français et s’est mis à faire du théâtre en langue arabe algérienne pour se rendre plus accessible au peuple.

Dès la fin du 19e siècle, des intellectuels algériens se sont posé la question de la revendication identitaire culturelle et linguistique en termes académiques. Parmi les pionniers nous citerons : Belkacem Bensedira, Said Boulifa ainsi que Mohamed Said Lechani. Mais ce mouvement de la quête de soi a été repris de façon bien plus importante et plus poussée par Mouloud Mammeri qui a consacré sa vie à cette reconquête identitaire linguistique et culturelle.

Dans sa présentation des travaux de M. Mammeri dans la revue Awal, Malha Benbrahim écrit : « La littérature historique algérienne dans son ensemble, se caractérise depuis les années trente par la revendication identitaire. La revendication identitaire y était évoquée soit dans son aspect ethnique, soit à travers le panégyrique des héros politiques et militaires de l’antiquité. La dimension culturelle de la berbérité était quand à elle, éludée et évacuée au profit de l’arabo-islamisme… »; Et toujours selon Malha Benbrahim, cela a conduit un glissement de la revendication identitaire vers le « mythe d’une unicité » culturelle et linguistique, qui a marginalisé et effacé la diversité et la pluralité de la culture algérienne. C’est cette dérive historique qui a nourri la forte opposition aux travaux de M. Mammeri qui représentaient la réappropriation de la dimension culturelle de l’identité algérienne.

Mammeri, en tant que dépositaire et parfait connaisseur du savoir autochtone, s’est attelé à comprendre la mise à l’écart, voire même l’effacement de la langue amazigh dans l’expression écrite en Afrique du nord.

Son inquiétude était clairement exprimée lorsqu’au colloque d’Oujda, Maroc, lorsqu’il disait : « Je voyais que dans toutes les matières qu’on apprenait, il était question de tout sauf de nous ».

Son approche historique l’a amené à faire, d’abord, une analyse critique et objective de la société berbère pour en cerner les mécanismes.

Selon Malha Benbrahim : « une rétrospective de l’œuvre M. Mammeri, ne laisse aucune équivoque. Dès sa première étude, M. Mammeri se voulait objectivement critique par rapport à la société berbère ; ce qui l’éloignait de la tendance à vénérer le passé. Cette tendance était- pour des raisons aisément perceptibles- le propre d’un grand nombre d’études menées à partir du nationalisme algérien ».

En effet, dès 1938, alors qu’il avait à peine 20 ans, M. Mammeri a écrit un article sans concession, intitulé : « La société berbère » ; article paru dans la revue Aguedal à Rabat.

Le premier paragraphe de cet article portant le titre clairement critique : « la société berbère persiste et ne résiste pas », s’ouvre comme suit :

« Les Berbères n’ont jamais formé un état, une civilisation propre.

Mais les multiples colonisateurs qui ont passés sur leur sol, des Carthaginois aux Français, en passant par les Romains, les Vandales, les Byzantins, les Arabes et les Turcs, nul ne leur a transmis sa civilisation.

D’où vient cette apparente contradiction ?

Il semble à première vue que puisqu’après vingt-cinq siècles de civilisation étrangère, les Berbères sont restés eux-mêmes, ils aient des énergies considérables à opposer à l’étranger. Mais puisque d’autre part ces énergies n’ont jamais pu se fondre en un tout harmonieux, il faut croire que quelques principes de destruction, quelques vices empêche cette synthèse.

Cette force de résistance et cette incapacité politique semblent pouvoir s’expliquer par une construction sociale particulière qui a déterminé à la longue dans les esprits une psychologie politique assez primitive ».

Mammeri identifie la structure tribale et le mode de fonctionnement de la société berbère comme étant l’une des principales causes de blocage empêchant l’ouverture et l’évolution de la société dans un mouvement de synthèse, de Syncrétisme harmonieux des apports civilisationnels extérieurs. Il écrit en l’occurrence : « Mais la famille n’est point la véritable base de la société berbère. C’est en réalité la tribu, formule d’un autre âge, très ancienne, quasi protohistorique. Le rôle des cités est prépondérant dans le travail d’unification d’une nation ».

L’autre cause et non des moindres qui se conjugue à la précédente est la multiplicité des envahisseurs durant vingt-cinq siècles. La réaction de la tribu a toujours été la même écrit, M. Mammeri : « À tous les envahisseurs ils ont opposé la tribu. Pour fonder un état, créer une civilisation, ils avaient la tribu. Mais la faiblesse capitale d’une tribu est sa trop grande uniformité. À l’intérieur d’une même tribu, il n’ya jamais qu’une seule espèce de génie, une vertu d’une sorte très particulière ».

Il ajoute que même si  » la tribu peut à la rigueur suffire à fonder un empire. À l’organiser, à le perpétuer, elle s’épuise. Seule la cité peut assumer ce rôle ».

Toutes les dynasties berbères fondées sur la tribu n’ont pu former des états viables et durables dans le temps et donc à pouvoir imposer leur culture et une langue.

