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Les inscriptions aux examens, BAC, BEM et 5ème

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ALGER – Les inscriptions pour les examens scolaires nationaux pour l’exercice 2018/2019 sont fixées du 15 octobre au 15 novembre, et se feront sur le site de l’Office national des examens et concours (ONEC), a annoncé mardi le ministère de l’Éducation nationale.

Pour le baccalauréat, les futurs candidats pourront s’inscrire sur l’adresse bac.onec.dz, pour le Brevet de l’enseignement moyen (BEM) sur bem.onec.dz, tandis que pour l’examen de fin de cycle primaire l’adresse est cinq.onec.dz, précise la même source.

L’examen du baccalauréat aura lieu du 16 au 20 juin, celui du Brevet d’enseignement moyen (BEM) du 9 au 11 juin, tandis que l’examen de la 5ème année primaire est fixé au 29 mai.

APS

Le Baron perché, roman d’Italo Calvino

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Je viens de terminer ce chef-d’œuvre d’intelligence et d’humour, où défile, en filigrane tout le siècle des Lumières ! Cette «période de transition» comme le dit le narrateur…

On y rencontre pêle-mêle :

Les mœurs, les costumes, les décors, les nourritures nouvelles venues des contrées lointaines. La pauvreté du peuple, les errants, les parias au fond des bois, les brigands des grands chemins.

Le bouillonnement religieux, l’Inquisition, la sorcellerie et les superstitions, la rigueur janséniste, les Jésuites, puis le déisme voltairien.

Les philosophes : Montesquieu, Voltaire, Rousseau… L’exil des penseurs auprès de monarques «éclairés», comme Catherine II.

La glorification du savoir et de l’inventivité humaine (l’encyclopédie Diderot-D ’Alembert, Robinson Crusoë qui réussit sa survie en solitaire… L’exploration de la nature (les ruches, la culture de la vigne, les herbiers de Linné…) et les tours du monde (Cook, Bougainville…). L’essor des sciences, de l’hydraulique des jardins de Versailles à la montgolfière…

La vogue d’exotisme (le turban de Monsieur Jourdain, les Lettres persanes, Zadig, Paul et Virginie, le magnolia d’Amérique… juste au-delà du mur, au-delà donc des limites, ce dernier peut être aussi allusion à cette révolution américaine qui a précédé la nôtre). Les pirates barbaresques. L’aventurisme à la Beaumarchais. Le bon sauvage, l’ingénu, vendredi…

L’éclatement du carcan moral, fruit de nouvelles interrogations, le libertinage (Casanova, Don Juan, le marquis de Sade, le succulent «Supplément au voyage de Bougainville» de Diderot…)

Les productions littéraires phares de l’Europe de l’époque : des romans picaresques aux romans d’initiation, des œuvrettes populaires colportées par la bibliothèque bleue aux libelles incendiaires et aux gazettes. On se promène aussi au jardin préromantique de la nouvelle Éloïse ou de Werther.

L’éducation sclérosée des nobles et des grands bourgeois. Mais aussi les voyages de formation de la jeunesse (comme celui que fit Goethe à Rome). La nouvelle curiosité intellectuelle des femmes, qui, au sortir des salons littéraires, allait bientôt donner Olympe de Gouges ou Mme de Staël… La rouerie de celles qui s’émancipent… Le badinage mondain à la Marivaux.

On y voit s’éveiller la conscience sociale de certains nobles instruits, comme le héros, ce qui va mener à la Révolution. La franc-maçonnerie transparaît avec ce Papageno de la Flûte Enchantée de Mozart, perché dans ses arbres. On assiste bientôt au recueil des Cahiers de doléances, aux États généraux… et à la Révolution.

L’espoir soulevé par Bonaparte sera suivi de la déception et de la crainte face à l’impérialisme napoléonien, de l’avortement de la Révolution, et de la remise en place d’un ordre ancien, peut-être plus impitoyable encore avec le triomphe de la bourgeoisie industrielle et commerciale.

On voit néanmoins à la fin se profiler les prémisses d’une libération des nations par les peuples (Risorgimento italien, avec des allusions claires aux carbonari, à Mazzini et à Garibaldi). Le réveil du peuple bientôt avec Proudhon et Marx…

Ce roman, c’est… de la haute voltige !

À relire, deux, voire trois fois sans en épuiser la richesse…

 

Mireille Liatard

La genèse de la haine envers Tamazight

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« Au commencement était l’émotion. Le verbe est venu ensuite remplacer l’émotion, comme le trot a remplacé le galop. Alors que la loi naturelle du cheval est le galop, on lui fait avoir le trot. » Écrivait Céline.

J’adapte donc Céline et j’écris qu’au commencement, était Tamazight. L’Arabe est venu ensuite remplacer Tamazight. Alors que la langue naturelle de l’Afrique du Nord était Tamazight, on lui fait apprendre l’arabe.

À Jijel, des parents s’indignent et refusent que leurs enfants suivent des cours de Tamazight.

 » On n’est pas obligé », s’exclamait une dame devant le micro de la chaîne de Chourouk News.

