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mardi 17 juin 2025
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La militante tunisienne des droits humains Sihem Ben Sedrine est en danger !

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Sihem Ben Sedrine

Ancienne opposante emblématique au régime de Zine-el-Abidine Ben Ali, présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD) durant la période postrévolutionnaire chargée de mettre en place un processus de justice transitionnelle, personnalité reconnue en Tunisie et à l’international, Sihem Ben Sedrine est arbitrairement incarcérée depuis le 1er août 2024, sans aucun motif sérieux d’inculpation.

Devant la rapide détérioration de son état de santé, les autorités l’ont transférée le 25 janvier à l’hôpital de la Rabta, en service de réanimation. Toute visite, y compris de son époux et de ses enfants, lui est toutefois interdite, et le pouvoir continue de s’acharner contre elle. En effet, le 28 janvier, un juge d’instruction du pôle économique et financier a décidé de prolonger sa détention sans même l’en informer.

Aujourd’hui, Sihem Ben Sedrine est en danger. Nous, les amis de la Tunisie épris de justice et de liberté, tenons à lui manifester publiquement notre solidarité et notre soutien en réclamant aux autorités tunisiennes sa libération sans délai.

PREMIERS SIGNATAIRES

Daniel Aarão Reis, professeur à l’Université fédérale Fluminense, Niteroi, Rio de Janeiro, Brésil 

Ahmed Abbès, mathématicien, directeur de recherche au CNRS, Paris

Fouad Abdelmoumni, porte-parole de l’Instance marocaine de soutien aux détenus politiques (HIMAM), Maroc

Adel Abderezak, enseignant universitaire retraité, Algérie

Ziad Abdetaweb, militant des droits humains, Egypte

Gilbert Achcar, professeur émérite, SOAS, Université de Londres

Hakim Mohammed Addad, chargé de projet

Lahouari Addi, sociologue, Algérie

Alyssa Ahrabare, présidente de la Coordination française pour le lobby européen des femmes (CLEF) 

Omar Ahrachene, universitaire, Maroc

Khadija Aïnani, militante des droits humains, membre du bureau d’Euromed Rights

Nadia Leïla Aïssaoui, sociologie, militante féministe, France

Najib Akesbi, universitaire, Maroc

Sanhadja Akhrouf, militante associative et féministe, Paris

Walid Alasmar, président d’honneur d’Euromed Rights

Ali Alaspli, Director Libya Crimes Watch

Camilla Albanese, Fondazione Pangea ETS

Zahra Ali, universitaire, Rutgers University, USA 

Tewfik Allal, militant associatif, Paris

Ignacio Álvarez-Ossorio Alvariño, Catedrático de Estudios Árabes e Islámicos de la UCM Codirector del UCM-Grupo de investigacion complutense sobre el Maghreb et Oriente Medi

Abdelhamid Amine, ancien président de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH)

Ghanima Ammour, poétesse, Algérie

Samia Ammour, militante féministe, Algérie

Salah Aoufi, retraité

Maryse Artiguelong, vice-présidente de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Zouheir Asdor, président de l’institution « Oyoune » pour les droits humains, Maroc

Boualam Azahoum, militant de l’immigration marocaine en France

Mohand Aziri, journaliste, Algérie

Bertrand Badie, professeur émérite des universités à Sciences Po Paris

Yamina Baïr, journaliste, Algérie

Viviane Baladi, directrice de recherche au CNRS, retraitée

Brigitte Bardet-Allal, retraitée de l’enseignement, France

Malika Baraka, membre du PADA (Pour une Alternative démocratique en Algérie) 

Ahmed Barnoussi, président de Transparency Maroc

Alain Baron, syndicaliste télécoms à la retraite

Rachida Baroudi, groupe « Marocaines contre la détention politique »

Patrick Baudouin, avocat, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et président d’honneur de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, Genève

Akram Belkaïd, journaliste

Abdelilah Benabdeslam, coordinateur du collectif marocain des instances des droits humains, Maroc

Amar Benamar, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Malika Benarab Attou, ancienne eurodéputée, France  

Madjid Benchikh, professeur émérite, ancien doyen de la Faculté de droit d’Alger

Sophie Ben Hamida, magistrate, membre du Syndicat de la magistrature, France

Nour-Eddine Benissad, ancien président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH)

Monia Ben Jemia, féministe, présidente d’Euromed Rights

Zaineb Ben Lagha, universitaire, maître de conférences, France

Saïd Benmerad, expert indépendant, Algérie

Naïma Benouakrim, féministe marocaine et défenseure des droits humains, Maroc

Ali Bensaad, géographe, Aix-en-Provence

Mahdi Berrached, journaliste, Algérie

Roland Biache, militant associatif et des droits de l’Homme, France  

Lionel Blackman, avocat, Director Uniting Lawyers for Human Rights around the World, Royaume-Uni

Rafaella Bolini, vice-présidente de ARCI, Italie

Rasmus Alenius Boserup, directeur d’Euromed Rights, Danemark  

Mostefa Bouchachi, avocat et ancien président de la Ligue algérienne de défense des droits de l’homme (LADDH)

Adel Boucherguine, président du comité de sauvegarde de la LADDH, France

Danièle Bouchoule, association « Elles aussi », France

Fatma Boufenik, maîtresse de conférences, militante féministe, Algérie

Alima Boumediene Thiery, avocate, porte-parole de l’association « Femmes plurielles » 

Omar Bouraba, président de l’association Liberté Algérie

William Bourdon, avocat au barreau de Paris

Rabia Bouzidi, défenseure des droits humains, Maroc

Ali Brahimi, juriste, ancien parlementaire, Algérie

Rony Brauman, médecin, essayiste, ancien président de Médecins sans frontières

Vincent Brengarth, avocat au barreau de Paris Sonja Brentjes, historienne des sciences, retraitée Robert Bret, ancien sénateur (Bouches-du-Rhône)Anne Briam, citoyenne, France Françoise Brié, présidente de WWVIF, France  

Rachida Broudi, groupe des « Marocaines contre la détention politique », Maroc

Michel Broué, mathématicien, professeur émérite, Université Paris-Cité et Institut universitaire de France

Ben Brower, historien, Université du Texas à Austin

Jean-Marc Bruneel, adhérent EELV-Les Ecologistes, France

Jacqueline Charretier, adhérent de la Ligue des droits de l’Homme, France

Kacem Chebab, Forum marocain vérité et justice (FMVJ)

Alice Cherki, psychanalyste, France

Philippe Chesneau, militant écologiste humaniste, France

Kaddour Chouicha, militant pour les droits de l’Homme et syndicaliste SESS (Syndicat des enseignants du supérieur solidaires), Algérie

Sofiane Chouiter, président du centre Justitia pour la protection des droits humains en Algérie, Montréal, Canada

Thérèse Clerc, Maison des femmes, France

Guy Cochennec, militant de la société civile alternative, France

Laurence Cohen, sénatrice (2011-2023), France 

Philippe Corcuff, professeur de science politique à Sciences Po Lyon

Monica Corrado, militante des droits humains (LDH), France

Patrice Coulon, militant des droits humains, France

Ahmed Dahmani, universitaire retraité, Algérie

Leyla Dakhli, chercheuse en histoire, Berlin

Jocelyne Dakhlia, historienne, anthropologue, EHESS, France

Kuhu Das, India Disability & Gender Rights Activists, Feminists, Inde

Sonia Dayan-Herzbrun, sociologue, professeure émérite à l’Université Paris-Cité

Lubna Dawany, avocate, présidente de l’Institut Sisterhood is Global, Amman, Jordanie

Brigitte de Jurquet, sympathisante de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France

Stéphane Delorme, Union juive française pour la paix (UJFP), coordination Île-de-France

Xavier Demerliac, adhérent des Ecologistes, compositeur et musicien

Monique Dental, présidente fondatrice du réseau féministe « Ruptures »