Mammeri constate amèrement que : « Toute l’histoire berbère est une suite de destruction, de désastres, de dynasties météores qui passent aussi éblouissante par la rapidité de leurs conquêtes que par la facilité de leur chute ».

Dans son article : « l’expérience vécue et l’expression littéraire en Algérie », M. Mammeri aborde en ces termes le statut marginal et inférieur de la langue et de la culture berbère à travers les siècles d’histoire :

« Ce statut diminué des langues populaires en face d’une langue de civilisation est, en réalité, un phénomène très ancien dans l’histoire du Maghreb tout entier. Pas seulement de l’Algérie, mais aussi de la Tunisie, du Maroc et de la Libye. En cela, l’arabe populaire n’a fait que continuer le statut qui était celui du berbère avant l’entrée de l’islam en Afrique du Nord ».

Mammeri met l’accent sur l’impact dramatique des invasions successives du Maghreb dès le début de son histoire qu’il qualifie de « malédiction historique ». Douze siècles avant Jésus-Christ les colons phéniciens ont ouvert la porte à une suite de colonisations durant de longs siècles.

Il en déduit que,  » à aucun moment, l’histoire du Maghreb n’a été entièrement déterminée de l’intérieur du Maghreb ».

Il ajoute que sur le plan de la culturel et linguistique, « dès le départ, il ya toujours eu une langue officielle qui n’était jamais celle du peuple maghrébin quel qu’il fût. Déjà du temps des Phéniciens, alors que le Maghreb entier était uniquement berbère, et que, par conséquent, il y avait une unité de peuplement du Maghreb…la langue officielle même des rois numides, c’est-à-dire des rois berbères (Massinissa, Jugurtha, Makawsen et tous les autres) était le punique, c’est-à-dire la langue de Carthage. Parce que la langue punique était une langue répandue dans tout le bassin occidental de la méditerranée… ».

Cette marginalisation de la langue berbère devant la force et la puissance de la langue officielle de l’envahisseur va continuer en s’accentuant comme le précise M. Mammeri : « Cette dichotomie qui a existé avec les Phéniciens va se reproduire avec les Romains de façon plus déterminante, peut être encore plus grave. À tel point qu’au troisième siècle après Jésus-Christ, l’essentiel de la littérature latine a été écrit par les Berbères. Des Berbères qui étaient berbères de naissance et qui parlaient berbère chez eux, mais dès qu’ils devaient écrire quelque chose l’écrivaient en Latin…le plus connu d’entre eux était Saint-Augustin. La mère de Saint-Augustin, Sainte Monique, parlait le latin, mais mal ; cependant elle parlait très bien le berbère…St Cyprien était berbère, Tertullien était Berbère. Arnobe, Lactance, Fronton, Apulée étaient tous berbères ».

Le phénomène s’est ainsi reproduit et avec force avec l’arrivée de la langue arabe porteuse du message sacré de l’islam, mais aussi avec le français par la suite.

Tout au long de son histoire, jusqu’à nos jours, il ya eu cette dichotomie entre langue savante écrite et langue vécue, populaire non écrite. Même si aujourd’hui l’Afrique du Nord est indépendante et la langue amazighe a gagné la place de langue officielle en Algérie, elle reste marginale et la faiblesse de la production littéraire en langue amazighe n’aide pas à la sortir de son ghetto.

Les causes de sa marginalisation ne tiennent pas seulement au fait des siècles de colonisations successives de l’Afrique du Nord.

Un travail de longue haleine doit être fait pour lui donner la place qu’elle mérite.

Samiha BELARIBI

 

 

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Éditorial

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« A.D.N news » est un défi médiatique levé par un groupe de jeunes et de chevronnés journalistes et militants des justes causes qui luttent pour la liberté de la presse et de la parole. Cette équipe qui aspire à un demain meilleur pour les peuples de « Thamazgha » Afrique du Nord pour retrouver leur prospérité perdue et leur union éparpillée et vivre dans une nouvelle Numidie sans frontières politiques, terrestres, idéologiques, sociales … que les pouvoirs en place ont imposées à ces hommes libres.

Ces journalistes militants, qui croient dur comme fer à la parole de Thomas Jefferson qui disait : « Notre liberté dépend de la liberté de la presse », militent sur tous les fronts contre les tyrans qui étouffent les vérités, qui couvrent les scandales, les corruptions, les crimes… par la tyrannie, la peur et le bâillonnement de tous ceux qui refusent le silence et le cautionnement. Et tout cela avec la bénédiction et l’aide d’une certaine presse au service et aux bottes de ces décideurs qui tiennent en otage toute la population nord-africaine.

Ces pouvoirs totalitaires dont dépendent les parlements, les institutions administratives, judiciaires et sécuritaires mettent en place des lois scélérates et liberticides afin de réprimer toute voix discordante. C’est par ces lois répressives qu’ils jettent dans leurs geôles journalistes, syndicalistes, blogueurs ou simple citoyen contestataire avec des peines réservées aux terroristes, aux sadiques et aux dangereux criminels.

Cette répression féroce n’exclut aucun des pays nord-africains.