La chaîne info est dépêchée sur place, devant le portail de l’école pour recueillir les avis des quidams, leurs incartades, leur irrévérence et leur déconsidération à autrui. Leurs allégations dénotent un racisme enraciné, cultivé, transmis en héritage.

Devant le micro de Chourouk News, tout le monde le sait, on vend sa dignité au rabais. On met toute son énergie à haïr et à vomir son venin. C’est dans ce pays sans foi ni loi que des parents d’élèves sans conscience ni remords essayent de briser Tamazight et tout ce qu’elle véhicule comme culture civilisation. Pour eux, le parfait programme, c’est l’arabe, l’islamisme, la haine et le refus de leur identité sans qu’ils le sachent.

« Ils vont faire quoi avec ?  » s’offusque une autre dame. On sent, dans ces paroles, le mépris et l’arrogance. On devine aussi que l’option  » matière facultative » est mise par les décideurs exprès pour permettre à qui veut le rejet de Tamazight, naturellement, volontairement, librement.

Tamazight, cette langue qui obsède le pouvoir. Il l’enferme et la séquestre dans un îlot de singularités entouré de barbelés, refusant son utilisation dans les hautes sphères, consolidant par tous les moyens la suprématie de l’Arabe.

On annonce une infinité de mesures pour sa réhabilitation, mais on continue de cultiver les réticences, de nourrir une détestation générale, d’entretenir savamment l’idée de son inutilité.

Tout est bon contre Tamazight. On la renie, on l’interdit, on emprisonne ceux qui l’écrivent. Puis, on lui accorde des moments éphémères de bonheur, des miettes de reconnaissance pour mieux lui tordre le cou sur l’autel de la réconciliation du pouvoir islamisme.

Mon Dieu, combien me répugnent ces personnes qui par hypocrisie font semblant de s’efforcer à prononcer quelques mots en cette langue, puis lâchent :  » Je voudrais bien, tu vois, mais je n’y arrive pas ».

Vous partagez sans aucun doute, ma révolte et mon indignation à l’encontre de ces ennemis du progrès, de la tolérance, de l’ouverture sur l’autre. Ces gens qui font toujours obstacle aux luttes des causes justes et qui ont un jugement négatif sur un legs linguistique naturel.

Le hidjab ? Oui.

L’épanouissement ? Non

L’arabisation ? Oui.

Tamazight ? Non

Le djihad ? Oui.

La paix ? Non.

Et si les tsunamis et les ouragans pouvaient dévaster rien que les intolérants, les sectaires et les étroits d’esprits ?

Katia Bouaziz

Le premier roman de Muḥand Nait Abdellah vient de paraître

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TARGIT, YIWWAS, AD TEFFEƔ, [le rêve se réalisera, un jour…], tel est le titre du premier roman de Muḥand Nait Abdellah qui vient juste de paraître aux éditions « Graine fertile » (sises Tizi-Ouzou).

Enfin, d’une autre manière, un rêve s’est réalisé ! Car Muḥand a publié son « premier » roman ! J’insiste sur premier, car d’autres soupirs attendent encore une délivrance sur la feuille blanche…

Muḥand Nait Abdellah est, pour ceux qui ne le connaissent pas encore, est né en 1956 à Tifilkut, (commune d’Ililten). Il est fonctionnaire à l’Université, M. Mammeri de Tizi-Ouzou.

Lors du Printemps berbère de 1980, il a connu les geôles de Berroughia : il était des célèbres 24 détenus. Il était et demeure toujours militant de la cause amazighe.

Il a déjà à son actifs deux recueils de poésie : « Aḍref » [le sillon], 2013, et « Awal d wawal » [le verbe et le dire], 2015.

 

INDEXATION

Nait Abdellah, Muhand

Targit, yiwwas, ad teffeɣ / Muhand Nait Abdellah. – 1re éd.-

Tizi-Ouzou, Algérie, éditions Graine fertile, 2018.

152 p. ; 16,2 x 11,3 cm.

ISBN    978-9931-9319-7-3

  1. Roman algérien. 2. Littérature algérienne
  2. Titre

Première édition, 2018.

© Éditions Graine fertile.

© Muhand Nait Abdellah.

Tizi-Ouzou, Algérie.

Téléphone : + (213) 26 18 83 82.

Mail : grainefertile@gmail.com .

 

 Par Said Chemakh .

 