Alexis Deswaef, avocat et vice-président de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Belgique

Karima Dirèche, universitaire

Saïd Djaafer, journaliste, Algérie

Nacer Djabi, sociologue, Algérie

Yahia Djafri, enseignant à la retraite, Paris

Chafia Djemame, militante associative, Algérie

Nadir Djermoune, universitaire, architecte/urbaniste, Algérie

Stéphane Douailler, professeur émérite de philosophie de l’Université Paris-VIII Vincennes

Bernard Dreano, président du Centre d’études et d’intiatives de solidarité internationale (CEDETIM), France

Jean-Pierre Dubois, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH)

Nassera Dutour, présidente de la Fédération euro-méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED), Algérie

Guillaume Duval, journaliste, France

Shirin Ebadi, Prix Nobel de la paix 2003, Iran

Dominique Eddé, écrivaine, Liban

Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine

Hakima Elalaoui, défenseure des droits humains, Maroc 

Khaled Elbakari, militant des droits humains, Maroc

Ali El Baz, militant associatif, France /Maroc

Latifa El Bouhsini, universitaire et féministe, Maroc 

Belaïd Elbousky, président du Centre des droits humains en Amérique du Nord

Moataz El Fegiery, President of the Egyptian Human Rights Forum, Egypte

Ahmed Elhaij, ancien président de l’Association marocaine des droits Humains

Abderrazzak El Hannouchi, défenseur des droits humains, Maroc

Boukind Elhassan, médecin, président de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Nacer El Idrissi, président de l’Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF)

Boubaker El Jamaï, universitaire, Maroc

Elmiloudi Elkabir, membre du bureau de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)

Ihsane El Kadi, journaliste, Algérie

Tin Hinan El Kadi, universitaire, Algérie

Suzanne El Kenz, retraitée

Abdelkrim Elmanouzi, ancien président de l’Association médicale de réhabilitation des Rachid Elmanouzi, président de l’Association des parents et amis des disparus au Maroc

victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Ali Elmoussaoui, de l’Association médicale de réhabilitation des victimes de la violence et de la maltraitance, Maroc

Didier Epsztajn, animateur du blog « Entre les lignes, entre les mots », France

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de Droit au logement (DAL), France

Giulia Fabbiano, anthropologue, Aix-en-Provence

Mireille Fanon Mendes France, porte-parole de la Fondation Frantz-Fanon, France 

Ahmed Farag, AITAS, Egypte  

Patrick Farbiaz, membre de la Fondation Copernic, France

Raouf Farrah, chercheur et militant, Algérie

Didier Fassin, professeur, Institute for Advanced Study, Princeton

Jacques Fath, spécialiste des relations internationales, France

Guillemette Fessy, militante écologiste, France

Francesca Filippi, Pangea ETS, Italie

Christine Flori, citoyenne, Toulon (Var)

Sophie Fontenelle, membre de Varois pour la paix et la justice en Méditerranée 

Dominique Fougeyrollas, sociologue, France

Souad Frikech, militante des droits humains, Paris

Vincent Geisser, chercheur au CNRS, président du Centre d’information et d’études sur les migrations internationales (CIEMI), France

Pierre George, altermondialiste, retraité, France

Jérôme Gleizes, vice-président du groupe Les écologistes au Conseil de Paris, conseiller de Paris du 20e arrondissement, président de l’Ecole des ingénieurs de la Ville de Paris

Catherine Goldstein, directrice de recherche au CNRS, France

Luz Gómez García, Catedrática de Estudios Árabes, Universidad Autónoma de Madrid 

Alain Gresh, journaliste

Ali Guenoun, historien, Paris

Michelle Guerci, militante féministe antiraciste, France

Abdellah Hammoudi, professeur émérite, Princeton University

Ayachi Hmida, journaliste et auteur, Algérie

Abdenour Haouati, retraité, Algérie

Michael Harris, professeur de mathématiques, Columbia University

Hend Hassassi, coordinatrice du projet Tae’thir, Réseau Euromed France (REF)

Mohamed Hennad, universitaire, Algérie

Béatrice Hibou, directrice de recherche au CNRS, CERI-Sciences Po

Ghazi Hidouci, ancien ministre de l’Économie, Algérie

Helena Hirata, directrice de recherche émérite au CNRS, France

Ali Ihaddadene, enseignant, Canada 

Mohammed Iouanoughene, journaliste, Algérie

Mohamed Jaïte, avocat au barreau de Paris

Abdelhak Kass, président du Forum vérité et justice, Maroc

Raphaël Kempf, avocat au barreau de Paris

Myriam Kendsi, artiste peintre, Algérie

Omar Kezouit, militant de la cause sociale et populaire, éco-socialiste, Paris

Assaf Kfoury, Mathematician and Professor of Computer Science, Boston University  

Tahar Khalfoune, juriste, Lyon

Rashid Khalidi, historien, professeur à l’Université Columbia, New York
Abdelmoumene Khelil, défenseur des droits humains, Algérie

Azadeh Kian, professeure de sociologie, université Paris-Cité

Hosni Kitouni, auteur, Algérie

Sihem Kouras, enseignante-chercheure, Algérie

Driss Ksikes, écrivain, Maroc

Abdellatif Laâbi, poète écrivain

Souad Labbize, autrice

Najia Labrim, de l’Association marocaines des femmes progressistes

Lazhari Labter, écrivain, Algérie

Kamel Lahbib, militant associatif, Maroc

Annie Lahmer, conseillère générale IDF, France

Jaafar Lakhdari, entrepreneur, Algérie

Simona Lanzoni, vice-présidente de Head of Fondazione Pangea ETS, Italie 

Nicole Lapierre, socio-anthropologue, directrice de recherche émérite au CNRS

Samir Larabi, journaliste, Algérie 

Michèle Leclerc-Olive, présidente du CORENS, IRIS-CNRS-EHESS

‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌‌Philippe Le Clerre, co-secrétaire de la commission Paix et désarmement EELV, France

Gilles Lemaire, écologiste, France

Renée Le Mignot, présidente honoraire du MRAP

Beatrice Lestic, secrétaire national de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) 

Michael Löwy, directeur de recherche émérite au CNRS, France

Iris Luarasi, Counselling Line for Women and Girls

Gérard Maarek, urbaniste, retraité, France 

Donald J. McLachlan (Joel Beinin), Professor of History and Professor of Middle East

Latifa Madani, journaliste, France  

Ahmed Mahiou, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger

Ziad Majed, professeur universitaire, France/Liban

Gilles Manceron, historien, France

Marc Mangenot, économiste, militant associatif, France

Firoze Manji, Daraja Press, Kenya

Anne Marchand, sociologue, université Sorbonne-Paris Nord

Fadoua Maroub, présidente de l’Association des rencontres méditerranéennes du cinéma et des droits de l’Homme

Catherine Marquet, éditrice, France

Pascale Martin, ancienne députée, France 

Nadia Marzouki, professeure Sciences Po, Paris

Gustave Massiah, économiste, France

History, Emeritus, Stanford University

Marc Mercier, président d’honneur du Réseau Euromed France

Henri Merme, commission internationale Ensemble !