Le cas de la Libye en guerre est connu. C’est le désastre et ce sont les armes qui parlent. Si ce pays est devenu le terrain d’affrontements des puissances étrangères dont le seul perdant est le peuple libyen, c’est bien la conséquence du régime dictatorial de Kadhafi qui a laissé derrière lui un pays sans institutions et sans culture d’État.

Pour la Tunisie, les braises de la contre-révolution ne sont pas encore éteintes et elles menacent toujours la révolution du jasmin. La mal n’a pas disparu avec la fuite de Ben Ali, mais un pas géant a été fait vers la démocratie et l’alternance pacifique aux pouvoirs et c’est l’unique pays qui a pu tirer profit de la révolution dite arabe.

L’Algérie, l’Algérie de Bouteflika, est menacée plus que jamais de sa propre existence. L’illégitimité, la vacance au sommet de l’État et l’impopularité des dirigeants laissent ce pays tourner au rythme de son président malade et paralysé. Le pays de la grande révolution qui a pu faire face à la quatrième puissance du monde avec un attribut d’un million et demi de martyres est devenu aujourd’hui la risée des nations. Un état qui pouvait être prospère et développé est pris en otage par un groupe de clowns incultes sans vision d’avenir, dont le seul souci est le pillage des ressources qui jaillissent de cette noble terre. Cette meute a fait plonger toute la société dans un désespoir total. Une jeunesse sans avenir se jette à la mer dans des embarcations de fortune pour atteindre la rive de l’espoir et de la dignité. Un peuple qui n’attend la belle vie que dans l’au-delà. Les hommes et les femmes scientifiques, écrivains, journalistes qui peuvent rendre espoir à cette populace désemparée sont exilés ou marginalisés ou condamnés à de lourdes peines, juste pour avoir osé dire la vérité à l’instar de Mohamed Tamalt qui a perdu la vie dans l’une des geôles du pouvoir en place.

La situation au royaume chérifien n’a rien de mieux que son voisin de l’Est. Le mouvement populaire rifain n’est pas prêt à s’éteindre, en dépit de la répression du Makhzen et l’arrestation et la condamnation à de lourdes peines des protagonistes du mouvement à l’instar du lion de l’atlas Nasser Zefezafi qui est en grève de la faim et qui a refusé de s’alimenter même en eau et en eau sucrée. Une protestation qui s’achèvera par une mort évidente, mais ce militant conscient de son acte a préféré perdre sa vie que d’être humilié par les sbires de Mohamed VI. Le régime marocain comme ses voisins n’a nul respect à la vie humaine et aux droits de l’homme qu’il bafoue sous le silence des puissances occidentales. Ce régime qui ne retient rien de l’histoire porte toujours la honte pour sa célèbre prison Tazmamart qui juste la prononciation de son nom fait trembler le pauvre peuple. Au lieu d’écouter la voix de la raison et celle des citoyens, l’émir des croyants préfère la fuite en avant, la répression et la prison.

Les régimes des pays nord-africains ont tous une même vision et un même comportement envers leurs peuples. Ils les considèrent comme un troupeau qui ne mérite ni respect ni dignité et que l’unique langage qu’il mérite est la violence, l’humiliation et la Hogra.

C’est dans ces circonstances qu’ADN news a vu le jour pour donner la parole aux sans paroles et donner champ libre à la voix de la raison et de la vérité. Ce média sera toujours la tribune de la justice et de l’équité et un trait d’union entre les peuples de toute l’Afrique du Nord sans distinction aucune et pour le vivre ensemble dans ce qui les rassemble et ce qui les différencie. Fraternellement.

Ali Aït Djoudi  

 

 

 

Que peut-on attendre des élections de 2019 en Algérie ?

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Peut-on remplacer un régime autoritaire par des moyens démocratiques ?

Que peut-on attendre des élections présidentielles de 2019 en Algérie ?

Depuis l’instauration du multipartisme, en 1989, toutes les élections y compris les présidentielles, ont toujours été un moyen de pérennisation du régime dont les pouvoirs autoritaires usent et abusent pour un semblant de démocratie ou l’élite politique du pouvoir avec la complicité d’une certaine élite de l’opposition qui considère les élections comme l’essence même de la démocratie.

Le pouvoir a toujours utilisé la ruse et la force quand les circonstances l’imposent, comme l’arrêt des élections de 1992 lorsque les extrémistes du FIS les ont remportées, sachant qu’il aurait fait de même si c’était un autre parti de l’opposition démocratique.

Le pouvoir n’a pas hésité un instant à assassiner Mohamed Boudiaf l’historique révolutionnaire en juin 1992 quand celui-ci a commencé à acquérir une légitimité populaire et à s’attaquer à la corruption qui constitue un des fondements du régime algérien.

Bouteflika est imposé par l’armée pour appliquer les accords conclus entre le DRS et les émirs terroristes et pour protéger certains généraux des éventuelles poursuites judiciaires par les institutions juridiques internationales, suite aux exactions durant les années du terrorisme. Les décideurs ont vu en lui l’homme qui pourra pérenniser le régime le plus longtemps possible et défendre les intérêts de la classe régnante. Une mission qui l’a bien réussi jusqu’à ce jour.