APN : Bouteflika, l’arbitre qui ne dit plus rien

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La résistance du président de l’Assemblée populaire nationale (APN), Saïd Bouhadja, face au processus de destitution engagé contre sa personne, par les groupes parlementaires de la majorité, notamment celui du Front de libération nationale (FLN), a, visiblement, de quoi mettre le pouvoir dans une position inconfortable. Voire embarrassante.
D’ordinaire, les commis du système remettent le tablier sans faire de vagues, lorsque cela est exigé d’eux. Et Saïd Bouhadja, pour avoir depuis toujours fréquenté le pouvoir, ne peut pas méconnaître les procédés de révocation, ni d’ailleurs qui peut les inspirer, une fois le processus de déchéance décidé et sérieusement entamé. Qu’est-ce qui fait donc que le président de l’APN, qui n’a pas la réputation d’être un batailleur, refuse de céder à la demande ferme et express de la majorité parlementaire ? La réponse est certainement contenue dans les propos de Saïd Bouhadja, qui ne semble pas être très “convaincu” de l’origine de cette injonction. Et il le dit sans détour dans une déclaration faite au journal électronique TSA : “Il faut d’abord que je sache s’il s’agit d’une démission ou d’un limogeage. Il faut qu’on me l’explique, je demande à être convaincu. La démission est un acte volontaire. Je m’accorde deux à trois jours de réflexion.” Autrement dit, et Saïd Bouhadja a eu déjà à le souligner, il n’est pas “pressé de partir” tant que la “partie” qui l’a désigné à ce poste ne lui passe pas un coup de fil. Le président de l’APN parle certainement de la présidence de la République.
C’est du moins ce qu’il laisse entendre dans son entourage. À la presse, aussi. Mais voilà que du côté de la première institution du pays, aucun signe n’est donné. Pas le moindre, à vrai dire.
Il y a, cependant, le groupe parlementaire du FLN, le chef du parti Ould Abbes, aussi, qui évoquent des décisions verbales provenant du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika. Vraiment ? De toute manière, le troisième personnage de l’État ne semble pas trop y croire. Lorsque ceux-là lui avaient demandé de rétablir le secrétaire général de l’APN dans ses fonctions, au nom d’une missive verbale du président de la république, Saïd Bouhadja avait refusé d’abdiquer. Aujourd’hui encore, il refuse de partir. Il veut s’accorder du temps, et surtout, “comprendre”.
Comprendre, décidément, qui veut sceller son sort et s’il en a la prérogative. En un mot, Saïd Bouhadja veut savoir si c’est réellement Abdelaziz Bouteflika qui veut le “démissionner”. Et les doutes du président de l’APN, aujourd’hui formulés publiquement, ne sont pas pour arranger les affaires du système. Bien au contraire, les suspicions de Saïd Bouhadja ont de quoi conforter la thèse de l’opposition, comme quoi “ce sont des centres d’intérêts occultes qui dirigent actuellement le pays, en lieu et place d’un Président malade et pas très au fait de ce qui s’entreprend en son nom”. Aussi, les doutes du groupe des 19, pour la plupart des personnalités qui avaient fréquenté le chef de l’État et qui demandaient à le rencontrer au lendemain de sa reconduction pour un quatrième mandat, pour vérifier si certaines décisions qui “ne lui ressembleraient pas” étaient réellement prises par lui. L’épisode Bouhadja apporte également de l’eau au moulin de l’ancien chef de la DGSE, Bernard Bajolet, qui soutenait récemment qu’“Abdelaziz Bouteflika est maintenu en vie artificiellement” et que “cette momification du pouvoir algérien sert certains groupes qui, ainsi, se maintiennent au sommet et espèrent continuer à se maintenir et à s’enrichir”. C’est dire que le bras de fer en cours au sein de l’APN aura achevé de démontrer que la question de la vacance du pouvoir en Algérie n’est pas une simple vue de l’esprit… de l’opposition.
Dans un système politique tel que celui de l’Algérie, lorsqu’il y a un chef à bord, une institution parlementaire ne peut pas connaître une situation de blocage, moins d’une année après son élection.

 

Mehdi Mehenni

Source: liberte-algerie.com

Chokri Belaid et Mohamed Brahmi : Assassinats politiques

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Plusieurs accusations, preuves à l’appui selon le comité de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, ont été formulées à l’encontre d’Ennahdha, notamment au sujet de ses liens avec certaines personnes qui seraient impliquées dans l’assassinat des deux martyrs le 6 février et le 25 juillet 2013.
Ridha Radaoui, membre du comité de défense, s’est longuement interrogé sur le rôle d’un certain Mustapha Khedher, qualifié de chef de la présumée organisation spéciale du parti islamiste qui aurait été à l’oeuvre pour la liquidation des personnalités politiques citées. Au sujet de l’assassinat de Chokri Belaid, Ridha Radaoui a affirmé que l’auteur, le terroriste Kamel Gadhgadhi, a touché une prime de 2000 TND pour commettre le crime.

Les liaisons dangereuses entre Ennahdha et Mustapha Khedher
L’homme, selon Ridha Radaoui, entretient des liens historiques avec Ennahdha, remontant à 1992 lorsqu’il avait comparu devant le Tribunal Militaire. « Certaines autres personnes en lien avec Ennahdha ont même fait partie du groupuscule du Salut National de novembre 1987 », a précisé le membre du comité de défense.
Toutes ces personnes, poursuit-il, entretiennent des liens avec des dirigeants d’Ennahdha à l’instar d’Ali Laaryadh, Rafik Bouchleka, Noureddine Bhiri, Rached Ghannouchi, ou encore Habib Ellouze.
Cette organisation spéciale, souligne encore Ridha Radaoui, possède des informations sur les affaires de l’assassinat, qui ne figurent pourtant pas sur le dossier officiel de l’affaire.
D’autre part, Mustapha Khedher, selon le comité de défense, possède une multitude d’informations sur l’affaire. Un hommage lui a été rendu par l’ancien président provisoire de la République, Moncef Marzouki.