Daniel Mermet, journaliste à Là-bas si j’y suis

Umit Metin, coordinateur de l’association ACORTurquie, France

Nadia Meziane, animatrice de la revue « Lignes de crêtes », France

Hassan Moali, journaliste, Algérie

Viventa Monge Garcia, presidenta del Forum de politica féminista, Espagne

Maati Monjib, historien, Maroc

Claudine Monteil, Femmes Monde, France

Florence Montreynaud, historienne, association Encore féministes !, France

Patrick Mony, militant associatif, France

Aziz Mouats, auteur, Algérie

Mohamed Moubaraki, président d’honneur de Migration Santé, Maroc

Abdellah Mouseddad, secrétaire général de l’Observatoire marocain des prisons

Chantal Mouttet, citoyenne Le Pradet (Var, France)

Naïk M’Sili, directrice culturelle, Maroc

Mohamed Nechanch, ancien président de l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH)

Olivier Neveux, universitaire, France 

Laura Nuño Gómez, Presidenta de la Red Feminista de Derecho Constitucional y Profesora de Derecho Constitucional, Espagne

Naïma Ouahli, ancienne vice-présidente de l’AMDH et membre de sa commission consultative, Maroc

Hacen Ouali, journaliste, Algérie

Brahim Ouchelh, secrétaire général de l’Association de parents et amis de disparus au Maroc (APADAM)

Akli Ourad, ingénieur, Algérie

Aline Pailler journaliste, France

Hervé Paris, Altercarto

Evelyne Perrin, économiste, France  

Yves Pillant, consultant, France

Aïssa Rahmoune secrétaire général de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)

Roshdi Rashed, directeur de recherches émérite au CNRS

Vincent Rebérioux, vice-président de la Ligue des droits de l’Homme, France

Mahmoud Rechidi, secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (suspendu provisoirement d’activité), Algérie

Kahina Redjala, militante associative, Algérie

Rahim Rezigat, militant associatif, France

Aziz Rhali, président de l’Association marocaine des droits humains (AMDH)

Denis Richard, militant des droits humains (LDH), France

Thibault Ritchy, porte-parole de Pour une écologie populaire et sociale (PEPS), France

Gérrard Rodriguez, cadre supérieur de santé à la retraite, bénévole à la Cimade, France 

Marguerite Rollinde, militante des droits humains, France

Joël Roman, philosophe, Paris

Bouchra Rouissi, avocate et défenseure des droits humains, Maroc

Christian Rubechi, militant des droits humains (LDH), France

Khadija Ryadi, Prix ONU des droits de l’Homme et présidente de la Coordination maghrébine des organisations des droits humains (CMODH), Maroc

Lana Sadeq, présidente de Forum Palestine Citoyenneté

Mohammed Sadkou, avocat, Maroc

Malik Salemkour, président d’honneur de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France

Mounir Satouri, député européen Les Écologistes, France

François Sauteray, co-président du MRAP, France

Paola Scalcione,  Zona club Matera, Teacher 

Marc Schade-Poulsen, chercheur invité, Université de Roskilde

Joan W. Scott, professeure émérite, Institute for Advanced Study, Princeton, New Jersey 

Ali Sedjari, professeur des universités, Rabat, Maroc

Sid Ahmed Semiane, auteur et réalisateur, Algérie

Guillaume Sibertin-Blanc, professeur de philosophie, université Paris-VIII, Saint-Denis

Catherine Simon, journaliste

Dominique Sopo, président de SOS Racisme, France

Hamouda Soubhi, président du Forum marocain des alternatives Sud (FMAS), Maroc

Saïd Sougty, président de l’Association de défense des Droits de l’Homme Au Maroc (ASDHOM)

Sara Soujar, defenseure des droits humains, Maroc

Krupa Sriram, Sampark, Inde

Simone Susskind, fondatrice de Actions in the Mediterranean, ancienne sénatrice fédérale et députée bruxelloise, Belgique

Taoufiq Tahani, universitaire, France

Bilquis Tahira, Shirakat-Partnership for Development, Pakistan 

Abdellah Taïa, écrivain, Maroc

Hocine Tandjaoui, écrivain

Saïd Tbel, membre du BC de l’AMDH chargé des relations internationales, Maroc

Nathalie Tehio, présidente de la Ligue des droits de l’Homme (LDH), France

Yassine Temlali, chercheur, Algérie

Benoît Teste, secrétaire national de la Fédération syndicale unitaire (FSU), France

Magaly Thill, consultante et experte genre, France 

Jean-Pierre Thorn, cinéaste, France

Enzo Traverso, historien

Dominique Tricaud, avocat

Christian Tutin, professeur émérite, Université de Paris-Est Créteil

Eleni Varikas, professeure émérite de science politiques à l’Université de Paris

Marie-Christine Vergiat, ancienne députée européenne, LDH

Patrice Vermeren, professeur émérite des universités, Université Paris-VIII

Claudine Vidal, sociologue, directrice de recherche émérite au CNRS

Bernard Wallon, consultant, France

Olivia Zémor, militante politique, coordinatrice de l’association Euro-Palestine, France

Abdallah Zniber, militant associatif de l’immigration

Valentine Zuber, directrice d’études à l’Ecole pratique des hautes études (PSL)

RDC : la tension diplomatique monte et le Rwanda accuse l’Afrique du Sud de «mentir»

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Armement récupéré

Pour le chef de l’État rwandais Paul Kagame, le président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains « tordent la réalité », « lancent des attaques délibérées » et « mentent ». Le président rwandais a haussé le ton face aux remarques de l’Afrique du Sud au sujet de la crise dans l’est de la République démocratique du Congo, où le groupe armé M23 et leurs alliés des forces rwandaises ont pris position dans de nombreux quartiers de la ville de Goma.

Des remarques fortes de Paul Kagame, prononcées mercredi 29 janvier, après un sommet virtuel de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC), organisé par le président kényan William Ruto depuis le Caire. Le président congolais Félix Tshisekedi n’y a pas participé.

Le chef de l’État rwandais a eu des mots particulièrement durs vis-à-vis du président sud-africain Cyril Ramaphosa et des officiels sud-africains, accusés de « tordre la réalité »« de lancer des attaques délibérées »et même de« mentir ».

Les présidents rwandais Paul Kagame et sud-africain Cyril Ramaphosa ont beau se parler deux fois au téléphone depuis le début de la semaine, les relations diplomatiques entre le Rwanda et l’Afrique du Sud semblent toujours aussi tendues.

Dans un tweet publié mercredi soir, Cyril Ramaphosa est notamment revenu sur la mort de 13 soldats sud-africains membres de la force régional d’Afrique australe (SAMIRDC) en RDC. Il attribue leur mort « à une escalade de la violence entre le groupe rebelle M23 et la milice des forces de défense rwandaises, engagées contre l’armée congolaise (FARDC) ».

La terminologie a exaspéré Paul Kagame : « Les forces de défenses rwandaises ne sont pas une milice, c’est une armée », a-t-il répondu sur X. Et de poursuivre : « Ce n’est pas le M23 qui a tué ces soldats sud-africains, mais les FARDC », nommant les forces.

Les forces sous mandat de la Sadec « n’ont pas leur place » en RDC

Le chef de l’État rwandais estime pour sa part que la force régionale d’Afrique Australe qui a été déployée fin 2023 pour appuyer l’armée congolaise dans l’est de la RDC ne peut pas être considérée comme « une force de maintien de la paix ». Selon lui, sa présence constitue « une menace » pour le Rwanda.

La SAMIDRC « n’est pas une force de maintien de la paix, et n’a pas sa place dans cette situation », a martelé M. Kagame dans un message publié sur X. « Elle a été autorisée par la Sadec en tant que force belligérante engagée dans des opérations de combat offensives pour aider le gouvernement de la RDC à lutter contre son propre peuple, en travaillant aux côtés de groupes armés génocidaires comme les FDLR qui ciblent le Rwanda », a-t-il ajouté.

Paul Kagame a démenti que Pretoria l’ait à cette occasion averti que de nouveaux affrontements dans la région seraient considérés comme une « déclaration de guerre », comme l’ont rapporté plusieurs médias. Mais il a prévenu : « si l’Afrique du Sud préfère la confrontation », le Rwanda peut réagir « à tout moment » en prenant en compte ce « contexte ».

Le président Cyril Ramaphosa avait déjà assuré que « la présence militaire de l’Afrique du Sud dans l’est de la RDC n’est pas une déclaration de guerre contre quelque pays que ce soit ».

