Réuni en session extraordinaire hier dimanche, le Conseil de l’Ordre national des avocats tunisiens a décrété une riposte suite à l’incursion violente de forces de sécurité dans son siège samedi dernier. Une « journée de colère nationale » est programmée le jeudi 16 mai devant le Palais de Justice de Tunis, avec un rassemblement de protestation et un boycott de toute interaction avec le parquet et les forces de l’ordre pendant trois jours consécutifs.
Cette séquence d’actions de brasiers vise à dénoncer ce qui est perçu comme « une violation flagrante des procédures pénales » lors de l’intervention policière controversée en vue d’appréhender l’avocate Sonia Dahmani. Une opération d’une rare violence menée par des agents masqués, qui aurait semé « une atmosphère de terreur » parmi les robes noires présentes.
Face à cet épisode inédit, même « sous les périodes les plus sombres » selon les dires du bâtonnier, l’Ordre a annoncé le dépôt imminent de plaintes pénales et entend poursuivre en justice les responsables de ce « précédent historique dangereux ». Une conférence de presse est également prévue demain pour exposer au grand public les tenants de cette crise sans précédent.
En ces temps de vives tensions avec le pouvoir exécutif, la profession d’avocat semble bien déterminée à contre-attaquer par la voie judiciaire et l’action de rue face aux atteintes dénoncées contre ses prérogatives.
Haythem M.