Le parquet d’Alger a réclamé mercredi une peine de 5 ans de prison ferme à l’encontre de Noureddine Tounsi, lanceur d’alerte en Algérie. Cette demande d’aggravation marque un nouvel épisode controversé du feuilleton judiciaire contre ce détenu d’opinion.
Car l’affaire Tounsi, mise en délibéré au 6 mars prochain, présente de nombreuses zones d’ombre aux yeux des défenseurs des droits. Irrégularités de procédure, modifications discrètes de peine, reports répétés d’appel : autant d’”entorses” qui entretiennent le trouble.
Surtout, Noureddine Tounsi semble victime d’une inquiétante “double peine” pour des mêmes faits déjà jugés en 2021, dénoncent ses avocats dans une plainte disciplinaire. Une anomalie kafkaïenne qui en dit long sur les dysfonctionnements de ce dossier.
La controverse est aussi nourrie par le traitement différencié entre l’accusé principal, Samir Lounes, libéré en décembre 2023, et Tounsi qui attend désespérément une remise en liberté.
Ces zones d’ombre jettent une lumière crue sur l’épineuse situation de lanceurs d’alerte comme Tounsi en Algérie. S’il se pose en victime d’acharnement des autorités, son cas divise une société algérienne fracturée, entre la nécessaire liberté d’alerte et la protection des institutions étatiques.
SAMIR L.