Il travaillait étroitement avec Ali Laarayadh
L’homme, d’après le comité de défense, serait même en possession de listes nominatives de délinquants dans le Grand Tunis. Il était même l’auteur d’opérations d’espionnage ayant visé l’ambassade des Etats-Unis en Tunisie et l’armée algérienne. « Mustapha Khedher était aussi chargé de répondre aux mails personnels d’Ali Laaryadh lorsque ce dernier était ministre de l’Intérieur. Il entretenait des liens avec les Frères Musulmans », a précisé Ridha Radaoui. Toujours selon le membre du comité de Défense des deux martyrs, le parti islamiste aurait même organisé des sessions de formation portant sur les écoutes, supervisées par l’un des cadres sécuritaires du ministère de l’Intérieur ayant travaillé sous le régime de l’ancien président de la République, Zine Abidine Ben Ali. « Il figure parmi les plus grandes compétences en la matière », a-t-il ajouté.

Côté Ennahdha, on nie en bloc
Des figures de la Gauche tunisienne, soulignons-le, étaient présentes lors de la conférence de presse du mardi 2 octobre 2018, à l’instar de Hamma Hammami, porte-parole du Front Populaire, de Zouhair Hamdi, secrétaire général du Courant Populaire, et de Zied Lakhdhar, secrétaire général d’Al Watad Unifié. Tous ont mis l’accent sur l’implication d’Ennahdha qui, selon eux, vise surtout à éradiquer le Front Populaire.
Le ministre de l’Intérieur a lui aussi été pointé du doigt par les dirigeants, qui ont souligné qu’il a refusé de les rencontrer avant la tenue de la conférence de presse de ce mardi.
En réaction à ces graves accusations, certaines figures du parti islamistes sont sorties de leur silence. Noureddine Bhiri, chef du bloc parlementaire du parti à l’ARP qui a été cité par le comité de défense des martyrs, a remis en question la crédibilité du Front Populaire. « Accuser Ennahdha lors des conférences de presse successives risque d’affecter la crédibilité du Front Populaire. Les accusations formulées à l’encontre du parti ne font rien d’autres que du bruit », a-t-il déclaré sur Shems FM.
Walid Bennani, autre nahdhaoui, s’est exprimé sur les ondes de la même radio, niant en bloc toute implication de son parti avec les assassinats de Chokri Belaid et de Mohamed Brahmi. « La véritable question qui se pose devrait plutôt porter sur l’existence d’une aile parallèle au sein du ministère de l’Intérieur fournissant au Front Populaire certaines informations », a-t-il lâché.
Ennahdha n’est sans doute pas le seul à devoir s’expliquer au sujet des accusations formulées mardi 2 octobre 2018, même si les propos des deux dirigeants nahdhaouis sont loin d’être convaincants. Le ministère de l’Intérieur aura lui aussi un éclairage à fournir à propos des documents volés et, surtout, de la Chambre Noire.

Source : realites.com

Maroc : Amnesty International demande une enquête sur la mort de Hayat

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Après Human Rights Watch (HRW), c’est au tour de l’organisation Amnesty International de demander au Maroc de mener une enquête sur les circonstances de la mort de Hayat sur un bateau intercepté par la marine royale marocaine.

« Amnesty International appelle les autorités marocaines à mener une enquête complète et indépendante autour des circonstances de la mort de #Hayat sur un bateau intercepté par la marine royale marocaine », a écrit l’organisation lundi sur son compte Twitter, demandant également de faire la lumière sur les trois autres Marocains blessés par les tirs sur le Go-fast.

Dans une note envoyée à la presse, la Marine Royale affirme que seul le pilote, de nationalité espagnole, était visible par l’armée et avait une « attitude hostile » alors que les migrants (une vingtaine selon certaines sources) étaient cachés sous une bâche de « la même couleur que l’eau ».

Cette enquête est également réclamée par de nombreux Marocains sur les réseaux sociaux, principalement sur Twitter sous le hashtag #Quiadonnélordre.

Agée de 20 ans, Hayat Belkacem était étudiante à la faculté de droit à Tétouan. Elle a été tuée par des tirs de la Marine royale.

Source : bladi.net

Bouteflika, son cinquième mandat et ses courtisans

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ALGÉRIE

 Une quinzaine de micro-partis appellent Abdelaziz Boutelika à briguer un cinquième mandat en 2019. Enquête sur ces partisans de la dernière heure.

Sur la photo de famille prise ce 15 août à Alger, ils sont quinze. Quinze responsables de parti politique à l’audience très limitée réunis pour défendre une cause commune : la candidature du président Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat. « Le pays a besoin [de lui] pour relever les défis liés à l’approfondissement des réformes sur les plans politique, économique, social, sécuritaire et de politique extérieure », affirme en conférence de presse Belkacem Sahli, secrétaire général de l’obscure Alliance nationale républicaine (ANR).