Pour mieux réussir sa mission, Bouteflika a réduit les espaces d’expressions en muselant les moyens d’information et en réduisant les espaces d’expressions des partis d’opposition en utilisant l’argent du pétrole pour amadouer certains responsables politiques de l’opposition. La hausse du prix du pétrole lui a été une aubaine qui lui a permet d’enrichir les siens et de créer autour de lui une oligarchie qui l’a bien servie et qui lui sert à protéger son règne. Il a utilisé toutes les institutions de l’État au profit de sa personne et de son règne. La police pour matraquer les opposants, la justice pour les mettre en prison en épargnant les corrompus et les voleurs. L’administration pour attribuer des privilèges aux proches et amis du régime et aussi falsifier les élections au profit des candidats du régime. Le peuple algérien est pris en otage par une mafia qui ne cédera jamais le pouvoir par les moyens démocratiques, car tout changement peut lui être fatal et elle fera tout pour le préserver. Le changement ne viendra que par l’union des forces de l’opposition autour d’un projet de transition qui doit être élaboré par l’élite de la mouvance démocratique et en mobilisant le peuple pour un changement pacifique en exploitant l’échec fatal du régime à construire une économie de production malgré les grands moyens notamment financiers dont dispose le pays et que la corruption a vaporisés. Toute participation à ses élections même avec un seul candidat de l’opposition n’arrangera que le régime qui a tous les moyens pour les falsifier. En outre, aucun régime autoritaire n’est tombé par les élections. La transition ne viendra qu’avec la construction d’un mouvement qui pourra imposer un changement à ce régime et qui doit être conduit par une élite politique intègre et clairvoyante.

               Mamart Arezki

Communiqué de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH)

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Communiqué LADDH.
Depuis maintenant des années, et malgré la levée de l’état d’urgence en février 2012, que la LADDH observe avec inquiétude les tentations de mise sous scellés, des droits de manifestations pacifiques, de réunion et d’association.
Des libertés pourtant consacrées par le droit national et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques.
Ce même pacte a été examiné en juillet passé par le comité des droits de l’Homme de l’ONU à Genève , où les représentants du gouvernements invités à répondre aux engagements du pays en matière de sa mise en œuvre et aux rapports alternatifs de la société civile, ont trouvés du mal à se défendre et à justifier toutes les restrictions qui touchent l’exercice de ces droits.
Les marches pacifiques, les réunions et autres actions publiques de la société civile et politique sont non seulement, encore interdites arbitrairement à Alger la capitale à ce jour, mais interdites aussi dans toutes les régions du pays notamment en Kabylie qu’on croyais pourtant immunisée contre l’arbitraire.
La LADDH à payé, elle même le prix lors des interdictions arbitraires de ses activités, entre autre son université d’été et le 6ème forum des droits humains à Bejaia pour la célébration de la journée mondiale des droits humains.
Le harcellement, la pression et la répression contre les militant-e-s, les activistes, les journalistes, blogueurs, réalisateurs et artistes sont devenus monnaie courante, et ce dans l’objectif de museler la société et d’étouffer toutes les voix discordantes.

À plusieurs fois la société, les militant-e-s, en l’absence des espaces de dialogue et de médiation avec les pouvoirs politiques, se trouvent seules en face à face avec les forces de sécurité, excessivement mobilisés et la justice mise à contribution.
Ces mêmes forces sont accusés à plusieurs fois d’abus et de violence policières lors de l’exécution de leurs missions contre des manifestant-e-s pacifiques qui ne menacent nullement l’ordre public.
Ce face à face qui durent depuis des années maintenant devient inquiètant et pesant, il s’apparente à une pratique qui s’est institutionnalisée ne laissant aucune parcelle de libre expression aux citoyen-ne-s, alors que le régime démocratique dicte un ensemble de règles à savoir le respect de la pluralité et de la liberté qui est l’opposé par excellence des régimes de contrôle, de censure et d’étouffement.

L’Algérie qui aspire à la démocratie effective ne peut s’accommoder avec ces pratiques.
La LADDH, à l’occasion interpelle le gouvernement à ouvrir le champs de l’exercice des libertés publiques et démocratiques. Les droits à l’exercice des libertés d’expression, de réunion, de manifestations pacifiques et d’association doivent être respectés.
Elle appelle par ailleurs, le gouvernement à réviser les lois d’associations et des réunions et manifestations publiques et pacifiques pour plus de libertés, il faut consacrer définitivement le régime déclaratif à la place du régime en vigueur, de contrôle et d’autorisation.
La LADDH appelle la société à s’organiser dans le strict cadre pacifique et à demeurer solidaire et mobilisée autour d’un large front national pour la construction d’un état de droit et des droits humains pour toutes et tous.

P/la LADDH
Said SALHI vice président LADDH Algérie.
Alger le 09 septembre 2018.

Le cinéma Kabyle et Amazigh

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La naissance compromise.

