L’avenir de l’Algérie et la politique actuelle du général Gaid Salah, l’homme fort de l’armée algérienne, ont figuré au menu des discussions secrètes lancées récemment par les autorités françaises et émiraties. Selon des sources très proches de l’Elysée, un haut responsable de la DGSE, les services secrets français, a été dépêchée la semaine passée à Abu Dhabi pour rencontrer plusieurs membres du « Diwan », à savoir le cabinet, de l’émir Mohamed ben Zayed Al Nahyane, le dirigeant des Emirats Arabes Unis, l’autre pays impliqué de plain-pied dans la crise algérienne en raison de sa proximité intrigante avec le haut commandement militaire algérien.
Selon nos sources, le haut responsable français de la DGSE est un fin connaisseur de l’Algérie qui a travaillé pendant plus de 10 ans durant les années 90 sur le dossier algérien en collaborant activement avec les anciens dirigeants militaires de la junte algérienne à l’image de Smaïn Lamari ou le général Toufik. Ce haut responsable sécuritaire français a ouvert les discussions avec des interlocuteurs émiratis pour connaître leur vision sur le dossier algérien et notamment sur la politique menée actuellement par Ahmed Gaid Salah, l’homme fort de l’armée algérienne, le dirigeant algérien le plus proche d’Abu Dhabi. Une proximité dont les dirigeants émiratis ne se cachent pas même s’ils refusent de revendiquer leur parrainage officiel d’un soutien indéfectible à l’instauration d’un régime militaire en Algérie.
Le haut responsable français a fait connaître à ses interlocuteurs, selon nos sources, les inquiétudes et appréhensions de Paris concernant la brutalité avec laquelle Gaid Salah gère en ce moment la crise algérienne. A Abu Dhabi, le dirigeant sécuritaire français a reçu des assurances pour lui indiquer qu’ils ne donneront jamais un chèque en blanc à Gaid Salah. Les émiratis ne soutiendront pas quelque soit le prix Gaid Salah si ce dernier échoue à ramener la stabilité en Algérie, ont promis les émiratis au dirigeant de la DGSE. Mais à Abu Dhabi, l’organisation d’une élection présidentielle avant la fin de l’année en Algérie est une idée applaudie et saluée. Et c’est le test qui permettra de savoir si Gaid Salah est le soldat sur lequel il faut parier. En clair, si cette feuille de route est rejetée par la population algérienne et Gaid Salah échoue à réunir un consensus, les émiratis n’hésiteront pas à retirer leur soutien controversé et se fieront un plan que leur proposera Paris pour sauver ce qui reste à sauver à Alger.
Source Maghreb Intelligence