Sur ces quinze responsables, ceux qui ont croisé Bouteflika une fois dans leur carrière se comptent sur les doigts d’une main. Parmi eux, nul ou presque n’est en mesure de détailler le programme de celui dont ils souhaitent le maintien à la tête de l’État, en dépit d’un âge avancé et d’une santé fragile. « Aujourd’hui, chacun s’empresse non pas de soutenir son programme, mais de prêter allégeance à sa personne », assure un vieil ami. Et plus le raïs garde le silence sur ses intentions, plus ses soutiens rivalisent de zèle pour le prier de briguer un nouveau mandat. L’essentiel n’est-il pas de suivre le mouvement de celles et ceux qui l’appellent à « poursuivre sa mission au nom de la continuité et de la stabilité » ?

Au sein du personnel politique qui gravite ou a gravité autour de Bouteflika, tout le monde ne peut prétendre à la même proximité avec le chef. Certains se prévalent de son amitié et de son compagnonnage. D’autres, plus nombreux qu’ils ne le sont en réalité,  affirment avoir son oreille. Mais rares sont ceux qui partagent encore un thé avec lui. Depuis son accession au pouvoir, en 1999, le président algérien a constitué autour de lui, volontairement ou à son corps défendant, une légion de serviteurs, fidèles, courtisans, obligés, laudateurs et même un fou du roi…

Les commensaux

L’appétence de Bouteflika pour les monarchies et émirats de la péninsule Arabique, où il a passé quelques années au cours de sa « traversée du désert », dans les années 1980, ou encore son inclination pour les régimes marqués par une présidence à vie, comme ceux de Mouammar Kadhafi, Saddam Hussein ou Hafez al-Assad, ont sans doute forgé l’idée de l’existence d’une cour autour de lui. « Ceux qui gravitent autour du pouvoir l’ont compris et assimilé, explique l’une de ses connaissances. On est dans le culte de la personnalité… Ce qui n’est pas pour lui déplaire. » Un de ses anciens ministres abonde dans le même sens : « Bouteflika n’a pas d’amis, il a des affidés. Quand il n’en a plus besoin, il s’en débarrasse. » Un peu tels les commensaux au Moyen-Âge, invités à la table du roi tant qu’ils étaient utiles. Les Premiers ministres successifs du président algérien en seraient les équivalents contemporains.

En vingt ans, Bouteflika a usé sept chefs de l’exécutif : Ahmed Benbitour, Ali Benflis, Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Belkhadem, Abdelmalek Sellal et Abdelmadjid Tebboune. Si le poste confère une proximité avec le chef, il ne permet pas pour autant de faire partie du cercle des intimes. Surtout, il ne met pas à l’abri des revers de fortune, de la disgrâce ou du bannissement. Chef du gouvernement entre décembre 1999 et août 2000, Ahmed Benbitour n’a plus jamais recroisé la route de Bouteflika. Son successeur, Ali Benflis, a été frappé d’excommunication pour avoir osé prétendre à la magistrature suprême. Depuis leur divorce, en mai 2003, les deux hommes, qui furent pourtant proches, ne se sont plus adressé la parole. Si Benbitour et Benflis n’ont jamais fait partie de la cour de Bouteflika, il en est autrement de leurs successeurs.

Abdelaziz Belkhadem, l’un des rares à avoir connu le président avant même son retour aux affaires, chef du gouvernement entre 2006 et 2008, a été congédié du jour au lendemain, sans explications. Secrétaire général du FLN jusqu’en 2013, il a, lui aussi, été banni pour avoir osé s’afficher avec les adversaires du chef de l’État. Quant à Abdelmadjid Tebboune, qui faisait également partie de ceux qui ont intimement fréquenté Bouteflika lors de ses années difficiles, il a été débarqué de la tête du gouvernement en août 2017 après 80 jours d’exercice. Sans fleurs, ni couronnes.

Le fou du roi et les cardinaux

Fidèle serviteur pendant plus de quatre ans, Abdelmalek Sellal a été évincé en mai 2017 sans un mot de remerciement de la part du président… dont il avait pourtant dirigé les campagnes victorieuses de 2004, 2009 et 2014. En coulisse, certains le soupçonnaient de rêver à terme de prendre la place du calife.

Fin connaisseur du sérail et vieux briscard de la politique, l’actuel Premier ministre, Ahmed Ouyahia, sait ce qu’il en coûte d’afficher un soupçon de déloyauté au vieux raïs. Lui qui rêve secrètement du palais d’El-Mouradia ne manque pas une occasion de renouveler son engagement à Bouteflika. Un cinquième mandat ? Il signe des deux mains. Tout autant que Djamel Ould Abbes, secrétaire général du vieux parti, qui clame urbi et orbi connaître l’agenda du président sans l’avoir rencontré une seule fois depuis sa nomination, en octobre 2016.

Bien qu’il n’ait jamais été un intime du président, le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, est l’une des rares personnes qui lui vouent respect et fidélité. Soutien indéfectible depuis sa nomination à la tête de l’armée en 2004, sa loyauté n’a jamais été prise en défaut. Même en privé, l’imposant chef d’état-major se garde de critiquer le chef de l’État. « Je lui dois tout », a-t-il confié un jour à l’un de ses amis. Le vice-ministre de la Défense loue souvent le passé révolutionnaire de Bouteflika. Sorte de « cardinal de la République », il se dresse comme un rempart face à ceux qui souhaiteraient l’application de l’article 102 de la Constitution, qui prévoit la destitution du président si, « pour cause de maladie grave et durable, [il] se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ». Bouteflika candidat, Gaïd Salah le soutiendrait sans ciller. Il demeure un allié précieux, dont le poids politique s’est renforcé avec le remaniement qui a affecté les chefs des régions militaires, d’autres structures de l’armée, la direction de la police et celle de la gendarmerie.