La Kabylie a été aux avants-postes de la revendication identitaire amazighe. Le printemps berbère de 1980 est et reste un repère et une date symbolique importante pour tous les imazignen du monde : du Maroc à la Tunisie, des îles Canaries à l’Oasis de Siwa en Égypte.

C’est dans cette lancée qu’un certain nombre de cinéastes en Algérie et au Maroc ont tenté l’aventure de la création d’un cinéma amazigh, un cinéma d’expression amazighe, réalisé par des Imazignen et décrivant une réalité amazighe sans exotisme.

En Algérie particulièrement en Kabylie d’abord, trois cinéastes ayant suivi de hautes études cinématographiques sont considérés comme les pionniers de cette aventure artistique et militante inédite. Il s’agit d’Abderrahmane Bouguermouh, de Bekacem Hadjadj et d’Azzedine Meddour.

La première tentative remonte aux premières années de l’indépendance (1965), Bouguermouh sur un texte de Malek Haddad réalise le premier moyen métrage en Kabyle sous le titre « Comme une âme ». Le film fut refusé par le ministère de tutelle exigeant du réalisateur d’Ouzellaguene une version en arabe. Devant le refus obstiné du réalisateur les négatifs et les positifs du film furent détruits de ce fait cette œuvre première ne sera jamais diffusée. Il faudra, alors, attendre 1996 pour voir la réalisation  du premier film en  kabyle qui naîtra dans la douleur.

Bouguermouh dépose le scénario de « La colline oubliée » dès 1968. Le scénario est une adaptation du livre éponyme de Mouloud Mammeri avec lequel le réalisateur kabyle était devenu ami. Dans la lettre d’intention accompagnant le dossier du film, Bouguermouh insiste sur l’obligation absolue de réaliser le film en kabyle, la commission de censure rejeta le projet sans aucune explication. Il a fallu attendre presque vingt ans (1989) pour que le réalisateur ait enfin l’autorisation de tourner son film en kabyle sous le titre « Tawrirt i swasun » la colline oubliée.

Le projet connaîtra une adhésion et un engouement populaire formidable. En effet, devant les difficultés financières, toute la Kabylie et la diaspora s’impliquent, il deviendra le film de toute la Kabylie. Il faudra sept longues années de péripéties, de souffrance et de militantisme pour que le film voie le jour en 1996, ce qui signera la naissance du cinéma kabyle. La même année verra aussi la réalisation du premier film de Belkacem Hadjadj « Machahu ». Historiquement le film de Hadjadj et le premier étant donné que le film fut achevé en 1995, mais « La colline oubliée » fut le premier film présenté au public.

En 1997, Azzedine Meddour réalise lui aussi son premier film en kabyle sous le titre « Adrar N Baya »,  » La montagne de Baya »».

Ces trois premiers films scellant la naissance du cinéma kabyle sont des films dits cinéma. Ils ont été réalisés selon les normes cinématographiques  internationales et en 35 mm.

En 2007, un autre grand nom du cinéma kabyle réalise un téléfilm (format vidéo), Ali Mouzaoui, sous le titre « Mimezran ».

À ce jour, il n’existe que six films longs métrages kabyles répondants aux normes cinématographiques internationales.

  1. La colline oubliée. Abderrahmane Bouguermouh. 1996.
  2. Machahu. Belkacem Hadjadj.1996.
  3. La montagne de Baya. Azzedine Meddour.1997.
  4. Si Mohand U Mhand. L’insoumis. Rachid Benallal. Lyazid Khodja.2004
  5. Arezki l’indigène. Djamel Bendedouche. 2007
  6. Fadhma N soumeur. Belkacem Hadjadj. 2013.

Cette naissance qui a suscité énormément d’espoir est aujourd’hui compromise. En effet, notre cinéma stagne ou pire encore, il régresse, et cela pour plusieurs raisons à mon sens :

  • La disparition de certains pionniers à l’image de Bouguermouh ou de Meddour a privé la nouvelle génération de profiter pleinement de leur expérience. Le flambeau n’a pas été transmis correctement faisant de notre cinéma un cinéma orphelin.
  • Le manque flagrant de financements provoqué par le désengagement de l’État.
  • Aucune politique de production cinématographique digne de ce nom et encore moins d’une véritable industrie cinématographique.
  • Le manque d’intérêt des bailleurs de fonds, des industriels, des grands patrons ou tout autre acteur économique pour ce secteur artistique.
  • L’absence de salles de cinéma. Cette carence aura des effets pervers sur cette activité, comme le formatage du public qui a perdu la culture des salles obscures ou le manque d’engouement des sponsors pour le manque de visibilité donc ils ne pourraient (les sponsors) intervenir que comme mécènes, culture quasi absente chez nos bailleurs de fonds.
  • Manque de formation de qualité. En effet, la majorité de nos techniciens ou réalisateurs qui ont investi ce créneau n’a reçu aucune formation ou très peu dans leur domaine. Même si les dons existent, malheureusement cela ne suffit pas dans ces métiers de plus en plus techniques où le bricolage n’a plus sa place. Sans une formation de qualité, on n’arrivera jamais à une production de qualité. De ce fait, le milieu est infesté d’opportunistes qui ont vu dans ce créneau un moyen pour s’enrichir ou de profiter de certains pseudo avantages inavouables. Mais je pense que la décantation se fera inexorablement. Pour le moment, la majeure partie des productions est réalisée par des amateurs dont je fais partie.
  • Les entraves des instances intervenant dans ce domaine. Il est clair que l’état ne veut pas ou tout au moins, ne souhaite pas l’émergence d’un cinéma kabyle de qualité. La médiocrité est encouragée (avantagée ?) à tous les niveaux. Le festival du film amazigh, lancé en 1999, avait suscité beaucoup d’espoir. Il avait permis aux réalisateurs de comparer leurs productions aux autres réalisateurs venant de divers horizons. Malheureusement, ce festival est devenu un modeste événement local diminuant ainsi son aura.