La Sadec annonce un sommet extraordinaire vendredi

La Communauté de développement de l’Afrique australe (Sadec) se réunira vendredi dans la capitale zimbabwéenne Harare pour un sommet extraordinaire sur la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé jeudi son secrétaire général.

Cette « réunion extraordinaire » vise à « discuter des questions relatives à l’est de la RDC », dont la situation est « préoccupante » après la prise ces derniers jours de Goma, principale ville de la région, par le groupe armé antigouvernemental M23 et les forces rwandaises, a indiqué Elias Magosi.

Peu de détails ont filtré jusque-là sur l’agenda de ce sommet. Le secrétaire exécutif de l’organisation, le Botswanais Elias Magosi est resté évasif, même s’il a admis que l’avenir de la mission de la force d’Afrique Australe (SAMIDRC) ferait l’objet de « délibérations ».

Plusieurs des soldats étrangers, d’Afrique du Sud et du Malawi, tués dans le Nord-Kivu la semaine passée, faisaient partie de la SAMIDRC stationnée près de Goma. Selon la presse sud-africaine, les événements des derniers jours pourraient précipiter un retrait de ces soldats, dont la situation actuelle reste floue. 

Dans l’est de la RDC, les activités commencent à reprendre à Goma, alors que le M23 a pris position dans la plupart des quartiers du chef-lieu du Nord-Kivu.

Sur la route principale Katindo-Ndosho, dans l’ouest de Goma, on pouvait voir ce jeudi des centaines d’habitants marcher. Des motos étaient également de sortie, plus nombreuses que la veille. Des bus de transport en commun aussi dans lesquels montent des passagers. Sur cet axe, quelques rares commerçants ont ouvert leurs boutiques. L’activité a aussi repris à la Grande Barrière. On pouvait voir aujourd’hui davantage de mouvements de voyageurs dans ce poste frontalier entre la RDC et le Rwanda.

Dans le centre-ville de Goma, en revanche, les magasins et les banques sont restés fermés. En début d’après-midi, l’électricité est revenue dans quelques quartiers de la ville. L’eau et l’internet, eux, restent toujours rares. 

Dans les rues de la capitale provinciale, les traces du conflit sont encore visibles. Des cartouches jonchent le sol à côté d’effets militaires, des vêtements et des véhicules abandonnés sur place. Des éléments du M23 sont visibles par petits groupes sur des ronds-points. Le groupe armé ont pris position dans la plupart des quartiers de la ville. Et ce jeudi, le M23 a par ailleurs tenu sa première conférence de presse dans un grand hôtel de Goma. Le groupe armé soutenu par le Rwanda a réaffirmé ses objectifs.

Avec RFI

Le tribunal administratif de Paris ordonne le réexamen de la demande de titre de séjour

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Tribunal administratif

Par une requête, enregistrée le 31 juillet 2024, devant le Tribunal administratif de Paris (6ème Section – 1ère Chambre), M. NJ demande au tribunal d’annuler la décision du préfet de police de Paris portant refus implicite de sa demande d’admission exceptionnelle au séjour; et à titre principal, d’enjoindre au préfet de police de Paris de lui délivrer un titre de séjour mention « salarié » dans un délai d’un mois à partir du jugement à intervenir, sous astreinte de 200 euros par jour de retard.

M. NJ soutient que la décision est insuffisamment motivée, méconnait les dispositions de l’article L.435-1 du code de de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, ainsi que les stipulations de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, En dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée le 7 novembre 2024, le préfet de police n’a produit aucune observation en défense avant la clôture de l’instruction.

M. NJ, ressortissant haïtien né le 13 décembre 1990, est entré en France le 14 juillet 2014, selon ses déclarations. Le 16 février 2023, il a sollicité un titre de séjour sur le fondement des dispositions de l’article L 435-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile.

Par la présente requête, M. NJ demande l’annulation de la décision implicite de rejet de titre de séjour prise par le préfet de police.

Sur les conclusions à fin d’annulation :

D’une part, aux termes de l’article. R. 432-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « Le silence gardé par l’administration sur les demandes de titres de séjour vaut décision implicite de rejet ». L’article R. 432-2 de ce code énonce que : « La décision implicite mentionnée à l’article R*432-1 naît au terme d’un délai de quatre mois ». D’autre part, aux termes de l’article L. 232-4 du code des relations entre le public et l’administration : « Une décision implicite intervenue dans les cas où la décision explicite aurait dû être motivée n’est pas illégale du seul fait qu’elle n’est pas assortie de cette motivation. Toutefois, à la demande de l’intéressé, formulée dans les délais du recours contentieux, les motifs de toute décision implicite de rejet devront lui être communiqués dans le mois suivant cette demande. Dans ce cas, le délai du recours contentieux contre ladite décision est prorogé jusqu’à l’expiration de deux mois suivant le jour où les motifs lui auront été communiqués ». 

Il est constant que le requérant a sollicité son admission exceptionnelle au séjour auprès du préfet de police par une demande enregistrée le 16 février 2023. Du silence gardé par le préfet de police pendant quatre mois est née une décision implicite de rejet le 16 juin 2023, pour laquelle le requérant a sollicité la communication des motifs par une lettre du 23 juillet 2024, reçue le 25 juillet 2024, qui est demeurée sans réponse. Dans ces circonstances, le moyen tiré du défaut de motivation doit être accueilli.

Il résulte de ce qui précède que le requérant est fondé à demander l’annulation de la décision par laquelle le préfet de police a refusé de lui délivrer un titre de séjour, sans qu’il soit besoin de se prononcer sur les autres moyens de la requête.

La décision par laquelle le préfet de police de Paris a implicitement rejeté la demande de titre de séjour de M. NJ est annulée.

Il a été enjoint au préfet de police de Paris, ou tout préfet territorialement compétent, de procéder au réexamen de la demande de M. NJ dans un délai de trois mois à compter de la notification du présent jugement et de lui délivrer dans l’attente de ce réexamen une autorisation provisoire de séjour.

Me Fayçal Megherbi, avocat

Référence : Jugement du 20 décembre 2024 de la 6ème Section – 1ère Chambre du tribunal administratif de Paris n°2420823/6-1

Hommage de Abbes Hamadene à Hocine Aït Ahmed : un pilier de la liberté et de la démocratie

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Cet hommage vibrant, rédigé par Abbes Hamadene, ancien conseiller de Hocine Aït Ahmed, célèbre la mémoire de cet immense homme, disparu le 23 décembre 2015. À travers un témoignage personnel et un rappel de son parcours révolutionnaire, il met en lumière la grandeur de l’esprit, la modestie et l’engagement inébranlable d’Aït Ahmed pour l’indépendance et la démocratie en Algérie.

Visionnaire et précurseur, il a marqué l’Histoire en luttant pour la justice, la liberté et les droits humains, tout en inspirant des générations par son refus de la compromission et son attachement à la souveraineté populaire. Hocine Aït Ahmed reste un symbole éternel d’un combat noble et universel. Ci-dessous le texte intégral de l’hommage.

 » MON TÉMOIGNAGE ET MON HOMMAGE AU GRAND HOCINE AIT AHMED

De quel immense homme la mort vient de se saisir ce 23 décembre 2015 !

L’Homme qui venait de nous quitter ce 23 décembre 2015 est un titan de l’Histoire d’Algérie, il occupait une place que rien, ni personne ne pourra remplacer. On ne mesure que partiellement, très partiellement, l’immensité de cet esprit dont les frontières sont et resteront inatteignables.

Sa disparition a été vécue, par tous les Algériens, comme un deuil de famille.

De multiples et éloquentes voix ont exprimé ce que notre pays doit à cet indomptable combattant de la liberté. Liberté qui pour lui, était indissociable de la justice, la fraternité et la solidarité.

Il faudrait des dizaines de livres pour pouvoir rendre compte de l’œuvre gigantesque et du parcours révolutionnaire exceptionnel de Hocine Ait Ahmed qui, sorti à peine de l’adolescence à 21 ans, avait dirigé l’Organisation Spéciale chargée de préparer la lutte armée.