La régence

Privilégiée, la famille est le seul et unique noyau auquel Bouteflika accorde une confiance absolue. C’est d’autant plus vrai que cet homme qui cultive une méfiance avérée et une certaine forme de dédain envers la classe politique vit retranché dans la résidence de Zeralda, sur le littoral ouest d’Alger, qui lui sert de lieu de vie et de travail depuis son AVC, en 2013. Le cercle intime est formé des deux frères, Saïd et Nacer, et de la sœur, Zhor. Ils sont les seuls à avoir un accès direct, constant et sans limites au raïs. Ancienne sage-femme, la sœur fait office de gouvernante et de confidente, et s’assure du bien-être de l’aîné, au point de le veiller lors des déplacements médicaux à l’étranger. Contrairement à ses deux frères, elle ne voit pas d’un bon œil l’idée d’un cinquième mandat. « Elle n’était déjà pas favorable à sa candidature en 2014, confie une amie. Elle souhaite qu’il quitte la scène avec les honneurs pour se reposer et se soigner. »

Conseiller spécial à la présidence, Saïd Bouteflika, à qui l’on prête la volonté de prolonger le règne de son frère ad vitam aeternam, reste la véritable interface entre le chef de l’État et les institutions. Lui seul a son oreille. Et son influence croissante et inédite en fait, de facto, le régent. Il transmet les instructions de Bouteflika au Premier ministre, aux membres du gouvernement ou aux interlocuteurs étrangers. Car la maladie handicapante du président ainsi que sa réclusion ultrasécurisée à Zeralda ont considérablement réduit son agenda de travail. Contrairement aux années précédentes, il ne reçoit plus son Premier ministre en tête à tête. Et ses entretiens avec Ahmed Gaïd Salah se sont espacés au fil du temps. Quant aux audiences avec les hôtes étrangers.

Mais pourquoi tout ce beau monde court-il derrière un cinquième mandat, au point de braver les moqueries et le mépris de l’opinion publique ? Ceux qui occupent déjà des postes à responsabilité rêvent de se maintenir. Les autres espèrent obtenir un strapontin dans un ministère, à l’Assemblée nationale, au Sénat ou ailleurs. Rester dans la cour ou y entrer. Dans les deux cas, se réchauffer à l’ombre d’un « roi-soleil ». Mais ceux qui exhortent Bouteflika à se maintenir au pouvoir seront-ils toujours à ses côtés s’il vient à y renoncer demain ? À l’un de ses proches qui lui conseillait, à l’automne 2008, de ne pas renoncer à un troisième mandat, Bouteflika répondit ceci : « Si j’annonce que je ne suis pas candidat, ils sont capables de ne plus me ramener les journaux le matin… » La république peut se montrer régicide.

Farid Alilat

Source : Jeune Afrique

Paris : Café littéraire

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C’est Rezki Rabia qui sera le prochain invité du Café littéraire parisien de l’Impondérable, au 320 rue des Pyrénées, ce dimanche 7 octobre 2018, à 15 h, L’entrée est libre.

Poète connu et reconnu, Rezki Rabia est également un homme au grand cœur, un militant des causes justes depuis de longues années. Auteur de magnifiques poésies en langue kabyle, Rezki Rabia vient de publier un excellent recueil de poésies en langue française « Les Fleurs mellifères ».

Y. Zirem

Zine Artebal : « Les Allemands veulent accélérer le rapatriement des algériens »

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Zine Al Abidine Artebas

ZINE ARTEBAS Gérant d’une entreprise allemande présente en Algérie, membre de plusieurs fondations dont la Fondation Hartz,  auprès de laquelle il dirige le groupe de réflexion pour l’Algérie «Team Leiter», Zine Al Abidine Artebas revient sur les raisons de la visite de Mme Merkel en Algérie, liée essentiellement à sa politique interne marquée par de vives critiques de sa gestion des migrants. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il apporte un éclairage sur les turbo-procédures de rapatriement, les entreprises allemandes en Algérie, la corruption, etc.

 

– Peut-on croire que le dossier migratoire soit le plus important dans les relations algéro-allemandes ?

En fait, son importance est liée à la politique interne de l’Allemagne. Mme Merkel a fait une tournée en Afrique pour tenter de trouver les moyens de fixer les populations candidates à l’émigration. Il en est de même pour la région du Maghreb et des discussions ont eu lieu avec l’Algérie. Il faut reconnaître que l’accord algéro-allemand sur les rapatriements est exemplaire.

Il prend en charge tous les aspects en matière de refoulement des migrants en situation irrégulière ou des demandeurs d’asile qui ont épuisé tous leurs recours. Il fonctionne très bien. Nous ne sommes pas du nombre de 700 migrants algériens qui possèdent déjà un laissez-passer de retour vers le pays.