Malgré tous ces aléas, le cinéma kabyle a, encore une fois, servi de précurseur et d’élément provocateur pour le reste du cinéma amazigh.

Le cinéma amazigh

Le premier film chaoui verra le jour, en 2008 sous la réalisation d’Aomar Hakkar sous le titre « La maison jaune ».

Huit années séparent la naissance du premier film cinématographique kabyle du premier film amazigh marocain (Chleuh). En effet, c’est en 2005 qu’est produit le film « Tililla » secours en français du réalisateur marocain Mohamed Mernich, premier film réalisé selon les standards cinématographiques internationaux (35 mm).

Le cinéma amazigh marocain connaîtra ses premiers balbutiements en 1992 par la réalisation de films vidéo en tamazight avec les moyens du bord. Le premier film vidéo fut réalisé, en 1993 par Lahoucine Bizguaren sous le titre « Tamghart wurgh » « La femme d’or ».

Le Maroc organisera le festival du film amazigh à Casablanca en 2006. Ce festival est créé par l’Association marocaine pour la Recherche culturelle (AMREC), cette première rencontre verra aussi la participation des films kabyles qui y étaient à l’honneur.

Enfin, le cinéma kabyle à l’image du cinéma amazigh est naissant, beaucoup de jalons restent à poser. La matière existe, une bonne politique culturelle fera, sûrement, décoller ce secteur vital pour la préservation de notre culture et de notre personnalité. Notre image ne peut être transmise que par nos soins donc nous devons à tout prix la soigner.

Aït Iftene Hacène

 

 

La dégradation de l’enseignement en Algérie

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Feu Boudiaf à la tête de l’État a qualifié avec lucidité et courage l’école algérienne « d’école sinistrée ». Cet amer constat est partagé par tous les Algériens conscients et soucieux de l’avenir de leurs enfants et de celui de la patrie. La dégradation de notre système éducatif est devenue un sujet quotidien qu’on entend dans la rue, au marché, au hammam au sein des établissements scolaires… Il n’y a que les décideurs qui ne partagent pas ce désastreux bilan.

Les parents et les enseignants qui sont les premiers concernés par ce secteur malade vivent en permanence la boule au ventre. Les premiers soucieux de l’avenir de leurs enfants exclus prématurément de l’école. Les seconds dont le métier était jadis noble vivent le calvaire d’une profession devenue un combat quotidien soutenu dans la perspective d’une retraite qu’ils espèrent toujours anticipée pour mettre fin à cette existence cauchemardesque pour qu’ils puissent goûter à ce repos tant attendu et tant espéré.

La question qui s’impose d’elle-même est la suivante : Que recouvre le constat d’une réalité ainsi dénoncée de manière quasi unanime ?

C’est ce que nous allons essayer de décrypter en examinant un certain nombre d’aspects attachés à notre système éducatif en nous limitant au deuxième cycle qui est l’enseignement moyen.

Ce dernier reçoit en sa première année les élèves issus de l’école primaire, admis majoritairement à un examen d’entrée en sixième devenu presque une simple formalité (démocratisation de l’enseignement oblige). De ce fait, les classes de ce cycle demeurent encore surchargées malgré une démographie en légère baisse. Ainsi, la moyenne de l’effectif d’une classe dépasse souvent la trentaine, facteur constituant déjà un obstacle pour une prise en charge pédagogique digne de ce nom. Bien entendu, la crise économique de 1986 a déjà mis en place la politique d’austérité, selon les recommandations du FMI (Fonds Monétaire International) et de la BM (Banque Mondiale) qui ont limité les budgets alloués aux différents ministères et particulièrement à celui de l’Éducation nationale. Aussi la distorsion, c’est-à-dire la différence entre la population scolaire et les moyens humains mis au service de cette population, ira en grandissant : moins d’enseignants, moins d’infrastructures pour un effectif toujours aussi élevé que celui du boom démographique des années 70 et 80. Il est clair que les conditions pédagogiques ne sont pas réunies pour une prise en charge effective de l’élève et que la tâche de l’enseignant s’en trouve d’autant plus compliquée que le suivi de l’élève s’en trouve amoindri. D’autant plus que la méthode actuelle d’enseignement, « l’approche par compétence » imposée par l’ouverture à l’économie de marché, requiert un effectif adéquat par classe comme dans les pays développés à l’instar du Canada, qui avoisine la dizaine au plus. Nos écoles pour des considérations sociales liées au terrorisme et maintenant au banditisme se transforment progressivement en garderies, subordonnant leurs missions premières qui sont l’éducation et la transmission du savoir à celle de gardienne de la paix sociale habituellement dévolue aux autorités compétentes.