Dans un premier temps, je vais apporter un témoignage personnel à cœur ouvert avant de faire une présentation sommaire de son fascinant parcours révolutionnaire.

AIT AHMED : QUAND LA MODESTIE DONNE DE L’ÉCLAT À LA GRANDEUR

Je connaissais et admirais cet homme, l’un des leaders les plus imminents du mouvement national, un responsable politique énorme et hors-norme. J’ai découvert l’homme, immensément charismatique, mais simple. Il n’était pas un esprit sec comme le sont souvent les hommes politiques.

Il était d’une gaité opulente et d’une courtoisie exquise. Il avait le rire facile et cultivait l’humour avec un talent singulier. Je ne me suis jamais senti mal à l’aise en sa présence. Comment pouvais-je l’être alors qu’il était toujours respectueux, compréhensif et attentionné ? Comment pouvais-je l’être, alors que je sentais qu’avec lui je pouvais parler sans craindre d’être pris de haut ?

Avec lui, j’étais comblé de prévenances. Je me demande toujours comment un homme de cette stature pouvait consacrer du temps pour prendre régulièrement des nouvelles de ma famille, de la façon la plus naturelle et la plus sincère.

Doté d’une mémoire prodigieuse et phénoménale, il ne manquait jamais de s’enquérir de l’état de santé de tel ou tel militant ou autre compatriote dont on a évoqué la maladie un ou deux mois auparavant. Authentique générosité du cœur !!!

Je garderai à jamais ces moments passionnants d’échanges avec cet homme dont la curiosité intellectuelle s’étendait à tous les domaines de la culture aussi bien algérienne qu’universelle.

Il se plaisait à évoquer l’écrivain Indien Tagore (Prix Nobel), Camus, Juvénal, Ahmed Chawki, Al Rumi ou Shakespeare dont il aimait citer des passages entiers en anglais.

Ce qui m’a marqué aussi, c’est cette écoute affinée et aiguisée avec une faculté extraordinaire à absorber les informations, à apprécier les points de vue pour enfin les analyser et les mettre en perspective. Il ne perdait pas une miette de ce qu’on pouvait lui dire. Aussi grand dans l’écoute que dans l’expression.

Je garderais à jamais ces moments passionnants de travail, de réflexion et d’échanges avec cet homme curieux de tout. Il avait gardé vivante cette fougueuse jeunesse, bonifié par une intelligence aigue et une inébranlable sérénité.

Je le suis éternellement reconnaissant de m’avoir permis de le côtoyer et de travailler avec lui durant plusieurs années.

SON COMBAT POUR L’INDÉPENDANCE NATIONALE

En 1947, et âgé seulement de 21 ans, Ait Ahmed prend la direction de l’Organisation Spéciale chargée de la préparation de la lutte armée en remplacement de Mohamed Belouizdad.

Le 1er novembre 1954, il est l’un des 9 historiques dirigeants du FLN qui allaient déclencher la guerre de libération. Il était le fer de lance de la diplomatie algérienne et son théoricien. L’historien américain Matthew Connely écrivait : « Avant même le déclenchement de la guerre avec la France en 1954, les nationalistes algériens avaient une vision internationale du conflit qu’ils voulaient mener. Et l’homme qui développa cette stratégie s’appelle Hocine Ait Ahmed ».

L’acte fondateur de la diplomatie algérienne a été signé par Ait Ahmed et M’hamed Yazid à Bandoeng lors de la première conférence afro-asiatique en avril 1955. Cette conférence était la première victoire de la cause algérienne sur le plan international ! En effet, 29 pays reconnaissent le droit du peuple algérien à l’autodétermination.

En avril 1956, Ait Ahmed ouvre le Bureau du FLN à New-York et septembre de la même année la « Question algérienne » est inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale de l’ONU, ce qui marque une retentissante victoire diplomatique de la cause algérienne. En octobre Ait Ahmed est arrêté en compagnie de Boudiaf, Khider, Ben Bella et Lacheraf.

De la prison, il continue de communiquer avec les dirigeants de la révolution en envoyant des études et rapports dont le plus important est consacré aux aspects politiques, juridiques, organiques et diplomatiques liés à la formation d’un Gouvernement provisoire.

SON COMBAT DÉMOCRATIQUE APRÈS L’INDÉPENDANCE

Grand acteur de l’Histoire contemporaine de notre pays, l’Histoire retiendra que Hocine Ait Ahmed fut le précurseur du combat démocratique.

A l’indépendance, le clan d’Oujda, conduit par Boumediene, Ben Bella et Bouteflika, s’empare du pouvoir par la force en s’appuyant sur l’Armée des frontières. La révolution est trahie et toutes ses structures et instances sont dissoutes au profit d’un clan, qui impose un système despotique dans lequel l’armée décide de tout.

C’est dans ce contexte de trahison du peuple et de confiscation de sa souveraineté que le FFS a été créé par Hocine Ait Ahmed soutenu par de prestigieux héros de la guerre de libération (dont le commandant Bouragâa) et des centaines d’authentiques maquisards de l’intérieur issus de différentes régions du pays.

Boumediene envoie ses troupes pour écraser la rébellion notamment en Kabylie. Refusant la guerre entre « frères», le FFS de Ait Ahmed fut obligé de se défendre dans un combat inégal avec des vrais maquisards épuisés par la guerre face à l’armée de Boumediene, composée dans sa grande majorité de militaires dont aucun n’a tiré une seule balle contre l’armée française.

Des centaines de militants sont tombés au champ d’honneur, des centaines sont arrêtés et torturés dans les mêmes locaux et avec les mêmes méthodes utilisées par Massu, Bigeard et Aussaresses.

Arrêté et condamné à mort, Ait Ahmed réussit à s’évader de la prison d’El-Harrach le 1er mai 1966.

Inlassablement, il a continué à mener son combat avec détermination, courage et lucidité en refusant toute compromission avec la dictature. Il a systématiquement refusé tous les postes qu’on lui a proposés.

Grâce à son charisme et sa clairvoyance, Ait Ahmed a joué un rôle de semeur d’idées et d’idéaux de justice et de liberté. Ses idées s’inscrivaient dans le prolongement des principes et idéaux du mouvement national, du 1er novembre et de la plate-forme de la Soummam.

Depuis 1962, il n’a jamais cessé d’alerter le monde sur les risques dévastateurs que peut engendrer la confiscation de la souveraineté populaire par le pouvoir militaire.

Comme il est terrifiant de devoir lui donner raison 57 ans après et un bilan désastreux du régime militaire !

Précurseur du combat politique et démocratique, il a contribué de façon significative à l’émergence d’une culture du pluralisme politique et culturel. L’Algérie lui doit aussi d’avoir inspiré, initié et favorisé l’éclosion du combat pour les droits de l’Homme dont il avait une idée noble et universelle.

Bien avant tout le monde, Ait Ahmed a cru et défendu une ligne politique basé sur un dialogue réunissant les voix qui prônent la sagesse et rejettent la violence. Il était convaincu que seule cette voie peut produire une dynamique de reconnaissance mutuelle des Algériens de sensibilités politiques différentes et opposées.

Il a cru également dans la capacité des Algériennes et Algériens, si la parole leur est accordée, à entamer un travail de confrontation pacifique des idées et d’élaboration collective d’alternatives démocratiques.

Ait Ahmed a été constant dans son combat pour une assemblée constituante qui ne se limite pas à une tâche technique de rédaction d’une constitution. Il s’agit de l’organisation d’une transition démocratique avec un souci majeur : Réhabiliter la souveraineté populaire confisquée depuis l’indépendance.

Le peuple algérien a vécu la mort de Hocine Ait Ahmed avec le sentiment amer d’avoir raté le grand rendez-vous avec la liberté.

Ton combat pour une Algérie libre et démocratique ne sera pas vain, des millions de personnes continueront à le porter.

