Le journaliste et éditeur de presse, Adlène Mellah, est enfin libre. Il a été condamné en appel à 6 mois de prison avec sursis par la Cour d’Alger pour “attroupement non armé”. Il a été acquitté pour le second chef d’accusation, “outrage à corps constitué”, a-t-on appris auprès de Me. Noureddine Benissad, un de ses avocats.
Le Procureur de la république avait requis la confirmation de la condamnation d’un an de prison ferme.
Ce n’est qu’à 20H30 que le juge d’instruction a rendu son verdict, à la suite d’une audience pour le moins pénible pour l’accusé. Adlène Mellah, qui observe une grève de la faim depuis début janvier, a fini par s’évanouir en début de soirée, nécessitant même l’intervention d’un médecin à la salle.
Plus tôt dans la journée, durant l’audience, les avocats de la défense ont soulevé plusieurs violations de la procédure pénale, des vices de formes notamment, contestés par le Procureur.
Durant leur plaidoirie, ils ont souligné que l’identité de l’officier de police ayant fait l’objet de la seconde accusation contre Adlène Mellah, c’est-à-dire “outrage à corps constitué”, n’a pas été révélé dans le dossier de l’affaire. L’identité du plaignant est ainsi inconnue, ont-ils fait savoir.
Les avocats de la défense ont également affirmé que les horaires des interrogatoires et de la visite médicale du journaliste manquaient dans le dossier de l’affaire.
Le Procureur de la république a contesté ces vices, répliquant que l’identité de l’officier de police ne figurait pas dans le compte-rendu “par inadvertance”. Des aveux que les avocats de la défense ont qualifié de “dangereux”, exigeant leur transcription dans le compte-rendu.
Le même magistrat a fait savoir que la réquisition du wali d’Alger, sur la base de laquelle le journaliste a été arrêté et qui a été déposée dans le dossier de cette affaire, était “invalide”. Me. Noureddine Benissaad a ainsi rappelé que cette réquisition datait des sit-ins des médecins résidents.
Le Procureur a fait savoir que ce document ne devait pas être dans ce dossier. Une autre “inadvertance.
’éditeur de presse Adlène Mellah a été condamné le 25 décembre 2018 à un an de prison ferme par le tribunal de Bab El Oued, pour “incitation à attroupement non armé, insubordination et outrage à fonctionnaire”.
Ses deux collègues, Abdelaziz Laadjal et Abdelhafid Benekrouche avaient écopé pour leur part d’une peine de quatre mois de prison ferme.
Le 19 décembre dernier, le procureur du tribunal de Bab el Oued avait requis trois ans de prison ferme contre le prévenu, directeur du site d’information Dzair Presse, accusé “d’attroupement” et de “rébellion” lors d’une manifestation.
Adlène Mellah, éditeur du site Dzair presse, a été arrêté le 9 décembre près du théâtre national Mahieddine Bachtarzi à Alger, lorsqu’il participait à un rassemblement de soutien au chanteur Reda City 16, en détention depuis octobre dernier.
Le collectif d’avocats qui défendait le prévenu qui s’était retiré pour non réunion de conditions équitables de la tenue d’un procès, avait décidé d’introduire une procédure de cassation.
Plusieurs associations et organisations pour les droits de l’Homme, dont Amnesty International et Reporters sans frontières, avaient appelé à l’annulation de sa condamnation et à sa libération.
Source : HuffPost Algérie