La première conséquence d’une telle situation est bien entendu l’indiscipline qui caractérise désormais les établissements scolaires qui absorbent les efforts de l’enseignant, car la maîtrise de ces effectifs pléthoriques requiert vigilance et force de caractère d’autant plus grande que l’élève jouit d’une impunité totale. Ainsi, la pire sanction encourue par ce dernier est son transfert vers un autre établissement, car l’exclusion est un ultime recours que la direction de l’éducation réprouve toujours d’autant plus qu’au niveau de l’enseignement moyen, seule la rue est en mesure d’accueillir un enfant éventuellement déchu.

Un facteur nouveau dans la dégradation de l’enseignement et du comportement sociétal est l’Internet. Cet instrument du savoir qui, utilisé de manière judicieuse, peut offrir toutes les connaissances possibles et imaginables, devient par excellence le moyen de déperdition de la jeunesse désormais branchée constamment sur les réseaux sociaux, tchatchant et papotant sur Facebook, délaissant le travail nécessaire à l’acquisition des connaissances basiques, qui les propulseront vers des perspectives lointaines qui feront d’eux les futurs cadres du pays. L’absence de l’effort au travail, le maigre temps consacré à l’apprentissage et à la révision des leçons chez soi après avoir quitté l’école, confère au savoir ainsi acquis un caractère superficiel survolant ou plutôt effleurant la connaissance.

Il reste cependant vrai que certains parents se préoccupent de leur progéniture à laquelle ils consacrent et leur temps (lorsqu’ils sont encore en mesure de leur inculquer certains savoirs) et leur argent à travers des cours privés surtout l’année de la préparation du BEF ou bien du BAC, cours privés dont l’existence montre les carences de l’école publique désormais concurrencée par l’émergence d’écoles privées agrées par l’État.

D’autres éléments pourraient être invoqués pour expliquer globalement cette dégradation de l’enseignement :

  • L’arabisation mise en concurrence avec l’existence même de la langue française dans un esprit de revanche contre la langue du colon et menée au pas de charge explique-t-elle à elle seule la chute du niveau du système éducatif ?
  • La démocratisation de l’enseignement instituant « l’école pour tous » rendant les effectifs des classes pléthoriques n’a-t-elle pas sa part de responsabilité dans la détérioration de l’enseignement en Algérie ?
  • Les différentes réformes mises en œuvre depuis l’indépendance essaient tant bien que mal d’endiguer et de pallier les faiblesses observées dans notre système d’enseignement mal classé au niveau international. Mais suffiront-elles à elles seules dans un climat social empreint de tensions politiques, religieuses et idéologiques, à instaurer un climat de paix et sérénité pour élaguer et défricher un système éducatif décidément traversé de toutes parts par des considérations extrascolaires, autres que scolaires ?

Vers les années 60 et 70, les bacheliers issus de l’université algérienne rejoignaient les universités françaises, Américaines ou russes dans lesquelles, ils étaient admis sans difficulté et accomplissaient leur cycle d’études universitaire (et quelquefois postuniversitaire) avec succès.

L’Algérie pourra-t-elle retrouver son lustre d’antan parmi les grandes nations ?

Et l’université d’Alger pourra-t-elle être de nouveau citée dans les séminaires internationaux pour sa contribution au savoir universel ?

Pour cela, il faudra rehausser non seulement le niveau des élèves en instaurant de nouveau la rigueur dans les examens et même dans les évaluations continues, mais également celui des enseignants par une exigence de niveau supérieur, de l’ordre de l’agrégation pour l’enseignement secondaire et même moyen, d’un niveau du baccalauréat suivi d’un nombre d’années d’études à l’université pour le niveau primaire. Ces études, bien entendu, doivent être adossées à une formation pédagogique spécifique à l’enseignement et non plus seulement à quelques regroupements conjoncturels sous la direction d’inspecteurs dont la mission à la longue est devenue plus coercitive que pédagogique qui s’attache davantage à l’aspect formel de l’enseignement (cahier de textes, avancement du programme, correction des cahiers, nombre de devoirs faits…) qui absorbe le temps et la santé de l’enseignant et la qualité de son travail qui doit s’attacher avant tout à la transmission du savoir certes, mais également à l’élévation de son niveau intellectuel qu’il doit sans cesse parfaire. La titularisation en France est un écueil difficile à franchir et le recrutement en Algérie sur la base d’un concours ne peut remplacer les écoles supérieures destinées à la formation des enseignants.