REPOSE EN PAIX DDA EL HOCINE! »

Karim Tabbou dénonce l’instrumentalisation de la justice

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L’opposant politique, Karim Tabbou, a indiqué, mardi, sur sa page Facebook avoir dû reporter son billet politique hebdomadaire, au lundi 23 décembre 2024, en raison de son obligation de contrôle judiciaire, qu’il considère comme une répression politique prolongée.

« La publication d’un billet politique hebdomadaire demeure l’un de mes moyens de résistance et une attitude d’honneur contre l’arbitraire d’un contrôle « judiciaire » qui dure depuis des années et dont les motifs sont exclusivement politiques » a-t-il écrit.

Tabbou a également affirmé que cette situation ne l’empêchera pas de poursuivre son combat pour la démocratie et les libertés fondamentales, dénonçant une justice instrumentalisée par le pouvoir pour réprimer la libre pensée et les voix contestataires, notamment depuis le Hirak.

« La justice se doit d’être le rempart contre toutes les formes d’atteintes aux libertés.

Mais en Algérie, hélas, elle est plus qu’assujettie au pouvoir. Elle obéit aux ordres et légalise l’arbitraire. Les poursuites engagées contre ceux et celles qui ont participé au Hirak, osé défier la peur, dénoncé la corruption et revendiqué la démocratie, prouvent bien que la justice ne sert plus le droit, mais plutôt le pouvoir politique en place ! » a dénoncé le militant politique.

Enfin le politique réaffirme sa détermination à lutter contre « l’arbitraire judiciaire, rappelle son soutien aux détenus d’opinion et insiste sur la défense des valeurs démocratiques.

La panique et le vent de soufre agitent la planète média française

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Ce qui aurait pu être une simple plaisanterie entre Français et Belges, deux peuples amis et frères, ne produit pas les mêmes effets ici, en Algérie. Depuis Ouaguenoun, où je vous écris, un profond sentiment de malaise se fait sentir.

Que Houellebecq affirme avec fracas que Mons et Liège appartiendraient à la couronne de Bretagne aurait peut-être fait rire de l’autre côté de la Méditerranée, augmentant au passage les ventes de frites belges. Mais ici, c’est une autre histoire, et pour cause ! Le franco algérien, ami d’Israël et des cercles de BHL & Cie, s’est non seulement trompé de carte géographique, mais il s’est également aventuré dans l’injure la plus vile. Il semble oublier que les cartes se lisent à travers l’Histoire.

Je me souviens qu’enfants, nous applaudissions les combattants du FFS qui descendaient des montagnes pour défendre nos frontières. Depuis toujours, les oncles maternels de cet écrivain franco-algérien (qu’un salut fraternel lui soit néanmoins adressé de ma part en tant qu’Algérien) lorgnent sur nos territoires, considérés à tort par certains comme leur revenant de droit. Certes, par le passé, les frontières étaient plus floues, mais aujourd’hui, il y a un fait indéniable : l’Algérie est une et indivisible, bien au-delà des clichés.

Krim Belkacem, en son temps, l’avait bien rappelé à la face du « Grand Charles » : le territoire algérien ne souffrira d’aucune ambiguïté. Sur ce point, tous les Algériens – je dis bien tous – sont d’accord. Et pourtant, voilà que surgit un intellectuel « Zemmourien » déclarant sans vergogne que Mascara appartiendrait au Maroc ! Mais voyons, quelle absurdité ! Une question s’impose : manque-t-il tant de vin à cet homme pour vouloir s’approprier ce paradis viticole et l’offrir à un voisin belliqueux ? Ou a-t-il simplement reçu un coup de sabot sur le crâne ?

Dans tous les cas, cet individu a perdu la raison. Quelle mouche l’a piqué ? Il aurait pu avancer ses propos dans un cadre historique ou scientifique, mais non !

J’entends ici et là que s’offusquer de telles déclarations équivaudrait à donner un blanc-seing aux autorités algériennes, malgré leurs zones d’ombre. Je réfute cela. Toutes les opinions méritent d’être entendues, mais toutes ne sont pas acceptables. Les accointances de certains de nos concitoyens avec des injustices mondiales – qu’il s’agisse des massacres à Gaza ou des déplacements massifs au Sahara occidental – sont condamnables. Fermer les yeux sur ces crimes revient à sombrer dans la complaisance, voire la participation à des actes qui relèvent de crimes contre l’humanité.

Ces « frères », comme ils se désignent, souillent le sens même de la fraternité humaine. Alors, cet intellectuel souffre-t-il d’un excès intempestif et torrentiel d’intelligence, ou a-t-il simplement reçu un coup de sabot de son propre frère ? Entre ânes, on finit toujours par s’entendre, n’est-ce pas ?

Quant à Kamel Daoud, Sansal et consorts, ils se moquent éperdument du combat démocratique des Algériens. Après avoir vilipendé le Hirak et ignoré la douleur de régions entières, les voilà défenseurs d’un makhzen toujours aux aguets.

À titre personnel, je reste de marbre face à cette tragique et ubuesque cavalcade. Mais en tant que citoyen de ce pays, bien que mécontent de sa gouvernance, je suis profondément en colère.

De Ouagenoun
Ce triste novembre, Akli Derouaz.

Exclusion des éditions Koukou du Salon du livre amazigh de Béjaïa : un acte politique dénoncé

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Les Éditions Koukou, dirigées par le journaliste Arezki Ait Larbi, ont été exclues du Salon du livre amazigh qui se tiendra à Béjaïa du 28 octobre au 1er novembre 2024. Dans un communiqué, l’éditeur dénonce une « exclusion politique » suite à une notification des organisateurs, qui évoquent un « manque d’espace » comme raison de cette décision.

Arezki Ait Larbi qualifie cette réponse de « morceau d’anthologie », soulignant que l’exclusion survient après que ses ouvrages aient été acceptés pour l’exposition. Il accuse les organisateurs de complicité dans ce qu’il considère comme une injustice, et appelle les chercheurs du CRLCA à s’interroger sur cette mesure arbitraire.

.Au-delà de l’ostracisme dont souffre sa maison d’édition, il insiste sur le fait que cette exclusion touche des voix précieuses de la culture amazighe, rappelant que de nombreux universitaires et écrivains engagés dans la promotion de la langue et de la culture amazighes sont également affectés. Face à cette censure, Koukou Éditions choisit la transparence et appelle à une résistance collective contre ces pratiques injustes, affirmant que le droit à la culture et à l’expression ne doit jamais être bafoué.

Les Brics relèguent l’Algérie au statut de Partenaire

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Pour comprendre l’entrée de l’Algérie comme partenaire au BRICS dans le contexte géopolitique actuel, il est essentiel de saisir les forces et contradictions qui caractérisent cette réorientation / Déroute stratégique. Le BRICS, composé du Brésil, de la Russie, de l’Inde, de la Chine, et de l’Afrique du Sud, s’est formé en réaction au monopole exercé par les puissances occidentales sur les décisions économiques et politiques internationales. Cependant, cet espace alternatif, promettant une forme de multipolarité et de redistribution des pouvoirs, présente également des défis notables pour des pays comme l’Algérie, particulièrement face à la complexité de ses propres enjeux politiques et économiques.

I. Une tentative de diversification pour l’Algérie face aux échecs des alliances traditionnelles

L’Algérie, marquée par des décennies d’une politique extérieure oscillant entre neutralité affichée et dépendance énergétique envers l’Europe, se tourne aujourd’hui vers le BRICS pour diversifier ses partenariats et réduire cette dépendance. En théorie, cette alliance pourrait offrir à l’Algérie un accès privilégié aux nouvelles infrastructures de financement et aux marchés asiatiques et africains, limitant ainsi son exposition aux crises économiques européennes. Cette réorientation témoigne en partie d’une réponse à l’impasse économique et sociale interne que le pays connaît, mais aussi d’une volonté de s’affranchir des pressions et conditionnalités occidentales en matière de droits de l’homme et de gouvernance.