Ce qui est certain, c’est qu’en Allemagne, on parle de quelque 3000 à 4000 Algériens. Il faut savoir que dès que quelqu’un est identifié comme Algérien, avec l’aide des autorités consulaires en Allemagne, il lui est délivré ce laissez-passer pour être rapatrié.

Le problème qui s’est posé est lié aux conditions de transfert vers l’Algérie. Jusque-là, c’est la compagnie Air Algérie qui se charge de transporter dans chacun de ses six vols hebdomadaires quatre migrants, accompagnés par les services de sécurité, et aux frais des autorités allemandes.

A ce rythme, il faut attendre six ans pour transporter les 700 migrants. Les Allemands veulent trouver un compromis pour accélérer les opérations de rapatriement, sachant que les vols charters d’expulsés ne sont acceptés ni par l’Algérie ni par l’Allemagne. La majorité de la classe politique allemande reste très hostile à ce genre d’opérations. En clair, Mme Merkel veut l’accélération des turbo-procédures de rapatriement des Algériens en situation illégale.

– Est-ce le nombre de plus en plus croissant des migrants qui a poussé Mme Merkel à se déplacer en personne en Algérie, à la recherche d’une solution, sachant que la communauté des Algériens en situation irrégulière est infime par rapport à celle des Kurdes ou des Syriens ?

C’est vrai que le nombre des Algériens est vraiment loin des contingents des autres nationalités. Je dirais que c’est la situation politique interne de l’Allemagne qui a poussé Mme Merkek à entreprendre une telle démarche, surtout qu’elle a été très critiquée à cause de sa gestion du flux migratoire.

Il faut savoir qu’il y a des élections régionales en octobre, précisément en Bavière, et le partenaire de la coalition CSU  risque, pour la première fois, de perdre sa majorité absolue qu’il a toujours eue en Bavière. Il risque même de quitter la coalition et donc de changement d’alliance qui va modifier complètement la carte politique en Allemagne.

Beaucoup d’observateurs pensent que ce sera la fin du mandat de MmeMerkel.  L’Allemagne ne peut pas se permettre  d’avoir une extrême droite puissante, surtout à cause de son histoire. Tout est fait de manière à  éviter ce scénario.

– Vous voulez dire que le dossier des migrants est devenu un enjeu politique interne pour la chancelière allemande ?

C’est en quelque sorte le cas. Mme Merkel fait l’objet de critiques acerbes pour sa gestion du dossier des migrants. On l’accuse souvent de laxisme, au point qu’elle a décidé de prendre le taureau par les cornes et d’aller signer des accords bilatéraux ayant trait aux procédures de rapatriement des expulsés.

Elle a fait passer une loi déclarant les pays du Maghreb comme étant des Etats sûrs  afin de faciliter les procédures d’expulsion, appelées turbo-procédures.

– Pensez-vous que le gouvernement allemand peut convaincre la compagnie Lufthansa de participer à ces opérations, comme le recommande la partie algérienne justement pour accélérer les rapatriements ?

Je ne le pense pas. En Allemagne, la séparation des pouvoirs est telle, qu’il est impossible pour le pouvoir politique d’obliger une entreprise, même si elle a des capitaux publics, à entreprendre quoi que ce soit. Tout comme il ne peut pas obliger les sociétés à aller en Algérie.

– Peut-on lutter contre le phénomène d’immigration clandestine uniquement par les procédures d’expulsion et de rapatriement ?

L’Allemagne est consciente qu’elle est au début d’une crise de l’immigration.  Elle sait que ce phénomène va prendre de l’ampleur et que tous les pays seront confrontés. Pour elle, la priorité est de fixer les populations par des investissements en Afrique, mais aussi prendre en charge les expulsés qui arrivent dans leurs pays d’origine.

Des accords ont été signés avec certains Etats, comme le Ghana, où des centres de conseil ont été installés pour réfléchir à des solutions à même d’éviter le retour des migrants vers l’Allemagne. C’est comme le plan Marshall que les Allemands appellent le «Plan Merkel» pour l’Afrique, qui a d’ailleurs été repris par les Européens dans les mêmes termes. Ce plan prévoit 4 milliards d’euros, qui seraient, à long terme, un levier à 400 milliards et dont la mise en place est en cours.

Il faut préciser que l’Allemagne contribue à hauteur de 20% au budget européen, en plus elle a un solde négatif. Elle donne à l’Union européenne plus qu’elle n’en reçoit. Elle se sent à l’étroit dans sa politique vis-à-vis de l’Afrique, par rapport aux Français ou aux Anglais. Elle veut faire plus, parce qu’elle n’a pas d’héritage colonial. Son image est très positive.

Dans une étude récente commandée par les Français, elle a été classée premier pays que les faiseurs d’opinion africains apprécient, suivie du Japon et de la Chine. Il faut aussi prendre en compte le fait que l’Allemagne a une démographie négative. Les spécialistes affirment qu’en 2070, elle aura besoin de 30 millions de travailleurs. Au début, les analystes pensaient que cette main-d’œuvre viendrait de l’Europe de l’Est.