Voici survolée de manière non exhaustive, une réflexion sur le mal dont souffre l’école algérienne qui ressemble à un malade atteint d’une multitude de maladies que l’on peut résumer en quelques phrases :

  • L’enseignement de masse
  • Les infrastructures surchargées
  • L’encadrement pédagogique inadapté ou sous-qualifié
  • Les équipements insuffisants et obsolètes
  • Une documentation pédagogique et scientifique rarement disponible
  • L’indiscipline caractérisée installée en reine dans les établissements scolaires.

 Djamila Aït Ouazzou

Quand le pouvoir algérien fait pourrir la vie à la Kabylie

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Le pouvoir d’Alger a toujours occulté voir méprisé la région de Kabylie depuis l’indépendance à ce jour. La Kabylie a toujours été à l’avant-garde de toutes les révolutions, de Fatma n Summer à El-Mokrani, en passant par Amirouche à Abane.

Depuis l’indépendance, la Kabylie subit les affres d’un pouvoir machiavélique. 56 ans après, les projets sont quasiment nuls dans cette région, les infrastructures se comptent sur le bout des doigts.

Si on prenait à titre d’exemple ces 10 dernières années, tous les projets prévus en Kabylie sont soit, annulés ou reportés.  Les mêmes projets attribués à d’autres régions sont réceptionnés et mis en service, alors que la Kabylie est marginalisée. À Sidi Belabes à l’ouest, Sétif à l’est ou bien Ouargla au sud ont vu leurs lignes de TRAMWAY réalisées et mises en service alors qu’en Kabylie le projet a été carrément annulé. Le projet du téléphérique à Tizi Ouzou accuse un retard énorme alors que celui de Bejaia est complètement annulé.  Les exemples sont nombreux !

La pénétrante ou le tronçon autoroutier qui devrait relier Bejaia à l’autoroute Est-Ouest de 80 km dont les travaux ont démarré en 2013 avec un délai de réalisation initial de 36 mois n’a atteint que 45 % de réalisation en 5 ans, il faut encore attendre 5 autres années pour voir Bejaia ville kabyle se doter d’une autoroute. En plus du retard dans la réalisation, le projet, dont l’enveloppe initiale était de 192 milliards, vient d’être amputé de 50 milliards par le pouvoir d’Alger. L’entreprise chinoise chargée de la réalisation ne sait plus où se donner de la tête, puisque des factures de plusieurs milliards ne sont toujours pas honorées, les retards se répercutent automatiquement sur les délais de réalisation et sur la compression des effectifs.

Tous les projets structurants en Kabylie sont remis aux calendes grecques. L’exemple du dédoublement de la voie ferrée Bejaia-Alger est édifiant, À chaque fois qu’un ministre (ce qui est rare d’ailleurs) rend visite à Bejaia, il parle de ce projet, mais ce ne sont que des paroles dans l’air jusque-là, rien à l’horizon.

La Kabylie subit des attaques de partout, tout est fait pour affamer le peuple de Kabylie et l’obliger à supplier le pouvoir d’Alger. La Kabylie qu’on appelle région rebelle n’acceptera jamais le dictat du pouvoir d’Alger. La Kabylie est attaquée sur tous les fronts, économiquement, culturellement et même par le biais de la religion. Le salafisme monte en puissance en Kabylie, des mosquées sont construites à chaque coin du village le plus reculé par des personnes qui ramènent de l’argent d’où ? Personne ne le sait. La prostitution parle d’elle-même. En effet à Bejaia comme partout ailleurs en Kabylie, plus de 5000 prostituées venues des autres régions avec la bénédiction du pouvoir et de certains macs de la région. Ces femmes de mœurs légères polluent certains coins à l’image de Tichy, une station Balnéaire de renommée, mais devenue par la force des choses une ville de débauche.

La Kabylie n’a pas dit son dernier mot, jusque-là fait dans la résistance, jusqu’à quand ?

Personne n’est en mesure de répondre à la question.

A.Djenadi 

 

L’autisme politique

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Il n’est plus question d’idées (au moins celles compréhensibles par un cerveau normalement constitué), plus question de projets à construire (des routes, des centrales, des hôpitaux ou des vaisseaux intergalactiques), plus question de compétences (aura-t-on besoin d’un gestionnaire, d’un économiste, d’un sociologue, d’un capitaine affrontant la tempête), plus question de vertu (tous pourris paraît-il donc pourquoi en chercher un de vertueux ?), plus question de l’avenir de nos enfants, non, rien de tout cela.

Tout un chacun se prépare à reconduire le même raisonnement que la fois précédente, à reconduire le même système de pensée qui fabrique les clones dans ce pays. Le problème est que, lorsque je pense à l’approche des élections, non seulement le débat se résume à une guerre de positions sur des poncifs aussi vieux que le système politique algérien, mais les débatteurs acharnés se précipitent pour choisir un candidat, naguère médiocre et redevenu flamboyant par la magie d’une aliénation du jugement critique, et deviennent à leur tour autistes, incapables de disséquer rationnellement les propos et qualités des uns et des autres. Et pour preuve, il n’y a qu’à voir les élus des deux chambres pour vous donner une idée de la classe politique algérienne. Pauvre peuple !

Slimane Alem