II. Une alliance avec des régimes autoritaires : entre pragmatisme et compromission

Le BRICS, toutefois, regroupe des régimes où l’autoritarisme et la répression politique sont la norme, comme en Russie et en Chine. Ces pays ont une longue tradition de contrôle strict sur leurs populations et limitent sévèrement les libertés individuelles. Pour un régime algérien en proie à des défis démocratiques internes, tels que les mouvements populaires du Hirak et la contestation sociale, une telle association pourrait légitimer davantage une approche autoritaire de la gouvernance et renforcer les mécanismes de surveillance et de répression. La tentation d’importer des modèles de contrôle social, comme ceux déployés en Chine, pourrait ainsi éloigner encore davantage l’Algérie de ses aspirations démocratiques et des demandes populaires de justice sociale.

III. Un choix risqué dans un contexte de polarisation mondiale

Dans un contexte international de plus en plus polarisé, marqué par la confrontation entre blocs, la participation au BRICS pourrait également exposer l’Algérie à des tensions diplomatiques avec les États-Unis et l’Union européenne. En soutenant la Russie, par exemple, l’Algérie risque de se trouver en position délicate face aux pressions occidentales, notamment sur des questions de sécurité et d’approvisionnement en gaz, domaine où le pays reste un partenaire clé pour l’Europe. La politique algérienne de « neutralité active » pourrait alors perdre en crédibilité, risquant de compromettre l’équilibre des relations internationales dans un monde où les alliances prennent des formes de plus en plus tranchées.

IV. Une opportunité économique ambiguë

Si l’intégration dans le BRICS promet une plus grande indépendance financière et économique, elle implique également l’intégration dans un bloc où la Chine domine économiquement et politiquement. Les investissements chinois, bien que massifs, posent des questions d’autonomie pour les économies locales, souvent réduites à des rôles de fournisseurs de matières premières. Pour l’Algérie, dont l’économie est fortement tributaire des hydrocarbures, une relation asymétrique avec la Chine pourrait perpétuer cette dépendance en renforçant les échanges inégaux et les déséquilibres commerciaux, au détriment d’une diversification économique pourtant nécessaire pour le développement durable du pays.

V. Les impératifs d’une politique étrangère souveraine et démocratique

L’intégration de l’Algérie dans le BRICS pose, en somme, la question fondamentale de sa souveraineté politique et de la nature de son engagement international. La vraie question est de savoir si cette association avec des puissances autoritaires / Dictatures représente une rupture ou une continuation des politiques d’élites dirigeantes enclines à réprimer les aspirations populaires. Pour qu’une telle alliance serve réellement les intérêts du peuple algérien / Régime militariste, elle devrait être accompagnée d’une vision plus large de réformes démocratiques et de transparence en politique intérieure.

En définitive, l’entrée de l’Algérie au BRICS semble être un repli de court terme, une manière de contrebalancer les échecs de l’alliance traditionnelle avec l’Europe et de trouver des alternatives de financement et de partenariat. Néanmoins, elle soulève aussi des inquiétudes sur le plan des droits humains, de l’autonomie économique et de la souveraineté politique. Une véritable réorientation géopolitique en faveur du peuple algérien ne saurait se réaliser sans une démocratisation effective du système politique, seule voie garantissant une indépendance authentique et une influence durable sur la scène internationale.

Bouzid Amirouche

Mohammed Harbi : l’ultime appel pour tamazight

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Mohammed Harbi

Le 5 octobre 2024, Mohammed Harbi, vétéran de la lutte pour l’indépendance et analyste incontournable de l’histoire algérienne, fait un geste qui résonne comme un testament spirituel. À 91 ans, il prend la décision de traduire Une vie debout, son livre phare, en langue tamazight. Cet acte, dans sa symbolique, dépasse les mots pour rappeler le projet d’une Algérie que Harbi, aux côtés de figures comme Hocine Aït Ahmed, n’a jamais cessé de rêver : une nation libre, respectueuse de sa pluralité, bâtie sur les principes de justice et de solidarité.

Mohammed Harbi, figure majeure de l’historiographie algérienne, livre ainsi un dernier appel pour une Algérie qui n’ignore plus ses racines profondes, mais les embrasse. À l’heure où il se retire de la scène publique, cette traduction est un hommage vibrant à l’amazighité, une composante fondamentale de l’identité algérienne, longtemps marginalisée, mais essentielle à l’équilibre de la nation. Comme Aït Ahmed, il sait que la liberté politique et la dignité nationale ne peuvent éclore que dans une Algérie plurielle, qui reconnaît toutes ses voix et protège tous ses héritages.

  1. La Mémoire d’un Combat Inachevé

Harbi rappelle dans ses écrits la complexité et les épreuves de la lutte, où la quête de justice a été si souvent trahie par les jeux de pouvoir. Dans Le FLN, mirage et réalité, il révèle les dissensions et trahisons qui ont miné la cause. Par cette nouvelle publication, il renforce son engagement pour une Algérie authentique, où chaque citoyen trouve sa place dans un récit national fidèle aux réalités vécues. Cette Algérie plurielle, qui a toujours inspiré les figures comme Aït Ahmed, ne peut se limiter à une unité de façade ; elle doit devenir une nation d’égaux.

À travers cette traduction, Harbi lance un signal fort à l’élite politique et intellectuelle : l’Algérie, riche de ses langues et de ses cultures, ne peut prospérer en reniant sa propre diversité. Son geste rappelle les luttes de la jeunesse de 2018, où des parents d’élèves à Jijel avaient exprimé des réticences quant à l’enseignement du tamazight. Cette résistance montre combien le chemin reste ardu. Pour Harbi, chaque refus de reconnaître l’amazighité dans le système éducatif, chaque tentative de division des cultures algériennes est un frein au véritable projet de liberté, d’égalité et de fraternité qui a nourri les espoirs de Novembre 54.

  1. Une vision politique : bâtir une Algérie plurielle

Comme Aït Ahmed, Mohammed Harbi place l’Algérie au cœur de sa réflexion politique, voyant dans la reconnaissance de l’amazighité une nécessité non seulement culturelle mais aussi politique et éthique. L’histoire algérienne, marquée par des luttes internes et des exclusions, ne pourra se réconcilier avec elle-même que par une réelle acceptation de toutes ses composantes. En traduisant Une vie debout en tamazight, Harbi revendique une Algérie fidèle aux valeurs de la Résistance, une Algérie qui ne tolère plus l’injustice sous prétexte de préserver une unité factice.

Ce projet, loin de tout régionalisme, rejoint celui d’une nation souveraine et solidaire, respectueuse des droits individuels et collectifs. Harbi affirme qu’aucun projet de société ne pourra aboutir tant que la question identitaire ne sera pas pleinement résolue. À l’image d’Aït Ahmed, Harbi voit dans la reconnaissance de la langue amazighe un impératif pour stabiliser le pays et enrayer les tendances autoritaires. Pour lui, les aspirations à l’équité et à l’égalité linguistique sont au cœur de la souveraineté nationale.

  1. Le dernier appel : une Algérie réconciliée avec elle-même

Dans cette déclaration poignante, Harbi appelle à la construction d’une Algérie qui ne s’érige pas sur des exclusions, mais sur des alliances. En prenant sa retraite, il fait de ce geste symbolique un acte de foi en la jeunesse algérienne, qui porte aujourd’hui le flambeau d’une Algérie libre et démocratique. Tout comme Aït Ahmed, Harbi sait que le combat pour la justice est un processus long, et que chaque génération doit reprendre le flambeau pour défendre les idéaux fondateurs.

Son appel est un dernier cri d’alerte : pour que l’Algérie avance, elle doit enfin honorer toutes ses mémoires et unir ses forces autour d’un même dessein national. Il voit dans l’amazighité non pas une revendication marginale, mais l’épine dorsale d’une Algérie inclusive et souveraine.