Mais, ils se sont vite rendu compte que ces pays-là auront eux aussi besoin de travailleurs. L’immigration, qui viendra en Allemagne, sera inévitablement africaine et majoritairement musulmane. L’Allemagne veut sa propre solution. Elle se prépare déjà. Elle a commencé par enseigner l’islam des lumières dans les écoles.

– Une telle politique d’aide à la fixation des populations dans leurs pays ne s’oppose-t-elle pas aux autres politiques, notamment française et britannique, qui engendrent souvent les conflits armés et la misère, source des flux migratoires ?

Malgré cette situation, l’Allemagne veut peser plus politiquement qu’économiquement. Cette volonté est exprimée par le ministre de la Coopération au sein même de l’UE. L’Allemagne sait que l’avenir est en Afrique. Elle voit que l’élite africaine, qui gère les pays africains, fait de la mauvaise gouvernance. C’est pour cela qu’elle a mis en place des lois anticorruption très sévères, pour sanctionner toute société qui serait impliquée dans une affaire de corruption. Elle a instauré de très fortes amendes.

– Pourtant il y a bien eu des affaires de corruption impliquant des sociétés allemandes en Algérie. Qu’en est-il au juste ?

S’il y a corruption, c’est qu’il y a des corrupteurs. Raison pour laquelle les lois élaborées sont d’une extrême sévérité en Allemagne.

En matière de paiement de pots-de-vin par exemple, le gouvernement a mis en place des contrôles très stricts. Il suffit qu’il y ait une dénonciation, un article de presse ou une quelconque information sur des soupçons de corruption, impliquant une société allemande dans n’importe quel pays, pour que tout se mette en branle, les impôts, le parquet, les services de sécurité, etc. Beaucoup d’entreprises ont eu d’énormes problèmes.

Elles ont été soumises à de fortes amendes. Pour éviter ce genre de situations, les sociétés se dotent de plus en plus d’un département d’éthique, alors qu’avant, elles faisaient appel à des consultants externes. En Allemagne, vous ne trouverez pas d’intermédiaires comme en Italie ou en France. Toute prestation doit être clairement justifiée.

– Cependant, il y a eu la condamnation, en Algérie, du groupe allemand Funkwerk pour avoir utilisé un des enfants d’un ex-PDG de Sonatrach comme intermédiaire dans l’affaire des contrats d’équipements de télésurveillance…

Il n’y a pas que Funkwerk. Il y a eu beaucoup d’autres sociétés allemandes impliquées dans des affaires de corruption en Algérie, mais elles l’ont payé très cher. Elles savent que ces erreurs sont coûteuses. Il n’est pas dans leur intérêt de tomber dans le piège. Les amendes sont tellement élevées qu’elles risquent de les pousser au dépôt de bilan.

De plus, il y a des dirigeants qui se sont retrouvés en prison et pas uniquement les chefs d’entreprise, sans oublier la présence active de la puissante association des consommateurs, dont les remarques sont comme des sentences.

Raison pour laquelle, les solutions à la corruption ont été mises en place en amont. Je connais des cas où le parquet s’est autosaisi sur la base de simples articles parus dans la presse algérienne. C’est pour vous dire que la législation est devenue tellement sévère, que cela permet aux  entreprises de commettre moins d’erreurs. Nous pouvons beaucoup apprendre de cette législation.

– Et qu’en est-il des sociétés qui sont en partenariat avec l’Algérie ?

La majorité des sociétés qui ont investi en Algérie, à l’image de Henkel, Lindt, Lieebher, Knauff, pour ne citer que celles-ci, sont performantes et exportent. Elles fonctionnent très bien. C’est du vrai gagnant-gagnant. La Chambre de commerce allemande aide des entreprises algériennes à exporter dans certains pays d’Asie. Elle a mis à profit des industriels algériens, plus d’une centaines de Chambres de commerce à travers le monde.

Ce que d’autres pays ne feraient jamais. Ils préfèrent privilégier leurs sociétés. Les Allemands sont convaincus que si l’Afrique s’enrichit, ses besoins s’intensifieront et sa population se fixera. L’Allemagne mise beaucoup sur la formation qualifiante dans tous les domaines.

Avec l’Algérie par exemple, le programme est très ambitieux, notamment dans les secteurs de la mécanique et de l’industrie, pour peu que les entraves qui freinent les projets soient levées et que les autorités soient plus souples avec les visas. La différence entre les entreprises allemandes qui travaillent dans la discrétion et les sociétés françaises qui ont obtenu des marchés de gré à gré, c’est que ces dernières ont menacé de mettre au chômage les travailleurs dès qu’il y a eu la baisse de la commande publique en raison de la chute du prix du pétrole.

Les entreprises allemandes, quant à elles, ont continué à travailler en essayant de trouver des marchés en dehors de l’Algérie. Il ne faut pas oublier que durant la décennie du terrorisme, beaucoup d’intellectuels algériens avaient bénéficié d’une bourse d’écriture en Allemagne en signe de solidarité. C’est vrai qu’il y a eu d’un autre côté des éléments du parti dissous qui y avaient trouvé refuge, mais c’était par méconnaissance de la situation, puisque l’Allemagne faisait confiance à la France de Mitterrand.

SALIMA TLEMCANI

Source : El Watan.com