Une pièce de théâtre retraçant le parcours de la martyre Malika Gaïd, a été présentée pour la première fois sur les planches de la salle de spectacles de la maison de la culture de Sétif.
L’assistance s’est trouvée plongée dans la vie combattante de cette jeune fille d’un peu plus de 20 ans, infirmière de son état, qui rejoignit les maquis de la Révolution en 1956 où elle lutta les armes à la main avant de tomber, le 26 juin 1958, au champ d’honneur, près de M’Chedallah, sur le territoire de l’actuelle wilaya de Bouira. Un tableau consistant en un dialogue entre l’un des symboles du combat de la femme, Lalla Fatma N’soumeur, avec un officier de l’armée d’occupation.
Réalisé par Aïssa Djirar et présenté à l’occasion de la commémoration des manifestations du 11 décembre 1960, le spectacle dont le titre original est « Malika, luna (infirmière en Tamazight) de la gloire », et dont le casting est constitué de 29 comédiens, est produit la par la direction de la culture et des arts de la wilaya de Sétif, en coordination avec une association locale.
Le public, très attentif a suivi le cheminement truffé de bravoure et d’actes d’héroïsme de la Chahida Malika Gaïd qui fut une icône du combat de la femme algérienne pour l’indépendance.
En marge de cette performance artistique, une amie de la Chahida, la Moudjahida Yamina Cherrad, en l’occurrence (auteure du livre « 6 ans au maquis »), a rappelé qu’elle fut la camarade de classe de Malika Gaïd à l’école d’infirmières de Sétif. Ayant également côtoyé la Martyre au maquis, elle a affirmé que Malika Gaïd « n’avait que les mots ‘sacrifice’ et ‘indépendance’ sur les lèvres ».
Pour rappel, la Martyre Malika Gaïd est née le 24 août 1933, d’une famille originaire des At Yaala en basse Kabylie, dans l’un des quartiers populaire d’Alger, Belcourt en l’occurrence (aujourd’hui Belouizdad).
Après des études primaires, en 1939, elle s’installa à Bordj Bou Arreridj en 1942 où elle a obtenu son certificat d’études primaires en 1947, avant de se voir décerner, en 1953, un diplôme d’infirmière. C’est à cette période qu’elle se mit à songer à rejoindre les rangs de l’Armée de Libération Nationale, afin de concrétiser son ambition de toujours, depuis qu’elle était enfant, de combattre pour l’indépendance de son pays.
Consciente du fait que la Révolution avait besoin d’infirmières, elle attendit impatiemment un signe du destin pour franchir le pas et rejoindre les maquis. Ce signe viendra le 13 juin 1955, lorsqu’elle reçoit un appel du colonel Amirouche qui lui demande de rejoindre les combattants de l’ALN. Elle répond avec enthousiasme à l’appel et rejoint les maquis où elle combattra avec bravoure jusqu’au 26 juin 1958, jour qui la verra tomber, les armes à la main, au champ d’honneur dans la région de M’Chedallah, non loin de Bouira. Elle avait 23 ans à peine.