Ainsi, dans ce dernier acte, Mohammed Harbi redonne vie à un rêve pour lequel tant d’Algériens ont lutté : celui d’une Algérie où la liberté et l’égalité ne sont plus de vaines promesses, mais des réalités partagées. Comme l’a écrit Aït Ahmed, « l’Algérie vivra d’elle-même ou elle s’effondrera ». En traduisant son œuvre en tamazight, Harbi choisit de continuer le combat pour une Algérie debout, réconciliée et fidèle à son histoire profonde.

Bouzid Amirouche

Révélation d’une Mémoire Effacée : Réflexions Critiques sur L’Algérie juive – L’Autre moi que je connais si peu de Hedia Bensahli

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Par Bouzid Amirouche

La publication de L’Algérie juive – L’Autre moi que je connais si peu, signée Hedia Bensahli, est un événement littéraire de 2024 qui suscite des interrogations profondes sur l’histoire occultée de l’Algérie. Cet ouvrage, salué pour sa rigueur documentaire et sa finesse d’analyse, propose une immersion dans un passé oublié, celui des Juifs d’Algérie, et met en lumière une pluralité mémorielle longtemps niée ou minimisée dans les discours officiels. Bensahli nous pousse à réexaminer la complexité de l’identité algérienne à travers une réflexion critique sur la mémoire, la marginalisation et la réconciliation avec notre propre histoire.

  1. Une Mémoire Longtemps Refoulée

Le projet de Hedia Bensahli est ambitieux. Il ne s’agit pas simplement d’évoquer la présence juive en Algérie, mais de la replacer dans une trajectoire historique multimillénaire, souvent effacée du récit national. En restituant la profondeur historique des Juifs d’Algérie, l’autrice soulève des questions fondamentales sur l’identité de ce pays et les dynamiques de refoulement qui l’ont traversée. Loin de toute nostalgie ou de simplification, l’essai montre que la mémoire est un terrain de lutte où s’opposent des forces de conservation et d’effacement.

Le mérite de cet ouvrage réside dans sa capacité à traiter la question juive non comme un événement isolé, mais comme un prisme à travers lequel se dévoilent les fractures profondes de l’histoire algérienne. Cette histoire des Juifs d’Algérie est intimement liée à celle des autres composantes de la société, qu’il s’agisse des Berbères, des Arabes, ou des influences chrétiennes et païennes qui ont, chacune à leur manière, contribué à façonner le pays.

  1. Entre Mémoire et Identité : Réhabiliter une Pluralité Négationnée

Ce que Bensahli expose avec une lucidité implacable, c’est l’entreprise systématique de négation de la pluralité identitaire algérienne. À travers son analyse, elle démontre que la suprématie d’un récit monolithique, centré exclusivement sur l’arabo-islamisme, a non seulement marginalisé la culture juive, mais a également minimisé l’amazighité, elle-même reléguée au second plan dans la construction de l’État postcolonial. Cette homogénéisation forcée, qui a servi à cimenter l’unité nationale, s’est faite au prix de la diversité intrinsèque de l’Algérie.

L’essai invite donc à repenser l’identité algérienne à travers le prisme de la pluralité, en replaçant les Juifs, les Berbères et d’autres minorités au cœur du récit historique. Le dialogue entre ces identités est, pour Bensahli, non seulement essentiel pour comprendre l’histoire de l’Algérie, mais il est aussi un moyen de guérir les blessures laissées par les politiques d’effacement. L’autrice plaide pour une réintégration de ces mémoires refoulées afin de dépasser les divisions imposées par l’histoire coloniale et postcoloniale.

  1. L’Amalgame Perpétuel : Judaïsme et Sionisme

Un des points saillants de l’essai réside dans la distinction claire que fait Bensahli entre judaïsme et sionisme, distinction souvent ignorée dans les débats contemporains. Elle met en garde contre l’amalgame qui fait du Juif un éternel étranger en le rattachant artificiellement à des questions géopolitiques étrangères, en particulier le conflit israélo-palestinien. Cet anachronisme idéologique contribue à renforcer une forme de rejet injustifié, alors que l’histoire des Juifs d’Algérie n’a rien à voir avec le sionisme contemporain.

Ce faisant, Bensahli interroge les mécanismes d’exportation des conflits extérieurs dans les débats algériens, qui servent souvent à occulter des questions internes cruciales. Elle rappelle, à juste titre, que l’histoire des Juifs d’Algérie doit être comprise dans son propre contexte, sans être réduite aux dynamiques modernes du sionisme ou de l’antisémitisme. Ce rappel de la complexité et de la spécificité des trajectoires historiques algériennes constitue l’un des apports les plus précieux de l’ouvrage.

  1. L’Algérie Face à Ses Fantômes : Pour une Réconciliation Historique

Au-delà de l’étude historique, L’Algérie juive est un ouvrage qui nous engage dans une réflexion sur la manière dont les nations se confrontent à leur passé. En abordant la question de la mémoire juive, Bensahli s’inscrit dans une démarche de réconciliation, non pas une réconciliation illusoire qui masquerait les divergences, mais une réconciliation avec la vérité historique. Reconnaître la contribution des Juifs à l’histoire de l’Algérie, c’est reconnaître que l’identité algérienne a toujours été plus diverse et complexe que ce que les récits officiels ont laissé entendre.

L’autrice élargit ainsi la question de la mémoire juive à celle, plus générale, de la fragmentation mémorielle en Algérie. L’oubli des Juifs ne constitue qu’une part d’une amnésie plus large qui concerne également d’autres composantes marginalisées de l’identité algérienne. Ce qui est en jeu, selon Bensahli, c’est la capacité de l’Algérie à intégrer pleinement son passé dans la construction de son présent, à accepter ses multiples héritages sans les hiérarchiser ou les occulter.

  1. Une Ouverture Nécessaire : L’appel à une Nouvelle Lecture de l’Histoire

Bensahli, à travers L’Algérie juive, propose une lecture radicalement nouvelle de l’histoire nationale. Elle nous rappelle que la construction d’une identité nationale véritablement inclusive nécessite non seulement de reconnaître les ombres du passé, mais aussi de les embrasser comme des composantes essentielles de l’être collectif. L’Algérie ne peut se comprendre en rejetant ou en refoulant certaines parties de son histoire ; elle doit, au contraire, puiser dans la diversité de son héritage pour se réinventer.

Ce livre invite également à une réflexion plus large sur le rôle de l’intellectuel dans la société contemporaine. En mettant en lumière des aspects oubliés ou marginalisés de l’histoire algérienne, Hedia Bensahli s’érige en défenseuse d’une pensée critique et libératrice. Elle incite ses lecteurs à adopter une posture d’ouverture et de questionnement, à refuser les récits simplistes et univoques qui étouffent la richesse de la réalité historique.

6.: Une Mémoire à Reconquérir

L’Algérie juive – L’Autre moi que je connais si peu est plus qu’un simple essai historique ; c’est une œuvre de réhabilitation mémorielle et un manifeste pour la reconnaissance d’une pluralité identitaire trop longtemps négligée. À travers ce texte, Hedia Bensahli engage une réflexion philosophique sur la nécessité d’accepter la complexité de l’histoire pour construire une société plus juste, plus ouverte et plus inclusive.

Ce livre est une invitation à la réconciliation non seulement avec le passé, mais aussi avec nous-mêmes. En dévoilant les multiples strates de l’identité algérienne, en rappelant que l’Algérie a été juive, chrétienne, amazighe, et tant d’autres choses encore, Bensahli pose les bases d’une réflexion cruciale pour l’avenir : celle d’une nation capable d’assumer sa diversité sans crainte, de reconnaître ses fractures sans les instrumentaliser, et de s’unir autour de la richesse de ses mémoires partagées.