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jeudi 21 novembre 2024
ActualitéLa France va-t-elle reconnaitre l’assassinat de Larbi Ben Mhidi ?

La France va-t-elle reconnaitre l’assassinat de Larbi Ben Mhidi ?

Le président français Emanuel Macron accorde une attention particulière au dossier de mémoire algéro-française qui pollue les relations bilatérales entre les deux pays, depuis l’indépendance du pays en 1962.

Déjà candidat pour un premier quinquennat à l’Elysée, Macron avait osé ce que nul autre officiel français n’avait osé avant lui, en déclarant que le colonialisme était un crime contre l’humanité. Il a, certes après avoir été élu et subi de nombreuses pressions, de la part de certains cercles hostiles à l’Algérie et adeptes de l’Algérie française, reculé un peu, mais il a tout de même avancé dans le dossier mémoriel. Il a en outre, reconnu les assassinats du mathématicien français Maurice Audin ainsi que du militant Ali Boumendjel.

Aujourd’hui, le président français souhaiterait, sur fond de crise diplomatique avec l’Algérie, reconnaitre l’assassinat par la France de l’un des plus valeureux chefs et architectes de la guerre de libération nationale et de l’indépendance de l’Algérie : Larbi Ben M’hidi.

En effet, dans son édition de jeudi 26 septembre, le journal français Le Point cite l’historien Benjamin Stora, chef de la commission mixte d’historiens « vérité et mémoire », que le président Macron pourrait reconnaitre la responsabilité de l’Etat français dans l’assassinat, pendant la Bataille d’Alger en 1957, par les parachutistes de l’armée françaises.

Le président français avait rencontré le 19 septembre les cinq membres français de la commission « vérité et mémoire » où il a, selon une dépêche de l’AFP, réitéré sa volonté et sa détermination à poursuivre le travail de mémoire entre les deux pays. Le magazine français, Le Point a, de son côté révélé quelques détails de la rencontre qui s’est tenu entre le locataire de l’Elysée et la commission d’historiens.

C’est ainsi que le chef de la commission, côté français, a suggéré à Macron la reconnaissance de l’assassinat de l’un des membres des six : Larbi Ben M’hidi.

Le président français n’a pas semblé contre l’idée. « Il n’a pas dit non, et mon sentiment est qu’il attend le moment pour le faire (…) J’ai senti que le président était très déterminé, quelle que soit la réponse des Algériens d’ailleurs. Il veut poursuivre le travail », rapporte Le Point qui site M. Stora.

Suite à la reconnaissance des crimes d’Etat français commis contre Maurice Audin et Ali Boumendjel, la sœur de Larbi Ben M’hidi, Drifa Ben M’hidi avait saisi le chef d’Etat français pour réclamer la même mesure dans le dossier de l’assassinat de son frère.

Arrêté à Alger par les parachutistes du 3ᵉ RPC du colonel Bigeard, Larbi Ben M’hidi a été assassiné quelques jours plus tard, et son meurtre avait été maquillé en suicide.

En 1980, le colonel Bigeard avoue à Drifa Ben M’hidi que son frère ne s’était pas suicidé, avant de révéler par la suite qu’il avait été « contraint, sur ordre de Paris, de le livrer vivant aux services spéciaux ».

Le général Aussaresses, dans son livre « services spéciaux Algérie 1955-1957 », paru en 2000, a été plus clair dans ses aveux. Il a ainsi avoué que Larbi Ben M’hidi a été pendu par ses hommes dans une ferme appartenant à un colon extrémiste de la Mitidja et que le crime a été maquillé en suicide.

De son côté, le réalisateur du biopic « Larbi Ben M’hidi », Bachir Derrais a affirmé ce mercredi, dans un post sur son compte Facebook que « Suite à la récupération du dossier de Med Larbi BENMHIDI depuis les archives de la CIA, ainsi que celles des services britanniques et français, je dispose désormais d’une tranquillité d’esprit quant à la fidélité du récit historique. Le re-montage de mon film est actuellement en cours, conformément à ma vision initiale. Une fois cette étape achevée, nous entamerons les discussions avec la commission des moudjahidines pour évaluer l’exactitude avec laquelle les faits ont été respectés ou altérés ».

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